Auteur Ramon Perez Reyes 26/10/09
Traduction: Haïti Recto Verso
Le produit de la vente de trois sacs de charbon est supérieur au salaire mensuel d'un garde forestier
Jimani.- Le charbon de bois s'est converti en un commerce lucratif pour des bandes organisées d'haïtiens et de dominicains qui rivalisent catégoriquement pour sa distribution et son commerce.
Cette situation explique l'incident sanglant survenu la semaine dernière qui aurait coûté la vie à trois citoyens haïtiens tués par balles, selon le témoignage des habitants de cette commune interrogés sur les causes de cette action violente.
Selon leurs explications, le trafic de charbon vers Haïti ou destiné à la consommation locale rivalise à cause du volume de bénéfices, avec le trafic de drogues, le trafic des armes a feu, d'électrodomestiques, de boissons et denrées alimentaires comme le riz et avec d'autres formes de commerce illégal qui se tiennent au niveau de cette région.
A Jimani tien lieu le plus grand Marché frontalier après celui de Dajabon, et la contrebande reste l'option utilisée par certains groupes qui agissent en dehors du cadre légal. La rivalité pour la territorialité ou la répartition des endroits ou sont construits les fours à charbon souvent génère de la violence, quoique jamais de l'envergure de ce qui s'est passé cette fois-ci.
Dans le commerce du charbon participe plusieurs intermédiaires, depuis les citoyens dominicains qui embauchent des citoyens haïtiens pour la construction des fours jusqu'aux haïtiens qui achètent et qui revendent le produit dans leur pays.
On estime qu'un sac de charbon s'achète à 250 gourdes, près de 1.000 pesos dominicains, mais son prix peut atteindre jusqu'à 2.500 pesos en territoire haïtien.
DES CENTAINES DE SACS DE CHARBON EN « TERRE DE PERSONNE »
Sur la frontière, spécifiquement sur la frange de terre appelée « terre de personne », pour être située entre les locaux des services douaniers des deux pays, on peut observer des centaines de sacs de charbon emmagasinés, en attendant d'être transportés vers Haïti.
Une des principales composantes qui explique cette situation est le facteur économique, la majorité des haïtiens ne possèdent pas des fours à gaz et le charbon de bois demeure l'unique combustible pour faire cuire leurs aliments.
Une grande partie des haïtiens vivent avec moins de 2 dollars par jour et le taux de chômage est au-dessus des 60%, selon des études répétées de la Banque Mondiale qui situe Haïti comme le pays le plus pauvre de l'Amérique.
Haïti est située en tête de la liste des pays avec l'indice majeur de déforestation en Amérique Latine et dans la Caraïbe ; selon une étude du programme des Nations Unies pour le l'environnement (PNUMA), réalisée en 2002. Cette étude affirme que durant ces 50 dernières années, 18% des forêts de l'île Hispaniola ha été éliminé par ses habitants qui coupent les arbres pour produire de l'énergie et pour urbaniser des zones champêtres.
Le produit de la vente de trois sacs de charbon est supérieur au salaire mensuel d'un garde champêtre forestier, la personne qui en ces lieux détient la responsabilité de surveiller les bois.
Charbon et contrebande
Le charbon végétal est utilisé pour couvrir la majeure partie des besoins énergétiques en Haïti. Et aussi de beaucoup de communautés frontalières en République Dominicaine. A cause de son utilité vitale pour des milliers de personnes, le transport du charbon s'est converti en une affaire avec d'énormes bénéfices économiques.
Chaque jour, les sacs de charbon sont transportés des communes dominicaines comme Las Treinta y Nueve, Las Cuarenta, Boca de Cachón et Tierra Nueva vers des villes haïtiennes comme Port-au-Prince et Fond Parisien, les grands centres de distribution.
L'étang Saumâtre ou lac Azueï, qui court depuis Jimani et rentre en terre haïtienne, est utilisé pour ce trafic de charbon par des voiliers ou par de petites embarcations qui se déplacent à coups de rames.
Quoique situées en territoire dominicain les localités "Las Treinta y Nueve" et Las Cuarenta sont peuplées par des citoyens haïtiens qui vivent de la vente du charbon. Ces lieux ont été transformés en de grands centres de dépôt de charbon. Selon l'étude « Atlas de la pauvreté » publié par ONAPLAN en 2005, 70% des habitants de la zone frontalière est pauvre et 20% est indigent à un point tel que un habitant sur 10 n'assure ses besoins vitaux.
« Ici, les gens n'ont pas de quoi manger, alors ils se trouvent dans le besoin de construire un four pour fabriquer du charbon de bois, mais ils ne sont pas conscients des dégâts qu'ils sont entrain de causer à l'environnement », explique Santos Novas Matos la Cruz, un agriculteur de la zone, s'exprimant pour le documentaire « Forêts de fumées » « Bosques de Humos", qui sera diffusé prochainement ou il sera question du commerce du charbon dans la région de la frontière.
A travers le documentaire, Luis Manuel Ferreras et Ramón Pérez Reyes ont filmé et photographié les routes utilisées pour transporter le charbon de bois de la République Dominicaine vers Haïti.
http://www.listin.com.do/app/article.aspx?id=119360
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