Haïti/Rép. Dominicaine/Grippe aviaire : Importation de produits avicoles dominicains toujours interdite
P-au-P, 20 mars 09 [AlterPresse] --- La décision d’interdire l’importation de tous produits avicoles en provenance de la République dominicaine est maintenue et ce jusqu’à nouvel ordre, déclare le docteur Michel Chancy, secrétaire d’Etat haïtien à la production animale.
Cette mesure a été adoptée, le 4 janvier 2008, par le ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr) suite à la découverte du virus H5N2 de la grippe aviaire sur le territoire dominicain.
« Ces dispositions sont toujours maintenues », indique le docteur Michel Chancy dans une interview à AlterPresse.
Le secrétaire d’Etat à la production animale affirme que cette mesure d’interdiction sera levée quand les autorités dominicaines seront en mesure de certifier qu’il n’existe aucune trace de maladie dans les fermes dominicaines.
Les conditions hygiéniques et de transport des produits avicoles dominicains vers Haïti doivent également être réunies, selon le docteur Chancy qui estime normal de prendre de telles dispositions.
Le secrétaire d’Etat minimise certaines informations faisant état de la levée prochaine de cette mesure d’interdiction, précisant que seul le gouvernement à travers le Ministère de l’agriculture est habilité à se prononcer sur la question.
La semaine dernière, des médias de la capitale haïtienne ont rapporté qu’Haïti serait sur le point de lever l’embargo sur les produits avicoles dominicains.
Le docteur Michel Chancy reconnait qu’avec les maigres moyens dont ils disposent, les aviculteurs haïtiens ne sont pas en mesure de produire suffisamment d’œufs pour la consommation locale.
Le secrétaire d’Etat à la production animale précise qu’il existe deux façons de produire des œufs en Haïti. La première consiste à la mise en place de fermes de pondeuses, ce qui nécessite de nombreux investissements. Mais la capacité de nourrir ces volailles demeure le plus grand problème, souligne le docteur Chancy.
La deuxième formule consiste à encadrer les 250 mille familles paysannes qui travaillent dans ce secteur. Le mieux serait de doter ces familles paysannes de 10 à 12 poules, selon le secrétaire d’Etat à la production animale.
Pour satisfaire la demande locale, le docteur Michel Chancy pense que « nous devrions avoir 150 fermes de 8 mille poules ». Ce qui permettrait de produire un million d’œufs par jour.
Il incombe à l’Etat de se positionner par rapport à ces deux formules, selon le secrétaire d’Etat à la production nationale, qui réaffirme l’engagement des autorités étatiques d’encadrer les paysans haïtiens.
Le secteur avicole haïtien nécessite, selon le docteur Chancy, des investissements de l’ordre de 30 à 40 millions de dollars américains pour parvenir à un niveau d’autosuffisance d’œufs dans le pays.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article8187
HRV commente : Personne ne peut ni expliquer ni justifier que l’on ait besoin d'exporter des œufs depuis la République dominicaine. Les motivations de l’excellent secrétaire d’Etat de la production animale s’insèrent dans la même logique. On sait déjà que c'est une affaire qui fonctionne parce que les dominicains veulent se suicide quand le marché haïtien est fermé.
Le secteur public, la bourgeoisie haïtienne devraient s'inspirer et penser à investir de l'argent dans ce domaine. Bon ! On sait bien que cette bourgeoisie préfère réaliser davantage de bénéfices et courir moins de risque en stimulant l'exportation de millions d'unités d'œufs.
Quant aux deux possibilités exposées par le secrétaire d'état, il faut savoir laquelle est de nos jours l'option la plus rentable. Nous ne croyons pas dans la capacité du gouvernement de supporter correctement à ces familles pour résoudre le problème de la production d'œufs et de viande de poulet. Ce qui se passe très souvent, dans le cadre d'une activité de pure propagande politicienne, le gouvernement remet, en présence de journalistes quelques poules à un groupe de familles militantes et on ne sait plus rien de ce qui se passe avec ces familles et ces poules pondeuses. 30 à 40 millions de dollars n'est pas beaucoup d'argent pour un problème tellement intéressant si on prend en considération les bénéfices d'un renouveau dans la production d'œufs. Le gouvernement a distribué de manière très douteuse 197.000.000 de dollars dans le cadre d'un programme d'urgence dont l'efficacité n'a pas été prouvée et qui provoque remous et tremblements à l'actuel gouvernement. La Communauté internationale finance pour plus de 12.000.000 de dollars des élections pour fournir le sénat haïtiens en énergumènes inutiles qui ne servent qu’à maintenir une crise politique sans fin. Il n’est question de décision et d’établir une hiérarchie des priorités.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)