P-au-P, 22 sept. 2010 [AlterPresse] --- A l’issue du troisième sommet entre Cuba et les quinze états membres de la Communauté des États de la Caraïbe (CARICOM), déroulé le 17 septembre dernier à la Havane, les participants se sont félicités de la création d’un fonds CARICOM-Haïti, apprend AlterPresse d’un communiqué en date du 21 septembre de l’ambassade cubaine à Port-au-Prince. Ce fonds devra faciliter la participation du secteur privé régional à la reconstruction et au relèvement d’Haïti, informe le communiqué.
Les secteurs de la santé, de l’agriculture, des logements durables en quantité suffisante, de l’éducation, du tourisme, de la gestion des catastrophes et du relèvement des infrastructures institutionnelles du pays demeurent les priorités, toujours selon le communiqué.
Les participants au troisième sommet Cuba-CARICOM en ont profité pour appeler les bailleurs de fonds internationaux à concrétiser leurs engagements et leurs promesses en vue de la reconstruction d’Haïti.
Cette reconstruction doit être l’œuvre d’un effort mondial, coordonné dans le cadre d’un projet à long terme, sous les orientations et le leadership du gouvernement haïtien, dans le plein respect de la souveraineté nationale, selon la CARICOM.
La situation haïtienne était au cœur des discussions de la troisième réunion ministérielle Cuba –CARICOM, dont le thème principal était : « Pour une Caraïbe unie et solidaire ».
Le premier sommet Cuba-CARICOM a eu lieu, à la Havane, en décembre 2002, le second, à Bridgetown, la capitale de la Barbade, en 2005.
Ces sommets sont généralement consacrés au renforcement des relations entre Cuba et les pays membres de la Communauté des États de la Caraïbe. [cer rl gp apr 22/09/10 10:00]
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 23 septembre 2010
Le ministre Evans Lescouflair au centre d’un présumé double scandale sexuel
Cinq Sénateurs de l’opposition pressent le Président René Préval d’autoriser la justice à interroger son ministre de la jeunesse et des sports accusé de pédophilie et viol par un adolescent de 16 ans et un homme qu’il aurait menacés de mort ; les parlementaires jugent inacceptable le mutisme de l’Exécutif face à une affaire aussi grave malgré une démarche entreprise par le parquet depuis environ un mois ; pas de réaction de M. Lescouflair ni du gouvernement pour l’instant Mercredi 22 septembre 2010, Radio Kiskeya
Cinq Sénateurs de l’opposition appartenant au groupe minoritaire à la Chambre haute ont appelé mercredi le Président René Préval à mettre à la disposition de la justice son ministre de la jeunesse et des sports, Evans Lescouflair, contre qui deux plaintes pour viol présumé sur un mineur et un homme ont été déposées au parquet de Port-au-Prince.
Youri Latortue (AAA/Artibonite, nord), Mélius Hyppolite (OPL/nord-ouest), Edmonde Supplice Beauzile (Fusion/Centre), Jean William Jeanty (KORENIP/Nippes, sud-ouest) et Jean Willy Jean-Baptiste (AAA/Artibonite) ont adressé une requête au commissaire du gouvernement, Me Harrycidas Auguste, pour s’informer de l’avancement de la procédure judiciaire prévue en la matière.
S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’occasion de leur retour sur le site du Palais Législatif, détruit lors du séisme du 12 janvier, les parlementaires ont jugé anormale qu’aucune suite n’ait été donnée aux graves accusations portées contre le ministre Lescouflair par un adolescent de 16 ans et un homme d’une trentaine d’années.
Ils ont été identifiés au cours de la conférence, mais nous tairons leurs noms pour des raisons d’ordre éthique.
Au cours de présumés actes homosexuels séparés, l’officiel aurait brutalisé et menacé de mort les deux plaignants avant de les contraindre à avoir des relations intimes avec lui.
“Il faut que cette situation soit tirée au clair. Car, il est anormal que le pouvoir continue de garder le silence là-dessus”, s’est emporté le Sénateur Youri Latortue révélant qu’une correspondance adressée au Président Préval, depuis le mois dernier, par le chef du parquet est restée sans réponse.
En vertu de la législation en vigueur, le parquet est tenu de solliciter l’autorisation du chef de l’Etat pour pouvoir interroger un membre de l’Exécutif et, éventuellement, exercer des poursuites judiciaires contre lui.
Se félicitant du traitement réservé au dossier par le commissaire Harycidas Auguste, Youri Latortue soutient que les présumées victimes ont acheminé aux autorités judiciaires des pièces à conviction accablantes, dont des certificats médicaux et photos montrant les violences sexuelles caractérisées que M. Lescouflair aurait exercées contre elles.
Très proche du chef de l’Etat, le ministre de la jeunesse, des sports et de l’action civique n’a pas encore réagi à ces accusations de pédophilie, viol et menaces de mort.
Ses collaborateurs contactés mercredi ont affirmé qu’il séjourne actuellement à l’étranger.
Pas de déclaration officielle non plus du gouvernement que cette affaire, vraie ou fausse, risque d’éclabousser. spp/Radio Kiskeya
Cinq Sénateurs de l’opposition appartenant au groupe minoritaire à la Chambre haute ont appelé mercredi le Président René Préval à mettre à la disposition de la justice son ministre de la jeunesse et des sports, Evans Lescouflair, contre qui deux plaintes pour viol présumé sur un mineur et un homme ont été déposées au parquet de Port-au-Prince.
Youri Latortue (AAA/Artibonite, nord), Mélius Hyppolite (OPL/nord-ouest), Edmonde Supplice Beauzile (Fusion/Centre), Jean William Jeanty (KORENIP/Nippes, sud-ouest) et Jean Willy Jean-Baptiste (AAA/Artibonite) ont adressé une requête au commissaire du gouvernement, Me Harrycidas Auguste, pour s’informer de l’avancement de la procédure judiciaire prévue en la matière.
S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’occasion de leur retour sur le site du Palais Législatif, détruit lors du séisme du 12 janvier, les parlementaires ont jugé anormale qu’aucune suite n’ait été donnée aux graves accusations portées contre le ministre Lescouflair par un adolescent de 16 ans et un homme d’une trentaine d’années.
Ils ont été identifiés au cours de la conférence, mais nous tairons leurs noms pour des raisons d’ordre éthique.
Au cours de présumés actes homosexuels séparés, l’officiel aurait brutalisé et menacé de mort les deux plaignants avant de les contraindre à avoir des relations intimes avec lui.
“Il faut que cette situation soit tirée au clair. Car, il est anormal que le pouvoir continue de garder le silence là-dessus”, s’est emporté le Sénateur Youri Latortue révélant qu’une correspondance adressée au Président Préval, depuis le mois dernier, par le chef du parquet est restée sans réponse.
En vertu de la législation en vigueur, le parquet est tenu de solliciter l’autorisation du chef de l’Etat pour pouvoir interroger un membre de l’Exécutif et, éventuellement, exercer des poursuites judiciaires contre lui.
Se félicitant du traitement réservé au dossier par le commissaire Harycidas Auguste, Youri Latortue soutient que les présumées victimes ont acheminé aux autorités judiciaires des pièces à conviction accablantes, dont des certificats médicaux et photos montrant les violences sexuelles caractérisées que M. Lescouflair aurait exercées contre elles.
Très proche du chef de l’Etat, le ministre de la jeunesse, des sports et de l’action civique n’a pas encore réagi à ces accusations de pédophilie, viol et menaces de mort.
Ses collaborateurs contactés mercredi ont affirmé qu’il séjourne actuellement à l’étranger.
Pas de déclaration officielle non plus du gouvernement que cette affaire, vraie ou fausse, risque d’éclabousser. spp/Radio Kiskeya
René Préval intervient à l’ONU ce vendredi
Le chef de l’Etat, qui est arrivé mercredi à New York, participera à la 65e assemblée générale de l’organisation ainsi qu’à la réunion annuelle de la fondation de Bill Clinton consacrée en grande partie à Haïti Mercredi 22 septembre 2010, Radio Kiskeya
Le Président René Préval est arrivé mercredi à New York où il doit prendre part au débat général de la 65e assemblée générale des Nations Unies ouverte depuis lundi.
Un communiqué du secrétariat général de la Présidence informe que le chef de l’Etat a quitté Port-au-Prince en compagnie de la ministre des affaires étrangères, Marie-Michèle Rey, et de membres de son cabinet particulier non identifiés.
M. Préval doit intervenir vendredi après-midi à la tribune de l’ONU et participer à une session spéciale de Clinton Global Initiative. Lors de sa réunion annuelle, la fondation de l’ex-président américain Bill Clinton, envoyé spécial de l’ONU pour Haïti, cherchera à collecter des fonds en faveur du pays et du Pakistan, deux Etats gravement affectés ces derniers mois par des catastrophes naturelles majeures.
René Préval sera de retour en Haïti au cours du week-end, souligne le communiqué sans préciser le jour.
Le Président, dont le mandat ce cinq ans arrivera à terme le 7 février 2011, en est à sa toute dernière participation à l’assemblée générale des Nations Unies. spp/Radio Kiskeya
Le Président René Préval est arrivé mercredi à New York où il doit prendre part au débat général de la 65e assemblée générale des Nations Unies ouverte depuis lundi.
Un communiqué du secrétariat général de la Présidence informe que le chef de l’Etat a quitté Port-au-Prince en compagnie de la ministre des affaires étrangères, Marie-Michèle Rey, et de membres de son cabinet particulier non identifiés.
M. Préval doit intervenir vendredi après-midi à la tribune de l’ONU et participer à une session spéciale de Clinton Global Initiative. Lors de sa réunion annuelle, la fondation de l’ex-président américain Bill Clinton, envoyé spécial de l’ONU pour Haïti, cherchera à collecter des fonds en faveur du pays et du Pakistan, deux Etats gravement affectés ces derniers mois par des catastrophes naturelles majeures.
René Préval sera de retour en Haïti au cours du week-end, souligne le communiqué sans préciser le jour.
Le Président, dont le mandat ce cinq ans arrivera à terme le 7 février 2011, en est à sa toute dernière participation à l’assemblée générale des Nations Unies. spp/Radio Kiskeya
La production agricole haïtienne plus faible qu’en 2009, s’inquiète la FAO
Malgré des chutes significatives prévues dans certaines filières de production telles les céréales et la banane, l’agence onusienne estime que parallèlement la sécurité alimentaire s’est améliorée depuis le 12 janvier Mercredi 22 septembre 2010, Radio Kiskeya
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti mercredi, qu’en dépit de quelques signes d’amélioration, la production alimentaire en Haïti restait faible et se trouvait à un niveau inférieur à celui d’avant le séisme dévastateur du 12 janvier.
Ces préoccupations reflètent les conclusions d’un rapport conjoint de la FAO et du Programme alimentaire mondial (PAM) rendu public à Rome.
“La distribution opportune de l’aide alimentaire et d’intrants agricoles, combinée à un climat favorable, a permis aux paysans affectés de commencer à récupérer”, a expliqué dans un entretien à EFE, Mario Zapacosta, économiste du système mondial d’information et d’alerte sur l’agriculture et l’alimentation de la FAO.
Les projections des deux agences onusiennes montrent que la production céréalière d’Haïti pour cette année, estimée antérieurement à 503.600 tonnes, sera de 9% inférieure à celle de 2009.
Les mêmes prévisions pessimistes concernent la production de légume, 148.000 tonnes et 20% de moins que l’année précédente, d’haricot et de banane, respectivement 1,2 million de tonnes, 12% de moins et 313.200 tonnes, 14% de moins par rapport à 2009.
La FAO a tenté de mettre un bémol à ces informations inquiétantes en estimant que des progrès ont été réalisés en Haïti en matière de sécurité alimentaire. Le nombre de familles accusant une alimentation pauvre ou limitée aurait ainsi chuté de 31 à 27% depuis le tremblement de terre qui, outre la décapitalisation massive causée dans certaines couches de la population, a fait 300.000 morts, 300.000 blessés et 1,5 million de sinistrés. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7070
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti mercredi, qu’en dépit de quelques signes d’amélioration, la production alimentaire en Haïti restait faible et se trouvait à un niveau inférieur à celui d’avant le séisme dévastateur du 12 janvier.
Ces préoccupations reflètent les conclusions d’un rapport conjoint de la FAO et du Programme alimentaire mondial (PAM) rendu public à Rome.
“La distribution opportune de l’aide alimentaire et d’intrants agricoles, combinée à un climat favorable, a permis aux paysans affectés de commencer à récupérer”, a expliqué dans un entretien à EFE, Mario Zapacosta, économiste du système mondial d’information et d’alerte sur l’agriculture et l’alimentation de la FAO.
Les projections des deux agences onusiennes montrent que la production céréalière d’Haïti pour cette année, estimée antérieurement à 503.600 tonnes, sera de 9% inférieure à celle de 2009.
Les mêmes prévisions pessimistes concernent la production de légume, 148.000 tonnes et 20% de moins que l’année précédente, d’haricot et de banane, respectivement 1,2 million de tonnes, 12% de moins et 313.200 tonnes, 14% de moins par rapport à 2009.
La FAO a tenté de mettre un bémol à ces informations inquiétantes en estimant que des progrès ont été réalisés en Haïti en matière de sécurité alimentaire. Le nombre de familles accusant une alimentation pauvre ou limitée aurait ainsi chuté de 31 à 27% depuis le tremblement de terre qui, outre la décapitalisation massive causée dans certaines couches de la population, a fait 300.000 morts, 300.000 blessés et 1,5 million de sinistrés. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7070
Certains partis redoutent le financement occulte de la campagne
Moins d’une semaine avant le début officiel de la bataille électorale, les états-majors de campagne de Jean Henry Céant, Charles Henry Baker et Jacques-Edouard Alexis sont à pied d’oeuvre, avec des suspicions dans l’entourage des deux premiers candidats sur les risques d’accaparement des ressources du trésor public par la plateforme au pouvoir INITE et de l’irruption de narcodollars sur la scène électorale Mardi 21 septembre 2010, Radio Kiskeya
A moins d’une semaine de l’ouverture officielle, lundi prochain, de la campagne électorale en vue des présidentielles et législatives du 28 novembre, l’inquiétude est manifeste au sein de plusieurs états-majors de campagne contactés par Radio Kiskeya qui se montrent préoccupés par le rôle que pourraient jouer dans le processus électoral des fonds illégaux provenant du trésor public et les narcodollars.
Membre du staff du candidat de Renmen Ayiti, Jean Henry Céant, Me Camille Leblanc dénonce la décision du parti officiel INITE de lancer de manière anticipée sa campagne à travers l’installation dans des lieux publics de panneaux publicitaires portant l’inscription "100% Haïti", le slogan de Jude Célestin, l’un des prétendants à la succession de René Préval.
Le président de Aimer Haïti estime problématique le financement de la campagne électorale en raison de sa longue durée, deux mois, mais aussi à cause de la provenance ou de la nature douteuse de l’argent qui pourrait l’alimenter. Il faut tout aussi craindre la présence dans le processus électoral de l’argent sale que celle des fonds du Petrocaribe, le programme de coopération énergétique conclu entre Haïti et le Venezuela, a insisté Me Camille Leblanc.
En ce qui concerne le notaire Jean Henry Céant, l’avocat affirme qu’il entrera en campagne à partir du 27 septembre dans le souci de se conformer aux exigences du calendrier électoral.
De son côté, l’ancienne Sénatrice Lavalas de l’Ouest, Evelyne Chéron, qui se représente sous la bannière de RESPE, exprime le désaccord du parti de Charles Henry Baker avec la décision du CEP de n’autoriser la tenue des rassemblements électoraux qu’à compter du 15 octobre.
Néanmoins, RESPE, qui met la dernière touche à sa stratégie de campagne, entend respecter la date du 27 septembre pour amorcer son offensive électorale, selon sa secrétaire générale adjointe.
Sur la question sensible du financement électoral, Evelyne Chéron a déjà des certitudes et des craintes relatives aux ressources de l’Etat que certains candidats s’apprêteraient à utiliser à des fins partisanes.
En revanche, pour le candidat à la présidence Charles Henry Baker et les autres représentants de RESPE dans la course, il sera difficile de trouver les ressources financières souhaitées dans un pays encore sous le choc de la tragédie du 12 janvier, affirme l’ex-parlementaire.
L’ancien secrétaire général du parti Louvri Baryè (PLB), François Pierre-Louis, directeur de campagne de Jacques-Edouard Alexis, le candidat du parti Mobilisation pour le progrès d’Haïti (MPH), indique que des efforts sont entrepris pour assurer le financement des dépenses électorales. L’ancien Premier ministre de René Préval pourra compter sur le soutien d’amis, de supporters et surtout de membres du secteur privé des affaires.
Estimant que l’argent représentait un facteur secondaire dans l’issue des compétitions électorales en Haïti, M. Pierre-Louis a promis que son équipe ne s’associera à aucune forme de financement douteux.
Jacques-Edouard Alexis ouvrira sa campagne le 27 septembre, date du coup d’envoi des activités de propagande, a conclu son chef de campagne dont l’ancien parti PLB est, officiellement, jusqu’à aujourd’hui, membre de la plateforme présidentielle INITE.
Avant de commencer à se positionner les uns par rapport aux autres, la plupart des 19 aspirants à la présidence se sont lancés, dans la discrétion ou à grand renfort de battage médiatique, dans une multiplicité d’activités en Haïti et à l’étranger, opérations de levée de fonds, tournées régionales, débats et efforts d’exploitation des nouvelles technologies.
Selon le calendrier électoral remanié, du 27 septembre au 15 octobre, les candidats pourront faire des apparitions dans les médias et exposer leurs messages de propagande sur la voie publique. Par contre, les meetings se dérouleront dans la fourchette comprise entre le 15 octobre et le 26 novembre.
Cependant, ces dispositions peuvent se limiter à des vœux pieux sans force contraignante. Le directeur général du Conseil électoral, Pierre Louis Opont, a lui-même reconnu que l’institution ne disposait d’aucun moyen coercitif pour faire entendre raison aux contrevenants. Il a même botté en touche en souhaitant que la justice sévisse contre ceux qui auront violé la loi électorale.
Contesté de bout en bout, le CEP pense pouvoir mener à bon port le processus électoral en arbitrant, le 28 novembre prochain, des joutes pleines d’enjeux au cours desquelles les électeurs devraient désigner le successeur du Président Préval ainsi que 11 Sénateurs et 99 Députés. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7069
A moins d’une semaine de l’ouverture officielle, lundi prochain, de la campagne électorale en vue des présidentielles et législatives du 28 novembre, l’inquiétude est manifeste au sein de plusieurs états-majors de campagne contactés par Radio Kiskeya qui se montrent préoccupés par le rôle que pourraient jouer dans le processus électoral des fonds illégaux provenant du trésor public et les narcodollars.
Membre du staff du candidat de Renmen Ayiti, Jean Henry Céant, Me Camille Leblanc dénonce la décision du parti officiel INITE de lancer de manière anticipée sa campagne à travers l’installation dans des lieux publics de panneaux publicitaires portant l’inscription "100% Haïti", le slogan de Jude Célestin, l’un des prétendants à la succession de René Préval.
Le président de Aimer Haïti estime problématique le financement de la campagne électorale en raison de sa longue durée, deux mois, mais aussi à cause de la provenance ou de la nature douteuse de l’argent qui pourrait l’alimenter. Il faut tout aussi craindre la présence dans le processus électoral de l’argent sale que celle des fonds du Petrocaribe, le programme de coopération énergétique conclu entre Haïti et le Venezuela, a insisté Me Camille Leblanc.
En ce qui concerne le notaire Jean Henry Céant, l’avocat affirme qu’il entrera en campagne à partir du 27 septembre dans le souci de se conformer aux exigences du calendrier électoral.
De son côté, l’ancienne Sénatrice Lavalas de l’Ouest, Evelyne Chéron, qui se représente sous la bannière de RESPE, exprime le désaccord du parti de Charles Henry Baker avec la décision du CEP de n’autoriser la tenue des rassemblements électoraux qu’à compter du 15 octobre.
Néanmoins, RESPE, qui met la dernière touche à sa stratégie de campagne, entend respecter la date du 27 septembre pour amorcer son offensive électorale, selon sa secrétaire générale adjointe.
Sur la question sensible du financement électoral, Evelyne Chéron a déjà des certitudes et des craintes relatives aux ressources de l’Etat que certains candidats s’apprêteraient à utiliser à des fins partisanes.
En revanche, pour le candidat à la présidence Charles Henry Baker et les autres représentants de RESPE dans la course, il sera difficile de trouver les ressources financières souhaitées dans un pays encore sous le choc de la tragédie du 12 janvier, affirme l’ex-parlementaire.
L’ancien secrétaire général du parti Louvri Baryè (PLB), François Pierre-Louis, directeur de campagne de Jacques-Edouard Alexis, le candidat du parti Mobilisation pour le progrès d’Haïti (MPH), indique que des efforts sont entrepris pour assurer le financement des dépenses électorales. L’ancien Premier ministre de René Préval pourra compter sur le soutien d’amis, de supporters et surtout de membres du secteur privé des affaires.
Estimant que l’argent représentait un facteur secondaire dans l’issue des compétitions électorales en Haïti, M. Pierre-Louis a promis que son équipe ne s’associera à aucune forme de financement douteux.
Jacques-Edouard Alexis ouvrira sa campagne le 27 septembre, date du coup d’envoi des activités de propagande, a conclu son chef de campagne dont l’ancien parti PLB est, officiellement, jusqu’à aujourd’hui, membre de la plateforme présidentielle INITE.
Avant de commencer à se positionner les uns par rapport aux autres, la plupart des 19 aspirants à la présidence se sont lancés, dans la discrétion ou à grand renfort de battage médiatique, dans une multiplicité d’activités en Haïti et à l’étranger, opérations de levée de fonds, tournées régionales, débats et efforts d’exploitation des nouvelles technologies.
Selon le calendrier électoral remanié, du 27 septembre au 15 octobre, les candidats pourront faire des apparitions dans les médias et exposer leurs messages de propagande sur la voie publique. Par contre, les meetings se dérouleront dans la fourchette comprise entre le 15 octobre et le 26 novembre.
Cependant, ces dispositions peuvent se limiter à des vœux pieux sans force contraignante. Le directeur général du Conseil électoral, Pierre Louis Opont, a lui-même reconnu que l’institution ne disposait d’aucun moyen coercitif pour faire entendre raison aux contrevenants. Il a même botté en touche en souhaitant que la justice sévisse contre ceux qui auront violé la loi électorale.
Contesté de bout en bout, le CEP pense pouvoir mener à bon port le processus électoral en arbitrant, le 28 novembre prochain, des joutes pleines d’enjeux au cours desquelles les électeurs devraient désigner le successeur du Président Préval ainsi que 11 Sénateurs et 99 Députés. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7069
Nouvelle secousse sismique en Haïti
Si elle a révéillé les souvenirs macabres du 12 janvier, cette réplique de 4,4 n’a causé aucune victime ni dégât Mardi 21 septembre 2010, Radio Kiskeya
Une réplique de magnitude 4,4 sur l’échelle de Richter a été ressentie dans la nuit de lundi à mardi à Port-au-Prince et en province, mais, elle n’a fait aucune victime ni dégât.
Selon les indications de l’institut américain de géophysique (USGS), cette secousse a été enregistrée lundi à 23h33 heure locale (mardi 04h33 GMT).
Son épicentre se situait entre les villes de Petit-Goâve et de Miragoâne (sud-ouest de la capitale).
Des témoins affirment avoir senti la terre trembler dans les Nippes (sud-ouest), le sud-est et dans l’ouest, près de Petit-Goâve et dans certains quartiers de la capitale.
Les haïtiens restent traumatisés par le séisme dévastateur remontant à un peu plus de huit mois et qui a été suivi de plusieurs dizaines de répliques, les unes moins importantes que les autres.
Le tremblement de terre de magnitude 7,3 du 12 janvier a officiellement fait 300.000 morts, 300.000 blessés et estropiés et 1,5 million de sinistrés. spp/Radio Kiskeya
Une réplique de magnitude 4,4 sur l’échelle de Richter a été ressentie dans la nuit de lundi à mardi à Port-au-Prince et en province, mais, elle n’a fait aucune victime ni dégât.
Selon les indications de l’institut américain de géophysique (USGS), cette secousse a été enregistrée lundi à 23h33 heure locale (mardi 04h33 GMT).
Son épicentre se situait entre les villes de Petit-Goâve et de Miragoâne (sud-ouest de la capitale).
Des témoins affirment avoir senti la terre trembler dans les Nippes (sud-ouest), le sud-est et dans l’ouest, près de Petit-Goâve et dans certains quartiers de la capitale.
Les haïtiens restent traumatisés par le séisme dévastateur remontant à un peu plus de huit mois et qui a été suivi de plusieurs dizaines de répliques, les unes moins importantes que les autres.
Le tremblement de terre de magnitude 7,3 du 12 janvier a officiellement fait 300.000 morts, 300.000 blessés et estropiés et 1,5 million de sinistrés. spp/Radio Kiskeya
Le chef de la Minustah fait obstruction à la justice selon des leaders politiques
Des représentants de divers secteurs de la vie nationale condamnent le refus du chef de la Minustah d'autoriser une enquête sur le décès d'un adolescent dans un baraquement des casques bleus népalais. Des sénateurs et leaders politiques accusent le chef de la Mission Onusienne, Edmond Mulet, d'obstruction à la justice en refusant d'autoriser la comparution d'une interprète de la Minustah par devant le juge instructeur en charge du dossier. Certains sénateurs de l'opposition dont Edmonde Supplice Beauzile (Fusion) et ceux du parti au pouvoir dont Kelly Bastien, exigent la poursuite de l'enquête sur l'assassinat de Gerald Jean Gilles. La sénatrice Beauzile se demande s'il ne serait pas nécessaire que des membres de la mission onusienne soient déclarées " persona non grata.
Le silence des autorités haïtiennes est également condamné par certains dirigeants politiques et des membres de la société civile. Le président du parti Jeunesse Pour la république (JPR), Fednel Monchery, soutient qu'il s'agit d'une exécution sommaire. Il révèle que les casques népalais avaient accusé la victime d'avoir volé 800 dollars. Le chef de file de JPR souligne que Gérard Jean Gilles a été pendu pour avoir commis le forfait.
Les dirigeants de JPR réclament le départ de la Minustah et annoncent la tenue d'un sit-in devant le ministère de la justice. M. Monchery lance un appel à un soulèvement populaire contre la Minustah qui selon lui a déclaré la guerre au peuple. Les dirigeants de la mission continueront à tuer par pendaison de nombreux citoyens haïtiens si le peuple ne se révolte pas, martèle M. Monchery.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18272
Le silence des autorités haïtiennes est également condamné par certains dirigeants politiques et des membres de la société civile. Le président du parti Jeunesse Pour la république (JPR), Fednel Monchery, soutient qu'il s'agit d'une exécution sommaire. Il révèle que les casques népalais avaient accusé la victime d'avoir volé 800 dollars. Le chef de file de JPR souligne que Gérard Jean Gilles a été pendu pour avoir commis le forfait.
Les dirigeants de JPR réclament le départ de la Minustah et annoncent la tenue d'un sit-in devant le ministère de la justice. M. Monchery lance un appel à un soulèvement populaire contre la Minustah qui selon lui a déclaré la guerre au peuple. Les dirigeants de la mission continueront à tuer par pendaison de nombreux citoyens haïtiens si le peuple ne se révolte pas, martèle M. Monchery.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18272
Le président Préval refuse de publier la loi sur les frais scolaire selon des organisations sociales
Plus d'un an après le vote de la loi sur les frais scolaires le chef de l'Etat haïtien ne l'a toujours pas publié la loi sur les frais scolaires dans le journal officiel Le Moniteur. Plusieurs parlementaires dont Kelly Bastien (Unité), et l'ex député Steven Benoît (Alternative) ainsi que des dirigeants d'organisations de la société civile s'étonnent de la non publication de cette loi. L'ex député de Carrefour, Esdras Fabien, estime que le président Préval fait preuve de sa méchanceté en refusant de publier la loi. La constitution accorde un délai au chef de l'Etat pour faire objection à une loi votée par le Parlement. Le chef de l'Etat n'a fait aucune objection à cette loi votée par les deux chambres.
Au début du mois le ministère de l'éducation avait demandé aux directeurs d'écoles de ne pas augmenter les frais scolaires afin d'être solidaires des parents qui ont consenti de grands efforts financiers pour la scolarisation de leurs enfants.
Plusieurs dirigeants d'organisations dénoncent la hausse des frais scolaires avant le début de la nouvelle année académique. Le secrétaire général de l'Union des Parents d'élèves Progressiste (Upeph), Léo Lutholu, affirme que de nombreux directeurs d'écoles ont décidé d'ignorer les recommandations du ministère de l'éducation. Il exige la publication de la loi sur les frais scolaires et réclament des sanctions contre les directeurs fautifs.
De son coté, le coordonnateur général de l'organisation Jen koré Jen, Gary Bodeau, invite le chef de l'Etat à publier la loi sur les frais scolaires afin de soulager la population défavorisée.
Cet avis est partagé par le coordonnateur de l'Unnoh, Josué Merilien, insiste sur la nécessité pour que les directeurs d'écoles privées n'augmentent pas les frais scolaires.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18273
Au début du mois le ministère de l'éducation avait demandé aux directeurs d'écoles de ne pas augmenter les frais scolaires afin d'être solidaires des parents qui ont consenti de grands efforts financiers pour la scolarisation de leurs enfants.
Plusieurs dirigeants d'organisations dénoncent la hausse des frais scolaires avant le début de la nouvelle année académique. Le secrétaire général de l'Union des Parents d'élèves Progressiste (Upeph), Léo Lutholu, affirme que de nombreux directeurs d'écoles ont décidé d'ignorer les recommandations du ministère de l'éducation. Il exige la publication de la loi sur les frais scolaires et réclament des sanctions contre les directeurs fautifs.
De son coté, le coordonnateur général de l'organisation Jen koré Jen, Gary Bodeau, invite le chef de l'Etat à publier la loi sur les frais scolaires afin de soulager la population défavorisée.
Cet avis est partagé par le coordonnateur de l'Unnoh, Josué Merilien, insiste sur la nécessité pour que les directeurs d'écoles privées n'augmentent pas les frais scolaires.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18273
Les sénateurs de l'opposition se ravisent et veulent reprendre les séances
Les sénateurs de l'opposition veulent mettre fin au dysfonctionnement du grand corps qu'ils avaient provoqué après le vote de la loi d'urgence. Membres du groupe minoritaires, les sénateurs William Jeanty, Youri Latortue et Edmonde Supplice Beauzile maintiennent leurs revendications entres autres le départ du président Kelly Bastien. Tout en déplorant le manque de confort dans le nouveau local du sénat, les parlementaires de l'opposition sont déterminés à reprendre les séances en assemblée.
Le sénateur William Jeanty attire l'attention sur la nécessité pour que le grand corps assume ses prérogatives notamment en ce qui concerne la nomination d'un nouveau gouverneur de la Banque centrale et des membres du conseil d'administration de la Banque Nationale de Crédit. Il revendique également le droit des sénateurs de faire valoir leurs points de vue sur le prochain budget.
Les membres du groupe minoritaire assurent qu'ils ne sont pas responsables du dysfonctionnement du grand corps. Ils veulent reprendre les séances afin disent-ils de combattre ce qu'ils qualifient de dérive, de corruption au sein du gouvernement.
La sénatrice Edmonde Supplice Beauzile (Fusion) affiche la détermination des sénateurs de l'opposition à contrôler l'action du gouvernement. Elle déplore que les sénateurs ne soient pas en mesure de convoquer les autorités sur la recrudescence de l'insécurité. Mme Beauzile se dit favorable à l'interpellation de certains ministres en raison de l'inaction du gouvernement dans plusieurs domaines. .
Les 7 sénateurs de l'opposition accusent leurs collègues de se soucier uniquement des rencontres au Palais national.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18271
Le sénateur William Jeanty attire l'attention sur la nécessité pour que le grand corps assume ses prérogatives notamment en ce qui concerne la nomination d'un nouveau gouverneur de la Banque centrale et des membres du conseil d'administration de la Banque Nationale de Crédit. Il revendique également le droit des sénateurs de faire valoir leurs points de vue sur le prochain budget.
Les membres du groupe minoritaire assurent qu'ils ne sont pas responsables du dysfonctionnement du grand corps. Ils veulent reprendre les séances afin disent-ils de combattre ce qu'ils qualifient de dérive, de corruption au sein du gouvernement.
La sénatrice Edmonde Supplice Beauzile (Fusion) affiche la détermination des sénateurs de l'opposition à contrôler l'action du gouvernement. Elle déplore que les sénateurs ne soient pas en mesure de convoquer les autorités sur la recrudescence de l'insécurité. Mme Beauzile se dit favorable à l'interpellation de certains ministres en raison de l'inaction du gouvernement dans plusieurs domaines. .
Les 7 sénateurs de l'opposition accusent leurs collègues de se soucier uniquement des rencontres au Palais national.
LLM / radio Métropole Haïti
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Haïti: Le Nouvelliste : Quels sont les enjeux pour Haïti cette semaine à New York ?
JMB : Le principal enjeu pour Haïti, cette semaine, au cours des différentes réunions à New York, est de continuer à maintenir le pays au-devant de la scène internationale. Il y a deux événements majeurs qui se déroulent à New York : le Clinton Global Initiative (CGI) qui regroupe des gens de tous les milieux du monde entier : hommes d'affaires, investisseurs, ONG, acteurs politiques ; et l'Assemblée générale des Nations unies à laquelle prendront part beaucoup de grandes personnalités, incarne aussi le monde entier.
Il était important que le Premier ministre, le coprésident de la CIRH, soit présent pour expliquer ce qui a été fait en Haïti et ce qui reste à faire afin de pouvoir garder la mobilisation et surtout rendre plus efficace le travail qui est en train d'être fait aujourd'hui sur le terrain.
L N: Lundi dernier a eu lieu une réunion spéciale de la CIRH, pouvez-vous nous en faire un bilan ?
JMB: Dans le cadre de la venue à New York de tout un ensemble de chefs d'Etat, de chefs de gouvernement, de ministres des Affaires étrangères et autres responsables, il était important pour nous de leur faire savoir deux choses : premièrement, parler des fonds déjà décaissés qui sont en-dessous de l'espérance du gouvernement haïtien, de la CIRH et de beaucoup de partenaires ; et deuxièmement, leur expliquer qu'il faut redéfinir, repenser la mission et le rôle de la CIRH vis-à-vis des vrais financements nécessaires pour Haïti.
Je leur ai dit que 5.5 milliards de dollars sur trois ans, cela représente 1.8 milliard par année. Divisés par 10 millions d'Haïtiens, cela vous fait 180 dollars par Haïtien l'an. Et, c'est de l'argent qui est promis pour le développement qui n'est pas encore arrivé. Voici ce qu'on a sur la table pour faire l'éducation, les routes, la santé, les logements, etc. Si l'on regarde sur les 10 ans, c'est pire. Les onze milliards de dollars promis sur 10 ans, cela fait beaucoup d'argent, mais ne représente que 100 dollars par Haïtien par an.
Avec si peu de moyens, on ne va pas faire de développement. On peut faire de l'humanitaire, et, surtout, on peut faire la mise en place de l'environnement pour attirer le secteur privé qui va créer la richesse. Le message c'était; pendant que l'on doit continuer à faire ce que l'on fait, il faut avoir une meilleure coordination qui puisse permettre l'arrivée d'un secteur privé qui va investir dans le pays, créer de la richesse et du travail.
LN: C'est un nouveau paradigme qu'on met en place pour parler d'investissement massif par le secteur privé ? L'investissement privé représente une béquille dont nous avons besoin... ?
JMB: Le secteur privé sera même la béquille principale dans la reconstruction.
Il faut bien les deux béquilles, l'Etat et le privé, parce que les deux sont indispensables, pourvu qu'elles aient vraiment une coordination parfaite. Il ne s'agit plus de faire des routes pour faire des routes, il s'agit de faire des routes qui vont permettre le développement de l'investissement privé. Il ne s'agit plus d'avoir des initiatives dans l'agriculture qui soient déconnectées avec les besoins spécifiques dans telle ou telle zone. Donc, il faut bien comprendre quels sont les besoins du secteur privé.
Prenons en exemple le logement. Il est clair qu'on a un déficit d'environ 400 000 à 500 000 unités de logement dans le pays. Si je fais un calcul simple, au prix minimal de vingt mille dollars par logement qui, pratiquement n'existe pas aujourd'hui, multiplié par ces cinq cent mille logements, vous avez déjà dix milliards de dollars.
Cela signifie que la totalité des engagements qui ont été promis à Haïti pour les dix prochaines années serait consacrée au logement sans avoir de garantie que ce serait un projet soutenable. Parce que, ces gens qu'il faut loger, ont-ils les moyens de se payer un loyer ? Aujourd'hui, certainement pas. Donc, il faut de toute façon impliquer les banques, les compagnies d'assurances, les compagnies de construction.... dans ce plan de logement. Il faut que le plan soit soutenable. Il faut que les gens puissent payer un appartement, puissent payer une petite maison, puissent payer les services de base qu'ils vont recevoir.
Tout le monde parle de projet de construction. Il faut sortir les gens du Champ de Mars. Oui, il faut le faire. Mais, il faut le faire de manière soutenable. On a eu des expériences similaires dans le passé, sans citer aucun régime, de commencer des constructions, d'y placer des gens qui ne peuvent pas payer. Très vite le projet se transforme en une sorte de bidonville de luxe, où on ne peut plus construire.
Notre gouvernement s'est engagé à construire des logements pour 100 millions de dollars, mais 100 millions de dollars c'est à peine quatre mille logements. Et, on est en train de se battre pour trouver ces 100 millions. Donc, on va où avec ça ? Il faut impliquer le secteur privé qui doit trouver une rentabilité dans cette histoire. La rentabilité existe.
LN: Monsieur le Premier ministre, tous les membres du gouvernement, vous en particulier, vous vous déplacez beaucoup pour rencontrer la communauté internationale. Mais cet appel au secteur privé pour qu'il s'implique n'a pas encore été lancé en Haïti. Ce sera fait quand et où de façon formelle ?JMB: Le secteur privé, je le rencontre en Haïti. Je voyage beaucoup pour aller rencontrer à l'étranger les secteurs qui ont les moyens et les expériences. Aujourd'hui en Haïti, est-ce qu'il y a un secteur privé qui a l'expérience, l'habitude de construire des appartements pour quatre mille, cinq mille familles ? Moi, je ne connais pas d'exemple. C'est tout un métier différent. Ce n'est pas construire une maison et la vendre et puis fini. Il y a aussi la question des terres (NDLR : de la multi propriété). Comment les notaires vont-ils donner un papier pour l'appartement 3 C du bloc D ? C'est un problème qu'il faut résoudre à l'intérieur d'Haïti.
Quand on parle d'un bloc de trois mille à quatre mille appartements, vous en avez partout dans la Caraïbe, cela demande des financements d'environ 160 millions de dollars. J'ai un secteur privé qui peut faire ces financements en Haïti ? Non. Les banques n'ont pas de reins solides pour faire cela en Haïti. Donc, elles doivent rechercher des partenaires à l'extérieur. Nous allons les aider à impliquer le secteur privé national. Mais la réponse à court terme n'est pas en Haïti.
LN: Monsieur le Premier ministre, vous avez eu aussi à intervenir mardi sur les Objectifs du Millénaire ; dix ans après leur lancement, quel est le bilan d'Haïti, pendant qu'on est en train de demander de nouveaux fonds ? Qu'est-ce que vous avez eu à dire pour les 10 ans qui se sont écoulés.
JMB: J'ai eu un discours mi-figue mi-raisin. Il y a des acquis extraordinaires qui ont été faits en Haïti dont on ne parle pas, mais qui sont la base du développement et très utiles pour la reconstruction du pays.
Premièrement, nous sommes dans une ère de stabilité. On considère cela comme un acquis, mais ça ne l'est pas. Cette stabilité est toujours fragile, alors que c'est le premier pas pour arriver à des investissements privés. Il y a tout un environnement macroéconomique mis en place qu'on a beaucoup critiqué, mais qui également est une condition sine qua non pour attirer des investissements privés en Haïti.
Personne ne va aller investir dans un pays où on ne contrôle pas l'inflation, où la monnaie n'est pas stable. Les gens ne peuvent pas calculer leur marge de bénéfice éventuelle dans une économie qui n'est pas contrôlée. Donc, il y a des efforts de base qui ont été faits et qui ont été permis par un travail continu qui a précédé le travail de ce gouvernement-là. Je vais plus loin, ce travail a commencé depuis 2004.
La mauvaise image d'Haïti est en train de changer, mais cela se fait très lentement. Il y a encore beaucoup de choses à faire et il faut encore améliorer la coordination avec nos bailleurs, mais également avec le secteur privé. Heureusement qu'on peut dire qu'aujourd'hui le secteur privé travaille en gros avec le gouvernement haïtien la main dans la main, puisque nous visons le même objectif : créer du travail, créer de la richesse.
LN: L'autre rendez-vous important de la semaine, vous l'avez dit, c'est l'Initiative Clinton qui tient son assemblée annuelle. Haïti y aura-t-elle une représentation ? Le Premier ministre ou le président y prendra-t-il la parole ? Y a-t-il un message que vous allez faire passer ?
JMB: Mon message sera le même et c'est le message important cette semaine : il faut trouver les moyens de rassurer le secteur privé national et international sur les possibilités de faire de l'argent en Haïti et de créer des richesses. Le gouvernement doit surtout apprendre à décrypter leurs besoins pour savoir de quoi ont-ils besoin pour pouvoir investir en Haïti.
On ne peut pas rester à leur faire des propositions sans savoir ce dont ils ont besoin. Pourquoi ils n'investissent pas en Haïti ? Ce sont eux qui doivent nous le dire, pour qu'on puisse s'adapter. Notre législation, nos procédures administratives et le fonctionnement que l'on a par rapport aux investisseurs qui viennent en Haïti sont-ils adéquats ? Les gens viennent en Haïti, ils ne savent pas à qui s'adresser, ni quelle est l'agence responsable de telle ou telle question...
Donc, il faut parler avec eux, comprendre leurs préoccupations, leurs besoins. C'est ce qu'on est en train de faire. Cela demande beaucoup de rencontres, beaucoup de voyages. Certains investisseurs font l'effort de venir en Haïti. Je crois que c'est à nous aussi de faire l'effort d'aller vers eux.
LN: Vendredi le président René Préval doit prendre la parole aux Nations unies. Vous savez le thème central de son message ?
JMB : Non, non, je ne veux pas anticiper sur le discours du président. Je sais de quoi il va parler, mais n'oubliez pas que c'est le dernier discours international de cette envergure que le président fera devant la communauté internationale. Je peux anticiper pour dire que ce sera un discours très politique.
LN: On est en train de reconstruire. Il y a de l'impatience chez ceux qui sont sous les tentes, mais en même temps il y a de l'impatience chez ceux qui voient que le gouvernement tarde à reprendre force. Qu'est-ce que le Premier ministre a à dire à ce sujet ? Il y a des ministères qui sont toujours logés dans quatre petites pièces alors que ce sont des ministères importants...
JMB: Ce qui est important, c'est le travail par rapport aux priorités. Il y a deux ou trois priorités majeures que je dois accepter et gérer. On doit mettre le maximum de ressources humaines, le maximum de moyens et d'équipements sur les attentes fondamentales de la population. Aujourd'hui, on peut faire ce qu'on veut, on peut avoir des super programmes agricoles, des super programmes dans l'éducation, dans la santé on vous mettra toujours en face 1.3 million de gens qui sont sous les tentes.
Quels que soient les efforts d'un gouvernement, tout sera toujours mesuré à l'aune de ce spectacle des gens qui sont sous les tentes. Donc, il faut adresser directement cette question pour que l'on puisse aller vers les questions de fond qui vont permettre le développement à long terme.
La réponse du développement n'est pas au Champ de Mars. Personne ne vous prendra au sérieux tant que vous aurez tous ces gens, là, sous des tentes.
LN: Est-ce que vous ne craignez pas que la situation difficile qui se déroule au Pakistan vole la vedette à Haïti et que les fonds promis n'arrivent jamais ?
JMB: C'est justement pour cela que le gouvernement est aussi massivement mobilisé. C'est pour maintenir l'attention sur Haïti. Je suis venu, le président va venir. J'ai participé à plusieurs réunions, j'ai donné beaucoup d'interviews pour maintenir l'intérêt sur Haïti. Je crois que c'est positif. Au contraire, les Pakistanais se plaignent.
Il était important que le Premier ministre, le coprésident de la CIRH, soit présent pour expliquer ce qui a été fait en Haïti et ce qui reste à faire afin de pouvoir garder la mobilisation et surtout rendre plus efficace le travail qui est en train d'être fait aujourd'hui sur le terrain.
L N: Lundi dernier a eu lieu une réunion spéciale de la CIRH, pouvez-vous nous en faire un bilan ?
JMB: Dans le cadre de la venue à New York de tout un ensemble de chefs d'Etat, de chefs de gouvernement, de ministres des Affaires étrangères et autres responsables, il était important pour nous de leur faire savoir deux choses : premièrement, parler des fonds déjà décaissés qui sont en-dessous de l'espérance du gouvernement haïtien, de la CIRH et de beaucoup de partenaires ; et deuxièmement, leur expliquer qu'il faut redéfinir, repenser la mission et le rôle de la CIRH vis-à-vis des vrais financements nécessaires pour Haïti.
Je leur ai dit que 5.5 milliards de dollars sur trois ans, cela représente 1.8 milliard par année. Divisés par 10 millions d'Haïtiens, cela vous fait 180 dollars par Haïtien l'an. Et, c'est de l'argent qui est promis pour le développement qui n'est pas encore arrivé. Voici ce qu'on a sur la table pour faire l'éducation, les routes, la santé, les logements, etc. Si l'on regarde sur les 10 ans, c'est pire. Les onze milliards de dollars promis sur 10 ans, cela fait beaucoup d'argent, mais ne représente que 100 dollars par Haïtien par an.
Avec si peu de moyens, on ne va pas faire de développement. On peut faire de l'humanitaire, et, surtout, on peut faire la mise en place de l'environnement pour attirer le secteur privé qui va créer la richesse. Le message c'était; pendant que l'on doit continuer à faire ce que l'on fait, il faut avoir une meilleure coordination qui puisse permettre l'arrivée d'un secteur privé qui va investir dans le pays, créer de la richesse et du travail.
LN: C'est un nouveau paradigme qu'on met en place pour parler d'investissement massif par le secteur privé ? L'investissement privé représente une béquille dont nous avons besoin... ?
JMB: Le secteur privé sera même la béquille principale dans la reconstruction.
Il faut bien les deux béquilles, l'Etat et le privé, parce que les deux sont indispensables, pourvu qu'elles aient vraiment une coordination parfaite. Il ne s'agit plus de faire des routes pour faire des routes, il s'agit de faire des routes qui vont permettre le développement de l'investissement privé. Il ne s'agit plus d'avoir des initiatives dans l'agriculture qui soient déconnectées avec les besoins spécifiques dans telle ou telle zone. Donc, il faut bien comprendre quels sont les besoins du secteur privé.
Prenons en exemple le logement. Il est clair qu'on a un déficit d'environ 400 000 à 500 000 unités de logement dans le pays. Si je fais un calcul simple, au prix minimal de vingt mille dollars par logement qui, pratiquement n'existe pas aujourd'hui, multiplié par ces cinq cent mille logements, vous avez déjà dix milliards de dollars.
Cela signifie que la totalité des engagements qui ont été promis à Haïti pour les dix prochaines années serait consacrée au logement sans avoir de garantie que ce serait un projet soutenable. Parce que, ces gens qu'il faut loger, ont-ils les moyens de se payer un loyer ? Aujourd'hui, certainement pas. Donc, il faut de toute façon impliquer les banques, les compagnies d'assurances, les compagnies de construction.... dans ce plan de logement. Il faut que le plan soit soutenable. Il faut que les gens puissent payer un appartement, puissent payer une petite maison, puissent payer les services de base qu'ils vont recevoir.
Tout le monde parle de projet de construction. Il faut sortir les gens du Champ de Mars. Oui, il faut le faire. Mais, il faut le faire de manière soutenable. On a eu des expériences similaires dans le passé, sans citer aucun régime, de commencer des constructions, d'y placer des gens qui ne peuvent pas payer. Très vite le projet se transforme en une sorte de bidonville de luxe, où on ne peut plus construire.
Notre gouvernement s'est engagé à construire des logements pour 100 millions de dollars, mais 100 millions de dollars c'est à peine quatre mille logements. Et, on est en train de se battre pour trouver ces 100 millions. Donc, on va où avec ça ? Il faut impliquer le secteur privé qui doit trouver une rentabilité dans cette histoire. La rentabilité existe.
LN: Monsieur le Premier ministre, tous les membres du gouvernement, vous en particulier, vous vous déplacez beaucoup pour rencontrer la communauté internationale. Mais cet appel au secteur privé pour qu'il s'implique n'a pas encore été lancé en Haïti. Ce sera fait quand et où de façon formelle ?JMB: Le secteur privé, je le rencontre en Haïti. Je voyage beaucoup pour aller rencontrer à l'étranger les secteurs qui ont les moyens et les expériences. Aujourd'hui en Haïti, est-ce qu'il y a un secteur privé qui a l'expérience, l'habitude de construire des appartements pour quatre mille, cinq mille familles ? Moi, je ne connais pas d'exemple. C'est tout un métier différent. Ce n'est pas construire une maison et la vendre et puis fini. Il y a aussi la question des terres (NDLR : de la multi propriété). Comment les notaires vont-ils donner un papier pour l'appartement 3 C du bloc D ? C'est un problème qu'il faut résoudre à l'intérieur d'Haïti.
Quand on parle d'un bloc de trois mille à quatre mille appartements, vous en avez partout dans la Caraïbe, cela demande des financements d'environ 160 millions de dollars. J'ai un secteur privé qui peut faire ces financements en Haïti ? Non. Les banques n'ont pas de reins solides pour faire cela en Haïti. Donc, elles doivent rechercher des partenaires à l'extérieur. Nous allons les aider à impliquer le secteur privé national. Mais la réponse à court terme n'est pas en Haïti.
LN: Monsieur le Premier ministre, vous avez eu aussi à intervenir mardi sur les Objectifs du Millénaire ; dix ans après leur lancement, quel est le bilan d'Haïti, pendant qu'on est en train de demander de nouveaux fonds ? Qu'est-ce que vous avez eu à dire pour les 10 ans qui se sont écoulés.
JMB: J'ai eu un discours mi-figue mi-raisin. Il y a des acquis extraordinaires qui ont été faits en Haïti dont on ne parle pas, mais qui sont la base du développement et très utiles pour la reconstruction du pays.
Premièrement, nous sommes dans une ère de stabilité. On considère cela comme un acquis, mais ça ne l'est pas. Cette stabilité est toujours fragile, alors que c'est le premier pas pour arriver à des investissements privés. Il y a tout un environnement macroéconomique mis en place qu'on a beaucoup critiqué, mais qui également est une condition sine qua non pour attirer des investissements privés en Haïti.
Personne ne va aller investir dans un pays où on ne contrôle pas l'inflation, où la monnaie n'est pas stable. Les gens ne peuvent pas calculer leur marge de bénéfice éventuelle dans une économie qui n'est pas contrôlée. Donc, il y a des efforts de base qui ont été faits et qui ont été permis par un travail continu qui a précédé le travail de ce gouvernement-là. Je vais plus loin, ce travail a commencé depuis 2004.
La mauvaise image d'Haïti est en train de changer, mais cela se fait très lentement. Il y a encore beaucoup de choses à faire et il faut encore améliorer la coordination avec nos bailleurs, mais également avec le secteur privé. Heureusement qu'on peut dire qu'aujourd'hui le secteur privé travaille en gros avec le gouvernement haïtien la main dans la main, puisque nous visons le même objectif : créer du travail, créer de la richesse.
LN: L'autre rendez-vous important de la semaine, vous l'avez dit, c'est l'Initiative Clinton qui tient son assemblée annuelle. Haïti y aura-t-elle une représentation ? Le Premier ministre ou le président y prendra-t-il la parole ? Y a-t-il un message que vous allez faire passer ?
JMB: Mon message sera le même et c'est le message important cette semaine : il faut trouver les moyens de rassurer le secteur privé national et international sur les possibilités de faire de l'argent en Haïti et de créer des richesses. Le gouvernement doit surtout apprendre à décrypter leurs besoins pour savoir de quoi ont-ils besoin pour pouvoir investir en Haïti.
On ne peut pas rester à leur faire des propositions sans savoir ce dont ils ont besoin. Pourquoi ils n'investissent pas en Haïti ? Ce sont eux qui doivent nous le dire, pour qu'on puisse s'adapter. Notre législation, nos procédures administratives et le fonctionnement que l'on a par rapport aux investisseurs qui viennent en Haïti sont-ils adéquats ? Les gens viennent en Haïti, ils ne savent pas à qui s'adresser, ni quelle est l'agence responsable de telle ou telle question...
Donc, il faut parler avec eux, comprendre leurs préoccupations, leurs besoins. C'est ce qu'on est en train de faire. Cela demande beaucoup de rencontres, beaucoup de voyages. Certains investisseurs font l'effort de venir en Haïti. Je crois que c'est à nous aussi de faire l'effort d'aller vers eux.
LN: Vendredi le président René Préval doit prendre la parole aux Nations unies. Vous savez le thème central de son message ?
JMB : Non, non, je ne veux pas anticiper sur le discours du président. Je sais de quoi il va parler, mais n'oubliez pas que c'est le dernier discours international de cette envergure que le président fera devant la communauté internationale. Je peux anticiper pour dire que ce sera un discours très politique.
LN: On est en train de reconstruire. Il y a de l'impatience chez ceux qui sont sous les tentes, mais en même temps il y a de l'impatience chez ceux qui voient que le gouvernement tarde à reprendre force. Qu'est-ce que le Premier ministre a à dire à ce sujet ? Il y a des ministères qui sont toujours logés dans quatre petites pièces alors que ce sont des ministères importants...
JMB: Ce qui est important, c'est le travail par rapport aux priorités. Il y a deux ou trois priorités majeures que je dois accepter et gérer. On doit mettre le maximum de ressources humaines, le maximum de moyens et d'équipements sur les attentes fondamentales de la population. Aujourd'hui, on peut faire ce qu'on veut, on peut avoir des super programmes agricoles, des super programmes dans l'éducation, dans la santé on vous mettra toujours en face 1.3 million de gens qui sont sous les tentes.
Quels que soient les efforts d'un gouvernement, tout sera toujours mesuré à l'aune de ce spectacle des gens qui sont sous les tentes. Donc, il faut adresser directement cette question pour que l'on puisse aller vers les questions de fond qui vont permettre le développement à long terme.
La réponse du développement n'est pas au Champ de Mars. Personne ne vous prendra au sérieux tant que vous aurez tous ces gens, là, sous des tentes.
LN: Est-ce que vous ne craignez pas que la situation difficile qui se déroule au Pakistan vole la vedette à Haïti et que les fonds promis n'arrivent jamais ?
JMB: C'est justement pour cela que le gouvernement est aussi massivement mobilisé. C'est pour maintenir l'attention sur Haïti. Je suis venu, le président va venir. J'ai participé à plusieurs réunions, j'ai donné beaucoup d'interviews pour maintenir l'intérêt sur Haïti. Je crois que c'est positif. Au contraire, les Pakistanais se plaignent.
Haïti joue gros cette semaine à New York
Haïti joue gros cette semaine à New York Toutes les grosses légumes de la soupe de la reconstruction d'Haïti sont à New York cette semaine, où ils enchaînent meetings et rendez-vous. Lundi, il y a eu une rencontre « informelle, mais importante » des membres de la Commission intérimaire de reconstruction d'Haïti (CIRH), pour citer un des membres qui y a participé. Mardi, le Premier ministre Jean-Max Bellerive a pris la parole devant les 142 représentants d'Etats ou de gouvernements au sommet sur les Objectifs du Millénaire. Mercredi, le président René Préval a débarqué pour prendre part jeudi à la réunion annuelle du Clinton Global Initiative et pour s'adresser au monde entier vendredi à la séance plénière de la 65e Assemblée générale de l'ONU. De gros calibres du secteur privé sont aussi à New York cette semaine, de même que des responsables d'ONG présentes en Haïti. Tout ce que la planète compte de dirigeants importants est à New York pour l'une ou l'autre des rencontres de la semaine. C'est dans ce contexte qu'Haïti doit déployer tous ses charmes pour justifier la confiance placée en son gouvernement depuis le séisme. Haïti doit aussi convaincre que l'argent des donateurs privés, publics et institutionnels est bien engagé et concourt effectivement à la reconstruction du pays. Haïti est dans une situation spéciale. A l'interne, la patience s'épuise, et à l'international, nos dirigeants doivent répondre aux interrogations sur l'avenir politique de la République à la veille de l'ouverture d'une campagne électorale pour des élections présidentielles et législatives, le 28 novembre. Pour le scrutin présidentiel, aucun candidat ne se démarque encore depuis la sortie de Wyclef Jean de la course. Même si INITE, la plateforme du président René Préval, paraît en bonne position pour remporter la majorité des sièges au Parlement, la communauté internationale cherche des garanties pour bien placer ses billes et ses dons. Haïti joue donc cette semaine la maîtrise de son destin pour les douze mois qui viennent. Il lui faut inspirer confiance et garantir une certaine stabilité, deux conditions sine qua non pour encourager les bailleurs à tenir leurs promesses. C'est dans cette atmosphère que lundi, dans un grand hôtel de Manhattan, la CIRH a tenu une réunion de haut niveau en présence de ses deux coprésidents, Bill Clinton et Jean-Max Bellerive, avec les plus importants partenaires de la reconstruction d'Haïti. Hillary Clinton, Bernard Kouchner, des ministres du Brésil, de l'Espagne, du Canada, du Japon, des responsables de l'Union Européenne, du FMI et d'autres pays amis d'Haïti y ont renouvelé leurs engagements. Selon un membre de la CIRH présent, c'est Hillary et Bill Clinton qui ont pesé de tout leur poids pour faire de cette rencontre une réussite. « Ce n'était pas une réunion formelle de la CIRH, mais plutôt une de ces occasions que l'on ne doit pas rater, car tout le monde est à New York cette semaine. La rencontre avait pour but d'encourager les représentants des donateurs à reconfirmer leurs promesses et préciser leur agenda de décaissement. Cela s'est bien passé dans l'ensemble... », a estimé ce membre de la Commission joint au téléphone par Le Nouvelliste. Pour preuve, elle a cité en exemple la signature du protocole sur la reconstruction de l'Hôpital général d'Haïti. « Le 17 août dernier, la CIRH, lors de sa réunion plénière au Karibe, avait annoncé un financement de 17 millions d'euros. Cette somme était insuffisante pour remettre à neuf le plus grand centre hospitalier du pays grandement affecté par le tremblement de terre du 12 janvier dernier. Un mois plus tard, nous en sommes à 50 millions de dollars. La différence de 33 millions de dollars provient des USA et de l'Etat haïtien qui va lui aussi contribuer pour près de 2 millions de dollars. » | |||||
Mardi, c'est le Premier ministre Bellerive qui a pris la parole au sommet sur les Objectifs du Millénaire. Dans les nombreuses rencontres qui se déroulent en marge avec la presse et des notables de la coopération, le PM a dû sans doute expliquer pourquoi nous ne sommes pas de bons élèves depuis l'an 2000. Crise politique de 2003 à 2005, cyclones puis séisme. Toutes les circonstances atténuantes sont versées au dossier de la défense d'Haïti. Mais aussi, il y a le fait que l'argent promis arrive rarement dans les proportions promises et jamais en respect des échéances. Ensuite, il y a la désolante statistique des montants engagés. Moins de cent dollars américains par tête d'habitant dans un pays pauvre et détruit. C'est peu et pas assez. Autre réunion importante de la semaine, celle du Clinton Global Initiative, une rencontre selecte qui met autour d'une même table les hommes les plus riches du monde et les pays à problèmes. En quelques années, l'ancien président des Etats-Unis d'Amérique a réussi à inventer un Davos d'été autour d'un noble but : résoudre des problèmes concrets. A vingt mille dollars américains le droit d'entrée, les participants ne viennent surtout pas perdre leur temps. Il y aura des PDG d'entreprises, des ONG, des hommes politiques et surtout une belle brochette de dirigeants de tous les secteurs d'activités. Haïti a été, l'an dernier déjà, un des invités de marque. La situation de l'après-séisme et le rôle que les deux Clinton jouent à un titre ou à un autre dans le cas de Haïti (Madame est Secrétaire d'Etat des USA et Monsieur l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies et Coprésident de la CIRH), placent nos gouvernants sous les feux des projecteurs encore une fois. Il ne semble manquer autour de ces aréopages que nos hommes d'affaires en nombre suffisant (lire l'interview du Premier ministre Bellerive sur ce point et bien d'autres) pour que la synergie nécessaire à la reconstruction soit parfaite. Toute la semaine, le rôle des officiels haïtiens sera de faire le plaidoyer pour que les engagements soient respectés, les allocations revues à la hausse et maintenues sur une période significative. Le président Préval, qui a débarqué ce mercredi soir à New York avec la ministre des Affaires Etrangères, Marie Michèle Rey, aura le même rôle à jouer avec, sans doute, un discours similaire. Il devra en plus rassurer que la transition ne viendra pas tordre le cou aux efforts qui sont faits depuis des années pour maintenir la stabilité macroéconomique et assurer la marche timide des institutions démocratiques. Après avoir informé les principaux candidats à la présidence de son agenda pour la reconstruction, le président René Préval prendra son bâton de pèlerin pour convaincre les dirigeants de la planète de ses intentions et de la situation d'Haïti. A son retour, on ne peut qu'espérer qu'il informera la population de son plan de route. L'impatience et les incertitudes sur l'avenir peuvent être des trouble-fête en cette période électorale spéciale placée sous le signe de l'urgence et de l'après-séisme. D'autant que pour assurer la bonne tenue des élections, il faudra que les sans-abri votent dans l'isoloir, pas en faisant abstention ni diversion... En ce sens, la déclaration de Wyclef Jean de mettre fin à ses intentions d'attaquer en justice et devant les instances internationales les responsables du Conseil Electoral Provisoire de Gaillot Dorsainvil est une bonne nouvelle pour René Préval. Le ralliement du PLAPH au processus électoral est aussi un appui de taille. Himmler Rébu et Déjean Bélizaire arrivent autour des urnes comme de bons petits soldats qui n'ont pas laissé la porte du camp se fermer. Le camp de l'espoir de gagner ? Non, celui de l'unité pour les élections... | ||
Frantz Duval duval@lenouvelliste.com |
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