Google

mardi 4 septembre 2007

BOUKMAN EKSPERYANS ET LA MUSIQUE RACINE

« Nos biens nationaux doivent être sauvegardés »
Voulant apporter des précisions au sujet de l'historique du Mouvement Racine, Théodore Beaubrun Junior reconnaît le rôle joué par Zao parmi les pionniers de cette musique de notre culture profonde. Il est allé un peu plus loin sur le Jazz, sur la culture populaire, sur le Rap Kreyòl, sur le compas et sur la conjoncture politique.

Le Nouvelliste : Il y a des années déjà que le groupe Boukman Eksperyans fait parler de lui dans l'histoire culturelle et musicale du pays. Faites-nous un portrait historique de ce groupe qui porte le nom d'une figure connue de la révolte saint-dominguoise contre l'esclavage ?
Théodore Beaubrun Junior : Boukman Eksperyans est fondé en 1978. Nous avons eu notre première répétition avec Fanfan Alexis qui fut notre premier guitariste, Chico Boyer un grand bassiste qui va plus tard former le groupe Ca. Foula va être mis sur pied quelque temps après. Manzè et moi avons fondé Boukman Eksperyans, précisément le 5 août 1978. Nous avons commencé par assumer notre authenticité culturelle en intégrant trois tambours vaudou dans le groupe. Le Keyboard est venu plus tard, en 1982. Ma femme et moi sommes partis vivre à Ouanaminthe. On y a fait une belle expérience communautaire. Samba Zao est aussi venu à Ouanaminthe, de même que Fanfan Alexis. Manzè est originaire de Ouanaminthe. On était allé se ressourcer. Contrairement à ce qui a été souligné dans l'article au sujet de Vodoula, c'est de là, à Ouanaminthe, non à Carrefour-Feuilles, que nous nous sommes inspirés pour écrire la musique « Nou pap sa blye ».
L.N : Une opinion laisse croire que c'est à Carrefour-Feuilles avec Samba Zao que le Mouvement Racine a pris naissance.

T.B.J : Samba Yo est formé bien après, en 1981. Zao était aussi à Ouanaminthe. Il peut témoigner de cette expérience. On peut citer aussi Ralph Lafontant comme un des pionniers de la musique Racine. J'apprécie beaucoup Zao. Au début, il n'était pas totalement dans le mouvement racine. Nous avions voulu éclaircir ce point pour les étudiants de l'Enarts. Mais, notre ami Zao n'était pas venu à cette rencontre. Je me rappelle avoir un groupe de danse nommé Fireman avec Hérold Nau, Jean Claude Dunac, Sandra Cadet qui était partie avec Claude François. Elle est devenue mannequin en France. Zao travaillait effectivement à Carrefour-Feuilles avec Aboudja dans un mouvement culturel qui faisait du tambour un instrument authentique et principal. Dernst Emile est le premier guitariste du Mouvement Racine. La première répétition du groupe Foula s'est réalisée en ma présence. Chico Boyer avait laissé Boukman pour former le groupe Foula en 1981. Après Boukman, il y a eu Picoranaya, le groupe Ca, le groupe Foula, Samba Yo entre 1981 et 1982. Eddy François, en 1981, faisait aussi l'expérience de l'authenticité à Carrefour-Feuilles avec Samba Zao.

L.N : Comment cette expérience de l'authenticité a-t-elle pris corps ? Parlez-nous de ses origines et de son évolution.
T.B.J : En 1978, il n'y avait pas beaucoup de groupe Racine. Je me rappelle qu'en décembre 1978, Boukman Eksperyans a joué à Radio Métropole. C'est en 1979 que j'ajoute les trois tambours. Mon petit frère Daniel nous a rejoint. Chico va former le groupe Ca. Picoranaya est fondé après Boukman. Zao est venu avec son style en laissant Ouanaminthe à la fin de 1981. Eddy François était aussi à cette communauté musicale à la recherche de l'authenticité. A cette époque, nous avons gagné un prix d'un concours dans le Nord-Est avec le chanteur Jacques Sauveur Jean. Chico Boyer qui aimait beaucoup le jazz faisait des expériences avec Tido, l'actuel mari de Sò Anne.

L.N : Après les recherches en ethnographie musicale, quand est-elle venue, votre renommée nationale, le grand succès public ?
T.B.J : En 1990. C'est avec le carnaval « Kè m pa sote ». Mais, soulignons qu'avant, en 1989, nous avions gagné le concours de la American Airlines. En 85, déjà, nous avions sorti, avec Desmangles, le disque de la chanson « Nou pap sa blye ». En avril 88, j'ai joué avec mon père, Languichatte Débordus, au Rex Théâtre. En 89, c'est mon départ à l'étranger au Festival de Louisianne. Notre premier carnaval de 90 a eu un grand succès.Je n'enlève pas le nom de Zao parmi les fondateurs. Il est l'un des pionniers du Mouvement Racine. Chico Boyer a, lui aussi, laissé un héritage important.

Mon père savait danser le folklore
L.N : Comment peut-on expliquer votre quête d'authenticité musicale au moment où régnait le compas dans sa splendeur, avec les mini-jazz ?
T.B.J : Bien que protestant, mon père savait danser et connaissait les rythmes de folklore national. Il n'a jamais, malgré sa foi chrétienne, renié ses origines culturelles. En 1975, à New-York, je découvre Bob Marley et le reggae. Je me disais qu'un tel phénomène est possible en Haïti avec nos richesses culturelles. J'ai constaté qu'on ne voulait pas changer le compas. Je rencontre ma femme, Manzè, en 1978 et nous avons fondé Boukman.
L.N : Pouvez-vous citer, à part votre femme, les autres musiciens du début de Boukman Eksperyans ?
T.B.J : Il y a eu Fanfan Alexis dit « Joe Louis », Chico Boyer, Frantz Seney dit Tikrab, Moscoso Jules Edouard... A partir de 1980, nous avons un groupe plus stable de musiciens. Mon premier tambour a été joué par mon père ,Théodore Beaubrun, dans une musique titré joliment, comme dirait un guadeloupéen : Mizik a Manzè. Nous avons eu notre premier album en 1990. C'était aussi l'ouverture internationale. Tite Pascal, à l'époque, était sur la voie de l'authenticité de la musique racine.


L.N : Cela a dû être difficile pour Mimose, votre femme, d'intégrer cette musique populaire, authentique, nationale et paysanne.
T.B.J : Ses parents n'aimaient pas cette histoire. Elle s'activait pour la promotion du jazz, puis pour la musique vodou, c'était à ne rien comprendre ! Mais, nous étions déterminés. Mon père me comprenait mieux. Avec le théâtre, j'étais un peu stable financièrement.
L.N : Boukman Eksperyans n'arrivait pas à joindre les deux bouts.

T.B.J : Nos rentrées financières ont commencé en 1990. Avant, on jouait au Café des Arts de septembre 79 à février 80, puis de mars à mai 80 à Ollofson Hôtel, au Bas-Peu-de-Chose. On jouait aussi à Le Magritte, un club à Pétion-Ville. En avril 1990, c'est notre grande tournée internationale en Europe, aux Etats-Unis, au Canada. La compagnie qui diffusait Bob Marley a enregistré pour nous des CD.

L.N : Zao, un des pionniers, n'a pourtant pas connu le même succès que vous.
T.B.J : J'admire Zao. Je respecte son mode de vie et son humilité.« Je suis prêt à descendre encore dans les rues »

L.N. : On vous aimait comme musicien contestataire d'un ordre militaire répressif dont vous avez fait la caricature dans « Kè m pa sote ». On se demandait aussi où allait Théodore Beaubrun Junior, Lòlò, à la tète des manifestations politiques de l'année terrible : 2004.
T.B.J : Je fais de la musique pour m'exprimer. J'étais descendu dans les rues en 2004 pour accomplir un devoir citoyen. La personnalité critiquée à l'époque sait bien que nous n'avions pas agi avec haine. Tout ce que nous faisions, c'était d'exiger le respect humain. Je constatais une grande décadence sociale. Mais, je n'ai pas dit mon dernier mot dans mes descentes de rue. 2004, ce n'est pas la dernière fois ! Nos biens nationaux doivent être sauvegardés, nos richesses protégées. Quand on vend ces biens, je suis prêt encore à descendre dans les rues. La Teleco, l'APN et autres institutions publiques sont des biens nationaux. Mes prises de position publiques n'ont pas eu un effet négatif sur ma musique. Cette dernière est faite pour tous les Haïtiens.


L.N : Peut-on dire que vous êtes un ardent nationaliste ?
T.B.J : J'ai peur des ismes. Cela nous enferme dans des tiroirs. J'aime mon pays et je lutte pour qu'il aille de l'avant.
L.N : Quels sont les musiciens haïtiens que vous aimez ?
T.B.J : Cheche Velasquez à la guitare. Il joue avec Belot. J'aime le travail de Boulot Valcourt dans les trois CD de Haïtiando. J'apprécie grandement Turgot Théodat pour ses innovations entre le jazz et la musique racine. Turgot était saxophoniste du groupe Foula pendant un bon bout de temps. Pour le compas, disons sèchement qu'il n'y a aucune nouveauté. Belot fait un grand effort. Djabel fait un bon travail en France. Simbi, un jazz suédois, joue exclusivement de la musique racine haïtienne. Batey Zéro en République dominicaine est très engagé. Il faut signaler Lataye de mon frère Daniel. La musique racine a fait du chemin. Le 14 août dernier, environ 50.000 personnes nous ont accueillis sur la place du Cap-Haïtien.


L.N : Que pouvez-vous dire du Rap Kreyòl ?
T.B.J. : Je le supporte. Mais, je déplore la violence de sa philosophie. Il y a là l'influence des questions de meurtre des gangs aux Etats-Unis. Cette affaire de mouchoir rouge et de mouchoir noir doit être évitée. Il faut une intégration du Rap Kreyòl dans la tradition sociale haïtienne.

L.N : Qu'en est-il du phénomène Wiclef Jean ?
T.B.J. : On n'a jamais travaillé ensemble. Je n'ai pas une mentalité de super-star.

L.N : Quelles sont les perspectives de Boukman Eksperyans ?
T.B.J : Nous préparons un CD qui contiendra environ 17 morceaux. Pour le théâtre, je vais reprendre Languichatte Débordus en hommage à Théodore Beaubrun, mon père, au Rex Théâtre, en octobre prochain.

L.N : Quelles sont vos opinions sur le contexte politique ?
T.B.J : Le dialogue national est mal parti. Il faut penser sérieusement à la décentralisation. On ne peut liquider la Téléco. Il faut changer l'Etat en profondeur. On devra penser à une gestion administrative de proximité. Port-au-Prince est trop loin de Croix-des-Bouquets. Les paysans ont besoin de banques agricoles, de magasins communautaires, de routes, de bonnes infrastructures.
L.N. : Existe-t-il une politique culturelle en Haïti ?

T.B.J : Il n'en n'est rien. On ne peut avoir une seule école des Arts. Il faut une décentralisation culturelle.
L.N : Quel bilan pour Boukman Eksperyans ?
T.B.J : Positif. Nous avons fait de la bonne musique. Des secteurs politiques nous ont offert de l'argent. Nous avons refusé.
Propos recueillis par Pierre Clitandre

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47889&PubDate=2007-09-04

C'est honteux, mais c'est comme ça !

Commémorer le centenaire d'un écrivain, d'un homme ou d'une femme remarquable dans un pays comme Haïti où les jeunes n'ont plus de modèles s'avère important. C'est même primordial dans ce pays où les bonnes valeurs (aimer son prochain, respecter les autres, être prêt à pardonner, fidèle, honnête, digne de confiance et juste, sérieux et travailleur, compatissant) s'effritent.

Cependant, dans la République dessalinienne, on a une drôle façon d'honorer les vivants ou les morts. C'est une source d'enrichissement. Jusqu'à présent, Shakespeare est sur les lèvres des Anglais ; Hugo est toujours présent dans les coeurs des Français ; Bob Marley existe toujours pour les Jamaïcains ; Ghandi roule sur les langues des Indiens ; le président cubain Fidel Castro reste et demeure l'idole des Cubains.
Mais en Haïti, on oublie vite et facilement quelqu'un qui a marqué son époque. L'année 2007 devrait être entièrement consacrée à deux grands écrivains haïtiens : Jacques Roumain, né en 1907 et Justin Lhérisson décédé en 1907. En outre, on a catégoriquement omis le second nom. On se demande pourquoi ? Comme disait l'autre, on a raté trop d'occasions.

Nous devons organiser des banquets culturels au mois de novembre dans le dessein de rendre un hommage bien mérité à Lhérisson. Il aimait beaucoup son pays et on pouvait même le compter parmi les patriotes malades d'Haïti. Evidemment cette mauvaise réaction des autorités diminuera sans doute le souffle patriotique de la jeunesse haïtienne. En effet, on devrait organiser beaucoup plus de manifestations culturelles pour célébrer le centenaire de Roumain. Beaucoup d'élèves de rhéto n'ont pas étudié Jacques Roumain, voire la population. "Gouverneurs de la Rosée" devrait être un signe de réconciliation. Pourquoi on ne projette pas ce film sur les places publiques en août dans le dessein de rendre un dernier hommage à Roumain ? Il avait prêché l'unité à travers Manuel, le Christ haïtien. Honnêtement, on n'a rien fait de valeur pour commémorer les deux centenaires. Chaque groupe a choisi une facette de ces deux écrivains dans le dessein de tirer des profits.
Je lance dès maintenant la première pierre pour l'année 2008. Une année qui devrait être consacrée à Massillon Coicou, le fondateur du théâtre haïtien. Enfin, tout Haïtien doué doit se questionner dans la suite pour prendre une décision. Je termine par cette fameuse citation de Jacques Stephen Alexis : « Un peuple qui vient de produire ces deux grands écrivains ne peut pas mourir ».
Bibliothèque Frédéric Marcelin

Route nationale # 1,
29 carrefour Shada
Tel : 409-6626
Mégie Carlo, avocat
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47499&PubDate=2007-09-04

Le festival de films haïtiens fait place au drame des braceros

« Les enfants du sucre » et « Le chauffeur » sont les films retenus cette année respectivement pour inaugurer et clôturer la 3e édition du Festival international du film haïtien à Montréal du 19 au 23 septembre prochain, ont annoncé les organisateurs.Traduit de l'anglais The sugar babies, « Les enfants du sucre » est réalisé par la Cubano-américaine Amy Serrano qui sera présente à l'inauguration.
Ce film met en relief la réalité à laquelle sont confrontés les Haïtiens qui travaillent dans l´industrie de la canne à sucre en République dominicaine et met surtout l'accent sur les conditions de vie des enfants. La réalisatrice a reçu des menaces de mort des magnats de l´industrie du sucre, ont aussi indiqué les organisateurs du festival, qui précisent que le film a déjà suscité des réactions hostiles chez les autorités dominicaines. La soirée d'ouverture, prévue pour le 19 septembre prochain, se déroulera a la salle Mirella et Lino Saputo du centre Leonardo Da Vinci à partir de 19h. Quant au film « Le chauffeur », qui sera projeté en grande première en présence de son réalisateur Jean-Claude Bourjolly qui est aussi celui de Sonson, il clôturera le festival le 23 septembre. Très attendu et tourné entièrement en Haïti, ce long métrage se résume en une histoire d'amour impossible, de disparition et de complot, bref, un drame social. La soirée de clôture sera précédée de la cérémonie de remise de prix toujours à la salle Mirella et Lino Saputo du Centre Léonardo Da Vinci, à 20h. Les organisateurs ont aussi rappelé que la programmation officielle du 3e FIFHM sera dévoilée lors d'une conférence de presse le 11 septembre 2007 à la salle de projection ONF. HPN

Comparution de quelques bandits impliqués dans le sabotage des stations de radio

Cinq directeurs de media, membres de l’Association Nationale des Media Haïtiens (ANMH) ont été invités à prendre part en tant que témoin à un procès relatif au sabotage des installations de plusieurs stations de radio à Boutiliers le 13 janvier 2004.
La présidente de l’ANMH et directrice de radio Signal FM, Anne Marie Issa, et le directeur de radio Antilles internationales, Jacques Sampeur, présents au tribunal, mardi dernier ont dénoncé un imbroglio judiciaire autour de ce dossier qui devrait être au cabinet d’instruction.
Selon Anne Marie Issa les directeurs de media ont été appelés en tant que témoins alors qu’ils sont des plaignants et qu’ils n’avaient mis en cause aucun individu mais l’état haïtien.
Mardi dernier, une première audience a été reportée, bizarrement en raison du refus d’un des quatre accusés, incarcéré au pénitencier national, de se présenter par devant le juge. " A notre grande surprise le juge a renvoyé l’affaire tout en indiquant que l’audience aura lieu si le détenu accepte de se présenter", soutient M. Sampeur.
Les directeurs de media, présents au palais de justice, affirment avoir été l’objet de menaces de la part des partisans des 3 accusés, originaires de Grand Ravine à Martissant. " Mon avocat m’a dit qu’il se pourrait que ces individus appréhendés pour des actes de kidnapping soient également impliqués dans le sabotage des installations des stations de radio", explique Anne Marie Issa.
Les responsables de l’Association Nationale des Media Haïtiens (ANMH) dénoncent le mauvais fonctionnement de l’appareil judiciaire, précisant que le juge instructeur en charge du dossier s’était dessaisi quelques mois plus tôt.Dans le cadre de l’instruction de l’affaire, des ingénieurs et des directeurs de media avaient été auditionnés par le premier juge instructeur, révèle Anne Marie Issa qui ne comprend pas l’intervention d’un autre juge." Nous avons intenté une action en justice contre l’état haïtien qui doit protéger les biens ", soutient Mme Issa qui entend répondre aux convocations de l’appareil judiciaire.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13003

L’Ofnac enquête sur l’atterrissage forcé d’un appareil de Caribinter

Les responsables de l’Office National de l’Aviation Civile (Ofnac) ont lancé une investigation afin de déterminer les causes de l’atterrissage forcé vendredi d’un avion de la Caribinter assurant la liaison Port-au-Prince Cap- Haïtien.Les responsables de la compagnie sont dans l’attente des résultats de l’enquête qui devra préciser la nature de la panne et les circonstances exactes dans lesquelles s’est produit l’incident. " Peu après le décollage, vendredi, une difficulté a contraint le pilote à faire demi-tour", indique Jean Cyril Pressoir responsable des relations publiques de Caribinter.
L’appareil un Cesena Caravan 208 B d’une capacité de 13 places assure régulièrement la liaison entre la capitale et Cap Haïtien deuxième ville du pays.Le pilote a choisi de poser l’appareil sur un terrain vague de la commune de Croix-des-bouquets, afin de limiter au maximum les risques pour les passagers soutient M. Pressoir précisant que les 7 personnes qui se trouvaient à bord de l’appareil en sont sortis indemnes.
Interrogé sur les possibilités du pilote en cas de panne, M. Pressoir explique que le pilote a des options mais il doit faire un choix en une fraction de seconde. " Il y a eu quelque chose qui a contraint le pilote non seulement à faire demi-tour mais aussi à réaliser un atterrissage d’urgence", martèle t-il.En ce qui a trait aux garanties de sécurité, le responsable des relations publiques de la Caribinter assure que toutes les normes de sécurité sont remplies et respectées. " Les accidents, il y a toujours une chance qu’ils arrivent, l’essentiel est de tout faire pour que les conséquences soient le moins grave possible, en la circonstance l’essentiel a été préservé puisqu’il n’y a pas eu de blessés", ajoute t-il.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13002

Débat autour des prochaines élections sénatoriales

L’organisation des élections pour le renouvellement du tiers du sénat peut donner naissance à une polémique sur la mise en place du Conseil Electoral Permanent. Le président du sénat Joseph Lambert exige que les sénatoriales de la fin de l’année 2007 soient organisées par le conseil Electoral Permanent. Tout en craignant que le sénat soit privé de 11 membres en cas de report de ces joutes, M. Lambert croit qu’ il faut tout mettre en œuvre pour constituer le Conseil Electoral Permanent. " les élections locales, municipales et législatives n’ont pas été contestées, il n’y a aucune raison pour que les élections indirectes ne soient organisées dans le meilleur délai", ajoute t-il. De plus, le sénateur Lambert souhaite un consensus national sur le dossier des élections estimant que le pays ne dispose pas de ressources financières pour organiser des scrutins chaque deux ans. " Les élections coûtent 1,3 millions de dollars par siège fait –il remarquer.
En réaction le secrétaire général du Conseil Electoral Provisoire, Rosemond Pradel, affirme qu’il revient à l’exécutif de donner le feu vert pour lancer le processus des élections indirectes. " Nous espérons que le parlement et l’exécutif trouveront un accord relatif à un cadre légal pour les collectivités territoriales", explique t-il. Toutefois M. Pradel assure que le CEP s’est évertué à préparer un calendrier d’activités et un budget pour la réalisation de ces élections.
De son coté, le président de la Fusion des socio démocrates, Victor Benoît, entend faire une distinction entre l’organisation des sénatoriales et la mise sur pied d’un conseil Electoral Permanent. M. Benoît croit qu’ il est urgent de lancer le processus des élections indirectes mais souligne que les sénatoriales doivent être organisées avec ou sans un Conseil Electoral Permanent. Le chef de file de la Fusion, qui compte le plus grand nombre d’élus a l’échelle national, n’ aucune objection pour que le Cep actuel organise les prochaines joutes. Toutefois il estime que le gouvernement doit prendre toutes les dispositions en vue de favoriser la tenue des élections indirectes.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13001

La rivière, un simple spectateur

La charmante et paisible petite ville de Cavaillon a accueilli, du 31 août au 2 septembre 2007, la troisième édition du festival de la rivière. En dépit de l'absence, cette année, de plusieurs ténors de la musique haïtienne, des milliers de festivaliers se sont, le temps d'un week-end, gavés de plaisir au bord de la rivière de cavaillon.
Vendredi 31 août 2007, 7 h PM. Les rues adoquinées, propres et ordinairement paisibles de Cavaillon fourmillent de gens. Venus des 5 sections communales et des communes avoisinantes dont Aquin, Saint-Louis du Sud, Cayes voire de Port-au-Prince, tous ont convergé comme des pèlerins vers Martineau, le site où se tient la 3e édition du festival de la rivière. Monté sur un podium et bénéficiant d'une sonorisation signés Musique des Antilles de Jean Claude Verdier, un fils de Cavaillon, DJ Lambada, également originaire de la commune, a fait danser une foule compacte.

Le groupe « Love Compas » de Cavaillon a pris la relève pour passer le flambeau au groupe Racine Mapou de Azor qui a su tenir le public en haleine pendant plus de deux heures. Au milieu de cette foule, Adeline, 28 ans, teint clair et de taille moyenne, s'abandonne à la musique. Résidant à Port-au-Prince, elle a fait le déplacement pour venir fêter avec les Cavaillonnais et Cavaillonnaises. « J'habite à Port-au-Prince, j'ai assisté à la première édition. Depuis lors, cela est devenu pour moi un rendez-vous à ne pas manquer », a-t-elle confié sourire aux lèvres.
Selon Daniel Rivette, maire principal de cette attrayante commune, l'initiative a été prise par l'Association des étudiants universitaires d'Haïti (AEUCAH). « La vie des Cavaillonnais est inséparable de la rivière. Partis étudier dans les universités de Port-au-Prince et des Cayes, ces étudiants ont décidé de lancer cette activité afin de mettre en évidence cette rivière qui constitue en quelque sorte le moteur économique de la ville », a-t-il expliqué.
Cavaillon est traversée par une rivière qui porte son nom. Cette commune est réputée pour ses écrevisses et sa gelée. Grâce à des ingénieurs originaires de Cavaillon notamment Michael Berret et Jean Robert Simon, toutes les rues de la ville ont été adoquinées dans les années 95. Malheureusement, Cavaillon ne dispose pas de structures hôtelières pour accueillir des touristes. Ce que déplore Adeline. « J'ai des amis de Port-au-Prince qui aimeraient participer au festival, mais ils n'y a pas de chambres d'hôtel », s'est-elle plainte.

La rivière : absente des festivités
Samedi 1er septembre, pour des raisons économiques, l'artiste Belo annoncé la veille ne s'est pas présenté. Toutefois, une troupe de danse et des groupes musicaux de Cavaillon ont assuré le spectacle auquel ont pris part la ministre à la Condition féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF), Mme Marie Laurence Jocelyn Lassègue, et le président de la Cour de Cassation, M. Harold Elie, respectivement marraine et parrain du festival.
Le dimanche 2 septembre, le groupe Kampèch a électrisé la foule avec ses tubes. Le groupe Mass Konpa qui devait performer par la suite aux environs de 2 heures du matin n'a pas pu le faire en raison d'un incident survenu sur le podium. Ce qui a malheureusement mis fin au festival.
Adeline déplore surtout le fait que la rivière ne soit pas associée à aucune activité au cours de ce festival. « C'est la fête de la Rivière de Cavaillon. C'est bien d'avoir la prestation de groupes musicaux au bord de la rivière, mais les organisateurs auraient pu mettre sur pied des activités pour que la rivière ait une présence beaucoup plus active comme ce fut le cas lors des deux premières éditions », a-t-elle ajouté.
Idée que partage la ministre à la Condition féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF), Mme Marie Laurence Jocelyn Lassègue. « Je crois que Cavaillon à intérêt à s'inspirer du festival de la mer de la ville des Cayes, avec des concours de "bwafouye", de natation. Il faut que la rivière ait une présence beaucoup plus réelle, beaucoup plus active, il faut qu'on voie des activités sur cette rivière », a-t-elle souligné.
Elle dit souhaiter qu'une date définitive soit arrêtée pour ce festival. Elle a émis le voeu qu'il soit organisé en décembre afin qu'il ne coïncide pas avec les patronales et la saison cyclonique.
Lancé en 2005, le festival de la rivière de Cavaillon s'est taillé une place dans les festivités marquant le département du sud. Cette troisième édition a été patronnée par le ministère de la Culture, la compagnie aérienne Tortug-Air, Caribbean T-shirt et la mairie de Cavaillon.
Alain Gaillard
gtilain@yahoo.fr
Fondée en 1776, Cavaillon est située à 170 kilomètres de Port-au-Prince et à 20 kilomètres de la ville des Cayes. Avec près de 45 000 habitants, elle comprend 5 sections communales : Boileau, Martineau, Gros-Marin, Maré-Henry et Laroque. Elle compte 20 écoles secondaires dont un lycée, une cinquantaine d'écoles primaires dont 6 écoles nationales. Au niveau sanitaire, 8 centres de santé, 7 privés et un public, en piteux état.
Branchée sur le réseau électrique de la ville des Cayes, Cavaillon reçoit 6 à 8 heures de courant par jour.

Bassin Bleu, la lutte pour la survie

Bassin-Bleu, cette ville du Nord-Ouest au nom exotique, n'est plus ce qu'elle était dans un passé pas trop lointain. Cette agglomération dont la fondation remonte seulement à 1930 est en passe de disparaître après seulement 77 ans d'existence. Les Bassinbléens se battent pour sauver ce qui peut encore l'être. Mais quelles sont leurs chances quand, déjà, l'Etat a jeté l'éponge et abandonné la commune de Bassin-Bleu à son sort ?

A Bassin-Bleu, rien ne va plus. Les jeux sont déjà faits. Seuls quelques téméraires croient encore qu'ils sont capables de renverser le cours des choses et faire de leur commune le petit paradis que son nom suggère. Les responsables de la mairie, que nous avons rencontrés, n'ont pas caché que la situation est critique, pas trop loin de la catastrophe, et ce que nous avons pu constater ne fait que confirmer leurs dires.

Cette petite localité à l'aspect paisible est assez bien distribuée physiquement. Des rues assez larges et bien organisées laissent penser qu'elle a été conçue avec une certaine vision urbanistique et le choix de son emplacement indique clairement que son extension future avait été, à l'époque de sa fondation, prise en compte, car les options de développement physique de la ville sont nombreuses. L'actuelle municipalité envisage déjà de tracer de nouvelles rues et de définir les normes de construction afin d'éviter une bidonvilisation de la commune qui subit déjà les conséquences d'un inexorable exode rural.

Etat des lieux
En effet, fuyant la misère et les mauvaises conditions de vie, une bonne partie de la population des sections communales envahit les rues de Bassin Bleu qui, en aucune façon, n'est prête à les recevoir, confrontée qu'elle est déjà à des problèmes qui n'ont, jusqu'à maintenant, pas de solution.
A Bassin-Bleu, les rues ne sont pas asphaltées et le drainage n'existe pratiquement pas. Seule la rue qui passe devant la mairie a été adoquinée et dotée d'un canal d'évacuation des eaux usées et de pluie grâce à la bonne volonté d'Anthony Manigat, un citoyen de la ville qui veut continuer à croire en son avenir et qui s'implique, corps et âme pour sauver Bassin-Bleu.
Si les services de l'Etat sont généralement bien mal logées, Le commissariat de police parait, relativement, en bon état même s'il n'y a qu'un inspecteur et cinq policiers pour une population de 46458 habitants. De plus, les forces de police de la commune ne disposent que d'une motocyclette et ne peuvent compter, dans certains cas, que sur la bonne volonté des citoyens possédant un véhicule pour leurs déplacements dans le cadre de leurs services.
La mairie dispose d'un local confortable... mis à sa disposition par un citoyen de la ville. Mais pour combien de temps ? Est-il concevable qu'en l'an de grâce 2007, 203 ans après la déclaration de notre indépendance, nos dirigeants soient encore incapables de loger nos mairies en prenant leurs responsabilités et en mettant fin à la gabegie administrative et à la mainmise de certains de nos élus sur les deniers publics qu'ils confondent avec les leurs propres ? La mairie affirme disposer d'un terrain, ce que nous avons pu vérifier, pour la construction d'un complexe administratif qui pourrait loger, outre ses services, ceux de l'officier de l'état civil, de la Direction Générale des Impôts, du tribunal de paix, etc. Les fonds, eux, manquent à l'appel et les élus de la municipalité ne savent où donner de la tête.
La Téléco, ne fournissant plus de service, n'a laissé, en souvenir du bon vieux temps, qu'une enseigne et des antennes sur le toit du local qui l'abritait - propriété aussi de monsieur Manigat - de même qu'un cybercentre, aujourd'hui fermé, malheureusement pour la jeunesse bassinbléenne, inoccupée et livrée à elle-même.
A part le football, les jeunes de la région n'ont pour toute distraction qu'une salle de cinéma où ont lieu, de loin en loin, des représentations théâtrales ou artistiques. Le maire principal, Antony Louis, conscient de la situation, est, nous a-t-il confié, en pourparler avec un groupe de Bassinbléens de la diaspora pour la création d'une bibliothèque municipale.
Education
La capacité de l'Ecole Nationale de Bassin-Bleu qui dispense l'enseignement fondamental est loin d'être suffisante d'autant plus qu'elle ne peut compter sur l'apport des écoles communales qui sont dans un état exécrable.
L'école de la première section, par exemple, n'existe plus, de fait. Elle fonctionnait sous le toit d'un péristyle qu'avait généreusement offert, pour un certain temps, son responsable, un certain Josny. Temps qui, semble-t-il, est écoulé. De toute façon, les bancs ne sont plus des bancs et ce qui en reste est inutilisable. L'école de la 3e section fonctionne pratiquement sans toiture. Cette institution n'est d'ailleurs qu'un hangar en ruine divisé en ce qu'on ose péniblement appeler trois salles de classe. Une situation qui ne concerne, en principe, personne sauf les jeunes écoliers qui n'auront pas d'autre choix, cette année, que de s'adonner à la délinquance. Une façon comme une autre de se créer des activités.
Cette situation nous pousse à nous questionner sur la structure que devrait avoir une école communale. Quid de cette école communale ? n'exige-t-elle pas la mise en place, outre des salles de classe en nombre suffisant, d'espace de récréation, d'apprentissage artistique et sportif ? N'est-t-il pas obligatoire d'ouvrir à ces enfants, défavorisés à tous les niveaux, l'accès aux services d'un psychologue, d'un moniteur sportif, d'un instructeur artistique ? Pourquoi n'ont-ils pas accès à ce à quoi ils ont droit ? Si pour cela il suffit de couper les frais de service de certains « antyoutyout » qui ne font qu'embarrasser le pays par leur bêtise et leur inadéquation, pourquoi ne pas le faire? Si les communautés sont en train de prouver qu'ils peuvent prendre en charge leurs problèmes, à quoi donc servent tous ces élus qui ne font que remplir leurs poches ? Dieu nous épargne leurs services, vu leurs coûts prohibitifs !

Le lycée Jacques Stephen Alexis a le privilège d'être logé dans un local assez spacieux en béton armé, de construction récente, dans un immense espace sain et boisé. Malheureusement, à Bassin-Bleu, rien n'est parfait. La cour du lycée est laissée à l'abandon et les mauvaises herbes l'ont envahie. Par contre, la propriété est assez grande pour recevoir une bibliothèque, des terrains de jeu, une autre école fondamentale... On peut toujours rêver !Il n'existe, par ailleurs, aucune vraie école professionnelle, simplement des « degaje pa peche » qui essaient, tant bien que mal, de combler un vide inadmissible dans une commune qui compte plus de quarante mille âmes.

Santé
Le volet « santé », à Bassin-Bleu, revêt un aspect assez particulier. C'est même l'aspect le plus important que nous pouvons aborder car il permet de comprendre un peu plus clairement ce qui se passe dans cette commune ainsi que la mentalité de la population de la zone.
A cause de l'inexistence d'un réseau d'adduction d'eau potable, 70% des femmes qui fréquentent l'hôpital Bon Samaritain de Bassin-Bleu souffrent d'infections vaginales et le taux de prévalence de la malaria et de la thyphoïde est anormalement élevé. Pourtant, la commune a quatre sources qui pourraient être captées.
Pendant qu'un particulier, le même Anthony Manigat, se bat pour construire un hôpital digne de ce nom, l'hôpital Bon Samaritain, l'hôpital d'Etat, est géré, correctement, par une association de jeunes, Tchaka, qui s'occuppe de l'administration de l'institution de santé, depuis quelques temps, à la place des gestionnaires du ministère de la Santé Publique.
Pendant que le ministère ne gère, selon les dires des gestionnaires actuels, que la nomination et le salaire des médecins residents (2) nommés à Bassin-Bleu, « Tachka » s'occuppe de la gestion de l'hôpital, de son entretien, de l'approvisionnement de la pharmacie, de l'entretien du matériel, du payroll du personnel médical et administratif.
Drôle de situation, paradoxe absolu ! L'Etat a-t-il démissionné ?Bizarrement, la représentation étatique la mieux logée, la mieux lotie est celle du ministère de l'Agriculture alors que l'agriculture se meurt et que les paysans abandonnent leur terre. Où est la représentation du ministère de l'Environnement alors que les bassins versants sont en train d'être détruits, vandalisés ? Alors que le pays se meurt, les responsables des institutions concernées, les ministères de la Justice, de l'Environnement, de l'Agrculture, de l'Intérieur, se livrent une guerre d'influence qui tue la création d'une garde forestière.

Heureusement qu'à Bassin-Bleu, on a le temps et la volonté d'aller dans une autre direction. Cela prouve qu'il y a encore de l'espoir pour ce pays...

Patrice-Manuel Lerebours

Educateurs, parents, élèves aux abois

La réouverture officielle des classes a eu lieu ce Lundi 3 août 2007 à travers le pays. Educateurs, parents, élèves sont aux abois. A Port-au-prince et ses environs, les rues ont été vides: très peu d'élèves en uniformes ont repris la route de l'école. De rares établissements scolaires ont ouvert leurs portes. D'autres ont convenu de reporter la rentrée (la leur) à la huitaine. Espérant que les parents y verront un peu plus clair. Sur le plan économique, la nouvelle année scolaire est très mal partie. C'est le cas de le dire

A l'avenue Christophe, zone ordinairement très fréquentée par les écoliers, aucun indice de rentrée officielle des classes n'a été pratiquement observé. Ni élèves en uniformes munis de sacs d'écoliers, ni enseignants en costume ou munis de cravates d'occasion. C'était l'absence totale ou presque. Car l'Institution du Sacré-Coeur a bel et bien fonctionné. Avec tout son effectif. Fermées généralement à la presse, les révérendes soeurs se sont refusées à toute rencontre. Raison évoquée: c'est la rentrée scolaire. Les activités administratives sont nombreuses...

Un peu plus loin, soit à la rue Lamarre, le légendaire Petit Séminaire Collège Saint-Martial (PSCSM) a également fonctionné. «Vêtus de leur uniforme, les élèves se sont présentés en grand nombre», a indiqué un responsable sous couvert de l'anonymat.

Mais à Delmas, Pétion-Ville, Frères, Martissant, les écoles n'ont pas fonctionné. Elles auraient consacré cette première semaine pour accueillir les parents soucieux de leurs obligations envers leurs enfants. Et organiser en même temps des séminaires de planification de l'année scolaire à l'intention de leur corps enseignant. «Nous avons jugé bon de bien planifier la rentrée au niveau de l'administration. Nous faisons la mise en place nécessaire en vue d'une année scolaire pleinement réussie», explique Me Roc Aspil Pierre-Louis, directeur du Collège Mixte Frère Roc, qui reconnaît à son compte que l'année scolaire 2007 s'avère la plus difficile pour éducateurs, parents et élèves. Un vrai défi.

«Malgré la subvention directe annoncée par le gouvernement, l'année scolaire de mes deux enfants est presque hypothéquée. Faute d'argent. Je n'ai pas encore versé un seul sou pour leur scolarité qui a doublé presque de moitié», se plaint un parent venant de faire la queue à la Primature qui se propose d'accompagner les familles dans le cadre de la rentrée scolaire. jusqu'à huit mille (8000) personnes, pour le département de l'Ouest, recevront chacune une enveloppe de sept mille (7.000.00) gourdes dans le cadre de ce programme qui devra s'étendre sous peu dans les villes de province.
Le MENFP n'a pas les moyens de sa politique«Nous n'avons pas malheureusement les moyens de notre politique : le budget 2006-2007 avait proposé huit (8) milliards de gourdes. Nous n'avons pu obtenir que moins de cinq (5) milliards», explique le ministre de l'Éducation Gabriel Bien-Aimé qui avoue qu'il a des difficultés à exécuter ce qu'il avait planifié à son échelle.
Toutefois, pour la rentrée scolaire 2007-2008, M. Bien-Aimé se félicite, grâce à OIF, UNICEF, CHF, d'avoir réhabilité plus de deux cents (200) écoles à travers le pays. «C'est un vaste chantier dans lequel nous nous sommes engagés, en plus des 360 établissements réhabilités dans le cadre du PARQE et des 304 salles de classes aménagées dans le cadre du Projet d'Education de Base (PEB)», indique le titulaire du MENFP qui fait état de vingt (20) écoles sur vingt-sept (27) réhabilitées dans le département de l'Ouest.
A propos de l'état lamentable dans lequel se trouvent des établissements scolaires, au seuil de la rentrée scolaire, Gabriel Bien-Aimé fait remarquer que c'est un «héritage». Et que cela est dû à l'irresponsabilité de certains directeurs d'écoles dans la gestion des infrastructures scolaires. «La question est globale : l'Etat ne représente que 10% dans le parc scolaire. Un couteau dans la plaie : l'ouragan Dean a détruit complètement sept (7) écoles et soixante-treize (73) autres ont été endommagées», se plaint-il en précisant avoir besoin de 75 milliards de gourdes pour faire face à cette nouvelle situation qui s'ajoute à la planification à moyen, à court et à long terme qu'il avait faite bien avant le passage de Dean, et qui était estimée à un milliard soixante-dix millions de gourdes.
«Nous sommes en train de renforcer la direction du génie scolaire en termes de ressources humaines, d'appui technique et logistique pour que suivi soit effectué dans le dossier de réhabilitation des infrastructures scolaires», assure M. Bien-Aimé qui dit prévoir une enveloppe de cent millions de goures pour des interventions urgentes au niveau des infrastructures scolaires ciblées. Mais, ajoute-t-il, des mesures ont été adoptées pour responsabiliser les chefs d'établissements scolaires à travers le pays. Eux qui ont pour tâche d'accompagner l'Etat dans leurs efforts d'entretien. Pour des questions cohérentes à des questions pertinentes
«Les parents, dans leur grande majorité, n'ont pas d'argent pour envoyer leurs enfants dans les écoles privées où les frais augmentent de plus en plus», dénonce le secrétaire général de l'Union des Normaliens Haïtiens (UNNOH), Josué Mérilien. Il s'exprimait ce lundi au cours d'une conférence de presse à l'Ecole Normale Supérieure.
Réagissant au discours du ministre Bien-Aimé qui n'apporte pas, selon lui, de réponses cohérentes à des questions pertinentes portant sur l'école haïtienne, M. Mérilien dit s'étonner que les prix augmentent dans les écoles et que le titulaire du MENFP n'en dit mot.
La question des arriérés de salaire des enseignants, le faible pourcentage alloué à l'éducation au budget rectificatif national, les 70% des candidats ayant échoué aux examens du Bac, l'état physique de certaines écoles... autant de dossiers qui intéressent l'UNNOH qui propose un débat public et national sur l'éducation dans le cadre de la rentrée scolaire 2007-2008.
Robenson Bernard

HAÏTI-PROVINCE: Anse à Galets, bientôt électrifié

Apres environ douze ans dans le noir, la commune d’Anse à Galets, sur l’île de la Gonâve, sera électrifiée dans les jours à venir.
En effet, selon le vice délégué de la ville, Espère Fénault, les techniciens de l’électricité d’Haïti (EDH) travaillent jour et nuit pour pouvoir mener ce projet à terme. Ainsi, de nombreux poteaux, des câbles conducteurs, des transformateurs, entre autres, sont installés un peu partout à travers la commune.
Par ailleurs, les habitants de la commune témoignent que le rétablissement du courant électrique dans la commune reste une grande satisfaction et marque une étape dans le processus de développement de l’île de la Gonâve.
« Quelques jours plutôt, une bougie a incendié tous les vêtements des enfants dans un orphelinat. Si la zone était électrifiée, on n’aurait pas connu de tels problèmes » relate Soliette Mius, responsable de l’orphelinat.
Entre temps, pour subvenir à leur besoin en énergies, les riverains nantis utilisent des panneaux solaires, des batteries rechargeables ou une génératrice alors que les moins aisés en sont réduits à utiliser des lampes à kérosène ou des bougies. En plus du problème d’électricité, la commune connaît un déficit d’infrastructures considérable. Les tronçons de routes reliant les communes aux sections communales sont rocailleux, l’accès à la santé est très difficile, seulement deux centres de santé fonctionnent dans la commune, selon les habitants.
Source : HPN
lundi 3 septembre 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=8195

HAÏTI-CYCLONE / Félix, un nouvel ouragan dans la région ne frappera pas Haïti

Le cyclone Félix qui se trouvait tout près de la république dominicaine n’a pas Haïti sur sa trajectoire, selon le service météorologique nationale.
Félix a eu le temps de se transformer en ouragan de catégorie 2 sur l’échelle SAFFIR-SIMPSON. A 8 heures dimanche, le centre de l’ouragan Félix a été localisé à 13.0 degrés de latitude nord et 69.3 degrés de longitude ouest soit à environ 615 km au sud de SantoDomingo, République Dominicaine.
Félix se déplace rapidement vers ouest nord-ouest à 30 km/h avec des vents soutenus de 160 km/hr. Les vents d’ouragan soufflent dans un rayon de 30 km à partir du centre et les vents de tempête dans un rayon de 185 km toujours à partir du centre. La pression centrale est de 981 Hpa.
Les différents modèles de trajectoire analysés montrent que l’île d’Haïti n’est pas concernée par l’effet direct de ce système tropical. Cependant, des averses légères de pluie, des vents soutenus jusqu’à 35 km/heure et de la mer très agitée pourraient se faire sentir sur les villes côtières sud d’Haïti dimanche soir et lundi. D’un autre côté, une onde tropicale associée à un centre de basse pression en surface, située à mi-chemin entre les côtes d’Afrique et l’arc antillais, a la possibilité de se transformer comme étant la future dépression tropicale de la saison, selon le Centre national de météorologie.
Source : HPN
lundi 3 septembre 2007

http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=8197

Succès des « Clowns sans Frontières » font à Cité Soleil

Les « Clowns sans frontières » ont offert un spectacle jeudi dans le bidonville de Cité soleil qui a connu un grand succès au près des enfants du quartier le plus pauvre de Port-au-Prince.
Le show a rassemblé des centaines d’enfants du bidonville venus jouer s’amuser et surtout rire. Selon le bureau de coopération espagnole qui a financé la tournée de « Clowns sans frontières » en Haïti, « les clowns ont permis aux enfants d’un quartier autrefois contrôlé par les gangs armés de découvrir l’univers qui leur est propre: celui du jeu, des acrobaties et du jonglage ».
Les artistes ont également animé un spectacle conjoint avec les enfants-clowns du projet « LakouLakay » (projet de réinsertion sociale des enfants de la rue appuyé par UNICEF) formés en 2005 par la branche canadienne de Clowns Sans Frontières. «Que tous les enfants d’Haïti puissent améliorer leurs conditions de vie, il s’agit là d’une question envers laquelle la Coopération Espagnole se sent clairement engagée. C’est bon d’avoir un spectacle qui fasse rêver et qui en même temps fait passer un message : les enfants doivent s’amuser, surtout ceux qui sont victimes de violence ou de pauvreté », a déclaré la Coordonnatrice Générale du Bureau Technique de Coopération espagnole en Haïti, Madame Rosa Beltrán.
Les trois clowns espagnols, Benet Jofre, Raul Garbayo et Alba Sarraute, restent grandement impressionnés par la motivation des enfants. « Il faudrait trouver des moyens financiers pour acheter de nouveaux outils et matériels de cirque, et, peu à peu, créer ici une école de clowns qui aurait une portée sociale, à l’exemple de tant d’autres qui ont transformé la vie de beaucoup d’enfants au Brésil, en Argentine ou en France », a fait remarquer Alba Sarraute.
« Le but de « Clowns sans Frontières – Espagne », association créée en 1993, est d’apporter le rire, l’espoir et un peu d’humanité aux enfants les plus démunis, victimes de la guerre ou de la misère, afin de soulager leurs souffrances », lit-on dans un communiqué de la coopération espagnole.
Source : HPN
lundi 3 septembre 2007

http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=8196

Les ministres latinoaméricains de la défense arrivent à Port-au-Prince pour la conférence sur la MINUSTAH

L’Argentine Nilda Garré attendue incessamment alors que ses homologues chilien José Goñi, bolivien Walker San Miguel et équatorienne Lorena Escudero l’ont précédée
lundi 3 septembre 2007,
Radio Kiskeya

La ministre argentine de la défense, Nilda Garré, était attendue tard lundi à Port-au-Prince où elle doit participer mardi et mercredi à la conférence ministérielle sur l’avenir de la Mission de stabilisation des Nations Unies qui réunira les neuf pays latinoaméricains engagés militairement au sein de la MINUSTAH.
Mme Garré a laissé Buenos Aires à la mi-journée, selon une dépêche de l’agence espagnole EFE.
Pour leur part, les ministres de la défense du Chili, José Goñi, de la Bolivie Walker San Miguel et de l’Equateur, Lorena Escudero sont arrivés ensemble lundi en fin d’après-midi à l’aéroport international Toussaint Louverture à bord d’un vol spécial en provenance de La Paz.
Leurs homologues brésilien, guatémaltèque, paraguayen, péruvien et uruguayen étaient en route pour Port-au-Prince.
Des sources officielles dans la capitale argentine ont fait savoir qu’outre sa participation à la réunion, la ministre de tutelle des forces armées aura un tête-à-tête avec le Président haïtien René Préval.
Nilda Garré, qui en est à sa troisième visite à Port-au-Prince, après celles de février et mai 2006, doit envisager avec ses collègues d’Amérique latine les nouvelles responsabilités qui pourraient être confiées à la MINUSTAH dans le cadre du renouvellement de son mandat le 15 octobre prochain. L’implication de la force onusienne dans des travaux d’infrastructure et le renforcement des institutions haïtiennes devrait être notamment recommandée.
La MINUSTAH compte quelque 9.000 militaires et policiers internationaux fournis dans leur majorité par les pays latinoaméricains. spp/RK

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4061

60 sans-papiers haïtiens expulsés de la République Dominicaine

Les rapatriés se plaignent d’avoir été dépossédés de leurs effets
lundi 3 septembre 2007,
Radio Kiskeya

60 sans-papiers haïtiens ont été rapatriés de force après avoir été interceptés le week-end écoulé à bord de deux autobus qui se dirigeaient vers Santiago (nord de la République Dominicaine) au cours d’une opération menée sur l’autoroute Dajabòn-Montecristi, rapporte le quotidien dominicain Diario Libre.
Les clandestins ont été arrêtés près de la municipalité de Manzanillo par des inspecteurs d’immigration et des membres de la seconde brigade d’infanterie de l’Armée Nationale.
Certains des haïtiens ont dénoncé la confiscation de leurs effets personnels par les militaires et les autorités migratoires.
De son côté, le responsable de la direction de la migration à Santiago, Juan Isidro Pérez, a indiqué que les illégaux ont été expulsés du territoire dominicain tandis que les chauffeurs des autobus qui les transportaient étaient placés en détention afin d’être déférés devant les autorités judiciaires compétentes.
Pérez a, par ailleurs, estimé que la persistance du chômage de masse et de l’instabilité politique en Haïti rendra difficile pour longtemps encore l’éradication du trafic des clandestins.
Les autorités de Santo Domingo procèdent quotidiennement à des rapatriement forcés et les reconduites à la frontière haïtiano-dominicaine se font souvent au mépris des droits humains les plus élémentaires. spp/RK

Deux membres de la commission de Miami-Dade pressent le gouvernement américain d’adopter un "Plan Marshall" en faveur d’Haïti

Convaincus que seul un soutien massif multisectoriel pourra mettre fin au sous-développement "incroyable" du pays, Dennis Moss et Rebecca Sosa entendent faire triompher leur projet pour rééditer la renaissance de l’Europe au lendemain de la seconde guerre mondiale
lundi 3 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Deux des commissaires du comté de Miami-Dade, en Floride, Dennis Moss et Rebecca Sosa, ont proposé lundi à l’administration Bush de mettre en œuvre rapidement un "Plan Marshall" en faveur d’Haïti afin de sortir le pays de son état de sous-développement insupportable, rapporte le Miami Herald.
Baptisé "Plan Marshall Caribéen", ce projet de résolution devait être présenté un peu plus tard dans la journée lors d’une réunion élargie de la commission locale.
Moss et Sosa pressent le gouvernement fédéral américain d’adopter "un plan de reconstruction d’Haïti similaire au Plan Marshall" qui impliquerait une aide financière massive et la mise à disposition de ressources humaines qualifiées.
Lancé en 1947 et piloté par le secrétaire d’Etat américain d’alors George Marshall, ce plan providentiel avait permis de dégager sur quatre ans un budget record de 13 milliards de dollars. Les Etats-Unis consacrèrent cette enveloppe à la reconstruction de l’Europe occidentale qui sortit ravagée de l’épreuve de la deuxième guerre mondiale (1939-45) dans laquelle l’avait précipitée l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler.
Dans leur document, les deux officiels ont fait ressortir le statut peu enviable d’Haïti, classé pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental et rappelé qu’un quart des avoirs circulant dans l’économie nationale provient directement des transferts de fonds de la diaspora haïtienne.
Le nouveau "Plan Marshall" devrait déboucher sur une assistance massive dans le domaine alimentaire, des infrastructures, de l’aide financière et technique et inclure des accords commerciaux préférentiels entre Haïti et les Etats-Unis.
"Un Plan Marshall pour Haïti pourrait servir à relancer totalement l’économie haïtienne comme l’avait le Plan Marshall dans beaucoup de régions en Europe, engendrant plusieurs décennies de croissance et de prospérité après la deuxième guerre mondiale", soutient le document en passe de devenir une proposition de l’Etat de Floride. Des lobbyistes féd♪0raux engagés par le comté de Miami-Dade se sont déjà mobilisés en vue de son adoption et ont demandé à l’office des affaires intergouvernementales de l’inclure dans l’agenda législatif de 2007 et 2008.
Le projet recueille le soutien de la Représentante (Député) républicaine de Miami, Ileana Ros-Lehtinen, qui faisait partie de la délégation de la Secrétaire d’Etat Condoleezza Rice lors de son voyage en Haïti, en 2005.
"Le concept d’un Plan Marshall pour Haïti proposé par certains de nos officiels locaux pourrait représenter un instrument de croissance et de développement durable", a affirmé la parlementaire qui estime que quelque chose demeure toujours possible en Haïti malgré les effets dévastateurs de la criminalité et de la corruption sur les investissements américains dans l’île.
Dennis Moss, le principal signataire du document, était injoignable lundi, indique le Miami Herald qui a tenté en vain d’avoir ses commentaires sur les réactions positives suscitées par son initiative.
Pour sa part, Rebecca Sosa explique qu’elle est prête à accepter toute aide disponible pour faire avancer le "Plan Marshall". "Je supporte le commissaire Moss face aux besoins incroyables auxquels sont confrontés les haïtiens", a conclu Mme Sosa.
La Floride, porte-étendard de cette nouvelle cause haïtienne en Amérique, compte l’une des plus importantes communautés d’haïtiens. Estimés à un peu plus de 162.000 dans le recensement américain de l’an 2000, ils sont en réalité nettement plus nombreux.
Beaucoup de compatriotes vivent en situation irrégulière aux Etats-Unis. La réalité économique désastreuse de leurs proches restés en Haïti les interpelle continuellement pendant qu’ils sont eux-mêmes confrontés à de graves problèmes d’intégration et de valorisation. spp/RKhttp://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4062