Des experts de l’institut américain de géophysique (USGS) et de l’Université du Texas cherchent à relever des données pour comprendre certains phénomènes constatés le 12 janvier et faire des projections sur le niveau de risques sismiques menaçant désormais le pays dimanche 28 février 2010, Radio Kiskeya Depuis mercredi dernier (24 février), une équipe scientifique de quatre membres représentant le Centre d’investigation géologique des Etats-Unis (U.S. Geological Survey, USGS) et l’Université du Texas séjourne en Haïti afin de réaliser une étude à court et à long terme portant sur les risques sismiques auxquels Haïti est exposée depuis le violent tremblement de terre du 12 janvier.
Selon un communiqué de l’ambassade américaine rendu public samedi, au cours de ses investigations, la mission doit se pencher sur la remontée du littoral et l’affaissement enregistré près de Léogâne (35 km au sud-ouest de Port-au-Prince) après la secousse tellurique de magnitude 7 ayant sévèrement touché la région. Outre une compréhension plus claire de la façon dont la catastrophe s’est manifestée, les scientifiques iront à la recherche de preuves de tremblements de terre semblables qui se seraient produits antérieurement et dont les traces se trouveraient dans les récifs coralliens relevés sous l’effet des derniers bouleversements géologiques.
Le communiqué précise que des études initiales seront aussi entreprises sur la faille "Enriquillo" qui traverse le nord d’Haïti et une partie de la République Dominicaine. L’objectif sera d’arriver à de meilleures estimations des risques sismiques grâce au prélèvement d’indices sur le nombre de fois où des segments de cette faille avaient déjà, par le passé, engendré des séismes. « Nous allons mesurer la déformation du littoral qui a accompagné le récent tremblement de terre et aussi essayer de lire le passé géologique qui est contenu dans les coraux », a annoncé Rich Briggs, géologue américain et membre de l’équipe dépêchée en Haïti. Le scientifique ajoute « il est important pour Haïti de mieux comprendre la nature du danger, ainsi le pays pourra se préparer aux éventuels événements à l’avenir. »
La mission diplomatique américaine à Port-au-Prince précise qu’il faudra probablement attendre jusqu’à la mi-mars pour avoir les premiers résultats de ces travaux financés conjointement par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), le Bureau de l’assistance au désastre à l’étranger et la Fondation nationale pour la science. Mardi dernier (23 février), l’Institut américain de géophysique avait, dans une mise à jour des probabilités des répliques pour les prochains 30 à 90 jours et pour l’année entière en Haïti, averti que des répliques se poursuivront pendant de nombreux mois même si leur fréquence devrait diminuer avec le temps. Le rapport avait également mentionné que la menace de tremblements de terre supplémentaires susceptibles de causer des dommages demeure.
Depuis le séisme du 12 janvier, à l’origine de plus de 200.000 morts et 300.000 blessés, l’USGS a enregistré une soixantaine de répliques dont les plus récentes, de magnitude 4,7, remontent à la semaine dernière.
Outre l’étude conjointe de l’USGS et de l’Université du Texas, le professeur Eric Calais et ses collègues de l’Université de Purdue (Indiana) et des scientifiques français à la tête d’une mission baptisée "Haïti-OBS" ont cherché, ces dernières semaines, à relever des coordonnées capables de rendre compte des éventuels événements sismiques qui pourraient se produire en Haïti à moyen et à long terme. spp/Radio Kiskeya
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