Le vice-président Rafael Alburquerque, le procureur général de la république, Radhamés Jiménez Peña et le Cardinal Nicolàs Lòpez Rodrìguez montent tous au créneau pour minimiser les préoccupations exprimées au Président Leonel Fernàndez par les signataires d'une lettre ouverte relative aux violences anti-haïtiennes idéologiquement entretenues en République Dominicaine
jeudi 5 novembre 2009, Radio Kiskeya
Les autorités dominicaines ont rejeté mercredi une lettre ouverte adressée cette semaine par des intellectuels et professionnels haïtiens, dont l'ancien Premier ministre Rosny Smarth, au Président Leonel Fernàndez pour dénoncer des pratiques discriminatoires et violentes à l'encontre de compatriotes vivant en territoire voisin.
Selon une dépêche d'EFE diffusée jeudi, le vice-président dominicain, Rafael Alburquerque, le procureur général de la république, Radhamés Jiménez Peña et le cardinal Nicolàs Lòpez Rodrìguez ont appelé les signataires de la lettre à se préoccuper davantage du contrôle qu'Haïti doit exercer sur son flux migratoire vers la République Dominicaine.
"Les autorités haïtiennes doivent assumer leurs responsabilités en ce qui a trait au contrôle du flux migratoire à la frontière", a lancé M. Alburquerque dans un entretien à la presse locale en marge d'un forum interaméricain sur la sécurité organisé à Santo Domingo.
Parlant d'incidents à répétition dont ont été victimes ces derniers mois de nombreux haïtiens établis de l'autre côté de la frontière, le numéro deux dominicain les a qualifiés de "problèmes isolés". Il a ajouté qu'en "aucune manière", il n'existe une politique de l'administration Fernàndez visant à infliger de mauvais traitements à nos compatriotes.
"C'est tout le contraire", a martelé Rafael Alburquerque précisant que "lorsque ces faits isolés se produisent, ils sont toujours suivis de condamnations énergiques et de poursuites judiciaires contre des citoyens ayant agressé un haïtien, un dominicain ou n'importe quel autre citoyen".
Pour sa part, le procureur général Radhamés Jiménez Peña, qui vient de séjourner à Port-au-Prince dans le cadre du processus d'extradition vers la France de l'ex-chef de gang haïtien Amaral Duclona, a indiqué que le point de vue du Président René Préval était "différent" de celui contenu dans la lettre ouverte envoyée au chef de l'Etat dominicain.
"Le Président René Préval n'a pas la même vision des choses, il a nous fait part de ses remerciements et de sa satisfaction pour l'accueil que nous autres dominicains réservons aux frères haïtiens", a déclaré Peña.
Le magistrat dominicain a enfin fait savoir que dans son pays tous les ressortissants haïtiens sont traités de façon égale, incluant ceux qui sont en prison.
Quant au cardinal Nicolàs Lòpez Rodrìguez, voix par excellence de l'aile conservatrice de l'église catholique dominicaine, il a appelé les intellectuels haïtiens à "reconnaître l'hospitalité du peuple dominicain" envers leurs compatriotes.
Le prélat a expliqué que jamais il n'acceptera qu'aucune personne soit maltraitée arguant que si des abus sont enregistrés, ils doivent être investigués et des sanctions appropriées adoptées.
"Mais, si les signataires de cette lettre veulent faire pareilles allégations, ils doivent également dire : nous reconnaissons, à côté de ces dénonciations, que grâce à la République Dominicaine, nos compatriotes vivent aujourd'hui dans de bien meilleures conditions", a conclu le cardinal dominicain avec une pointe de condescendance.
Une trentaine d'intellectuels et de professionnels, parmi eux l'ancien Premier ministre Rosny Smarth (1996-1998), l'ex-ambassadeur d'Haïti à Santo Domingo, Guy Alexandre, ont protesté contre une campagne médiatique haineuse anti-haïtienne pas du tout étrangère aux violences en cascade ayant culminé avec l'assassinat, il y a deux semaines, de quatre compatriotes qui fabriquaient du charbon de bois dans une province dominicaine.
Tout en se montrant conscients de la nécessité pour Haïti d'avoir une stratégie face au problème migratoire, les signataires de la lettre ont également exhorté le chef de l'Etat dominicain à promouvoir une politique d'apaisement propice au dialogue, à la compréhension mutuelle et à la coopération entre les deux peuples.
Contacté par Radio Kiskeya, l'ambassadeur dominicain à Port-au-Prince, Ruben Silié Valdés, s'est refusé à tout commentaire sur cette initiative dont la presse dominicaine s'est fait l'écho.
Malgré la multiplication de meurtres et agressions diverses commis en République Dominicaine contre des haïtiens, dont certains à caractère collectif dans des lieux publics, les autorités haïtiennes sont restées passives et ont limité leurs réactions à de rares notes diplomatiques de protestation.
Le collège des médecins dominicains a enfoncé le clou cette semaine en accusant les haïtiens d'être à l'origine de la propagation de maladies infectieuses comme la malaria qui auraient été auparavant éradiquées en territoire voisin.
Un élément de plus de la campagne idéologique haïtianophobe dont se nourrissent les ultranationalistes dominicains au mépris des relations de bon voisinage nécessaires entre les deux seuls peuples du monde vivant sur la même île. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article6306
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