Martissant ses habitants, ses milliers de piétons et d'automobilistes en transit avec leur passagers, n'existe plus. Martissant, un des quartiers de Port-au-Prince avec un nombre incalculable de petits commerces formels et informels, des étalagistes des deux côtés de la route principale. Un grand marché à ciel ouvert sur la route nationale numéro 2, Martissant où les activités débutent très tôt dans la matinée et se terminent très tard la nuit tombée, ce Martissant n'existe plus depuis le début des affrontements entre les gangs armés, le mardi 1er juin.
Les rues sont désertes. Les portes des écoles et des commerces restent fermées. Les klaxons des véhicules et des taxis-motos dans les interminables embouteillages cèdent la place aux crépitements d'armes automatiques. Le sous-commissariat de la zone a été criblé de balles par les gangs armés. Un blindé monte la garde devant le bâtiment, mais les policiers semblent avoir abandonnés leur poste.
Les quelques rares véhicules privés et de transport en commun qui fréquentent la route n'ont pas la garantie qu'ils vont arriver à destination sains et saufs. Leurs conducteurs traversent cette partie de la route nationale numéro 2 à toute vitesse. De la cinquième avenue Bolosse à Fontamara 27, la vue est effroyable.
Les nombreuses déclarations du directeur général de la Police nationale disant que les forces de l'ordre ont repris le contrôle de la zone ne suffisent pas pour faire revenir les milliers de déplacés qui ont fui la fureur des groupes armés. Ils sont toujours pour la plupart au centre sportif de Carrefour ou logés chez parents et amis.
Léon Charles a fait savoir que l’axe routier Portail Léogâne à Fontamara est sécurisé par la police, alors que selon les constats depuis la semaine dernière, les affrontements entre les groupes armés ne se sont jamais interrompus et Martissant demeure une zone fantôme.
Selon le chef de la police, cette situation à Martissant est la conséquence d’un conflit terrien à Laboule 12. Léon Charles, qui s’est gardé de donner plus de détails, a fait savoir que des unités spécialisées de la police appuyées par des blindés font le va-et-vient sur le tronçon où il y a des affrontements sur la route nationale numéro 2.
Nous avons constaté ce vendredi un véhicule blindé de la police qui patrouillait la zone de Martissant à Fontamara. Mais malgré cela, des tirs sporadiques ne cessent de retentir
Selon un rapport du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), 260 000 personnes sont affectées par la guerre des gangs à Martissant. Un millier d'entre eux sont actuellement pris en charge au centre sportif de Carrefour parmi les déplacés, qui ne demandent qu'à rentrer chez eux.
Source: https://lenouvelliste.com/article/229731/martissant-zone-de-guerre-zone-fantome