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jeudi 11 octobre 2007

DES NOUVELLES DE NEPHTALIE

Nephtalie IlISSE entame son sixième jour postopératoire dans le service de neurochirurgie pédiatrique de la Timone, prise en charge par le docteur Gabriel Lena.
Elle se porte bien, les suites opératoires sont normales.
Elle a reçue hier 10 octobre 2007 la visite de Monsieur Lionel ETIENNE, ambassadeur d’Haïti à Paris en tournée de travail dans la région.
La sortie de la petite fille de l’hôpital pourrait se faire dans les 48 prochaines heures.

Le ministre Joseph Jasmin annonce le renvoi du Conseil Electoral Provisoire

Empêtrée, la Présidence n’assume pas les déclarations du porte-parole du gouvernement qui fait part de consultations engagées en vue de la création d’un nouveau Conseil le 17 octobre, au plus tard ; mutisme et expectative au CEP
mercredi 10 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Le renvoi du Conseil Electoral Provisoire (CEP) a été décidé lors d’une réunion mardi soir au Palais National (siège de la Présidence) entre le Président René Préval et les partis politiques représentés au Parlement et membres de la coalition gouvernementale, a annoncé mercredi le ministre chargé des relations avec le Parlement, Joseph Jasmin dont les déclarations n’étaient toutefois pas confirmées par la Présidence.
Les consultations se poursuivent en vue de trouver, d’ici le 17 octobre, une "formule équilibrée" qui permettra de désigner les membres du nouveau CEP chargé d’organiser les prochaines élections sénatoriales et indirectes, a indiqué le ministre.
Selon le haut responsable, qui fait également office de porte-parole du gouvernement, les autorités n’ont fait que constater la caducité de l’organisme électoral qui ne disposait plus de "provisions légales" pour prendre en charge l’organisation des élections devant permettre de renouveler, à la fin de l’année, le tiers du Sénat et de mettre en place les différentes assemblées nécessaires à la formation du Conseil Electoral Permanent. M. Jasmin a, d’autre part, estimé que les conseillers électoraux ne jouissaient plus d’aucune crédibilité auprès de la population, certains d’entre eux tombant sous le coup de poursuites judiciaires parce qu’ils sont accusés de détournement de fonds et malversation par leurs propres collègues.
Ce CEP "fertile en incidents" et dont l’image "agresse la morale moyenne" est "jeté en pâture à la population et fait l’objet de toutes les conversations", a affirmé à la presse le ministre Jasmin qui exposait les arguments pouvant justifier la décision prise, dit-il, par l’Exécutif de concert avec le Parlement.
Dans le processus de consultation engagé plusieurs options sont envisagées dont la désignation par chacun des trois pouvoirs (Exécutif, Législatif, Judiciaire) de trois conseillers électoraux.
Les déclarations de Joseph Jasmin n’étaient toutefois pas immédiatement confirmées au siège de la Présidence où la confusion le disputait à l’embarras. Des collaborateurs immédiats du chef de l’Etat, interrogés par Radio Kiskeya, sont allés jusqu’à exprimer off the record leur étonnement d’entendre pareilles affirmations.
De leur côté, le président de l’institution électorale, Max Mathurin et d’autres conseillers ont annulé à la dernière minute une conférence de presse prévue mercredi à la mi-journée, préférant attendre avant de se prononcer sur les derniers développements de la situation.
Après le parti Fusion des Sociaux-Démocrates, au cours des dernières 48 heures, l’Initiative de la Société Civile (ISC), la Conférence Episcopale d’Haïti (CEH), la Fédération Protestante d’Haïti (FPH) et l’Eglise Episcopale d’Haïti (EEH) ont mis en garde contre une "nouvelle crise institutionnelle" et apporté un soutien nuancé ou déclaré aux membres du Conseil Electoral engagés dans un bras de fer avec l’Exécutif et dont trois sont interdits de séjour à l’étranger, selon les instructions du chef du parquet de Port-au-Prince, Claudy Gassant. Parallèlement, trois autres conseillers, Patrick Féquière, Louis Gerson Richemé et Pierre-Richard Duchemin se sont objectivement ralliés à la position du pouvoir.
En vertu des prescrits du décret électoral de 2005, seul le Conseil Electoral Permanent doit succéder à l’actuel CEP à la fin du cycle électoral ayant notamment permis l’accession au pouvoir en 2006 du Président René Préval et le rétablissement du corps législatif après deux années de vide institutionnel. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4252

Condoleezza Rice salue la contribution de la Caraïbe à la stabilisation d’Haïti

La Secrétaire d’Etat tente de réchauffer les relations entre les Etats-Unis et les pays de la CARICOM
mercredi 10 octobre 2007,
Radio Kiskeya

La Secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a indiqué mercredi à Washington que l’administration Bush cherchait à relancer ses relations avec les "pays amis" de la Caraïbe en soulignant le rôle conjoint des deux parties dans le processus de stabilisation d’Haïti, selon une dépêche de l’agence caribéenne Hardbeatnews.
"Nous sommes en train de renouveler nos relations avec nos amis caribéens et nous travaillons avec la communauté internationale en vue de rétablir la stabilité et l’espoir en Haïti", a déclaré Rice qui intervenait devant les responsables de l’Organisation des Etats américains (OEA) dans le cadre d’une conférence sur les accords commerciaux avec l’Amérique latine prononcée au siège du Conseil des relations internationales.
Elle tentait d’apaiser les sentiments de frustration maintes fois exprimés ces derniers mois par des dirigeants de la Communauté Caraïbe (CARICOM) à l’endroit de Washington.
Récemment, l’ancien Premier ministre jamaïcain, Percival Patterson avait émis le voeu que le successeur de George Bush serait plus attentif aux problèmes des Etats de la Caraïbe. Il avait aussi rappelé que la région fournissait des ressources humaines qualifiées au marché américain et souligné tout particulièrement la mort de 200 ressortissants des pays caribéens dans les attentats du 11 septembre 2001. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4253

Valse-hésitation au sein du pouvoir sur le sort du CEP : Un ministre confirme la dissolution, la Présidence nie toute décision

Un proche collaborateur du chef de l’Etat attribue les propos de Joseph Jasmin à ceux d’un chef de parti, mais l’intéressé persiste et signe ; Micha Gaillard de la FUSION dément la version du porte-parole du gouvernement et entretient l’espoir sur le maintien des conseillers électoraux
mercredi 10 octobre 2007,
Radio Kiskeya

L’annonce de la dissolution du Conseil Electoral Provisoire (CEP), pleinement assumée par le ministre Joseph Jasmin, semblait avoir plongé l’administration Préval/Alexis dans la confusion et une succession de contradictions alors que des réactions fusaient de toutes parts.
La Présidence a catégoriquement nié qu’une décision ait été déjà prise, se bornant à indiquer que seules des opinions ont émises à la fois pour et contre le renvoi de l’institution électorale. Démentant implicitement les affirmations du ministre chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, un proche collaborateur du Président René Préval a déclaré à Radio Kiskeya, sous le couvert de l’anonymat, qu’il s’agissait simplement d’une réunion de consultation avec les partis représentés au sein de l’équipe gouvernementale et quelques parlementaires. Il précise que si la mise à l’éviction du CEP est effective, elle fera l’objet d’une communication officielle.
Selon la même source, M. Jasmin se serait exprimé en sa qualité de leader de la Plate-Forme Lespwa (Espoir) à laquelle appartient le chef de l’Etat. Cependant, dans ses déclarations, l’intéressé, qui revendique d’ailleurs rarement le titre de dirigeant de parti, s’est exprimé au nom de l’Exécutif avec une assurance inébranlable. Il a répété qu’un "consensus a été trouvé"sur la nécessité de renvoyer l’organisme électoral dont "les provisions légales sont épuisées". Joseph ajoute qu’outre sa caducité, le CEP est totalement discrédité en raison de sa répution d’institution "fertile en incidents" et qui "agresse la morale moyenne".
Mardi soir, explique-t-il, tous les dirigeants politiques étaient unanimes à reconnaître que cette situation était inacceptable et se sont engagés à trouver d’ici le 17 octobre une formule consensuelle concernant la création d’un nouveau CEP et la définition de son mandat.
Toutefois, cette version des discussions a été catégoriquement rejetée par Micha Gaillard. Le secrétaire général du parti Fusion des Sociaux-Démocrates, qui était aussi présent au Palais National (siège de la Présidence), a démenti qu’une entente ait été dégagée sur la dissolution du Conseil Electoral. Il a souligné que l’objectif n’était pas de procéder à des délibarations, mais de poursuivre des consultations qui doivent être élargies à d’autres acteurs tels les parlementaires, la société civile et le secteur privé des affaires.
Tout en reconnaissant que le point de vue de la FUSION était minoritaire face à la position exprimée par les autres participants, M. Gaillard a estimé que tout n’était pas encore perdue dans la lutte visant à sauvegarder le CEP et à éviter au pays une nouvelle période d’instabilité. Outre la formation politique social-démocrate, la Plate-Forme Lespwa, l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), l’Alyans Demokratik et l’UNION étaient représentés.
La polémique entre partisans et adversaires de la mise à l’écart du Conseil Electoral porte également sur le lieu de la rencontre de mardi. Si le responbable anonyme de la Présidence prétend qu’elle s’est tenue au domicile de René Préval, en revanche, Micha Gaillard révèle que tout s’est passé dans les appartements privés du chef de l’Etat, mais bel et bien au siège de la Présidence.
Pour leur part, les conseillers électoraux, frappés d’interdiction de départ et menacés d’arrestation par le chef du parquet de Port-au-Prince, Claudy Gassant, attendaient d’être officiellement fixés sur leur sort. Après avoir dû annuler la conférence de presse hebdomadaire en raison de la précipitation des événements, mercredi à la mi-journée ils ont quitté le siège du CEP avec des expressions de doute et de déception. Leur départ en ordre dispersé -après de longues minutes de silence sous l’effet de l’émotion- ressemblait à un abandon définitif des lieux souhaité tout haut par certains, mais amèrement regretté par d’autres. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4254

Un fugitif très recherché, Wensley Boshomme, retrouvé à Cité Soleil

Cet ancien lieutenant présumé de "Yoyo Piman" pourrait être l’un des coauteurs du meurtre du journaliste Jacques Roche
jeudi 11 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Wensley Boshomme, un présumé bandit de Cité Soleil (banlieue nord de Port-au-Prince), qui pourrait avoir participé à l’assassinat du journaliste Jacques Roche, est actuellement détenu à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) où il a déjà subi plusieurs interrogatoires.
Selon le commissaire de Delmas (banlieue est), Carl-Henry Boucher, Boshomme, un ancien fugitif qui se fait couramment appeler Zachary Occeda, a été intercepté lundi soir à Cité Soleil grâce à une filature de la Police Nationale aidée des agents de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH). Depuis son évasion le 19 février 2005 du Pénitencier National, la prison civile de la capitale, le brigand était activement recherché. Il avait été appréhendé une première fois en juin 2004 sous l’accusation de meurtre, association de malfaiteurs et vol.
L’implication de Wensley Boshomme dans l’enlèvement et l’exécution, en juillet 2005, de Jacques Roche n’était pas encore confirmée mercredi. Mais, le commissaire Boucher soutient que les premiers indices relevés par la police pourraient permettre d’aboutir à une telle conclusion.
Le prévenu semble présenter un palmarès peu ordinaire en matière d’activités criminelles pour avoir fait partie du gang de feu Junior Acdhély alias "Yoyo Piman", l’un des commandants autoproclamés les plus terrifiants qu’avait connus Cité Soleil jusqu’à sa mort en juin dernier dans une confrontation avec la MINUSTAH.
D’autres présumés bandits sont tombés ces derniers jours dans l’escarcelle de la police de Delmas. Les informations sur les différentes opérations seront communiquées ultérieurement. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4255

Haïti : Les transferts ne sont pas synonymes de développement

Mercredi 10 octobre 2007
P-au-P., 10 oct. 07 [AlterPresse] --- Pendant les soixante dernières années, de nombreux haïtiens ayant pris naissance en Haïti ont migré vers l’étranger.
L’une des raisons à l’origine de cette situation, c’est l’inefficacité des modèles de développement que les dirigeants successifs du pays prétendent officiellement appliquer. Dit autrement, ces modèles explicites n’ont jamais contribué à améliorer les conditions de vie de la population.
C’est l’opinion par exemple de l’économiste Rémy Montas qui intervenait récemment à un forum organisé à Port-au-Prince par le Centre Pétion Bolivar. Cet ancien dirigeant de la Banque centrale haïtienne note que les principaux éléments propulseurs de croissance économique ont en général toujours été absents ou faibles.
Montas cite parmi ces facteurs le capital, les ressources naturelles importantes, la technologie et une main d’œuvre de plus en plus en plus qualifiée ainsi que des politiques économiques adéquates permettant de mettre en combinaison l’ensemble de ces facteurs pour propulser la croissance économique.
« Étant donné que nous n’avons jamais réussi dans ce domaine, dans un tel contexte, l’émigration a toujours été considérée comme une voie de sortie pour un très grand nombre d’individus et de ménages », renchérit l’économiste.
La carte mondiale de la migration haïtienne donne à voir que les Haïtiens sont éparpillés aux quatre coins du monde. On les retrouve dans les Amériques (Amérique du Nord, Caraïbe, Amérique centrale, Amérique du sud), mais aussi en Europe, en Asie, en Afrique et au Moyen Orient.
Neuf sur dix Haïtiens vivant à l’étranger sont recensés dans les Amériques alors que cinq sur dix le sont en Europe.
« Le revenu annuel moyen des ménages est de trente-six mille dollars américains. Les ménages pauvres, parmi les haïtiens, c’est environ dix neuf pour cent. Les ménages avec chef féminin (environ) trente-et-un pour cent. Parmi ces haïtiens, (environ) quarante pour cent sont des propriétaires de maisons. Le coût médian de propriété est de quelque cent vingt-deux mille dollars américains ».
Ces données ont été présentées par le statisticien et démographe Gabriel Bidegain à ce (même) forum du Centre Pétion Bolivar auquel participait également un autre expert dans le domaine, Jacques Hendry Rousseau.
Les transferts envoyés par les Haïtiens de l’étranger à leurs familles (en Haïti) dépassent de loin l’aide publique au développement et l’investissement externe privé.
Une récente étude de la Banque interaméricaine de développement a en effet estimé à plus d’un milliard 650 millions de dollars le montant des transferts (des haïtiens de la « diaspora ») vers Haïti.
Le professeur Jacques Hendry Rousseau relève le fait que les transferts en provenance de l’extérieur ont permis, au cours des années récentes, à des familles de survivre à « la situation de crise qui sévit au pays », de « résister, si vous voulez bien, à ce contexte de crise généralisée en tant que telle. Ça a permis à pas mal de ménages, de familles de subvenir à leurs besoins fondamentaux, c’est-à-dire de couvrir les frais de logement, d’éducation de leurs enfants, les frais d’alimentation, pour ne citer que ceux-là ».
Cependant la migration internationale ne comporte pas que des avantages. Il y a aussi le revers de la médaille. Un des effets pervers est la fuite des cerveaux (en provenance d’Haïti).
Les données telles que présentées par les statisticiens et démographes Gabriel Bidegain et Jacques Hendry Rousseau (à ce forum du Centre Pétion Bolivar) concernant les Haïtiens en Amérique du Nord font voir que, rien qu’aux Etats-Unis, 13,5% (des Haïtiens) ont le niveau de licence alors que 20% sont des managers et des professionnels.
Les deux experts ont par ailleurs souligné la politique migratoire attractive menée par certains pays occidentaux. « Des pays comme les Etats-Unis d’Amérique, la France et le Canada, en particulier le Québec à cause de la langue, ont une politique pour attirer des professionnels, notamment des médecins et des infirmières », fragilisant par ainsi le système (national) de santé.
L’administration publique et privée haïtienne en a déjà ressenti les effets pervers. Les impacts se répercuteront à coup sûr à moyen terme sur le fonctionnement des structures de la société (haïtienne). Les experts craignent à moyen terme « un effondrement des activités étatiques et même privées » dans le cas où « le pays n’arrive pas à sortir du cycle de la pauvreté et à retenir les professionnels ».
Autant dire que les transferts ne sont pas synonymes de développement. Ils peuvent seulement soulager les ménages et contribuer à réduire, un tant soit peu, la pauvreté. Mais les transferts ne sauraient remplacer les politiques publiques appropriées que les gouvernements se doivent de mettre en place. Et pour cause, les transferts ne sont pas stables (à long terme), ils ne peuvent pas être considérés comme une source intarissable.
Selon l’économiste Rémy Montas, par un effet démographique normal, les générations d’Haïtiens ou d’étrangers d’origine haïtienne auront moins d’attaches avec leurs familles d’origine et les transferts de fonds s’en trouveront réduits. Il s’agit, selon lui, d’un phénomène classique. « La première génération connaît ses parents, envoie de l’argent. La deuxième génération est venue voir sa grand-mère une fois, deux fois. Sur la troisième génération, ils ne connaissent plus de grand-mère, plus de grand-père, encore moins les cousins et cousines ». [vs gp apr 10/10/2007 21:00]
Notes : Nous nous sommes inspirés pour ce texte d’un panel auquel ont notamment participé les professeurs Rémy Montas (économiste), Gabriel Bidegain (démographe et statisticien) et Jacques Hendry Rousseau (démographe et statisticien), de documents de l’UNFPA, du CELADE-CEPAL et du RNPD.
……………
Cet article fait partie d’une série intitulée « Nou tout konte » et réalisée avec le concours du
Fond des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). Dans ce cadre, des chroniques radios hebdomadaires sont également diffuées sur Radio Kiskeya suivant l’horaire ci-dessous : - Mardi, au journal de 6 :00 AM - Mercredi au journal de 7 :00 AM - Jeudi au journal de 4 :00 PM - Vendredi, peu avant le journal des sports (12 :55 PM)
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6500

Haïti-Elections : Le gouvernement décide d’écarter les membres de l’actuel conseil électoral provisoire

Le regroupement Fusion exprime son « désaccord », mais n’entend pas faire obstacle
mercredi 10 octobre 2007
P-au-P, 10 oct. 07 [AlterPresse] --- Les membres de l’actuel Conseil électoral provisoire (Cep) ont été « mis à l’écart » mardi soir 9 octobre 2007, aux termes des consultations entamées depuis plusieurs jours par le président René Garcia Préval avec les différents secteurs nationaux, confirme à l’agence en ligne AlterPresse Joseph Jasmin, ministre chargé des relations avec le parlement.
« Il y a un consensus qui est trouvé et qui a abouti à la mise à l’écart de ce Cep », déclare qui ne veut parler ni de destitution, ni de révocation des membres de ce Conseil électoral provisoire présidé par Max Mathurin.
Cette décision, ayant conduit au renvoi des membres dudit conseil, a été adoptée lors d’une grande réunion tenue mardi soir au Palais présidentiel entre le chef de l’Etat haïtien et les partis politiques représentés au parlement et membres de la coalition gouvernementale, précise le ministre Jasmin.
Deux grandes conclusions ont été retenues à l’issue de cette rencontre. Il s’agit de réfléchir sur la nouvelle composition d’un nouveau Cep pour succéder à celui de Max Mathurin et de déterminer le mandat à attribuer à ce nouveau conseil qui aura éventuellement à organiser les élections indirectes et législatives pour renouveler le tiers du Sénat.
« La formule n’est pas encore trouvée », indique Joseph Jasmin qui pense que la formule à utiliser sortira des multiples réflexions engagées par les secteurs qui ont été consultés à cet effet.
En tant que ministre sans portefeuille, Jasmin est d’avis que ces élections pourraient ne pas avoir lieu avant la fin de l’année 2007, comme le craignaient déjà différents secteurs. Car, selon lui, il y a tout un ensemble de mises en place préalables à l’organisation d’élections dans de bonnes conditions.
L’Organisation du peuple en lutte (Opl), le parti Fusion des sociaux-démocrates (Fusion), le parti Union du pasteur Jean Chavannes Jeune, l’Alliance démocratique (Alyans) de Evans Paul, la plate-forme Lespwa (le regroupement au pouvoir) sont les grands partis politiques ayant pris part à cette dernière rencontre au Palais national.
Les représentants de ces partis, pour la grande majorité, ont exprimé des positions relatives à un remaniement au niveau de ce conseil électoral, selon les explications du professeur Micha Gaillard du parti Fusion
Joint au téléphone par AlterPresse, Micha Gaillard réaffirme son désaccord par rapport à la révocation des membres de l’actuel Cep, tout en reconnaissant que la position exprimée par son parti est minoritaire par rapport à celle des autres partis représentés.
« Nous acceptons d’être minoritaire, mais nous ne représenterons en aucun cas un élément de blocage », soutient le porte-parole de la Fusion des sociaux-démocrates.
Les arguments avancés pour mettre à l’écart le Conseil de Max Mathurin sont peu solides, selon Micha Gaillard qui considère que c’est dans ce même climat que ce Cep avait réalisé les élections de 2006 ayant conduit à l’installation des autorités actuelles d’Haïti.
Depuis sa formation, le Conseil électoral provisoire, qui vient d’être « écarté » en octobre 2007 par l’équipe au pouvoir « en consultation avec des partis politiques », faisait l’objet de nombreuses dénonciations. Des cas de malversations et d’irrégularités ont été évoqués par certains conseillers électoraux.
Des responsables de ce Cep ont même été convoqués à la fois au Parlement et au Parquet du tribunal de première instance de Port-au-Prince autour des questions relatives à ces dénonciations.
Un audit, réalisé par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/ca), a seulement parlé d’irrégularités dans la gestion de ce conseil. [do rc apr 10/10/07 15 :15]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6498

Haïti-Elections : La commission Justice et Paix met en garde contre une nouvelle crise institutionnelle

Jilap plaide pour un aboutissement du processus devant favoriser l’achèvement du montage institutionnel local
mercredi 10 octobre 2007
P-au-P, 10 oct. 07 [AlterPresse] --- La commission nationale Justice et Paix (Jilap) de l’église catholique romaine met en garde le pouvoir exécutif en Haïti contre une nouvelle crise institutionnelle, dans laquelle le pays risque de plonger avec le blocage annoncé du processus électoral non encore complété avec les compétitions indirectes.
« Le débat est ouvert sur les élections sénatoriales et on discute sur un Conseil électoral permanent (Cep). Mais, il ne peut y avoir de CEP permanent, si d’abord on ne termine pas les élections liées aux collectivités territoriales », considère Jilap au terme d’une réunion, du 1er au 5 octobre 2007 à Port-au-Prince de son comité exécutif, dont les conclusions ont été acheminées le 9 octobre à l’agence en ligne AlterPresse.
« Le pays ne peut plus supporter une nouvelle crise institutionnelle », avertit la commission épiscopale de l’église catholique romaine demandant à l’Exécutif de « discontinuer à agir de façon légère avec les droits des citoyennes et citoyens », mais à créer le conditions pour permettre l’organisation des élections indirectes.
Aux yeux de Jilap, l’importance de ces consultations est négligée par une bonne partie de la population en raison, entre autres, du fait que le gouvernement du Premier ministre Jacques Edouard Alexis ne soumet pas au Parlement le projet de loi sur les élections indirectes, préparé par l’actuel conseil électoral provisoire et remis depuis le 24 mai 2007 à l’Exécutif.
Or, les élections indirectes doivent compléter les Assemblées municipales avec les représentants des sections communales ainsi que permettre d’organiser les Assemblées départementales et le Conseil interdépartemental. Les Assemblées représentent la population à différents niveaux lors de la réflexion sur le plan de développement pour la zone et pour la Nation.
De même, les Assemblées départementales doivent proposer les candidats pour le CEP permanent. Les différentes Assemblées, selon leur niveau et compétences, doivent proposer des candidats pour la nomination des juges à certains niveaux du Pouvoir judiciaire.
Tout ceci, laisse entrevoir la commission nationale Justice et Paix dans la note transmise à AlterPresse, ne semble pas intéresser les autorités issues des élections des collectivités territoriales, déroulées le 3 décembre 2006, reprises en certains lieux le 21 avril 2007 et dont les résultats ont été publiés au journal officiel du pays les 25 juillet et 11 septembre 2007.
Les nouvelles autorités se donnent à de nombreux abus, parce que le pouvoir central manque de prendre ses responsabilités, rapportent les membres du comité exécutif national de Justice et Paix.
En de nombreux endroits, signale Jilap, les délégués de ville ont prêté serment et ont reçu des badges. Pourtant, les délégués de ville seuls ne peuvent former une Assemblée municipale. La faiblesse des institutions et le manque de bomme information sur leur rôle et fonctionnement ouvrent le chemin à de nombreuses injustices, violations des droits humains, banditisme et insécurité en province.
« Certains Casec se proclament juges ou chefs de section : ils opèrent des arrestations, émettent des mandats, fixent les prix des contraventions ; il y en a qui nomment des aides ou qui font appel à des dépisteurs, comme dans le temps des chefs de section et leurs aides, les choukèt lawouze. On nous signale des abus de ce genre à Fonds Baptiste et Petit Goâve (département de l’Ouest), à La Montagne (Sud Est), dans les départements du Nord Ouest et la Grande Anse, pour ne donner que ces exemples ».
Face à cette conjoncture, la commission nationale Justice et Paix de l’église catholique romaine appelle l’Exécutif, investi de la mission de veiller sur la bonne organisation et le bon fonctionnement des structures de l’Etat, à « déployer plus d’efforts pour informer la population sur l’importance des structures étatiques au niveau de la section communale et de la commune ».
Pour Jilap, qui pointe du doigt la responsabilité des actuels dirigeants, qui ont « le ballon dans leur camp, les citoyennes et citoyens sont finalement la seule garantie pour le bon fonctionnement de ces structures. Les citoyennes et citoyens ont le droit de savoir et de comprendre ; il doivent recevoir des informations correctes qui permettent de les apprécier à leur juste valeur ». [rc apr 10/10/2007 13 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6497