(Port-au-Prince) Des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche à Port-au-Prince sur appel de plusieurs artistes populaires d’Haïti qui réclament à leur tour la démission immédiate du président, déjà contesté par les universitaires, la société civile et les partis traditionnels d’opposition.
Publié le 13 octobre 2019 à
AGENCE FRANCE-PRESSE
« Vu les violences qu’il y a parfois dans les manifestations, on a peur de sortir mais, aujourd’hui, on est là : on veut que les choses changent » explique Matthias, un manifestant de 26 ans, qui préfère taire son nom de famille, par peur des réactions de militants politiques.
Au sein de la foule majoritairement composée de jeunes, beaucoup ont choisi de porter un t-shirt blanc comme le voulait la consigne énoncée par les artistes organisant cette marche dominicale.
« Les artistes qui disent qu’ils ne font pas de politique, c’est faux : s’ils disent qu’ils font de la musique pour la jeunesse, il faudrait qu’ils écoutent les jeunes justement. On a un message à ceux qui ne sont pas venus aujourd’hui : on va boycotter vos concerts » prévient Fernando Duclair, opposant politique rodé aux manifestations.
Juchés sur un char de carnaval, largement équipé en hauts-parleurs chanteurs et DJ se sont relayés pendant des heures au micro pour scander mélodies et slogans contre le président Jovenel Moïse.
« Aujourd’hui, l’opposition c’est toute la population : elle a faim, elle ne peut pas vivre, ses enfants ne vont pas à l’école. Ce n’est pas parce que moi j’ai les moyens de manger qu’il faudrait que je ne regarde pas ceux qui, à côté, n’ont rien » témoigne le rappeur Izolan (Jean Léonard Tout-Puissant au registre civil) en regardant la foule compacte qui entoure le char.
« Plus personne ne veut rester chez soi, on en a tous marre. Le président doit parler au peuple, il ne peut pas rester muet. Aujourd’hui on ne peut pas rester en silence » ajoute Izolan qui a organisé la mobilisation du secteur culturel.
Depuis le début du mouvement de contestation, fin août, le chef d’État haïtien n’a pris qu’une seule fois la parole publiquement, via une allocution pré-enregistrée, diffusée à la télévision d’État le 25 septembre à 2 heures du matin heure locale.
La colère populaire contre Jovenel Moïse, décrié par les opposants les plus radicaux depuis son arrivée au pouvoir en février 2017, s’est accentuée fin août à la suite d’une pénurie de carburants généralisée à travers le pays.
Majoritairement issus des quartiers les plus pauvres, les manifestants exigent d’autant plus la démission du chef de l’État que des entreprises qu’il dirigeait avant son entrée en politique ont été épinglées par la Cour supérieure des comptes comme étant « au cœur d’un stratagème de détournement de fonds ».
Source:https://www.lapresse.ca/international/caraibes/201910/13/01-5245276-haiti-des-milliers-de-manifestants-reclament-la-demission-du-president.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 14 octobre 2019
Haïti : les artistes dans le concert des contestations contre le président
AFP, publié le lundi 14 octobre 2019 à 07h18
Des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche à Port-au-Prince sur appel de plusieurs artistes populaires d'Haïti qui réclament à leur tour la démission immédiate du président, déjà contesté par les universitaires, la société civile et les partis traditionnels d'opposition.
"Vu les violences qu'il y a parfois dans les manifestations, on a peur de sortir mais, aujourd'hui, on est là: on veut que les choses changent" explique Matthias, un manifestant de 26 ans, qui préfère taire son nom de famille, par peur des réactions de militants politiques.
Au sein de la foule majoritairement composée de jeunes, beaucoup ont choisi de porter un t-shirt blanc comme le voulait la consigne énoncée par les artistes organisant cette marche dominicale.
"Les artistes qui disent qu'ils ne font pas de politique, c'est faux: s'ils disent qu'ils font de la musique pour la jeunesse, il faudrait qu'ils écoutent les jeunes justement. On a un message à ceux qui ne sont pas venus aujourd'hui: on va boycotter vos concerts" prévient Fernando Duclair, opposant politique rodé aux manifestations.
Juchés sur un char de carnaval, largement équipé en hauts-parleurs chanteurs et DJ se sont relayés pendant des heures au micro pour scander mélodies et slogans contre le président Jovenel Moïse.
"Aujourd'hui, l'opposition c'est toute la population: elle a faim, elle ne peut pas vivre, ses enfants ne vont pas à l'école. Ce n'est pas parce que moi j'ai les moyens de manger qu'il faudrait que je ne regarde pas ceux qui, à côté, n'ont rien" témoigne le rappeur Izolan (Jean Léonard Tout-Puissant au registre civil) en regardant la foule compacte qui entoure le char.
"Plus personne ne veut rester chez soi, on en a tous marre. Le président doit parler au peuple, il ne peut pas rester muet. Aujourd'hui on ne peut pas rester en silence" ajoute Izolan qui a organisé la mobilisation du secteur culturel.
Depuis le début du mouvement de contestation, fin août, le chef d'État haïtien n'a pris qu'une seule fois la parole publiquement, via une allocution pré-enregistrée, diffusée à la télévision d'État le 25 septembre à 2heures du matin heure locale.
La colère populaire contre Jovenel Moïse, décrié par les opposants les plus radicaux depuis son arrivée au pouvoir en février 2017, s'est accentuée fin août à la suite d'une pénurie de carburants généralisée à travers le pays.
Majoritairement issus des quartiers les plus pauvres, les manifestants exigent d'autant plus la démission du chef de l'État que des entreprises qu'il dirigeait avant son entrée en politique ont été épinglées par la Cour supérieure des comptes comme étant "au cœur d'un stratagème de détournement de fonds".
Source: https://actu.orange.fr/monde/haiti-les-artistes-dans-le-concert-des-contestations-contre-le-president-CNT000001kbSHO.html
Des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche à Port-au-Prince sur appel de plusieurs artistes populaires d'Haïti qui réclament à leur tour la démission immédiate du président, déjà contesté par les universitaires, la société civile et les partis traditionnels d'opposition.
"Vu les violences qu'il y a parfois dans les manifestations, on a peur de sortir mais, aujourd'hui, on est là: on veut que les choses changent" explique Matthias, un manifestant de 26 ans, qui préfère taire son nom de famille, par peur des réactions de militants politiques.
Au sein de la foule majoritairement composée de jeunes, beaucoup ont choisi de porter un t-shirt blanc comme le voulait la consigne énoncée par les artistes organisant cette marche dominicale.
"Les artistes qui disent qu'ils ne font pas de politique, c'est faux: s'ils disent qu'ils font de la musique pour la jeunesse, il faudrait qu'ils écoutent les jeunes justement. On a un message à ceux qui ne sont pas venus aujourd'hui: on va boycotter vos concerts" prévient Fernando Duclair, opposant politique rodé aux manifestations.
Juchés sur un char de carnaval, largement équipé en hauts-parleurs chanteurs et DJ se sont relayés pendant des heures au micro pour scander mélodies et slogans contre le président Jovenel Moïse.
"Aujourd'hui, l'opposition c'est toute la population: elle a faim, elle ne peut pas vivre, ses enfants ne vont pas à l'école. Ce n'est pas parce que moi j'ai les moyens de manger qu'il faudrait que je ne regarde pas ceux qui, à côté, n'ont rien" témoigne le rappeur Izolan (Jean Léonard Tout-Puissant au registre civil) en regardant la foule compacte qui entoure le char.
"Plus personne ne veut rester chez soi, on en a tous marre. Le président doit parler au peuple, il ne peut pas rester muet. Aujourd'hui on ne peut pas rester en silence" ajoute Izolan qui a organisé la mobilisation du secteur culturel.
Depuis le début du mouvement de contestation, fin août, le chef d'État haïtien n'a pris qu'une seule fois la parole publiquement, via une allocution pré-enregistrée, diffusée à la télévision d'État le 25 septembre à 2heures du matin heure locale.
La colère populaire contre Jovenel Moïse, décrié par les opposants les plus radicaux depuis son arrivée au pouvoir en février 2017, s'est accentuée fin août à la suite d'une pénurie de carburants généralisée à travers le pays.
Majoritairement issus des quartiers les plus pauvres, les manifestants exigent d'autant plus la démission du chef de l'État que des entreprises qu'il dirigeait avant son entrée en politique ont été épinglées par la Cour supérieure des comptes comme étant "au cœur d'un stratagème de détournement de fonds".
Source: https://actu.orange.fr/monde/haiti-les-artistes-dans-le-concert-des-contestations-contre-le-president-CNT000001kbSHO.html
Les artistes font "rues combles" contre Jovenel Moise
Une foule impressionnante est descendue dimanche dans les rues de la capitale à l’invitation des artistes pour exiger la démission du président Jovenel Moise de plus en plus contesté par de nombreuses organisations.
Après des partis politiques de l’opposition, des associations de la société civile, le monde des artistes (chanteurs et musiciens) s’oppose désormais au président Jovenel Moise dont il réclame le départ du pouvoir.
« Jovenel ne peut plus rester à la tête du pays, il ne défend pas les intérêts de la population. Il est le président des riches », a déclaré un jeune venu pour suivre son artiste admiré. « J’étais déjà dans les rues pour demander la fin de ce système qui gouverne le pays, mais aujourd’hui je suis avec les stars du pays », a ajouté le jeune qui n’a pas souhaité s’identifier.
A l’invitation des artistes parmi les plus connus : King Kino, TiDjo Zenny ou encore Isolan qui ont pris la tête de la manifestation, une foule importante de plusieurs milliers de personnes en particulier des jeunes ont foulé le macadam dimanche en tenue blanche.
Le rassemblement qui avait démarré sur la route de Delmas a vite pris l’air du carnaval entrainant des milliers et des milliers de personnes qui sont venues grossir les rangs de ceux qui manifestent chaque jour contre le président Jovenel Moise.
Mercredi dernier, le président a répondu en mettant sur pied une commission afin de trouver une issue à la crise. Des partis de l’opposition continuent son départ sans condition.
Source HPN
Après des partis politiques de l’opposition, des associations de la société civile, le monde des artistes (chanteurs et musiciens) s’oppose désormais au président Jovenel Moise dont il réclame le départ du pouvoir.
« Jovenel ne peut plus rester à la tête du pays, il ne défend pas les intérêts de la population. Il est le président des riches », a déclaré un jeune venu pour suivre son artiste admiré. « J’étais déjà dans les rues pour demander la fin de ce système qui gouverne le pays, mais aujourd’hui je suis avec les stars du pays », a ajouté le jeune qui n’a pas souhaité s’identifier.
A l’invitation des artistes parmi les plus connus : King Kino, TiDjo Zenny ou encore Isolan qui ont pris la tête de la manifestation, une foule importante de plusieurs milliers de personnes en particulier des jeunes ont foulé le macadam dimanche en tenue blanche.
Le rassemblement qui avait démarré sur la route de Delmas a vite pris l’air du carnaval entrainant des milliers et des milliers de personnes qui sont venues grossir les rangs de ceux qui manifestent chaque jour contre le président Jovenel Moise.
Mercredi dernier, le président a répondu en mettant sur pied une commission afin de trouver une issue à la crise. Des partis de l’opposition continuent son départ sans condition.
Source HPN
« Jojo dòmi deyò », des dizaines de milliers de manifestants, artistes en tête, réclament la démission du président Moïse
Publié le 2019-10-13 | Le Nouvelliste
7 heures du soir. Dimanche 13 octobre 2019. Après plus de huit heures à parcourir les rues de trois des communes de la région métropolitaine, la grande manifestation organisée par un collectif d'artistes revient au Champ de Mars, son point de départ. Le parcours, long de près de quinze kilomètres, s'est déroulé dans la bonne humeur et sans incident majeur.
Habillés majoritairement d'un t-shirt blanc comme demandé par les organisateurs, partis quelques centaines, ils sont des dizaines de milliers lors de la fin de la manifestation à son point de départ. Toute la journée la foule a chanté à tue tête "Jojo dòmi deyò" et autres refrains pour réclamer le départ du pouvoir du président de la République Jovenel Moïse.
Pari gagné pour les artistes. Des dizaines de milliers de manifestants ont donc répondu à leur appel et autant se sont agglutinés sur leur passage. Tous ont exigé ce dimanche, en foulant le macadam, la démission du président Jovenel Moïse, en butte à une contestation sans précédent depuis plusieurs mois et à un "peyi lòk" depuis sept semaines qui empêche la tenue régulière de toutes les activités sur l'étendue du territoire.
Dans une ambiance de carnaval, les artistes Izolan, King Kino, Berto, et co., perchés sur un « char musical» comme pour le carnaval, ont assuré l’ambiance. Avec la foule, ils ont scandé « Jojo dòmi deyò », un refrain devenu culte depuis le début des contestations. Le rythme est entraînant, le message clair.
T-shirts blancs, pancartes préfabriquées, vuvuzelas bruyants, sifflets agressifs, vaccines aux sons entraînants, les manifestants ont utilisé tous les accessoires à leur disposition pour faire passer leur message. Ils ont laissé le Champ de Mars peu après 10 du matin, remonté Lalue, bifurqué par l'avenue Martin Luther King, fait un stop sous le viaduc pour être rejoints par une autre branche en provenance de Cité Soleil, avant de se lancer à l'assaut de l’autoroute de Delmas en direction de Pétion-Ville.
Sans prendre de pause, acclamée sans cesse par un public festif dans ses chants de revendications, la belle et grosse foule a arpenté la rue Metellus sans faire de mal à la ville créée par Jean Pierre Boyer avant de prendre la rue Panaméricaine en direction du centre-ville de Port-au-Prince en passant par Bourdon. Un seul message: Jovenel Moïse doit partir.
Pour Jacques, quadragénaire rencontré au niveau de Delmas 103, il faut en finir avec toute la classe politique. « Jovenel Moïse doit laisser le pouvoir. Nous devons renvoyer également les maires, les députés, les sénateurs, les directeurs généraux, les ministres, etc. Ils doivent tous partir. Ce sont des voleurs. Ils nous divisent pour s’enrichir. Entre-temps, nous pataugeons dans la misère », assène-t-il.
Izolan, le rappeur de Barikad Crew, l’un des groupes les plus populaires auprès des jeunes, s’est montré très satisfait par rapport au feed-back du public ce dimanche. « Nous avons réussi le mouvement. Nous sommes fiers de l’accompagnement de la population. Cela prouve que la majorité en a marre. Le peuple doit obtenir ce qu’il cherche à savoir la démission de Jovenel Moïse et aussi le changement de ce système. Le président ne peut pas nous gouverner. Il doit tirer sa révérence et permettre aux gens compétents de prendre la destinée du pays », a dit Izolan.
Le rappeur insiste sur la nécessité de « changer le système à tout jamais ». « Il faut changer cette dynamique. Nous devons mettre un terme à ce système qui produit l’inégalité, la misère et la corruption. Sinon, nous aurons un autre Jovenel Moïse au Palais national lors des prochaines élections », a-t-il prédit. Jean Leonard Tout-Puissant alias Izolan souligne que la marche de ce dimanche n’est pas une initiative isolée. « S’il ne démissionne pas ce soir ou au cours de cette semaine, nous serons encore dans les rues dimanche. Cette fois, nous serons accompagnés de nos cuillères et de nos assiettes », a prévenu Izolan.
Des personnalités politiques ont également été remarqués à la marche de ce dimanche. C’est le cas du chanteur devenu sénateur de l’Ouest, Antonio Cheramy, alias Don Kato. « Je suis venu supporter l’initiative des artistes. Je les félicite d’avoir rejoint ceux qui exigent le départ de Jovenel Moïse. Nous allons restés mobilisés jusqu’à ce qu’il (Jovenel Moïse) démissionne », a-t-il fait savoir.
Youri Chevry, maire de Port-au-Prince et également manager du groupe Barikad Crew, a confié au journal qu’en tant que citoyen, il n’a d’autre choix que d’unir sa voix à celle de la population. « Le peuple réclame la démission de Jovenel Moïse. Le pays n’est pas gouverné depuis plusieurs semaines. On aurait pu décréter l’état d’urgence. Il n’y a pas d’eau, les hôpitaux ne fonctionnent pas, etc. Pourtant, il y a quelqu’un à la tête de la nation. Le peuple lui demande de tirer les conséquences de son inconséquence », estime-t-il.
Selon Youri Chevry, Jovenel Moïse fait montre d’une incompréhension de la crise en voulant dialoguer avec les acteurs de l’opposition. « Ce n’est pas l’opposition qui est dans les rues. C’est la population. Il peut toujours dialoguer avec des acteurs mais il ne peut pas le faire avec la population. Celle-ci réclame son départ. Il ne peut pas faire autrement », analyse-t-il.
Louis Gérald Gilles, l’ancien sénateur de Fanmi Lavalas, devenu aujourd’hui le chef de file de la structure politique dénommée Nouvelle orientation unifiée pour libérer Haïti » (NOULHA), croit qu’il faut soutenir tous les mouvements de mobilisation qui réclament la fin de ce système. « C’est pour la première que le peuple lève la voix pour exiger la fin de ce système. Il veut désormais que les ressources de l’Etat soient utilisés au profit de l’éducation, la santé, la sécurité, etc. Aujourd’hui, la population, unie comme un seul homme, exige un changement. Je suis sûr qu’elle va obtenir gain de cause. C’est pour cela qu’en tant que figure de la classe politique, je rejoins la marche de ce dimanche », a-t-il dit.
La marche s’est poursuivie après 19 heures dans une ambiance surchauffée. Le cortège a essuyé des jets de pierre au niveau de Morne Lazare (Pétion-Ville). Ce qui a créé une grande panique dans la foule. Après cet incident, les participants ont repris la route en direction du Champs de Mars comme c’était prévu dans le parcours initial.
Les artistes sont la dernière catégorie à rejoindre ouvertement la contestation contre le président Moïse. Vendredi, 107 organisations syndicales et patronales, des organismes de défense des droits humains, des associations de voudouisans et de la société civile ont aussi réclamé la démission du président.
Jean Daniel Sénat
Source:https://lenouvelliste.com/article/207918/jojo-domi-deyo-des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-artistes-en-tete-reclament-la-demission-du-president-moise
7 heures du soir. Dimanche 13 octobre 2019. Après plus de huit heures à parcourir les rues de trois des communes de la région métropolitaine, la grande manifestation organisée par un collectif d'artistes revient au Champ de Mars, son point de départ. Le parcours, long de près de quinze kilomètres, s'est déroulé dans la bonne humeur et sans incident majeur.
Habillés majoritairement d'un t-shirt blanc comme demandé par les organisateurs, partis quelques centaines, ils sont des dizaines de milliers lors de la fin de la manifestation à son point de départ. Toute la journée la foule a chanté à tue tête "Jojo dòmi deyò" et autres refrains pour réclamer le départ du pouvoir du président de la République Jovenel Moïse.
Pari gagné pour les artistes. Des dizaines de milliers de manifestants ont donc répondu à leur appel et autant se sont agglutinés sur leur passage. Tous ont exigé ce dimanche, en foulant le macadam, la démission du président Jovenel Moïse, en butte à une contestation sans précédent depuis plusieurs mois et à un "peyi lòk" depuis sept semaines qui empêche la tenue régulière de toutes les activités sur l'étendue du territoire.
Dans une ambiance de carnaval, les artistes Izolan, King Kino, Berto, et co., perchés sur un « char musical» comme pour le carnaval, ont assuré l’ambiance. Avec la foule, ils ont scandé « Jojo dòmi deyò », un refrain devenu culte depuis le début des contestations. Le rythme est entraînant, le message clair.
T-shirts blancs, pancartes préfabriquées, vuvuzelas bruyants, sifflets agressifs, vaccines aux sons entraînants, les manifestants ont utilisé tous les accessoires à leur disposition pour faire passer leur message. Ils ont laissé le Champ de Mars peu après 10 du matin, remonté Lalue, bifurqué par l'avenue Martin Luther King, fait un stop sous le viaduc pour être rejoints par une autre branche en provenance de Cité Soleil, avant de se lancer à l'assaut de l’autoroute de Delmas en direction de Pétion-Ville.
Sans prendre de pause, acclamée sans cesse par un public festif dans ses chants de revendications, la belle et grosse foule a arpenté la rue Metellus sans faire de mal à la ville créée par Jean Pierre Boyer avant de prendre la rue Panaméricaine en direction du centre-ville de Port-au-Prince en passant par Bourdon. Un seul message: Jovenel Moïse doit partir.
Pour Jacques, quadragénaire rencontré au niveau de Delmas 103, il faut en finir avec toute la classe politique. « Jovenel Moïse doit laisser le pouvoir. Nous devons renvoyer également les maires, les députés, les sénateurs, les directeurs généraux, les ministres, etc. Ils doivent tous partir. Ce sont des voleurs. Ils nous divisent pour s’enrichir. Entre-temps, nous pataugeons dans la misère », assène-t-il.
Izolan, le rappeur de Barikad Crew, l’un des groupes les plus populaires auprès des jeunes, s’est montré très satisfait par rapport au feed-back du public ce dimanche. « Nous avons réussi le mouvement. Nous sommes fiers de l’accompagnement de la population. Cela prouve que la majorité en a marre. Le peuple doit obtenir ce qu’il cherche à savoir la démission de Jovenel Moïse et aussi le changement de ce système. Le président ne peut pas nous gouverner. Il doit tirer sa révérence et permettre aux gens compétents de prendre la destinée du pays », a dit Izolan.
Le rappeur insiste sur la nécessité de « changer le système à tout jamais ». « Il faut changer cette dynamique. Nous devons mettre un terme à ce système qui produit l’inégalité, la misère et la corruption. Sinon, nous aurons un autre Jovenel Moïse au Palais national lors des prochaines élections », a-t-il prédit. Jean Leonard Tout-Puissant alias Izolan souligne que la marche de ce dimanche n’est pas une initiative isolée. « S’il ne démissionne pas ce soir ou au cours de cette semaine, nous serons encore dans les rues dimanche. Cette fois, nous serons accompagnés de nos cuillères et de nos assiettes », a prévenu Izolan.
Des personnalités politiques ont également été remarqués à la marche de ce dimanche. C’est le cas du chanteur devenu sénateur de l’Ouest, Antonio Cheramy, alias Don Kato. « Je suis venu supporter l’initiative des artistes. Je les félicite d’avoir rejoint ceux qui exigent le départ de Jovenel Moïse. Nous allons restés mobilisés jusqu’à ce qu’il (Jovenel Moïse) démissionne », a-t-il fait savoir.
Youri Chevry, maire de Port-au-Prince et également manager du groupe Barikad Crew, a confié au journal qu’en tant que citoyen, il n’a d’autre choix que d’unir sa voix à celle de la population. « Le peuple réclame la démission de Jovenel Moïse. Le pays n’est pas gouverné depuis plusieurs semaines. On aurait pu décréter l’état d’urgence. Il n’y a pas d’eau, les hôpitaux ne fonctionnent pas, etc. Pourtant, il y a quelqu’un à la tête de la nation. Le peuple lui demande de tirer les conséquences de son inconséquence », estime-t-il.
Selon Youri Chevry, Jovenel Moïse fait montre d’une incompréhension de la crise en voulant dialoguer avec les acteurs de l’opposition. « Ce n’est pas l’opposition qui est dans les rues. C’est la population. Il peut toujours dialoguer avec des acteurs mais il ne peut pas le faire avec la population. Celle-ci réclame son départ. Il ne peut pas faire autrement », analyse-t-il.
Louis Gérald Gilles, l’ancien sénateur de Fanmi Lavalas, devenu aujourd’hui le chef de file de la structure politique dénommée Nouvelle orientation unifiée pour libérer Haïti » (NOULHA), croit qu’il faut soutenir tous les mouvements de mobilisation qui réclament la fin de ce système. « C’est pour la première que le peuple lève la voix pour exiger la fin de ce système. Il veut désormais que les ressources de l’Etat soient utilisés au profit de l’éducation, la santé, la sécurité, etc. Aujourd’hui, la population, unie comme un seul homme, exige un changement. Je suis sûr qu’elle va obtenir gain de cause. C’est pour cela qu’en tant que figure de la classe politique, je rejoins la marche de ce dimanche », a-t-il dit.
La marche s’est poursuivie après 19 heures dans une ambiance surchauffée. Le cortège a essuyé des jets de pierre au niveau de Morne Lazare (Pétion-Ville). Ce qui a créé une grande panique dans la foule. Après cet incident, les participants ont repris la route en direction du Champs de Mars comme c’était prévu dans le parcours initial.
Les artistes sont la dernière catégorie à rejoindre ouvertement la contestation contre le président Moïse. Vendredi, 107 organisations syndicales et patronales, des organismes de défense des droits humains, des associations de voudouisans et de la société civile ont aussi réclamé la démission du président.
Jean Daniel Sénat
Source:https://lenouvelliste.com/article/207918/jojo-domi-deyo-des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-artistes-en-tete-reclament-la-demission-du-president-moise
Agence de presse espagnole (EFE) : des dizaines de milliers de personnes manifestent en Haïti à l’initiative des artistes
By Rezo Nòdwès -13 octobre 201908
La manifestation de dimanche était la plus massive de toutes les journées de protestations organisées depuis le début du mouvement anti-Jovenel Moise, le 16 septembre, et comprenait des adultes, des jeunes et des enfants de toute la région métropolitaine de la capitale. (EFE)
Port-au-Prince, lundi 14 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche à Port-au-Prince pour exiger la démission du président haïtien Jovenel Moise lors d’une manifestation convoquée par des chanteurs et musiciens.
Vêtus de blanc et dans une atmosphère de fête typique du carnaval, des manifestants ont défilé en suivant les camions d’où dégageaient des décibels sur lesquels les chanteurs s’étaient perchés, parmi lesquels Izolan, Mathias et Ti Djo Zenny, Funny, tous des célébrités en Haïti.
Sous le slogan « lage pye’w » (démission), la marche a débuté devant le Rex théâtre, au Champ de Mars, près du Palais national, pour se rendre à Pétion-Ville, un quartier aisé situé au sud-est de Port-au-Prince, au pied de la colline où se trouve la résidence du président Moise.
Contrairement à la grande majorité des manifestations qui ont eu lieu depuis le 16 septembre, celle-ci s’est déroulé dans le calme et la police, pour une fois, n’a pas fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
source : Agence de Presse espagnole EFE
https://rezonodwes.com/2019/10/13/agence-de-presse-espagnole-efe-des-dizaines-de-milliers-de-personnes-manifestent-en-haiti-a-linitiative-des-artistes/
La manifestation de dimanche était la plus massive de toutes les journées de protestations organisées depuis le début du mouvement anti-Jovenel Moise, le 16 septembre, et comprenait des adultes, des jeunes et des enfants de toute la région métropolitaine de la capitale. (EFE)
Port-au-Prince, lundi 14 octobre 2019 ((rezonodwes.com))– Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche à Port-au-Prince pour exiger la démission du président haïtien Jovenel Moise lors d’une manifestation convoquée par des chanteurs et musiciens.
Vêtus de blanc et dans une atmosphère de fête typique du carnaval, des manifestants ont défilé en suivant les camions d’où dégageaient des décibels sur lesquels les chanteurs s’étaient perchés, parmi lesquels Izolan, Mathias et Ti Djo Zenny, Funny, tous des célébrités en Haïti.
Sous le slogan « lage pye’w » (démission), la marche a débuté devant le Rex théâtre, au Champ de Mars, près du Palais national, pour se rendre à Pétion-Ville, un quartier aisé situé au sud-est de Port-au-Prince, au pied de la colline où se trouve la résidence du président Moise.
Contrairement à la grande majorité des manifestations qui ont eu lieu depuis le 16 septembre, celle-ci s’est déroulé dans le calme et la police, pour une fois, n’a pas fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
source : Agence de Presse espagnole EFE
https://rezonodwes.com/2019/10/13/agence-de-presse-espagnole-efe-des-dizaines-de-milliers-de-personnes-manifestent-en-haiti-a-linitiative-des-artistes/
La gigantesque mobilisation de vendredi anti-pouvoir rapportée par BBC et The Guardian à Londres, et CBC-Radio Canada à Ottawa
« Thousands of anti-government protesters in Haiti have clashed with police who stopped them marching on the home of President Jovenel Moïse » rapporte BBC à Londres. [Des milliers de manifestants anti-gouvernementaux en Haïti se sont affrontés avec la police qui les a empêchés de se rendre au domicile du président Jovenel Moïse].
Samedi 12 octobre 2019 ((rezonodwes.com))–Des semaines de manifestations contre une crise économique ont été encore plus enflammées vendredi par l’assassinat la veille d’un journaliste de renom qui couvrait des manifestations, lit-on dans un article publié samedi sur le site de BBC montrant la police haïtienne dans leurs œuvres, leur plus grand savoir-faire: lancement des gaz lacrymogènes.
Les manifestants exigent la démission de M. Moïse, le blâmant pour des pénuries de carburant et une aggravation de l’inflation, poursuit le texte de la BBC, rapportant que «
Vendredi, ils ont brûlé des pneus et versé de l’huile sur la chaussée en criant « aba Jovenel« . Les haut-parleurs ont fait retentir la musique avec des paroles anti-gouvernementales.
« Nous ne pouvons plus le supporter. Nous lui demandons (Président Moïse) de démissionner afin d’avoir un nouvel Haïti … parce que nous souffrons trop dans ce pays. » déclare Claude Jean interviewé par l’agence britannique Reuters, selon la BBC.
The Guardian souligne le rapport sur la dilapidation de fond de Petro Caribe révélant Jovenel Moise, comme l’un des présumés dilapidateurs
La violence dans le pays a augmenté après des mois de manifestations qui se sont intensifiées avec un rapport extrêmement critique en mai sur l’affaire Petrocaribe, qui impliquait la disparition d’environ 2,3 milliards de dollars dans le cadre d’un accord d’achat de pétrole vénézuélien à bas prix.
Le régime de paiement différé au Venezuela, dans lequel Moïse a été impliqué, était censé débloquer des fonds pour des programmes ambitieux d’amélioration des conditions de vie de la population par des services de base dans le pays – dont la plupart n’ont jamais été exécutés.
Selon The Guardian, citant Vision 2000, personne n’a été interrogé et arrêté jusqu’à présent pour la mort d’un journaliste qui couvrait les manifestations et qui a été retrouvé mort jeudi soir dans sa voiture dans la ville de Mirebalais, au nord-est de Port-au-Prince.
Plus tôt cette semaine, Moïse a annoncé la création d’une commission chargée de trouver une solution pour mettre fin à l’aggravation de la crise, mais les dirigeants de l’opposition ont rejeté son appel au dialogue et à l’unité. L’opposition, en colère face à la corruption, déclare vouloir que Moïse se retire, et la montée de l’inflation et le manque de produits de première nécessité, y compris de carburant, continuent de faire rage en Haïti.
CBC ou Radio Canada Ottawa
Néhémie Joseph among about 20 known to have died amid protests over the past month. [Néhémie Joseph parmi la vingtaine de personnes qui sont décédées lors des manifestations au cours du mois dernier]
Des manifestants ont brûlé des pneus et déversé de l’huile dans les rues de certaines parties de la capitale haïtienne vendredi, en réitérant leur appel à la démission du président Jovenel Moïse quelques heures à peine après la mort d’un journaliste.
De nombreuses personnes réclament également une enquête plus approfondie à la suite d’un rapport du Sénat haïtien accusant d’anciens hauts responsables de l’administration de l’ancien président Michel Martelly d’avoir détourné au moins 2 milliards de dollars de fonds liés à un programme pétrolier subventionné vénézuélien. pour les programmes sociaux.
Le rapport mentionne également une société que Moïse avait détenue. Moïse, successeur de Martelly, a nié ces accusations.
Source: https://rezonodwes.com/2019/10/12/la-gigantesque-mobilisation-de-vendredi-anti-pouvoir-rapportee-par-bbc-et-the-guardian-a-londres-et-cbc-radio-canada-a-ottawa/
Samedi 12 octobre 2019 ((rezonodwes.com))–Des semaines de manifestations contre une crise économique ont été encore plus enflammées vendredi par l’assassinat la veille d’un journaliste de renom qui couvrait des manifestations, lit-on dans un article publié samedi sur le site de BBC montrant la police haïtienne dans leurs œuvres, leur plus grand savoir-faire: lancement des gaz lacrymogènes.
« Nous ne pouvons plus le supporter. Nous lui demandons (Président Moïse) de démissionner afin d’avoir un nouvel Haïti … parce que nous souffrons trop dans ce pays. » déclare Claude Jean interviewé par l’agence britannique Reuters, selon la BBC.
The Guardian souligne le rapport sur la dilapidation de fond de Petro Caribe révélant Jovenel Moise, comme l’un des présumés dilapidateurs
La violence dans le pays a augmenté après des mois de manifestations qui se sont intensifiées avec un rapport extrêmement critique en mai sur l’affaire Petrocaribe, qui impliquait la disparition d’environ 2,3 milliards de dollars dans le cadre d’un accord d’achat de pétrole vénézuélien à bas prix.
Le régime de paiement différé au Venezuela, dans lequel Moïse a été impliqué, était censé débloquer des fonds pour des programmes ambitieux d’amélioration des conditions de vie de la population par des services de base dans le pays – dont la plupart n’ont jamais été exécutés.
Selon The Guardian, citant Vision 2000, personne n’a été interrogé et arrêté jusqu’à présent pour la mort d’un journaliste qui couvrait les manifestations et qui a été retrouvé mort jeudi soir dans sa voiture dans la ville de Mirebalais, au nord-est de Port-au-Prince.
Plus tôt cette semaine, Moïse a annoncé la création d’une commission chargée de trouver une solution pour mettre fin à l’aggravation de la crise, mais les dirigeants de l’opposition ont rejeté son appel au dialogue et à l’unité. L’opposition, en colère face à la corruption, déclare vouloir que Moïse se retire, et la montée de l’inflation et le manque de produits de première nécessité, y compris de carburant, continuent de faire rage en Haïti.
CBC ou Radio Canada Ottawa
Néhémie Joseph among about 20 known to have died amid protests over the past month. [Néhémie Joseph parmi la vingtaine de personnes qui sont décédées lors des manifestations au cours du mois dernier]
Des manifestants ont brûlé des pneus et déversé de l’huile dans les rues de certaines parties de la capitale haïtienne vendredi, en réitérant leur appel à la démission du président Jovenel Moïse quelques heures à peine après la mort d’un journaliste.
De nombreuses personnes réclament également une enquête plus approfondie à la suite d’un rapport du Sénat haïtien accusant d’anciens hauts responsables de l’administration de l’ancien président Michel Martelly d’avoir détourné au moins 2 milliards de dollars de fonds liés à un programme pétrolier subventionné vénézuélien. pour les programmes sociaux.
Le rapport mentionne également une société que Moïse avait détenue. Moïse, successeur de Martelly, a nié ces accusations.
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