Trois autres entrepreneurs ont également surmonté les accusations de corruption portées contre eux ; mutisme total du commissaire Claudy Gassant
jeudi 23 août 2007,
Radio Kiskeya
L’homme d’affaires et ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH), le Dr Réginald Boulos, a été blanchi jeudi soir par le parquet de Port-au-Prince dans le cadre de l’enquête judiciaire dont il faisait l’objet pour "corruption, concussion de fonctionnaires et contrebande".
A l’issue de plus de neuf heures passées au carré de Claudy Gassant, Boulos a été autorisé par le commissaire du gouvernement à rentrer chez lui tranquillement alors que la ville bruissait de rumeurs sur son sort.
Dans une brève déclaration à la presse, l’entrepreneur a indiqué devant une nuée de journalistes que le "dossier est clos" en ce qui le concerne. Sans révéler le moindre détail, il assure avoir "fourni tous les éléments nécessaires au commissaire".
Malgré la longue attente qui a été la sienne, Réginald Boulos estime avoir eu une bonne journée.
Deux de ses avocats, Camille Leblanc et Joël Petit-Homme, se sont montrés sur la même longueur d’ondes que leur client en précisant qu’il n’y aurait "plus de nouvelles convocations". Ils soulignent qu’au bout de l’interrogatoire, le chef du parquet est parvenu à la conclusion que les données dont il disposait sur les opérations d’importation des entreprises du Dr Boulos étaient "erronées".
Egalement avocats de l’homme d’affaires, les frères Grégory et Thierry Mayard-Paul, se trouvaient à ses côtés lorsqu’il quittait le parquet vers 7 heures du soir (19 heures locales) au milieu d’un imposant dispositif de sécurité.
Trois autres membres du secteur privé opérant dans le domaine du transport aérien sont aussi sortis indemnes de cette épreuve après avoir dû se défendre contre les mêmes chefs d’accusation. Marguerite Emerant, de la compagnie Haïti Express, a passé toute la journée en compagnie de son conseil de défense composé de Mes Hannibal Coffy et Philippe Belot.
La situation n’a guère été différente pour Jean-Michel Gornail et son épouse.
De son côté, le commissaire Claudy Gassant, en délicatesse avec le Sénat qui réclame son départ, s’est signalé par son silence et son attitude distante vis-à-vis des journalistes qui souhaitaient l’interroger. Il s’est dirigé sous forte escorte vers son impressionnante flotte de véhicules sans lâcher un seul mot.
L’affaire Boulos retenait l’attention de l’opinion publique, tout particulièrement ces derniers jours. Elle avait pris des proportions considérables en raison de l’envergure du personnage, de son opposition marquée au Président René Préval aux élections de 2006 et de l’arrestation depuis le début de l’été de six autres hommes d’affaires accusés de corruption.
Selon des informations obtenues par Radio Kiskeya, la convocation de Réginald Boulos aurait fragilisé la position du pouvoir, coincé entre des pressions internationales et les risques d’un mouvement de protestation de la classe d’affaires de plus en plus inquiète de la perspective de devenir la cible privilégiée de la "campagne anticorruption. spp/RK
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