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mardi 9 octobre 2007

Artisanat en Fête suscite admiration et questionnement

Durant deux jours, les samedi 6 et dimanche 7 octobre 2007, visiteurs et exposants ont investi le Parc historique de la Canne à Sucre pour venir jouir du meilleur de l'artisanat haïtien à travers la première édition d'Artisanat en Fête.
Pendant deux jours, les samedi 6 et dimanche 7 octobre, le public a fait le déplacement pour venir admirer le meilleur de l'artisanat haïtien au Parc historique de la Canne à Sucre en dépit d'un temps maussade. Ces deux jours de foire, qui se sont déroulés dans une ambiance de fête, ont suscité de l'admiration et occasionné des questionnements sur l'avenir de l'artisanat haïtien et de ses nombreuses potentialités.
Bien des visiteurs et observateurs ont su apprécier les nombreux articles et oeuvres exposés sur le site durant ces deux journées. « C'est vraiment une très belle initiative et j'espère que l'expérience aura des suites », a dit une jeune femme, étonnée par la qualité des sculptures présentées au stand des Créations Tob's. D'autres ont été plus critiques. « L'animation sur le podium a relégué la foire elle-même au second plan », a dit un visiteur féru d'artisanat.
Exposants et visiteurs sont toutefois sortis satisfaits de cette expérience qui constitue une vitrine nouvelle pour l'art haïtien. La première édition d'Artisanat en Fête fait dire que les prochaines promettent beaucoup.
Berthony Seïze des Créations Tob'sest sculpteur et se spécialise dans la conception et réalisation d'oeuvres de poteaux décoratifs, de fontaine et de bustes. La tour de Toussaint qui a retenu beaucoup d'attention est une façon pour l'auteur de rendre hommage à cette figure emblématique de l'histoire haïtienne. Une partie de la vie du héros est retracée dans l'oeuvre. « L'un de mes objectifs est de rendre Toussaint Louverture vivant », explique Berthony Seïze.
Le sculpteur Francois Sanon, qui a l'habitude de travailler au Sanon Studio à Laboule, croit que les deux journées ont été agréables et enrichissantes dans la mesure où la foire lui a permis d'agrandir ses nombreux contacts aussi bien en Haiti qu'à l'étranger. En dépit du fait que ses oeuvres ne sont pas des produits de l'artisanat, il a voulu prendre part à Artisanat en Fête, non pas pour vendre, mais surtout pour interagir avec les visiteurs.
Se plaignant du manque criant de touristes dans le pays, M. Sanon se souvient du temps des présidents Magloire et Duvalier. Un peu nostalgique, il pense qu'on ne pourra pas revivre de sitôt une période aussi prospère si tout le monde ne met pas la main à la pâte. Il a beaucoup apprécié la grande diversité de gens venus de partout qui l'ont questionné sur ses oeuvres.« Inspiration dans la nuit », comme son nom l'indique, est une pièce tirée du sommeil de l'auteur et mise à prix à 20 000 dollars américains. Le créateur nous raconte que la pièce, sculptée dans un tronc gigantesque, lui a été dictée par Dieu et qu'il est allé chercher l'arbre du côté de Jérémie.Une centaine d'enfants de l'Association philanthropique de l'Eglise Missionnaire pour le développement des enfants d'Haïti (Apemdeh) ont soumis à l'appréciation du public des vêtements crochetés et des articles en fibres végétales. « Une expérience superbe ! », jubile Esther B. Guervil, responsable de l'organisme.
Malgré les efforts remarquables des artisans haïtiens, le secteur cherche incessamment de nouveaux créneaux de distribution. L'industrie rentable dont rêvent tant les artistes et les artisans n'existe pas encore. Ceux qui se connaissent dans le domaine font remarquer que la production visant le marché extérieur comporte ses exigences. On a évoqué la rigueur au niveau de la qualité de certains produits, les fonds, la disponibilité des matériaux, des intrants et la présentation (emballage).
En attendant une véritable plate-forme de l'artisanat haïtien, une participation accrue de l'Etat, l'identification des filières, Artisanat en Fête a dépassé les espérances des visiteurs et des exposants.
Dieudonné Joachim

La belle messe de l'art




Une tentative de méthode donnerait sommairement une idée globale au niveau de la récurrence des sujets : l'obsession du poisson, la persistance de l'arbre, la référence au soleil, les particularités anthropomorphiques de l'éternel féminin s'opposent, par leurs symboles, à des thèmes plus séculiers : le rituel rara, le travail paysan, l'habitat rural, les fruits de table et les masques de carnaval. Toutefois, c'est une approche réductive qui ne donne pas toute la dimension de cette fête de l'Art qui, selon Martine Blanchard, l'initiatrice de l'événement avec M. Max Chauvet, directeur de Le Nouvelliste, « malgré vents et marées est un grand succès. »
Entre Joseph Lubernier qui a affirmé « être très fier d'exposer, par exemple, son tambour miroir » et Berthony Seize qui travaillait à son stand un superbe buste du peintre Dieudonné Cédor, il y a mille et une beautés allant de la rutilance des drapeaux rituels pailletés à la provocation du goût face à un cocktail de fruits de Micheline Hector.
On déambule d'un stand à l'autre pour découvrir une réussite sculpturale sur une pierre de rivière, l'élégance minimaliste du découpage d'un métal et l'anthropomorphisme baroque de Sanon François. Entre les assiettes décorées d'un art de la cuisine qui tarde à se répandre chez nous et les vases sublimes aux allures d'amphores de caciquats, éblouissants en formes, motifs et teintes, on essaie, dans la difficulté, de chercher un fil conducteur. On le perçoit du photographe de la beauté naturelle, Antoine Verdier, à l'art de la mosaïque qui, selon Frantz L. Gardère, remonte au XVIIIe siècle. Art qui s'est imposé en Haïti avec " Mosaïque Gardère " en 1944.
De l'instantané d'une photo de Verdier montrant le bleu du lac Azuéï sur lequel flotte, étrangement, la géographie de la République d'Haïti comme dans une oeuvre de Salvador Dali, là-haut dans les nuages, on découvre un peu plus loin la modernité, le dynamisme, le design nouveau, l'Art Décor caribéen de Gary Douyon qui réussit des symbioses heureuses entre diffusion de lumière et stabilité de l'objet. Il traverse de l'utilitaire à la beauté avec une finesse que lui donne, en toute dextérité, sa profession d'architecte. Cette profusion lyrique et baroque de multiples tendances et de diverses sensibilités traduit ce qu'il faut appeler, désormais, les textures particulières de l'imagination haïtienne. Toutes les expériences s'y mêlent. L'Occident lui donne une certaine raison dans l'anatomie et l'harmonie chromatique. Mais, cet art ne connaît pas la perspective du XVIe siècle. Les formes éclatent dans tous les sens et présentent un monde si merveilleux et tellement superposé qu'il est trop prématuré de faire la différence, ce dimanche 7 octobre 2007, entre l'art et l'artisanat. Un thème, d'ailleurs, qui peut soulever tout un débat à partir de ce qui est présenté à la première édition de Artisanat en fête.
Une tentative de méthode donnerait sommairement une idée globale au niveau de la récurrence des sujets : l'obsession du poisson, la persistance de l'arbre, la référence au soleil, les particularités de l'éternel féminin s'opposent, par leurs symboles, à des thèmes plus séculiers : le rara rituel, le travail paysan, l'habitat rural, les fruits de table dominicale, les masques de carnaval... Toutefois, c'est une approche réductive qui ne donne pas toute la dimension de cette fête de l'art qui, selon Martine Blanchard, l'initiatrice de l'événement culturel avec M.Max Chauvet, directeur de Le Nouvelliste, « malgré vents et marées est un grand succès. »

LA GRACE DU BEAU TEMPS

En effet, le premier report de Artisanat en fête des 18 et 19 août 2007 a du avoir psychologiquement un impact sur les organisateurs. Reprise avec détermination de vaincre les aléas du temps pour les 6 et 7 octobre au moment où la météo annonçait des turbulences atmosphériques, la foire a tenu bon en dépit de la pluie de la première journée. On n'a pas encore assez de précision sur l'impact de la température au niveau des ventes. Cependant, les artisans interviewés à ce sujet affirment tous que « l'atmosphère de samedi a joué un rôle un peu négatif sur les achats. »
Comme Keslyne C. Mathurin qui expose de beaux objets de bureau avec des motifs haïtiens et selon laquelle « la pluie a été une bénédiction », Mme Martine Blanchard se réjouit du fait que « Dieu nous a fait grâce du beau temps. » On est le dimanche et la fête se transforme en une belle messe. Le Parc historique de la Canne à sucre devient, selon les observateurs, un lieu de grandes fêtes « socialement correct ». En fait, le Champ de Mars de plus en plus délaissé pour des raisons de...conjoncture politique ou sociale, une attraction dont on n'a pas encore saisi la vraie nature sociologique attire les amants de l'art et du spectacle. A Tabarre, dans la banlieue nord de la capitale. Cela devrait inciter les autorités politiques et culturelles du pays à repenser des stratégies de sécurité et de logistique pour réaliser au Champ de Mars des événements culturels à la portée de tous.
Des commentateurs argumentent que la Fête du Travail, le 1er Mai, « est presque obsolète quand il n'y a aucune nouveauté et lorsqu'on n'invite, en toute quiétude, tous les secteurs de la production haïtienne à y participer.» On peut souligner que c'est un peu cocardier et orthodoxe quand une foire de l'art se transforme en kermesse patriotique ! Mais, la finesse et le savoir-faire doivent être aussi des attributs d'un Etat moderne et réconciliateur.
Ne nous empressons pas, en ces temps imprécis, à parler d'une géographie des classes sociales. Le constat de la vitalité de notre imaginaire, tous secteurs confondus, est si envahissant qu'on doit un instant laisser de coté les vieilleries idéologiques. Les événements culturels comme Artisanat en Fête mobilisent beaucoup de monde, par expertise, par amateurisme, ou par snobisme, vers un lieu dont le décor nous rappelle les origines de la technologie du colonialisme. C'est le premier pas qui compte.Les nouveaux sponsors sont pour beaucoup dans les succès de ces « fêtes culturelles » qui nous éloignent de la nocivité du quotidien et des redites médiatiques qui nous accablent. Les organisateurs ont compris et ont agi pour mieux oxygéner les Port-au-princiens. Entre le ballon gonflable de Digicel qui flottait dans le ciel bleu et l'érotisme sulfureux des « girls and boys » on peut affirmer qu'en bousculant la vieille moralité décadente et les activités culturelles limitées à de petits groupes de connaisseurs, nous entrons dans une modernité qui présente de nouvelles valeurs. Les artisans entrent sans grand bruit dans une autre époque : sortir de l'atelier vers le grand public est un pas géant.
Après avoir assisté à cette brillante fête de l'Artisanat, le dimanche 7 octobre au Parc historique de la Canne à Sucre, on en sort avec l'impression d'un grand excès de l'imagination en Haïti. On se pose des questions sur tant d'élaboration esthétique par ces temps où le contexte socioéconomique suscite plutôt le pessimisme pur et dur.La réponse qui vient spontanément est celle-ci : c'est au milieu des adversités les plus prononcées que le peuple haïtien montre les multiples aspects de sa résistance. Ce qui se passe, ces derniers temps, sur le plan culturel, prouve que la « résistance », ce n'est pas seulement celle des Marrons ou des Cacos. C'est aussi, et surtout, à cette époque de trouble idéologique qui ressemble à ce qu'on considère comme « la fin de l'histoire », cette manière élégante et inédite des artistes haïtiens de prouver qu'ils existent. Avec leur pays. Pour des lendemains meilleurs.
Devant la floraison d'un imaginaire que le chaos physique de la ville n'arrive pas à détruire, il est, sinon impossible du moins pas souhaitable d'en faire un simple reportage objectif. Le spectateur est comme submergé entre l'intérêt commercial, l'étonnement esthétique et le bonheur des formes et des couleurs.
La question à se poser est celle-ci : le spectacle à décibels nuit-il à l'exposition d'oeuvres artistiques dont on gagnerait à introduire les structures didactiques sans trop « académiser » les fêtes ? Les autres éditions d'Artisanat en fête viendront répondre à cette importante question.
Pierre Clitandre

Croix-des-Bouquets fête sa reine

Croix-des-Bouquets, la ville du fer découpé, a fait de Marie, depuis plus d'un siècle, sa patronne. Belles comme l'aurore, les prières dédiées à la Vierge ont résonné dans l'église Notre-Dame du Rosaire, ce week-end. Par centaines, les fidèles les reprenaient dévotement. « Ô Marie Notre-Dame du Rosaire, tournez vers nous un regard favorable, et écoutez nos prières avec bienveillance. Nos genoux se ploient devant vous, nos yeux se fixent sur vous... »
Les yeux larmoyants, les bras grands ouverts, une jeune femme priait haut et fort après la messe solennelle célébrée en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, patronne de la commune de la Croix-des-Bouquets. Ponctuées de geignements, d'autres prières dites par d'autres femmes s'élevaient vers le ciel. Geignant, elles déchargeaient leurs peines, leurs tourments aux pieds de Notre-Dame. Des mains égrenant des chapelets se tendaient, suppliantes, les regards fixant la statue impassible de la Vierge.
Plusieurs messes ont ainsi été chantées dimanche dernier en l'église Notre-Dame du Rosaire. Son enceinte était pleine comme un oeuf. Le parvis y débordait de monde, comme si toute la communauté crucienne avait attendu la patronale pour se rendre à la messe.
Crucien de 40 ans, Dieufène, la cravate bleue tombant sur sa chemise blanche, se dit catholique. Chaque année, il se fait un devoir de visiter la maison de Dieu. Il croit dur comme fer que, en ce jour de la fête de la mère de Jésus, un surplus de grâce descendra sur tous ceux qui viennent faire acte de contrition pour les péchés qu'ils ont commis pendant l'année. « Mes activités ne me laissent pas de temps pour aller à l'église. Mais aujourd'hui, ma petite famille est là au grand complet », se félicite Dieufène. Il confie que la chance est de son côté. Il en veut pour preuve le geste de l'officiant, Mgr Dumas, qui a posé sa main sur la tête de sa fille cadette à la sortie de l'église.

Tête ceinte d'un mouchoir bleu, sobre dans sa robe blanche, Laura, une octogénaire, achète une prière de Notre-Dame du Rosaire inscrite sur une feuille volante entre les mains des marchandes qui font le commerce d'objets de piété. Devant l'église, la bonne dame se procure quelques cierges bleus et blancs qu'elle allumera chez elle en vue de prolonger le culte marial. « Je me suis sentie un peu mal à l'aise à l'église quand je sais que les gens qui sont venus nous coincer aujourd'hui n'y seront pas dimanche prochain », reproche-t-elle. Comme pour se corriger, Laura ajoute : « L'église, c'est chaque jour pour moi. Nous sommes l'église a dit le Pape Jean-Paul II. »Des officiels du gouvernement, des parlementaires, les maires des communes de la Croix-des-Bouquets et de Ganthier ont pris part à la messe solennelle ; parmi eux, la ministre à la Condition féminine et aux Droits des Femmes, Mme Marie Laurence Jocelyn Lassègue, la sénatrice Evelyne Chéron, les maires Jean Saint-Ange Darius et Ralph Lapointe.
La patronale, un tremplin pour des activités artistiques et culturellesLa patronale a servi aussi de tremplin aux activités artistiques et culturelles. Les artisans en ont profité pour promouvoir leurs produits. Pendant que beaucoup d'artisans de Croix-des-Bouquets spécialisés dans le fer découpé exposaient à « Artisanat en Fête », les 6 et 7 octobre, au Parc Historique de la Canne à Sucre à Tabarre, d'autres étaient restés sur place. A part le métal découpé, le public découvrait des broderies, des bijoux créés à partir de coquillage, de « grenn madyòk » et autres matériaux locaux.


La veille de la patronale, la caravane de Konesans Fanmi (KF) a attiré des milliers de jeunes. Plusieurs talents de Croix-des-Bouquets ont performé sur le podium de l'unité mobile de la caravane d'Education et de Service de Santé. Plusieurs groupes se réclamant du style de Wyclef Jean ont chanté et dansé du hip hop et du rap. Des concours de « Limbo », une danse dans le vent, ont amusé le public. A tour de rôle, des jeunes hommes, des jeunes filles venaient s'inscrire pour danser « Limbo ». Parallèlement à cette activité culturelle, la caravane de KF a déployé des tentes pour abriter des services de conseil et de dépistage volontaire (CDV). Infirmières, laborantins, conseillers psychologiques ont accueilli des volontaires après les séances de sensibilisation entrepris par des artistes et des animateurs de KF sur les maladies transmissibles, dont le VIH/Sida. Ce duo de travailleurs sociaux a expliqué au public les possibilités qui s'ouvrent pour les gens qui sont infectés par le VIH, virus qui conduit à la maladie du Sida.
Debout sur le podium de KF, le sénateur de l'Ouest, Evelyne Chéron, a prêché le sens de la responsabilité à des milliers de jeunes en âge de procréer. Dans l'état où se trouve Haïti, le pays ne peut pas se permettre le luxe de laisser le sida faucher une quantité de vies qui puissent être utile à la nation, a-t-elle déclaré. Aussi le sénateur a soutenu la démarche de la caravane qui consiste à informer la population et à encourager les jeunes à se faire tester.
La patronale, une occasion pour se faire dépisterDans la file d'attente de volontaires qui attendaient d'être testés, un jeune de quatorze ans s'est fait remarqué. « Tu es un enfant. Qu'est-ce que tu viens faire ici ? », lui demande un père de famille. L'enfant répond : « Je fais toujours l'amour sans capote à plusieurs enfants de mon âge. Il est temps pour moi de savoir si j'ai ou pas le virus dans mon sang. »
Une mère de famille, trentenaire, avoue qu'elle vient faire le test pour avoir sa quiétude d'esprit. « Moi, je sais que je fréquente uniquement mon mari. Mais lui, il couche à droite et à gauche. Je veux savoir », affirme-t-elle. Un résultat positif bouleverserait sa vie, mais pour ses enfants elle continuerait à vivre autrement.« J'ai fait mon test en 1993, et depuis, j'ai commis beaucoup d'imprudences. Dans le cas où je suis séronégatif, j'abandonne toutes mes petites amies. Seule ma femme comptera pour moi », déclare ce jeune homme, décidé à s'attacher avec une dévotion toute neuve à sa femme.Le maire de la commune de Croix-des-Bouquets, Jean Saint-Ange Darius, a salué l'initiative de Konesans Fanmi tout en encourageant les autres institutions qui oeuvrent dans le domaine sanitaire dans la commune à encadrer les jeunes.
Croix-des-Bouquets, a fait savoir le maire, est une commune abandonnée à elle-même. « Notre commune n'a pas d'hôpitaux, elle n'a que des centres de santé qui sont gérés par des ONG », a-t-il déclaré.
Il dit regretter l'époque pas trop lointaine où Croix-des-Bouquets était une collectivité territoriale paisible. Avec les derniers événements, la population a augmenté. « Les gens viennent de Cité Soleil, de Delmas, de Fonds-Verrettes, du Plateau Central. Tous viennent se réfugier à Croix-des-Bouquets.
Ici, ce n'est plus paisible. Les rapports de la police nationale le confirme », se plaint-il tout en pointant du doigt Marin et Lilavois.
Avant de se rendre à la cérémonie solennelle, le maire nous a, entre autres, entretenu des projets de jumelage de la mairie de Croix-des-Bouquets à celles d'autres pays en perspective comme Macouba en Martinique, Spring Valley aux Etats-Unis, Marseille et Anjou en France.
Claude Bernard Sérant

serantclaudebernard@yahoo.fr

Joachim Alciné défend bientôt sa couronne mondiale

Le boxeur canadien d’origine haïtienne disputera le 7 décembre le championnat du monde des superwelters contre le panaméen Alfonso Mosquera
lundi 8 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Le boxeur canadien d’origine haïtienne, Joachim Alciné, champion du monde WBA des superwelters (154 livres), mettra son titre en jeu pour la première fois le 7 décembre prochain à Montréal face au panaméen Alfonso "El Huracàn" Mosquera, a annoncé lundi l’Association mondiale de boxe (WBA) à Ciudad de Panama (Panama).
Devenu le roi de la catégorie en battant le 7 juillet dernier le boxeur américain Travis Simms, jusque là invaincu, Alciné, affectueusement surnommé "Ti Joa", prépare sérieusement depuis quelques semaines la défense de sa couronne qui lui a permis d’accéder à la célébrité sur sa terre d’adoption, le Québec.
Agé de 31 ans, l’haïtien devenu canadien, qui compte un record de 29 victoires en autant de combats, dont 18 K.O, est le premier représentant de son pays natal à décrocher un titre de champion du monde sur le ring.
Quant à son futur adversaire panaméen, Mosquera, 27 ans, son palmarès est de 19 victoires contre 5 défaites. Il affirme consacrer tout son temps à un intense travail de préparation en vue de ne pas laisser passer cette "opportunité de s’emparer du titre mondial". "El Huracàn", champion de la Fédération latinoaméricaine de boxe (FEDELATIN) et bien placé dans le classement mondial, devra cependant être au sommet de son art pour espérer triompher de Joachim Alciné doté d’une technique redoutable.
Né aux Gonaïves le 26 mars 1976, le champion du monde avait émigré très jeune au Canada en compagnie de ses parents. Il est resté malgré tout très attaché à Haïti où il compte notamment parrainer la scolarisation d’un certain nombre d’enfants pauvres. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4239

Fin de la visite en Haïti d’une délégation américaine

Des congressmen dont John Conyers et Marie Saint-Fleur d’origine haïtienne ainsi que Ron Daniels ont bouclé au Palais Législatif une visite consacrée à la promotion de Milot
lundi 8 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Une délégation de congressmen et activistes afroaméricains membres de Haiti Support Project s’est rendue lundi au Parlement avant de mettre fin à une visite de cinq jours consacrée à un projet de modernisation de la commune historique et touristique de Milot (Nord).
A l’occasion, le Représentant (Député) démocrate du Michigan, John Conyers, président de la commission justice de la Chambre des Représentants a salué le travail de la commission justice et sécurité du Sénat haïtien présidée par Youri Latortue.
Très proche de Lavalas, Conyers a aussi appelé à la multiplication des échanges entre les parlementaires d’ici et de Washington en vue de la consolidation de cette forme de coopération haïtiano-américaine.
Le Sénateur Latortue a abondé dans le même sens tout soulignant l’importance de cette visite de la délégation au Palais Législatif.
Pour sa part, Ron Daniels, le président de Haiti Support Project, a mis l’accent sur le rêve que nourrissent les membres de l’organisation, celui de transformer Milot en une ville moderne à travers un projet de développement ambitieux
Dans nos murs depuis mercredi dernier, la délégation réunissait également d’autres membres du Black Caucus dont la première Représentante américaine d’origine haïtienne, Marie Saint-Fleur. Cette élue du Massachussets, qui avait quitté sa terre natale dans sa prime enfance, a noué ses premiers contatcs avec Haïti dans un créole bien articulé.
Le Président René Préval et l’ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Janet Ann Sanderson, se sont également entretenus avec les membres de Haiti Support Project. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4241

Il y a huit ans, l’ex-colonel Jean Lamy tombait sous les balles assassines

La femme de celui qui était pressenti au poste de secrétaire d’Etat à la sécurité publique sous Préval/Alexis I réitère ses revendications de justice face au complot du silence
mardi 9 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Ce lundi ramenait le huitième anniversaire de l’assassinat du colonel Jean Lamy, abattu par un commando le 8 octobre 1999 à Port-au-Prince alors qu’il se préparait à succéder à Robert Manuel au poste de secrétaire d’Etat à la sécurité publique du cabinet Préval/Alexis, première version.
Huit ans après ce meurtre vraisemblablement commandité, l’épouse de l’ancien officier des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) a appelé Radio Kiskeya de New York où elle vit avec ses enfants pour souligner que l’enquête criminelle ouverte sur la disparition de son mari s’était terminée, comme beaucoup d’autres, dans le silence et la plus grande indifférence.
Mme Lamy ne peut toujours pas découvrir le visage des assassins qui bénéficient largement de la démission des autorités judiciaires. Confiée dans un premier temps au juge Eddy Darang, l’instruction de l’affaire a été abandonnée. Tous les magistrats instructeurs sollicités l’ont gentiment repoussée, lui conseillant même parfois de "consacrer sa jeunesse à l’éducation de ses enfants".
Pratiquement désigné comme le nouveau patron de la sécurité publique dans un contexte politique extrêmement troublé, Jean Lamy avait été exécuté dans les derniers jours de ses fonctions de conseiller spécial à la direction générale de la Police Nationale dont Pierre Denizé tenait les rênes.
Selon différents témoignages de sa famille, le colonel se rendait à un rendez-vous important consécutif à la réception d’un appel téléphonique losrqu’il a été assassiné. Atteint de plusieurs projectiles au volant de son véhicule à l’angle de Lalue et de la ruelle Berne (centre de la capitale), il devait décéder peu après son admission à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH).
Lors des funérailles, organisées le 16 octobre à la cathédrale de Port-au-Prince, l’ancien major et futur Sénateur contesté, Danny Toussaint, très proche du défunt, se voyait porter en triomphe par des partisans galvanisés sous le regard inquisiteur de Jean-Bertrand Aristide, déjà engagé dans le processus de récupération du pouvoir en 2001. Ce jour-là, même le directeur de la PNH, Pierre Denizé, agressé, avait dû compter sur la "bienveillance" de l’ancien chef d’Etat pour regagner son véhicule.
Ces adieux mouvementés à Jean Lamy devaient annoncer une longue saison de règlements de compte meurtriers au sein de Lavalas, jamais élucidés. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4243

La CDF tire la sonnette d’alarme pour le lac Azueï

Les responsables de la Commission de Développement Frontalier (CDF) ont réalisé vendredi, une visite en vue d’évaluer l’état de dégradation du lac Azueï et de son environnement. Le directeur exécutif de la CDF, Max Antoine II, réclame des mesures urgentes des différents ministères en vue d’empêcher l’augmentation du niveau du lac. Tout en affirmant que cette situation est préoccupante, Max Antoine souligne que l’augmentation des eaux du lac est due aux inondations enregistrées dans la région ces dernières semaines.
" Les terres sont inondées, les plages sont détruites, c’est une région avec un potentiel touristique énorme qui se dégrade par manque d’entretien", ajoute t-il. Selon Max Antoine l’augmentation du niveau du lac fragilise l’environnement et rend plus difficile la vie des résidents de la région. " Il y a des risques d’inondations, des possibilités d’épidémies et probablement la perte d’une partie du territoire", argue t-il. Les membres de la délégation ont constaté que le lac devient de plus en plus sale et que les localités avoisinantes ont été inondées après les dernières averses.
De plus, Max Antoine dénonce l’exploitation anarchique des carrières de sable dans les mornes entourant le lac Azueï, précisant que ceci aura pour conséquences de provoquer de plus graves inondations. " Si un jour le lac déborde, les eaux atteindront Thomazeau, Croix-des-Bouquets et la localité de Lafiteau et causeront d’énormes pertes en vies humaines", prévient-il.
De son coté, l’historien Georges Michel, a fait remarquer que le canal d’évacuation du lac Azueï n’a pas été curé depuis plusieurs années. " En 1918 sous la première occupation un canal déversoir avait été construit pour évacuer l’eau dans la région de Sources Puantes", dit-il mettant l’accent sur le niveau trop élevé du lac. M. Michel estime urgent de contrôler le niveau du lac qui continue à augmenter au rythme des averses et des inondations. " Sur la rive est du lac il y a une bande de terre appartenant à Haïti qui est en danger", ajoute t-il rappelant que les dominicains jouissent d’un droit de navigabilité sur le lac Azueï.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13103

La PNH a renforcé le dispositif sécuritaire au centre ville

Le porte parole de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Frantz Lerebours, donne l’assurance que les nouvelles dispositions sécuritaires permettront de réduire les multiples "cas de petites et moyenne délinquance " enregistrés ces dernière semaines dans la capitale.
Selon lui les nouvelles dispositions seront combinées avec la sortie de la nouvelle promotion de la PNH qui permettra de combattre efficacement la délinquance dans le centre commercial de Port-au-Prince. " S’il y a des gens lourdement armés qui attaquent les commerçants ceci va avoir le traitement approprié", dit-il. Interrogé sur la nécessité de dispositions urgentes, M. Lerebours a indiqué qu’il y a eu au cours du week end un important déploiement d’effectif de la police au centre ville et à Delmas.
Frantz Lerebours ne veut pas dévoiler les autres points de la stratégie de la PNH, mais fait état d’un renforcement du sous commissariat de Port-au-Prince. Répondant aux critiques sur le rôle de pompier de la PNH, il souligne que les déploiements à travers le pays ne peuvent réduire la criminalité à zéro. Le porte parole de la PNH, refuse de parler de l’augmentation des actes de violence, mais plutôt d’une augmentation des infractions dans la région métropolitaine.
Intervenant à la rubrique " Invité du jour" de radio Métropole, M. Lerebours a dit ne pas croire à une réorganisation des gangs armés, précisant que les forces de l’ordre s’appliquent à consolider les acquis sécuritaires.
Par ailleurs, en ce qui a trait à l’utilisation d’un véhicule volé en République Dominicaine, M. Lerebours a expliqué que la voiture en question avait été mise à sa disposition par un ancien responsable de la DCPJ. " C’est le juge Jean Carves qui avait donné l’autorisation pour utiliser le véhicule et ceci est une formule utilisée exceptionnellement pour les autorités", argue t-il.
Tout en refusant d’entrer dans une polémique avec le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Claudy Gassant, qui avait fait la révélation, M. Lerebours affirme avoir la conscience tranquille. " Je n’ai rien à me reprocher", dit-il précisant qu’il n’utilise plus la voiture qui sera sous peu expédié en République Dominicaine.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13105

L’interpellation du premier ministre n’est pas une priorité pour le président du sénat

Le président du sénat, Joseph Lambert, révèle n’avoir pas acheminé la lettre d’interpellation au premier ministre, Jacques Edouard Alexis, comme convenu avec les sénateurs.
La séance d’interpellation préalablement fixée au 16 octobre a été reportée selon Joseph Lambert pour qui d’autres dossiers plus importants méritent l’attention des parlementaires. " Aujourd’hui il y a des débats beaucoup plus importants que l’interpellation tels les debats sur le Conseil Electoral Provisoire (CEP), les élections sénatoriales, la modification de la constitution, le chômage et la vie chère ", indique le président du sénat qui révèle avoir pris seul l’initiative de ne pas expédier la lettre d’interpellation au Premier ministre. Joseph Lambert souhaite plutôt que les sénateurs dans les prochains jours engagent des débats avec les représentant des différents secteurs de la société sur des thèmes brûlants d’actualité. Interrogé sur une date probable pour l’interpellation du premier ministre, le sénateur Lambert affirme ne pas voir la nécessité d’une interpellation. " Les sénateurs n’avaient pas fixé une date pour l’interpellation et la situation par rapport au commissaire du gouvernement Claudy Gassant a évolué ", dit-il. La semaine dernière, le premier ministre, Jacques Edouard Alexis, s’était dit prêt à répondre à une interpellation du grand corps. " Le chef du gouvernement n’est pas élu, il peut partir à n’importe quel moment ", avait indiqué M. Alexis se déclarant relativement satisfait de l’action de son gouvernement. Par ailleurs, le président du sénat est préoccupé par l’organisation des élections pour le renouvellement du tiers du sénat, se déclarant favorable à ce que le scrutin soit organisé par un conseil électoral provisoire. " Il ne faut pas qu’il y ait un vide institutionnel puisqu’une assemblée de 19 sénateurs aura une marge de manœuvre réduite", fait-il remarquer précisant que ceci est sa principale préoccupation.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13106
Commentaires :
Cette nouvelle tombe à pic au moment ou l’on se demande ou en est la justice avec le dossier de drogue impliquant profondément l’actuel président du Sénat haïtien comme principal suspect.
De scandales en scandales celui de Tiburon a été expulsé et remplacé par les démêlés faisant intervenir le tout puissant et l’omniprésent commissaire du Gouvernement.
Ce qui est encore plus triste c’est la prédisposition de l’opinion publique a accepter notre fameux « kase fèy kouvri sa » sans broncher. Un scandale de plus. Des enquêtes sans suites.
Avec la démarcation du président du sénat haïtien de la prochaine interpellation du chef du gouvernement qui ne saurait s’en sortir sans un vote de censure ressemble trop à un échange de bon procédé…
Il faudra attendre, et ceci n’en déplaise aux nationalistes inconditionnels, que les mains de l’oncle Sam traversent les mers et les océans pour demander des comptes.
Dommage..
Monsieur Lambert lui-même n’a pas intérêt à se limiter à se satisfaire d’un silence ou d’un semblant d’oubli sinon pap gen dlo ki pou lave misye.