Écrit par MAMADOU ALPHA SANE Jeudi, 14 Octobre 2010 13:24
Les étudiants haïtiens longtemps annoncés ont finalement rejoint Dakar, hier, dans l’après-midi. Après leur accueil à l’aéroport, ils ont eu droit aux honneurs au Monument de la Renaissance africaine lors d’une cérémonie présidée par le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade.
«L’accueil m’a franchement épatée, je ne peux pas cacher mes émotions. Nous sommes vraiment très contents d’être ici au Sénégal où nous nous sentons déjà chez nous.» Ce sont les toutes premières impressions de Miollette, étudiante en Médecine, venue poursuivre ses études aussi longtemps que possible pour se spécialiser en Urologie. «Le séisme intervenu le 12 janvier dernier a détruit notre université et c’est une opportunité que j’ai de poursuivre mes études ici», se réjouit-elle. Annoncés plusieurs fois ces derniers jours, les 163 étudiants haïtiens ont foulé le sol sénégalais, hier à 17h 27mn. Sur le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, quelques membres du gouvernement : Ndèye Khady Diop, ministre d’Etat ministre de la Famille, de la Sécurité alimentaire de l’Entreprenariat féminin, de la Microfinance et de la Petite enfance, Moustapha Guirassy, ministre de la Communication, et Mamadou Bousso Lèye, ministre de la Culture, pour les accueillir.
Malgré la fatigue après un long voyage, les 163 étudiants de différentes filières ont tous exprimé leur joie de venir au Sénégal et pensent déjà à se consacrer aux études pour rentrer participer à la reconstruction de leur pays. «Je me sens chez moi, je n’ai jamais vu pareil accueil et attention à mon égard. Je pense que notre séjour et nos études se dérouleront dans les conditions les meilleures et qu’elles seront bénéfiques pour notre pays», confie Showdi Franzicom, étudiant en Sciences informatiques et originaire de Cayes, troisième ville d’Haïti. Il estime avoir déjà une idée de la vie qui l’attend au Sénégal et espère que son intégration se passera normalement. Son compatriote Lowty Wisidor, étudiant en Sociologie, a la même appréhension. «Avec cet accueil plus que chaleureux, nous avons grand espoir que nos études se feront dans de très bonnes conditions», confie-t-il.
Après l’aéroport, les étudiants haïtiens ont rejoint l’esplanade du Monument de la Renaissance africaine où une cérémonie a été organisée en leur honneur. Venu présider la manifestation, le chef de l’Etat a tenu à rassurer ces derniers au sujet de leur intégration et de leurs conditions d’études. «Je comprends que vous ayez des appréhensions, mais avec la téranga de notre pays, les étrangers sont toujours bien accueillis. Vous êtes chez vous, prenez toute la place qui vous revient de droit», a-t-il indiqué. Au sujet des études, raison fondamentale de leur arrivée au Sénégal, le Président Wade a laissé entendre que le gouvernement mettra à leur disposition les moyens nécessaires. «Vous trouverez auprès des professeurs l’enseignement nécessaire, auprès de vos camarades étudiants sénégalais des compagnons dans votre vie de tous les jours. Laissez éclater votre talent pour être parmi les meilleurs», exhorte-t-il.
Lamine Bâ, ministre des Affaires internationales et de l’Humanitaire, a pour sa part assuré que l’ensemble des étudiants seront parrainés et bénéficieront de l’encadrement nécessaire pour leur intégration. Venu représenter le Président René Préval, Evans Lesconflair, ministre haïtien de la Jeunesse et de l’Action civique, a estimé qu’en accueillant des étudiants haïtiens, le Sénégal participe à la reconstruction de ce pays terriblement secoué par un séisme, l’année dernière.
http://senepresse.com/senegal-lobservateur.htm
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 14 octobre 2010
163 ETUDIANTS DEBARQUENT A DAKAR...Que la paix soit avec vous !
Les étudiants en provenance d’Haïti sont arrivés hier, mercredi 13 octobre, à l’aéroport Léopold Senghor de Dakar. Ces 162 jeunes haïtiens vont poursuivre leurs études dans les différentes universités sénégalaises à l’aide d’une bourse mise à leurs dispositions par le gouvernement sénégalais.Après l’accueil par les autorités, c’était autour du Chef de l’Etat Abdoulaye Wade de les convier autour du monument de la Renaissance africaine en compagnie de son homologue guinéen, le président Bécaye Malang Sahna.
Attendus à 15 heures, c’est finalement à 17h et 20 minutes que l’avion en provenance de Port- au-Prince s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor. A bord de cet avion se trouvaient les 162 jeunes haïtiens, venus poursuivre leurs études au Sénégal.
Ce déplacement fait suite à l’appel du président de la république Me Abdoulaye Wade au lendemain du violent séisme qui s’est abattu sur leur pays. Ces étudiants, dont la majorité a perdu ses parents vont bénéficier de bourses offertes par le gouvernement sénégalais.
Après les formalités administratives, la caravane s’ébranle pour le monument de la Renaissance. Africaine où les attendait une forte mobilisation.Cinq minutes après, c’était la venue du Président de la république Abdoulaye Wade accompagné de son homologue bissau- guinéen, Malang Bécaye Sanha.
Les larmes de Jacqueline Lemoine
Le discours émotif de la Sénégalaise d’origine haïtienne, Jacqueline Lemoine a fait vibrer toute l’assistance de la place du monument de la Renaissance. Une occasion pour elle de retracer son histoire avec le peuple sénégalais qui l’a accueilli et adopté. Un peuple auquel elle s’identifie de par son sens du partage, de la solidarité et de la « téranga ».Cette artiste qui se veut comme l’illustration parfaite des relations étroites, toujours entretenues par son pays d’origine et son pays d’accueil. Ce qui lui a permis d’entonner à la fois les hymnes nationaux de ses amours (Sénégal et Haïti) mais aussi de terminer par des larmes qui n’ont pas laissé indifférente l’assistance.
Les membres du gouvernement dont Moustapha Mamba Guirassy, Serigne Bousso Lèye, Ndéye Khady Diop ont tenu également à marquer leur présence à la descente d’avions des jeunes étudiants haïtiens et saluer ce geste historique.Tout comme le coordonnateur du festival mondial des arts nègres Alioune Badara Bèye, le directeur du patrimoine bâti de l’Etat Pape Alioune Sarr et le secrétaire général du mouvement national des étudiants libéraux, Toussaint Manga.
« Ce geste est à saluer et à magnifier. Et j’invite tout le monde à venir partager cet élan de solidarité. Nous ne sommes pas une super puissance, nous voulons seulement montrer que nous savons partager et que nous appartenons à une société. Autrement dit nous sommes humains et revendiquons une conscience humaine que l’humanité doit aujourd’hui partager », déclare Moustapha Guirassy, ministre de la Communication.
Les communicateurs traditionnels n’ont pas été en reste et se sont fortement mobilisé à l’image de Abdoulaye Mbaye « Pékh », Mamadou Mbaye Garmi, Lamine Thiam Dogo, Aziz Mbaye, Khadim Samb et Bécaye Mbaye, El hadj Mansour Mbaye qui se sont signalés.
Les délégations venues de l’Université de Thiès, les jeunes responsables libéraux et quelques dignitaires Lébou ont tenu à souhaiter la bienvenue aux Etudiants. Des banderoles et affiches à l’effigie du président de la république sur lesquels on pouvait lire « Merci au président Wade, le panafricaniste », « bienvenue à nos frères « haïtiens » ont également accompagné le passage des hôtes du Sénégal.Le tout dans une animation assurée d’une part par les femmes lébous, vêtues de boubous traditionnels aux couleurs du parti démocratique sénégalais et d’autre part par un groupe d’artistes venus du centre Blaise Senghor, dénommé « Bakalam ». Sans compter le dispositif sécuritaire mis en place un détachement de la gendarmerie.
http://www.sudonline.sn/spip.php?article4227
Attendus à 15 heures, c’est finalement à 17h et 20 minutes que l’avion en provenance de Port- au-Prince s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor. A bord de cet avion se trouvaient les 162 jeunes haïtiens, venus poursuivre leurs études au Sénégal.
Ce déplacement fait suite à l’appel du président de la république Me Abdoulaye Wade au lendemain du violent séisme qui s’est abattu sur leur pays. Ces étudiants, dont la majorité a perdu ses parents vont bénéficier de bourses offertes par le gouvernement sénégalais.
Après les formalités administratives, la caravane s’ébranle pour le monument de la Renaissance. Africaine où les attendait une forte mobilisation.Cinq minutes après, c’était la venue du Président de la république Abdoulaye Wade accompagné de son homologue bissau- guinéen, Malang Bécaye Sanha.
Les larmes de Jacqueline Lemoine
Le discours émotif de la Sénégalaise d’origine haïtienne, Jacqueline Lemoine a fait vibrer toute l’assistance de la place du monument de la Renaissance. Une occasion pour elle de retracer son histoire avec le peuple sénégalais qui l’a accueilli et adopté. Un peuple auquel elle s’identifie de par son sens du partage, de la solidarité et de la « téranga ».Cette artiste qui se veut comme l’illustration parfaite des relations étroites, toujours entretenues par son pays d’origine et son pays d’accueil. Ce qui lui a permis d’entonner à la fois les hymnes nationaux de ses amours (Sénégal et Haïti) mais aussi de terminer par des larmes qui n’ont pas laissé indifférente l’assistance.
Les membres du gouvernement dont Moustapha Mamba Guirassy, Serigne Bousso Lèye, Ndéye Khady Diop ont tenu également à marquer leur présence à la descente d’avions des jeunes étudiants haïtiens et saluer ce geste historique.Tout comme le coordonnateur du festival mondial des arts nègres Alioune Badara Bèye, le directeur du patrimoine bâti de l’Etat Pape Alioune Sarr et le secrétaire général du mouvement national des étudiants libéraux, Toussaint Manga.
« Ce geste est à saluer et à magnifier. Et j’invite tout le monde à venir partager cet élan de solidarité. Nous ne sommes pas une super puissance, nous voulons seulement montrer que nous savons partager et que nous appartenons à une société. Autrement dit nous sommes humains et revendiquons une conscience humaine que l’humanité doit aujourd’hui partager », déclare Moustapha Guirassy, ministre de la Communication.
Les communicateurs traditionnels n’ont pas été en reste et se sont fortement mobilisé à l’image de Abdoulaye Mbaye « Pékh », Mamadou Mbaye Garmi, Lamine Thiam Dogo, Aziz Mbaye, Khadim Samb et Bécaye Mbaye, El hadj Mansour Mbaye qui se sont signalés.
Les délégations venues de l’Université de Thiès, les jeunes responsables libéraux et quelques dignitaires Lébou ont tenu à souhaiter la bienvenue aux Etudiants. Des banderoles et affiches à l’effigie du président de la république sur lesquels on pouvait lire « Merci au président Wade, le panafricaniste », « bienvenue à nos frères « haïtiens » ont également accompagné le passage des hôtes du Sénégal.Le tout dans une animation assurée d’une part par les femmes lébous, vêtues de boubous traditionnels aux couleurs du parti démocratique sénégalais et d’autre part par un groupe d’artistes venus du centre Blaise Senghor, dénommé « Bakalam ». Sans compter le dispositif sécuritaire mis en place un détachement de la gendarmerie.
http://www.sudonline.sn/spip.php?article4227
Après le Monument de la renaissance africaine : Me Wade veut un ‘calendrier africain’ qui aura comme ‘jour de l’an le 03 avril’
Le président de l’Etat sénégalais a exprimé son souhait d’avoir un ‘calendrier africain’, qui sera différent des autres existants dont les plus courants sont le calendrier grégorien ou romain et le calendrier musulman. Me Abdoulaye Wade a promis des milliers de dollars Us à celui qui va réaliser son calendrier africain. Après avoir construit le ‘Monument de la renaissance africaine’, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, pense déjà à doter les Africains d’un calendrier. A ses yeux, les Africains se sont suffisamment servis des calendriers des autres, à savoir le calendrier grégorien ou romain et celui musulman auxquels on se réfère indistinctement au Sénégal présentement, voire dans le monde. ‘( …) Je sais qu’il y a un calendrier grégorien, un calendrier musulman, je ne sais pas s’il y a d’autres calendriers, confectionnés dans d’autres horizons du monde comme en Asie. Mais l’essentiel n’est pas là.
Pourquoi pas un calendrier africain ? Pour moi, les Africains doivent avoir un calendrier qui aura pour jour de l’an le 03 avril 2010, c'est-à-dire la renaissance africaine’, a-t-il déclaré hier du haut de la tribune, érigé au pied du Monument de la renaissance africaine. Le président Wade s’exprimait ainsi lors de la réception des 163 Haïtiens, sur fond d’une cérémonie riche en sons, couleurs et lumières.
Ainsi, le chef de l’Etat dit ‘lancer le débat’. Mais au-delà de susciter simplement le débat, le président Wade promet de lancer un concours pour désigner la meilleure proposition de calendrier ‘avec toutes les grandes dates marquantes de l’histoire africaine et les fêtes’. Car, selon Me Wade, après la Révolution française, la France a eu son calendrier. Allant dans les détails de l’organisation du concours, Me Wade s’engage à offrir 35 mille dollars Us au premier de la compétition pour la fabrication d’un calendrier africain, 25 mille dollars pour le deuxième et 15 mille dollars pour le troisième.
Dans le temps, le président Wade annonce que le concours sera ouvert bientôt sans préciser de date et sera fermé le 10 décembre prochain jour de l’ouverture du troisième Festival mondial des arts nègres (Fesman III), prévu à Dakar. Et les résultats seront connus le 31 décembre, le jour de la clôture du Fesman III. Et d’après Me Wade, le ministre de la Culture va fixer bientôt les membres du jury qui sera présidé, de l’avis même du promoteur de concours, par le Pr Iba Der Thiam.
Mamadou SARR
http://senepresse.com/senegal-walf.htm
Commentaires:
Pourquoi faut-il copier pour retrouver une particularité. L'Afrique a mieux a faire que se démarquer avec la création d'un calendrier qui ne sert aucune cause. L'Afrique devrait s'affirmer devant les autres puissances en affichant unedétermination réelle. Se lancer dans la démagogie et dans une sorte de mégalomanie fait plutôt rie!
Pourquoi pas un calendrier africain ? Pour moi, les Africains doivent avoir un calendrier qui aura pour jour de l’an le 03 avril 2010, c'est-à-dire la renaissance africaine’, a-t-il déclaré hier du haut de la tribune, érigé au pied du Monument de la renaissance africaine. Le président Wade s’exprimait ainsi lors de la réception des 163 Haïtiens, sur fond d’une cérémonie riche en sons, couleurs et lumières.
Ainsi, le chef de l’Etat dit ‘lancer le débat’. Mais au-delà de susciter simplement le débat, le président Wade promet de lancer un concours pour désigner la meilleure proposition de calendrier ‘avec toutes les grandes dates marquantes de l’histoire africaine et les fêtes’. Car, selon Me Wade, après la Révolution française, la France a eu son calendrier. Allant dans les détails de l’organisation du concours, Me Wade s’engage à offrir 35 mille dollars Us au premier de la compétition pour la fabrication d’un calendrier africain, 25 mille dollars pour le deuxième et 15 mille dollars pour le troisième.
Dans le temps, le président Wade annonce que le concours sera ouvert bientôt sans préciser de date et sera fermé le 10 décembre prochain jour de l’ouverture du troisième Festival mondial des arts nègres (Fesman III), prévu à Dakar. Et les résultats seront connus le 31 décembre, le jour de la clôture du Fesman III. Et d’après Me Wade, le ministre de la Culture va fixer bientôt les membres du jury qui sera présidé, de l’avis même du promoteur de concours, par le Pr Iba Der Thiam.
Mamadou SARR
http://senepresse.com/senegal-walf.htm
Commentaires:
Pourquoi faut-il copier pour retrouver une particularité. L'Afrique a mieux a faire que se démarquer avec la création d'un calendrier qui ne sert aucune cause. L'Afrique devrait s'affirmer devant les autres puissances en affichant unedétermination réelle. Se lancer dans la démagogie et dans une sorte de mégalomanie fait plutôt rie!
Arrivée hier de 163 étudiants haïtiens au Sénégal : Cahier d’un retour au pays… des ancêtres
Sous les rythmes de Ndawrabine, danse traditionnelle léboue, les 163 étudiants haïtiens ont foulé la terre sénégalaise hier aux environs de 17 heures. De l’aéroport au Monument de la renaissance africaine, ces jeunes gens ont été célébrés. Cahier d’un retour au pays…des ancêtres. Sous les pieds du ‘Monument de la renaissance africaine’, ils recommencent une nouvelle vie. Leurs inquiétudes se noient sur cette clameur populaire, cet accueil chaleureux. Ici se dessinent les contours de leur avenir. Une aube d’espoirs et d’espérance pour la race noire qui semble comprendre enfin que son sort est entre ses mains. L’histoire de ces jeunes haïtiens retient le souffle du continent noir. Et si l’on devait résumer ce beau spectacle, on dirait simplement qu’à Dakar, l’unité africaine a germé.
C’est aux environs de 17 heures que leur avion s’est posé sur le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Un espace transformé en un vaste milieu folklorique le temps d’un accueil. Sous les rythmes du Ndawrabine, célèbre danse traditionnelle léboue, ils ont foulé le sol sénégalais. Ce sol qui, désormais, sera sien. L’aéroport de Dakar Yoff a refusé du monde hier. Déployées tout en harmonie, différentes troupes de danse ont rivalisé de performance. 15 heures, alors que le soleil pointe ses rayons impitoyables sur la terre, ces troupes se sont installées pour dérouler leur spectacle.
Après le salon d’honneur de l’aéroport, direction : le ‘Monument de la renaissance africaine’. L’ambiance atteint ici son paroxysme. L’Afrique est en fête ! ‘Un heureux coup du destin’, dira le professeur Iba Der Thiam très en verve sur ce présidium, entouré d’une foule qui se déchaîne sur des poses de voix et des phrases aux allures de poésie. Le link déjà établie à travers une brève révision de l’histoire qui lie les peuples haïtiens et sénégalais, le Pr Thiam s’éloigne sous les applaudissements pour laisser la place à Jacqueline Scott Lemoine, symbole vivant de l’intégration entre les deux pays. Jacqueline a fondu en larmes et fera couler beaucoup de larmes. Son discours poignant n’a laissé personne indifférent.
L’émotion échappe de cette voix portée par un corps svelte, en atteste ce discours chargé de termes doux. Etre accueilli au ‘Monument de la renaissance africaine’ est, selon le ministre haïtien de la Jeunesse, un symbole d’une Afrique debout, d’une Afrique qui lutte. Le crépuscule se pointe sous ses plus beaux habits en cet endroit rendu subitement magique par ces jeux de lumière provenant du monument de la renaissance et voici que le président de la Guinée-Bissau, Malam Bacaï Sanhia impose sa masse devant ce public composite. Malam porta haut sa voix de solidarité envers les étudiants au point où la réverbération s’empara avec insistance de cet endroit qui se reflète sur des miroirs magiques. Le Premier ministre du Niger saluera cet acte qui célèbre une Afrique unie, la fierté de tout un continent et de sa diaspora.
Plus le temps avance, plus cette douce brise de mer s’empare de la place. Le monument plus haut, plus coloré enfle son envol fier et plein d’espoir. L’espoir d’une Afrique qui prend sa revanche, ‘d’une Afrique qui a finalement gagné sur les forces du mal puériles’, s’exclame le président Abdoulaye Wade. De quoi soulever des cris populaires et des claquements de doigt chez les fanatiques.
De leur côté, les jeunes étudiants haïtiens, vêtus de blanc, casquette à l’effigie du drapeau haïtien, suivent avec attention ce discours. La fatigue se lit sur leurs visages innocents. Ce visage que l’on affiche souvent lorsque l’on débarque pour la première fois dans un endroit où l’on est désormais appelé à vivre. Le président Wade pour les rassurer leur dira : ‘Vos ancêtres étaient partis sous la force physique aveugle, aujourd’hui vous êtes revenus sous la force morale déterminée et inflexible.’ De quoi accrocher le sourire sur ces visages subitement illuminés. L’une des étudiants, Sara Shana Pierre Puis, confiera qu’elle se sent beaucoup plus à l’aise après cet accueil chaleureux et ces discours pleins de symboles.
Le célèbre maître de la parole, venu de Côte d’Ivoire, reprend du service pour saluer cette foule qui se disperse sous les lumières magiques de la famille la plus haut placée du Sénégal et qui culmine à 53 mètres de haut.
Réactions… Réactions … Réactions …
Joseph Wilinx : ‘Je ne suis pas du tout dépaysé’
‘Je suis très content de cette cérémonie, c’est extraordinaire ! Nous remercions sincèrement le peuple sénégalais et le président Wade. Je ne suis pas du tout dépaysé, j’ai l’impression d’être toujours chez moi en Haïti. C’est beau ce qui nous arrive ici.’
Jean Noël Sainte Louise : ‘Cet accueil de Dakar sera inoubliable’
‘J’ai le sentiment d’un retour à la terre des ancêtres, j’éprouve de la joie. Je suis très contente d’être ici. Une pensée pour mes amis, ma famille et mes proches restés au pays. Les événements du 12 janvier dernier ont plongé le pays dans un chaos total. Heureusement que le monde a été solidaire envers le peuple haïtien. Cet accueil de Dakar sera inoubliable.’
Sara Shana Pierre Louis ‘J’espère une nouvelle vie au Sénégal’
‘Je me sens vraiment fière d’avoir visité un autre pays d’Afrique : le Sénégal. Je suis contente de devoir vivre cinq années au Sénégal et d’y poursuivre mes études. C’est une chance d’avoir survécu au séisme et de venir recommencer une nouvelle vie au Sénégal. Nous n’avons pas d’inquiétude par rapport aux études, car nous avons été sensibilisés à cela. J’espère vraiment une nouvelle vie ici.’
http://senepresse.com/senegal-walf.htm
C’est aux environs de 17 heures que leur avion s’est posé sur le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Un espace transformé en un vaste milieu folklorique le temps d’un accueil. Sous les rythmes du Ndawrabine, célèbre danse traditionnelle léboue, ils ont foulé le sol sénégalais. Ce sol qui, désormais, sera sien. L’aéroport de Dakar Yoff a refusé du monde hier. Déployées tout en harmonie, différentes troupes de danse ont rivalisé de performance. 15 heures, alors que le soleil pointe ses rayons impitoyables sur la terre, ces troupes se sont installées pour dérouler leur spectacle.
Après le salon d’honneur de l’aéroport, direction : le ‘Monument de la renaissance africaine’. L’ambiance atteint ici son paroxysme. L’Afrique est en fête ! ‘Un heureux coup du destin’, dira le professeur Iba Der Thiam très en verve sur ce présidium, entouré d’une foule qui se déchaîne sur des poses de voix et des phrases aux allures de poésie. Le link déjà établie à travers une brève révision de l’histoire qui lie les peuples haïtiens et sénégalais, le Pr Thiam s’éloigne sous les applaudissements pour laisser la place à Jacqueline Scott Lemoine, symbole vivant de l’intégration entre les deux pays. Jacqueline a fondu en larmes et fera couler beaucoup de larmes. Son discours poignant n’a laissé personne indifférent.
L’émotion échappe de cette voix portée par un corps svelte, en atteste ce discours chargé de termes doux. Etre accueilli au ‘Monument de la renaissance africaine’ est, selon le ministre haïtien de la Jeunesse, un symbole d’une Afrique debout, d’une Afrique qui lutte. Le crépuscule se pointe sous ses plus beaux habits en cet endroit rendu subitement magique par ces jeux de lumière provenant du monument de la renaissance et voici que le président de la Guinée-Bissau, Malam Bacaï Sanhia impose sa masse devant ce public composite. Malam porta haut sa voix de solidarité envers les étudiants au point où la réverbération s’empara avec insistance de cet endroit qui se reflète sur des miroirs magiques. Le Premier ministre du Niger saluera cet acte qui célèbre une Afrique unie, la fierté de tout un continent et de sa diaspora.
Plus le temps avance, plus cette douce brise de mer s’empare de la place. Le monument plus haut, plus coloré enfle son envol fier et plein d’espoir. L’espoir d’une Afrique qui prend sa revanche, ‘d’une Afrique qui a finalement gagné sur les forces du mal puériles’, s’exclame le président Abdoulaye Wade. De quoi soulever des cris populaires et des claquements de doigt chez les fanatiques.
De leur côté, les jeunes étudiants haïtiens, vêtus de blanc, casquette à l’effigie du drapeau haïtien, suivent avec attention ce discours. La fatigue se lit sur leurs visages innocents. Ce visage que l’on affiche souvent lorsque l’on débarque pour la première fois dans un endroit où l’on est désormais appelé à vivre. Le président Wade pour les rassurer leur dira : ‘Vos ancêtres étaient partis sous la force physique aveugle, aujourd’hui vous êtes revenus sous la force morale déterminée et inflexible.’ De quoi accrocher le sourire sur ces visages subitement illuminés. L’une des étudiants, Sara Shana Pierre Puis, confiera qu’elle se sent beaucoup plus à l’aise après cet accueil chaleureux et ces discours pleins de symboles.
Le célèbre maître de la parole, venu de Côte d’Ivoire, reprend du service pour saluer cette foule qui se disperse sous les lumières magiques de la famille la plus haut placée du Sénégal et qui culmine à 53 mètres de haut.
Réactions… Réactions … Réactions …
Joseph Wilinx : ‘Je ne suis pas du tout dépaysé’
‘Je suis très content de cette cérémonie, c’est extraordinaire ! Nous remercions sincèrement le peuple sénégalais et le président Wade. Je ne suis pas du tout dépaysé, j’ai l’impression d’être toujours chez moi en Haïti. C’est beau ce qui nous arrive ici.’
Jean Noël Sainte Louise : ‘Cet accueil de Dakar sera inoubliable’
‘J’ai le sentiment d’un retour à la terre des ancêtres, j’éprouve de la joie. Je suis très contente d’être ici. Une pensée pour mes amis, ma famille et mes proches restés au pays. Les événements du 12 janvier dernier ont plongé le pays dans un chaos total. Heureusement que le monde a été solidaire envers le peuple haïtien. Cet accueil de Dakar sera inoubliable.’
Sara Shana Pierre Louis ‘J’espère une nouvelle vie au Sénégal’
‘Je me sens vraiment fière d’avoir visité un autre pays d’Afrique : le Sénégal. Je suis contente de devoir vivre cinq années au Sénégal et d’y poursuivre mes études. C’est une chance d’avoir survécu au séisme et de venir recommencer une nouvelle vie au Sénégal. Nous n’avons pas d’inquiétude par rapport aux études, car nous avons été sensibilisés à cela. J’espère vraiment une nouvelle vie ici.’
http://senepresse.com/senegal-walf.htm
STANLEY, ÉTUDIANT HAÏTIEN : « Je reviens sur la terre de mes ancêtres... »
Habillés d’un tee-shirt blanc sur lequel est inscrit un merci à l’endroit du président sénégalais, les étudiants haïtiens ont assisté dans le calme à la cérémonie d’accueil qui leur était réservée, hier, aux pieds du Monument de la Renaissance africaine. Arrivés sur les lieux peu après eux, Me Wade est venu serrer la main de ceux assis au premier rang. Parmi ceux-là, Stanley. A presque 22 ans, ce futur étudiant en Sciences juridiques foule pour la première fois la terre africaine. Casquette vissée sur la tête, le jeune haïtien habitant de Port-au-Prince dit avoir été informé par une amie de cette initiative pour venir poursuivre des études au Sénégal. « Voilà, je me suis inscrit et j’ai été sélectionné », confie-t-il, tranquillement assis au premier rang. Portant fièrement sur la tête une casquette avec l’inscription « Haïti », Stanley réitère les remerciements à l’endroit du président Wade pour une telle initiative. Elle lui permet, estime le jeune étudiant, de « revenir » sur la terre de ses ancêtres. Hier, en s’adressant à Stanley et à ses camarades, ainsi qu’aux jeunes sénégalais, Me Abdoulaye Wade a demandé de prendre l’initiative de mettre en place un vaste Mouvement International de la jeunesse panafricaine (Mija). Le Gouvernement du Sénégal, assure-t-il, leur fournira un siège équipé et les aidera à s’installer partout en Afrique et au Sénégal...
O. DIOUF
http://senepresse.com/senegal-lesoleil.htm
O. DIOUF
http://senepresse.com/senegal-lesoleil.htm
Me ABDOULAYE WADE AUX ÉTUDIANTS HAÏTIENS : « Vous êtes chez vous en terre africaine du Sénégal »
Le Monument de la Renaissance africaine a abrité, hier, la cérémonie d’accueil de 163 étudiants haïtiens venus poursuivre leurs humanités en terre africaine du Sénégal. Cela après le tragique tremblement de terre qui a ravagé leur pays, Haïti, le 12 janvier dernier. Arrivés en bus de l’aéroport, les étudiants haïtiens descendent en ordre et s’installent dans la partie qui leur est réservée sous l’immense tente installée pour les accueillir devant le Monument de la Renaissance. C’est devant ce « symbole de l’Afrique libérée de cinq siècles d’esclavage et deux siècles d’occupation et de domination coloniales », que le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, en présence de son homologue de la Guinée-Bissau, Malam Bacaï Sanha, du Premier ministre du Niger, des chefs du Parlement sénégalais, de membres du Gouvernement, de diplomates et d’une nombreuse foule, leur a souhaité la bienvenue. « Mes collègues, ainsi que vos frères et sœurs du Sénégal, joignent leurs voix à la mienne pour vous dire notre fierté et notre joie de vous compter parmi nous », a lancé Me Wade à l’endroit des 163 étudiants haïtiens. Le président de la République les a rassurés qu’ils sont partie intégrante de nous-mêmes. « Nous vous devons plus que la Teranga. Vous avez une place dans nos cœurs. Vous êtes chez vous en terre africaine du Sénégal, et je vous invite par conséquent à prendre parmi nous toute la place qui vous revient de droit », a-t-il ajouté.
Le Gouvernement, souligne le président Abdoulaye Wade, a mis en œuvre toutes les mesures nécessaires pour la prise en charge académique, sociale et administrative des 163 jeunes haïtiens afin qu’ils puissent poursuivre leurs études dans les meilleures conditions possibles et être demain les cadres qui seront au premier rang de la reconstruction de leur pays dévasté.
A ces jeunes étudiants haïtiens revenus sur la terre de leurs ancêtres par la « grande porte », Me Wade a dit qu’ils ne sont pas en terrain inconnu du peuple caribéen. Selon le président de la République, des générations d’intellectuels et artistes haïtiens les ont précédés ici. Il a cité parmi eux Gérard Chenet, Jean Fernand Brière, Roger Dorsinville et le célèbre couple, « ses amis » Lucien Lemoine et Jacqueline Scott Lemoine, arrivés au Sénégal en avril 1966, à l’occasion du premier Festival mondial des Arts nègres dont la troisième édition se tiendra au Sénégal, du 10 au 31 décembre prochain. Me Abdoulaye Wade a exhorté les étudiants haïtiens à s’inspirer de ces illustres pionniers, figures emblématiques du monde des arts et de la culture sénégalais qui ont, tous, par leur talent exceptionnel, apporté une contribution inestimable au patrimoine national du Sénégal, leur pays d’adoption.
« Vous pouvez le faire parce que je sais que chacun de vous porte en lui une formidable ambition de réussir pour être utile à lui-même, à sa famille et à son pays. Vous pouvez le faire parce que je sais qu’en chacun de vous habite un génie créateur qui ne demande qu’à éclore tel le bourgeon fécondant qui porte l’heureuse promesse d’une moisson future », a-t-il lancé à l’endroit des jeunes étudiants.
Aboutissement d’un long combat
En remerciant Malam Bacaï Sanha, président de la République de Guinée-Bissau et Mahamadou Danda, Premier ministre du Niger, témoins de la cérémonie d’hier, Me Wade, affirme que par leur présence, ils donnent assurément à la manifestation l’élan de solidarité panafricaine que « nous devons à Haïti, première force noire ayant défait le colon pour s’établir en République ». Cette expédition humanitaire concernant 163 étudiants, geste du chef de l’Etat sénégalais, est, selon Lamine Bâ, ministre conseiller auprès du président, chargé des Affaires internationales et des Actions humanitaires, l’aboutissement d’un long combat pour la Renaissance africaine. Chaque étudiant et étudiante haïtiens, selon le ministre conseiller, aura dès aujourd’hui un parrain, une marraine.
« Ce pays est le vôtre, vous y serez accueillis en fils, fille, frère, sœur », a alors lancé le Professeur Iba Der Thiam. En évoquant l’histoire pour rappeler les liens profonds qui lie le Sénégal, l’Afrique, à Haïti et à la diaspora noire, le Pr. Thiam juge que l’accueil des étudiants haïtiens est une merveilleuse leçon d’humanisme, de partage, d’amour dans la pure Téranga sénégalaise. Un don de soi aux autres, qui ne connaît ni race, ni pauvre, ni riche...
Diaspora haïtienne à Dakar
Le Sénégal et Abdoulaye Wade, son président, estime le ministre haïtien de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique, Evans Lescouflair, en choisissant d’accueillir une cohorte aussi importante d’étudiants haïtiens, envoie un signal fort qui revêt une triple signification. « Vous aidez Haïti à se reconstruire, en permettant à sa force vive de se doter de savoir, de savoir-faire l’habilitant à participer à cette tâche de refondation du pays... », a affirmé Evans Lescouflair, chef de la délégation haïtienne et représentant, hier, à la cérémonie de Dakar, le président René Préval, empêché. Visiblement très émue, Jacqueline Scott-Lemoine, artiste d’origine haïtienne et veuve du poète et comédien Lucien Lemoine, a ensuite témoigné et raconté sa passion pour l’Afrique qui dure depuis 1966 aux 163 jeunes étudiants haïtiens. « Le 10 avril 1966, le Sénégal nous accueillait les bras ouverts, avec Téranga, sans même que nous connaissions la signification du mot. Nous étions adoptés, mon mari et moi. Partout où je me suis trouvée en Afrique, je me suis fait des amis. Faites comme moi... », a lancé la doyenne Jacqueline à ses jeunes compatriotes. Elle leur a demandé également de suivre les pas de leurs illustres aînés haïtiens et prédécesseurs à Dakar, avant d’entonner l’hymne national du Sénégal sous les applaudissements du nombreux public présent au pied du Monument de la Renaissance africaine.
Omar DIOUF
http://senepresse.com/senegal-lesoleil.htm
Le Gouvernement, souligne le président Abdoulaye Wade, a mis en œuvre toutes les mesures nécessaires pour la prise en charge académique, sociale et administrative des 163 jeunes haïtiens afin qu’ils puissent poursuivre leurs études dans les meilleures conditions possibles et être demain les cadres qui seront au premier rang de la reconstruction de leur pays dévasté.
A ces jeunes étudiants haïtiens revenus sur la terre de leurs ancêtres par la « grande porte », Me Wade a dit qu’ils ne sont pas en terrain inconnu du peuple caribéen. Selon le président de la République, des générations d’intellectuels et artistes haïtiens les ont précédés ici. Il a cité parmi eux Gérard Chenet, Jean Fernand Brière, Roger Dorsinville et le célèbre couple, « ses amis » Lucien Lemoine et Jacqueline Scott Lemoine, arrivés au Sénégal en avril 1966, à l’occasion du premier Festival mondial des Arts nègres dont la troisième édition se tiendra au Sénégal, du 10 au 31 décembre prochain. Me Abdoulaye Wade a exhorté les étudiants haïtiens à s’inspirer de ces illustres pionniers, figures emblématiques du monde des arts et de la culture sénégalais qui ont, tous, par leur talent exceptionnel, apporté une contribution inestimable au patrimoine national du Sénégal, leur pays d’adoption.
« Vous pouvez le faire parce que je sais que chacun de vous porte en lui une formidable ambition de réussir pour être utile à lui-même, à sa famille et à son pays. Vous pouvez le faire parce que je sais qu’en chacun de vous habite un génie créateur qui ne demande qu’à éclore tel le bourgeon fécondant qui porte l’heureuse promesse d’une moisson future », a-t-il lancé à l’endroit des jeunes étudiants.
Aboutissement d’un long combat
En remerciant Malam Bacaï Sanha, président de la République de Guinée-Bissau et Mahamadou Danda, Premier ministre du Niger, témoins de la cérémonie d’hier, Me Wade, affirme que par leur présence, ils donnent assurément à la manifestation l’élan de solidarité panafricaine que « nous devons à Haïti, première force noire ayant défait le colon pour s’établir en République ». Cette expédition humanitaire concernant 163 étudiants, geste du chef de l’Etat sénégalais, est, selon Lamine Bâ, ministre conseiller auprès du président, chargé des Affaires internationales et des Actions humanitaires, l’aboutissement d’un long combat pour la Renaissance africaine. Chaque étudiant et étudiante haïtiens, selon le ministre conseiller, aura dès aujourd’hui un parrain, une marraine.
« Ce pays est le vôtre, vous y serez accueillis en fils, fille, frère, sœur », a alors lancé le Professeur Iba Der Thiam. En évoquant l’histoire pour rappeler les liens profonds qui lie le Sénégal, l’Afrique, à Haïti et à la diaspora noire, le Pr. Thiam juge que l’accueil des étudiants haïtiens est une merveilleuse leçon d’humanisme, de partage, d’amour dans la pure Téranga sénégalaise. Un don de soi aux autres, qui ne connaît ni race, ni pauvre, ni riche...
Diaspora haïtienne à Dakar
Le Sénégal et Abdoulaye Wade, son président, estime le ministre haïtien de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique, Evans Lescouflair, en choisissant d’accueillir une cohorte aussi importante d’étudiants haïtiens, envoie un signal fort qui revêt une triple signification. « Vous aidez Haïti à se reconstruire, en permettant à sa force vive de se doter de savoir, de savoir-faire l’habilitant à participer à cette tâche de refondation du pays... », a affirmé Evans Lescouflair, chef de la délégation haïtienne et représentant, hier, à la cérémonie de Dakar, le président René Préval, empêché. Visiblement très émue, Jacqueline Scott-Lemoine, artiste d’origine haïtienne et veuve du poète et comédien Lucien Lemoine, a ensuite témoigné et raconté sa passion pour l’Afrique qui dure depuis 1966 aux 163 jeunes étudiants haïtiens. « Le 10 avril 1966, le Sénégal nous accueillait les bras ouverts, avec Téranga, sans même que nous connaissions la signification du mot. Nous étions adoptés, mon mari et moi. Partout où je me suis trouvée en Afrique, je me suis fait des amis. Faites comme moi... », a lancé la doyenne Jacqueline à ses jeunes compatriotes. Elle leur a demandé également de suivre les pas de leurs illustres aînés haïtiens et prédécesseurs à Dakar, avant d’entonner l’hymne national du Sénégal sous les applaudissements du nombreux public présent au pied du Monument de la Renaissance africaine.
Omar DIOUF
http://senepresse.com/senegal-lesoleil.htm
Lueur d'espoir pour des orphelins de Port-au-Prince
Publié le 14 octobre 2010
Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse
Au lendemain du séisme du 12 janvier, Jacqueline Lessard, fondatrice de l'orphelinat Espoir d'enfants, était découragée par l'ampleur des dégâts. «Après le tremblement de terre, on ne savait pas où on allait se retrouver, a-t-elle raconté hier en conférence de presse. On n'avait plus rien.» Cinq enfants qui avaient été retirés des décombres souffraient de blessures aux bras, aux jambes et à la tête. Sans compter l'état du bâtiment hébergeant la soixantaine de pensionnaires : il était devenu dangereux d'y habiter depuis le séisme. L'orphelinat a donc dû déménager dans des tentes de fortune.
Au même moment, à l'autre bout du continent, quelqu'un avait une idée qui allait s'avérer salutaire pour les enfants. La Montréalaise Mylène Béliveau, dont le père est haïtien, a été particulièrement bouleversée par la tragédie. «Le 12 janvier, j'ai pleuré une bonne partie de la nuit. Et le 13 janvier au matin, je suis rentrée au bureau et j'ai dit à mon patron: on reconstruit un orphelinat en Haïti. Il a dit oui.»
C'est ainsi qu'avec l'aide de Pierre Paquet, fondateur de la boîte Imavision où Mylène Béliveau travaille, et un autre complice, Luc Châtelain, le projet a rapidement démarré. Il ne restait plus qu'à trouver un orphelinat à reconstruire. C'est finalement un ami qui a appris à Mme Béliveau l'existence de Jacqueline Lessard.
Dans les manguiers
Puisque le bâtiment d'origine n'est plus sûr, l'orphelinat sera construit à quelques kilomètres de là, sur un terrain ceinturé par une plantation de manguiers. Le projet comprendra quatre bâtiments, qui abriteront le dortoir où logeront la centaine d'enfants, l'école où étudieront les 400 élèves, un bloc regroupant les aires communes et un préau. Au centre se trouvera une cour intérieure et, à l'avant, un petit potager.
La construction du projet, d'une valeur de 1,4 million, devrait commencer en novembre. Jusqu'à maintenant, environ 60% des fonds auraient été amassés, en argent et en services. Les architectes Provencher Roy et associés, les ingénieurs CIMA" et le Groupe SM, entre autres, ont offert leur expertise gratuitement. L'organisation humanitaire Architectes de l'urgence agit à titre de gestionnaire de projet.
Les concepteurs comptent bien respecter la façon locale de faire. «On ne va pas changer leurs méthodes; on va plutôt travailler avec eux pour les améliorer et s'assurer que les matériaux sont de qualité», affirme Bernard McNamara, des Architectes de l'urgence.
En cours de route, plusieurs partenaires se sont greffés au projet, dont Oxfam-Québec, l'entrepreneur Pomerleau, les dépanneurs Couche-Tard, les pharmacies Jean Coutu et la Centrale des syndicats du Québec.
Seize ans de dévouement
Jacqueline Lessard se dévoue pour Haïti depuis 16 ans. Elle continue sa mission humanitaire même aujourd'hui, malgré ses 84 ans et les conditions difficiles dans lesquelles elle travaille. Mais la femme frêle et douce qui vit dans une tente sans eau ni électricité n'a pas l'intention de s'apitoyer sur son sort. «N'ayez pas pitié de moi, dit-elle. Ayez pitié des enfants qui m'entourent.»
Originaire d'Alma, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mme Lessard a une grande famille au Québec: 7 enfants, 18 petits-enfants et 31 arrière-petits-enfants. Elle trépigne quand même d'impatience à l'idée de retrouver ses timouns qui l'attendent en Haïti.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201010/14/01-4332296-lueur-despoir-pour-des-orphelins-de-port-au-prince.php
Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse
Au lendemain du séisme du 12 janvier, Jacqueline Lessard, fondatrice de l'orphelinat Espoir d'enfants, était découragée par l'ampleur des dégâts. «Après le tremblement de terre, on ne savait pas où on allait se retrouver, a-t-elle raconté hier en conférence de presse. On n'avait plus rien.» Cinq enfants qui avaient été retirés des décombres souffraient de blessures aux bras, aux jambes et à la tête. Sans compter l'état du bâtiment hébergeant la soixantaine de pensionnaires : il était devenu dangereux d'y habiter depuis le séisme. L'orphelinat a donc dû déménager dans des tentes de fortune.
Au même moment, à l'autre bout du continent, quelqu'un avait une idée qui allait s'avérer salutaire pour les enfants. La Montréalaise Mylène Béliveau, dont le père est haïtien, a été particulièrement bouleversée par la tragédie. «Le 12 janvier, j'ai pleuré une bonne partie de la nuit. Et le 13 janvier au matin, je suis rentrée au bureau et j'ai dit à mon patron: on reconstruit un orphelinat en Haïti. Il a dit oui.»
C'est ainsi qu'avec l'aide de Pierre Paquet, fondateur de la boîte Imavision où Mylène Béliveau travaille, et un autre complice, Luc Châtelain, le projet a rapidement démarré. Il ne restait plus qu'à trouver un orphelinat à reconstruire. C'est finalement un ami qui a appris à Mme Béliveau l'existence de Jacqueline Lessard.
Dans les manguiers
Puisque le bâtiment d'origine n'est plus sûr, l'orphelinat sera construit à quelques kilomètres de là, sur un terrain ceinturé par une plantation de manguiers. Le projet comprendra quatre bâtiments, qui abriteront le dortoir où logeront la centaine d'enfants, l'école où étudieront les 400 élèves, un bloc regroupant les aires communes et un préau. Au centre se trouvera une cour intérieure et, à l'avant, un petit potager.
La construction du projet, d'une valeur de 1,4 million, devrait commencer en novembre. Jusqu'à maintenant, environ 60% des fonds auraient été amassés, en argent et en services. Les architectes Provencher Roy et associés, les ingénieurs CIMA" et le Groupe SM, entre autres, ont offert leur expertise gratuitement. L'organisation humanitaire Architectes de l'urgence agit à titre de gestionnaire de projet.
Les concepteurs comptent bien respecter la façon locale de faire. «On ne va pas changer leurs méthodes; on va plutôt travailler avec eux pour les améliorer et s'assurer que les matériaux sont de qualité», affirme Bernard McNamara, des Architectes de l'urgence.
En cours de route, plusieurs partenaires se sont greffés au projet, dont Oxfam-Québec, l'entrepreneur Pomerleau, les dépanneurs Couche-Tard, les pharmacies Jean Coutu et la Centrale des syndicats du Québec.
Seize ans de dévouement
Jacqueline Lessard se dévoue pour Haïti depuis 16 ans. Elle continue sa mission humanitaire même aujourd'hui, malgré ses 84 ans et les conditions difficiles dans lesquelles elle travaille. Mais la femme frêle et douce qui vit dans une tente sans eau ni électricité n'a pas l'intention de s'apitoyer sur son sort. «N'ayez pas pitié de moi, dit-elle. Ayez pitié des enfants qui m'entourent.»
Originaire d'Alma, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mme Lessard a une grande famille au Québec: 7 enfants, 18 petits-enfants et 31 arrière-petits-enfants. Elle trépigne quand même d'impatience à l'idée de retrouver ses timouns qui l'attendent en Haïti.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201010/14/01-4332296-lueur-despoir-pour-des-orphelins-de-port-au-prince.php
Reconstruction d'Haïti: les efforts trop éparpillés, selon Michaëlle Jean
Publié le 14 octobre 2010
Daphnée Dion-Viens, Le Soleil
(Québec) Plus de 10 mois après le séisme qui a dévasté Haïti, un des principaux défis demeure la coordination des efforts de reconstruction. «C'est étourdissant de voir le nombre d'organisations qui veulent s'impliquer. Les efforts sont trop éparpillés», affirme Michaëlle Jean, envoyée spéciale de l'UNESCO pour Haïti.
L'ancienne gouverneure générale du Canada, qui a terminé son mandat à la fin septembre, sait bien que la tâche qui l'attend est colossale. Son mandat comme représentante de l'UNESCO en Haïti est de soutenir les efforts de reconstruction du système d'éducation et des infrastructures patrimoniales.
En Haïti, 5000 écoles et deux universités ont été détruites lors du séisme de janvier. Mais le réseau de l'éducation était déjà en ruine bien avant que la terre ne tremble, souligne Mme Jean. «C'était la loterie-école. Le réseau était composé à 80 % d'écoles privées, et il n'y avait aucun critère de compétence. Il ne faut pas seulement rebâtir, il faut plutôt refonder le système d'éducation haïtien», a-t-elle affirmé mercredi en entrevue au Soleil.
Faire un bilan
La première étape est d'abord de «mettre de l'ordre dans la maison». «C'est essentiel. Il faut faire le bilan de tous ces gens impliqués dans le secteur de l'éducation afin de travailler de façon cohérente.» Il s'agit de la seule façon d'en arriver à un plan d'action concerté, qui doit aussi impliquer les Haïtiens. «Il faut absolument les inclure et travailler avec eux, dans le respect.»
Comme plusieurs avant elle, Michaëlle Jean a aussi critiqué la lenteur de la reconstruction qui tarde à se concrétiser sur le terrain. «C'est presque une injustice, les gens se sentent presque abandonnés», affirme-t-elle. L'élection présidentielle prévue en novembre a ralenti le processus.
Mme Jean, qui s'était rendue dans son pays natal en mars, y retournera après le scrutin pour rencontrer le nouveau gouvernement.
Un poste à l'Université Laval
Michaëlle Jean devient la présidente du conseil d'administration de l'Institut québécois des hautes études internationales, a annoncé mercredi l'Université Laval. L'ancienne gouverneure générale du Canada, qui est désormais l'envoyée spéciale de l'UNESCO en Haïti, voit cette collaboration d'un bon oeil.
«Le mandat que l'UNESCO me confie m'amène à développer des partenariats pour la reconstruction en Haïti. C'est formidable de s'associer à un bassin d'une soixantaine de chercheurs», a-t-elle indiqué mercredi.
De son côté, l'Université Laval s'est réjouie de pouvoir compter sur l'expérience et l'expertise de Mme Jean, qui participera ainsi aux grandes orientations de l'Institut.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201010/13/01-4332216-reconstruction-dhaiti-les-efforts-trop-eparpilles-selon-michaelle-jean.php
Daphnée Dion-Viens, Le Soleil
La tâche qui attend Michaëlle Jean comme représentante de l'UNESCO en Haïti s'annonce colossale. Photothèque Le Soleil |
L'ancienne gouverneure générale du Canada, qui a terminé son mandat à la fin septembre, sait bien que la tâche qui l'attend est colossale. Son mandat comme représentante de l'UNESCO en Haïti est de soutenir les efforts de reconstruction du système d'éducation et des infrastructures patrimoniales.
En Haïti, 5000 écoles et deux universités ont été détruites lors du séisme de janvier. Mais le réseau de l'éducation était déjà en ruine bien avant que la terre ne tremble, souligne Mme Jean. «C'était la loterie-école. Le réseau était composé à 80 % d'écoles privées, et il n'y avait aucun critère de compétence. Il ne faut pas seulement rebâtir, il faut plutôt refonder le système d'éducation haïtien», a-t-elle affirmé mercredi en entrevue au Soleil.
Faire un bilan
La première étape est d'abord de «mettre de l'ordre dans la maison». «C'est essentiel. Il faut faire le bilan de tous ces gens impliqués dans le secteur de l'éducation afin de travailler de façon cohérente.» Il s'agit de la seule façon d'en arriver à un plan d'action concerté, qui doit aussi impliquer les Haïtiens. «Il faut absolument les inclure et travailler avec eux, dans le respect.»
Comme plusieurs avant elle, Michaëlle Jean a aussi critiqué la lenteur de la reconstruction qui tarde à se concrétiser sur le terrain. «C'est presque une injustice, les gens se sentent presque abandonnés», affirme-t-elle. L'élection présidentielle prévue en novembre a ralenti le processus.
Mme Jean, qui s'était rendue dans son pays natal en mars, y retournera après le scrutin pour rencontrer le nouveau gouvernement.
Un poste à l'Université Laval
Michaëlle Jean devient la présidente du conseil d'administration de l'Institut québécois des hautes études internationales, a annoncé mercredi l'Université Laval. L'ancienne gouverneure générale du Canada, qui est désormais l'envoyée spéciale de l'UNESCO en Haïti, voit cette collaboration d'un bon oeil.
«Le mandat que l'UNESCO me confie m'amène à développer des partenariats pour la reconstruction en Haïti. C'est formidable de s'associer à un bassin d'une soixantaine de chercheurs», a-t-elle indiqué mercredi.
De son côté, l'Université Laval s'est réjouie de pouvoir compter sur l'expérience et l'expertise de Mme Jean, qui participera ainsi aux grandes orientations de l'Institut.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201010/13/01-4332216-reconstruction-dhaiti-les-efforts-trop-eparpilles-selon-michaelle-jean.php
Haïti: Michel Martelly, président chantant?
Publié le 14 octobre 2010
Nathalie Petrowski, La Presse
Sur scène pendant plus de 20 ans, Michel Martelly a été le roi du kompas, musique dansante et joyeuse, dérivée du merengue. Il portait des camisoles et des chemises fleuries qu'il envoyait valser parfois en même temps que son pantalon. Mais à Montréal, où il était de passage la semaine dernière pour promouvoir sa candidature auprès de la diaspora haïtienne, c'est une tout autre image qu'il a présentée. Complet marine à la coupe impeccable, chemise d'un blanc aveuglant et si puissamment amidonnée qu'on pourrait l'entendre craquer, Michel Martelly, 49 ans, est désormais en mode présidentiel. Il se lève pour m'accueillir au milieu de la cafétéria de Radio-Canada. Grande figure mince de plus de six pieds, montre en or, main aussi douce que la patte d'un chat, crâne lisse, voix onctueuse, plus une trace de Sweet Micky ne subsiste.
Michel Martelly a peut-être déjà été un chanteur iconoclaste et provocant, mais le politicien, lui, est plutôt conservateur tendance néolibérale, proche des militaires et très law and order.
Il avoue qu'à 15 ans, il avait sa carte de tonton macoute pour ne pas être arrêté, ce qui ne l'a pas empêché d'être arrêté malgré tout. Fils d'un employé des pétrolières, il a frôlé la délinquance, avant de trouver sa voie en musique et de devenir riche et adulé. Aujourd'hui, il se déclare proche des petites gens même s'il vit dans les beaux quartiers, possède un pied-à-terre en Floride et n'a aucun souci d'argent.
À la table où nous prenons place, Michel Martelly affirme qu'avant de se lancer en politique il y a à peine deux mois, il était impliqué depuis 17 ans dans des oeuvres sociales, et plus récemment avec Sophia, sa femme et imprésario, par le biais de la Fondation rose et blanc créée en 2008 pour venir en aide aux plus démunis d'Haïti. Au départ, il devait se présenter en tandem avec le chanteur Wyclef Jean. «Des gens de la diaspora haïtienne à New York m'ont approché en juillet. Il était question que Wyclef et moi fassions équipe. Mais quand j'ai vu que Wyclef se lançait seul, je me suis présenté de mon côté sous la bannière de Repons Peyizan.» On connaît la suite: la candidature de Wyclef a été rejetée, celle de Sweet Mickey, acceptée. «Le problème de Wyclef, c'est qu'il n'a pas grandi à Haïti et qu'il ne parle pas la langue. Pour le reste, il aime autant son pays que moi. Et c'est faux de prétendre, comme l'a fait Sean Penn, que Wyclef n'a rien fait pour son pays. Les photos de Wyclef qui ramasse des morts après le tremblement, je les ai vues. Je n'aurais jamais eu ce courage-là.»
Michel Martelly était à Miami le jour du séisme. Il achetait des objets pour le char allégorique de Sweet Micky, un des incontournables du carnaval haïtien. Il s'est dépêché de rentrer au pays rejoindre sa femme et leurs quatre enfants. Mais selon lui, la dévastation du pays ne date pas de janvier 2010 «Haïti n'a pas été détruit par le tremblement de terre, mais par les politiciens qui n'ont rien fait pendant toutes ces années. S'il y avait tant de morts sous les décombres, c'est d'abord parce qu'il n'y a jamais eu de normes dans la construction. Port-au-Prince a toujours été une ville construite sur le sable. Reste qu'avant de parler de reconstruction, on devrait parler de décentralisation. On devrait aussi parler d'emplois, de réforme de la police et de la relève des ONG. Ce n'est pas normal que la Minustah soit installée à vie chez nous. Qu'ils nous aident à préparer une relève et qu'ils viennent chez nous comme investisseurs ou comme touristes. Pas comme gestionnaires de notre misère!»
Inertie
À mesure qu'il parle, Martelly s'enflamme, charge à fond de train contre l'inertie de l'État haïtien, contre la mentalité autodestructrice de son peuple et accuse l'ex-président Aristide de tous les maux de la terre.
«On m'a dit que j'avais eu tort de m'opposer au retour d'Aristide, mais quand il a été foutu à la porte par les Américains, qui avait tort? Ce monsieur a semé la confusion et a divisé les familles. À cause de lui, mon cousin Richard Morse et moi sommes devenus des ennemis. Pendant 20 ans, on a travaillé dans des mouvements opposés et ça n'a rien donné de positif ni de son côté ni du mien. On a réalisé qu'on avait tous les deux fait un mauvais calcul et qu'il était temps de s'unir.»
Il y a deux mois, en annonçant sa candidature, Martelly aimait dire que c'est le changement qui l'intéressait plus que le poste de président. Deux mois plus tard, le candidat de Repons Peyizan, qui parle parfois de lui-même à la troisième personne, se voit comme un guide qui va inspirer le peuple haïtien et le remettre sur le droit chemin. «J'ai réuni mon peuple autour de la musique. Maintenant, je veux le réunir autour du drapeau d'Haïti», dit Martelly avec une ferveur messianique qui n'est pas sans rappeler celle... d'Aristide.
http://www.cyberpresse.ca/arts/musique/201010/14/01-4332265-haiti-michel-martelly-president-chantant.php
Nathalie Petrowski, La Presse
Sur scène pendant plus de 20 ans, Michel Martelly a été le roi du kompas, musique dansante et joyeuse, dérivée du merengue. Il portait des camisoles et des chemises fleuries qu'il envoyait valser parfois en même temps que son pantalon. Mais à Montréal, où il était de passage la semaine dernière pour promouvoir sa candidature auprès de la diaspora haïtienne, c'est une tout autre image qu'il a présentée. Complet marine à la coupe impeccable, chemise d'un blanc aveuglant et si puissamment amidonnée qu'on pourrait l'entendre craquer, Michel Martelly, 49 ans, est désormais en mode présidentiel. Il se lève pour m'accueillir au milieu de la cafétéria de Radio-Canada. Grande figure mince de plus de six pieds, montre en or, main aussi douce que la patte d'un chat, crâne lisse, voix onctueuse, plus une trace de Sweet Micky ne subsiste.
Michel Martelly a peut-être déjà été un chanteur iconoclaste et provocant, mais le politicien, lui, est plutôt conservateur tendance néolibérale, proche des militaires et très law and order.
Il avoue qu'à 15 ans, il avait sa carte de tonton macoute pour ne pas être arrêté, ce qui ne l'a pas empêché d'être arrêté malgré tout. Fils d'un employé des pétrolières, il a frôlé la délinquance, avant de trouver sa voie en musique et de devenir riche et adulé. Aujourd'hui, il se déclare proche des petites gens même s'il vit dans les beaux quartiers, possède un pied-à-terre en Floride et n'a aucun souci d'argent.
À la table où nous prenons place, Michel Martelly affirme qu'avant de se lancer en politique il y a à peine deux mois, il était impliqué depuis 17 ans dans des oeuvres sociales, et plus récemment avec Sophia, sa femme et imprésario, par le biais de la Fondation rose et blanc créée en 2008 pour venir en aide aux plus démunis d'Haïti. Au départ, il devait se présenter en tandem avec le chanteur Wyclef Jean. «Des gens de la diaspora haïtienne à New York m'ont approché en juillet. Il était question que Wyclef et moi fassions équipe. Mais quand j'ai vu que Wyclef se lançait seul, je me suis présenté de mon côté sous la bannière de Repons Peyizan.» On connaît la suite: la candidature de Wyclef a été rejetée, celle de Sweet Mickey, acceptée. «Le problème de Wyclef, c'est qu'il n'a pas grandi à Haïti et qu'il ne parle pas la langue. Pour le reste, il aime autant son pays que moi. Et c'est faux de prétendre, comme l'a fait Sean Penn, que Wyclef n'a rien fait pour son pays. Les photos de Wyclef qui ramasse des morts après le tremblement, je les ai vues. Je n'aurais jamais eu ce courage-là.»
Michel Martelly était à Miami le jour du séisme. Il achetait des objets pour le char allégorique de Sweet Micky, un des incontournables du carnaval haïtien. Il s'est dépêché de rentrer au pays rejoindre sa femme et leurs quatre enfants. Mais selon lui, la dévastation du pays ne date pas de janvier 2010 «Haïti n'a pas été détruit par le tremblement de terre, mais par les politiciens qui n'ont rien fait pendant toutes ces années. S'il y avait tant de morts sous les décombres, c'est d'abord parce qu'il n'y a jamais eu de normes dans la construction. Port-au-Prince a toujours été une ville construite sur le sable. Reste qu'avant de parler de reconstruction, on devrait parler de décentralisation. On devrait aussi parler d'emplois, de réforme de la police et de la relève des ONG. Ce n'est pas normal que la Minustah soit installée à vie chez nous. Qu'ils nous aident à préparer une relève et qu'ils viennent chez nous comme investisseurs ou comme touristes. Pas comme gestionnaires de notre misère!»
Inertie
À mesure qu'il parle, Martelly s'enflamme, charge à fond de train contre l'inertie de l'État haïtien, contre la mentalité autodestructrice de son peuple et accuse l'ex-président Aristide de tous les maux de la terre.
«On m'a dit que j'avais eu tort de m'opposer au retour d'Aristide, mais quand il a été foutu à la porte par les Américains, qui avait tort? Ce monsieur a semé la confusion et a divisé les familles. À cause de lui, mon cousin Richard Morse et moi sommes devenus des ennemis. Pendant 20 ans, on a travaillé dans des mouvements opposés et ça n'a rien donné de positif ni de son côté ni du mien. On a réalisé qu'on avait tous les deux fait un mauvais calcul et qu'il était temps de s'unir.»
Il y a deux mois, en annonçant sa candidature, Martelly aimait dire que c'est le changement qui l'intéressait plus que le poste de président. Deux mois plus tard, le candidat de Repons Peyizan, qui parle parfois de lui-même à la troisième personne, se voit comme un guide qui va inspirer le peuple haïtien et le remettre sur le droit chemin. «J'ai réuni mon peuple autour de la musique. Maintenant, je veux le réunir autour du drapeau d'Haïti», dit Martelly avec une ferveur messianique qui n'est pas sans rappeler celle... d'Aristide.
http://www.cyberpresse.ca/arts/musique/201010/14/01-4332265-haiti-michel-martelly-president-chantant.php
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