Cette septième réunion de travail du Conseil d’administration de la CIRH s’inscrivait sous le signe du changement et des nouvelles orientations préconisées par le Chef de l’Etat. En effet, lors de son intervention, le Président Martelly a présenté sa « vision de l’avenir de la CIRH » et proposé un certain nombre d’actions concrètes. Ces mesures devraient, a-t-il dit, être prises au cours des prochains mois, afin d’améliorer la performance de la Commission.
Le mandat de la CIRH est de mettre en œuvre le « Plan d’Action pour le Relèvement et le Développement d’Haïti » adopté lors de la réunion des bailleurs de fonds à New-York en mars 2010. Et l’une des priorités de l’heure est d’actualiser ce plan. Cette actualisation fait l’objet d’un document en cours d’élaboration intitulé « Les Grands Chantiers pour le Relèvement et le Développement d’Haïti » initié par l’actuel Premier ministre intérimaire, Jean Max Bellerive, qui, avec l’ancien Président des Etats-Unis et Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti, Bill Clinton, copréside la CIRH.
Ce document doit non seulement tirer les leçons de l’expérience de la CIRH depuis sa mise en place, mais aussi prendre en compte les priorités définies par les nouvelles autorités. Et l’une d’elles est bien entendu la relocalisation des quelque 630.000 personnes déplacées suite au séisme de janvier 2010 (selon les dernières données fournies par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM)), qui vivent toujours sous des tentes ou dans des abris de fortune.
« Tous les efforts et moyens disponibles devront être déployés à cette fin », souligne M. Martelly. Il recommande également une attention particulière à la reconstruction et à l’aménagement des écoles et autres établissements d’enseignements, notamment au niveau primaire.
Autre changement préconisé, l’allègement des procédures d’exécution des projets retenus, de manière à « obtenir au plus vite des résultats tangibles à grande échelle et susceptibles d’améliorer visiblement et profondément les conditions d’existence de la population ». Le Chef de l’Etat prévoit aussi de renforcer les structures techniques de la Commission. Dans cette optique, une Directrice Exécutive a.i. a été nommée et six nouveaux membres représentant la Présidence remplacent, au sein de la Commission, ceux qui avaient été nommés par l’ex-Président René Préval. Un groupe de travail a par ailleurs été créé qui doit soumettre, dans un délai de 60 jours, des propositions visant à dynamiser l’organisation interne de la CIRH.
Il importe également, selon M. Martelly, de mettre en place au sein de la Commission des mécanismes devant accélérer la réalisation des projets prioritaires, « en toute transparence et avec une efficacité accrue ». Il souhaite aussi l’amélioration des services de communication de la CIRH pour une meilleure compréhension par le public de son fonctionnement et de ses réalisations. En outre, une meilleure coordination avec les ONG et la prise en compte de leurs activités permettront d’ « éviter des doubles emplois ».
L’après CIRH fait aussi partie de l’agenda du Chef de l’Etat. Définir la mission, les attributions et l’architecture de l’entité qui aura à prendre le relais de la Commission en octobre 2012 est l’autre dossier sur lequel doit se pencher, dès maintenant, l’équipe Martelly afin d’aboutir à un projet de loi organique à présenter au Parlement haïtien. En attendant, le Président souhaite une prorogation de 12 mois du mandat de la CIRH après l’échéance du 12 janvier.
Il importe de noter que certaines critiques relatives au fonctionnement de la Commission ont été adressées lors des réunions précédentes. Le Premier ministre haïtien sortant avait en effet noté un défaut de communication entre le secrétariat de la CIRH et les ministères. « Il n’y aura pas d’appropriation du travail réalisé par la Commission si les ministères ne peuvent pas comprendre ce qui se fait à chaque réunion», avait-il prévenu. De même, des faiblesses ont été identifiées par un atelier de travail organisé au cours de la dernière rencontre.
Pour y remédier, la CIRH avait déjà entrepris certains ajustements dans son mode de fonctionnement. L’un d’eux porte sur l’amélioration de la collaboration entre la CIRH et le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), l’entité chargée de programmer les investissements publics du pays. Des réunions hebdomadaires entre la CIRH et le MPCE permettent à ce dernier d’intervenir en amont, lors de la présentation des projets, et de les analyser. « Avec cette collaboration depuis avril dernier, le Ministère est désormais informé en temps réel des projets présentés pour financement à la CIRH », a fait remarquer Wilfrid Trainard, le Directeur de la planification au MPCE. Aussi, seuls sont désormais sélectionnés les projets qui sont en adéquation avec les objectifs des autorités de l’Etat articulés autour de quatre volets que sont : la « refondation » territoriale, économique, sociale et institutionnelle.
L’analyse en amont des projets permet aussi de relever très vite les lacunes et d’éviter des pertes de temps. Les responsables peuvent alors retourner, le cas échéant, les dossiers pour des compléments d’information, évitant ainsi qu’ils aient à parcourir d’abord tout les étapes avant une décision négative.
A l’invitation des autorités haïtiennes, le Secrétaire général de l’OEA, Jose Miguel Insulza, en visite de travail dans le pays, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Mariano Fernandez, ont honoré de leur présence cette septième réunion du Conseil d’administration de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH).
http://minustah.org/?p=31310
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