Jacmel, 19 juil. 2011 [AlterPresse] --- Un programme de formation pilote en accueil touristique démarrera en septembre prochain en Haiti en vue d’améliorer la qualité des services dans les Hôtels du pays. L’initiative est de la fondation Yélé Haïti (œuvre de la star Wyclef Jean) et du HVS (leader mondial dans le conseil en hôtellerie), qui en ont fait l’annonce lors d’une cérémonie à Jacmel (sud-est) le 15 juillet dernier.
L’objectif de ce projet est d’améliorer le développement économique de la région et la création d’emplois, a déclaré le directeur général de la fondation Yélé Haïti, Derek Johnson, lors de son intervention au lancement du programme.
« Nous voulons, d’abord, donner à des jeunes la possibilité de trouver un emploi et ensuite exploiter les opportunités touristiques de Jacmel », précise Johnson à AlterPresse.
La formation aux métiers du tourisme se déroulera sur une période de 6 mois et concernera 120 jeunes qui travaillent déjà dans ce domaine ainsi que d’autres intéressés.
De leur coté, le maire adjoint de Jacmel, Ronald Andris, et la directrice du bureau régional de tourisme, Yanick Martin, ont remercié la fondation Yélé Haïti et le HVS, d’avoir choisi la ville de Jacmel pour réaliser ce programme.
« Jacmel a réellement besoin de cette école de formation » estime Andris. Il croit que ceci va permettre aux propriétaires d’hôtels et aux employés de mieux servir les touristes.
Yanick Martin annonce pour bientôt le processus de recrutement des jeunes qui bénéficieront de la formation.
La Chambre de commerce et d’industrie du sud-est compte apporter tout son soutien à la concrétisation du projet, assure son président, Amil Roland Zenny Jr.
Les responsables de Yélé Haiti indiquent que l’industrie touristique est le nouveau secteur concerné par leur stratégie, après le programme de formation initié à Port-au-Prince en menuiserie, maçonnerie et plomberie pour aider les jeunes Haïtiens à se prendre en charge et devenir auto-suffisants. [jsl gp apr 19/07/2011 05 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11292
Commentaires:
J'ai trouvé presque fabuleux cette dépêche annonçant cette activité visant la formation de jeune dans le domaine de l'hôtellerie. En effet juste hier, je lisais un tres long article paru dans l'un des journaux bien lus et répandus des USA (un times ou un hérald je ne sais pas d'ou!) avec un titre assez ronflant: WYCLEF JEAN THE WOULD-BE PRINCE OF HHAITI dans lequel sur le vif, le rappeur haïtien faisait état de ses projets pour améliorer le sort des haïtiens.
A travers les pages de cet journal, il mentionna la construction d'un très grand hôtel qui porterait le nom de "W J" qui lui paierait ses actuations comme un hôtel de Los Algeles avait fait avec un certain Frank Sinatra.
Il était aussi question de la formation des jeunes dans le domaine de l'hôtellerie.
Wyclef passe déjà à la phase de réalisation de son projet.
Nous aurions souhaité la pose de la première pierre dans la construction du complexe hotelier "WJ".
Mais un début reste un début. Je reste impresionné par le respect de la parole donnée.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 19 juillet 2011
Martelly lance la "Semaine de la reconstruction"
Des bâtiments symboliques de l'Etat au niveau de la rue du Champ de Mars seront les premiers à être reconstruits « bientôt » au centre-ville de Port-au-Prince. Contrairement à ce que pense plus d'un, il n'y aura pas de chasse aux sorcières contre les propriétaires. « Il faut définitivement quitter la logique de l'urgence et tourner le pays vers l'avenir, vers la reconstruction », a lancé le président Michel Martelly ce lundi, avertissant par ailleurs qu'il n'y aura pas de « don de logement ». Haïti: Après sept mois de travail sur le plan directeur de la reconstruction du centre-ville de Port-au-Prince, la maquette, avec des rues bien tracées et des bâtiments publics modernes, a été présentée ce lundi 18 juillet 2011 à la BRH, au cours de la « Semaine de la Reconstruction » lancée par le président Michel Martelly, en difficulté pour monter un gouvernement après plus de deux mois au pouvoir. Cette cérémonie s'est déroulée en présence des membres du gouvernement démissionnaire, de parlementaires, de diplomates étrangers et de membres des secteurs privé et bancaire.
« Il faut définitivement quitter la logique de l'urgence et tourner le pays vers l'avenir, vers la reconstruction », a fulminé le chef de l'Etat, reconnaissant que le problème de logement est insurmontable pour la plupart des Haïtiens.
Les tentes absorbent des ressources financières précieuses
« Les tentes représentent un risque sanitaire élevé, absorbent des ressources financières précieuses et n'apportent aucune dignité à ceux qui y vivent. Le gouvernement s'engage à accompagner respectueusement les déplacés pour lancer la reconstruction dans le respect de la propriété », a ajouté le président.
Face à la question d'utilité publique d'une grande partie du centre-ville, le chef de l'Etat a montré certaines réserves. « J'insiste sur le fait que les bâtiments publics qui seront construits le seront en toute légalité, en tenant compte des droits des propriétaires et des prescrits de la loi en matière d'utilité publique. La question d'utilité publique dans le centre-ville et au nord de Port-au-Prince est déjà l'objet de toute mon attention », a fait savoir le chef de l'Etat. Une sorte d'assurance pour le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti, Hervé Denis, qui s'est montré inquiet à ce sujet.
Au chapitre du logement, le président, qui a promis durant sa campagne 100 000 logements par année, a encore assuré que des réponses courageuses seront apportées en ce sens. « Trois axes majeurs, a-t-il souligné, seront retenus : le développement de nouveaux quartiers dans la périphérie de Port-au-Prince, la restructuration et l'urbanisation des quartiers existants et la densification des quartiers urbains par la construction en hauteur. »
« De concert avec mon gouvernement, nous veillerons à ce que tout ceci s'intègre dans un cadre global d'aménagement du territoire et dans une politique financière qui donnera accès à un crédit immobilier aux petites bourses. Il est entendu qu'il n'y aura pas de don de logement », a confié le locataire du palais national, soulignant que le projet « Kay Pam » initié par Guiteau Toussaint, assassiné en juin dernier, sera lancé officiellement ce mardi 19 juillet.
Les disponibilités financières existantes, a poursuivi le président, nous permettent aujourd'hui de commencer la construction des ministères et autres bâtiments symboliques de l'Etat, de mettre à la disposition des employés du secteur public comme de ceux du secteur privé un programme spécial de prêts immobiliers à des conditions préférentielles à travers la BNC et la BPH.
Le jeu politique sera assaini
En ce qui a trait à la reconstruction de Port-au-Prince, le président, empêtré dans le jeu politique, en a profité pour prôner le changement dans la mentalité. « Il s'agira à la fois de reconstruire l'homme haïtien, de reconstruire l'espace physique de l'homme haïtien. La reconstruction d'Haïti n'aurait pas de sens si elle ne s'accompagnait pas d'une réforme de notre mode de fonctionnement politique, institutionnel et administratif », a avancé le président.
« Le jeu politique sera assaini. Les institutions joueront leur rôle au profit des citoyens. Cet effort de dépassement de soi, cette responsabilité, mon gouvernement l'assumera », a soutenu Michel Martelly. Il estime également que la reconstruction ne devra pas profiter qu'à Port-au-Prince. « Elle signifiera également de notre pôle de développement, des opportunités économiques certaines et un code de construction définitif. Mon gouvernement qui sera installé sera instruit de l'appliquer et de le faire appliquer », a-t-il dit.
Par ailleurs, à écouter les différents intervenants au cours de la cérémonie, le centre-ville de Port-au-Prince sera flambant neuf durant les prochaines années. Si ce n'est pas un rêve comme on l'écoutait à travers une chanson ayant pour refrain : « Nous rêvons d'un autre Port-au-Prince », jouée dans la salle. Des bâtiments publics avec leur propre système de drainage, des rues bien tracées, des espaces verts, le renforcement des infrastructures mécaniques...Les responsables soutiennent que le centre commercial ne peut pas être déplacé et doit être la vitrine touristique de Port-au-Prince.
« Les constructions publiques conjuguées à une meilleure couverture policière joueront un rôle catalyseur de l'investissement privé au bas de la ville (...) et contribueront ainsi à la quête des objectifs de croissance, de réduction de la pauvreté et de la création d'emplois », a indiqué, de son côté, le gouverneur de la BRH, Charles Castel.
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95039&PubDate=2011-07-19
Commentaires:
Retenons que le 18 juillet 2011, le président de la République donne le coup d'envoi de la semaine de la reconstruction. Sans avoir trop compris le sens du fait d'insérer des réflexions sur la reconstruction d'Haïti dans un espace temporel limité d'une semaine nous acceptons que cette semaine aura marqué enfin le début des travaux de reconstruction.
« Il faut définitivement quitter la logique de l'urgence et tourner le pays vers l'avenir, vers la reconstruction », a fulminé le chef de l'Etat, reconnaissant que le problème de logement est insurmontable pour la plupart des Haïtiens.
Les tentes absorbent des ressources financières précieuses
« Les tentes représentent un risque sanitaire élevé, absorbent des ressources financières précieuses et n'apportent aucune dignité à ceux qui y vivent. Le gouvernement s'engage à accompagner respectueusement les déplacés pour lancer la reconstruction dans le respect de la propriété », a ajouté le président.
Face à la question d'utilité publique d'une grande partie du centre-ville, le chef de l'Etat a montré certaines réserves. « J'insiste sur le fait que les bâtiments publics qui seront construits le seront en toute légalité, en tenant compte des droits des propriétaires et des prescrits de la loi en matière d'utilité publique. La question d'utilité publique dans le centre-ville et au nord de Port-au-Prince est déjà l'objet de toute mon attention », a fait savoir le chef de l'Etat. Une sorte d'assurance pour le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti, Hervé Denis, qui s'est montré inquiet à ce sujet.
Au chapitre du logement, le président, qui a promis durant sa campagne 100 000 logements par année, a encore assuré que des réponses courageuses seront apportées en ce sens. « Trois axes majeurs, a-t-il souligné, seront retenus : le développement de nouveaux quartiers dans la périphérie de Port-au-Prince, la restructuration et l'urbanisation des quartiers existants et la densification des quartiers urbains par la construction en hauteur. »
« De concert avec mon gouvernement, nous veillerons à ce que tout ceci s'intègre dans un cadre global d'aménagement du territoire et dans une politique financière qui donnera accès à un crédit immobilier aux petites bourses. Il est entendu qu'il n'y aura pas de don de logement », a confié le locataire du palais national, soulignant que le projet « Kay Pam » initié par Guiteau Toussaint, assassiné en juin dernier, sera lancé officiellement ce mardi 19 juillet.
Les disponibilités financières existantes, a poursuivi le président, nous permettent aujourd'hui de commencer la construction des ministères et autres bâtiments symboliques de l'Etat, de mettre à la disposition des employés du secteur public comme de ceux du secteur privé un programme spécial de prêts immobiliers à des conditions préférentielles à travers la BNC et la BPH.
Le jeu politique sera assaini
En ce qui a trait à la reconstruction de Port-au-Prince, le président, empêtré dans le jeu politique, en a profité pour prôner le changement dans la mentalité. « Il s'agira à la fois de reconstruire l'homme haïtien, de reconstruire l'espace physique de l'homme haïtien. La reconstruction d'Haïti n'aurait pas de sens si elle ne s'accompagnait pas d'une réforme de notre mode de fonctionnement politique, institutionnel et administratif », a avancé le président.
« Le jeu politique sera assaini. Les institutions joueront leur rôle au profit des citoyens. Cet effort de dépassement de soi, cette responsabilité, mon gouvernement l'assumera », a soutenu Michel Martelly. Il estime également que la reconstruction ne devra pas profiter qu'à Port-au-Prince. « Elle signifiera également de notre pôle de développement, des opportunités économiques certaines et un code de construction définitif. Mon gouvernement qui sera installé sera instruit de l'appliquer et de le faire appliquer », a-t-il dit.
Par ailleurs, à écouter les différents intervenants au cours de la cérémonie, le centre-ville de Port-au-Prince sera flambant neuf durant les prochaines années. Si ce n'est pas un rêve comme on l'écoutait à travers une chanson ayant pour refrain : « Nous rêvons d'un autre Port-au-Prince », jouée dans la salle. Des bâtiments publics avec leur propre système de drainage, des rues bien tracées, des espaces verts, le renforcement des infrastructures mécaniques...Les responsables soutiennent que le centre commercial ne peut pas être déplacé et doit être la vitrine touristique de Port-au-Prince.
« Les constructions publiques conjuguées à une meilleure couverture policière joueront un rôle catalyseur de l'investissement privé au bas de la ville (...) et contribueront ainsi à la quête des objectifs de croissance, de réduction de la pauvreté et de la création d'emplois », a indiqué, de son côté, le gouverneur de la BRH, Charles Castel.
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95039&PubDate=2011-07-19
Commentaires:
Retenons que le 18 juillet 2011, le président de la République donne le coup d'envoi de la semaine de la reconstruction. Sans avoir trop compris le sens du fait d'insérer des réflexions sur la reconstruction d'Haïti dans un espace temporel limité d'une semaine nous acceptons que cette semaine aura marqué enfin le début des travaux de reconstruction.
Céder sur l'accessoire pour réaliser l'essentiel
Haïti: Deux mois après son investiture, le président Michel Martelly peine à faire ratifier son premier gouvernement. La rentrée des classes ne tiendra pas toutes ses promesses, ou au pire, nous allons y aller à l'haïtienne : la sauce coûtera plus cher que le poisson. Le budget national 2011-2012 sera bâclé. On rapiécera celui de l'an passé.
Par un de ces bégaiements de l'histoire, le changement annoncé rate la première marche au pas de la porte.
Ici, quand ce n'est pas la volonté qui fait défaut, c'est un déficit de savoir-faire qui nous empêche de prendre le bon départ depuis 1991. Non depuis 1986. Bien avant : depuis 1957. Mais non, depuis 1804.
Perpétuel recommencement.
En réaffirmant son soutien à Bernard Gousse à son retour d'Espagne après la pétition du groupe des seize sénateurs affirmant leur détermination à voter contre le choix du président de la République, Michel Martelly a lié son sort à celui de son poulain.
L'addition Rouzier+Gousse sera lourde si les deux se rejoignent dans la liste des Premiers ministres désignés non ratifiés. Martelly donne l'impression qu'il ne peut pas reculer sans ajouter la débandade à l'échec. Alors il avance avec Gousse. Serrant les rangs, serrant les dents et mettant plus de coeur à l'ouvrage.
Pourtant, depuis qu'il a compris qu'il s'est enfermé dans un piège, les cartes sont jouées avec prudence dans le camp de la présidence. Martelly paraît plus accommodant et Gousse multiplie les rencontres, les déclarations apaisantes, grappille les appuis. L'avocat a même fait le pèlerinage à Seau-d'Eau ce week-end. Tout compte. Le plus infime agio s'ajoute à son capital.
Si le mot négociation est banni du vocabulaire du président Martelly, on sent qu'au fond la réticence n'est pas coulée dans le béton. D'ailleurs, en coulisse ou à visage découvert, il n'y a pas quatre chemins pour vaincre la réticence des sénateurs et celle sans doute latente, des députés.
Nos élus si mal élus doivent aussi comprendre que la reculade n'est pas signe de défaite. Rejoindre l'autre au milieu du gué est un sort meilleur au périr ensemble que nous conjuguons si souvent.
Il est à craindre cependant que le prix du passage de la pilule Gousse n'ouvre la porte à des pete koken en cascade sitôt la ratification acquise.
La gouvernance future, les élections qui s'annoncent, le marasme de l'économie mondiale, les dossiers compliqués de la reconstruction, tout nous prescrit un pacte de gouvernabilité, comme le dit si bien l'Alternative. Un Yalta haïtien, pour reprendre un édito écrit dans ce journal. Un chita pale entre chefs, pour reprendre Steven Benoît, le premier sénateur de l'Ouest.
Aucun président de la République d'Haïti n'aura une nouvelle fois la chance de recevoir Haïti en héritage et de pouvoir en disposer à sa guise comme Jean-Claude Duvalier. Tous les présidents devraient prendre leçon du destin de Jean-Bertrand Aristide élu dans l'euphorie populaire et qui n'a jamais pu gouverner qu'entre parenthèses en dépit de ses mandats massifs.
Rechercher le point d'équilibre entre les forces sociales et politiques est le premier devoir du premier mandataire de la nation, qui doit veiller à la bonne marche des institutions. Ce faisant, il ne renonce à aucune de ses prérogatives et ne capitule pas devant aucun des pouvoirs, fusse-t-il parlementaire.
Faire marcher ce pays c'est savoir doser la politique de la carotte et du bâton sans abuser ni de l'un ni de l'autre.
Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95045&PubDate=2011-07-19
Commentaire.
Un très bon édito comme en a la coutume Le Nouvelliste. Un édito parfait aurait misé sur une répartition plus équitable dans la prise des responsabilités des acteurs de la crise intitutionnelle autour de la ratification du premier ministre.
Le Nouvelliste semble demander un peu plus de concession au pouvoir exécutif qu'au pouvoir législatif. Objectivité oblige?
Par un de ces bégaiements de l'histoire, le changement annoncé rate la première marche au pas de la porte.
Ici, quand ce n'est pas la volonté qui fait défaut, c'est un déficit de savoir-faire qui nous empêche de prendre le bon départ depuis 1991. Non depuis 1986. Bien avant : depuis 1957. Mais non, depuis 1804.
Perpétuel recommencement.
En réaffirmant son soutien à Bernard Gousse à son retour d'Espagne après la pétition du groupe des seize sénateurs affirmant leur détermination à voter contre le choix du président de la République, Michel Martelly a lié son sort à celui de son poulain.
L'addition Rouzier+Gousse sera lourde si les deux se rejoignent dans la liste des Premiers ministres désignés non ratifiés. Martelly donne l'impression qu'il ne peut pas reculer sans ajouter la débandade à l'échec. Alors il avance avec Gousse. Serrant les rangs, serrant les dents et mettant plus de coeur à l'ouvrage.
Pourtant, depuis qu'il a compris qu'il s'est enfermé dans un piège, les cartes sont jouées avec prudence dans le camp de la présidence. Martelly paraît plus accommodant et Gousse multiplie les rencontres, les déclarations apaisantes, grappille les appuis. L'avocat a même fait le pèlerinage à Seau-d'Eau ce week-end. Tout compte. Le plus infime agio s'ajoute à son capital.
Si le mot négociation est banni du vocabulaire du président Martelly, on sent qu'au fond la réticence n'est pas coulée dans le béton. D'ailleurs, en coulisse ou à visage découvert, il n'y a pas quatre chemins pour vaincre la réticence des sénateurs et celle sans doute latente, des députés.
Nos élus si mal élus doivent aussi comprendre que la reculade n'est pas signe de défaite. Rejoindre l'autre au milieu du gué est un sort meilleur au périr ensemble que nous conjuguons si souvent.
Il est à craindre cependant que le prix du passage de la pilule Gousse n'ouvre la porte à des pete koken en cascade sitôt la ratification acquise.
La gouvernance future, les élections qui s'annoncent, le marasme de l'économie mondiale, les dossiers compliqués de la reconstruction, tout nous prescrit un pacte de gouvernabilité, comme le dit si bien l'Alternative. Un Yalta haïtien, pour reprendre un édito écrit dans ce journal. Un chita pale entre chefs, pour reprendre Steven Benoît, le premier sénateur de l'Ouest.
Aucun président de la République d'Haïti n'aura une nouvelle fois la chance de recevoir Haïti en héritage et de pouvoir en disposer à sa guise comme Jean-Claude Duvalier. Tous les présidents devraient prendre leçon du destin de Jean-Bertrand Aristide élu dans l'euphorie populaire et qui n'a jamais pu gouverner qu'entre parenthèses en dépit de ses mandats massifs.
Rechercher le point d'équilibre entre les forces sociales et politiques est le premier devoir du premier mandataire de la nation, qui doit veiller à la bonne marche des institutions. Ce faisant, il ne renonce à aucune de ses prérogatives et ne capitule pas devant aucun des pouvoirs, fusse-t-il parlementaire.
Faire marcher ce pays c'est savoir doser la politique de la carotte et du bâton sans abuser ni de l'un ni de l'autre.
Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95045&PubDate=2011-07-19
Commentaire.
Un très bon édito comme en a la coutume Le Nouvelliste. Un édito parfait aurait misé sur une répartition plus équitable dans la prise des responsabilités des acteurs de la crise intitutionnelle autour de la ratification du premier ministre.
Le Nouvelliste semble demander un peu plus de concession au pouvoir exécutif qu'au pouvoir législatif. Objectivité oblige?
Vers une percée dans les négociations
Les jours passent, le pays est toujours sans gouvernail. Les appels à la sagesse et à un dépassement de soi de différents secteurs de la société se multiplient. Comme pour manifester sa bonne foi en vue de trouver un dénouement à la crise sur la ratification du Premier ministre désigné, le chef de l'Etat demande à rencontrer le groupe des 16 sénateurs anti-Gousse. Selon le sénateur Desra Simon Dieuseul qui en fait l'annonce, cette rencontre doit avoir lieu avant le mercredi 20 juillet. Haïti: La position jusqu'ici quasi stationnaire des acteurs impliqués dans la ratification de Bernard Gousse semble ramollir. Le président Martelly demande à rencontrer le groupe des 16 sénateurs anti-Gousse. Demande acceptée, selon le parlementaire du Plateau Central qui a donné la nouvelle.
« Il nous a demandé une rencontre, on va le rencontrer. Cette rencontre devrait avoir lieu sous peu. Je crois qu'avant mercredi nous autres et le président devons se rencontrer. Je lui ai donné la garantie que nous allons le rencontrer... », a-t-il expliqué. Après les discussions, a ajouté le sénateur Desra Simon Dieuseul, on saura ce qui ce passera. Selon lui, ces pourparlers peuvent déboucher à un dénouement dans un sens ou un autre.
« Le pays souffre. Ensemble nous devons trouver une solution... », a-t-il déclaré à la presse ce lundi 18 juillet.
« J'ai rencontré le président Martelly pendant sa visite à Saut-d'Eau. Nous avons discuté de tout et de rien, mais surtout de l'actualité politique. Je lui ai dit que dans une construction il faut faire la différence entre les pierres qui peuvent servir comme décoration et celles qui sont véritablement utiles », a raconté le parlementaire.
Signataire de la pétition du groupe des 16 sénateurs, l'élu du Plateau Central qui a mené campagne en faveur de Michel Martelly, a fait savoir que s'il avait été mis au courant préalablement de la désignation de Me Gousse, il ne se retrouverait pas contre le choix du président aujourd'hui. « Si la décision a été prise avec moi, je pourrais ne pas y être opposé. Je l'ai entendu dans les rues...je n'ai pas été consulté... », a souligné Desra Simon Dieuseul .
L'élu de l'organisation politique l'Avni à tendance ''Lavalas'' a fait savoir, en outre, que ni lui ni ses collègues du groupe des 16 sénateurs n'a de problème avec le président Martelly.
Contacté par Le Nouvelliste, plusieurs proches du président Martelly ont fait savoir qu'ils ne sont pas au courant de cette rencontre entre le groupe des 16 sénateurs anti-Gousse avec le chef de l'Etat annoncée par le sénateur Desra Simon Dieuseul.
Pour sa part, en marge au lancement de la semaine de reconstruction ce lundi, le chef de l'Etat a indiqué qu'il a déjà fait toutes les ouvertures. « J'ai fait des ouvertures à tout le monde, j'ai visité le Parlement, j'ai donné des accolades avec des parlementaires ''ki pa vle wè-m yo'', j'ai fait des discussions et je suis prêt à travailler avec tout le monde pour débloquer le pays...maintenant j'attends tout simplement », a martelé Michel Martelly aux questions des journalistes.
Selon le chef de l'Etat, actuellement les chances de ratification de Bernard Gousse sont de 50-50. Une facon pour lui de dire que le Premier ministre désigné a toutes ses chances pour passer les étapes au Parlement ou de ne pas réussir...
Le problème ne doit pas être géré de façon personnelle, a-t-il renchéri. Il faut aller vite pour le bien de la population, a ajouté le chef de l'Etat.
La semaine dernière, le président de la République a déclaré que : « même s'il n'y a pas de gouvernement, on me paie et moi je paie les parlementaires. » Une façon pour lui de dire que la population souffre de cette situation de conflit entre les pouvoirs exécutif et le législatif. Il faut en finir avec le "dilatoire'', selon lui.
Pour tenter d'aider à résoudre la crise en favorisant un dialogue constructif entre l'exécutif et le Parlement, le Forum économique du secteur privé des affaires a rencontré mercredi de la semaine écoulée le coordonnateur de la plateforme politique INITE, le sénateur Joseph Lambert. D'autres actions de la société civile sont attendues avant la fin de la huitaine sollicitée par Bernard Gousse qui doit déposer ses pièces au parlement.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95040&PubDate=2011-07-18
« Il nous a demandé une rencontre, on va le rencontrer. Cette rencontre devrait avoir lieu sous peu. Je crois qu'avant mercredi nous autres et le président devons se rencontrer. Je lui ai donné la garantie que nous allons le rencontrer... », a-t-il expliqué. Après les discussions, a ajouté le sénateur Desra Simon Dieuseul, on saura ce qui ce passera. Selon lui, ces pourparlers peuvent déboucher à un dénouement dans un sens ou un autre.
« Le pays souffre. Ensemble nous devons trouver une solution... », a-t-il déclaré à la presse ce lundi 18 juillet.
« J'ai rencontré le président Martelly pendant sa visite à Saut-d'Eau. Nous avons discuté de tout et de rien, mais surtout de l'actualité politique. Je lui ai dit que dans une construction il faut faire la différence entre les pierres qui peuvent servir comme décoration et celles qui sont véritablement utiles », a raconté le parlementaire.
Signataire de la pétition du groupe des 16 sénateurs, l'élu du Plateau Central qui a mené campagne en faveur de Michel Martelly, a fait savoir que s'il avait été mis au courant préalablement de la désignation de Me Gousse, il ne se retrouverait pas contre le choix du président aujourd'hui. « Si la décision a été prise avec moi, je pourrais ne pas y être opposé. Je l'ai entendu dans les rues...je n'ai pas été consulté... », a souligné Desra Simon Dieuseul .
L'élu de l'organisation politique l'Avni à tendance ''Lavalas'' a fait savoir, en outre, que ni lui ni ses collègues du groupe des 16 sénateurs n'a de problème avec le président Martelly.
Contacté par Le Nouvelliste, plusieurs proches du président Martelly ont fait savoir qu'ils ne sont pas au courant de cette rencontre entre le groupe des 16 sénateurs anti-Gousse avec le chef de l'Etat annoncée par le sénateur Desra Simon Dieuseul.
Pour sa part, en marge au lancement de la semaine de reconstruction ce lundi, le chef de l'Etat a indiqué qu'il a déjà fait toutes les ouvertures. « J'ai fait des ouvertures à tout le monde, j'ai visité le Parlement, j'ai donné des accolades avec des parlementaires ''ki pa vle wè-m yo'', j'ai fait des discussions et je suis prêt à travailler avec tout le monde pour débloquer le pays...maintenant j'attends tout simplement », a martelé Michel Martelly aux questions des journalistes.
Selon le chef de l'Etat, actuellement les chances de ratification de Bernard Gousse sont de 50-50. Une facon pour lui de dire que le Premier ministre désigné a toutes ses chances pour passer les étapes au Parlement ou de ne pas réussir...
Le problème ne doit pas être géré de façon personnelle, a-t-il renchéri. Il faut aller vite pour le bien de la population, a ajouté le chef de l'Etat.
La semaine dernière, le président de la République a déclaré que : « même s'il n'y a pas de gouvernement, on me paie et moi je paie les parlementaires. » Une façon pour lui de dire que la population souffre de cette situation de conflit entre les pouvoirs exécutif et le législatif. Il faut en finir avec le "dilatoire'', selon lui.
Pour tenter d'aider à résoudre la crise en favorisant un dialogue constructif entre l'exécutif et le Parlement, le Forum économique du secteur privé des affaires a rencontré mercredi de la semaine écoulée le coordonnateur de la plateforme politique INITE, le sénateur Joseph Lambert. D'autres actions de la société civile sont attendues avant la fin de la huitaine sollicitée par Bernard Gousse qui doit déposer ses pièces au parlement.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
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