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vendredi 21 septembre 2007

Haïti/Ouanaminthe : Un centre de dépistage des IST pour répondre au besoin de confidentialité des jeunes

jeudi 20 septembre 2007
P-au-P, 20 sept. 07 [AlterPresse] --- Un nouveau centre de dépistage anonyme et gratuit (Cdag) des Infections sexuellement transmissibles (Ist) vient d’être inauguré dans la ville de Ouanaminthe (nord-est d’Haïti), par l’organisation Volontariat pour le développement d’Haïti (Vdh), apprend AlterPresse.
Ce centre de dépistage anonyme et gratuit, le premier du pays, a débuté ses activités le 14 septembre 2007, en vue répondre au besoin de confidentialité des jeunes de Ounaminthe.
« Avec l’ouverture de ce centre de dépistage anonyme et gratuit nous espérons influencer la statistique des jeunes haïtiens dépistés qui ne dépassent pas aujourd’hui 1% », a déclaré Arnoux Descardes, directeur exécutif du Vdh.
La prévention reste un pilier de la lutte contre la pandémie du Vih/Sida, estime le principal dirigeant du Vdh qui pense qu’il faut actualiser les services et les approches selon les besoins des communautés et des jeunes.
Arnoux Descardes considère l’inauguration de ce centre comme l’une des innovations du Vdh qui depuis 19 ans fait œuvre de pionnier.
« La méthodologie de travail de notre centre se diffère un peu des autres centres de dépistages pour atteindre un même résultat : le dépistage », a-t-il précisé.
Grâce à cette nouvelle approche, le Vdh pense que les données sur les jeunes dépistés seront plus palpables et reflèteront mieux la situation du pays.
Ce centre de dépistage, inspiré du model français, était en étude depuis 2004 et sera répété un peu partout en Haïti, à travers différentes Maisons de jeunes du Vdh, indique Descardes.
L’inauguration de ce centre a été marquée par la présence d’autres personnalités, dont Guyrlène Dorvil, représentant du ministère de la santé publique et de la population (Mspp). Elle a demandé aux jeunes du Vdh de s’impliquer dans des activités du ministère dans la région pour sensibiliser le maximum de gens possible.
Le jeune chanteur et compositeur haïtien, Jean Roosevelt Jean, a, pour sa part, vivement encouragé les jeunes à se faire dépister.
Originaire de Jérémie (Sud-ouest), Jean Roosevelt Jean vient de réaliser son premier album, dont la vente signature se fera ce 22 septembre 2007, à Pétion-Ville (périphérie est). [do apr 20/09/2007 10 :30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6425

Haïti : La réalité de la pauvreté massive n’est plus acceptable, déclare un réseau d’institutions et d’organisations

Jeudi 20 septembre 2007
P-au-P, 20 sept. 07 [AlterPresse] --- La situation de chômage et de pauvreté des masses défavorisées en Haïti est considérée comme insupportable et inacceptable par un ensemble de 114 associations et institutions de 13 secteurs de l’ensemble du pays.
Regroupées au sein du Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), ces organisations plaident en faveur de l’intensification des investissements publics et privés pour renverser la tendance du chômage et réduire la pauvreté dans le pays.
La réalité de la pauvreté de masse en Haiti « n’est plus supportable ni acceptable », souligne le Conhane dans un communiqué émis le 19 septembre. Haïti coule avec une tranche élevée de la population évaluée à plus de 70% qui vit avec moins de $2 par jour, constate le Conhane.
Pour remédier à cette situation, « il est plus que temps de s’engager dans une dynamique économique et sociale devant conduire Haïti à inverser les chiffres du chômage de 70 à 30% », déclare le Conhane.
Le Conseil des acteurs non étatiques estime qu’il est nécessaire créer des emplois et des richesses, « en faveur d’une plus grande cohésion sociale et d’une relance durable de l’économie nationale ».
Le réseau lance également « un appel à la mobilisation générale en vue d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), à travers les projets, programmes et politiques publiques définis dans le cadre du Document stratégique national pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Dsncrp).
Le Conhane prône enfin la « vigilance pour une meilleure gouvernance des fonds alloués par la coopération internationale à Haïti, une meilleure exécution et une gestion plus efficiente du budget national, en participant activement au choix des projets et programmes de développement, à leur orientation et à leur mise en œuvre ».
Créé à Port-au-Prince, le 1er décembre 2005, lors d’une assemblée des acteurs non étatiques, le Conhane a pour rôle de servir d’interlocuteur des acteurs non étatiques auprès de l’Etat haïtien et de l’ensemble des bailleurs de fonds. Il est composé des secteurs droits humains, ONG, femmes, paysans, culture, religion, jeunes, média, organisations de base, socioprofessionnel, syndicats, éducation et secteur privé
Le Conhane compte fédérer les intérêts de ces secteurs dans le domaine de la coopération et « mettre en place des mécanismes » pour « renforcer leurs capacités d’analyse des programmes de coopération » et de « plaidoyers en faveur des populations ».
La mise en place du Conhane, relève d’un principe de l’Accord de partenariat avec l’Europe, signé en juin 2000 à Cotonou par 77 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). [do apr 20/09/2007 11:00]

Washington octroie un appui budgétaire de 8 millions de dollars à Haiti

jeudi 20 septembre 2007
P-au-P, 20 sept. 07 [AlterPresse] --- Le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique vient d’octroyer à Haïti une aide de 8 millions de dollars américains en vue de soutenir le budget national pour l’exercice fiscal 2006-2007, en cours.
A cette occasion, une cérémonie a eu lieu ce 20 septembre 2007 au Lycée Marie Jeanne à Port-au-Prince, en présence des ministres haïtiens de la planification, Jean-Max Bellerive, et de l’éducation nationale, Gabriel Bien-Aimé, ainsi que du directeur général de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), Paul Tuebner.
L’ambassade des États-Unis indique que cette aide permettra la distribution de plus de deux millions de manuels scolaires, subventionnés à hauteur de 70%, aux élèves.
Le budget 2006-2007 arrive presqu’à son terme. Les députés et sénateurs de la 48e Législature ont deux semaines pour voter la loi de Finances de l’exercice 2007-2008, qui doit être déposée au Parlement. Ce budget devrait être voté avant la date du 1er octobre qui marque le début d’une nouvelle année fiscale. [do gp apr 20/09/2007 13 :30]

Nouvelle opération antidrogue : Un haïtien et un américain envoyés en prison aux Etats-Unis

Gesner Delva a été arrêté à Lazile où des armes et de l’argent ont été confisqués ; Carlton White s’est fait surprendre dans le Nord-Ouest
vendredi 21 septembre 2007,
Radio Kiskeya

De nouvelles opérations des agents du Bureau haïtien de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS) ont abouti à deux arrestations ces derniers jours, a annoncé à Radio Kiskeya le porte-parole de la Police Nationale, Frantz Lerebours.
Gesner Delva alias "Ti Chèf", qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international, a été appréhendé jeudi matin à Lazile, une commune du département des Nippes (sud-ouest). Un montant de 10.000 dollars américains en liquide, trois armes à feu, une mitrailleuse UZI, un fusil de calibre 12 et un pistolet ont été confisqués lors de l’opération de même qu’une Nissan Patrol et deux génératrices.
M. Delva devait être extradé aux Etats-Unis jeudi ou vendredi au plus tard, a confié le commissaire Lerebours à Radio Kiskeya.
D’autre part, un présumé narcotrafiquant américain, Carlton White, a été refoulé lundi dans son pays où il a été placé en détention dans une prison fédérale. Cet homme, contre qui un mandat d’arrêt international était également décerné, a été appréhendé dans le Nord-Ouest.
Pour éviter d’éveiller des soupçons sur ses activités, il avait tenté de se faire passer pour un ressortissant jamaïcain, a fait savoir le porte-parole de la PNH. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4160

Leonel Fernàndez insiste à Washington sur l’importance de l’aide internationale à Haïti

Le Président dominicain estime également indispensable le soutien des Etats-Unis à la lutte contre le narcotrafic dans la région
jeudi 20 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Le Président dominicain Leonel Fernàndez a appelé jeudi les Etats-Unis à maintenir leur appui à Haïti et aux efforts visant à favoriser l’établissement d’un régime démocratique stable, rapporte l’agence espagnole EFE.
Lors d’une rencontre au Département d’Etat avec le sous-secrétaire d’Etat américain, John Negroponte, Fernàndez a indiqué que "la communauté internationale doit offrir son appui en vue de permettre aux haïtiens de cheminer vers un processus de renforcement de la démocratie"
Très critique vis-à-vis du dernier rapport américain qui a placé son pays parmi les vingt grands Etats producteurs de drogue ou de transit de la planète, le Président dominicain a pressé l’administration Bush de fournir une assistance plus importante aux pays de l’Amérique centrale et des Caraïbes dans la lutte contre le fléau. Il estime nécessaire de stopper la progression de la drogue devenue "l’une des principales causes de la criminalité dans la région".
John Negroponte a promis de faire tout son possible pour appuyer les initiatives du dirigeant dominicain qui a entrepris une longue tournée de 13 jours aux Etats-Unis.
Outre la république voisine, Haïti fait partie de la liste noire du narcotrafic international en compagnie notamment de la Jamaïque, de la Colombie et du Vénézuéla. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4156

Le chancelier brésilien Celso Amorim arrive vendredi à Port-au-Prince

Il doit réitérer le soutien de son pays à la mission onusienne ainsi qu’aux autorités haïtiennes et préparer la visite en Haïti du Président Luiz Inàcio Lula da Silva prévue en novembre prochain
jeudi 20 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Le ministre brésilien des affaires étrangères, Celso Amorim, est attendu vendredi à Port-au-Prince pour une visite officielle de 24 heures destinée à renouveler l’appui de Brasilia au travail des casques bleus et aux progrès politiques réalisés en Haïti au cours des derniers mois, rapporte le quotidien brésilien Correio Braziliense.
Amorim profitera également de son séjour dans la capitale haïtienne pour préparer la prochaine visite du Président Luiz Inàcio Lula da Silva. Le chef de l’Etat sera, en effet, en Haïti au cours du mois de novembre afin de montrer l’importance que son administration accorde à la stabilisation et au développement d’Haïti. Il en sera à sa deuxième visite, après celle historique d’août 2004 qui était consacrée à un match de football pour la paix entre la sélection haïtienne et la Seleçao dont les superstars Ronaldo, Ronaldinho et Roberto Carlos avaient déclenché des scènes d’hystérie collective à Port-au-Prince.
Avant l’arrivée de Lula, Celso Amorim doit mettre l’accent sur le renouvellement du mandat de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) qui arrive à expiration le 15 octobre. Cet appui est d’autant plus crucial que l’avenir de la force internationale de paix risque d’être menacé par le déploiement au Darfour (Soudan) d’une mission onusienne qui mobilisera 26.000 soldats, selon le journal brésilien.
Durant son passage à Port-au-Prince, le chef de la diplomatie brésilienne s’entretiendra notamment avec le Président René Préval et les ambassadeurs des Etats-Unis, Janet Ann Sanderson et du Canada, Claude Boucher dont les pays figurent parmi les principaux partenaires bilatéraux d’Haïti. M. Amorim arrivera de Manaus où il participe jeudi à une rencontre entre le Président Lula et ses homologues vénézuélien, Hugo Chàvez et équatorien, Rafael Correa. En laissant Haïti, il se rendra directement à New York pour prendre part à la 62e assemblée générale de l’ONU.
Les autorités brésiliennes reconnaissent sans ambages que l’implication militaire de leur pays en Haïti constitue l’un des principaux ressorts de Lula en matière de politique internationale dans sa quête d’un leadership régional incontestable du géant sud-américain.
Le Brésil, qui a déployé 1.200 casques bleus en Haïti, assure le commandement de la MINUSTAH qui compte 9.000 militaires et policiers internationaux. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4151

Assassinat d’un homme d’affaires à Delmas 75

David Guiteau a été abattu de plusieurs balles par deux tueurs qui l’attendaient devant sa résidence ; plusieurs suspects interpellés ; Franck Dossous, un présumé bandit capturé par INTERPOL aux Etats-Unis bientôt ramené en Haïti
mercredi 19 septembre 2007,
Radio Kiskeya

L’homme d’affaires David Guiteau est mort criblé de balles au moment où il descendait de voiture mardi soir à Puits Blain, dans le quartier de Delmas 75 (est), a indiqué la police de Pétion-Ville à Radio Kiskeya.
Deux inconnus armés d’un T-65 étaient en embuscade dans un véhicule garé devant la résidence de la victime. Ils ont ouvert le feu sur celui qu’ils devaient exécuter après avoir neutralisé et ligoté son jeune frère qui était à ses côtés.
David Guiteau, qui s’occupait d’importation et de vente de véhicules sur le marché, venait à peine de déposer sa belle-soeur au centre-ville lorsqu’il est tombé sous les balles assassines. Pas moins de treize douilles de T-65 ont été retrouvées sur les lieux du drame, selon le service d’investigation du commissariat de Pétion-Ville qui annonce plusieurs arrestations dans le cadre de l’enquête ouverte sur ce nouveau meurtre. Les personnes interpellées ont été interrogées tandis que d’autres seraient activement recherchées.
Dans ce même quartier de Delmas 75, où pourtant une patrouille policière assure la permanence, les attaques meurtrières et enlèvements se sont enchaînés à un rythme effarant ces derniers jours. Un fonctionnaire civil de la Police Nationale, Oril Gorguette et sa femme, Gustie André ont été abattus à bout portant devant leur domicile. Frantz Lerebours, qui s’exprimait lors de son point de presse hebdomadaire, a souligné que l’enquête menée par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) progressait et avait conduit à de très bonnes pistes.
Par ailleurs, Franck Dossous, un ressortissant haïtien, activement recherché pour association de malfaiteurs, a été arrêté aux Etats-Unis par la Police criminelle internationale (INTERPOL). Le porte-parole de la PNH précise qu’il doit être rapatrié bientôt afin de répondre des accusations portées contre lui.
272 arrestations ont été opérées par la police au cours des deux dernières semaines dans le cadre de la lutte contre le banditisme et la délinquance. Parmi les personnes épinglées figurent Carlène Jean et Sheila Abellard concubines respectivement de Zakal" et "Ti Elie" ainsi connus, les deux principaux chefs de gang de la Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale).
Le nommé Pierre Rolf Robenson, qui se faisait passer pour le commandant de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI), est également sous les verrous. Sans titre ni qualité, il aurait lancé un processus de recrutement de nouveaux agents devant théoriquement intégrer cette unité spécialisée de la Police Nationale. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4153

Un pasteur enlevé et tué lors d’une intervention policière visant à le libérer

La riposte violente des ravisseurs à l’origine de ce drame survenu mardi soir à Fontamara où des membres de gangs démobilisés tentent de reprendre du service ; la police dément toute recrudescence du kidnapping, mais la multiplication des cas est éloquente
mercredi 19 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Un pasteur enlevé par des individus armés a été tué mardi soir à Fontamara 27 (banlieue sud de Port-au-Prince) au cours d’une intervention policière, a annoncé mercredi à la presse le directeur général de la Police Nationale, Mario Andrésol.
L’otage, dont l’identité n’a pas encore été révélée, a été mortellement blessé dans des échanges de tirs entre ses ravisseurs et les forces de l’ordre qui tentaient de le libérer.
Le responsable religieux avait été kidnappé en même temps que son épouse. Les auteurs de cette prise d’otage seraient des récidivistes qui avaient déjà fait la prison ou appartiendraient à des gangs que l’on croyait dissous.
Par ailleurs, l’ex-colonel des Forces Armées d’Haïti, Ernst Mompoint, également entraîneur de football, avait été kidnappé dimanche dernier à Delmas 33 (banlieue nord) où il circulait au volant d’un véhicule. Une dame qui l’accompagnait avait été également interceptée avant d’être libérée peu de temps après.
L’ancien officier avait pu, lui aussi, retrouver sa famille sans qu’on ne sache si une rançon a été versée. Ancien joueur et technicien de la sélection nationale, Ernst Mompoint, qui a fait l’essentiel de sa carrière de footballeur au Victory Sportif Club, était jusqu’à récemment l’entraîneur du Racing Club Haïtien.
Pour sa part, un ressortissant américain, Yvon Witty, avait été relâché après une semaine de séquestration. Des négocations financières entre ses proches et les ravisseurs ont été nécessaires pour obtenir sa libération.
En revanche, un haïtien, victime de la même prise d’otage le 9 septembre sur la route de Frères (est), n’avait toujours pas répondu à l’appel mercredi, selon le porte-parole de la PNH, le commissaire Frantz Lerebours.
Sur le cas de Lovinsky Pierre Antoine, coordonnateur de la fondation 30 septembre et dirigeant de Fanmi Lavalas, porté disparu à Port-au-Prince depuis le 12 août, le porte-parole n’était pas en mesure d’annoncer des progrès dans l’enquête. Interrogé par des journalistes sur l’éventuelle audition de personnes qui accompagnaient l’activiste Lavalas le jour de sa disparition, M. Lerebours a affirmé ne disposer d’aucune information à ce sujet. Des indices signaficatifs n’ont pu être relevés malgré l’examen minutieux du véhicule dans lequel se trouvait Pierre Antoine.
Enfin, le commissaire s’est inscrit en faux contre les informations selon lesquelles une quarantaine d’enlèvements auraient été enregistrés ces derniers jours dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Il a renouvelé la détermination de la PNH de combattre avec la dernière rigueur la pratique du kidnapping. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4152

Trois haïtiens décédés en prison aux îles Turks et Caicos

La déshydratation a provoqué la mort des détenus qui étouffaient dans des cellules surpeuplées ; des pathologistes américains sur place pour des investigations appropriées ; près de 250 boat people sur le point d’être rapatriés
mercredi 19 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Trois pathologistes du l’office des examens médicaux du comté de Miami-Dade se trouvent depuis mardi aux îles Turks et Caicos où ils doivent mener des investigations sur la mort suspecte de trois haïtiens dans un centre de détention, rapporte le Miami Herald.
Les trois personnes décédées à Providenciales, la capitale, se trouvaient parmi 250 sans-papiers qui avaient été arrêtés à leur arrivée d’Haïti le week-end écoulé à bord de deux embarcations de fortune, ont déclaré des officiels du gouvernement du petit archipel britannique situé au large du Cap-Haïtien (nord). Après le décès lundi soir de deux des détenus, les autorités avaient décidé de faire appel aux experts de l’hôpital américain avec lequel elles ont signé un contrat d’assistance médicale.
Le troisième migrant s’est éteint mardi au moment où des médicaments lui étaient administrés dans une clinique proche de la prison pour stopper une déshydratation sévère.
Définitivement, le centre de détention n’a pas la capacité d’accueil qu’il faut pour contenir toutes ces personnes. C’est un centre de détention très exigu, on ne peut pas y mettre 200 personnes", a déclaré à l’Associated Press l’ambassadeur d’Haïti aux Bahamas et aux îles Turks et Caicos, Harold Joseph.
Pour sa part, le bureau du gouverneur de l’archipel, Ricahrd Tauwhare, a refusé de faire le moindre commentaire sur l’étendue de la prison et a indiqué que des questions de cette nature devaient être adressées au ministère britannique des affaires étrangères.
Cependant, dans un communiqué émis mardi le même gouvernement local avait reconnu que le centre d’incarcération était rempli d’un nombre extrêmement élevé de migrants haïtiens lorsque les décès ont été enregistrés.
Grainne O’Hara, une fonctionnaire du Programme des Nations Unies pour les réfugiés qui avait visité les installations pénitentiaires le mois dernier, a affirmé que les haïtiens étaient entassés dans deux petites cellules qui peuvent passer 48 heures sans avoir de l’air conditionné.
Les rescapés de ce nouveau drame, 247 boat people, devraient être rapatriés dans les prochaines heures.
En mai dernier, 61 des 150 boat people haïtiens qui se trouvaient à bord d’un bateau, avaient péri noyés dans les eaux territoriales des îles Turks et Caicos. Accusées par les survivants d’avoir délibérément provoqué l’accident, les autorités locales ont nié toute responsabilité dans cette tragédie.
Le gouvernement haïtien est resté muet près de six mois après avoir promis une enquête internationale indépendante sur cette grave catastrophe maritime. spp/RK

Ascendance haïtienne : binationaux ou apatrides? Enfants nés en République Dominicaine et/ou de parents haïtiens..

La nationalité est l'acte par lequel un Etat atteste que telle personne fait partie de la communauté placée sous son autorité et sa protection de manière privilégiée. C'est un droit naturel et également un droit humain. Cependant, au XXIe siècle, on refuse à nombre d'enfants d'origine haïtienne l'accès à l'exercice de ce droit en dépit des normes et conventions internationales auxquelles les Etats haïtien et dominicain sont parties.
Des spécialistes haïtiens en droit public se sont prononcés suite à la publication d'une lettre ouverte émanant de plusieurs organisations de défense des droits des Haïtiens vivant en République dominicaine relative aux déclarations qu'aurait faites l'ambassadeur haïtien à Santo Domingo, le Dr Fritz Cinéas.

Selon la teneur de cette lettre ouverte adressée au Président de la République, René Préval, l'ambassadeur Cinéas, qui participait à un dîner hebdomadaire à l'initiative des médias du Groupe Corripio, le 29 août dernier, aurait fait des déclarations portant atteinte aux intérêts des migrants haïtiens vivant de l'autre côté de la frontière. Entre autres déclarations, le diplomate haïtien aurait laissé entendre que « les enfants d'Haïtiens nés en République dominicaine restent des Haïtiens comme lui » à part entière, ce qui a soulevé la colère d'un ensemble d'organisations luttant pour le respect des droits des migrants haïtiens et pour leur intégration sociale en République dominicaine.Invités à se prononcer autour de cette question, véritable pomme de discorde, deux spécialistes haïtiens en droit public ont déploré cet incident émanant de ce qu'ils considèrent comme une vérité juridique. « C'est une tristesse pour l'ambassadeur Cinéas et également une tristesse pour ceux qui le contestent et qui préfèrent la nationalité dominicaine au détriment de celle d'Haïti », a déclaré au journal le professeur Fritz Jean-Louis.

Le conflit jus soli VS jus sanguinisSelon le professeur Jean-Louis, en principe, tout mineur à la nationalité de ses parents. Il y a toujours des nuances en droit mais ce sont généralement les parents qui prennent l'initiative effective de la nationalité de leur progéniture, nonobstant les principes du jus soli ou du jus sanguinis que pourraient adopter les Etats en matière de nationalité.Le jus soli, droit du sol, est le principe selon lequel l'enfant a la nationalité de l'Etat où il est venu au monde. Et le jus sanguinis, droit du sang, est celui qui veut que l'enfant a la nationalité de ses parents. Haïti a adopté, au terme de l'article 11 de la Constitution en vigueur, le jus sanguinis, et la République Dominicaine, le jus soli, avec chacune une variante rendant difficile toute solution de compromis. En effet, l'article 11 de la Constitution de 1987 dispose : « Possède la nationalité d'origine, tout individu né d'un père haïtien ou d'une mère haïtienne qui eux-mêmes sont nés haïtiens et n'avaient jamais renoncé à leur nationalité au moment de la naissance. » Et l'article 15 de renchérir : « La double nationalité haïtienne et étrangère n'est admise sous aucun prétexte. »

Et l'article 11-1 de la Constitution de la république voisine dispose, pour sa part : « Sont Dominicains, les enfants nés sur le territoire de la République Dominicaine à l'exception des enfants de diplomates et de ceux des étrangers de passage. » Pris en sandwich« Au regard de la Constitution haïtienne, un enfant né de parents haïtiens est Haïtien quel que soit son lieu de naissance en vertu du droit du sang. Et du point de vue de la République Dominicaine, l'enfant né sur le territoire dominicain est Dominicain en vertu du droit du sol », a commenté le professeur Jean-Louis faisant remarquer que « l'enfant né de parents haïtiens en République Dominicaine a dans sa personne la nationalité haïtienne et la nationalité dominicaine».



« L'autorité dominicaine en la matière, tout en n'ayant pas un pouvoir discrétionnaire, peut souverainement décider de la nationalité effective du mineur », a renchéri Me Jean-Louis faisant remarquer que les deux principes, droit du sol et droit du sang, sont constitutionnels en République Dominicaine et peuvent être cumulatifs au cas où l'enfant d'ascendance haïtienne né de l'autre côté de la frontière aurait au moins un parent dominicain.« La nationalité est un lien juridique reliant un individu à un Etat, a rétorqué, pour sa part, un professeur de droit international privé à l'Université d'Etat d'Haïti. Il doit être manifesté. Le drame, a-t-il poursuivi, beaucoup d'enfants d'ascendance haïtienne ne sont pas déclarés par leurs parents à qui de droit. Ce qui leur confère une situation hybride. » En effet, plusieurs parents haïtiens vivant en République Dominicaine n'ont pas déclaré leurs enfants aux Consulats haïtiens, comme le veulent les normes en la matière, soit par ignorance, soit parce qu'ils y vivent de manière irrégulière, soit parce qu'ils préfèrent la nationalité dominicaine pour leurs enfants à celle d'Haïti. De l'avis de certains Dominicains, les travailleurs haïtiens sont considérés comme des étrangers de passage et n'ont pas droit à la nationalité dominicaine. « L'Etat dominicain n'a rien fait pour sortir ces enfants de cette situation hybride en leur accordant la nationalité dominicaine, et l'Etat haïtien n'a pas fait grand-chose non plus pour aider ces enfants à avoir la nationalité haïtienne », a déploré ce spécialiste en droit international privé sous couvert de l'anonymat.

Le rôle de l'Etat« L'Etat détermine qui sont ses nationaux, qui ne le sont pas. Aucune autre organisation ne peut se substituer à l'Etat. Les Consulats haïtiens en République Dominicaine devraient faire en sorte que tous les enfants d'ascendance haïtienne soient déclarés pour leur éviter l'apatridie », a-t-il conseillé au regard des organisations qui critiquent la position de l'ambassadeur Cinéas.Dans leur lettre ouverte au Président de la République datée du 5 septembre 2007, avec copie conforme au Premier ministre, au ministre des Affaires étrangères, au ministre des Haïtiens vivant à l'Etranger et aux présidents du Sénat de la République et de la Chambre des Députés, les organisations signataires qualifient « d'impropres » les déclarations de l'ambassadeur Cinéas et estiment que de telles déclarations « mettent en évidence une méconnaissance du principe de la territorialité du Droit constitutionnel (...) et offrent un argument officiel, non valide, aux secteurs qui, de façon discriminatoire, s'opposent à l'intégration sociale des Dominicains d'origine haïtienne». « Ces organisations, de l'avis du spécialiste, ne sont pas des interprétatrices des lois de l'Etat. Leurs luttes justifient leur existence. L'ambassadeur Cinéas, en ce qui concerne la notion de nationalité, a été correct. Cependant, il n'a pas poursuivi son raisonnement ou celui-ci a été tronqué par ceux qui l'ont rapporté. »L'ambassadeur Cinéas est un diplomate de carrière. Il a été désigné ambassadeur d'Haïti à Santo Domingo à la fin de l'année 2005. Il a déjà occupé cette fonction sous le règne de Jean-Claude Duvalier. A ce propos, lit-on dans la correspondance adressée au président Préval, la Centrale d'Intelligence américaine a révélé récemment l'implication de fonctionnaires du régime des Duvalier dans le trafic des personnes par l'embauche des braceros à l'époque où le Dr Cinéas était ambassadeur.Nos efforts pour joindre l'ambassadeur Cinéas se sont révélés vains. Toutefois, les colonnes du journal restent ouvertes au diplomate au cas où il aurait des précisions à apporter autour de cet incident.

Samuel BAUCICAUT

baucicaut@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48746&PubDate=2007-09-20

Les activités de portefaix affectent la région cervicale

80% des marchand(e)s de 35 à 40 ans s'adonnant aux activités de portefaix ont une déviation cervicale exagérée. Preuve de l'impact de ce métier sur cette catégorie socio-professionnelle. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par Ritho Planteau, étudiant finissant à l'Ecole des Sciences infirmières (ESI) de l'Université Notre-Dame d'Haïti
«Sur (100) marchands choisis, 28 sont des vendeurs de pain, 20 d'entre eux sont des marchands de charbon, 32 sont des vendeurs de légumes et 20 sont des vendeurs de riz», indique l'étude qui fait état de ces marchands avec leur panier reconstitué élargi, surchargé à l'excès. Et circulant dans les rues de la capitale où ils enregistrent, sans s'en rendre compte, des conséquences cliniques néfastes sur leur colonne cervicale.

Ritho Planteau qui reconnaît que tout travail de recherche impose des exigences, du temps, de l'adaptation et par-delà diverses contraintes, une persévérance dans l'action entreprise, avoue avoir fait face à de nombreuses difficultés au cours de l'élaboration de ce travail. «Nos observations nous prouvent que la déviation de la région cervicale liée à la pratique de portefaix cause un problème de handicap lent et progressif au sein de la population», fait-il remarquer en attirant l'attention sur le fait que ce métier est pratiqué aussi bien par des femmes que par des hommes.

D'autant que les objectifs poursuivis dans ce travail de recherche étaient d'identifier les risques de la déviation cervicale pour pouvoir informer les marchands concernés, les éduquer et soulever les problèmes liés au métier de portefaix.«28% de ces marchands n'ont aucun niveau d'éducation et 77% sont de niveau primaire et secondaire», note l'étudiant qui estime inférieur à ceux des lettrés le taux d'analphabètes. De plus, la majorité des marchands résident dans les bidonvilles, soit 85% de l'échantillon; tandis que 15% résident en ville, ce qui justifie la variable économie sociale.

Cadre théorique
Tout travail de recherche scientifique doit avoir une base théorique pour le valider. Aussi, Ritho Planteau dit avoir choisi parmi les grandes théories socio-anthropologiques. Il s'agit d'une approche fonctionnaliste (toutes les activités sociales remplissent une fonction correspondant à un besoin dans le système social), d'une approche structuraliste (en termes de modèle conceptuel) et d'une approche systémique (qui tient compte des interrelations et de l'interdépendance).

Cette dernière, estime M. Planteau, rend l'action plus efficace d'englober un système dans sa totalité, sa complexité et sa dynamique. Elle a été utilisée parce qu'elle permet de décrire la structure sociale dont relève la catégorie socioprofessionnelle considérée, aussi bien que d'analyser son fonctionnement à partir de ses interrelations avec d'autres composantes de la société haïtienne.

Cadre humain
Ritho Planteau explique, à partir de ces références, avoir recherché les facteurs qui influencent ou contribuent à l'émergence de cette pratique. Les soins ne sont pas accessibles à tous, ce qui implique qu'économiquement les marchands ne peuvent répondre à toutes les exigences médicales et paramédicales. «A cause de la distance des lieux d'établissement, d'absence de spécialité, leurs besoins primaires ne peuvent être comblés de façon aussi bien quantitative que qualitative. Faute d'argent», analyse M. Planteau qui croit que ce fait prend une allure politico-économique, socio-sanitaire et culturelle.

Prenant en compte l'aspect socio-sanitaire du problème, Ritho Planteau note que l'une des caractéristiques de la société haïtienne est le type d'entretien de facteurs marginaux dans son organisation et son fonctionnement. «Dans cette société, ceux qui pratiquent le métier de portefaix sont des êtres humains. Ils ne fréquentent pas souvent un centre de santé sur le plan social et sanitaire, pas plus qu'ils ne jouissent d'une grande considération», écrit-il.

Ils sont vulnérables à la maladie à cause du peu de soins qu'ils se procurent, de la diminution des mécanismes de défense de leur organisme et de leur réserve physiologique.

«La majorité des marchands de plus de 35 ans souffrent au moins d'une maladie, comme en témoigne un qui dit souffrir de la thyroïde. Une autre marchande avoue être atteinte d'ulcère gastrique.»

La problématiqueLa façon dont les gens pratiquent le métier de portefaix n'est pas sans conséquences sur leur état de santé. On relève notamment une déformation et un tassement des vertèbres, un raidissement de la zone cervicale, un oedème veineux de la zone (gonflement de la carotide).

Tous ces phénomènes mettent en exergue un problème où tout un groupe de professionnels, d'humains, de femmes, d'hommes, de jeunes et de handicapés au fil du temps se trouveront en plein chômage n'ayant d'autre profession que celle de portefaix. Sans prise en charge au niveau sanitaire. Charbon, ciment, paniers de pain, blocs en céramique on en ciment, paniers de fruits, sacs de riz dans les rues constituent les éléments de surcharge.Recommandation
Ritho Planteau a donc posé des diagnostics infirmiers pertinents: eu égard au manque de connaissance sur les risques du métier. Il adresse en conséquence des recommandations aux responsables du ministère de la Santé publique pour qu'ils prennent en charge les marchands, c'est-à-dire prévoir dans les centres de santé le dépistage de ce mal. Il propose un encadrement pour formaliser cette pratique et une campagne de sensibilisation sur les dangers de cette pratique. Il suggère l'utilisation des brouettes, mobilettes, chariots, etc par les marchands exerçant le métier de portefaix à Port-au-Prince comme dans les villes de province.
Robenson Bernard

Egypte et Malaisie se rapprochent d'Haïti

Zainol Abidim Bin Omar de la Malaisie et Abdel-fattah Mostapha Ezzeldin de l'Egypte ont présenté, ce mercredi 18 septembre 2007, leurs lettres de créance au président de la République, René Préval.
M. Omar, le premier ambassadeur malaisien accrédité à Port-au-Prince, se dit très content de sa présence dans le pays et exprime le soutien de la Malaisie à Haïti. Il a annoncé qu'il va travailler en vue de rendre fructueuses les relations entre les deux pays. « La Malaisie est partisane de la coopération Sud/Sud, a précisé M. Omar. Nous allons ensemble identifier les secteurs dans lesquels nous pouvons coopérer. »
Cependant, le diplomate malaisien a déjà identifié l'éducation comme l'un des domaines où les deux pays vont coopérer. « Nous allons permettre à des jeunes haïtiens de bénéficier des formations technique et universitaire en Malaisie », a promis Zainol Abidim Bin Omar.
Pour sa part, le nouvel ambassadeur d'Egypte en Haïti, Abdel-fattah Mostapha Ezzeldin, a informé que son pays est prêt à soutenir le processus de stabilisation et de développement d'Haïti. Il a aussi promis de travailler au rapprochement des deux peuples. « Cinq bourses d'études en technique d'agriculture sont déjà mises à la disposition des jeunes haïtiens », a-t-il révélé.
Par ailleurs, M. Ezzeldin a rappelé que l'Egypte a fourni des troupes à la Mission des Nations unies pour la stabilisation Haïti (MINUSTAH). Il a aussi salué la participation de plusieurs jeunes Haïtiens au 39e Chantier international de la jeunesse organisé en Egypte en août dernier.
Les deux ambassadeurs ont leur résidence à La Havane, Cuba.
Wanzor Beaubrun

winby07@hotmail.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48686&PubDate=2007-09-21

La gestion de l'eau en Haïti, une catastrophe

A Port-au-Prince, comme dans les différents départements du pays, la population est exposée à la consommation de l'eau non traitée. Cette problématique a été au coeur des discussions suite à un documentaire projeté récemment, à la Fondation Konesans ak Libète (Fokal), sur la mauvaise gestion de l'eau dans l'aire métropolitaine.
« En dépit des activités organisées en Haïti par des institutions nationales et internationales pour sensibiliser la population sur la gestion de l'eau et son importance dans la vie quotidienne, aucune solution n'a été apportée à ce phénomène qui constitue aujourd'hui l'un des problèmes majeurs de notre société », a expliqué Anne-Marie Auguste, responsable de l'Association pour la Promotion de la Santé Intégrale de la Famille (APROSIFA). Mme Auguste s'exprimait ainsi suite à la projection d'un documentaire autour du thème : « La mauvaise gestion et la mauvaise exploitation de l'eau à Port-au-Prince ».

Cette projection-débat s'inscrivait dans le cadre d'une campagne lancée en août 2006, à Carrefour-Feuilles, visant, entre autres, à réduire le taux de violence dans ce quartier lors des périodes de bouleversement politique. Le documentaire, réalisé par plus d'une vingtaine de jeunes, montre clairement la volonté de ces derniers de s'engager dans la lutte pour la préservation de l'eau, de l'environnement, a fait remarquer la responsable de l'APROSIFA.

Participant à cette activité, le maire-adjoint de Port-au-Prince, Nadège Augustin a informé que la mairie travaille d'arrache-pied en vue d'apporter des solutions à ce problème auquel fait face la population haïtienne, celle de Port-au-Prince en particulier.
Dans un exposé émouvant, un membre de la protection civile de Port-au-Prince a révélé que les quartiers de la Grand'rue, du Bicentenaire, de la ruelle Alerte sont alimentés par deux conduits hydrauliques défectueux et percés qui traversent le cimetière de Port-au-Prince. « Sous le gouvernement de transition, nous avons contacté les responsables de la CAMEP, photos à l'appui, au sujet de ses deux conduits. Ces derniers feignaient de les ignorer », a-t-il déploré tout en estimant que le gouvernement doit adopter des mesures concrètes en vue de résoudre ce problème qui constitue une menace grave pour la santé de la population de ces zones.
La mauvaise distribution et le gaspillage de cette ressource rare, la mauvaise gestion des bassins versants, des nappes phréatiques, la coupe anarchique des arbres sont, entre autres, des problèmes soulevés par les intervenants et les jeunes de l'APROSIFA au cours de ce débat.
L'accès à l'eau potable, a ajouté Mme Auguste, constitue une préoccupation constante pour les femmes haïtiennes qui, souvent, sont contraintes de parcourir des kilomètres pour s'en approvisionner. Elle invite tous les secteurs de la vie nationale y compris la diaspora à travailler activement en vue de trouver une solution définitive à ce problème.
De son côté, Roberson Octave, qui a contribué à la réalisation du documentaire, a, au nom de ses collègues, remercié les différentes institutions qui ont contribué à la réussite de ce projet à Carrefour-Feuilles. « L'espoir d'une nation repose sur une jeunesse éduquée », a-t-il indiqué à l'assistance composée de représentants d'institutions nationales et internationales dont la mission médicale cubaine, l'OXFAM, l'OEA, le Réseau des femmes candidates pour gagner, Enfofanm, etc.

Amos Cincir

cincir2005@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48313&PubDate=2007-09-21

Le boulevard Harry Truman : allergique aux pluies

Maisons inondées, trottoirs et chaussées immergés sous des couches de boue, amas d'immondices encombrant plusieurs artères, la Capitale haïtienne est bien trop frêle pour résister à la moindre pluie. Les averses du 16 septembre 2007 comme les précédentes offrent un nouveau spectacle affreux et désolant de la Capitale. Au niveau du « Bicentenaire », c'est une honte

Tôt dans la matinée du lundi, vers 6 heures, au niveau du boulevard Harry Truman, une interminable file de voitures s'immobilisaient. Un embouteillage monstre. De nombreux volontaires et des hommes du MTPTC se mobilisaient pour débarrasser la voie des couches primaires de boue qui cachaient l'asphalte. Ces travailleurs, équipés de brouettes, de balais, de pelles etc. évacuaient des bâtiments publics et privés des volumes d'eau boueuse et infecte.
Le complexe médico-dentaire, le centre GESKHIO et l'église de Dieu de la prophétie, situés sur le boulevard, figurent parmi les nombreux bâtiments ont été littéralement inondés.
Tous les canaux et les égouts de la zone ont pratiquement été obstrués par des tonnes de fatras surtout par des déchets en plastique. Les constructions anarchiques et sans contrôle donnant naissance aux cités l'Eternel, la Paix, Liberté et autres... compliquent la situation. A rappeler que ces habitats, construits à partir des années 75 sur des surfaces remblayées, empêchent l'évacuation des eaux pluviales.

Un problème qui perdureLes résidents déplorent en plus le fait que les travaux de curage des égouts entrepris par le MTPTC soient irréguliers. « Ces travaux de curage devraient être effectués après chaque pluie, vu les problèmes d'insalubrité du milieu, mais malheureusement nous, habitants de la zone, devons souvent multiplier les démarches auprès des autorités concernées avant qu'elles interviennent ... », se plaint M. Jean Harry Daniel, coordonnateur de la Coordination des militants du Portail Léogâne (COMIPO).
La ravine du Bois-de-chêne qui traverse une bonne partie de Port-au-Prince n'a jusqu'à présent fait l'objet de travaux en profondeur de la part du MTPTC. De jour en jour ensablé et enseveli sous des tonnes de déchets plastiques, le «Bois de chêne » est incapable de contenir le débit des eaux pluie qui se déversent sur la Capitale.
Entre le niveau et la berge de la ravine, il ne reste que quelques mètres. Le constat est identique pour les différents canaux du boulevard Harry Truman. Les canaux « Martély » où aboutissent les eaux provenant du Morne L'Hôpital, de la 1ère à la 3ème avenue etc.. se convertissent en lieu de décharge publique. «Les travaux de curage ne sont jamais effectués en amont, de quoi perdurer la situation précaire que nous vivons », se plaint Jean-Claude d'Orléans, pasteur de l'église de Dieu la Prophétie, complètement inondée.

Il avait, comme plusieurs résidents du boulevard, les pantalons retroussés et s'attelaient à drainer les locaux de l'église.
Les patients, pour accéder à la clinique médico-dentaire, se résignent à traverser des mares d'eau boueuse partiellement asséchées par le soleil. « Cette situation est plus qu'insupportable, mais, dans ce pays, il y a trop de choses frustrantes et dire que ce n'est pas la première fois que nous réclamons une solution définitive à ce problème », se plaint un responsable de la clinique révolté par la situation.
Quelques mois après la réfection du boulevard Harry Truman, des problèmes au niveau du système de canalisation étaient déjà signalés aux autorités. L'irrégularité des travaux d'assainissement et de curage a compliqué la situation. La période cyclonique est toujours en cours, de nouvelles pluies torrentielles pourraient s'abattre sur Port-au-Prince et ses environs.
Des risques d'épidémie sont dans l'air. Les masses de boue qui jonchent les routes sont vite asséchées. Les voitures roulant à toute allure soulèvent une poussière aveuglante, facteur de maladies infectieuses. Les autorités concernées, notamment les ministères de la Santé et des Travaux publics, doivent agir en vue de remédier à la situation qu'il convient de qualifier d'inacceptable.

Béanet Wagnac
et Amos Cincir

Notre commentaire:
Il sera très difficile de faire comprendre à ceux-là qui visitent le malecon de santo domingo et le « bicentenaire » ou boulevard Harry Thrumann de Port-au-Prince que cette avenue si prisée par les visiteurs de Santo Domingo, les noctambules en particulier a été inspirée par l’œuvre maîtresse de président Dumarsais Estimé, transformée en honte et poubelle de nos jours.
C’est l’exemple le plus frappant de la gestion à l’haïtienne de tout ce qui a existé un jour. Notre indépendance ne fait pas exception