Des chansons qui restent pour ne pas oublier Haïti
Que faire pour que Haïti ne soit pas oublié, une fois passée la vague médiatique qui a suivi le tremblement de terre du 12 janvier ? "Des chansons, répond la Canadienne Natasha St-Pier, parce qu'elles restent. Si j'en ai déjà fait pour des causes caritatives ? Oui, je ne les compte même plus." Sourire aux lèvres, la chanteuse est à nouveau sur le front. Le 3 février, elle enregistrait dans le studio Guillaume-Tell de Suresnes (Hauts-de-Seine), le titre Désolé, au profit des victimes du séisme à Haïti. A ses côtés, une quinzaine d'artistes.
L'initiative en revient au rappeur Kery James, né en Guadeloupe en 1977 de parents haïtiens. "On ne veut pas faire dans le misérabilisme", explique-t-il, ajoutant que la compassion ne fait pas tout. Le clip montre des personnalités (sportifs, comiques... ) regardant passivement la télévision. "Peut-on se sentir léger, la conscience apaisée ?/ Les espoirs peuvent bien s'écrouler/ Et le sang continuer à couler, devant nos télés/ Pour se justifier/ Tout ce qu'on sait dire c'est/ Nous sommes désolés", écrit Kery James. La chanson sortira lundi 15 février sur Internet, précédée d'un concert le dimanche au Bataclan à Paris. L'opération servira à financer un projet de traitement de l'eau à Haïti, via l'association Action contre la faim. L'initiative est loin d'être isolée. Fin janvier, Charles Aznavour, Grand Corps Malade, Passi, etc. avaient déjà enregistré, en partenariat avec la Croix-Rouge, Un geste pour Haïti, un texte collectif sur une musique des Neg'Marrons.
L'Afrique n'est évidemment pas en reste. Ainsi, la chanteuse sénégalaise Coumba Gawlo Seck est à l'origine du projet "Africa for Haïti" pour lequel des vedettes de la musique africaine - dont Youssou N'Dour, Ismaël Lô et l'Ivoirien Alpha Blondy - vont enregistrer une chanson à Dakar début mars, avant un concert.
Recyclage
Aux Etats-Unis, le rappeur Wyclef Jean, l'un des fondateurs des Fugees, était parti au pays de ses origines, recueillant les morts dans la rue, distribuant de l'eau. Resté à la maison, George Clooney a présenté "Hope for Haïti Now", une émission de télévision et une compilation regroupant vingt titres de vedettes (Stevie Wonder, Bruce Springsteen, Beyonce, Madonna, Alicia Keys...), qui s'est tout de suite classée premier des téléchargements payants sur iTunes en France.
Au Royaume-Uni, place à la reprise avec des chanteurs disparates (Kylie Minogue, Robbie Williams, Mika ou Susan Boyle) invités à réarranger Everybody Hurts de R.E.M. Sur la même pente, Bono, Céline Dion, Barbra Streisand, Lady Gaga et un nombre impressionnant de stars ont revisité We Are the World, chanson écrite en 1985 par Michael Jackson et Lionel Richie, qui avait à l'époque permis de récolter près de 30 millions de dollars pour combattre la faim en Ethiopie. Preuve que les chansons restent.
Mathilde Fassin
http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/02/12/des-chansons-qui-restent-pour-ne-pas-oublier-haiti_1304886_3246.html#ens_id=1290927
Que faire pour que Haïti ne soit pas oublié, une fois passée la vague médiatique qui a suivi le tremblement de terre du 12 janvier ? "Des chansons, répond la Canadienne Natasha St-Pier, parce qu'elles restent. Si j'en ai déjà fait pour des causes caritatives ? Oui, je ne les compte même plus." Sourire aux lèvres, la chanteuse est à nouveau sur le front. Le 3 février, elle enregistrait dans le studio Guillaume-Tell de Suresnes (Hauts-de-Seine), le titre Désolé, au profit des victimes du séisme à Haïti. A ses côtés, une quinzaine d'artistes.
L'initiative en revient au rappeur Kery James, né en Guadeloupe en 1977 de parents haïtiens. "On ne veut pas faire dans le misérabilisme", explique-t-il, ajoutant que la compassion ne fait pas tout. Le clip montre des personnalités (sportifs, comiques... ) regardant passivement la télévision. "Peut-on se sentir léger, la conscience apaisée ?/ Les espoirs peuvent bien s'écrouler/ Et le sang continuer à couler, devant nos télés/ Pour se justifier/ Tout ce qu'on sait dire c'est/ Nous sommes désolés", écrit Kery James. La chanson sortira lundi 15 février sur Internet, précédée d'un concert le dimanche au Bataclan à Paris. L'opération servira à financer un projet de traitement de l'eau à Haïti, via l'association Action contre la faim. L'initiative est loin d'être isolée. Fin janvier, Charles Aznavour, Grand Corps Malade, Passi, etc. avaient déjà enregistré, en partenariat avec la Croix-Rouge, Un geste pour Haïti, un texte collectif sur une musique des Neg'Marrons.
L'Afrique n'est évidemment pas en reste. Ainsi, la chanteuse sénégalaise Coumba Gawlo Seck est à l'origine du projet "Africa for Haïti" pour lequel des vedettes de la musique africaine - dont Youssou N'Dour, Ismaël Lô et l'Ivoirien Alpha Blondy - vont enregistrer une chanson à Dakar début mars, avant un concert.
Recyclage
Aux Etats-Unis, le rappeur Wyclef Jean, l'un des fondateurs des Fugees, était parti au pays de ses origines, recueillant les morts dans la rue, distribuant de l'eau. Resté à la maison, George Clooney a présenté "Hope for Haïti Now", une émission de télévision et une compilation regroupant vingt titres de vedettes (Stevie Wonder, Bruce Springsteen, Beyonce, Madonna, Alicia Keys...), qui s'est tout de suite classée premier des téléchargements payants sur iTunes en France.
Au Royaume-Uni, place à la reprise avec des chanteurs disparates (Kylie Minogue, Robbie Williams, Mika ou Susan Boyle) invités à réarranger Everybody Hurts de R.E.M. Sur la même pente, Bono, Céline Dion, Barbra Streisand, Lady Gaga et un nombre impressionnant de stars ont revisité We Are the World, chanson écrite en 1985 par Michael Jackson et Lionel Richie, qui avait à l'époque permis de récolter près de 30 millions de dollars pour combattre la faim en Ethiopie. Preuve que les chansons restent.
Mathilde Fassin
http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/02/12/des-chansons-qui-restent-pour-ne-pas-oublier-haiti_1304886_3246.html#ens_id=1290927