Agenzia Fides , le 24 octobre 2011 Port-au-Prince (Agence Fides) – Un an après le déclenchement de l’épidémie de choléra à Haïti, la population est encore menacée par la maladie mortelle. Depuis la découverte des premiers cas, en octobre 2010, plus de 450.000 haïtiens ont été atteints et plus de 6.500 sont décédés selon les données du Ministère de la Santé local.
La saison des pluies facilite la diffusion de la maladie. Selon l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF), les services sanitaires et les mesures visant à prévenir la diffusion sont encore inadaptés. « Les malades de choléra continuent à mourir de déshydratation dans les zones reculées du pays seulement parce qu’il n’existe pas de points pour la réhydratation orale, de centres pour le traitement ou à cause du manque de personnel sanitaire formé de manière adaptée et d’assistants aux communautés » : c’est ce que l’on peut lire dans une note de Romain Gitenet, chef de la mission de MSF à Haïti, reçue par l’Agence Fides. Il est urgent d’améliorer les soins médicaux, de fournir un accès à l’eau propre et d’assurer une hygiène adéquate. L’eau potable et l’hygiène sont essentielles pour bloquer la diffusion de la maladie.
Bien que la communauté internationale ait fourni une aide financière substantielle pour assister Haïti, des milliers de personnes continuent à tomber malades chaque semaine et un certain nombre d’entre elles meurt encore.
Malheureusement, alors que de nombreuses organisations internationales abandonnent la lutte contre le choléra, on estime que la maladie sera encore présente à Haïti pendant plusieurs années. Le choléra peut tuer rapidement mais il est facile à soigner au travers de soins et de services sanitaires adaptés et facile à prévenir, au travers de l’accès à des sources d’eau propre, du lavage régulier des mains et de la conservation adéquate de la nourriture.
Malheureusement, la majeure partie des haïtiens vivent dans des zones rurales et dans des bidonvilles privés d’accès à l’eau potable ou de structures hygiéniques adaptées. Depuis le début de l’épidémie en octobre 2010, MSF a soigné plus de 160.000 malades contaminés par cette maladie. A la fin d’août, elle en a soigné 281 à Port-au-Prince et à la fin du mois de septembre, les cas sont devenus 840 par semaine. Actuellement, l’organisation est engagée dans les quartiers de Martissant, Carrefour, Delmas, Cité Soleil e Drouillard de la capitale outre que dans les départements de l’ouest, du nord et de l’Artibonite. (AP) (Agence Fides 24/10/2011)
http://www.chretiente.info/201110242209/haiti-le-cholera-continue-a-faire-des-victimes-parmi-les-haitiens-6-500-personnes-contaminees-mortes-en-un-an/
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 25 octobre 2011
Parrains pour petits Haïtiens
Par Philippe Delvallée Publié le 25 octobre 2011 à 04h00
Le Dr Adam Matthieu, médecin béarnais membre de l'association, lors de l'un de ses séjours en Haïti. © DR«Nos petits d'Haïti», dont le siège est à Lescar, rassemble des bonnes volontés pour venir en aide aux enfants d'un des pays les plus pauvres du monde.
Pour Valérie Brès, la présidente, l'idée de créer une association dédiée aux enfants d'Haïti résulte d'un cheminement naturel. « En mai 2002, je me suis rendue sur place pour adopter une petite fille, Marie-Linda, aujourd'hui âgée de 13 ans. J'y suis restée durant tout le mois de juin dans une pension de famille et j'ai pu voir des gamins travailler en domesticité ».
Le choc visuel passé, ce fut le temps d'un début de réflexion qui ne trouva son aboutissement qu'en 2006. « Au mois de juillet de cette même année je suis retournée en Haïti pour adopter une seconde petite fille, Lili-Anne, aujourd'hui âgée de 8 ans. À mon retour en France, j'ai décidé de m'impliquer totalement dans la cause de ces enfants ».
C'est ainsi qu'est née l'association « Nos petits d'Haïti » à Lescar en 2009. « Cette association n'est en aucun cas une oeuvre ni un soutien pour l'adoption d'enfants dans ce pays », s'empresse de préciser la responsable. À l'origine, les protégés de Valérie ne sont pas des orphelins mais sont plutôt fragilisés par leurs conditions de vie particulièrement précaires. Tous les membres de « Nos petits d'Haïti » sont des adoptants et ont sympathisé, dans un premier temps, via les réseaux sociaux avant de se rencontrer et de grouper leurs efforts. « Nous ne nous retrouvions pas dans les autres associations ».
Les priorités de l'association ont été clairement définies. « Nous avons fait le choix d'engager des actions pour que les soins essentiels aux tout-petits et l'école pour les plus grands ne soient plus un luxe mais un projet de vie, insiste Valérie Brès.
En ce sens, le parrainage scolaire occupe une part majeure au sein de nos activités ». Ainsi, d'octobre 2009 à juin 2010, 12 enfants de la crèche Maison d'Espoir ont pu bénéficier du travail en amont de l'équipe française et ce malgré la terrible catastrophe qui a touché le pays. « L'année suivante les parrainages ont bénéficié à 18 enfants de la crèche et à leurs nounous mais, de surcroît, à quatre jeunes étudiant chez les pères de Fontamara ».
Pour la nouvelle rentrée, le nombre a encore augmenté puisqu'il est passé à 27. Cette évolution est rendue possible par un travail en canal direct. « Nous sommes en contact régulier avec les gens en place, in situ, dans les orphelinats. Nous signons des conventions avec les associations ou les différentes oeuvres. En retour, nous demandons livrets scolaires, factures et photos ». On l'aura compris, chez « Nos petits d'Haïti » ce n'est pas donner pour donner mais envoyer pour faire progresser les choses.
En ce sens, l'action entamée depuis 3 ans va beaucoup plus loin. « Nous essayons d'être au plus près des besoins, dans la cohérence avec le quotidien de la population ». Pour exemple, avec l'aide de la Fondation Total, le 23 avril 2010, ce sont 50 kg de spiruline, algue nutritive gorgée de fer et de magnésium, qui sont arrivés en Haïti.
L'envoi de containers constitue le 2e axe majeur de l'association. « Après un 1er de 250 m3 de vêtements, médicaments, fournitures scolaires et jouets (décembre 2009), nous en avons fait parvenir un 2e en juin 2010, dans lequel on pouvait trouver 2 tonnes de différents laits et 100 boîtes de céréales lactiques ». Le dernier container en date (décembre 2010) a permis d'approvisionner les différents organismes en fournitures scolaires mais, aussi, en congélateur, machine à coudre, matériel de reconstruction et conserves ou nourriture sèche.
Contact : 06 15 11 00 38 (Valérie Brès).
===> Tout reste à faire en Haïti
En Haïti, et surtout après le séisme de 2010, tout reste à faire et notamment pallier aux carences alimentaires des enfants. Les produits de base sont importés et coûtent très cher. Pour exemple, le kilo de riz a vu son prix tripler en un an. La situation est telle que les tout-petits arrivent généralement à la crèche sous-alimentés et parfois malades.
Aquatable pour désinfecter l'eau, pommades dermiques, graines bio font partie de la liste des produits expédiés. Des envois qui sont rendus possibles par la vente d'artisanat haïtien (toiles, décorations, sculptures en pierre, travail sur bois) au cours de diverses opérations (rencontres solidaires, marché de Noël) ou sur le site de l'association. Site : Nospetitsdhaiti.org
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/10/25/parrains-pour-petits-haitiens,216323.php
Le Dr Adam Matthieu, médecin béarnais membre de l'association, lors de l'un de ses séjours en Haïti. © DR«Nos petits d'Haïti», dont le siège est à Lescar, rassemble des bonnes volontés pour venir en aide aux enfants d'un des pays les plus pauvres du monde.
Pour Valérie Brès, la présidente, l'idée de créer une association dédiée aux enfants d'Haïti résulte d'un cheminement naturel. « En mai 2002, je me suis rendue sur place pour adopter une petite fille, Marie-Linda, aujourd'hui âgée de 13 ans. J'y suis restée durant tout le mois de juin dans une pension de famille et j'ai pu voir des gamins travailler en domesticité ».
Le choc visuel passé, ce fut le temps d'un début de réflexion qui ne trouva son aboutissement qu'en 2006. « Au mois de juillet de cette même année je suis retournée en Haïti pour adopter une seconde petite fille, Lili-Anne, aujourd'hui âgée de 8 ans. À mon retour en France, j'ai décidé de m'impliquer totalement dans la cause de ces enfants ».
C'est ainsi qu'est née l'association « Nos petits d'Haïti » à Lescar en 2009. « Cette association n'est en aucun cas une oeuvre ni un soutien pour l'adoption d'enfants dans ce pays », s'empresse de préciser la responsable. À l'origine, les protégés de Valérie ne sont pas des orphelins mais sont plutôt fragilisés par leurs conditions de vie particulièrement précaires. Tous les membres de « Nos petits d'Haïti » sont des adoptants et ont sympathisé, dans un premier temps, via les réseaux sociaux avant de se rencontrer et de grouper leurs efforts. « Nous ne nous retrouvions pas dans les autres associations ».
Les priorités de l'association ont été clairement définies. « Nous avons fait le choix d'engager des actions pour que les soins essentiels aux tout-petits et l'école pour les plus grands ne soient plus un luxe mais un projet de vie, insiste Valérie Brès.
En ce sens, le parrainage scolaire occupe une part majeure au sein de nos activités ». Ainsi, d'octobre 2009 à juin 2010, 12 enfants de la crèche Maison d'Espoir ont pu bénéficier du travail en amont de l'équipe française et ce malgré la terrible catastrophe qui a touché le pays. « L'année suivante les parrainages ont bénéficié à 18 enfants de la crèche et à leurs nounous mais, de surcroît, à quatre jeunes étudiant chez les pères de Fontamara ».
Pour la nouvelle rentrée, le nombre a encore augmenté puisqu'il est passé à 27. Cette évolution est rendue possible par un travail en canal direct. « Nous sommes en contact régulier avec les gens en place, in situ, dans les orphelinats. Nous signons des conventions avec les associations ou les différentes oeuvres. En retour, nous demandons livrets scolaires, factures et photos ». On l'aura compris, chez « Nos petits d'Haïti » ce n'est pas donner pour donner mais envoyer pour faire progresser les choses.
En ce sens, l'action entamée depuis 3 ans va beaucoup plus loin. « Nous essayons d'être au plus près des besoins, dans la cohérence avec le quotidien de la population ». Pour exemple, avec l'aide de la Fondation Total, le 23 avril 2010, ce sont 50 kg de spiruline, algue nutritive gorgée de fer et de magnésium, qui sont arrivés en Haïti.
L'envoi de containers constitue le 2e axe majeur de l'association. « Après un 1er de 250 m3 de vêtements, médicaments, fournitures scolaires et jouets (décembre 2009), nous en avons fait parvenir un 2e en juin 2010, dans lequel on pouvait trouver 2 tonnes de différents laits et 100 boîtes de céréales lactiques ». Le dernier container en date (décembre 2010) a permis d'approvisionner les différents organismes en fournitures scolaires mais, aussi, en congélateur, machine à coudre, matériel de reconstruction et conserves ou nourriture sèche.
Contact : 06 15 11 00 38 (Valérie Brès).
===> Tout reste à faire en Haïti
En Haïti, et surtout après le séisme de 2010, tout reste à faire et notamment pallier aux carences alimentaires des enfants. Les produits de base sont importés et coûtent très cher. Pour exemple, le kilo de riz a vu son prix tripler en un an. La situation est telle que les tout-petits arrivent généralement à la crèche sous-alimentés et parfois malades.
Aquatable pour désinfecter l'eau, pommades dermiques, graines bio font partie de la liste des produits expédiés. Des envois qui sont rendus possibles par la vente d'artisanat haïtien (toiles, décorations, sculptures en pierre, travail sur bois) au cours de diverses opérations (rencontres solidaires, marché de Noël) ou sur le site de l'association. Site : Nospetitsdhaiti.org
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/10/25/parrains-pour-petits-haitiens,216323.php
Dépister le burnout
Publié le 25 octobre 2011
Marie-Claude Malboeuf, La Presse
On peut désormais voir venir l'épuisement professionnel en réalisant un simple bilan sanguin. Et on pourra bientôt analyser des mèches de cheveux pour vérifier si un travailleur est en burnout. Mais encore faudrait-il que le réseau de la santé cesse d'ignorer les récentes découvertes...
C'était en juin, au début des vacances d'été. Quand le médecin d'André lui a demandé s'il s'alimentait bien, l'enseignant de mathématiques s'est mis à sangloter. Comme ça, sans raison apparente. Parce que gérer ses classes avalait toute son énergie. Parce que son médecin griffonnait sans prendre une minute pour le regarder.
Malgré ses sanglots, celle-ci l'a laissé partir. Sept mois plus tard, André (qui nous a demandé de changer son nom) était de retour. En dépression majeure. «Ça faisait une dizaine d'années qu'elle me suivait. Elle voyait mon caquet baisser, mais il a fallu que j'en arrive là pour qu'il se passe quelque chose. De fil en aiguille, j'ai passé deux ans arrêté», précise le Montréalais.
Des travailleurs québécois qui s'enfoncent tranquillement jusqu'à ce qu'il soit trop tard, on en compte des milliers d'autres, tous les ans.
Une souffrance inutile aux yeux des chercheurs sur le stress, convaincus que les épidémies de burnout et de maladies chroniques pourraient être jugulées si, entre autres choses, les médecins utilisaient les nouveaux outils de dépistage à leur disposition. Car le stress ne se mesure plus seulement de façon psychologique, avec des questionnaires, mais aussi de façon biologique. Et les nouveaux tests sont capables d'évaluer l'ampleur des dégâts avant même que les symptômes n'apparaissent.
«C'est facile, cela s'appuie sur des années de recherche et ça ne coûte presque rien. Les gens devraient talonner leur médecin de famille pour que ça fasse partie de leur bilan annuel», estime Sonia Lupien, directrice scientifique du Centre de recherche Fernand-Séguin de l'hôpital Louis-H. Lafontaine et directrice du Centre d'études sur le stress humain.
Le corps comme champ de bataille
Chose certaine, tout ne se passe pas dans la tête des gens dépassés. Leur corps entier se transforme peu à peu en véritable champ de bataille. Car le travail, les conflits, les bouchons de circulation, les nouvelles technologies ou le manque de sommeil nous font réagir comme on le faisait jadis lorsque notre vie était menacée: en sécrétant du cortisol, une hormone qui fouette notre organisme (tout en mettant certaines fonctions en veilleuse) pour nous aider à combattre ou à fuir.
Le problème, c'est qu'à force de s'activer puis de rétablir l'équilibre comme un yo-yo, le corps s'use et ne parvient plus à adapter sa production d'hormones. Dans certains cas, il se coince en état d'alerte et sécrète trop de cortisol. Dans d'autres, comme un circuit surchargé, il tombe en panne et n'en sécrète presque plus.
Or, quand ce mécanisme se détraque, cela amène les autres systèmes (digestif, cardiaque, immunitaire, endocrinien) à se dérégler par ricochet. Par exemple, le taux de cholestérol augmente, car le corps en a besoin pour produire du cortisol. Du gras tend à s'amasser autour de l'abdomen, pour pouvoir être rapidement transformé en énergie. Le taux de sucre, la tension artérielle et l'inflammation augmentent aussi.
Encore aujourd'hui, la grande majorité des médecins s'intéressent seulement aux résultats sanguins anormaux, déplore Sonia Lupien. Le dérèglement dû au stress chronique est pourtant repérable bien avant d'en arriver là, dit-elle. Il est même mesurable grâce à un indice baptisé «poids allostatique» (parfois appelé «dérèglement physiologique cumulatif»), qui tient compte d'une quinzaine de biomarqueurs clés. Chez un patient donné, plus ces marqueurs sont nombreux à se rapprocher de l'anormalité (même sans l'atteindre), plus le poids allostatique est élevé. Et plus il est urgent de réagir avant que le déséquilibre s'accentue et nécessite la prise d'un cocktail de médicaments.
Dès 1993, le chercheur en neuroendocrinologie américain Bruce McEwen a démontré qu'un poids allostatique élevé menait, entre autres choses, au diabète, à l'hypertension, aux troubles cardiovasculaires et à la dépression.
«Grâce à nos recherches, nous savons maintenant qu'il est aussi associé à des symptômes d'épuisement professionnel», précise Sonia Lupien.
Se faire tester
Aux États-Unis, l'entreprise Allostatix commercialise une variante du test proposé par les chercheurs. «On détermine avec une efficacité de 87% la trajectoire de santé des gens, c'est-à-dire, les désordres physiques et mentaux qui pourraient apparaître dans les cinq prochaines années. C'est un signal d'alarme très sérieux», expose le fondateur et président d'Allostatix, Gordon Horwitz, qui souffre lui-même de fatigue chronique.
«On veut que les gens se servent de nos analyses pour constater et régler le problème», dit-il.
À Toronto, le laboratoire Accu-Metrics/Viaguard offre sur son site web un autre test révolutionnaire: une analyse de cheveux. Puisque le cortisol s'y accumule jour après jour, cela permet de mesurer le stress total auquel on a été exposé au cours des derniers mois. Plus la mèche est longue, plus on peut remonter loin dans le temps, quoique avec de moins en moins de précision. «C'est un test très populaire. Nous avons déjà fait passer ce test à des centaines de personnes vivant à l'extérieur du Canada», affirme le président du labo, Harvey Tenenbaum.
L'an dernier, le pharmacologue et toxicologue Gideon Koren, de l'Université Western Ontario, a démontré que les mèches prélevées sur 56 patients admis à l'hôpital à la suite d'une crise cardiaque contenaient plus d'hormone de stress que celles prélevées sur 56 autres patients. La quantité de cortisol accumulée au cours des trois derniers mois s'est même avérée être le meilleur outil de dépistage de l'infarctus - devant tous les facteurs de risque comme la cigarette et l'hypertension.
Emballé par cette découverte, le Dr Koren mène 25 recherches similaires, dont plusieurs vérifieront le lien entre le cortisol emmagasiné dans la chevelure et l'épuisement professionnel - que certains appellent justement l'infarctus de l'âme.
«Il faut normaliser ce test avant de l'administrer au grand public. Une douzaine de laboratoires de recherche s'y emploient partout dans le monde. On s'approche du but», estime le chercheur, qui est aussi pédiatre au Sick Kids Hospital de Toronto.
À ses yeux, l'offre des laboratoires privés reste donc un peu prématurée - ce qui explique que Santé Canada empêche pour l'instant Viaguard d'offrir son test aux Canadiens.
Dépression ou épuisement?
À Montréal, l'équipe de Sonia Lupien vient d'obtenir des fonds pour entrer dans la danse et faire ses propres analyses de cheveux. L'an dernier, elle a déjà démontré que mesurer le cortisol présent dans la salive des gens pourrait aider les médecins à mieux les soigner.
«Les gens ayant des symptômes de dépression en sécrètent trop, alors que les travailleurs au bord de l'épuisement n'en sécrètent pas assez», résume l'auteur principal de l'étude, Robert-Paul Juster, doctorant en neurologie et neurochirurgie à l'Université McGill. Autrement dit, prescrire des antidépresseurs en cas de burnout - comme on le fait souvent - pourrait aggraver le problème, car ce genre de médicament baisse davantage le niveau de cortisol.
L'étude sera maintenant répliquée auprès de centaines d'employés de l'hôpital Louis-H. Lafontaine. «Mais nous ne faisons pas passer de tests de salive au public, et il est peu probable que les médecins le fassent, parce que c'est exigeant», prévient Sonia Lupien.
Dans la salive, le cortisol fluctue en effet d'heure en heure. Pour que les résultats soient révélateurs, il faut donc prélever cinq échantillons par jour (sans avoir bu, mangé ou fumé avant), pendant trois jours.
Avec l'aide de la société d'assurances Standard Life, le chercheur Alain Marchand espère créer un outil plus commode. Professeur à l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal, il mesure le niveau de détresse de 3000 travailleurs au moyen d'un questionnaire et quantifie en parallèle leur niveau de cortisol.
«On veut découvrir le point de césure, savoir à partir de quel niveau, sur l'échelle de détresse, le taux d'hormone devient élevé et doit nous amener à intervenir, explique-t-il. Nous avons besoin de normes moins floues, et le corps ne ment pas.»
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201110/24/01-4460674-depister-le-burnout.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B12_en-manchette_254_section_POS1
Marie-Claude Malboeuf, La Presse
On peut désormais voir venir l'épuisement professionnel en réalisant un simple bilan sanguin. Et on pourra bientôt analyser des mèches de cheveux pour vérifier si un travailleur est en burnout. Mais encore faudrait-il que le réseau de la santé cesse d'ignorer les récentes découvertes...
C'était en juin, au début des vacances d'été. Quand le médecin d'André lui a demandé s'il s'alimentait bien, l'enseignant de mathématiques s'est mis à sangloter. Comme ça, sans raison apparente. Parce que gérer ses classes avalait toute son énergie. Parce que son médecin griffonnait sans prendre une minute pour le regarder.
Malgré ses sanglots, celle-ci l'a laissé partir. Sept mois plus tard, André (qui nous a demandé de changer son nom) était de retour. En dépression majeure. «Ça faisait une dizaine d'années qu'elle me suivait. Elle voyait mon caquet baisser, mais il a fallu que j'en arrive là pour qu'il se passe quelque chose. De fil en aiguille, j'ai passé deux ans arrêté», précise le Montréalais.
Des travailleurs québécois qui s'enfoncent tranquillement jusqu'à ce qu'il soit trop tard, on en compte des milliers d'autres, tous les ans.
Une souffrance inutile aux yeux des chercheurs sur le stress, convaincus que les épidémies de burnout et de maladies chroniques pourraient être jugulées si, entre autres choses, les médecins utilisaient les nouveaux outils de dépistage à leur disposition. Car le stress ne se mesure plus seulement de façon psychologique, avec des questionnaires, mais aussi de façon biologique. Et les nouveaux tests sont capables d'évaluer l'ampleur des dégâts avant même que les symptômes n'apparaissent.
«C'est facile, cela s'appuie sur des années de recherche et ça ne coûte presque rien. Les gens devraient talonner leur médecin de famille pour que ça fasse partie de leur bilan annuel», estime Sonia Lupien, directrice scientifique du Centre de recherche Fernand-Séguin de l'hôpital Louis-H. Lafontaine et directrice du Centre d'études sur le stress humain.
Le corps comme champ de bataille
Chose certaine, tout ne se passe pas dans la tête des gens dépassés. Leur corps entier se transforme peu à peu en véritable champ de bataille. Car le travail, les conflits, les bouchons de circulation, les nouvelles technologies ou le manque de sommeil nous font réagir comme on le faisait jadis lorsque notre vie était menacée: en sécrétant du cortisol, une hormone qui fouette notre organisme (tout en mettant certaines fonctions en veilleuse) pour nous aider à combattre ou à fuir.
Le problème, c'est qu'à force de s'activer puis de rétablir l'équilibre comme un yo-yo, le corps s'use et ne parvient plus à adapter sa production d'hormones. Dans certains cas, il se coince en état d'alerte et sécrète trop de cortisol. Dans d'autres, comme un circuit surchargé, il tombe en panne et n'en sécrète presque plus.
Or, quand ce mécanisme se détraque, cela amène les autres systèmes (digestif, cardiaque, immunitaire, endocrinien) à se dérégler par ricochet. Par exemple, le taux de cholestérol augmente, car le corps en a besoin pour produire du cortisol. Du gras tend à s'amasser autour de l'abdomen, pour pouvoir être rapidement transformé en énergie. Le taux de sucre, la tension artérielle et l'inflammation augmentent aussi.
Encore aujourd'hui, la grande majorité des médecins s'intéressent seulement aux résultats sanguins anormaux, déplore Sonia Lupien. Le dérèglement dû au stress chronique est pourtant repérable bien avant d'en arriver là, dit-elle. Il est même mesurable grâce à un indice baptisé «poids allostatique» (parfois appelé «dérèglement physiologique cumulatif»), qui tient compte d'une quinzaine de biomarqueurs clés. Chez un patient donné, plus ces marqueurs sont nombreux à se rapprocher de l'anormalité (même sans l'atteindre), plus le poids allostatique est élevé. Et plus il est urgent de réagir avant que le déséquilibre s'accentue et nécessite la prise d'un cocktail de médicaments.
Dès 1993, le chercheur en neuroendocrinologie américain Bruce McEwen a démontré qu'un poids allostatique élevé menait, entre autres choses, au diabète, à l'hypertension, aux troubles cardiovasculaires et à la dépression.
«Grâce à nos recherches, nous savons maintenant qu'il est aussi associé à des symptômes d'épuisement professionnel», précise Sonia Lupien.
Se faire tester
Aux États-Unis, l'entreprise Allostatix commercialise une variante du test proposé par les chercheurs. «On détermine avec une efficacité de 87% la trajectoire de santé des gens, c'est-à-dire, les désordres physiques et mentaux qui pourraient apparaître dans les cinq prochaines années. C'est un signal d'alarme très sérieux», expose le fondateur et président d'Allostatix, Gordon Horwitz, qui souffre lui-même de fatigue chronique.
«On veut que les gens se servent de nos analyses pour constater et régler le problème», dit-il.
À Toronto, le laboratoire Accu-Metrics/Viaguard offre sur son site web un autre test révolutionnaire: une analyse de cheveux. Puisque le cortisol s'y accumule jour après jour, cela permet de mesurer le stress total auquel on a été exposé au cours des derniers mois. Plus la mèche est longue, plus on peut remonter loin dans le temps, quoique avec de moins en moins de précision. «C'est un test très populaire. Nous avons déjà fait passer ce test à des centaines de personnes vivant à l'extérieur du Canada», affirme le président du labo, Harvey Tenenbaum.
L'an dernier, le pharmacologue et toxicologue Gideon Koren, de l'Université Western Ontario, a démontré que les mèches prélevées sur 56 patients admis à l'hôpital à la suite d'une crise cardiaque contenaient plus d'hormone de stress que celles prélevées sur 56 autres patients. La quantité de cortisol accumulée au cours des trois derniers mois s'est même avérée être le meilleur outil de dépistage de l'infarctus - devant tous les facteurs de risque comme la cigarette et l'hypertension.
Emballé par cette découverte, le Dr Koren mène 25 recherches similaires, dont plusieurs vérifieront le lien entre le cortisol emmagasiné dans la chevelure et l'épuisement professionnel - que certains appellent justement l'infarctus de l'âme.
«Il faut normaliser ce test avant de l'administrer au grand public. Une douzaine de laboratoires de recherche s'y emploient partout dans le monde. On s'approche du but», estime le chercheur, qui est aussi pédiatre au Sick Kids Hospital de Toronto.
À ses yeux, l'offre des laboratoires privés reste donc un peu prématurée - ce qui explique que Santé Canada empêche pour l'instant Viaguard d'offrir son test aux Canadiens.
Dépression ou épuisement?
À Montréal, l'équipe de Sonia Lupien vient d'obtenir des fonds pour entrer dans la danse et faire ses propres analyses de cheveux. L'an dernier, elle a déjà démontré que mesurer le cortisol présent dans la salive des gens pourrait aider les médecins à mieux les soigner.
«Les gens ayant des symptômes de dépression en sécrètent trop, alors que les travailleurs au bord de l'épuisement n'en sécrètent pas assez», résume l'auteur principal de l'étude, Robert-Paul Juster, doctorant en neurologie et neurochirurgie à l'Université McGill. Autrement dit, prescrire des antidépresseurs en cas de burnout - comme on le fait souvent - pourrait aggraver le problème, car ce genre de médicament baisse davantage le niveau de cortisol.
L'étude sera maintenant répliquée auprès de centaines d'employés de l'hôpital Louis-H. Lafontaine. «Mais nous ne faisons pas passer de tests de salive au public, et il est peu probable que les médecins le fassent, parce que c'est exigeant», prévient Sonia Lupien.
Dans la salive, le cortisol fluctue en effet d'heure en heure. Pour que les résultats soient révélateurs, il faut donc prélever cinq échantillons par jour (sans avoir bu, mangé ou fumé avant), pendant trois jours.
Avec l'aide de la société d'assurances Standard Life, le chercheur Alain Marchand espère créer un outil plus commode. Professeur à l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal, il mesure le niveau de détresse de 3000 travailleurs au moyen d'un questionnaire et quantifie en parallèle leur niveau de cortisol.
«On veut découvrir le point de césure, savoir à partir de quel niveau, sur l'échelle de détresse, le taux d'hormone devient élevé et doit nous amener à intervenir, explique-t-il. Nous avons besoin de normes moins floues, et le corps ne ment pas.»
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201110/24/01-4460674-depister-le-burnout.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B12_en-manchette_254_section_POS1
Kadhafi enterré dans un «lieu secret»
Publié le 25 octobre 2011 à 07h23
Agence France-Presse Misrata, Libye
L'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi a été enterré dans la nuit de lundi à mardi dans un «endroit secret» au terme d'une cérémonie religieuse, a indiqué à l'AFP un membre du Conseil militaire de Misrata.
Les corps de Mouatassim Kadhafi, son fils, et de l'ex-ministre de la Défense Abou Bakr Younès Jaber, qui étaient exposés à ses côtés dans une chambre froide à Misrata depuis plusieurs jours, ont été inhumés «dans la nuit de lundi à mardi près de lui», selon la même source qui a requis l'anonymat. Cette information a été confirmée par un autre membre du Conseil militaire.
Selon des gardes postés à l'entrée d'un marché des faubourgs de Misrata (215 km à l'est de Tripoli), où les dépouilles étaient exposées, un convoi de quatre ou cinq véhicules militaires a emporté les corps tard lundi soir vers un lieu inconnu.
Trois dignitaires religieux, partisans de Mouammar Kadhafi, ont prié et procédé à une cérémonie religieuse avant l'inhumation, selon le membre du Conseil militaire.
Deux fils de l'ex-ministre de la Défense, emprisonnés mais amenés là pour l'occasion, ainsi que son père étaient présents à la levée des corps, selon la même source.
«J'ai vu le permis d'inhumer. Il indiquait que Kadhafi avait deux blessures par balles, une dans la tête, une dans la poitrine, et qu'il portait les cicatrices d'opérations chirurgicales anciennes, une à la nuque, deux à l'estomac et une à la jambe gauche», a précisé cette source.
Dès vendredi, le Conseil militaire de Misrata avait indiqué que le cadavre de l'ex-«Guide» libyen serait sans doute enterré dans un lieu secret, sur conseil du numéro 2 du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril, venu voir la dépouille sur place.
«Cette décision est destinée à éviter qu'à l'avenir, certains pro-Kadhafi viennent effectuer un pèlerinage sur sa tombe», avait précisé un membre du conseil militaire, selon qui «on va faire comme pour Adolf Hitler», le dictateur nazi dont le cadavre avait été escamoté par les Soviétiques après son suicide dans son bunker de Berlin en 1945.
Plusieurs milliers de Libyens se sont succédé depuis vendredi dans la chambre froide où était exposé le corps de Mouammar Kadhafi, disant venir pour «être sûr» que leur ancien dirigeant était bien mort.
Après 42 ans de pouvoir et huit mois de guerre civile, l'ex-dictateur avait été capturé jeudi, après des semaines de violents combats, par les combattants de Misrata à la sortie de Syrte, ville côtière située à 360 km à l'est de Tripoli.
Originaire d'un village proche de Syrte, cité notoirement pro-Kadhafi aujourd'hui détruite et quasiment déserte, il avait ensuite été tué dans des circonstances troubles peu après sa capture, certains évoquant une exécution sommaire.
Une autopsie a été réalisée sur son cadavre, mais le médecin l'ayant effectuée a indiqué ne pas pouvoir en communiquer les résultats pour le moment, attendant le feu vert des autorités de Tripoli pour s'exprimer sur le sujet.
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/libye-fin-de-lere-kadhafi/201110/25/01-4460727-kadhafi-enterre-dans-un-lieu-secret.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS3
Agence France-Presse Misrata, Libye
L'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi a été enterré dans la nuit de lundi à mardi dans un «endroit secret» au terme d'une cérémonie religieuse, a indiqué à l'AFP un membre du Conseil militaire de Misrata.
Les corps de Mouatassim Kadhafi, son fils, et de l'ex-ministre de la Défense Abou Bakr Younès Jaber, qui étaient exposés à ses côtés dans une chambre froide à Misrata depuis plusieurs jours, ont été inhumés «dans la nuit de lundi à mardi près de lui», selon la même source qui a requis l'anonymat. Cette information a été confirmée par un autre membre du Conseil militaire.
Selon des gardes postés à l'entrée d'un marché des faubourgs de Misrata (215 km à l'est de Tripoli), où les dépouilles étaient exposées, un convoi de quatre ou cinq véhicules militaires a emporté les corps tard lundi soir vers un lieu inconnu.
Trois dignitaires religieux, partisans de Mouammar Kadhafi, ont prié et procédé à une cérémonie religieuse avant l'inhumation, selon le membre du Conseil militaire.
Deux fils de l'ex-ministre de la Défense, emprisonnés mais amenés là pour l'occasion, ainsi que son père étaient présents à la levée des corps, selon la même source.
«J'ai vu le permis d'inhumer. Il indiquait que Kadhafi avait deux blessures par balles, une dans la tête, une dans la poitrine, et qu'il portait les cicatrices d'opérations chirurgicales anciennes, une à la nuque, deux à l'estomac et une à la jambe gauche», a précisé cette source.
Dès vendredi, le Conseil militaire de Misrata avait indiqué que le cadavre de l'ex-«Guide» libyen serait sans doute enterré dans un lieu secret, sur conseil du numéro 2 du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril, venu voir la dépouille sur place.
«Cette décision est destinée à éviter qu'à l'avenir, certains pro-Kadhafi viennent effectuer un pèlerinage sur sa tombe», avait précisé un membre du conseil militaire, selon qui «on va faire comme pour Adolf Hitler», le dictateur nazi dont le cadavre avait été escamoté par les Soviétiques après son suicide dans son bunker de Berlin en 1945.
Plusieurs milliers de Libyens se sont succédé depuis vendredi dans la chambre froide où était exposé le corps de Mouammar Kadhafi, disant venir pour «être sûr» que leur ancien dirigeant était bien mort.
Après 42 ans de pouvoir et huit mois de guerre civile, l'ex-dictateur avait été capturé jeudi, après des semaines de violents combats, par les combattants de Misrata à la sortie de Syrte, ville côtière située à 360 km à l'est de Tripoli.
Originaire d'un village proche de Syrte, cité notoirement pro-Kadhafi aujourd'hui détruite et quasiment déserte, il avait ensuite été tué dans des circonstances troubles peu après sa capture, certains évoquant une exécution sommaire.
Une autopsie a été réalisée sur son cadavre, mais le médecin l'ayant effectuée a indiqué ne pas pouvoir en communiquer les résultats pour le moment, attendant le feu vert des autorités de Tripoli pour s'exprimer sur le sujet.
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/libye-fin-de-lere-kadhafi/201110/25/01-4460727-kadhafi-enterre-dans-un-lieu-secret.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS3
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