LES CAYES, Haiti - Deputy Dionald Polyte (INITE) of Pestel-Beaumont (Grand'Anse, Sud-Ouest) was shot dead early Monday morning in circumstances not yet clear when his vehicle with six others passengers, crossed the town of "Catiche" near Camp Perrin (Sud).
The member of parliament was returning to the capital after attending this past weekend a harvest celebration in the communal section of Duchity.
After succumbing to injuries from the gun fire, according to Radio Kiskeya , he was rushed to the hospital in Camp Perrin, where it is assumed he was pronounced dead.
The six others passengers were unscathed in the incident. The Departmental Delegate of the Grand Anse, Wilkens Candy, was unable to specify the exact circumstances of the death of Parliament.
Elected only in the recent parliamentary elections under the banner of the former presidential platform INITE, Dionald Polyte, beat the incumbent Ronald Etienne (Front for National Reconstruction, FRN, Guy Philippe).
The losing candidate and his supporters had vigorously protested against the loss they had to be due to the manipulation by the Provisional Electoral Council (CEP) of the votes cast.
http://defend.ht/politics/articles/legislative/1422-deputy-dionald-polyte-inite-grandanse-shot-dead
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 26 juillet 2011
Haiti-France/Politique : Des parlementaires français appellent l’élite politique haitienne au compromis
P-au-P, 25 juil. [AlterPresse] --- Un groupe de députés français convie les autorités politiques haïtiennes à se mettre d’accord en vue de permettre un déblocage de la situation de crise que vit le pays, qui fait face à un vide gouvernemental depuis plus de deux mois. « Nous souhaitons vraiment de tout cœur que les élites haïtiennes, notamment les élites politiques fassent les compromis nécessaires pour qu’il y ait un interlocuteur face à la communauté internationale », a déclaré la députée socialiste radicale George Pau-Langevin, au cours d’une conférence de presse le 23 juillet à Port-au-Prince.
Elle fait partie des 3 membres d’un regroupement de parlementaires français baptisé « Groupe d’amitié France-Haiti » qui ont visité Haiti au cours de la semaine écoulée.
Selon le groupe, la cohabitation se réalise partout dans le monde et le mieux c’est que « les forces en présence s’unissent et non se contrecarrent ».
Un premier ministre désigné par le président Michel Martelly a déjà été rejeté par la Chambre des députés et un second, Me Bernard Gousse, fait face des difficultés majeures, après que le groupe majoritaire au sénat ait manifesté sa volonté de le rejeter.
Les députés français estiment que l’établissement du prochain gouvernement est un facteur clé qui « facilitera la bonne marche du processus de reconstruction » de la République caribéenne gravement endommagée par le tremblement du 12 janvier 2010.
Par ailleurs, le « Groupe d’amitié France-Haiti » souhaite que « l’organisation politique du peuple haïtien » soit « effective » en vue d’une amélioration de la vie dans le pays.
Au cours de leur passage, les 3 membres du groupe, qui sont de tendances politiques différentes, disent avoir rencontré « une population haitienne mobilisée et dynamique » ce qui constitue selon eux un « message d’espoir. »
D’après Jacques Desallangre, de la gauche démocratique et républicaine française, « Il faut faire confiance aux peuples (…) et ils doivent être les premiers acteurs ». [rh apr 25 /07/2011 12 :30]http://www.alterpresse.org/spip.php?article11324
Elle fait partie des 3 membres d’un regroupement de parlementaires français baptisé « Groupe d’amitié France-Haiti » qui ont visité Haiti au cours de la semaine écoulée.
Selon le groupe, la cohabitation se réalise partout dans le monde et le mieux c’est que « les forces en présence s’unissent et non se contrecarrent ».
Un premier ministre désigné par le président Michel Martelly a déjà été rejeté par la Chambre des députés et un second, Me Bernard Gousse, fait face des difficultés majeures, après que le groupe majoritaire au sénat ait manifesté sa volonté de le rejeter.
Les députés français estiment que l’établissement du prochain gouvernement est un facteur clé qui « facilitera la bonne marche du processus de reconstruction » de la République caribéenne gravement endommagée par le tremblement du 12 janvier 2010.
Par ailleurs, le « Groupe d’amitié France-Haiti » souhaite que « l’organisation politique du peuple haïtien » soit « effective » en vue d’une amélioration de la vie dans le pays.
Au cours de leur passage, les 3 membres du groupe, qui sont de tendances politiques différentes, disent avoir rencontré « une population haitienne mobilisée et dynamique » ce qui constitue selon eux un « message d’espoir. »
D’après Jacques Desallangre, de la gauche démocratique et républicaine française, « Il faut faire confiance aux peuples (…) et ils doivent être les premiers acteurs ». [rh apr 25 /07/2011 12 :30]http://www.alterpresse.org/spip.php?article11324
Haïti-Post-séisme : La surpopulation se renforce à Port-au-Prince
Enquête
P-au-P, 25 juil. 2011 [AlterPresse] --- L’aide humanitaire concentrée à Port-au-Prince suite au séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et les initiatives centralisées à la capitale dans le cadre de la reconstruction amènent à une concentration plus élevée de la population dans cette ville, confirment des experts.
« C’est clair que la zone métropolitaine a atteint sa saturation », affirme le statisticien-démographe, Jacques Hendry Rousseau. Le secteur qui regroupe les communes de Port-au-Prince, Delmas, Carrefour, Pétion Ville, Tabarre et Cité Soleil, croit au rythme annuel de 4,5% l’an, souligne t-il.
« La concentration devient très importante et c’est une évidence rien qu’à la lumière de la présence physique dans les rues de Port-au-Prince. Et… on se rend compte que les quartiers populeux fourmillent d’individus », observe t-il.
Plus de 18 mois après la catastrophe qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts et emporté 120% du PIB, les tendances migratoires ont abouti à un scenario qui laisse présager le pire, alors que les habitudes de construction n’ont pas évolué.
L’incroyable revient au galop
« Avant le séisme la densité dans l’aire métropolitaine était de 12 000 habitants par kilomètre carré et ceci a été (…) étroitement lié à la sévérité des dégâts du séisme », rappelle l’expert.
Au lendemain de la catastrophe si 600 mille personnes ont quitté l’aire métropolitaine principalement pour les villes de provinces, plus de la moitié était revenue 6 mois plus tard, attirée par l’aide humanitaire, notamment le Cash for Work. Mais à côté de cela, les perspectives de reconstruction ont joué un grand rôle.
Dans « Aide alimentaire, Environnement et migration en Haïti, après le 12 janvier », une étude publiée en mai 2011, Hancy Pierre rappelle que la migration a toujours existé en Haïti mais ne suscite l’attention qu’en période de crise. Selon lui la question de la migration est avant tout liée aux soucis économiques, très marqués dans les provinces.
« De nouvelles villes secondaires viennent jouer les fonctions commerciales et culturelles, en l’occurrence Pétion Ville et Tabarre, en raison du phénomène d’excroissance de la capitale. Port-au-Prince…est considéré comme un lieu de prestige. Ainsi le discours sur les opportunités de reconstruction d’Haïti a des effets significatifs sur le projet des ruraux de migrer vers Port-au-Prince », indique Hancy Pierre.
En réalité, à l’intérieur de la capitale et ses périphéries, la population a aussi énormément bougé. A Tabarre, 4 personnes sur 10 habitaient une autre commune de la zone métropolitaine avant le séisme, selon une enquête réalisée par le Fonds des Nations Unies pour la Population(UNFPA) . Une commune comme Pétion Ville a accueilli 14% des déplacés du secteur.
« Ce qui est important de souligner c’est que cette concentration urbaine s’accompagne de l’émergence de certaines poches de pauvreté dans les quartiers défavorisées à la périphérie urbaine », affirme Rousseau, soulignant que cette population croît « en dehors de l’habitat ».
Renforcement du chaos
Alors que les expulsions forcées et autres mauvaises conditions de vie ont notamment fait fuir des résidents de camps, certains sont revenus à la faveur des promesses de logements gratuits.
« Jusqu’à présent, on ne nous a rien dit. Ils ont dit qu’ils allaient donner de l’argent et des tentes, mais ils ne l’ont pas fait », raconte Myrlene Osias qui occupe un abri de fortune dans un camp à Carrefour Feuilles.
La maison qu’elle louait à Savane Pistache, toujours à Carrefour Feuilles, a été détruite lors du séisme, indique t-elle. Depuis quelques mois elle est venue s’installer dans un camp qui se vidait de certains de ses occupants, croyant qu’elle recevrait de l’aide pour se bâtir une maison.
« Ce n’est pas un endroit pour vivre, reconnait-elle. Les gens balancent les déchets n’ importe où. L’odeur est insupportable. Là bas, pas loin, il y a une latrine qui déborde et il n’y a personne pour la vider... On ne peut pas élever des enfants dans ces conditions. Ils grandissent et deviennent des délinquants… Je n’aime pas cette vie ».
En général les camps sont érigés au sein même ou non loin des quartiers d’origine. Mais l’exemple le plus inquiétant est celui de Canaan , une zone squattérisée au Nord de Port-au-Prince, et qui du jour au lendemain est devenu le plus gros bidonville du pays.
« Canaan n’est pas reconnu comme un camp de personnes déplacées par le Gouvernement d’Haïti. La terre a été déclarée ‘d’intérêt public’ par un décret présidentiel promulgué le 22 mars 2010 et le statut de ses résidents doit encore être clarifié », affirme le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA) dans son bulletin février-mars 2011.
Faute d’emploi, la plupart des 60 mille personnes habitant le site sont arrivés après le séisme et « beaucoup ont commencé à cultiver les terres autour de leur abri ou sur des zones inhabitées, afin de nourrir leur famille ».
La capitale est non seulement en train de s’étendre de manière incontrôlée mais aussi d’accentuer sa vulnérabilité notamment sur le plan environnemental. Les constructions anarchiques dans les hauteurs et le long du littoral rendent la capitale très vulnérable en période pluvieuse. Ceci a été démontré en juin dernier lorsque la ville a subi de sévères inondations au passage d’une onde tropicale.
Le pire à venir ?
« Avec la bidonvilisation, l’eau de pluie tombe sur du béton, des tôles des maisons et n’a même pas le temps de s’infiltrer dans le sol. L’eau dévale ainsi sur la ville. Or nous avons également construit au coeur de son exutoire », explique le ministre sortant de l’environnement, Jean Marie Claude Germain, évoquant les Cité de Dieu, Cité de L’eternel, bidonvilles situées le long du littoral.
« Et le phénomène actuel c’est que la capitale est prise en sandwich entre l’exutoire bouché et les constructions anarchiques en montagne. Et si on veut que la capitale demeure au même endroit, il faut des solutions drastiques, et même des délocalisations de personnes »
A coté des risques climatiques, les risques sismiques sont encore très forts, notamment pour la région métropolitaine. Selon les recherches, la faille Enriquillo qui traverse la capitale dans pratiquement toute sa longueur n’a pas encore libéré l’énergie qu’elle accumule depuis plus de deux siècles.
Cette situation soulève une fois de plus la nécessité de penser la reconstruction en tenant compte des grands problèmes du pays où des gravats laissés par le séisme restent encore à enlever, alors que les promesses faites à New York, soit 10 milliards de dollars, sont délivrées à la petite semaine.
Selon Jacques Hendry Rousseau l’aménagement du territoire est plus que jamais une « priorité ».
Le président de la République Michel Martelly, a dévoilé la semaine dernière son plan de logement basé sur 3 axes. Il s’agit de développer de nouveaux quartiers à l’intérieur et en dehors de la zone métropolitaine, restructurer et urbaniser les quartiers existant et densifier ceux qui sont déjà urbanisés en construisant en hauteur.
Cependant, si le président a signalé que ces axes seront intégrés « dans un cadre global d’aménagement du territoire », jusqu’ici les projets présentés, notamment « Kay pa m » , ne sont pas destinés aux pauvres et la question de l’aménagement du territoire n’est toujours pas concrétisée dans un plan.
« La reconstruction ne devra pas profiter qu’à Port-au-Prince. La reconstruction signifiera également de nouveaux pôles de développement, des opportunités économiques certaines, et un code de construction définitif », fait savoir Martelly, promettant qu’une fois son gouvernement formé ce code définitif pourra être présenté et appliqué.
Plus de deux mois depuis son investiture, le président n’est pas arrivé à un accord avec le législatif pour mettre en place son gouvernement. Les différends politiques entourant le processus de validation du nouveau candidat à la primature, Bernard Gousse, semblent indiquer que le statu quo perdurera encore et la reconstruction gardera du plomb dans l’aile. [kft gp apr 25/07/2011 08:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11317
P-au-P, 25 juil. 2011 [AlterPresse] --- L’aide humanitaire concentrée à Port-au-Prince suite au séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et les initiatives centralisées à la capitale dans le cadre de la reconstruction amènent à une concentration plus élevée de la population dans cette ville, confirment des experts.
« C’est clair que la zone métropolitaine a atteint sa saturation », affirme le statisticien-démographe, Jacques Hendry Rousseau. Le secteur qui regroupe les communes de Port-au-Prince, Delmas, Carrefour, Pétion Ville, Tabarre et Cité Soleil, croit au rythme annuel de 4,5% l’an, souligne t-il.
« La concentration devient très importante et c’est une évidence rien qu’à la lumière de la présence physique dans les rues de Port-au-Prince. Et… on se rend compte que les quartiers populeux fourmillent d’individus », observe t-il.
Plus de 18 mois après la catastrophe qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts et emporté 120% du PIB, les tendances migratoires ont abouti à un scenario qui laisse présager le pire, alors que les habitudes de construction n’ont pas évolué.
L’incroyable revient au galop
« Avant le séisme la densité dans l’aire métropolitaine était de 12 000 habitants par kilomètre carré et ceci a été (…) étroitement lié à la sévérité des dégâts du séisme », rappelle l’expert.
Au lendemain de la catastrophe si 600 mille personnes ont quitté l’aire métropolitaine principalement pour les villes de provinces, plus de la moitié était revenue 6 mois plus tard, attirée par l’aide humanitaire, notamment le Cash for Work. Mais à côté de cela, les perspectives de reconstruction ont joué un grand rôle.
Dans « Aide alimentaire, Environnement et migration en Haïti, après le 12 janvier », une étude publiée en mai 2011, Hancy Pierre rappelle que la migration a toujours existé en Haïti mais ne suscite l’attention qu’en période de crise. Selon lui la question de la migration est avant tout liée aux soucis économiques, très marqués dans les provinces.
« De nouvelles villes secondaires viennent jouer les fonctions commerciales et culturelles, en l’occurrence Pétion Ville et Tabarre, en raison du phénomène d’excroissance de la capitale. Port-au-Prince…est considéré comme un lieu de prestige. Ainsi le discours sur les opportunités de reconstruction d’Haïti a des effets significatifs sur le projet des ruraux de migrer vers Port-au-Prince », indique Hancy Pierre.
En réalité, à l’intérieur de la capitale et ses périphéries, la population a aussi énormément bougé. A Tabarre, 4 personnes sur 10 habitaient une autre commune de la zone métropolitaine avant le séisme, selon une enquête réalisée par le Fonds des Nations Unies pour la Population(UNFPA) . Une commune comme Pétion Ville a accueilli 14% des déplacés du secteur.
« Ce qui est important de souligner c’est que cette concentration urbaine s’accompagne de l’émergence de certaines poches de pauvreté dans les quartiers défavorisées à la périphérie urbaine », affirme Rousseau, soulignant que cette population croît « en dehors de l’habitat ».
Renforcement du chaos
Alors que les expulsions forcées et autres mauvaises conditions de vie ont notamment fait fuir des résidents de camps, certains sont revenus à la faveur des promesses de logements gratuits.
« Jusqu’à présent, on ne nous a rien dit. Ils ont dit qu’ils allaient donner de l’argent et des tentes, mais ils ne l’ont pas fait », raconte Myrlene Osias qui occupe un abri de fortune dans un camp à Carrefour Feuilles.
La maison qu’elle louait à Savane Pistache, toujours à Carrefour Feuilles, a été détruite lors du séisme, indique t-elle. Depuis quelques mois elle est venue s’installer dans un camp qui se vidait de certains de ses occupants, croyant qu’elle recevrait de l’aide pour se bâtir une maison.
« Ce n’est pas un endroit pour vivre, reconnait-elle. Les gens balancent les déchets n’ importe où. L’odeur est insupportable. Là bas, pas loin, il y a une latrine qui déborde et il n’y a personne pour la vider... On ne peut pas élever des enfants dans ces conditions. Ils grandissent et deviennent des délinquants… Je n’aime pas cette vie ».
En général les camps sont érigés au sein même ou non loin des quartiers d’origine. Mais l’exemple le plus inquiétant est celui de Canaan , une zone squattérisée au Nord de Port-au-Prince, et qui du jour au lendemain est devenu le plus gros bidonville du pays.
« Canaan n’est pas reconnu comme un camp de personnes déplacées par le Gouvernement d’Haïti. La terre a été déclarée ‘d’intérêt public’ par un décret présidentiel promulgué le 22 mars 2010 et le statut de ses résidents doit encore être clarifié », affirme le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA) dans son bulletin février-mars 2011.
Faute d’emploi, la plupart des 60 mille personnes habitant le site sont arrivés après le séisme et « beaucoup ont commencé à cultiver les terres autour de leur abri ou sur des zones inhabitées, afin de nourrir leur famille ».
La capitale est non seulement en train de s’étendre de manière incontrôlée mais aussi d’accentuer sa vulnérabilité notamment sur le plan environnemental. Les constructions anarchiques dans les hauteurs et le long du littoral rendent la capitale très vulnérable en période pluvieuse. Ceci a été démontré en juin dernier lorsque la ville a subi de sévères inondations au passage d’une onde tropicale.
Le pire à venir ?
« Avec la bidonvilisation, l’eau de pluie tombe sur du béton, des tôles des maisons et n’a même pas le temps de s’infiltrer dans le sol. L’eau dévale ainsi sur la ville. Or nous avons également construit au coeur de son exutoire », explique le ministre sortant de l’environnement, Jean Marie Claude Germain, évoquant les Cité de Dieu, Cité de L’eternel, bidonvilles situées le long du littoral.
« Et le phénomène actuel c’est que la capitale est prise en sandwich entre l’exutoire bouché et les constructions anarchiques en montagne. Et si on veut que la capitale demeure au même endroit, il faut des solutions drastiques, et même des délocalisations de personnes »
A coté des risques climatiques, les risques sismiques sont encore très forts, notamment pour la région métropolitaine. Selon les recherches, la faille Enriquillo qui traverse la capitale dans pratiquement toute sa longueur n’a pas encore libéré l’énergie qu’elle accumule depuis plus de deux siècles.
Cette situation soulève une fois de plus la nécessité de penser la reconstruction en tenant compte des grands problèmes du pays où des gravats laissés par le séisme restent encore à enlever, alors que les promesses faites à New York, soit 10 milliards de dollars, sont délivrées à la petite semaine.
Selon Jacques Hendry Rousseau l’aménagement du territoire est plus que jamais une « priorité ».
Le président de la République Michel Martelly, a dévoilé la semaine dernière son plan de logement basé sur 3 axes. Il s’agit de développer de nouveaux quartiers à l’intérieur et en dehors de la zone métropolitaine, restructurer et urbaniser les quartiers existant et densifier ceux qui sont déjà urbanisés en construisant en hauteur.
Cependant, si le président a signalé que ces axes seront intégrés « dans un cadre global d’aménagement du territoire », jusqu’ici les projets présentés, notamment « Kay pa m » , ne sont pas destinés aux pauvres et la question de l’aménagement du territoire n’est toujours pas concrétisée dans un plan.
« La reconstruction ne devra pas profiter qu’à Port-au-Prince. La reconstruction signifiera également de nouveaux pôles de développement, des opportunités économiques certaines, et un code de construction définitif », fait savoir Martelly, promettant qu’une fois son gouvernement formé ce code définitif pourra être présenté et appliqué.
Plus de deux mois depuis son investiture, le président n’est pas arrivé à un accord avec le législatif pour mettre en place son gouvernement. Les différends politiques entourant le processus de validation du nouveau candidat à la primature, Bernard Gousse, semblent indiquer que le statu quo perdurera encore et la reconstruction gardera du plomb dans l’aile. [kft gp apr 25/07/2011 08:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11317
La CIRH à l’heure du changement
Le Conseil d’administration de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) a tenu, vendredi 22 juillet, dans la capitale haïtienne, sa première réunion de travail depuis l’investiture du Président Michel Martelly à la tête de l’Etat haïtien. Une rencontre qui a été l’occasion pour la Commission de faire part des nouveaux projets approuvés et des mesures prises en vue d’améliorer sa collaboration avec les nouvelles autorités, et l’occasion pour le nouveau Chef de l’Etat de présenter sa vision de la CIRH.
Le mandat de la CIRH est de mettre en œuvre le « Plan d’Action pour le Relèvement et le Développement d’Haïti » adopté lors de la réunion des bailleurs de fonds à New-York en mars 2010. Et l’une des priorités de l’heure est d’actualiser ce plan. Cette actualisation fait l’objet d’un document en cours d’élaboration intitulé « Les Grands Chantiers pour le Relèvement et le Développement d’Haïti » initié par l’actuel Premier ministre intérimaire, Jean Max Bellerive, qui, avec l’ancien Président des Etats-Unis et Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti, Bill Clinton, copréside la CIRH.
Ce document doit non seulement tirer les leçons de l’expérience de la CIRH depuis sa mise en place, mais aussi prendre en compte les priorités définies par les nouvelles autorités. Et l’une d’elles est bien entendu la relocalisation des quelque 630.000 personnes déplacées suite au séisme de janvier 2010 (selon les dernières données fournies par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM)), qui vivent toujours sous des tentes ou dans des abris de fortune.
« Tous les efforts et moyens disponibles devront être déployés à cette fin », souligne M. Martelly. Il recommande également une attention particulière à la reconstruction et à l’aménagement des écoles et autres établissements d’enseignements, notamment au niveau primaire.
Autre changement préconisé, l’allègement des procédures d’exécution des projets retenus, de manière à « obtenir au plus vite des résultats tangibles à grande échelle et susceptibles d’améliorer visiblement et profondément les conditions d’existence de la population ». Le Chef de l’Etat prévoit aussi de renforcer les structures techniques de la Commission. Dans cette optique, une Directrice Exécutive a.i. a été nommée et six nouveaux membres représentant la Présidence remplacent, au sein de la Commission, ceux qui avaient été nommés par l’ex-Président René Préval. Un groupe de travail a par ailleurs été créé qui doit soumettre, dans un délai de 60 jours, des propositions visant à dynamiser l’organisation interne de la CIRH.
Il importe également, selon M. Martelly, de mettre en place au sein de la Commission des mécanismes devant accélérer la réalisation des projets prioritaires, « en toute transparence et avec une efficacité accrue ». Il souhaite aussi l’amélioration des services de communication de la CIRH pour une meilleure compréhension par le public de son fonctionnement et de ses réalisations. En outre, une meilleure coordination avec les ONG et la prise en compte de leurs activités permettront d’ « éviter des doubles emplois ».
L’après CIRH fait aussi partie de l’agenda du Chef de l’Etat. Définir la mission, les attributions et l’architecture de l’entité qui aura à prendre le relais de la Commission en octobre 2012 est l’autre dossier sur lequel doit se pencher, dès maintenant, l’équipe Martelly afin d’aboutir à un projet de loi organique à présenter au Parlement haïtien. En attendant, le Président souhaite une prorogation de 12 mois du mandat de la CIRH après l’échéance du 12 janvier.
Il importe de noter que certaines critiques relatives au fonctionnement de la Commission ont été adressées lors des réunions précédentes. Le Premier ministre haïtien sortant avait en effet noté un défaut de communication entre le secrétariat de la CIRH et les ministères. « Il n’y aura pas d’appropriation du travail réalisé par la Commission si les ministères ne peuvent pas comprendre ce qui se fait à chaque réunion», avait-il prévenu. De même, des faiblesses ont été identifiées par un atelier de travail organisé au cours de la dernière rencontre.
Pour y remédier, la CIRH avait déjà entrepris certains ajustements dans son mode de fonctionnement. L’un d’eux porte sur l’amélioration de la collaboration entre la CIRH et le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), l’entité chargée de programmer les investissements publics du pays. Des réunions hebdomadaires entre la CIRH et le MPCE permettent à ce dernier d’intervenir en amont, lors de la présentation des projets, et de les analyser. « Avec cette collaboration depuis avril dernier, le Ministère est désormais informé en temps réel des projets présentés pour financement à la CIRH », a fait remarquer Wilfrid Trainard, le Directeur de la planification au MPCE. Aussi, seuls sont désormais sélectionnés les projets qui sont en adéquation avec les objectifs des autorités de l’Etat articulés autour de quatre volets que sont : la « refondation » territoriale, économique, sociale et institutionnelle.
L’analyse en amont des projets permet aussi de relever très vite les lacunes et d’éviter des pertes de temps. Les responsables peuvent alors retourner, le cas échéant, les dossiers pour des compléments d’information, évitant ainsi qu’ils aient à parcourir d’abord tout les étapes avant une décision négative.
A l’invitation des autorités haïtiennes, le Secrétaire général de l’OEA, Jose Miguel Insulza, en visite de travail dans le pays, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Mariano Fernandez, ont honoré de leur présence cette septième réunion du Conseil d’administration de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH).
http://minustah.org/?p=31310
Cette septième réunion de travail du Conseil d’administration de la CIRH s’inscrivait sous le signe du changement et des nouvelles orientations préconisées par le Chef de l’Etat. En effet, lors de son intervention, le Président Martelly a présenté sa « vision de l’avenir de la CIRH » et proposé un certain nombre d’actions concrètes. Ces mesures devraient, a-t-il dit, être prises au cours des prochains mois, afin d’améliorer la performance de la Commission.
Le mandat de la CIRH est de mettre en œuvre le « Plan d’Action pour le Relèvement et le Développement d’Haïti » adopté lors de la réunion des bailleurs de fonds à New-York en mars 2010. Et l’une des priorités de l’heure est d’actualiser ce plan. Cette actualisation fait l’objet d’un document en cours d’élaboration intitulé « Les Grands Chantiers pour le Relèvement et le Développement d’Haïti » initié par l’actuel Premier ministre intérimaire, Jean Max Bellerive, qui, avec l’ancien Président des Etats-Unis et Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti, Bill Clinton, copréside la CIRH.
Ce document doit non seulement tirer les leçons de l’expérience de la CIRH depuis sa mise en place, mais aussi prendre en compte les priorités définies par les nouvelles autorités. Et l’une d’elles est bien entendu la relocalisation des quelque 630.000 personnes déplacées suite au séisme de janvier 2010 (selon les dernières données fournies par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM)), qui vivent toujours sous des tentes ou dans des abris de fortune.
« Tous les efforts et moyens disponibles devront être déployés à cette fin », souligne M. Martelly. Il recommande également une attention particulière à la reconstruction et à l’aménagement des écoles et autres établissements d’enseignements, notamment au niveau primaire.
Autre changement préconisé, l’allègement des procédures d’exécution des projets retenus, de manière à « obtenir au plus vite des résultats tangibles à grande échelle et susceptibles d’améliorer visiblement et profondément les conditions d’existence de la population ». Le Chef de l’Etat prévoit aussi de renforcer les structures techniques de la Commission. Dans cette optique, une Directrice Exécutive a.i. a été nommée et six nouveaux membres représentant la Présidence remplacent, au sein de la Commission, ceux qui avaient été nommés par l’ex-Président René Préval. Un groupe de travail a par ailleurs été créé qui doit soumettre, dans un délai de 60 jours, des propositions visant à dynamiser l’organisation interne de la CIRH.
Il importe également, selon M. Martelly, de mettre en place au sein de la Commission des mécanismes devant accélérer la réalisation des projets prioritaires, « en toute transparence et avec une efficacité accrue ». Il souhaite aussi l’amélioration des services de communication de la CIRH pour une meilleure compréhension par le public de son fonctionnement et de ses réalisations. En outre, une meilleure coordination avec les ONG et la prise en compte de leurs activités permettront d’ « éviter des doubles emplois ».
L’après CIRH fait aussi partie de l’agenda du Chef de l’Etat. Définir la mission, les attributions et l’architecture de l’entité qui aura à prendre le relais de la Commission en octobre 2012 est l’autre dossier sur lequel doit se pencher, dès maintenant, l’équipe Martelly afin d’aboutir à un projet de loi organique à présenter au Parlement haïtien. En attendant, le Président souhaite une prorogation de 12 mois du mandat de la CIRH après l’échéance du 12 janvier.
Il importe de noter que certaines critiques relatives au fonctionnement de la Commission ont été adressées lors des réunions précédentes. Le Premier ministre haïtien sortant avait en effet noté un défaut de communication entre le secrétariat de la CIRH et les ministères. « Il n’y aura pas d’appropriation du travail réalisé par la Commission si les ministères ne peuvent pas comprendre ce qui se fait à chaque réunion», avait-il prévenu. De même, des faiblesses ont été identifiées par un atelier de travail organisé au cours de la dernière rencontre.
Pour y remédier, la CIRH avait déjà entrepris certains ajustements dans son mode de fonctionnement. L’un d’eux porte sur l’amélioration de la collaboration entre la CIRH et le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), l’entité chargée de programmer les investissements publics du pays. Des réunions hebdomadaires entre la CIRH et le MPCE permettent à ce dernier d’intervenir en amont, lors de la présentation des projets, et de les analyser. « Avec cette collaboration depuis avril dernier, le Ministère est désormais informé en temps réel des projets présentés pour financement à la CIRH », a fait remarquer Wilfrid Trainard, le Directeur de la planification au MPCE. Aussi, seuls sont désormais sélectionnés les projets qui sont en adéquation avec les objectifs des autorités de l’Etat articulés autour de quatre volets que sont : la « refondation » territoriale, économique, sociale et institutionnelle.
L’analyse en amont des projets permet aussi de relever très vite les lacunes et d’éviter des pertes de temps. Les responsables peuvent alors retourner, le cas échéant, les dossiers pour des compléments d’information, évitant ainsi qu’ils aient à parcourir d’abord tout les étapes avant une décision négative.
A l’invitation des autorités haïtiennes, le Secrétaire général de l’OEA, Jose Miguel Insulza, en visite de travail dans le pays, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Mariano Fernandez, ont honoré de leur présence cette septième réunion du Conseil d’administration de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH).
http://minustah.org/?p=31310
Le président Martelly dément un désistement de Gousse
Le Premier Ministre désigné, Bernard Gousse, n'a pas abandonné le processus de ratification a indiqué hier le président haïtien Michel Martelly. En tournée dans le Nord, M. Martelly a affirmé que M. Gousse, qui avait fait jeudi le dépôt de ses pièces au Parlement, n'entend pas faire retrait de sa candidature à la Primature.
Le chef d'Etat démentait ainsi les déclarations du sénateur Moise Jean Charles relative à un désistement de M. Gousse dans le cadre de l'accord entre les sénateurs majoritaires et le président Martelly. L'affaire Gousse est un dossier fermé, avait expliqué le sénateur Moise Jean Charles (Inité) assurant qu'une autre personnalité sera désignée prochainement.
Selon le président Martelly, le Premier Ministre désigné fera lui même l'annonce au cas où il y aurait désistement. Analysant la conjoncture M. Martelly a révélé que les 16 sénateurs avaient proposé un désistement de M. Gousse lors des récentes rencontres.
Cependant Martelly réitère son appui à M. Gousse faisant valoir qu'il faut poursuivre les négociations avec les deux blocs parlementaires au sénat. Il écarte toute possibilité de retrait estimant qu'il ne peut y avoir à ce stade qu'un rejet ou une acceptation du Parlement.
Le président Martelly renouvelle sa détermination à collaborer avec les sénateurs majoritaires soulignant qu'une ratification ne signifierait pas une victoire de l'exécutif mais une occasion pour débloquer la situation.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=19330
Le chef d'Etat démentait ainsi les déclarations du sénateur Moise Jean Charles relative à un désistement de M. Gousse dans le cadre de l'accord entre les sénateurs majoritaires et le président Martelly. L'affaire Gousse est un dossier fermé, avait expliqué le sénateur Moise Jean Charles (Inité) assurant qu'une autre personnalité sera désignée prochainement.
Selon le président Martelly, le Premier Ministre désigné fera lui même l'annonce au cas où il y aurait désistement. Analysant la conjoncture M. Martelly a révélé que les 16 sénateurs avaient proposé un désistement de M. Gousse lors des récentes rencontres.
Cependant Martelly réitère son appui à M. Gousse faisant valoir qu'il faut poursuivre les négociations avec les deux blocs parlementaires au sénat. Il écarte toute possibilité de retrait estimant qu'il ne peut y avoir à ce stade qu'un rejet ou une acceptation du Parlement.
Le président Martelly renouvelle sa détermination à collaborer avec les sénateurs majoritaires soulignant qu'une ratification ne signifierait pas une victoire de l'exécutif mais une occasion pour débloquer la situation.
LLM / radio Métropole Haïti
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Attaque contre le Président : Un employé du Parlement serait détenu et son fusil M1 confisqué
Deux Sénateurs pro et anti-Martelly s’enflamment et se lancent dans une escalade politique concernant un projet d’assassinat qui serait ourdi contre Michel Martelly ; le chef de l’Etat qui a brutalement réagi à la tentative de sa sécurité rapprochée de l’évacuer dimanche au Cap-Haïtien, Publié le mardi 26 juillet 2011
Au lendemain de la grave attaque à coups de pierres et de bouteilles perpétrée contre le cortège présidentiel, 29 personnes étaient encore en garde à vue lundi au Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince), parmi elles un employé présumé du Parlement qui aurait été épinglé sur le théâtre des incidents en possession d’un fusil M1.
Sorti indemne de cette agression survenue dimanche dans le quartier populaire de Shada, réputé pro-Lavalas, le Président Michel Martelly a mis fin lundi à sa première visite officielle dans le nord.
Alors que la police continuait d’interroger les suspects dans la deuxième ville du pays, le bloc des parlementaires du nord et du nord-est a mis en garde contre une "chasse aux sorcières" tout en présentant ses plus vives sympathies au chef de l’Etat.
Si la Présidence a, dans un communiqué, tenté de minimiser l’incident, en revanche, des proches de Martelly, à l’image du Sénateur du sud-est, Edwin Zenny, parlent d’un attentat qui aurait été commandité à hauteur de 600.000 dollars.
Le parlementaire et son collègue du nord, Moïse Jean-Charles, farouche adversaire du nouveau dirigeant haïtien, se sont lancés dans une guerre verbale -au contenu politique et social potentiellement explosif- portée sur le terrain de la lutte des classes et de couleur ainsi que de l’opposition idéologique viscérale entre néo-duvaliéristes et Lavalas.
Interrogé par Radio Kiskeya, l’ancien colonel Himmler Rébu, leader du Grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti (GREH), a qualifié de "grave défaillance du système de sécurité présidentielle" les jets de pierre et de bouteille que le cortège de M. Martelly a essuyés au Cap-Haïtien.
Pire, dit l’expert militaire, le chef de l’Etat, un ancien chanteur au caractère impétueux surnommé "Sweet Micky", s’est pratiquement donné en spectacle en résistant à ses gardes du corps qui tentaient de l’évacuer afin de le protéger contre la chute des projectiles. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7915
Au lendemain de la grave attaque à coups de pierres et de bouteilles perpétrée contre le cortège présidentiel, 29 personnes étaient encore en garde à vue lundi au Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince), parmi elles un employé présumé du Parlement qui aurait été épinglé sur le théâtre des incidents en possession d’un fusil M1.
Sorti indemne de cette agression survenue dimanche dans le quartier populaire de Shada, réputé pro-Lavalas, le Président Michel Martelly a mis fin lundi à sa première visite officielle dans le nord.
Alors que la police continuait d’interroger les suspects dans la deuxième ville du pays, le bloc des parlementaires du nord et du nord-est a mis en garde contre une "chasse aux sorcières" tout en présentant ses plus vives sympathies au chef de l’Etat.
Si la Présidence a, dans un communiqué, tenté de minimiser l’incident, en revanche, des proches de Martelly, à l’image du Sénateur du sud-est, Edwin Zenny, parlent d’un attentat qui aurait été commandité à hauteur de 600.000 dollars.
Le parlementaire et son collègue du nord, Moïse Jean-Charles, farouche adversaire du nouveau dirigeant haïtien, se sont lancés dans une guerre verbale -au contenu politique et social potentiellement explosif- portée sur le terrain de la lutte des classes et de couleur ainsi que de l’opposition idéologique viscérale entre néo-duvaliéristes et Lavalas.
Interrogé par Radio Kiskeya, l’ancien colonel Himmler Rébu, leader du Grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti (GREH), a qualifié de "grave défaillance du système de sécurité présidentielle" les jets de pierre et de bouteille que le cortège de M. Martelly a essuyés au Cap-Haïtien.
Pire, dit l’expert militaire, le chef de l’Etat, un ancien chanteur au caractère impétueux surnommé "Sweet Micky", s’est pratiquement donné en spectacle en résistant à ses gardes du corps qui tentaient de l’évacuer afin de le protéger contre la chute des projectiles. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7915
Haiti : Martelly lance la semaine du tourisme
P-au-P, 25 juil.11[AlterPresse] --- Le chef de l’État haïtien, Michel Martelly, a lancé ce 25 juillet la semaine du tourisme en Haiti, informe un communiqué transmis par le bureau de communication de la présidence à AlterPresse. La semaine sera marquée essentiellement par une tournée du président dans les principales régions touristiques du pays où il rencontrera des opérateurs touristiques et présentera sa vision à court terme du développement du tourisme pour ces zones.
Ces déplacements le conduiront particulièrement dans le Sud-est (Jacmel) le Nord (Cap-Haïtien, Milot), dans le Sud (Cayes, Camp Perrin, Port-Salut, Ile-à-Vache) et la Côte des Arcadins dans l’Ouest.
Ces destinations font partie des grands axes géographiques retenus par le Ministère du Tourisme dans le cadre du Plan directeur du Tourisme élaboré sous l’administration de l’ancien président René Préval.
L’Association Touristique d’Haiti (ATH) doit lancer le mardi 26 juillet une nouvelle édition de la revue touristique « Magic Haiti », document consistant en un guide de promotion des différents lieux touristiques du pays.
Un centre touristique baptisé “HOT SPOT” sera aussi inauguré le samedi 30 à Port Salut. Il contient une salle de sport, une salle de jeux pour enfants, une discothèque en plein air et un restaurant.
C’est la deuxième semaine spéciale déclarée par Martelly après celle consacrée au dossier de la reconstruction.[rh apr 25/07/2011 15 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11321
Ces déplacements le conduiront particulièrement dans le Sud-est (Jacmel) le Nord (Cap-Haïtien, Milot), dans le Sud (Cayes, Camp Perrin, Port-Salut, Ile-à-Vache) et la Côte des Arcadins dans l’Ouest.
Ces destinations font partie des grands axes géographiques retenus par le Ministère du Tourisme dans le cadre du Plan directeur du Tourisme élaboré sous l’administration de l’ancien président René Préval.
L’Association Touristique d’Haiti (ATH) doit lancer le mardi 26 juillet une nouvelle édition de la revue touristique « Magic Haiti », document consistant en un guide de promotion des différents lieux touristiques du pays.
Un centre touristique baptisé “HOT SPOT” sera aussi inauguré le samedi 30 à Port Salut. Il contient une salle de sport, une salle de jeux pour enfants, une discothèque en plein air et un restaurant.
C’est la deuxième semaine spéciale déclarée par Martelly après celle consacrée au dossier de la reconstruction.[rh apr 25/07/2011 15 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11321
Haïti : Colloque sur la mise en place d’une académie du créole haïtien
Par Comité d’initiative pour la mise en place de l’Académie Haïtienne Document soumis à AlterPresse
Le Comité d’initiative pour la mise en place de l’Académie Haïtienne prévoit d’organiser un colloque international baptisé « Académie du créole haïtien : enjeux, défis et prospectives » les 27, 28 et 29 octobre prochains. Au cours de ce colloque, le Comité entend engager de multiples réflexions notamment autour de l’usage de la langue créole en Haïti et des enjeux d’une Académie Haïtienne.
Le colloque « l’Académie du créole haïtien : enjeux, défis et prospectives » entend ouvrir un espace réflexif en vue d’apporter des propositions concrètes et avisées relatives à la mise sur pied de l’Académie du créole haïtien. Cet effort académique et scientifique rencontre l’urgence de débats et de discussions, de mise au point et d’explicitation des points de vue sur un problème de société sur lequel le peuple haïtien a agi à travers la constitution de 1987 : l’institution de l’ « Académie haïtienne » de la langue créole.
En effet, la constitution de 1987, à travers plusieurs de ses articles, a abordé la question des langues en Haïti. Dans un premier temps, la constitution opère un double mouvement : 1re la reconnaissance du Créole comme langue commune à « tous les Haïtiens », 2e la proclamation de deux langues officielles : le Créole et le Français [1]. Elle continue par exiger la communication entre l’Etat haïtien et la population haïtienne dans les deux langues qu’il s’agisse de l’exercice du pouvoir judiciaire [2] ou de la vulgarisation à l’oral et à l’écrit de tout document concernant la « vie nationale » [3]. Dans le droit fil de ces dispositions, la constitution fait obligation à l’Etat haïtien d’instituer l’Académie haïtienne, académie qui aura pour tâches de « fixer la langue créole et de permettre son développement scientifique et harmonieux ». Ces articles entrent en résonnance au sens où ils offrent des provisions légales et institutionnelles sur la « gestion des langues » en Haïti, à travers leur identification par rapport à la population haïtienne et à l’Etat haïtien, leur usage, la mise en place de dispositions et de dispositifs pouvant faciliter l’application des prescrits. Par ces articles, les constituants de 1986-1987, dans la mouvance du mouvement démocratique et populaire de l’époque, à la fois interrogent et apportent des éléments de réponse à la question des langues en Haïti, ce qui doit être appréhendé au regard du problème linguistique [4] haïtien pour reprendre une expression de Pradel Pompilus [5], de son histoire en tant qu’elle est constitutive de l’histoire des « sujets linguistiques », donc des rapports de pouvoir dans lesquels ces derniers sont pris au sein de la société haïtienne [6]. A ce stade, la constitution de 1987 se révèle en totale rupture d’avec les autres constitutions haïtiennes en tant qu’elle remet en cause le statut non officiel et de langue dominée du créole haïtien –de fait ou entériné par des lois – mais également en tant qu’elle est une réponse juridico-légale aux revendications de « réparation » et d’émancipation de la population haïtienne globalement créolophone.
Mais, au regard de cette grande avancée, quelles explications apporter au fait qu’un quart de siècle après le référendum et la publication de la constitution de 1987, la communication entre l’Etat haïtien et la population haïtienne ne suive pas à proprement parler les prescrits constitutionnels ? Ces prescrits ne tombent-ils pas en accord avec les différentes politiques publiques en cours en matière de langue, de culture, d’éducation, de communication par les autorités de l’Etat haïtien depuis 1987 ?
Sur cette même lancée, nous devons interroger l’absence institutionnelle de l’ « Académie haïtienne » de la langue créole. Pouvons-nous expliquer cette difficulté de donner corps à l’Académie par les rapports de pouvoir dans lesquels le créole haïtien et ses locuteurs-trice-s sont pris-e-s au sein de la société haïtienne ? Cette difficulté relève-t-elle de l’héritage colonial esclavagiste qui avait relégué le créole à la position d’une langue dominée en tant que langue des dominés-opprimés, participant à l’exclusion de la majorité de la population haïtienne de toutes les sphères du pouvoir et de la participation pleine à la communauté politique ? Dans son enchevêtrement à la réalité des « sujets linguistiques » haïtiens, le problème linguistique est donc transversal à un ensemble de problématiques relatives aux représentations sociales des « sujets linguistiques », la position sociale concrète ou projetée des locuteur-trice-s du créole, la manière dont ils-elles se posent dans l’existence, la manière de s’identifier ou d’identifier l’autre.
Ce qui ouvre le champ de la problématisation sur une politique linguistique envisagée à différentes approches et à des thématiques faisant croiser le culturel, les questions de l’identité, de la reconnaissance, des représentations de soi, de la « colonialité » des sociétés contemporaines. Il renvoie également à des préoccupations relatives au patrimoine culturel du pays, à l’accès de toute la population haïtienne au patrimoine régional et mondial par des œuvres de traduction, le rapport entre oraliture et écriture, la mémoire et l’archivage. Cela nous offre donc le prisme à travers lequel peuvent être lues et questionnées les différentes postures à l’égard des dispositions de la Charte Fondamentale dont les préoccupations ont trouvé leur explicitation dans le préambule [7] : l’élimination de discriminations où croisent problèmes linguistiques, questions de culture, d’habitation de l’espace territorial et d’épanouissement matériel, moral et intellectuel.
Ou, du moins, cette difficulté de la mise sur pied de l’ « Académie haïtienne » relève-t-elle directement de l’ « idée d’Académie » compte tenu de ses différentes matérialisations expérimentées ou possibles ? A partir de quel paradigme l’académie haïtienne est-elle approchée ? Suscite-t-elle des suspicions, et de quelle sorte ? Dans ce cas précis, ces réserves à l’égard de l’Académie renvoient-elles à l’idée de l’article sur l’Académie haïtienne tel qu’il est édicté dans la constitution ? Quel dispositif institutionnel pensé en termes de mission, de compétences requises et de fonctionnement peut concourir au développement du créole enrichi de la dynamique sociétale haïtienne ? Comment pouvons-nous penser l’Académie dans les termes d’un tel dispositif institutionnel ? N’y aurait-il peut-être lieu de s’inquiéter de l’évolution du créole haitien –en termes de travaux effectués sur cette langue– quoiqu’il soit considéré comme le parangon des créoles français en raison de son développement relativement précoce par rapport aux autres variétés des créoles français [8] ? Des avancées considérables dans l’évolution du créole haïtien sont à souligner. On peut citer l’introduction du créole à l’école à la faveur de la Réforme éducative de 1979 –initié par le ministre Joseph C. Bernard– et l’officialisation de la graphie en cours depuis le 31 janvier 1980 précédant l’officialisation de la langue, sans compter l’enseignement du créole à l’Université. Toutefois nous pouvons constater qu’il reste d’un usage limité dans les sphères de l’éducation, de la production et de l’administration. C’est surtout en littérature que la production en créole à retrouvé plus d’efforts et plus de consécrations dans des œuvres magistrales. On peut observer en Haïti, un manque considérable de recherches en (et sur le) créole relatives à sa description, son utilisation dans différents domaines de la vie technique et scientifique. On peut excepter certains travaux dont ceux d’Yves Déjean (dont l’essentiel est concentré dans la publication faite en 2006) [9], de Pierre Vernet [10], et autres rares auteurs et universitaires. Dans toute l’histoire de l’Université en Haïti (et du créole haïtien) les travaux de recherches obligatoires (mémoires pour l’obtention du grade de licencié) ont été rédigés en français dans leur quasi-totalité, excepté quatre mémoires qui ont été rédigés en créole dont deux à la Faculté des Sciences humaines et deux à la Faculté de Linguistique Appliquée de l’Université d’État d’Haïti, entre 1998 et 2005. Par ailleurs, on pourra saluer l’effort de rares auteurs et universitaires qui ont entamé une production scientifique en créole.
Cette question du développement d’une langue ne passerait-elle pas nécessairement par un degré poussé de normalisation et de standardisation ?
Par cela, nous interrogeons dans un même temps l’usage des deux langues officialisées par la constitution, mais également l’Académie en tant que dispositifs institutionnels travaillant au développement de tout le potentiel de la langue créole. Ces interrogations mettent en relief trois réalités majeures qui invitent à l’analyse : : 1) la langue créole, de même que les autres langues, est un système ouvert que continuent de produire les locuteur-trice-s dans l’usage qu’ils-elles en font ; 2) l’inscription de la langue créole dans la dynamique sociétale qui peut être source d’explication de son usage (sa fréquence et les secteurs de la vie dans lesquels la langue créole est exclue ou mobilisée) ; 3) l’action de l’Etat par des politiques publiques à visée réparatrice ou égalitaire ainsi que la nature et les caractéristiques de l’institution devant les mettre en application.
Au regard de cette histoire de la question des langues en Haïti et des problèmes qui s’y dégagent, le comité d’initiative pour la mise en place de l’Académie haïtienne aborde les prescrits constitutionnels comme la formulation de bases juridico-administratives à une politique linguistique tout en prenant compte et en interrogeant les difficultés d’instituer l’Académie. Ce colloque est bien l’occasion idéale, pensons-nous, de réfléchir sur sa mission, son mandat, son organisation, son orientation. Dans cette perspective, nous nous posons la question suivante qui semble de nature à orienter nos réflexions autour de la création de cette institution : « Quelle académie créole pour Haïti, voire pour quelle région et dans quel monde ? »
Ces réflexions et débats autour de la création de l’Académie, à la faveur de ce colloque international peuvent constituer un préalable au développement d’une « créolophonie » scientifique et linguistico-culturelle dont l’un des buts pourrait être la promotion, l’expansion et le développement scientifique et culturel du créole en question [11], dans une prise en compte des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Le colloque se déroulera autour de thématiques dominantes :
A. Politique linguistique et pratiques linguistiques en Haïti
Normalisation, standardisation et aménagement linguistique
Créole et production scientifique.
Créole et production littéraire.
Créole et traduction
Créole : entre oraliture et écriture.
Contact des langues
Créole et développement
Créole et les nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC).
B. Langues, identités, sociétés
Langue et représentations sociales.
Langue et question de reconnaissance.
Langue, nation et nationalité.
Langue et mondialisation.
C. Langues et Académie
L’Académie créole et d’autres expériences d’implantation d’académies.
Rôle traditionnel d’une académie de langue : avantages et inconvénients.
Académie et bilinguisme.
L’Académie haïtienne : conception, mise en place, gestion, gouvernance…
Langue du colloque
Les langues du colloque sont le créole haïtien et le français. Pour ce qui concerne les communications, elles seront publiées dans les deux langues dans les actes du colloque.
Délai de soumission des propositions Le comité d’organisation reçoit les communications à l’adresse : akademiayisyen.kolok2011@gmail.com ou akademiayisyen.kolok2011@ueh.edu.ht
Jusqu’au 15 aout 2011, date de fermeture de l’appel à communication. La proposition comportera les éléments suivants :
• Nom complet de l’auteur, téléphone, adresses postale et électronique,
• Statut professionnel et institution d’attache,
• 500 mots maximum traitant de la problématique choisie.
Cet appel à communication est ouvert à toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, et particulièrement à la linguistique, la philosophie, la littérature, l’anthropologie, la sociologie et l’histoire. Il est lancé au public haïtien et à la diaspora haïtienne évoluant un peu partout dans le monde, aux universitaires de la Caraïbe et du monde entier, et à toutes les institutions et instances intéressées au devenir du créole haïtien en général et à la question de l’académie haïtienne en particulier.
Voici les institutions faisant partie du comité de pilotage :
Bon Nouvèl
Bureau Nationale d’Ethnologie (BNE)
Faculté de Linguistique Appliquée (FLA)
Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)
Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) Presses Nationales
Société d’Animation et de Communication Sociale (SAKS)
Université d’État d’Haïti (UEH)
Le comité scientifique est composé des personnalités suivantes :
Jean Léon Ambroise
Darline Cothière
Michel Degraff
Yves Dejean
Fritz Deshommes
Renauld Govain
Laennec Hurbon
Nirva Jean-Jacques
Pierre Michel Laguerre
[1] « Tous les Haïtiens sont unis par une Langue commune : le Créole.
- Le Créole et le Français sont les langues officielles de la République ». Haïti, La Constitution de la République d’Haïti, 10 Mars 1987, Port-au-Prince : Journal Le Moniteur, art. 5.
[2] « Pour que ce mandat puisse être exécuté, il faut :
qu’il exprime formellement en créole et en français le ou les motifs de l’arrestation ou de la détention et la disposition de loi qui punt le fat imputé (…) ». Ibid, art. 24.3-a.
[3] « Obligation est faite à l’État de donner publicité par voie de presse parlée, écrite et télévisée, en langues créole et française aux lois, arrêtés, décrets, accords internationaux, traités, conventions, à tout ce qui touche la vie nationale, exception faite pour les informations relevant de la sécurité nationale ». Ibid.art. 40.
[4] Ce qui pose d’emblée d’interroger le rapport des deux langues en Haïti, tout en prenant la mesure des prescrits constitutionnels.
[5] POMPILUS Pradel, 1985, Le problème linguistique haïtien. Port-au-Prince, Éditions Fardin.
[6] Un premier questionnement pourrait porter sur la distinction entre la langue (commune) de la population haïtienne et la langue (officielle) de l’Etat : Comment expliquer que les langues de l’Etat ne soient pas toutes, les langues de la population ? A-t-il existé une période où l’Etat ne parlait pas la même langue que la population ?
[7] « Pour fortifier l’unité nationale, en éliminant toutes discriminations entre les populations des villes et des campagnes, par l’acceptation de la communauté de langues et de culture et par la reconnaissance du droit au progrès, à l’information, à l’éducation, à la santé, au travail et au loisir pour tous les citoyens ». préambule.
[8] En effet, le créole haïtien a acquis assez tôt un niveau de grammatisation avancé : le créole haïtien semble avoir acquis un certain « prestige » bien avant les autres variétés du créole français. Au début 19e siècle, on le jugeait même digne d’être utilisé dans la vie publique. Vintila-Radelscu, Ioana, (1979), (2e édition). Le créole. The Hague, Mouton Publishers, P. 95.
[9] Déjean, Yves, 2006, Yon lekòl tèt anba nan yon peyi tèt anba. Port-au-Prince, Éditions Henri Deschamps. En 1980, cet auteur (op. cit.) avait proposé des techniques d’initiation à l’écriture du créole haïtien : Comment écrire le créole haïtien, publication issue de sa thèse de doctorat portant le même titre.
[10] Vernet, Pierre, 1980. Technique d’écriture du créole Haïtien. Port-au-Prince, Le Natal. Cette même année, Pierre Vernet a publié un manuel qui va dans le même sens – Technique d’écriture du créole haïtien – destiné aux enseignants de créole dans la manière d’envisager l’enseignement-apprentissage de cette langue à l’école, notamment dans le domaine de l’écrit.
[11] Comme il a été souligné, cette « créolophonie » peut être à la fois un bon moyen et un nouvel instrument pouvant permettre à la langue créole de prendre sa place dans le train de la mondialisation. Govain, Renauld, 2010, « Les pratiques du créole haïtien et la mondialisation », communication présentée au Colloque Penser un humanisme de la diversité, Tulane University, New Orleans, USA, organisé par Tulane University et CRENEL, 5-6 avril 2010.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11318
Le Comité d’initiative pour la mise en place de l’Académie Haïtienne prévoit d’organiser un colloque international baptisé « Académie du créole haïtien : enjeux, défis et prospectives » les 27, 28 et 29 octobre prochains. Au cours de ce colloque, le Comité entend engager de multiples réflexions notamment autour de l’usage de la langue créole en Haïti et des enjeux d’une Académie Haïtienne.
Le colloque « l’Académie du créole haïtien : enjeux, défis et prospectives » entend ouvrir un espace réflexif en vue d’apporter des propositions concrètes et avisées relatives à la mise sur pied de l’Académie du créole haïtien. Cet effort académique et scientifique rencontre l’urgence de débats et de discussions, de mise au point et d’explicitation des points de vue sur un problème de société sur lequel le peuple haïtien a agi à travers la constitution de 1987 : l’institution de l’ « Académie haïtienne » de la langue créole.
En effet, la constitution de 1987, à travers plusieurs de ses articles, a abordé la question des langues en Haïti. Dans un premier temps, la constitution opère un double mouvement : 1re la reconnaissance du Créole comme langue commune à « tous les Haïtiens », 2e la proclamation de deux langues officielles : le Créole et le Français [1]. Elle continue par exiger la communication entre l’Etat haïtien et la population haïtienne dans les deux langues qu’il s’agisse de l’exercice du pouvoir judiciaire [2] ou de la vulgarisation à l’oral et à l’écrit de tout document concernant la « vie nationale » [3]. Dans le droit fil de ces dispositions, la constitution fait obligation à l’Etat haïtien d’instituer l’Académie haïtienne, académie qui aura pour tâches de « fixer la langue créole et de permettre son développement scientifique et harmonieux ». Ces articles entrent en résonnance au sens où ils offrent des provisions légales et institutionnelles sur la « gestion des langues » en Haïti, à travers leur identification par rapport à la population haïtienne et à l’Etat haïtien, leur usage, la mise en place de dispositions et de dispositifs pouvant faciliter l’application des prescrits. Par ces articles, les constituants de 1986-1987, dans la mouvance du mouvement démocratique et populaire de l’époque, à la fois interrogent et apportent des éléments de réponse à la question des langues en Haïti, ce qui doit être appréhendé au regard du problème linguistique [4] haïtien pour reprendre une expression de Pradel Pompilus [5], de son histoire en tant qu’elle est constitutive de l’histoire des « sujets linguistiques », donc des rapports de pouvoir dans lesquels ces derniers sont pris au sein de la société haïtienne [6]. A ce stade, la constitution de 1987 se révèle en totale rupture d’avec les autres constitutions haïtiennes en tant qu’elle remet en cause le statut non officiel et de langue dominée du créole haïtien –de fait ou entériné par des lois – mais également en tant qu’elle est une réponse juridico-légale aux revendications de « réparation » et d’émancipation de la population haïtienne globalement créolophone.
Mais, au regard de cette grande avancée, quelles explications apporter au fait qu’un quart de siècle après le référendum et la publication de la constitution de 1987, la communication entre l’Etat haïtien et la population haïtienne ne suive pas à proprement parler les prescrits constitutionnels ? Ces prescrits ne tombent-ils pas en accord avec les différentes politiques publiques en cours en matière de langue, de culture, d’éducation, de communication par les autorités de l’Etat haïtien depuis 1987 ?
Sur cette même lancée, nous devons interroger l’absence institutionnelle de l’ « Académie haïtienne » de la langue créole. Pouvons-nous expliquer cette difficulté de donner corps à l’Académie par les rapports de pouvoir dans lesquels le créole haïtien et ses locuteurs-trice-s sont pris-e-s au sein de la société haïtienne ? Cette difficulté relève-t-elle de l’héritage colonial esclavagiste qui avait relégué le créole à la position d’une langue dominée en tant que langue des dominés-opprimés, participant à l’exclusion de la majorité de la population haïtienne de toutes les sphères du pouvoir et de la participation pleine à la communauté politique ? Dans son enchevêtrement à la réalité des « sujets linguistiques » haïtiens, le problème linguistique est donc transversal à un ensemble de problématiques relatives aux représentations sociales des « sujets linguistiques », la position sociale concrète ou projetée des locuteur-trice-s du créole, la manière dont ils-elles se posent dans l’existence, la manière de s’identifier ou d’identifier l’autre.
Ce qui ouvre le champ de la problématisation sur une politique linguistique envisagée à différentes approches et à des thématiques faisant croiser le culturel, les questions de l’identité, de la reconnaissance, des représentations de soi, de la « colonialité » des sociétés contemporaines. Il renvoie également à des préoccupations relatives au patrimoine culturel du pays, à l’accès de toute la population haïtienne au patrimoine régional et mondial par des œuvres de traduction, le rapport entre oraliture et écriture, la mémoire et l’archivage. Cela nous offre donc le prisme à travers lequel peuvent être lues et questionnées les différentes postures à l’égard des dispositions de la Charte Fondamentale dont les préoccupations ont trouvé leur explicitation dans le préambule [7] : l’élimination de discriminations où croisent problèmes linguistiques, questions de culture, d’habitation de l’espace territorial et d’épanouissement matériel, moral et intellectuel.
Ou, du moins, cette difficulté de la mise sur pied de l’ « Académie haïtienne » relève-t-elle directement de l’ « idée d’Académie » compte tenu de ses différentes matérialisations expérimentées ou possibles ? A partir de quel paradigme l’académie haïtienne est-elle approchée ? Suscite-t-elle des suspicions, et de quelle sorte ? Dans ce cas précis, ces réserves à l’égard de l’Académie renvoient-elles à l’idée de l’article sur l’Académie haïtienne tel qu’il est édicté dans la constitution ? Quel dispositif institutionnel pensé en termes de mission, de compétences requises et de fonctionnement peut concourir au développement du créole enrichi de la dynamique sociétale haïtienne ? Comment pouvons-nous penser l’Académie dans les termes d’un tel dispositif institutionnel ? N’y aurait-il peut-être lieu de s’inquiéter de l’évolution du créole haitien –en termes de travaux effectués sur cette langue– quoiqu’il soit considéré comme le parangon des créoles français en raison de son développement relativement précoce par rapport aux autres variétés des créoles français [8] ? Des avancées considérables dans l’évolution du créole haïtien sont à souligner. On peut citer l’introduction du créole à l’école à la faveur de la Réforme éducative de 1979 –initié par le ministre Joseph C. Bernard– et l’officialisation de la graphie en cours depuis le 31 janvier 1980 précédant l’officialisation de la langue, sans compter l’enseignement du créole à l’Université. Toutefois nous pouvons constater qu’il reste d’un usage limité dans les sphères de l’éducation, de la production et de l’administration. C’est surtout en littérature que la production en créole à retrouvé plus d’efforts et plus de consécrations dans des œuvres magistrales. On peut observer en Haïti, un manque considérable de recherches en (et sur le) créole relatives à sa description, son utilisation dans différents domaines de la vie technique et scientifique. On peut excepter certains travaux dont ceux d’Yves Déjean (dont l’essentiel est concentré dans la publication faite en 2006) [9], de Pierre Vernet [10], et autres rares auteurs et universitaires. Dans toute l’histoire de l’Université en Haïti (et du créole haïtien) les travaux de recherches obligatoires (mémoires pour l’obtention du grade de licencié) ont été rédigés en français dans leur quasi-totalité, excepté quatre mémoires qui ont été rédigés en créole dont deux à la Faculté des Sciences humaines et deux à la Faculté de Linguistique Appliquée de l’Université d’État d’Haïti, entre 1998 et 2005. Par ailleurs, on pourra saluer l’effort de rares auteurs et universitaires qui ont entamé une production scientifique en créole.
Cette question du développement d’une langue ne passerait-elle pas nécessairement par un degré poussé de normalisation et de standardisation ?
Par cela, nous interrogeons dans un même temps l’usage des deux langues officialisées par la constitution, mais également l’Académie en tant que dispositifs institutionnels travaillant au développement de tout le potentiel de la langue créole. Ces interrogations mettent en relief trois réalités majeures qui invitent à l’analyse : : 1) la langue créole, de même que les autres langues, est un système ouvert que continuent de produire les locuteur-trice-s dans l’usage qu’ils-elles en font ; 2) l’inscription de la langue créole dans la dynamique sociétale qui peut être source d’explication de son usage (sa fréquence et les secteurs de la vie dans lesquels la langue créole est exclue ou mobilisée) ; 3) l’action de l’Etat par des politiques publiques à visée réparatrice ou égalitaire ainsi que la nature et les caractéristiques de l’institution devant les mettre en application.
Au regard de cette histoire de la question des langues en Haïti et des problèmes qui s’y dégagent, le comité d’initiative pour la mise en place de l’Académie haïtienne aborde les prescrits constitutionnels comme la formulation de bases juridico-administratives à une politique linguistique tout en prenant compte et en interrogeant les difficultés d’instituer l’Académie. Ce colloque est bien l’occasion idéale, pensons-nous, de réfléchir sur sa mission, son mandat, son organisation, son orientation. Dans cette perspective, nous nous posons la question suivante qui semble de nature à orienter nos réflexions autour de la création de cette institution : « Quelle académie créole pour Haïti, voire pour quelle région et dans quel monde ? »
Ces réflexions et débats autour de la création de l’Académie, à la faveur de ce colloque international peuvent constituer un préalable au développement d’une « créolophonie » scientifique et linguistico-culturelle dont l’un des buts pourrait être la promotion, l’expansion et le développement scientifique et culturel du créole en question [11], dans une prise en compte des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Le colloque se déroulera autour de thématiques dominantes :
A. Politique linguistique et pratiques linguistiques en Haïti
Normalisation, standardisation et aménagement linguistique
Créole et production scientifique.
Créole et production littéraire.
Créole et traduction
Créole : entre oraliture et écriture.
Contact des langues
Créole et développement
Créole et les nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC).
B. Langues, identités, sociétés
Langue et représentations sociales.
Langue et question de reconnaissance.
Langue, nation et nationalité.
Langue et mondialisation.
C. Langues et Académie
L’Académie créole et d’autres expériences d’implantation d’académies.
Rôle traditionnel d’une académie de langue : avantages et inconvénients.
Académie et bilinguisme.
L’Académie haïtienne : conception, mise en place, gestion, gouvernance…
Langue du colloque
Les langues du colloque sont le créole haïtien et le français. Pour ce qui concerne les communications, elles seront publiées dans les deux langues dans les actes du colloque.
Délai de soumission des propositions Le comité d’organisation reçoit les communications à l’adresse : akademiayisyen.kolok2011@gmail.com ou akademiayisyen.kolok2011@ueh.edu.ht
Jusqu’au 15 aout 2011, date de fermeture de l’appel à communication. La proposition comportera les éléments suivants :
• Nom complet de l’auteur, téléphone, adresses postale et électronique,
• Statut professionnel et institution d’attache,
• 500 mots maximum traitant de la problématique choisie.
Cet appel à communication est ouvert à toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, et particulièrement à la linguistique, la philosophie, la littérature, l’anthropologie, la sociologie et l’histoire. Il est lancé au public haïtien et à la diaspora haïtienne évoluant un peu partout dans le monde, aux universitaires de la Caraïbe et du monde entier, et à toutes les institutions et instances intéressées au devenir du créole haïtien en général et à la question de l’académie haïtienne en particulier.
Voici les institutions faisant partie du comité de pilotage :
Bon Nouvèl
Bureau Nationale d’Ethnologie (BNE)
Faculté de Linguistique Appliquée (FLA)
Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)
Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) Presses Nationales
Société d’Animation et de Communication Sociale (SAKS)
Université d’État d’Haïti (UEH)
Le comité scientifique est composé des personnalités suivantes :
Jean Léon Ambroise
Darline Cothière
Michel Degraff
Yves Dejean
Fritz Deshommes
Renauld Govain
Laennec Hurbon
Nirva Jean-Jacques
Pierre Michel Laguerre
[1] « Tous les Haïtiens sont unis par une Langue commune : le Créole.
- Le Créole et le Français sont les langues officielles de la République ». Haïti, La Constitution de la République d’Haïti, 10 Mars 1987, Port-au-Prince : Journal Le Moniteur, art. 5.
[2] « Pour que ce mandat puisse être exécuté, il faut :
qu’il exprime formellement en créole et en français le ou les motifs de l’arrestation ou de la détention et la disposition de loi qui punt le fat imputé (…) ». Ibid, art. 24.3-a.
[3] « Obligation est faite à l’État de donner publicité par voie de presse parlée, écrite et télévisée, en langues créole et française aux lois, arrêtés, décrets, accords internationaux, traités, conventions, à tout ce qui touche la vie nationale, exception faite pour les informations relevant de la sécurité nationale ». Ibid.art. 40.
[4] Ce qui pose d’emblée d’interroger le rapport des deux langues en Haïti, tout en prenant la mesure des prescrits constitutionnels.
[5] POMPILUS Pradel, 1985, Le problème linguistique haïtien. Port-au-Prince, Éditions Fardin.
[6] Un premier questionnement pourrait porter sur la distinction entre la langue (commune) de la population haïtienne et la langue (officielle) de l’Etat : Comment expliquer que les langues de l’Etat ne soient pas toutes, les langues de la population ? A-t-il existé une période où l’Etat ne parlait pas la même langue que la population ?
[7] « Pour fortifier l’unité nationale, en éliminant toutes discriminations entre les populations des villes et des campagnes, par l’acceptation de la communauté de langues et de culture et par la reconnaissance du droit au progrès, à l’information, à l’éducation, à la santé, au travail et au loisir pour tous les citoyens ». préambule.
[8] En effet, le créole haïtien a acquis assez tôt un niveau de grammatisation avancé : le créole haïtien semble avoir acquis un certain « prestige » bien avant les autres variétés du créole français. Au début 19e siècle, on le jugeait même digne d’être utilisé dans la vie publique. Vintila-Radelscu, Ioana, (1979), (2e édition). Le créole. The Hague, Mouton Publishers, P. 95.
[9] Déjean, Yves, 2006, Yon lekòl tèt anba nan yon peyi tèt anba. Port-au-Prince, Éditions Henri Deschamps. En 1980, cet auteur (op. cit.) avait proposé des techniques d’initiation à l’écriture du créole haïtien : Comment écrire le créole haïtien, publication issue de sa thèse de doctorat portant le même titre.
[10] Vernet, Pierre, 1980. Technique d’écriture du créole Haïtien. Port-au-Prince, Le Natal. Cette même année, Pierre Vernet a publié un manuel qui va dans le même sens – Technique d’écriture du créole haïtien – destiné aux enseignants de créole dans la manière d’envisager l’enseignement-apprentissage de cette langue à l’école, notamment dans le domaine de l’écrit.
[11] Comme il a été souligné, cette « créolophonie » peut être à la fois un bon moyen et un nouvel instrument pouvant permettre à la langue créole de prendre sa place dans le train de la mondialisation. Govain, Renauld, 2010, « Les pratiques du créole haïtien et la mondialisation », communication présentée au Colloque Penser un humanisme de la diversité, Tulane University, New Orleans, USA, organisé par Tulane University et CRENEL, 5-6 avril 2010.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11318
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