Mardi 22 janvier 2008
3 heures. C’est le temps qu’il faut rouler depuis la capitale pour arriver dans la vallée de l’Artibonite (plus d’une centaine de Km). Une fois rendu, c’est un paysage saisissant de beauté et de charme qui s’offre au visiteur. Rizière en premier plan, étendue de végétation tropicale en deuxième et mornes en fond. Derrière ce spectacle se cache pourtant une dure réalité. Vivre ici relève d’un combat quotidien et harassant.
Témoignage
Par Cindy Drogue
P-au-P, 22 janv. 08 [AlterPresse] --- L’Artibonite est avant tout un département agricole. Certains l’appellent, ou l’appelaient devrait-on dire, le grenier d’Haiti. Le riz, principale production dans la région, se « vend mal », confie Louise Pierre, paysanne de son état, à AlterPresse. Il se vend moins cher que le riz importé.
La production rizicole a dramatiquement chuté dans l’Artibonite. Les rendements sont passés de 100 000 tonnes par an il y a dix ans (80% de la production nationale) à 76000 tonnes aujourd’hui (52% de la production nationale).
La libéralisation commerciale appliquée depuis plusieurs années par l’Etat haïtien est en train de tuer et d’asphyxier la paysannerie locale, constate AlterPresse.Le paysan haïtien se retrouve aujourd’hui en concurrence directe avec le producteur américain qui dispose d’outils modernes et de subventions.
Les petits exploitants ne disposent pas d’assez de capitaux pour investir dans la production, n’ont pas d’accès au crédit et les engrais sont trop chers. Ils sont donc obligés de vendre leur bétail ou autres biens précieux pour acheter des intrants agricoles, ou bien de louer une partie de leurs terres, ou pire encore recourir au prêts usuraires fixés à 20% l’an.
Avec des outils agricoles rudimentaires, un très faible encadrement, pas ou peu de formation, des intrants agricoles chers, les paysans haïtiens arrivent à produire péniblement 14,6% de la consommation nationale.
Une situation générale catastrophique
Le déclin de la paysannerie entraîne le déclin de la région de l’Artibonite tout entière. 125 000 paysans auraient, ces dernières années, rendu leur tablier et seraient partis chercher un horizon meilleur à Port au Prince la capitale ou en République Dominicaine voisine.
Et c’est vrai que vivre ici c’est lutter. Lutter pour manger tout d’abord. La situation d’insécurité alimentaire est effectivement vécue par le million d’habitants de la vallée. L’infime pouvoir d’achat de la majorité de la population pour accéder aux produits alimentaires de base et l’instabilité de la production alimentaire locale créent effectivement une situation alarmante.
Ce rapport entre producteur et consommateur constitue d’ailleurs « le drame de l’agriculture haïtienne » selon Josaphat Vilna, directeur de l’Organisation de Développement de l’Artibonite (ODVA).
Vivre dans l’Artibonite c’est aussi lutter pour envoyer les enfants à l’école. Dans la plupart des fratries aucun n’a cette chance. Parfois « c’est un seul enfant qui est l’heureux élu mais rarement une famille peut envoyer tous ses enfants à l’école », soupire Fleurène, élue locale de Verrettes. Quand un seul enfant est choisi, les garçons sont privilégiés, ajoute t-elle.
Question santé. Le drame aussi. Un centre de santé pour 30 000 habitants dans la région de Verrettes et un seul médecin ! De nombreuses femmes n’ont pas, par exemple, les moyens de payer les 10 000 gourdes nécessaires pour avoir le droit d’accoucher à l’Hôpital. Elles effectuent donc la plupart du temps le travail chez elle, sans aucune assistance médicale. Beaucoup en succombent, informe encore Fleurène.
Et dans la plupart des cas l’exode n’apporte pas de solution. Les personnes échouent généralement dans un des bidonvilles de la capitale et viennent grossir les rangs d’une population rongée par la pauvreté, ou bien échouent dans un « batey » ou encore chez un particulier dominicain, et sont exploités...
Des initiatives de développement malgré tout
Face à cette douloureuse réalité, des Artibonitiens se battent pour trouver des alternatives. Jeanmilus Bertrand, de la Plateforme de Développement Intégré de Désarmes (PDID) explique comment le programme d’appui à la gestion de l’environnement (PAGE) tente, par des actions de sensibilisation et d’éducation auprès des écoles et des groupements de paysans, d’améliorer la situation de la vallée.
L’ingénieur-agronome Josaphat Vilna, avec un maigre budget, met en place, lui aussi, des initiatives de développement. Comme par exemple le programme de formation des jeunes agriculteurs ou le programme de pondeuses, pour relancer la filière avicole. 50 cages et 2500 poules : le projet est petit mais le défi est grand. [cd gp apr 22/01/2008 09 :30]
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 22 janvier 2008
Les casques bleus doivent rester en Haïti, affirme Hédi Annabi au Brésil
Différents projets restent à accomplir dans le domaine de la sécurité et de la réforme judiciaire, soutient le chef de la MINUSTAH en visite à Brasilia
mardi 22 janvier 2008,
Radio Kiskeya
Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour Haïti, Hédi Annabi, a mis en garde mardi à Brasilia contre un départ précipité de la Mission de stabilisation des Nations Unies (MINUSTAH) estimant nécessaire le renouvellement de son mandat à cause de la "fragilité de la situation malgré des signes d’amélioration".
Selon une dépêche de l’agence espagnole EFE, le diplomate tunisien, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse peu après un entretien avec le chancelier brésilien Celso Amorim, a indiqué que les casques bleus avaient considérablement contribué à l’amélioration de la situation en Haïti, ce qui pourrait permettre bientôt une "modeste réduction des troupes". Pour M. Annabi, en visite dans la capitale fédérale brésilienne, il s’agira de réduire les effectifs militaires au profit de la composante policière de la MINUSTAH parce que, dit-il, "la majorité des groupes violents qui opéraient dans le pays ont été démantelés".
Cependant, il prévient que le mandat de la mission, déjà renouvelé il y a quelques mois pour une durée d’un an, devra être prorogé en octobre 2009. Le chef de la MINUSTAH précise à ce propos que plusieurs projets en cours ne pourront être finalisés qu’à long terme. Il a notamment cité la restructuration de la Police Nationale et la réforme du système judiciaire dont seuls deux volets ont été à ce jour exécutés.
Parmi les autres objectifs majeurs de la mission onusienne au cours des prochains mois, Hédi Annabi a mentionné le renforcement des frontières terrestres et maritimes d’Haïti. Selon des chiffres fournis par l’ONU, la contrebande fait perdre au pays près de 150 millions de dollars annuellement.
Sans fournir de précisions, le numéro un de la MINUSTAH a estimé que l’aide des pays donateurs commençait à arriver de "façon significative", ce qui donnera la possibilité d’envisager l’avenir du pays avec plus de confiance. Il a averti que si le rythme de l’assistance internationale décroit "le travail de la MINUSTAH ne pourra pas être consolidé" parce que l’aide au développement est toujours nécessaire à une mission de paix.
Enfin, Annabi a déclaré une fois de plus que du point de vue des Nations Unies l’actuelle mission devait être la dernière à séjourner en Haïti, un pays en proie depuis des années à un grave conflit interne.
Déployée en Haïti depuis juin 2004, la force de stabilisation de l’ONU compte actuellement 7.510 militaires et 1.750 policiers. Elle est placée sous commandement brésilien. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4634
mardi 22 janvier 2008,
Radio Kiskeya
Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour Haïti, Hédi Annabi, a mis en garde mardi à Brasilia contre un départ précipité de la Mission de stabilisation des Nations Unies (MINUSTAH) estimant nécessaire le renouvellement de son mandat à cause de la "fragilité de la situation malgré des signes d’amélioration".
Selon une dépêche de l’agence espagnole EFE, le diplomate tunisien, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse peu après un entretien avec le chancelier brésilien Celso Amorim, a indiqué que les casques bleus avaient considérablement contribué à l’amélioration de la situation en Haïti, ce qui pourrait permettre bientôt une "modeste réduction des troupes". Pour M. Annabi, en visite dans la capitale fédérale brésilienne, il s’agira de réduire les effectifs militaires au profit de la composante policière de la MINUSTAH parce que, dit-il, "la majorité des groupes violents qui opéraient dans le pays ont été démantelés".
Cependant, il prévient que le mandat de la mission, déjà renouvelé il y a quelques mois pour une durée d’un an, devra être prorogé en octobre 2009. Le chef de la MINUSTAH précise à ce propos que plusieurs projets en cours ne pourront être finalisés qu’à long terme. Il a notamment cité la restructuration de la Police Nationale et la réforme du système judiciaire dont seuls deux volets ont été à ce jour exécutés.
Parmi les autres objectifs majeurs de la mission onusienne au cours des prochains mois, Hédi Annabi a mentionné le renforcement des frontières terrestres et maritimes d’Haïti. Selon des chiffres fournis par l’ONU, la contrebande fait perdre au pays près de 150 millions de dollars annuellement.
Sans fournir de précisions, le numéro un de la MINUSTAH a estimé que l’aide des pays donateurs commençait à arriver de "façon significative", ce qui donnera la possibilité d’envisager l’avenir du pays avec plus de confiance. Il a averti que si le rythme de l’assistance internationale décroit "le travail de la MINUSTAH ne pourra pas être consolidé" parce que l’aide au développement est toujours nécessaire à une mission de paix.
Enfin, Annabi a déclaré une fois de plus que du point de vue des Nations Unies l’actuelle mission devait être la dernière à séjourner en Haïti, un pays en proie depuis des années à un grave conflit interne.
Déployée en Haïti depuis juin 2004, la force de stabilisation de l’ONU compte actuellement 7.510 militaires et 1.750 policiers. Elle est placée sous commandement brésilien. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4634
Haïti-Corruption : Bientôt des procédures judiciaires contre les bandits en col blanc
Lundi 21 janvier 2008
par Djems Olivier
Les individus, impliqués dans des actes de corruption ou de malversation au préjudice de l’Etat haïtien, commenceront bientôt par avoir leur châtiment. Des procédures judiciaires sont déjà entamées contre corrupteurs et corrompus, si l’on s’en tient aux propos du professeur Amos Durosier, directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc).
P-au-P, 21 janv. 08 [AlterPresse] --- Au Parquet de Port-au-Prince, la bataille contre les criminels en col blanc serait sur le point de porter du fruit depuis l’installation, par le procureur Claudy Gassant, d’une cellule anti-corruption, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Des personnes accusées de corruption sont sur le point d’être punies conformément à la loi, selon Amos Durosier, directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc), qui rencontrait plusieurs journalistes dont de l’agence AlterPresse.
Cette structure de l’Etat, créée par décret du 8 septembre 2004 sous l’administration intérimaire de Boniface Alexandre/Gérard Latortue, travaille en synergie avec d’autres institutions publiques, tout en restant indépendante dans ses interventions.
« Nous avons des cas de poursuite qui sont déjà engagés par le pouvoir judiciaire, ce sont des cas en instruction », informe Amos Durosier.
« Nous sommes indépendants, nous n’avons de directive à recevoir ni du pouvoir exécutif, ni du pouvoir judiciaire », poursuit-il.
Tout en précisant qu’il n’y a pas encore de verdict jusqu’ici prononcé, Durosier réitère la volonté manifeste des autorités haïtiennes d’enrayer ce phénomène qu’est la corruption.
« Je ne peux pas nommer les noms des personnes » qui sont actuellement en instruction, indique Amos Durosier.
L’Office national d’assurance vieillesse (Ona), le Ministère des affaires étrangères, la Direction générale des impôts (Dgi) sont, entre autres, des structures de l’administration publique haïtienne où des cas de corruption ou de malversation identifiés sont en cours de traitement.
Des dossiers de corruption, relatifs aux institutions de service public et des collectivités territoriales, sont également en examen, indique le directeur général de l’Ulcc.
A l’Unité de lutte contre la corruption, une vingtaine de personnes travaillent directement dans les investigations.
Des antennes de l’Ulcc seront bientôt établies dans trois villes de province, ouvertes au commerce extérieur. Ce sont Miragoâne (Sud-Ouest), Cap-Haïtien (Nord) et Saint-Marc (Artibonite, Nord).
Ces ports de province ont la mauvaise réputation d’être corrompus, rapporte Amos Durosier
Des projets de loi sont même déjà soumis à l’Exécutif haïtien en matière de lutte contre la corruption, ajoute le directeur général de l’Ulcc.
Ces textes de loi concerneront notamment la déclaration du patrimoine des hauts fonctionnaires, en vue de vérifier le degré ou non d’enrichissement illicite à la fin du mandat de ces grands commis de l’Etat.
Une enquête-diagnostic sur la gouvernance et l’état de la corruption en Haïti
Avec un échantillon de 3000 personnes, l’Ulcc a mené, en 2007, une enquête-diagnostic, au cours de laquelle 93% des ménages interrogés ont laissé croire que la corruption est un problème très grave, 68% d’entre eux ont indiqué que la corruption a empiré au cours des trois années (2004, 2005, 2006) qui ont précédé l’enquête.
Les résultats de l’étude ont été divulgués en août 2007, lors d’un colloque scientifique réunissant les membres de secteurs vitaux de la société haïtienne, dont des fonctionnaires et universitaires haïtiens.
Financée par la Banque mondiale, l’étude de l’Ulcc a permis aux agents publics de reconnaître que l’administration publique est gangrenée de corruption tout en rejetant l’implication de l’institution dans laquelle ils travaillent dans des actes frauduleux, souligne à AlterPresse Marilyn B. Allien de la Fondation Héritage pour Haïti (Lfhh), la branche haïtienne de l’organisation non gouvernementale Transparency International (TI).
L’obtention de contrats sans appels d’offre, les pots-de-vin en échange de service, l’évasion fiscale, sont des actes de corruption, selon Marilyn Allien.
Le 1er janvier 2008, le président René Garcia Préval a annoncé la soumission prochaine au parlement d’un projet de loi criminalisant l’évasion fiscale.
« En Haïti, ne pas payer l’impôt n’est pas un crime, alors que dans d’autres pays comme les Etats-Unis [d’Amérique] c’est un crime qui entraîne la prison », avançait René Préval qui pense qu’« il faut criminaliser l’évasion fiscale ».
Elargir l’assiette fiscale
Permettre à l’Etat haïtien d’augmenter ses recettes est l’un des objectifs poursuivis par l’Unité de lutte contre la corruption. Amos Durosier croit nécessaire de fournir de meilleures conditions de travail aux fonctionnaires en vue d’éviter à ces employés de l’Etat d’être soudoyés.
Consciente que l’Etat se trouve dans l’incapacité de procurer des services adéquats à la population, la présidente de la Fondation Héritage pour Haïti pense qu’« il faut élargir l’assiette fiscale » en veillant à ce que tout le monde s’acquitte de son engagement envers le fisc.
« Tant que le niveau de pauvreté reste ce qu’il est, il y aura toujours des gens à avoir des services sans payer », estime Marilyn B. Allien tout en saluant les progrès qui se dessinent en matière de lutte contre la corruption.
En Haïti, les plus grands corrompus, pour ne pas dire les plus grands criminels, ont été des chefs d’Etat, selon la présidente de la branche haïtienne de Transparency International.
Marilyn Allien précise, toutefois, qu’aucun cas de corruption lié directement à René Préval n’a, jusqu’à présent, été identifié. Mais, d’anciens présidents de la république, comme Jean-Bertrand Aristide et Jean-Claude Duvalier, étaient des dirigeants corrompus, selon la présidente de la Lfhh.
En 2007, avec un score de 1.8, Haïti se trouvait parmi les quatre pays les plus corrompus de la planète dans le classement de Transparency International. Les experts de cette organisation non gouvernementale utilisaient, entre autres, les études de la Banque Mondiale et de Global Insight pour définir l’indice de perception de la corruption à l’échelle mondiale.
Ce mauvais score avait soulevé l’indignation de plusieurs secteurs de la vie nationale qui avaient critiqué le classement d’Haïti présenté par Transparency International, tenant compte que ce pays n’est ni en conflit ni en guerre.
La même année, le juge Claudy Gassant était sélectionné parmi les personnalités qui devaient recevoir le prix Transparency International de la lutte contre la corruption. Sa candidature a été proposée par le Comite des avocats pour le respect des libertes individuelles (Carli). [do rc apr 21/01/2008 12 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6864
par Djems Olivier
Les individus, impliqués dans des actes de corruption ou de malversation au préjudice de l’Etat haïtien, commenceront bientôt par avoir leur châtiment. Des procédures judiciaires sont déjà entamées contre corrupteurs et corrompus, si l’on s’en tient aux propos du professeur Amos Durosier, directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc).
P-au-P, 21 janv. 08 [AlterPresse] --- Au Parquet de Port-au-Prince, la bataille contre les criminels en col blanc serait sur le point de porter du fruit depuis l’installation, par le procureur Claudy Gassant, d’une cellule anti-corruption, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Des personnes accusées de corruption sont sur le point d’être punies conformément à la loi, selon Amos Durosier, directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc), qui rencontrait plusieurs journalistes dont de l’agence AlterPresse.
Cette structure de l’Etat, créée par décret du 8 septembre 2004 sous l’administration intérimaire de Boniface Alexandre/Gérard Latortue, travaille en synergie avec d’autres institutions publiques, tout en restant indépendante dans ses interventions.
« Nous avons des cas de poursuite qui sont déjà engagés par le pouvoir judiciaire, ce sont des cas en instruction », informe Amos Durosier.
« Nous sommes indépendants, nous n’avons de directive à recevoir ni du pouvoir exécutif, ni du pouvoir judiciaire », poursuit-il.
Tout en précisant qu’il n’y a pas encore de verdict jusqu’ici prononcé, Durosier réitère la volonté manifeste des autorités haïtiennes d’enrayer ce phénomène qu’est la corruption.
« Je ne peux pas nommer les noms des personnes » qui sont actuellement en instruction, indique Amos Durosier.
L’Office national d’assurance vieillesse (Ona), le Ministère des affaires étrangères, la Direction générale des impôts (Dgi) sont, entre autres, des structures de l’administration publique haïtienne où des cas de corruption ou de malversation identifiés sont en cours de traitement.
Des dossiers de corruption, relatifs aux institutions de service public et des collectivités territoriales, sont également en examen, indique le directeur général de l’Ulcc.
A l’Unité de lutte contre la corruption, une vingtaine de personnes travaillent directement dans les investigations.
Des antennes de l’Ulcc seront bientôt établies dans trois villes de province, ouvertes au commerce extérieur. Ce sont Miragoâne (Sud-Ouest), Cap-Haïtien (Nord) et Saint-Marc (Artibonite, Nord).
Ces ports de province ont la mauvaise réputation d’être corrompus, rapporte Amos Durosier
Des projets de loi sont même déjà soumis à l’Exécutif haïtien en matière de lutte contre la corruption, ajoute le directeur général de l’Ulcc.
Ces textes de loi concerneront notamment la déclaration du patrimoine des hauts fonctionnaires, en vue de vérifier le degré ou non d’enrichissement illicite à la fin du mandat de ces grands commis de l’Etat.
Une enquête-diagnostic sur la gouvernance et l’état de la corruption en Haïti
Avec un échantillon de 3000 personnes, l’Ulcc a mené, en 2007, une enquête-diagnostic, au cours de laquelle 93% des ménages interrogés ont laissé croire que la corruption est un problème très grave, 68% d’entre eux ont indiqué que la corruption a empiré au cours des trois années (2004, 2005, 2006) qui ont précédé l’enquête.
Les résultats de l’étude ont été divulgués en août 2007, lors d’un colloque scientifique réunissant les membres de secteurs vitaux de la société haïtienne, dont des fonctionnaires et universitaires haïtiens.
Financée par la Banque mondiale, l’étude de l’Ulcc a permis aux agents publics de reconnaître que l’administration publique est gangrenée de corruption tout en rejetant l’implication de l’institution dans laquelle ils travaillent dans des actes frauduleux, souligne à AlterPresse Marilyn B. Allien de la Fondation Héritage pour Haïti (Lfhh), la branche haïtienne de l’organisation non gouvernementale Transparency International (TI).
L’obtention de contrats sans appels d’offre, les pots-de-vin en échange de service, l’évasion fiscale, sont des actes de corruption, selon Marilyn Allien.
Le 1er janvier 2008, le président René Garcia Préval a annoncé la soumission prochaine au parlement d’un projet de loi criminalisant l’évasion fiscale.
« En Haïti, ne pas payer l’impôt n’est pas un crime, alors que dans d’autres pays comme les Etats-Unis [d’Amérique] c’est un crime qui entraîne la prison », avançait René Préval qui pense qu’« il faut criminaliser l’évasion fiscale ».
Elargir l’assiette fiscale
Permettre à l’Etat haïtien d’augmenter ses recettes est l’un des objectifs poursuivis par l’Unité de lutte contre la corruption. Amos Durosier croit nécessaire de fournir de meilleures conditions de travail aux fonctionnaires en vue d’éviter à ces employés de l’Etat d’être soudoyés.
Consciente que l’Etat se trouve dans l’incapacité de procurer des services adéquats à la population, la présidente de la Fondation Héritage pour Haïti pense qu’« il faut élargir l’assiette fiscale » en veillant à ce que tout le monde s’acquitte de son engagement envers le fisc.
« Tant que le niveau de pauvreté reste ce qu’il est, il y aura toujours des gens à avoir des services sans payer », estime Marilyn B. Allien tout en saluant les progrès qui se dessinent en matière de lutte contre la corruption.
En Haïti, les plus grands corrompus, pour ne pas dire les plus grands criminels, ont été des chefs d’Etat, selon la présidente de la branche haïtienne de Transparency International.
Marilyn Allien précise, toutefois, qu’aucun cas de corruption lié directement à René Préval n’a, jusqu’à présent, été identifié. Mais, d’anciens présidents de la république, comme Jean-Bertrand Aristide et Jean-Claude Duvalier, étaient des dirigeants corrompus, selon la présidente de la Lfhh.
En 2007, avec un score de 1.8, Haïti se trouvait parmi les quatre pays les plus corrompus de la planète dans le classement de Transparency International. Les experts de cette organisation non gouvernementale utilisaient, entre autres, les études de la Banque Mondiale et de Global Insight pour définir l’indice de perception de la corruption à l’échelle mondiale.
Ce mauvais score avait soulevé l’indignation de plusieurs secteurs de la vie nationale qui avaient critiqué le classement d’Haïti présenté par Transparency International, tenant compte que ce pays n’est ni en conflit ni en guerre.
La même année, le juge Claudy Gassant était sélectionné parmi les personnalités qui devaient recevoir le prix Transparency International de la lutte contre la corruption. Sa candidature a été proposée par le Comite des avocats pour le respect des libertes individuelles (Carli). [do rc apr 21/01/2008 12 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6864
Lettre ouverte aux autorités de l’épouse du directeur du CNE, Alex Lorquet
Affaire CNE
Le directeur du CNE incarcéré depuis le 12 novembre 2007
vendredi 18 janvier 2008,
Radio Kiskeya
Mesdames/Messieurs les Autorités,
Le lundi 12 novembre 2007, répondant à une invitation du commissaire du gouvernement, Me Claudy Gassant, mon mari, Alex Lorquet, s’est spontanément présenté au parquet afin d’aider à éclaircir cette fameuse question de vente d’équipements du Centre National des Équipements (CNE) soulevée par certains parlementaires. C’est la dernière fois, jusqu’à aujourd’hui, que ses deux fils devaient voir leur père tant adoré et le cauchemar allait commencer pour notre famille.
Ma démarche, aujourd’hui, est celle d’une femme dépassée par les événements et indignée, qui ne sait plus que répondre à ses deux garçons de 12 et 14 ans qui veulent une seule réponse qu’elle espère pouvoir trouver : Quand reverront-ils leur père ? Haïtien authentique, Alex croyait encore en ce pays, ce, à ses dépens. A ses amis qui lui demandaient de ne pas accepter ce poste, il répondait « qu’il est temps que des hommes honnêtes acceptent finalement de mettre la main à la pâte pour l’avancement de ce pays ». Il a même été jusqu’à risquer de perdre sa famille pour répondre à l’appel. Mais, quelle récompense ! Quatre chefs d’accusation : Association de malfaiteurs, Faux et Usage de faux , Dilapidation de biens publics, Prévarication.
Le Ministre des Travaux Publics, Transports et Communications (TPTC), l’ingénieur Frantz Verella, a déclaré publiquement que l’ingénieur Alex Lorquet était, selon lui, un homme honnête. Le député Steven Benoît, quoiqu’il fut un des dénonciateurs de ce scandale, a reconnu publiquement, et à plusieurs reprises, que mon mari était en prison injustement et a servi de bouc émissaire. Chose extraordinaire, et il faut lui en rendre hommage, il a même été jusqu’à déposer à décharge par-devant le Juge d’instruction. Les documents soumis au Parquet et au Juge d’instruction prouvent que si le CNE était logé à un local indépendant de celui des TPTC, le nom de l’ingénieur Alex Lorquet n’aurait jamais été mentionné dans cette sordide affaire. Ce qui signifie qu’il n’a absolument rien à voir dans la vente réputée illégale des équipements de TPTC attribués au CNE. Pour son malheur, Alex se retrouve aujourd’hui derrière les barreaux, au Pénitencier national, alors que les principaux protagonistes de cette histoire jouissent de leur liberté.
Aujourd’hui, je viens interpeller votre conscience en tant que responsables de ce pays, afin d’intervenir, chacun à votre niveau pour que, finalement, justice soit rendue à Alex Lorquet. Je m’attendais à une note de presse de la part de son Ministère de tutelle, à une pétition des employés du CNE, de ses collaborateurs directs, à une réaction quelconque de la part de M. Jude Célestin, qui a présidé la commission mise sur pied par le président René Garcia Préval, mais motus bouche cousue. Tout le monde semble vouloir s’arrêter à un support se limitant à des coups de fil de quelques minutes, avec des « ça va aller », « on est avec toi », « la loi est de ton côté ». Je ne suis pas Madame la marquise, et je réponds, « je vais mal, merci ». Je viens vous exprimer mon indignation car, de toute cette histoire, je déduis que tout le monde a peur. Peur de qui ? Peur de quoi ? Je voudrais bien le savoir. N’y a-t-il plus d’hommes dans ce pays ? Que sont-ils devenus ?
Mon mari est en prison, c’est un fait, mais moi, j’ai encore la liberté d’expression et je veux en jouir pleinement. Je suis l’incarnation même de ce qu’on appelle une simple et honnête citoyenne et j’ai épousé Alex Lorquet pour ces mêmes raisons. Alors, je ne laisserai quiconque contraindre mes fils à baisser la tête pour un crime que leur père n’a pas commis.
J’en appelle donc à la conscience de tous les fonctionnaires de l’État, afin qu’ils se rendent compte de la fragilité de leurs postes ; qu’ils réalisent aujourd’hui à quel point leur liberté est hypothétique. Car, pour les besoins d’une enquête, un Commissaire du gouvernement peut les appeler à déposer et dénoncer ce qu’ils ignorent, comme dans le cas LORQUET et les emprisonner par la suite. L’ingénieur Alex Lorquet est aujourd’hui derrière les barreaux pour avoir été honnête, pour n’avoir pas pillé comme tant d’autres, pour avoir gêné plus d’un, peut-être ? La tête altière, je fais face à cette situation, convaincue de l’innocence de mon mari. Je le suis davantage qu’il sait que je mourrais plutôt que d’être nourrie par de l’argent mal gagné.
Y–a-t-il une justice dans ce pays ? Si à ce niveau, Alex Lorquet peut subir une telle injustice au mépris de ses années de collaboration ; qu’en est-il du simple citoyen, de l’homme du peuple ? Vers qui devons-nous nous tourner ? Une demande de main levée d’écrou a été déposée par ses avocats par-devant le juge d’instruction, Me. Bernard Sainvil, depuis le 23 novembre 2007. Pourquoi ne l’a-t-il pas acheminé au Parquet jusqu’à présent comme le prescrit la loi ? Pourquoi n’y a-t-il pas souscrit, conformément à la Convention Internationale des Droits de l’Homme et au Code d’Instruction Criminelle alors que M. Lorquet offre toutes les garanties nécessaires pour obtenir cette main levée ?
Pour comble d’ironie, alors que l’année dernière il a été royalement évité, cette année, j’ai reçu une carte l’invitant à participer à la manifestation du 1er janvier aux Gonaïves et à la grande fête de fin d’année organisée au Palais National, le 2 janvier. J’avoue que j’étais touchée de tant d’attention et j’y voyais comme un signe qu’il serait avec nous pour clôturer l’année 2007. Une fois encore, j’ai été déçue et si, de votre côté, vous aviez le cœur à la fête, ainsi que tous les membres de ce gouvernement, je vous dirai que chez nous, la Noël a été purement et simplement renvoyée.
Assise face à mes deux fils, attendant le retour probable de leur père pour la fin de l’année, la dinde et le jambon que beaucoup d’entre vous ont découpés avec allégresse sont restés au congélateur. Mais, vous savez, malgré tout, nous continuons de croire en la justice. Nous continuons de croire en la justice, même quand des criminels sont remplacés au Pénitencier par des hommes honnêtes ; nous continuons de croire en la justice et c’est pourquoi nous écrivons cette lettre ouverte et que nous nous adressons aux Organismes de Droits Humains afin que justice soit rendue à Alex Lorquet.
Nous continuons de croire que vous, responsables de ce pays, avez tout intérêt à ce que la justice et la démocratie triomphent, car seule la justice peut établir la démocratie et seule la démocratie peut sauver ce pays. Nous en appelons à votre conscience d’homme et espérons que vous porterez les responsables de la détention prolongée de mon mari à rentrer en eux-mêmes et à arrêter d’abuser de leur pouvoir.
Pour conclure, je voudrais seulement mentionner que si le citoyen honnête ne peut plus avoir la certitude d’être à l’abri de la souillure et des barreaux, dans quelles mesures les valeurs morales, dont l’intégrité, peuvent-elles servir de repères à l’édification d’un État de droit et d’une société juste et démocratique ?
En espérant que la présente contribuera à rendre au plus vite sa liberté à mon mari, l’ingénieur Alex Lorquet, dans le meilleur délai et sans condition, je vous prie, Mesdames/Messieurs les Autorités, de recevoir mes salutations patriotiques.
15 janvier 2008.
Madame Alex Lorquet
Source: http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4625
Commentaires :
Nous reproduisons cette lettre ouverte autour d’une affaire qui avait été très commentée sur « Haïti Recto Verso ». Chez nous, on nous fait subir trop souvent le silence provoqué par l’absence de suivi sur des dossiers intéressants soit en appliquant le « Kase fèy Kouvri sa » soit quand les objectifs des affaires créées de toute pièce sont atteints c’est-à-dire écarter quelqu’un de l’administration pour le remplacer par quelqu’un proche d’une tendance ou d’une aile officielle.
L’affaire CNE commençait à se perdre entre les rouages de notre mémoire soumise trop souvent à rudes épreuves comme l’a été le cas du bateau de Tiburon et autres affaires qui se sont ensevelies sous les décombres de l’oubli avec la même facilité qui engendre leurs genèses !
Le directeur du CNE incarcéré depuis le 12 novembre 2007
vendredi 18 janvier 2008,
Radio Kiskeya
Mesdames/Messieurs les Autorités,
Le lundi 12 novembre 2007, répondant à une invitation du commissaire du gouvernement, Me Claudy Gassant, mon mari, Alex Lorquet, s’est spontanément présenté au parquet afin d’aider à éclaircir cette fameuse question de vente d’équipements du Centre National des Équipements (CNE) soulevée par certains parlementaires. C’est la dernière fois, jusqu’à aujourd’hui, que ses deux fils devaient voir leur père tant adoré et le cauchemar allait commencer pour notre famille.
Ma démarche, aujourd’hui, est celle d’une femme dépassée par les événements et indignée, qui ne sait plus que répondre à ses deux garçons de 12 et 14 ans qui veulent une seule réponse qu’elle espère pouvoir trouver : Quand reverront-ils leur père ? Haïtien authentique, Alex croyait encore en ce pays, ce, à ses dépens. A ses amis qui lui demandaient de ne pas accepter ce poste, il répondait « qu’il est temps que des hommes honnêtes acceptent finalement de mettre la main à la pâte pour l’avancement de ce pays ». Il a même été jusqu’à risquer de perdre sa famille pour répondre à l’appel. Mais, quelle récompense ! Quatre chefs d’accusation : Association de malfaiteurs, Faux et Usage de faux , Dilapidation de biens publics, Prévarication.
Le Ministre des Travaux Publics, Transports et Communications (TPTC), l’ingénieur Frantz Verella, a déclaré publiquement que l’ingénieur Alex Lorquet était, selon lui, un homme honnête. Le député Steven Benoît, quoiqu’il fut un des dénonciateurs de ce scandale, a reconnu publiquement, et à plusieurs reprises, que mon mari était en prison injustement et a servi de bouc émissaire. Chose extraordinaire, et il faut lui en rendre hommage, il a même été jusqu’à déposer à décharge par-devant le Juge d’instruction. Les documents soumis au Parquet et au Juge d’instruction prouvent que si le CNE était logé à un local indépendant de celui des TPTC, le nom de l’ingénieur Alex Lorquet n’aurait jamais été mentionné dans cette sordide affaire. Ce qui signifie qu’il n’a absolument rien à voir dans la vente réputée illégale des équipements de TPTC attribués au CNE. Pour son malheur, Alex se retrouve aujourd’hui derrière les barreaux, au Pénitencier national, alors que les principaux protagonistes de cette histoire jouissent de leur liberté.
Aujourd’hui, je viens interpeller votre conscience en tant que responsables de ce pays, afin d’intervenir, chacun à votre niveau pour que, finalement, justice soit rendue à Alex Lorquet. Je m’attendais à une note de presse de la part de son Ministère de tutelle, à une pétition des employés du CNE, de ses collaborateurs directs, à une réaction quelconque de la part de M. Jude Célestin, qui a présidé la commission mise sur pied par le président René Garcia Préval, mais motus bouche cousue. Tout le monde semble vouloir s’arrêter à un support se limitant à des coups de fil de quelques minutes, avec des « ça va aller », « on est avec toi », « la loi est de ton côté ». Je ne suis pas Madame la marquise, et je réponds, « je vais mal, merci ». Je viens vous exprimer mon indignation car, de toute cette histoire, je déduis que tout le monde a peur. Peur de qui ? Peur de quoi ? Je voudrais bien le savoir. N’y a-t-il plus d’hommes dans ce pays ? Que sont-ils devenus ?
Mon mari est en prison, c’est un fait, mais moi, j’ai encore la liberté d’expression et je veux en jouir pleinement. Je suis l’incarnation même de ce qu’on appelle une simple et honnête citoyenne et j’ai épousé Alex Lorquet pour ces mêmes raisons. Alors, je ne laisserai quiconque contraindre mes fils à baisser la tête pour un crime que leur père n’a pas commis.
J’en appelle donc à la conscience de tous les fonctionnaires de l’État, afin qu’ils se rendent compte de la fragilité de leurs postes ; qu’ils réalisent aujourd’hui à quel point leur liberté est hypothétique. Car, pour les besoins d’une enquête, un Commissaire du gouvernement peut les appeler à déposer et dénoncer ce qu’ils ignorent, comme dans le cas LORQUET et les emprisonner par la suite. L’ingénieur Alex Lorquet est aujourd’hui derrière les barreaux pour avoir été honnête, pour n’avoir pas pillé comme tant d’autres, pour avoir gêné plus d’un, peut-être ? La tête altière, je fais face à cette situation, convaincue de l’innocence de mon mari. Je le suis davantage qu’il sait que je mourrais plutôt que d’être nourrie par de l’argent mal gagné.
Y–a-t-il une justice dans ce pays ? Si à ce niveau, Alex Lorquet peut subir une telle injustice au mépris de ses années de collaboration ; qu’en est-il du simple citoyen, de l’homme du peuple ? Vers qui devons-nous nous tourner ? Une demande de main levée d’écrou a été déposée par ses avocats par-devant le juge d’instruction, Me. Bernard Sainvil, depuis le 23 novembre 2007. Pourquoi ne l’a-t-il pas acheminé au Parquet jusqu’à présent comme le prescrit la loi ? Pourquoi n’y a-t-il pas souscrit, conformément à la Convention Internationale des Droits de l’Homme et au Code d’Instruction Criminelle alors que M. Lorquet offre toutes les garanties nécessaires pour obtenir cette main levée ?
Pour comble d’ironie, alors que l’année dernière il a été royalement évité, cette année, j’ai reçu une carte l’invitant à participer à la manifestation du 1er janvier aux Gonaïves et à la grande fête de fin d’année organisée au Palais National, le 2 janvier. J’avoue que j’étais touchée de tant d’attention et j’y voyais comme un signe qu’il serait avec nous pour clôturer l’année 2007. Une fois encore, j’ai été déçue et si, de votre côté, vous aviez le cœur à la fête, ainsi que tous les membres de ce gouvernement, je vous dirai que chez nous, la Noël a été purement et simplement renvoyée.
Assise face à mes deux fils, attendant le retour probable de leur père pour la fin de l’année, la dinde et le jambon que beaucoup d’entre vous ont découpés avec allégresse sont restés au congélateur. Mais, vous savez, malgré tout, nous continuons de croire en la justice. Nous continuons de croire en la justice, même quand des criminels sont remplacés au Pénitencier par des hommes honnêtes ; nous continuons de croire en la justice et c’est pourquoi nous écrivons cette lettre ouverte et que nous nous adressons aux Organismes de Droits Humains afin que justice soit rendue à Alex Lorquet.
Nous continuons de croire que vous, responsables de ce pays, avez tout intérêt à ce que la justice et la démocratie triomphent, car seule la justice peut établir la démocratie et seule la démocratie peut sauver ce pays. Nous en appelons à votre conscience d’homme et espérons que vous porterez les responsables de la détention prolongée de mon mari à rentrer en eux-mêmes et à arrêter d’abuser de leur pouvoir.
Pour conclure, je voudrais seulement mentionner que si le citoyen honnête ne peut plus avoir la certitude d’être à l’abri de la souillure et des barreaux, dans quelles mesures les valeurs morales, dont l’intégrité, peuvent-elles servir de repères à l’édification d’un État de droit et d’une société juste et démocratique ?
En espérant que la présente contribuera à rendre au plus vite sa liberté à mon mari, l’ingénieur Alex Lorquet, dans le meilleur délai et sans condition, je vous prie, Mesdames/Messieurs les Autorités, de recevoir mes salutations patriotiques.
15 janvier 2008.
Madame Alex Lorquet
Source: http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4625
Commentaires :
Nous reproduisons cette lettre ouverte autour d’une affaire qui avait été très commentée sur « Haïti Recto Verso ». Chez nous, on nous fait subir trop souvent le silence provoqué par l’absence de suivi sur des dossiers intéressants soit en appliquant le « Kase fèy Kouvri sa » soit quand les objectifs des affaires créées de toute pièce sont atteints c’est-à-dire écarter quelqu’un de l’administration pour le remplacer par quelqu’un proche d’une tendance ou d’une aile officielle.
L’affaire CNE commençait à se perdre entre les rouages de notre mémoire soumise trop souvent à rudes épreuves comme l’a été le cas du bateau de Tiburon et autres affaires qui se sont ensevelies sous les décombres de l’oubli avec la même facilité qui engendre leurs genèses !
Tournée du Président René Préval dans le Plateau Central
Arrivé à Belladère sur un taxi-moto, le chef de l’Etat a insisté sur l’importance du climat de paix et la nécessité de relancer la production nationale
lundi 21 janvier 2008,
Radio Kiskeya
Le Président René Préval a prôné la consolidation de la paix et la relance de la production nationale lundi à Mirebalais (Centre) où il a passé la nuit dans le cadre d’une tournée de 48 heures dans le Plateau Central destinée à la supervision de différents projets d’infrastructure.
Pour ce périple en province, le premier depuis son retour au pouvoir il y a deux ans, le chef de l’Etat a procédé dans la localité de La Colline, une section communale de Lascahobas, à l’inauguration d’un centre de santé réalisé par Zanmi Lasante (Les amis dont la santé), une ONG dont le principal responsable est le scientifique américain Paul Farmer.
Accompagné du Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, de membres du gouvernement et d’élus de la région, M. Préval a également visité la ville de Belladère -siège en de la prochaine foire binationale- où il a fait son entrée sur un taxi-moto à la grande satisfaction des riverains.
"La paix, la paix, il nous faut absolument préserver le climat de paix dont nous jouissons actuellement pour pouvoir attirer les investisseurs et favoriser le développement du pays", a martelé le chef de l’Etat, jugeant très difficile de ramener les prix des produits de première nécessité à un niveau raisonnable en raison de la hausse constante de produits stratégiques importés notamment le pétrole dont le baril a atteint ces dernières semaines la barre fatidique de 100 dollars.
Le dirigeant haïtien a aussi fait savoir que seule la relance de la production nationale pourra faire baisser le coût de la vie et a invité la population à renouer avec les habitudes alimentaires d’autrefois.
D’autre part, le Président s’est lancé dans un dialogue interactif très décontracté avec la première Sénatrice du Centre, Edmonde Supplice Beauzile en compagnie du ministre des travaux publics, Frantz Verella. René Préval a tenu à préciser que, contrairement à la perception générale, la mission des parlementaires consiste à approuver le décaissement de fonds en vue de la réalisation des projets et non à les exécuter eux-mêmes.
Avant de regagner Port-au-Prince mardi, le chef de l’Exécutif doit visiter une ferme agricole à Mirebalais et s’entretenir avec les autorités locales. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4633
Une note :
« Le dirigeant haïtien a aussi fait savoir que seule la relance de la production nationale pourra faire baisser le coût de la vie et a invité la population à renouer avec les habitudes alimentaires d’autrefois. »
J’ai bien aimé cette idée et cela mérite un travail d’information et de formation. Pourquoi oit on acheter des portions de céréales (type corn flakes) pour le petit déjeuner ? Il est passé ou notre bonne recette maïs moulu aux tomates tijocelyne accompagné d’avocat et une sauce à l’hareng ?
Pourquoi accepter l’arrivée dans notre pays de boîtes de pieds et cous de poulets, ces parties que les autres veulent jeter ?
Avons-nous capté le message de l’article du Nouvelliste qui parle des vertus des notre "La-m veritab" arbre véritable ou arbre à pain ?
On y reviendra !
lundi 21 janvier 2008,
Radio Kiskeya
Le Président René Préval a prôné la consolidation de la paix et la relance de la production nationale lundi à Mirebalais (Centre) où il a passé la nuit dans le cadre d’une tournée de 48 heures dans le Plateau Central destinée à la supervision de différents projets d’infrastructure.
Pour ce périple en province, le premier depuis son retour au pouvoir il y a deux ans, le chef de l’Etat a procédé dans la localité de La Colline, une section communale de Lascahobas, à l’inauguration d’un centre de santé réalisé par Zanmi Lasante (Les amis dont la santé), une ONG dont le principal responsable est le scientifique américain Paul Farmer.
Accompagné du Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, de membres du gouvernement et d’élus de la région, M. Préval a également visité la ville de Belladère -siège en de la prochaine foire binationale- où il a fait son entrée sur un taxi-moto à la grande satisfaction des riverains.
"La paix, la paix, il nous faut absolument préserver le climat de paix dont nous jouissons actuellement pour pouvoir attirer les investisseurs et favoriser le développement du pays", a martelé le chef de l’Etat, jugeant très difficile de ramener les prix des produits de première nécessité à un niveau raisonnable en raison de la hausse constante de produits stratégiques importés notamment le pétrole dont le baril a atteint ces dernières semaines la barre fatidique de 100 dollars.
Le dirigeant haïtien a aussi fait savoir que seule la relance de la production nationale pourra faire baisser le coût de la vie et a invité la population à renouer avec les habitudes alimentaires d’autrefois.
D’autre part, le Président s’est lancé dans un dialogue interactif très décontracté avec la première Sénatrice du Centre, Edmonde Supplice Beauzile en compagnie du ministre des travaux publics, Frantz Verella. René Préval a tenu à préciser que, contrairement à la perception générale, la mission des parlementaires consiste à approuver le décaissement de fonds en vue de la réalisation des projets et non à les exécuter eux-mêmes.
Avant de regagner Port-au-Prince mardi, le chef de l’Exécutif doit visiter une ferme agricole à Mirebalais et s’entretenir avec les autorités locales. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4633
Une note :
« Le dirigeant haïtien a aussi fait savoir que seule la relance de la production nationale pourra faire baisser le coût de la vie et a invité la population à renouer avec les habitudes alimentaires d’autrefois. »
J’ai bien aimé cette idée et cela mérite un travail d’information et de formation. Pourquoi oit on acheter des portions de céréales (type corn flakes) pour le petit déjeuner ? Il est passé ou notre bonne recette maïs moulu aux tomates tijocelyne accompagné d’avocat et une sauce à l’hareng ?
Pourquoi accepter l’arrivée dans notre pays de boîtes de pieds et cous de poulets, ces parties que les autres veulent jeter ?
Avons-nous capté le message de l’article du Nouvelliste qui parle des vertus des notre "La-m veritab" arbre véritable ou arbre à pain ?
On y reviendra !
132 nouveaux sans-papiers haïtiens expulsés de la République Dominicaine
Des centaines de personnes rapatriées en quelques jours
lundi 21 janvier 2008,
Radio Kiskeya
132 sans-papiers haïtiens ont été arrêtés samedi dernier dans plusieurs provinces de la République Dominicaine puis rapatriés par les autorités, a indiqué l’armée dominicaine citée par l’agence espagnole EFE.
Ils avaient été appréhendés à Valverde (nord-ouest), San Juan de la Maguana et Elìas Piña (sud-ouest).
Quelques heures auparavant, 250 autres compatriotes avaient été reconduits à la frontière.
Des centaines de sans-papiers ont été déportés ces derniers jours.
Les Forces Armées et les services d’immigration dominicains ont intensifié les rafles en procédant à des arrestations d’haïtiens un peu partout.
Les organisations de défense des droits des migrants n’ont cessé de dénoncer les graves violations des droits humains qui caractérisent ces expulsions massives. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4631
Une note :
Ça ne rigole plus de l’autre côté de la frontière. 176+250+132= ?
De quoi justifier l’existence des associations qui disent défendre les droits des migrants. Plus elles en parlent plus il y en a d’expulsions !
Elles ont du pain et sur la planche et dans leurs paniers !
lundi 21 janvier 2008,
Radio Kiskeya
132 sans-papiers haïtiens ont été arrêtés samedi dernier dans plusieurs provinces de la République Dominicaine puis rapatriés par les autorités, a indiqué l’armée dominicaine citée par l’agence espagnole EFE.
Ils avaient été appréhendés à Valverde (nord-ouest), San Juan de la Maguana et Elìas Piña (sud-ouest).
Quelques heures auparavant, 250 autres compatriotes avaient été reconduits à la frontière.
Des centaines de sans-papiers ont été déportés ces derniers jours.
Les Forces Armées et les services d’immigration dominicains ont intensifié les rafles en procédant à des arrestations d’haïtiens un peu partout.
Les organisations de défense des droits des migrants n’ont cessé de dénoncer les graves violations des droits humains qui caractérisent ces expulsions massives. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4631
Une note :
Ça ne rigole plus de l’autre côté de la frontière. 176+250+132= ?
De quoi justifier l’existence des associations qui disent défendre les droits des migrants. Plus elles en parlent plus il y en a d’expulsions !
Elles ont du pain et sur la planche et dans leurs paniers !
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