Ce résultat favorable au candidat très controversé de Lespwa attend d’être confirmé à Port-au-Prince
mercredi 6 mai 2009, Radio Kiskeya
Le bureau du contentieux électoral départemental du Nord (BCED) a rendu mercredi une ordonnance proclamant la victoire dès le premier tour du candidat de la plateforme présidentielle Lespwa dans cette région, Moïse Jean-Charles, a appris Radio Kiskeya auprès du BED.
Suite à l’analyse d’une contestation que le candidat avait déposée pour revendiquer sa victoire, le BCED affirme avoir constaté que M. Jean-Charles avait obtenu 51% des suffrages exprimés après avoir comptabilisé l’ensemble des procès-verbaux. Ce score, synonyme de majorité absolue, lui permet automatiquement de rafler l’unique siège de Sénateur qui était en jeu dans le Nord avec à la clé un mandat de six ans.
Arrivé largement en tête au premier tour des Sénatoriales partielles du 19 avril, le candidat de Lespwa avait récolté 49,47% des voix devant son rival du MODEL-PRDH, Jean-René Laguerre crédité d’environ 21%.
Ce dernier, qui n’avait pas produit de contestation au niveau du BCED, se préparerait à introduire devant le bureau du contentieux électoral national (BCEN) une action en annulation contre l’élection de Moïse Jean-Charles.
Le BCED a, par ailleurs, décidé d’écarter une contestation de la candidate de la Fusion des sociaux-démocrates, Ghislaine Mompremier, arrivée en troisième position et qui réclamait le droit de disputer un second tour.
Contacté mercredi soir par Radio Kiskeya, un membre du Conseil électoral provisoire a fait savoir que le CEP n’était pas encore en mesure de confirmer l’élection au premier tour du représentant de Lespwa. Arrivé à Port-au-Prince le jour même, le président du BED du Nord, Yvon Jean Noël, devait communiquer à l’institution électorale le traitement actualisé des données ayant permis le passage du score du candidat de 49 à 51%.
Su ce résultat devait se confirmer, Lespwa, présent au second tour dans tous les départements, compterait dans ses rangs un Sénateur de plus, avec la perspective de s’emparer de plusieurs autres sièges.
Personnage très controversé au sein même de sa famille politique, Moïse Jean-Charles, ex-maire de la commune de Milot et réputé proche du Président René Préval, avait été dénoncé à plusieurs reprises par un Député de Lespwa, Hugues Célestin. Le parlementaire lui reprochait son implication présumée dans un crime de sang qui avait entraîné des poursuites judiciaires contre l’intéressé.
Les candidats de la coalition au pouvoir sont soupçonnés d’avoir reçu des contributions douteuses et utilisé les ressources de l’Etat pour financer leur campagne électorale dont l’extravagance sautait aux yeux.
Les sénatoriales du 19 avril ont été marquées par une faible participation record à l’échelle nationale et de graves violences, notamment dans le Plateau Central (Centre) où le scrutin a été annulé.
Ce désavoeu spectaculaire de l’électorat a apporté de l’eau au moulin de certains Sénateurs -dont Jean Hector Anacacis, désormais transfuge de Lespwa- déterminés à ne pas valider les pouvoirs des futurs élus en raison de leur déficit de légitimité populaire.
Fixé initialement au 7 juin, le deuxième tour, avec 10 ou 11 sièges en jeu, se tiendra le 14 ou le 21 juin à cause de certains problèmes d’ordre logistique. spp/Radio Kiskeya
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