Haïti: Sept suspects recherchés pour des activités criminels dont des évadés de prison ont été appréhendés dans le cadre de l'Opération Hope menée par la PNH et des unités de la MINUSTAH, a rapporté un communiqué de la mission onusienne daté du 31 octobre 2011. En appui au personnel de la PNH, plus de 2100 Casques bleus de la force militaire, 120 policiers et 480 éléments (16 pelotons) de la police constituée (FPU) ont participé à cette opération menée dans des quartiers comme Bel-Air, Martissant, selon ce communiqué.
« Le but de l'opération était de mettre fin aux activités criminelles dans ces zones et de donner un signal fort aux criminels et aux habitants de Port-au-Prince que le Gouvernement d'Haïti et la MINUSTAH demeurent fermement engagées à lutter contre le crime », lit-on dans ce communiqué.
Pendant l'opération, afin de pas perturber les activités de protection quotidiennes menées à Port au Prince, des forces de police constituée (FPU) de la Mission basées dans des zones voisines ont été redéployées temporairement dans la capitale, en particulier dans et aux alentours des camps de déplacés, a indiqué ce communiqué de la mission onusienne.
« La MINUSTAH continuera d'appuyer la police nationale dans ses actions anti crime et le Gouvernement à renforcer l'Etat de droit dans le pays », a rappelé le communiqué.
8900 casques bleus, 1351 officiers de la police et 2940 éléments de police constituée (FPU) de la composante de la police des Nations unies (UNPOL) sont actuellement déployés en Haïti en appui des institutions haïtiennes, a ajouté ce communiqué.
Le 15 octobre 2011, le mandat de la MINUSTAH a été renouvelé pour un an et l'ONU s'est engagé à une diminution de l'effectif.
Cette opération intervient quelques jours après une rencontre sur la « sécurité nationale » entre le président Martelly et des ambassadeurs accrédités en Haïti. Et le chef de l'Etat a fait Etat de son intention de doter le pays d'une nouvelle armée mais sans se précipiter, selon ce que sources concordantes avaient révélés au journal.
Roberson Alphonse
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98874&PubDate=2011-11-01
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 1 novembre 2011
Retour au pays natal d'Anthony Phelps
Anthony Phelps, né en Haïti en 1928, est l'un des poètes haïtiens les plus importants. Son oeuvre, poésie, roman, nouvelles est connue tant en Haïti qu'à l'étranger. Phelps a reçu deux fois le prestigieux prix Casa de las Americas pour sa poésie. Honoré dans de nombreux pays, ses livres sont traduits en une dizaine de langues et étudiés dans plusieurs universités. Phelps revient au pays natal pour présenter certains de ses livres récents : Le mannequin enchanté (nouvelles) Une plage intemporelle, Femme Amérique, Une phrase lente de violoncelle (poésie)... Il les signera à la librairie La pléiade de Pétion-Ville le samedi 29 octobre à partir de 10 heures a.m. Bonel Auguste l'a rencontré, accompagné de sa femme, Hélène, une Québécoise qui connait bien son oeuvre, son parcours littéraire (du début à aujourd'hui). Elle a participé à l'interview en complétant des réponses du poète, romancier, diseur. Haïti: Le Nouvelliste (LN) : Anthony Phelps vous êtes l'un de ceux à avoir initié l'un des mouvements littéraires les plus importants en Haïti, Haïti-littéraire. Quelle est l'essence du mouvement ?
Anthony Phelps (AP) : Cela a commencé par une rencontre entre mon père et un ami qui lui a apporté un recueil de René Philoctète, Saison des hommes. Mon père lui a dit, j'ai un fils qui est poète; on pourrait les mettre en contact. Et René est venu me voir à Pétion-Ville avec son recueil. Il y avait des poèmes dans le livre de René qui recoupaient ce que j'étais en train de faire. On a échangé quelques poèmes. Et il m'a dit, le 18 novembre c'est mon anniversaire que nous allons fêter à La galerie Brochette à Carrefour. Est-ce que ca t'intéresse de participer à cette soirée ? Je devais rencontrer d'autres membres, parce que Philoctète appartenait au groupe Samba : Legagneur, Morisseau, Davertige. Il y avait deux ou trois autres. Ils se mettaient à me poser des questions pour savoir quelle était ma position en poésie. Il semble que j'avais bien répondu; ils m'ont tout de suite accepté dans le groupe Samba. J'ai été agréablement surpris; tous les samedis à midi, il y avait lecture de poèmes. Je participais moi aussi, j'avais toujours des petits poèmes en poche. Parallèlement à cette rencontre, je montais avec deux beaux-frères Radio Cacique. On voulait faire une radio éducative. Cette station allait servir de lieu de rencontre de nous six, Anthony Phelps, René Philoctète, Serge Legagneur, Roland Morisseau, Davertige, et Auguste Ténor. Celui-ci s'intéressait plutôt à la politique. Il était militant syndical. Il a séjourné deux fois au Fort Dimanche, la deuxième lui a été mortelle.
En formant Haïti-littéraire, on voulait se démarquer en poésie de ce qu'avaient fait nos ainés, et de la négritude. Pour nous, la négritude ne pouvait pas être haïtienne, parce que nous avions déjà franchi cette étape. Nous avons rejeté cette idéologie, Duvalier a transformé la négritude en idéologie raciste, anti-mulâtre et anti tout ce qui était contre lui. On a dû négocier, on ne pourrait pas écrire un poème et dire des choses qui pourraient choquer le gouvernement. Cela nous a appris à maîtriser notre écriture, à apprendre le plus de mots. Plus tu connais de mots, plus tu peux écrire des choses intéressantes. Ça a continué. Puis j'ai été arrêté. J'ai passé trois semaines au bureau de la police. J'ai continué à Radio Cacique à diffuser tous les dimanches des poèmes engagés. J'avais les deux oreilles fixées sur la rue. Je me demandais s'ils n'allaient pas revenir. Ma mère m'a dit, Anthony, tu quittes le pays.
LN : Le mouvement Haïti-littéraire n'a pas été théorisé, il n'a pas eu de crédo non plus. Comment vous travailliez? Comment était l'ambiance ?
AP : Serge Legagneur, surnommé le poète mécanicien (il était mécanicien) avait une voiture qu'on appelait Pégase qui nous transportait. On allait à La galerie Brochette, on s'amusait, on buvait, fumait. On se réunissait pour se lire, on se critiquait durement. Quand enfin l'un de nous trouvait qu'un poème était bon, il fallait expliquer pourquoi. Tu ne pouvais rien dire, tu patinais, tu pataugeais. On s'engueulait parfois. Mais il n'y a jamais eu de frustration ou de rancoeur. L'autre jour encore, je disais à Serge Legagneur, le meilleur poète d'Haïti-littéraire, c'est toi. Il m'a répondu, le meilleur poète d'Haïti-littéraire, c'est Haïti-littéraire. Quand Davertige a reçu un coup de chapeau de Alain Bosquet, c'est comme si c'était tout le groupe qui l'avait reçu.
LN: Vous êtes le premier du groupe à avoir connu l'exil. Comment l'avez vécu, je suppose dans la douleur ?
AP: Je suis parti d'abord; les autres ont suivi comme tout le monde. Des intellectuels, des peintres, des écrivains, ils ont fui la dictature.
LN: Je revois encore la célèbre photo avant votre départ où tout le groupe est réuni, vous portiez une cravate, Phelps.
AP: C'est une photo faite par mon beau-frère, Jean-Claude Carrier qui faisait de la photographie avec moi. Il n'y avait pas que nous cinq. Il y avait aussi d'autres membres que nous appelions des satellites comme Emile Olivier, Marie Chauvet, Janine Tavernier, Jacqueline Baugé.
LN: Vous avez choisi le Québec comme terre d'accueil?
AP: Je connaissais déjà le Québec, mais c'est aux États-Unis que j'étais allé. J'avais eu un visa grâce à mon frère médecin qui travaillait à Philadelphie. Lors de mon premier voyage au Québec, j'avais fait la connaissance d'écrivains dont Yves Tério et sa femme. Quand ils ont su que j'étais à Philadelphie, ils sont venus me chercher. Ils m'ont dit: tu vas pas écrire en français aux Etats-Unis. Ils m'ont ramené à Montréal. Quelque temps après, nous avons refait Haïti-littéraire à Montréal. Legagneur était là, Morisseau était là, j'étais là, Gérard Etienne y prenait part aussi. Nous avons eu la chance de trouver un Haïtien qui avait un restaurant que fréquentait la bohème québécoise. Il nous a offert l'espace le lundi comme il n'y avait pas de musique. Nous nous réunissions pour dire des poèmes et nous avons aussi invité des poètes québécois.
LN: Je suppose que vous avez vécu l'exil dans la douleur comme la plupart des gens.
AP: Comme tout le monde en pestant, en croyant que Duvalier serait renversé dans 6 mois, dans 1 an par l'armée ou par une invasion. Ma mère est morte en 73, je n'ai pas pu rentrer; j'ai été interdit de séjour en Haïti. Mais en 80, il y a eu un commencement de dégèl dans le gouvernement de Duvalier grâce à l'arrestation de Jean Dominique et d'autres gens. Et J'ai pu rentrer. Mon frère Pierre qui était ici, je lui ai dit, pose des questions au ministère de l'Intérieur. Il est allé voir le ministre qui lui a demandé si Anthony avait 50 ans. Mon frère lui a répondu oui. Et il a dit que je pouvais rentrer, car après 50 ans, il n'y a plus de révolutionnaire. Mais j'avais peur, je ne sortais pas. Je restais sur la galerie de la maison à Pétion-Ville.
LN: Vous vous êtes bien intégré à Montréal, vous avez travaillé à la radio...
AP: Non, j'ai travaillé à la télévision à Radio-Canada, Radio-Canada c'est aussi la télé. J'y ai travaillé pendant 20 ans comme journaliste. Après, j'ai passé 8 ans au Mexique, ensuite je suis revenu en Haïti pour travailler avec Jean-Claude Bajeux au ministère de la Culture et aussi avec le cinéaste Raoul Peck. J'ai monté des spectacles avec Syto Cavé, entre autres, 60 ans d'histoire qui a fait un boom.
LN: En Haïti, vous avez publié trois livres, Eté, Présence, Eclats de silence, dans lesquels, on remarque une quête de fraternité, un grand besoin d'amour, un désir de profonde intimité avec l'être aimé...
AP: Oui, oui, c'est parce qu'il n'y avait pas encore la souffrance de l'exil.
LN: Effectivement, on voit la différence entre les livres publiés en Haïti et ceux publiés en exil comme Points cardinaux, La bélière caraïbe, Orchidée nègre, Mon pays que voici qui évoquent la blessure de l'histoire, la mémoire douloureuse, la souffrance aiguë.
AP: Mon pays que voici, il y a une grande partie qui a été écrite en Haïti. Je suis parti au Québec avec un enregistrement de Mon pays que voici. En arrivant à Montréal, je l'ai fait écouter à deux ou trois camarades qui m'ont dit, Anthony, il faut mettre sur disque. Le livre est sorti après le disque.
LN: Ce disque vous a fait connaître à un large public en Haïti et ailleurs.
AP: Oui, un peu partout. Le romancier poète martinais, Ernest Pépin m'a dit, il y a deux ou trois ans, qu'il y a trois objets qu'on retrouvait dans la chambre des étudiants martiniquais, guadeloupéens et autres qui étudiaient en France, c'étaient une photo, celle de Che Guevara, un livre, Cahier d'un retour au pays natal, un disque, Mon pays que voici. Les Haïtiens qui étaient de passage à Montréal prenaient soin d'acheter le disque, mais ils achetaient aussi un disque de musique cubaine. Ils laissaient la pochette de Mon pays que voici pour mettre le disque dans la pochette du disque de la musique de danse cubaine pour pouvoir passer tranquillement à l'aéroport.
LN: Votre écriture poétique est très travaillée, elle est exigeante et on y trouve parfois des mots rares. Philoctète aurait dit un jour que vous écrivez comme un chirurgien.
AP: Le goût du travail sur la langue, je l'ai hérité de la famille. Mon père était commerçant, mais il écrivait des petits billets pour Le Nouvelliste et Haïti-journal. Je lisais, il y avait la bibliothèque familiale. L'un de mes oncles qui s'appelait Carl Wolff que je n'ai pas tellement connu, a écrit un livre intitulé Carolus que j'aimerais faire rééditer. Ce sont des fables comme celles de La Fontaine. Lui, il a utilisé des animaux d'ici. Les fables se terminent par un dicton en créole. Il y avait Jules Faine qui a avait épousé la soeur de ma mère. C'est lui qui avait écrit le premier livre sur la langue créole.
LN: Vous, vous n'avez jamais essayé d'écrire en créole ?
AP: Non jamais. Le français est une langue difficile. Me mettre sur les épaules d'une autre langue, le créole, non... je ne sais pas comment il fait Castera. Lui, il écrit un créole impeccable.
LN: Vous ne pouvez pas dire non plus en créole
AP: C'est difficile, mais j'ai dit un texte en créole, L'homme qui plantait des arbres de Giono traduit par Castera.
LN: A partir des années 70, vous vous êtes mis au roman tout en continuant avec la poésie. Dans les deux premiers, Moins l'infini et Mémoire en colin-maillard, Vous évoquez avec réalisme la dictature des Duvalier. Vous la dénoncez même, mais dans une sorte de mélange de réalisme et d'onirisme, surtout dans Mémoire en colin-maillard.
AP: J'ai écrit des romans pour évacuer la dictature, ses crimes, ses horreurs. Pour moi c'est une sorte de catharsis.
LN: La poésie le ferait mieux, non ?
AP: Non, la poésie a un côté mystérieux, qui ne dit pas tout à fait. Le roman te permet de dire et même de dénoncer. Le dernier roman que j'ai écrit et qui n'est pas encore arrivé ici, c'est un roman sur le retour impossible qui s'appelle La contrainte de l'inachevé, il est bien reçu par la critique et l'objet d'une thèse. Je viens de terminer une sorte de collage de nouvelles qui va former un roman. Il me faut trouver des recettes de plats haïtiens.
Vous savez, de tous les arts, la poésie est la seule qui ait été créée par l'homme. On trouve la musique dans la nature, la peinture, la sculpture, le chant, tout... Mais la poésie n'existe pas dans la nature. C'est une création humaine. La poésie ne rapporte rien, le roman rapporte de l'argent et les disques aussi, car les gens préfèrent écouter la poésie que la lire.
LN: Quand et comment écrivez-vous ?
AP: J'écris la nuit. Pour la poésie, j'ai un fichier que j'appelle Réserve poésie. Et je remplis ce fichier de temps à autre. Parfois, c'est deux lignes, trois lignes. D'autres fois c'est tout un paragraphe d'images qui n'ont rien à voir entre elles. Au bout de trois ou quatre semaines, je n'ai plus rien en cours, je vais au fichier pour voir ce que j'ai et comment je peux éventuellement les organiser. La poésie, je l'écris avec plaisir; le roman, je l'écris dans la douleur. Parfois j'ai envie d'assener le texte d'un coup de marteau pour le terminer. C'est plus physique. Il y a les personnages auxquels, il faut donner de la profondeur. Parfois, ils n'en font qu'à leur tête et suivent leur propre voie.
LN: Vous êtes aussi un diseur important, où avez-vous appris à dire ?
AP: J'ai appris seul en écoutant les autres, des diseurs comme Jean Villard.
Bonel Auguste
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98840&PubDate=2011-10-28
Anthony Phelps (AP) : Cela a commencé par une rencontre entre mon père et un ami qui lui a apporté un recueil de René Philoctète, Saison des hommes. Mon père lui a dit, j'ai un fils qui est poète; on pourrait les mettre en contact. Et René est venu me voir à Pétion-Ville avec son recueil. Il y avait des poèmes dans le livre de René qui recoupaient ce que j'étais en train de faire. On a échangé quelques poèmes. Et il m'a dit, le 18 novembre c'est mon anniversaire que nous allons fêter à La galerie Brochette à Carrefour. Est-ce que ca t'intéresse de participer à cette soirée ? Je devais rencontrer d'autres membres, parce que Philoctète appartenait au groupe Samba : Legagneur, Morisseau, Davertige. Il y avait deux ou trois autres. Ils se mettaient à me poser des questions pour savoir quelle était ma position en poésie. Il semble que j'avais bien répondu; ils m'ont tout de suite accepté dans le groupe Samba. J'ai été agréablement surpris; tous les samedis à midi, il y avait lecture de poèmes. Je participais moi aussi, j'avais toujours des petits poèmes en poche. Parallèlement à cette rencontre, je montais avec deux beaux-frères Radio Cacique. On voulait faire une radio éducative. Cette station allait servir de lieu de rencontre de nous six, Anthony Phelps, René Philoctète, Serge Legagneur, Roland Morisseau, Davertige, et Auguste Ténor. Celui-ci s'intéressait plutôt à la politique. Il était militant syndical. Il a séjourné deux fois au Fort Dimanche, la deuxième lui a été mortelle.
En formant Haïti-littéraire, on voulait se démarquer en poésie de ce qu'avaient fait nos ainés, et de la négritude. Pour nous, la négritude ne pouvait pas être haïtienne, parce que nous avions déjà franchi cette étape. Nous avons rejeté cette idéologie, Duvalier a transformé la négritude en idéologie raciste, anti-mulâtre et anti tout ce qui était contre lui. On a dû négocier, on ne pourrait pas écrire un poème et dire des choses qui pourraient choquer le gouvernement. Cela nous a appris à maîtriser notre écriture, à apprendre le plus de mots. Plus tu connais de mots, plus tu peux écrire des choses intéressantes. Ça a continué. Puis j'ai été arrêté. J'ai passé trois semaines au bureau de la police. J'ai continué à Radio Cacique à diffuser tous les dimanches des poèmes engagés. J'avais les deux oreilles fixées sur la rue. Je me demandais s'ils n'allaient pas revenir. Ma mère m'a dit, Anthony, tu quittes le pays.
LN : Le mouvement Haïti-littéraire n'a pas été théorisé, il n'a pas eu de crédo non plus. Comment vous travailliez? Comment était l'ambiance ?
AP : Serge Legagneur, surnommé le poète mécanicien (il était mécanicien) avait une voiture qu'on appelait Pégase qui nous transportait. On allait à La galerie Brochette, on s'amusait, on buvait, fumait. On se réunissait pour se lire, on se critiquait durement. Quand enfin l'un de nous trouvait qu'un poème était bon, il fallait expliquer pourquoi. Tu ne pouvais rien dire, tu patinais, tu pataugeais. On s'engueulait parfois. Mais il n'y a jamais eu de frustration ou de rancoeur. L'autre jour encore, je disais à Serge Legagneur, le meilleur poète d'Haïti-littéraire, c'est toi. Il m'a répondu, le meilleur poète d'Haïti-littéraire, c'est Haïti-littéraire. Quand Davertige a reçu un coup de chapeau de Alain Bosquet, c'est comme si c'était tout le groupe qui l'avait reçu.
LN: Vous êtes le premier du groupe à avoir connu l'exil. Comment l'avez vécu, je suppose dans la douleur ?
AP: Je suis parti d'abord; les autres ont suivi comme tout le monde. Des intellectuels, des peintres, des écrivains, ils ont fui la dictature.
LN: Je revois encore la célèbre photo avant votre départ où tout le groupe est réuni, vous portiez une cravate, Phelps.
AP: C'est une photo faite par mon beau-frère, Jean-Claude Carrier qui faisait de la photographie avec moi. Il n'y avait pas que nous cinq. Il y avait aussi d'autres membres que nous appelions des satellites comme Emile Olivier, Marie Chauvet, Janine Tavernier, Jacqueline Baugé.
LN: Vous avez choisi le Québec comme terre d'accueil?
AP: Je connaissais déjà le Québec, mais c'est aux États-Unis que j'étais allé. J'avais eu un visa grâce à mon frère médecin qui travaillait à Philadelphie. Lors de mon premier voyage au Québec, j'avais fait la connaissance d'écrivains dont Yves Tério et sa femme. Quand ils ont su que j'étais à Philadelphie, ils sont venus me chercher. Ils m'ont dit: tu vas pas écrire en français aux Etats-Unis. Ils m'ont ramené à Montréal. Quelque temps après, nous avons refait Haïti-littéraire à Montréal. Legagneur était là, Morisseau était là, j'étais là, Gérard Etienne y prenait part aussi. Nous avons eu la chance de trouver un Haïtien qui avait un restaurant que fréquentait la bohème québécoise. Il nous a offert l'espace le lundi comme il n'y avait pas de musique. Nous nous réunissions pour dire des poèmes et nous avons aussi invité des poètes québécois.
LN: Je suppose que vous avez vécu l'exil dans la douleur comme la plupart des gens.
AP: Comme tout le monde en pestant, en croyant que Duvalier serait renversé dans 6 mois, dans 1 an par l'armée ou par une invasion. Ma mère est morte en 73, je n'ai pas pu rentrer; j'ai été interdit de séjour en Haïti. Mais en 80, il y a eu un commencement de dégèl dans le gouvernement de Duvalier grâce à l'arrestation de Jean Dominique et d'autres gens. Et J'ai pu rentrer. Mon frère Pierre qui était ici, je lui ai dit, pose des questions au ministère de l'Intérieur. Il est allé voir le ministre qui lui a demandé si Anthony avait 50 ans. Mon frère lui a répondu oui. Et il a dit que je pouvais rentrer, car après 50 ans, il n'y a plus de révolutionnaire. Mais j'avais peur, je ne sortais pas. Je restais sur la galerie de la maison à Pétion-Ville.
LN: Vous vous êtes bien intégré à Montréal, vous avez travaillé à la radio...
AP: Non, j'ai travaillé à la télévision à Radio-Canada, Radio-Canada c'est aussi la télé. J'y ai travaillé pendant 20 ans comme journaliste. Après, j'ai passé 8 ans au Mexique, ensuite je suis revenu en Haïti pour travailler avec Jean-Claude Bajeux au ministère de la Culture et aussi avec le cinéaste Raoul Peck. J'ai monté des spectacles avec Syto Cavé, entre autres, 60 ans d'histoire qui a fait un boom.
LN: En Haïti, vous avez publié trois livres, Eté, Présence, Eclats de silence, dans lesquels, on remarque une quête de fraternité, un grand besoin d'amour, un désir de profonde intimité avec l'être aimé...
AP: Oui, oui, c'est parce qu'il n'y avait pas encore la souffrance de l'exil.
LN: Effectivement, on voit la différence entre les livres publiés en Haïti et ceux publiés en exil comme Points cardinaux, La bélière caraïbe, Orchidée nègre, Mon pays que voici qui évoquent la blessure de l'histoire, la mémoire douloureuse, la souffrance aiguë.
AP: Mon pays que voici, il y a une grande partie qui a été écrite en Haïti. Je suis parti au Québec avec un enregistrement de Mon pays que voici. En arrivant à Montréal, je l'ai fait écouter à deux ou trois camarades qui m'ont dit, Anthony, il faut mettre sur disque. Le livre est sorti après le disque.
LN: Ce disque vous a fait connaître à un large public en Haïti et ailleurs.
AP: Oui, un peu partout. Le romancier poète martinais, Ernest Pépin m'a dit, il y a deux ou trois ans, qu'il y a trois objets qu'on retrouvait dans la chambre des étudiants martiniquais, guadeloupéens et autres qui étudiaient en France, c'étaient une photo, celle de Che Guevara, un livre, Cahier d'un retour au pays natal, un disque, Mon pays que voici. Les Haïtiens qui étaient de passage à Montréal prenaient soin d'acheter le disque, mais ils achetaient aussi un disque de musique cubaine. Ils laissaient la pochette de Mon pays que voici pour mettre le disque dans la pochette du disque de la musique de danse cubaine pour pouvoir passer tranquillement à l'aéroport.
LN: Votre écriture poétique est très travaillée, elle est exigeante et on y trouve parfois des mots rares. Philoctète aurait dit un jour que vous écrivez comme un chirurgien.
AP: Le goût du travail sur la langue, je l'ai hérité de la famille. Mon père était commerçant, mais il écrivait des petits billets pour Le Nouvelliste et Haïti-journal. Je lisais, il y avait la bibliothèque familiale. L'un de mes oncles qui s'appelait Carl Wolff que je n'ai pas tellement connu, a écrit un livre intitulé Carolus que j'aimerais faire rééditer. Ce sont des fables comme celles de La Fontaine. Lui, il a utilisé des animaux d'ici. Les fables se terminent par un dicton en créole. Il y avait Jules Faine qui a avait épousé la soeur de ma mère. C'est lui qui avait écrit le premier livre sur la langue créole.
LN: Vous, vous n'avez jamais essayé d'écrire en créole ?
AP: Non jamais. Le français est une langue difficile. Me mettre sur les épaules d'une autre langue, le créole, non... je ne sais pas comment il fait Castera. Lui, il écrit un créole impeccable.
LN: Vous ne pouvez pas dire non plus en créole
AP: C'est difficile, mais j'ai dit un texte en créole, L'homme qui plantait des arbres de Giono traduit par Castera.
LN: A partir des années 70, vous vous êtes mis au roman tout en continuant avec la poésie. Dans les deux premiers, Moins l'infini et Mémoire en colin-maillard, Vous évoquez avec réalisme la dictature des Duvalier. Vous la dénoncez même, mais dans une sorte de mélange de réalisme et d'onirisme, surtout dans Mémoire en colin-maillard.
AP: J'ai écrit des romans pour évacuer la dictature, ses crimes, ses horreurs. Pour moi c'est une sorte de catharsis.
LN: La poésie le ferait mieux, non ?
AP: Non, la poésie a un côté mystérieux, qui ne dit pas tout à fait. Le roman te permet de dire et même de dénoncer. Le dernier roman que j'ai écrit et qui n'est pas encore arrivé ici, c'est un roman sur le retour impossible qui s'appelle La contrainte de l'inachevé, il est bien reçu par la critique et l'objet d'une thèse. Je viens de terminer une sorte de collage de nouvelles qui va former un roman. Il me faut trouver des recettes de plats haïtiens.
Vous savez, de tous les arts, la poésie est la seule qui ait été créée par l'homme. On trouve la musique dans la nature, la peinture, la sculpture, le chant, tout... Mais la poésie n'existe pas dans la nature. C'est une création humaine. La poésie ne rapporte rien, le roman rapporte de l'argent et les disques aussi, car les gens préfèrent écouter la poésie que la lire.
LN: Quand et comment écrivez-vous ?
AP: J'écris la nuit. Pour la poésie, j'ai un fichier que j'appelle Réserve poésie. Et je remplis ce fichier de temps à autre. Parfois, c'est deux lignes, trois lignes. D'autres fois c'est tout un paragraphe d'images qui n'ont rien à voir entre elles. Au bout de trois ou quatre semaines, je n'ai plus rien en cours, je vais au fichier pour voir ce que j'ai et comment je peux éventuellement les organiser. La poésie, je l'écris avec plaisir; le roman, je l'écris dans la douleur. Parfois j'ai envie d'assener le texte d'un coup de marteau pour le terminer. C'est plus physique. Il y a les personnages auxquels, il faut donner de la profondeur. Parfois, ils n'en font qu'à leur tête et suivent leur propre voie.
LN: Vous êtes aussi un diseur important, où avez-vous appris à dire ?
AP: J'ai appris seul en écoutant les autres, des diseurs comme Jean Villard.
Bonel Auguste
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=98840&PubDate=2011-10-28
Alexandre voit Haïti au paradis
Mardi 1 novembre 2011 Deuxième du Groupe F du deuxième tour des qualifications de la zone CONCACAF, Haïti joue son billet pour la suite du parcours le 11 novembre contre Antigua-et-Barbuda.
Le rêve mondialiste d’Haïti ne relève pas de l’utopie. "Au fond de nous, on y croit vraiment", confie à FIFA.com Jean-Marc Alexandre, le milieu de terrain du Real Salt Lake en MLS. "Donc être éliminé dès maintenant serait une énorme déception", ajoute l’international, double buteur face aux Iles Vierges Américaines en septembre (6:0). Impérial sur les trois premiers matches (17 buts marqués pour 2 encaissés), Haïti a perdu deux points précieux contre Curaçao à domicile le mois dernier. Une contre-performance qui place la troupe d’Edson Tavares dos au mur. Du coup, la défaite est interdite le 11 novembre sur la pelouse du leader à St John’s.
"On fera ce qu’il faut, je suis confiant", affirme Alexandre, international depuis 2008. "Il n’y a aucun droit à l’erreur sur ce match : si on perd, c’est terminé. La pression est énorme mais nous avons les qualités techniques et mentales pour répondre présent. Avec le soutien du public, tout sera différent", explique le natif de Verrettes, toujours en course dans les play-offs MLS avec la franchise de l’Utah.
Plus ambitieux
Absente de la grand-messe mondialiste depuis 1974, la nation des Caraïbes s’est relevée du terrible séisme de janvier 2010, dans lequel la famille du football haïtien a perdu de nombreux membres. Quart de finaliste de la Gold Cup de la CONCACAF en 2009, les Grenadiers tirent profit de nouveaux renforts, séduits par le sélectionneur brésilien, à l’image du buteur lensois Jean-Eudes Maurice, fraîchement appelé et déjà décisif, ou Reginal Goreux, défenseur du Standard de Liège.
"Même si le quart de finale en Gold Cup donne une idée de ce dont nous sommes capables, la différence avec le passé, même récent, est que désormais, beaucoup de joueurs connaissent le haut niveau dans leur championnat", confirme Jean-Marc Alexandre. "Ils sont plus ambitieux, pour leur propre carrière, mais également avec l’équipe nationale. Ils sont là pour être les meilleurs des Caraïbes et pas uniquement pour toucher une prime et faire leur devoir."
Dauphin du surprenant leader Antigua-et-Barbuda, avec 10 points glanés en quatre sorties, Haïti a 90 minutes pour pérenniser le travail réalisé par Tavares, successeur de Wagneau Eloi en 2010. "Depuis un an nous avons progressé, il n’y a aucun doute. L’entraineur a apporté une philosophie offensive qui colle à nos mentalités", explique Alexandre. "Son message passe très bien et son système correspond à nos qualités. Si chacun joue à son meilleur niveau en équipe nationale, c’est grâce à lui"
Rendre le public heureux
Mais le vieux briscard brésilien profite aussi d’un changement de mentalité dans un vestiaire aussi sain qu’ambitieux. "Pour la première fois depuis longtemps, nous sommes tous sur la même longueur d’onde. Nous avons le même objectif, ensemble. Le collectif prime sur les individualités et c’est une énorme différence par rapport au passé", se félicite le milieu de terrain du champion de MLS en 2009. Non qualifié pour la dernière Gold Cup, Haïti est armé pour revoir la vie en rose. "La majorité des joueurs dans l’équipe ont 25-26 ans, donc on sait qu’on sera ensemble pour quelques années. C’est ce qui donne cette soif de vaincre, avec la fierté de rendre notre peuple heureux."
Ce peuple haïtien, justement, vibre déjà pour l’affrontement du 15 novembre face aux Bulldogs. Pour que le choc soit une fête Alexandre et sa bande savent ce qu’ils leur restent à faire quatre jours plus tôt à St John’s.
Le rêve mondialiste d’Haïti ne relève pas de l’utopie. "Au fond de nous, on y croit vraiment", confie à FIFA.com Jean-Marc Alexandre, le milieu de terrain du Real Salt Lake en MLS. "Donc être éliminé dès maintenant serait une énorme déception", ajoute l’international, double buteur face aux Iles Vierges Américaines en septembre (6:0). Impérial sur les trois premiers matches (17 buts marqués pour 2 encaissés), Haïti a perdu deux points précieux contre Curaçao à domicile le mois dernier. Une contre-performance qui place la troupe d’Edson Tavares dos au mur. Du coup, la défaite est interdite le 11 novembre sur la pelouse du leader à St John’s.
"On fera ce qu’il faut, je suis confiant", affirme Alexandre, international depuis 2008. "Il n’y a aucun droit à l’erreur sur ce match : si on perd, c’est terminé. La pression est énorme mais nous avons les qualités techniques et mentales pour répondre présent. Avec le soutien du public, tout sera différent", explique le natif de Verrettes, toujours en course dans les play-offs MLS avec la franchise de l’Utah.
Plus ambitieux
Absente de la grand-messe mondialiste depuis 1974, la nation des Caraïbes s’est relevée du terrible séisme de janvier 2010, dans lequel la famille du football haïtien a perdu de nombreux membres. Quart de finaliste de la Gold Cup de la CONCACAF en 2009, les Grenadiers tirent profit de nouveaux renforts, séduits par le sélectionneur brésilien, à l’image du buteur lensois Jean-Eudes Maurice, fraîchement appelé et déjà décisif, ou Reginal Goreux, défenseur du Standard de Liège.
"Même si le quart de finale en Gold Cup donne une idée de ce dont nous sommes capables, la différence avec le passé, même récent, est que désormais, beaucoup de joueurs connaissent le haut niveau dans leur championnat", confirme Jean-Marc Alexandre. "Ils sont plus ambitieux, pour leur propre carrière, mais également avec l’équipe nationale. Ils sont là pour être les meilleurs des Caraïbes et pas uniquement pour toucher une prime et faire leur devoir."
Dauphin du surprenant leader Antigua-et-Barbuda, avec 10 points glanés en quatre sorties, Haïti a 90 minutes pour pérenniser le travail réalisé par Tavares, successeur de Wagneau Eloi en 2010. "Depuis un an nous avons progressé, il n’y a aucun doute. L’entraineur a apporté une philosophie offensive qui colle à nos mentalités", explique Alexandre. "Son message passe très bien et son système correspond à nos qualités. Si chacun joue à son meilleur niveau en équipe nationale, c’est grâce à lui"
Rendre le public heureux
Mais le vieux briscard brésilien profite aussi d’un changement de mentalité dans un vestiaire aussi sain qu’ambitieux. "Pour la première fois depuis longtemps, nous sommes tous sur la même longueur d’onde. Nous avons le même objectif, ensemble. Le collectif prime sur les individualités et c’est une énorme différence par rapport au passé", se félicite le milieu de terrain du champion de MLS en 2009. Non qualifié pour la dernière Gold Cup, Haïti est armé pour revoir la vie en rose. "La majorité des joueurs dans l’équipe ont 25-26 ans, donc on sait qu’on sera ensemble pour quelques années. C’est ce qui donne cette soif de vaincre, avec la fierté de rendre notre peuple heureux."
Ce peuple haïtien, justement, vibre déjà pour l’affrontement du 15 novembre face aux Bulldogs. Pour que le choc soit une fête Alexandre et sa bande savent ce qu’ils leur restent à faire quatre jours plus tôt à St John’s.
Adhésion de la Palestine : le Canada menace de quitter l'Unesco
MONDE mardi 1 novembre 2011 à 0h39
La contribution canadienne à l'Unesco avoisine les 10 millions de dollars.
Le Canada "n'est pas heureux" de l'adhésion de la Palestine à l'Unesco et remet en cause sa participation à cette agence de l'ONU, a déclaré lundi son ministre des affaires étrangères, John Baird.
"Nous ne sommes pas heureux de la décision de l'Unesco. Nous allons évaluer quelle sera notre réponse", a déclaré le chef de la diplomatie canadienne John Baird, interrogé par des journalistes.
"Nous sommes en train d'évaluer l'avenir de notre participation" a ajouté John Baird, soulignant néanmoins que cette agence de l'ONU faisait un "travail très important" notamment pour la sauvegarde du patrimoine mondial.
L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a décidé lundi à Paris de l'admission de la Palestine comme membre à part entière par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre parmi lesquelles les États-Unis et le Canada.
Washington a aussitôt annoncé la suspension d'un versement de 60 millions de dollars, une mesure automatique puisque les États-Unis, grand allié d'Israël, avaient interdit dans les années '90 tout financement d'une agence de l'ONU qui admettrait la Palestine en tant que membre à part entière.
La suspension du financement américain constitue un coup dur pour l'Unesco, les États-Unis assurant 22% de son budget, avec une contribution d'environ 80 millions de dollars par an. La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a reconnu qu'elle était "inquiète pour la stabilité de son budget".
La contribution canadienne à cette agence de l'ONU avoisine 10 millions de dollars par an.
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_adhesion-de-la-palestine-le-canada-menace-de-quitter-l-unesco?id=7012733
La contribution canadienne à l'Unesco avoisine les 10 millions de dollars.
Le Canada "n'est pas heureux" de l'adhésion de la Palestine à l'Unesco et remet en cause sa participation à cette agence de l'ONU, a déclaré lundi son ministre des affaires étrangères, John Baird.
"Nous ne sommes pas heureux de la décision de l'Unesco. Nous allons évaluer quelle sera notre réponse", a déclaré le chef de la diplomatie canadienne John Baird, interrogé par des journalistes.
"Nous sommes en train d'évaluer l'avenir de notre participation" a ajouté John Baird, soulignant néanmoins que cette agence de l'ONU faisait un "travail très important" notamment pour la sauvegarde du patrimoine mondial.
L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a décidé lundi à Paris de l'admission de la Palestine comme membre à part entière par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre parmi lesquelles les États-Unis et le Canada.
Washington a aussitôt annoncé la suspension d'un versement de 60 millions de dollars, une mesure automatique puisque les États-Unis, grand allié d'Israël, avaient interdit dans les années '90 tout financement d'une agence de l'ONU qui admettrait la Palestine en tant que membre à part entière.
La suspension du financement américain constitue un coup dur pour l'Unesco, les États-Unis assurant 22% de son budget, avec une contribution d'environ 80 millions de dollars par an. La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a reconnu qu'elle était "inquiète pour la stabilité de son budget".
La contribution canadienne à cette agence de l'ONU avoisine 10 millions de dollars par an.
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_adhesion-de-la-palestine-le-canada-menace-de-quitter-l-unesco?id=7012733
..La Chine lance une sonde spatiale non habitée
PEKIN (Reuters) - La Chine, qui lancera l'an prochain un ou deux vols habités afin de parfaire ses compétences en matière de longues missions humaines dans l'espace, a procédé mardi matin au lancement d'un vaisseau "Shenzhou 8".
Cette sonde non habitée a été propulsée dans l'espace à 05h58 locales (21h58 GMT lundi) par une fusée "Longue Marche" depuis le pas de tir de Jiuquan, dans la province du Gansu, dans le nord-ouest du pays.
Le lancement a été diffusé en direct à la télévision nationale.
"Shenzhou 8" devrait par la suite s'arrimer à "Tiangong 1", un module expérimental lancé le 29 septembre dans le cadre des préparatifs chinois pour le lancement d'un laboratoire expérimental.
En de succès, la prochaine étape comportera deux exercices similaires en 2012 avec au moins une mission habitée, a annoncé lundi une porte-parole du programme spatial chinois.
Les exercices d'arrimage entre les deux modules permettront aux ingénieurs de développer les compétences technologiques et logistiques nécessaires à l'exploitation d'une station capable d'accueillir des astronautes sur de longues périodes.
La prochaine étape, a précisé la porte-parole du programme spatial, consistera à envoyer des "taïkonautes" à bord des capsules Shenzhou 9 et 10 qui seront envoyées en orbite en 2012. "Selon les plans de mission, au moins un des deux vols de l'an prochain sera habité", a déclaré Wu Ping.
"Il est très difficile et risqué de joindre deux véhicules qui voyagent en orbite à grande vitesse, avec une marge d'erreur qui n'excède pas 20 centimètres", a-t-elle expliqué.
La Chine, qui a lancé l'an dernier une sonde tournant désormais en orbite autour de la Lune, prévoit un alunissage d'un engin automatique et le déploiement d'un véhicule lunaire en 2012, puis la collecte d'échantillons du sol lunaire vers 2017.
Les scientifiques ont évoqué la possibilité d'envoyer des Chinois sur la Lune après 2020.
Sally Huang et Chris Buckley, Jean-Stéphane Brosse et Jean-Loup Fiévet pour le service français
http://fr.news.yahoo.com/la-chine-lance-une-sonde-spatiale-non-habitée-223824109.html
Cette sonde non habitée a été propulsée dans l'espace à 05h58 locales (21h58 GMT lundi) par une fusée "Longue Marche" depuis le pas de tir de Jiuquan, dans la province du Gansu, dans le nord-ouest du pays.
Le lancement a été diffusé en direct à la télévision nationale.
"Shenzhou 8" devrait par la suite s'arrimer à "Tiangong 1", un module expérimental lancé le 29 septembre dans le cadre des préparatifs chinois pour le lancement d'un laboratoire expérimental.
En de succès, la prochaine étape comportera deux exercices similaires en 2012 avec au moins une mission habitée, a annoncé lundi une porte-parole du programme spatial chinois.
Les exercices d'arrimage entre les deux modules permettront aux ingénieurs de développer les compétences technologiques et logistiques nécessaires à l'exploitation d'une station capable d'accueillir des astronautes sur de longues périodes.
La prochaine étape, a précisé la porte-parole du programme spatial, consistera à envoyer des "taïkonautes" à bord des capsules Shenzhou 9 et 10 qui seront envoyées en orbite en 2012. "Selon les plans de mission, au moins un des deux vols de l'an prochain sera habité", a déclaré Wu Ping.
"Il est très difficile et risqué de joindre deux véhicules qui voyagent en orbite à grande vitesse, avec une marge d'erreur qui n'excède pas 20 centimètres", a-t-elle expliqué.
La Chine, qui a lancé l'an dernier une sonde tournant désormais en orbite autour de la Lune, prévoit un alunissage d'un engin automatique et le déploiement d'un véhicule lunaire en 2012, puis la collecte d'échantillons du sol lunaire vers 2017.
Les scientifiques ont évoqué la possibilité d'envoyer des Chinois sur la Lune après 2020.
Sally Huang et Chris Buckley, Jean-Stéphane Brosse et Jean-Loup Fiévet pour le service français
http://fr.news.yahoo.com/la-chine-lance-une-sonde-spatiale-non-habitée-223824109.html
DSK : maintenant, c'est je suis un homme lâché
Commentaires:
Nous avions observés assez circonspect, les regards portés sur ce personnage à travers les affaires de sexe. Nous avions eu l'impression que l'opinion collective n'avait pas encore dit son dernier mot. Certains le voyait encore comme ministre ou argentier probable des deux candidats à la présidence. Il a été difficile de ne pas s'imaginer ce que serait de la vie de ce Monsieur s'il était de nationalité américaine ou il aurait déjà bénéficié d'une étiquette de délinquant sexuel. Avec cet article nous comprenons un peu mieux les choses ...
30/10/2011 à 15h31
Noir Désir chantait "je suis, un homme pressééééé". Dominique Strauss-Kahn pourrait lui maintenant chanter "je suis, un homme lâchééééé"...
(Montage Le Post)
Dans son édition à paraître lundi, Le Monde livre un papier édifiant sur une "Strauss-kahnie entre rage et amertume".
Si (presque) tout le camp socialiste a fait bloc derrière lui lors du dévastateur épisode Sofitel/Diallo, DSK apparaît comme un homme bien seul aujourd'hui. Même sa garde rapprochée lui tourne maintenant le dos.
Les propos qu'elle tient sur on ex-protégé révèlent un malaise qui n'a fait que croître après l'éprouvante succession Diallo/Banon/Carlton :
Marisol Tourraine, députée de l'Indre et Loire : "Heureusement qu'il n'a pas été élu. (...) Il ne pouvait pas être président. Maintenant, je ne veux plus en entendre parler. C'est derrière moi."
Jean-François Cambadélis, l'un de ses plus fidèles lieutenants, désormais rallié à Hollande : "Tout cela a fini par occasionner une névrose et un personnage clivé. A un moment donné, le disque dur a fondu. (...) Aujourd'hui, je ne veux ni l'accabler, ni l'excuser."
Sandrine Mazetier, députée de Paris : "C'est plus que de la déception, c'est de la colère. (...) On trouve inimaginable de n'avoir rien su, rien vu. C'est comme dans les dénis de grossesse, où l'entourage immédiat ne voit rien non plus. C'est vertigineux."
Plus forts sont les témoignages recueillis sous couvert d'anonymat par Le Monde, toujours parmi les désormais ex-proches de Strauss-Kahn :
"Je suis très en colère. On a été trompés. Il nous a trompés. Je ne veux plus jamais entendre parler de ce mec." Ou encore : "Après le Sofitel, on l'appelait. Là, c'est fini. On ne lui téléphone plus. Plus envie."
L'épisode récent du Carlton, celui de trop à coup sûr, reste aussi en travers de la gorge de certains :
"Ce qui est sidérant, c'est que c'était très compliqué d'aller voir Dominique au FMI. Et là, on apprend qu'il y avait des flics et des filles qui venaient lui rendre visite."
Autre point, l'image du séducteur et d'homme à femmes qui collait déjà à la peau du socialiste, "renforcé" par ces trois affaires successives, a accentué parfois un sentiment de rejet chez la gent féminine de son propre bord :
"D'un Casanova, il est passé à un érotomane, puis d'un coup à un pornographe" ;
"C'est simple, c'est le dégoût", s'émeuvent ainsi deux anciennes collaboratrices.
Enfin, même au sein de son propre foyer, des signes d'abandon commencent à sérieusement se faire ressentir. Ses filles auraient, au moment de l'éclatement de l'affaire du Sofitel, pris d'emblée le parti d'Anne Sinclair, qui a du ensuite "rentrer en France (et) affronter le regard des gens", constate amèrement Vanessa Strauss-Kahn dans le livre Anne Sinclair, femme de tête, femme de cœur, sorti ce moi-ci.
Une Anne Sinclair qui apparaît de plus en plus seule, notamment en couverture de Gala il y a une semaine, et pour qui l'affaire du Carlton pourrait bien être celle de trop.
http://www.lepost.fr/article/2011/10/30/2626010_dsk-maintenant-c-est-je-suis-un-homme-lache.html
Nous avions observés assez circonspect, les regards portés sur ce personnage à travers les affaires de sexe. Nous avions eu l'impression que l'opinion collective n'avait pas encore dit son dernier mot. Certains le voyait encore comme ministre ou argentier probable des deux candidats à la présidence. Il a été difficile de ne pas s'imaginer ce que serait de la vie de ce Monsieur s'il était de nationalité américaine ou il aurait déjà bénéficié d'une étiquette de délinquant sexuel. Avec cet article nous comprenons un peu mieux les choses ...
30/10/2011 à 15h31
Noir Désir chantait "je suis, un homme pressééééé". Dominique Strauss-Kahn pourrait lui maintenant chanter "je suis, un homme lâchééééé"...
(Montage Le Post)
Dans son édition à paraître lundi, Le Monde livre un papier édifiant sur une "Strauss-kahnie entre rage et amertume".
Si (presque) tout le camp socialiste a fait bloc derrière lui lors du dévastateur épisode Sofitel/Diallo, DSK apparaît comme un homme bien seul aujourd'hui. Même sa garde rapprochée lui tourne maintenant le dos.
Les propos qu'elle tient sur on ex-protégé révèlent un malaise qui n'a fait que croître après l'éprouvante succession Diallo/Banon/Carlton :
Marisol Tourraine, députée de l'Indre et Loire : "Heureusement qu'il n'a pas été élu. (...) Il ne pouvait pas être président. Maintenant, je ne veux plus en entendre parler. C'est derrière moi."
Jean-François Cambadélis, l'un de ses plus fidèles lieutenants, désormais rallié à Hollande : "Tout cela a fini par occasionner une névrose et un personnage clivé. A un moment donné, le disque dur a fondu. (...) Aujourd'hui, je ne veux ni l'accabler, ni l'excuser."
Sandrine Mazetier, députée de Paris : "C'est plus que de la déception, c'est de la colère. (...) On trouve inimaginable de n'avoir rien su, rien vu. C'est comme dans les dénis de grossesse, où l'entourage immédiat ne voit rien non plus. C'est vertigineux."
Plus forts sont les témoignages recueillis sous couvert d'anonymat par Le Monde, toujours parmi les désormais ex-proches de Strauss-Kahn :
"Je suis très en colère. On a été trompés. Il nous a trompés. Je ne veux plus jamais entendre parler de ce mec." Ou encore : "Après le Sofitel, on l'appelait. Là, c'est fini. On ne lui téléphone plus. Plus envie."
L'épisode récent du Carlton, celui de trop à coup sûr, reste aussi en travers de la gorge de certains :
"Ce qui est sidérant, c'est que c'était très compliqué d'aller voir Dominique au FMI. Et là, on apprend qu'il y avait des flics et des filles qui venaient lui rendre visite."
Autre point, l'image du séducteur et d'homme à femmes qui collait déjà à la peau du socialiste, "renforcé" par ces trois affaires successives, a accentué parfois un sentiment de rejet chez la gent féminine de son propre bord :
"D'un Casanova, il est passé à un érotomane, puis d'un coup à un pornographe" ;
"C'est simple, c'est le dégoût", s'émeuvent ainsi deux anciennes collaboratrices.
Enfin, même au sein de son propre foyer, des signes d'abandon commencent à sérieusement se faire ressentir. Ses filles auraient, au moment de l'éclatement de l'affaire du Sofitel, pris d'emblée le parti d'Anne Sinclair, qui a du ensuite "rentrer en France (et) affronter le regard des gens", constate amèrement Vanessa Strauss-Kahn dans le livre Anne Sinclair, femme de tête, femme de cœur, sorti ce moi-ci.
Une Anne Sinclair qui apparaît de plus en plus seule, notamment en couverture de Gala il y a une semaine, et pour qui l'affaire du Carlton pourrait bien être celle de trop.
http://www.lepost.fr/article/2011/10/30/2626010_dsk-maintenant-c-est-je-suis-un-homme-lache.html
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