PORT-AU-PRINCE DEMAIN |
Par la force des choses, le citoyen haïtien a du renforcer son imaginaire pour passer outre la réalité crue qui lui est desservie dans sa vie de tous les jours. Inutile de chercher très loin pour comprendre entre autre choses, le nombre important de romancier produit par ce pays. Tous ceux qui vendent un peu de rêves mélangés à un brin de fantaisie sont les bien-accueillis dans notre culture. Mon cher maître, feu Monsieur Pradel Pompilus se plaisait à reprendre cette maxime de je ne sais plus qui : « tout défaut de l’être entraîne une exagération du paraître ». Cependant chez nous, il nous manque l’apparat indispensable pour embellir notre paraître, nous ajoutons donc notre imaginaire féérique, dans une magnificence incommensurable pour rester vivant malgré les facteurs qui nous voudraient morts et disparus à jamais.
Cette introduction me sert à présenter l’immensité des doutes qui m’assaillent devant une photo combien réussie présentant l’image de la nouvelle ville de Port-au-Prince, en particulier dans sa partie appelée à être la plus centrale ; selon un projet dont la genèse vient d’une démarche de la Mairie de Port-au-Prince.
Partout ailleurs, dans un autre contexte, on pourrait se mettre non seulement à rêver, mais aussi à suivre la construction transformant cet environnement invivable à une place ou il ferait beau et bien vivre. La prudence pourtant me pousse à me demander si je ne suis pas encore une fois entrain de rêver ; si cette image n’est pas tout bonnement le fruit de mon imaginaire.
Une fois, je faisais des recherches sur internet, je suis tombé sur une information décrivant la construction d’un réseau de tunnels sous-marins reliant toutes les îles de la Caraïbe et qu’en particulier celui qui devait unir l’état de Floride avec Haïti était sur le point de se terminer. J’ai été pris et emballé comme un bleu quand j’ai voulu partager l’information avec un collègue étranger qui l’a tout bonne et simplement rejetée. Son argument se basait sur l’intérêt d’un projet aussi coûteux et surtout, l’information aurait été plus largement diffusée en dehors des réseaux haïtiens. Il m’a suffit de quelques minutes de vérification pour me rendre compte que ce fut justement une nouvelle diffusée que sur des sites et des pages documentées par des compatriotes.
LE PROJET LA GONAVE |
J’avais auparavant été profondément touché par la présentation qui visait à faire de l’île de La Gonâve, un site archi-développé. Ce fut un projet mieux travaillé, mieux présenté donc plus faisable. Mais depuis on n’en parle le plus.
Donc chat échaudé craint l’eau froide. Je reste sur mes gardes. J’espère pouvoir dire plus tard : Putains, ils l’ont fait !
Il est clair que ceux qui ont actuellement la voix aux chapitres aujourd’hui ne sont pas prêts à voir clair devant un projet aussi ambitieux. Il faudrait un dépassement de soi ! Et on n'est pas encore arrivé à ce chapitre !
14/08/2011
14/08/2011
Jonas Jolivert