Par Philippe Triay
Publié le 29/12/2015
Cinq ouvrages d’écrivains haïtiens sont au menu de la rentrée littéraire d’hiver, au mois de janvier. On y trouve l’académicien Dany Laferrière, Lyonel Trouillot, Evains Wêche, Makenzy Orcel et le grand poète et romancier René Depestre.Dynamique littérature haïtienne. Au mois de janvier, elle sera en bonne place de la rentrée culturelle. Pas moins de cinq livres haïtiens figureront en effet dans les librairies.
A tout seigneur tout honneur. Commençons par le doyen des lettres haïtiennes, le talentueux René Depestre, qui fêtera ses 90 ans en 2016. Ce dernier publie « Popa Singer » (éditions Zulma, à paraître en février), l’histoire d’une « maman-bobine de fil » armée de sa machine à coudre et d’une volonté farouche qui va affronter Papa Doc, le plus sanglant dictateur de l’histoire d’Haïti. Popa Singer « fera planer son cerf-volant enchanté dans l’azur féminin de l’histoire, en mère nourricière, ravie d’alimenter en brins de toute beauté la machine Singer à coudre les beaux draps d’un réel-merveilleux germano-haïtien. ».
René Depestre, prix Goncourt de la nouvelle en 1982 et prix Renaudot en 1998, n’a rien perdu de son humour et de sa verve caustique.
Autre monument de la littérature, le Canadien d’origine haïtienne Dany Laferrière, nouvel académicien, fait la rentrée de janvier avec « Mythologies américaines » (éditions Grasset). Cet ouvrage rassemble les premiers romans de l’écrivain, marqué par son expérience des Etats-Unis. Voici ce qu’en dit l’auteur : « J’avais l’impression que tout se jouait là. Je ne voulais écrire, à l’époque, qu’un seul livre.
Un livre qui raconterait l’Amérique et ses dévorantes mythologies : la vitesse qui permet de traverser un paysage sans fin, le désir tenu en laisse comme un chien enragé par une Lolita d’un bled perdu, le succès toujours inattendu et hors de proportion, et toute cette bondieuserie qui dégouline de la bouche des pasteurs noirs et des politiciens blancs.
La caméra lentement se déplace des paysages vers les visages et l’on voit dansant la java new-yorkaise, ce cocktail de violence et de sexe colorés : Martin Luther King et Norman Mailer, Spike Lee et Calvin Klein, James Baldwin et Madonna, Truman Capote et Naomi Campbell. Le bruit de la Remington 22, unique chant de cette aube. »
Né à Port-au-Prince en 1983, Makenzy Orcel (photo) est quant à lui l’une des figures montantes de la littérature haïtienne. Après « Les Immortelles », un premier livre salué par la critique, l’auteur revient avec « L’Ombre animale » (éditions Zulma), un roman sombre et onirique, critique violente du patriarcat et du sort réservé aux femmes. Tout commence par la voix d’une défunte : « Je suis le rare cadavre ici qui n’ait pas été tué par un coup de magie, un coup de machette dans la nuque ou une expédition vaudou, il n’y aura pas d’enquête, de prestidigitation policière, de suspense à couper le souffle comme dans les films et les romans – et je te le dis tout de suite, ce n’est pas une histoire –, je suis morte de ma belle mort, c’était l’heure de m’en aller, c’est tout ».
Dentiste de profession, mais également animateur culturel dans la ville de Jérémie en Haïti, Evains Wêche signe de son côté un premier roman intitulé « Les Brasseurs de la ville » (éditions Philippe Rey, à paraître en janvier). Un livre dur qui raconte l’histoire d’une famille pour sa survie, et la descente aux enfers de leur fille, dont la beauté est l’espoir d’élévation sociale, aux mains d’un personnage fortuné et maléfique. Une épopée dans la pauvreté et le foisonnement tentaculaire de la capitale haïtienne Port-au-Prince.
Enfin, le grand Lyonel Trouillot revient avec un nouveau roman, « Kannjawou », aux éditions Actes Sud. Fidèle à son exploration clinique de la société haïtienne, Trouillot se penche sur les aspirations déçues de jeunes gens, qui rêvent et refont le monde le soir venu dans l’ambiance surchauffée du bar « Kannjawou ». Un lieu pittoresque et perdu au mitan de la violence du monde.
http://www.la1ere.fr/2015/12/29/haiti-la-creatrice-au-menu-de-la-rentree-litteraire-d-hiver-318339.html
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 3 janvier 2016
Haïti, un Pays fier de ses Juifs
Haïti est fort connue pour les plaies en tous genres qui affectent son histoire récente ; elle l’est malheureusement moins pour son passé exemplaire, à bien des égards, envers la communauté juive. Haïti a en effet été l’un des rares pays à avoir ouvert ses frontières aux Juifs fuyant le nazisme pendant la Deuxième guerre mondiale. Bien avant déjà, pendant l’Inquisition, Haïti avait aussi su accueillir les Juifs persécutés. Tour d’horizon historique, et photos d’Irina Razafim-Bahini, photographe israélienne qui livre en exclusivité, pour illustrer cet article, quelques clichés de ce pays atypique.
Par Nathalie Szerman – Irina Razafim-Bahini.
Les Haïtiens se découvrent un intérêt nouveau pour leur communauté juive. Le site de la Maison d’Haïti publie une enquête sur les Juifs d’Haïti, une communauté ancienne qui vit dans l’une des régions les plus difficiles du monde. Tremblements de terre, sida, choléra, pauvreté endémique, ce pays aux paysages pourtant magnifiques, ceux des Caraïbes, a connu tous les fléaux. Qui sont donc ces Juifs d’Haïti ?
Les Juifs accueillis pendant l’Inquisition
Haïti a accueilli, pendant l’Inquisition, les Juifs fuyant l’Espagne. Après avoir été conquise par la France en 1633, Haïti voit arriver sur son sol un grand nombre de Juifs de Hollande (beaucoup sont des anciens marranes d’Espagne), et du Brésil. De nombreux Juifs chassés du Brésil par la conquête des Portugais (1654) ont remonté la côte pour se réfugier dans les îles Caraïbes (Jamaïque, Curaçao, Barbade et Saint Domingue).
Le site de la Maison d’Haïti nous apprend que « malgré les édits de 1615, 1683 et 1685 ordonnant de chasser les Juifs des îles françaises d’Amérique, des Juifs, commerçants et industriels, y résident encore à la faveur de ‘lettres de naturalité’ et par intérêt économique. »
Les Juifs de Saint Domingue (Haïti) et la mauvaise période des “Lumières”
Le 18ème siècle, dit “des Lumières”, représente une période plus difficile pour la communauté juive, à la fois courtisée et spoliée : La romancière Mme Maurouard livre un document sur l’histoire d’Haïti, “du temps colonial où les Blancs étaient maîtres incontestés de l’île”. Ce fut une période à la fois prospère et difficile pour les Juifs : Dans les îles, où l’on manquait de main d’œuvre, la “Traite des nègres” était pratiquée, pour travailler les cultures de canne et lancer l’industrie du sucre et du rhum. « Opération tellement rentable que la France n’hésita pas (…) à lâcher ses colonies du Canada et de Louisiane pour conserver ses îles à sucre (Martinique, Guadeloupe, Saint Domingue). Mais ces îles avaient aussi besoin de structures commerciales auxquelles les colons ne connaissaient pas grand-chose. » La France fait alors appel aux Juifs pour organiser avec l’Hexagone le commerce à grande échelle de ces denrées lucratives.
Après avoir brièvement rappelé la condition des Juifs à Saint Domingue, où ils étaient “tolérés”, vu que la colonie prospérait et enrichissait les villes françaises, Madame Maurouard s’arrête aux années 1764 (soit près d’un siècle plus tard), au moment où le Comte d’Estaing est nommé gouverneur général des Colonies. Le comte d’Estaing arrive à Saint Domingue muni de grands projets de “développement”. L’île lui paraît sous-équipée et mal administrée. L’Etat est riche en main d’œuvre (grâce aux esclaves) mais il faut de l’argent. « Le Gouverneur va donc le prendre où il se trouve, et d’abord chez les gros commerçants, les Juifs et quelques colons très fortunés. »
On ne chasse pas les Juifs mais on saisit ici et là leurs héritages. « Ainsi, selon les différents ministres de Paris, et les gouverneurs exerçant dans les Caraïbes françaises, les Juifs furent tour à tour menacés, désignés comme ‘sans patrie’, spéculateurs, dangereux pour la société nationale, concurrents des Français ; ou au contraire utiles au commerce, enrichissant le pays où ils travaillent, pacifiques voisins qu’il faut fréquenter sans fanatisme. »
Au 19ème siècle, ce sont des Juifs d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient qui vont chercher refuge en Haïti : au début du siècle, des Juifs de Pologne, mais aussi du Liban, de Syrie et d’Egypte font partie des nouveaux arrivants. Ils deviennent pour la plupart commerçants. De cet épisode historique, il reste les vestiges d’une synagogue dans la ville de Jeremie et de pierres tombales juives à Cap Haitien et Jacmel.
Dès 1937, Haïti délivre généreusement visas et passeports aux émigrés européens fuyant le nazisme, et l’île atteint les 300 familles qui y resteront jusqu’aux années 60. Les années 60 sont fructueuses pour la communauté juive et pour le pays dans son ensemble. Les familles juives recensées portent les noms de Cohen, Khan, Weiner, Dreyfus, Hillel, Cardozo, Pereira, Goldman, Monsanto, Alvarez, Hakim. Ils partiront progressivement, devant la crise persistante et « pour favoriser les mariages de leurs enfants entre juifs », précise le site. Beaucoup vont en Amérique.
Ceux qui restent finiront par partir pour le Panama ou les USA, au début des années 2000, du fait des vagues de violence et de la situation générale critique du pays. Il resterait aujourd’hui moins d’une centaine de Juifs en Haïti, sur 8,5 millions d’habitants, dont les Weiner (exportateurs de café) et les Salzmann (originaires d’Autriche).
L’amitié affichée de la Maison d’Haïti envers la communauté juive internationale
On constate que le site de la Maison d’Haïti, qui a aussi une page facebook colorée et régulièrement mise à jour sur l’actualité du pays, Planète Haïti, opte pour l’amitié avec le peuple juif en traçant un parallèle entre Shoah et esclavage. On ne peut s’empêcher de penser à Dieudonné qui, lui, a fait le choix de mettre en compétition ces deux histoires malheureuses…
« Juifs et Haïtiens, qui ont connu chacun la tragédie de l’esclavage, ont produit au cours de leur histoire des mythes presque comparables. Comme le zombi haïtien, le mythe du Golem incarne le fantasme de l’homme transformé en automate, asservi à un maître », peut-on lire sur le site de la Maison d’Haïti. La comparaison entre les destins juif et haïtien va plus loin encore, puisant, non sans poésie, aussi bien dans l’histoire des deux peuples que dans leurs rites religieux : « Comme les Juifs de Prague, de Russie ou de Pologne survivaient autrefois dans le shtetl avec l’énergie du désespoir et la force de la tradition, les paysans haïtiens aujourd’hui s’élèvent au-dessus des pesanteurs du quotidien par l’imaginaire. Ils s’entourent de miracles et de mythes surprenants. À l’instar du dibbouk juif, l’esprit du vaudou haïtien plane sur la vie de tous les jours comme une ombre portée. »
Et pour le cas où cette déclaration d’amitié ne serait pas assez explicite (on ne se compare qu’à ceux que l’on aime), le site ajoute : « Les Haïtiens ont toujours montré un grand respect pour la religion juive et une grande amitié pour les Juifs. » C’est donc avec fierté que l’article, mis en ligne en 2013 sur le site haïtien, rapporte que « beaucoup de grandes familles juives (…) ont transité ici. »
1947 : Haïti vote en faveur de la création de l’Etat d’Israël
L’épreuve de l’amitié arrive en 1947 : Haïti vote en faveur de la création de l’Etat ‘Israël à l’ONU. Israël et Haïti ont aujourd’hui des liens diplomatiques solides et l’ambassade est localisée au Panama pour des raisons de synergie. Lors du tremblement de terre qui a ravagé le pays il y a quelques années, des témoins sur place dans le pays ont rapporté à Israël Magazine que le grand hôpital israélien installé sous une tente dans le pays avait été le plus efficace de tous les hôpitaux provisoires importés de l’étranger. Des liens d’amitié et de confiance s’étaient en outre établis et c’est avec beaucoup de regret que les Haïtiens avaient vu les Israéliens rentrer chez eux.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la communauté et entrer en contact avec les Juifs d’Haïti, le site de la Maison d’Haïti communique un contact à Port au Prince : « Gilbert Bigio, homme d’affaires à la retraite de Pétionville (Port au Prince), dirige la communauté, arborant un beau drapeau d’Israël dans son jardin. Les coordonnées de la communauté sont : “Jewish Community of Haiti” P.O. Box 687. Port-au-Prince. Tél. : code local puis 509-1-20-638. »
http://israelmagazine.co.il/communaute/haiti-pays-fier-juifs/
Par Nathalie Szerman – Irina Razafim-Bahini.
Les Haïtiens se découvrent un intérêt nouveau pour leur communauté juive. Le site de la Maison d’Haïti publie une enquête sur les Juifs d’Haïti, une communauté ancienne qui vit dans l’une des régions les plus difficiles du monde. Tremblements de terre, sida, choléra, pauvreté endémique, ce pays aux paysages pourtant magnifiques, ceux des Caraïbes, a connu tous les fléaux. Qui sont donc ces Juifs d’Haïti ?
Les Juifs accueillis pendant l’Inquisition
Haïti a accueilli, pendant l’Inquisition, les Juifs fuyant l’Espagne. Après avoir été conquise par la France en 1633, Haïti voit arriver sur son sol un grand nombre de Juifs de Hollande (beaucoup sont des anciens marranes d’Espagne), et du Brésil. De nombreux Juifs chassés du Brésil par la conquête des Portugais (1654) ont remonté la côte pour se réfugier dans les îles Caraïbes (Jamaïque, Curaçao, Barbade et Saint Domingue).
Le site de la Maison d’Haïti nous apprend que « malgré les édits de 1615, 1683 et 1685 ordonnant de chasser les Juifs des îles françaises d’Amérique, des Juifs, commerçants et industriels, y résident encore à la faveur de ‘lettres de naturalité’ et par intérêt économique. »
Les Juifs de Saint Domingue (Haïti) et la mauvaise période des “Lumières”
Le 18ème siècle, dit “des Lumières”, représente une période plus difficile pour la communauté juive, à la fois courtisée et spoliée : La romancière Mme Maurouard livre un document sur l’histoire d’Haïti, “du temps colonial où les Blancs étaient maîtres incontestés de l’île”. Ce fut une période à la fois prospère et difficile pour les Juifs : Dans les îles, où l’on manquait de main d’œuvre, la “Traite des nègres” était pratiquée, pour travailler les cultures de canne et lancer l’industrie du sucre et du rhum. « Opération tellement rentable que la France n’hésita pas (…) à lâcher ses colonies du Canada et de Louisiane pour conserver ses îles à sucre (Martinique, Guadeloupe, Saint Domingue). Mais ces îles avaient aussi besoin de structures commerciales auxquelles les colons ne connaissaient pas grand-chose. » La France fait alors appel aux Juifs pour organiser avec l’Hexagone le commerce à grande échelle de ces denrées lucratives.
Après avoir brièvement rappelé la condition des Juifs à Saint Domingue, où ils étaient “tolérés”, vu que la colonie prospérait et enrichissait les villes françaises, Madame Maurouard s’arrête aux années 1764 (soit près d’un siècle plus tard), au moment où le Comte d’Estaing est nommé gouverneur général des Colonies. Le comte d’Estaing arrive à Saint Domingue muni de grands projets de “développement”. L’île lui paraît sous-équipée et mal administrée. L’Etat est riche en main d’œuvre (grâce aux esclaves) mais il faut de l’argent. « Le Gouverneur va donc le prendre où il se trouve, et d’abord chez les gros commerçants, les Juifs et quelques colons très fortunés. »
On ne chasse pas les Juifs mais on saisit ici et là leurs héritages. « Ainsi, selon les différents ministres de Paris, et les gouverneurs exerçant dans les Caraïbes françaises, les Juifs furent tour à tour menacés, désignés comme ‘sans patrie’, spéculateurs, dangereux pour la société nationale, concurrents des Français ; ou au contraire utiles au commerce, enrichissant le pays où ils travaillent, pacifiques voisins qu’il faut fréquenter sans fanatisme. »
Au 19ème siècle, ce sont des Juifs d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient qui vont chercher refuge en Haïti : au début du siècle, des Juifs de Pologne, mais aussi du Liban, de Syrie et d’Egypte font partie des nouveaux arrivants. Ils deviennent pour la plupart commerçants. De cet épisode historique, il reste les vestiges d’une synagogue dans la ville de Jeremie et de pierres tombales juives à Cap Haitien et Jacmel.
Dès 1937, Haïti délivre généreusement visas et passeports aux émigrés européens fuyant le nazisme, et l’île atteint les 300 familles qui y resteront jusqu’aux années 60. Les années 60 sont fructueuses pour la communauté juive et pour le pays dans son ensemble. Les familles juives recensées portent les noms de Cohen, Khan, Weiner, Dreyfus, Hillel, Cardozo, Pereira, Goldman, Monsanto, Alvarez, Hakim. Ils partiront progressivement, devant la crise persistante et « pour favoriser les mariages de leurs enfants entre juifs », précise le site. Beaucoup vont en Amérique.
Ceux qui restent finiront par partir pour le Panama ou les USA, au début des années 2000, du fait des vagues de violence et de la situation générale critique du pays. Il resterait aujourd’hui moins d’une centaine de Juifs en Haïti, sur 8,5 millions d’habitants, dont les Weiner (exportateurs de café) et les Salzmann (originaires d’Autriche).
L’amitié affichée de la Maison d’Haïti envers la communauté juive internationale
On constate que le site de la Maison d’Haïti, qui a aussi une page facebook colorée et régulièrement mise à jour sur l’actualité du pays, Planète Haïti, opte pour l’amitié avec le peuple juif en traçant un parallèle entre Shoah et esclavage. On ne peut s’empêcher de penser à Dieudonné qui, lui, a fait le choix de mettre en compétition ces deux histoires malheureuses…
« Juifs et Haïtiens, qui ont connu chacun la tragédie de l’esclavage, ont produit au cours de leur histoire des mythes presque comparables. Comme le zombi haïtien, le mythe du Golem incarne le fantasme de l’homme transformé en automate, asservi à un maître », peut-on lire sur le site de la Maison d’Haïti. La comparaison entre les destins juif et haïtien va plus loin encore, puisant, non sans poésie, aussi bien dans l’histoire des deux peuples que dans leurs rites religieux : « Comme les Juifs de Prague, de Russie ou de Pologne survivaient autrefois dans le shtetl avec l’énergie du désespoir et la force de la tradition, les paysans haïtiens aujourd’hui s’élèvent au-dessus des pesanteurs du quotidien par l’imaginaire. Ils s’entourent de miracles et de mythes surprenants. À l’instar du dibbouk juif, l’esprit du vaudou haïtien plane sur la vie de tous les jours comme une ombre portée. »
Et pour le cas où cette déclaration d’amitié ne serait pas assez explicite (on ne se compare qu’à ceux que l’on aime), le site ajoute : « Les Haïtiens ont toujours montré un grand respect pour la religion juive et une grande amitié pour les Juifs. » C’est donc avec fierté que l’article, mis en ligne en 2013 sur le site haïtien, rapporte que « beaucoup de grandes familles juives (…) ont transité ici. »
1947 : Haïti vote en faveur de la création de l’Etat d’Israël
L’épreuve de l’amitié arrive en 1947 : Haïti vote en faveur de la création de l’Etat ‘Israël à l’ONU. Israël et Haïti ont aujourd’hui des liens diplomatiques solides et l’ambassade est localisée au Panama pour des raisons de synergie. Lors du tremblement de terre qui a ravagé le pays il y a quelques années, des témoins sur place dans le pays ont rapporté à Israël Magazine que le grand hôpital israélien installé sous une tente dans le pays avait été le plus efficace de tous les hôpitaux provisoires importés de l’étranger. Des liens d’amitié et de confiance s’étaient en outre établis et c’est avec beaucoup de regret que les Haïtiens avaient vu les Israéliens rentrer chez eux.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la communauté et entrer en contact avec les Juifs d’Haïti, le site de la Maison d’Haïti communique un contact à Port au Prince : « Gilbert Bigio, homme d’affaires à la retraite de Pétionville (Port au Prince), dirige la communauté, arborant un beau drapeau d’Israël dans son jardin. Les coordonnées de la communauté sont : “Jewish Community of Haiti” P.O. Box 687. Port-au-Prince. Tél. : code local puis 509-1-20-638. »
http://israelmagazine.co.il/communaute/haiti-pays-fier-juifs/
Haiti: Adoption - Cri de désespoir
Haïti fait partie des dix premiers pays donneurs en adoption internationale. La dégradation des conditions de vie porte des milliers de parents à livrer leurs enfants en adoption afin de leur garantir un meilleur lendemain. Devenus adultes, Ces enfants veulent souvent retrouver leurs géniteurs. Le plus souvent vainement,
« Au fond de moi, il y a comme un vide. Je ne sais pas qui je suis en réalité. Je n’ai pas de repère. J’aimerais retrouver mes souvenirs juste pour me sentir complète », confie Katia Marie, qui, après 21 ans d’adoption en France, a tenté le pari de retrouver ses parents biologiques en Haïti.
Pour fuir l’horreur des jours sans pain, sa mère l’a confiée en 1993 à une crèche gérée par des religieuses à Port-au-Prince. Dans son dossier d’adoption, il est rapporté que son père ne souhaitait pas la reconnaître. Comme 90% des enfants adoptés en Haïti, le cas de Katia-Marie s’inscrit dans la catégorie d’adoption plénière, laquelle coupe les liens définitivement avec les parents biologiques.
«Je n’ai pas énormément d’informations concernant ma famille biologique, si ce n’est que le nom de ma mère qui s’appelait Lorvecia Dorelice. Et je sais qu’elle avait deux autres enfants, Manoucheka et Stéphanie »
Malgré le confort de leur vie occidentale, ces enfants adoptés éprouvent des manques souvent insupportables. Ils s’interrogent sur le sens de leur existence. Leur couleur de peau, différente de celle de la famille adoptive est un facteur déterminant leurs troubles. Ce qui les pousse rechercher leurs parents biologiques en Haïti.
« Je ne sais absolument rien de ma famille biologique. Aucune information n’avait été transmise à l’orphelinat qui aidait mes parents adoptifs dans leurs démarches », déplore Anaïs Wilmise Hamel. Il y a 22 ans, elle a été placée à l’orphelinat Notre Dame de la Victoire, à Port-au-Prince, avant d’être adoptée par une famille française.
Un mal nécessaire pour les familles Haïtiennes
85% des enfants haïtiens confiés en adoption ne sont pas orphelins. Beaucoup de parents, à cause de la pauvreté, n’ont d’autres choix que de remettre leurs enfants à des maisons d’accueil. Souvent ces parents démunis le font sans trop bien cerner les conséquences de leur acte. Se débarrasser du fardeau est à la fois un soulagement de leur quotidien difficile et un investissement pour leur propre future.
« Les gens confient leurs enfants en adoption avec l’espérance, qu’une fois grands, ces enfants les soulageront de leur pauvreté », révèle Erick Pierre-Val, travailleur social dans une institution œuvrant dans la protection de l’enfance.
Selon un rapport de l’Unicef, de concert avec l’organisation Terre des Hommes, plus de 50% des enfants haïtiens sont considérés comme pauvres et plus de trois millions d’entre eux vivent dans des conditions difficiles. Beaucoup d’enfants sont privés de leurs familles. L’Institut du Bien-Etre Social et Recherche (IBESR), a recensé près de 770 orphelinats actuellement en Haïti.
En 2010, après le tremblement de terre du 12 Janvier, deux mille quatre cents (2,400) enfants haïtiens ont été adoptés. Ce chiffre représente 6% de la totalité des adoptions enregistrées dans le monde cette année-là, avait expliqué le président du comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies, Jean Zermatten, après une visite d’évaluation en Haïti en 2012.
Les autorités haïtiennes ont été alertées par des organisations internationales sur la forte augmentation du nombre d’adoption en Haïti. De nombreux enfants avaient quitté le pays sans aucune autorisation légale.
Une réforme pour changer la donne
L'adoption a pour but de pourvoir aux besoins d'un enfant par l'établissement d'une filiation désirée par la famille d’accueil. Cependant, au cours des années 60 en Haïti elle avait perdu son sens humanitaire. Abus, trafics, un tableau sombre qui inquiétait plus d’un.
La décennie qui suit, 1960-1970, l’adoption internationale s’est instaurée dans les mœurs mondiales, un ensemble de lois a été adopté en vue de réguler cette nouvelle pratique. Ainsi, la première loi haïtienne sur ce sujet a été votée le 25 Février 1966
Ce n’est que le 24 Avril 1967 que les états membres du Conseil de l’Europe avaient ouvert à la signature la première convention européenne en matière d’adoption des enfants. (L’Adoption, Joelle Duchet-Nespoux, éditions de Vecchi, 2001). Huit ans plus tard, Haïti avait dû modifier sa législation en fonction des tendances mondiales par la loi du 4 avril 1974 car elle ne répondait pas aux nouveaux principes de protection des enfants édictés par les instruments internationaux d’alors.
Les abus divers soufferts par les enfants à travers le monde ont porté la communauté internationale à mobiliser les états autour de la problématique de la protection de l’enfant. Ainsi, la nouvelle législation haïtienne sur l'adoption internationale est entrée en vigueur le 15 novembre 2013.
Avant cette période, les autorités Haïtiennes, ayant perdu tout contrôle sur le système, certains étrangers en ont même profité pour enlever des enfants et essayer de les faire traverser la frontière Haïtiano-dominicaine de manière clandestine, comme ce fut le cas de missionnaires américains (Paris-Match, 2010; Rudaz, 2011).
Par ailleurs, les crèches pouvaient refuser certains enfants porteurs du VIH-SIDA ou en fonction de leur âge, parce qu’elles pratiquaient seulement l’adoption internationale. Ce qui paraissait paradoxal, puisque l’adoption vise justement à protéger les enfants vulnérables. Cette problématique fait justement partie du délaissement et de l’exclusion des enfants à besoins spéciaux dans toutes les adoptions internationales (Hofstetter et Freire, 2005; Piché, 2013).
De plus, certaines crèches réduisaient considérablement les visites des parents biologiques ou des tuteurs après le placement des enfants (Hofstetter et Freire, 2005; Jean- Louis, 2008). L’adoption internationale en Haïti était ainsi comparée à une activité mercantile.
Selon Arielle Jeanty Vildrouin, Directrice de l’Institut du Bien-être Social et de Recherches (IBESR), organisme responsable de la protection de l’enfance en Haïti, ces réformes visent à mieux protéger les enfants contre les abus de toutes sortes des adoptants. « Aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir de cette réforme en matière d’adoption en Haïti. Avec cette réforme, le processus d’adoption a beaucoup plus de garantie », rassure-t-elle.
La reconnexion, un problème majeur
Très souvent, au moment de confier leurs enfants, les mères signent des documents, sans être imbues du contenu Dans le cas d’enfants adoptés par des étrangers, la nouvelle loi haïtienne favorise l’adoption plénière prononcée en Haïti. Cette forme est obligatoire pour les Haïtiens lorsqu’il s’agit d’un enfant orphelin ou abandonné, puisque de facto le lien de filiation n’existe plus.
L’adoption simple reste en vigueur pour l’adoption intrafamiliale, nationale ou internationale lorsque les adoptants sont des Haïtiens de la diaspora.
Un certain nombre d’adoptions échappent au contrôle des autorités. Ce processus ne suit pas toujours les procédures légales. Des étrangers rentraient au pays et profitaient des mauvaises conditions de vie des familles démunies pour partir avec des enfants au mépris du cadre légal. C’est le cas de Florida Raphael. Sa fille, Carline Joseph, a été adoptée à St Michel de l’Attalaye (Nord d’Haïti) par une famille Belge en 1980 à l’âge de 2 ans par le biais d’un prêtre catholique. « Ils m’avaient promis qu’à 18 ans, je pourrais revoir mon enfant. Ce qui n’a jamais été fait, et je n’ai aucune trace, aucun contact avec ces gens », se plaint-elle.
Après plus de 21 ans, Katia-Marie citée plus haut, a finalement retrouvé les traces de sa mère biologique en Haïti après la diffusion d’un reportage sur les ondes de radio Caraibes à Port-au-Prince après qu’elle eut lancé sa recherche sur les réseaux sociaux. « C’est quelque chose que j’espérais depuis tellement longtemps que maintenant que c’est arrivé, je peine à trouver les mots », témoigne-t-elle.
Sa mère, Marie Lorvecia Dorelice, 49 ans, habite avec ses quatre enfants à Cité Fort Dimanche, un quartier défavorisé de Port-au-Prince. Confier Katia à un orphelinat était pour elle la seule option, après le refus de son mari d’assumer ses responsabilités de père, « Quand Katiana était née, la situation était déplorable pour moi. Je ne voulais pas la perdre. Ainsi, j’ai cherché un endroit plus sûr pour la garder en vie », confie-t-elle, l’air soulagé.
Tandis que ses conditions de vies étaient précaires, en 1993, plus de vingt ans plus tard, la situation de Marie Lorvecia n’a pas changé.
Malgré les déboires et expériences malheureuses causés par l’adoption illégale de l’après 12 janvier, l’adoption reste aux yeux des familles pauvres d’Haïti un espoir de vie améliorée à la fois pour l’enfant et pour la famille biologique. De son côté, l’adopté porte souvent un jugement sévère sur la décision des parents biologiques de l’avoir confié à d’autres personnes. La pauvreté n’est pas un argument pour justifier une telle décision de la part d’une mère ou d’un père.
Entre 2012 et 2015, un total de 1113 enfants ont été adoptés en Haïti par des familles étrangères , selon les statistiques du service d’adoption de l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherche(IBESR), organisme d’État – relevant du ministère des affaires sociales et du travail. Parmi les 10 pays d’accueil, Les Etats Unis, La France, La Belgique et la Hollande arrivent en première position.
Aujourd’hui , Si ces enfants adoptés, en quête d’informations sur les traces de leurs parents d’origine, témoignent de leur désolation , les parents biologiques en Haïti sont inconsolables. Certains souffrent en silence alors que d’autres multiplient des démarches et continuent de nourrir l’espoir de pouvoir un jour rétablir le contact avec leurs progénitures.
Lorvecia et Katia-Marie sont une des très rares exceptions de retrouvailles. Elles n’ont été possibles que par la magie des medias sociaux et la chance qu’une annonce sur une radio haïtienne ait été entendue par un proche de Lorvecia, la mère. Katia-Marie a été chanceuse. Mais les milliers d’enfants susceptible de se retrouver dans pareille situation n’ont-ils pas le droit de se référer a une institution qui leur dise dans quelles conditions et par qui il ont été confiés pour adoption.
Michel Joseph 0 0 10 121
« Au fond de moi, il y a comme un vide. Je ne sais pas qui je suis en réalité. Je n’ai pas de repère. J’aimerais retrouver mes souvenirs juste pour me sentir complète », confie Katia Marie, qui, après 21 ans d’adoption en France, a tenté le pari de retrouver ses parents biologiques en Haïti.
Pour fuir l’horreur des jours sans pain, sa mère l’a confiée en 1993 à une crèche gérée par des religieuses à Port-au-Prince. Dans son dossier d’adoption, il est rapporté que son père ne souhaitait pas la reconnaître. Comme 90% des enfants adoptés en Haïti, le cas de Katia-Marie s’inscrit dans la catégorie d’adoption plénière, laquelle coupe les liens définitivement avec les parents biologiques.
«Je n’ai pas énormément d’informations concernant ma famille biologique, si ce n’est que le nom de ma mère qui s’appelait Lorvecia Dorelice. Et je sais qu’elle avait deux autres enfants, Manoucheka et Stéphanie »
Malgré le confort de leur vie occidentale, ces enfants adoptés éprouvent des manques souvent insupportables. Ils s’interrogent sur le sens de leur existence. Leur couleur de peau, différente de celle de la famille adoptive est un facteur déterminant leurs troubles. Ce qui les pousse rechercher leurs parents biologiques en Haïti.
« Je ne sais absolument rien de ma famille biologique. Aucune information n’avait été transmise à l’orphelinat qui aidait mes parents adoptifs dans leurs démarches », déplore Anaïs Wilmise Hamel. Il y a 22 ans, elle a été placée à l’orphelinat Notre Dame de la Victoire, à Port-au-Prince, avant d’être adoptée par une famille française.
Un mal nécessaire pour les familles Haïtiennes
85% des enfants haïtiens confiés en adoption ne sont pas orphelins. Beaucoup de parents, à cause de la pauvreté, n’ont d’autres choix que de remettre leurs enfants à des maisons d’accueil. Souvent ces parents démunis le font sans trop bien cerner les conséquences de leur acte. Se débarrasser du fardeau est à la fois un soulagement de leur quotidien difficile et un investissement pour leur propre future.
« Les gens confient leurs enfants en adoption avec l’espérance, qu’une fois grands, ces enfants les soulageront de leur pauvreté », révèle Erick Pierre-Val, travailleur social dans une institution œuvrant dans la protection de l’enfance.
Selon un rapport de l’Unicef, de concert avec l’organisation Terre des Hommes, plus de 50% des enfants haïtiens sont considérés comme pauvres et plus de trois millions d’entre eux vivent dans des conditions difficiles. Beaucoup d’enfants sont privés de leurs familles. L’Institut du Bien-Etre Social et Recherche (IBESR), a recensé près de 770 orphelinats actuellement en Haïti.
En 2010, après le tremblement de terre du 12 Janvier, deux mille quatre cents (2,400) enfants haïtiens ont été adoptés. Ce chiffre représente 6% de la totalité des adoptions enregistrées dans le monde cette année-là, avait expliqué le président du comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies, Jean Zermatten, après une visite d’évaluation en Haïti en 2012.
Les autorités haïtiennes ont été alertées par des organisations internationales sur la forte augmentation du nombre d’adoption en Haïti. De nombreux enfants avaient quitté le pays sans aucune autorisation légale.
Une réforme pour changer la donne
L'adoption a pour but de pourvoir aux besoins d'un enfant par l'établissement d'une filiation désirée par la famille d’accueil. Cependant, au cours des années 60 en Haïti elle avait perdu son sens humanitaire. Abus, trafics, un tableau sombre qui inquiétait plus d’un.
La décennie qui suit, 1960-1970, l’adoption internationale s’est instaurée dans les mœurs mondiales, un ensemble de lois a été adopté en vue de réguler cette nouvelle pratique. Ainsi, la première loi haïtienne sur ce sujet a été votée le 25 Février 1966
Ce n’est que le 24 Avril 1967 que les états membres du Conseil de l’Europe avaient ouvert à la signature la première convention européenne en matière d’adoption des enfants. (L’Adoption, Joelle Duchet-Nespoux, éditions de Vecchi, 2001). Huit ans plus tard, Haïti avait dû modifier sa législation en fonction des tendances mondiales par la loi du 4 avril 1974 car elle ne répondait pas aux nouveaux principes de protection des enfants édictés par les instruments internationaux d’alors.
Les abus divers soufferts par les enfants à travers le monde ont porté la communauté internationale à mobiliser les états autour de la problématique de la protection de l’enfant. Ainsi, la nouvelle législation haïtienne sur l'adoption internationale est entrée en vigueur le 15 novembre 2013.
Avant cette période, les autorités Haïtiennes, ayant perdu tout contrôle sur le système, certains étrangers en ont même profité pour enlever des enfants et essayer de les faire traverser la frontière Haïtiano-dominicaine de manière clandestine, comme ce fut le cas de missionnaires américains (Paris-Match, 2010; Rudaz, 2011).
Par ailleurs, les crèches pouvaient refuser certains enfants porteurs du VIH-SIDA ou en fonction de leur âge, parce qu’elles pratiquaient seulement l’adoption internationale. Ce qui paraissait paradoxal, puisque l’adoption vise justement à protéger les enfants vulnérables. Cette problématique fait justement partie du délaissement et de l’exclusion des enfants à besoins spéciaux dans toutes les adoptions internationales (Hofstetter et Freire, 2005; Piché, 2013).
De plus, certaines crèches réduisaient considérablement les visites des parents biologiques ou des tuteurs après le placement des enfants (Hofstetter et Freire, 2005; Jean- Louis, 2008). L’adoption internationale en Haïti était ainsi comparée à une activité mercantile.
Selon Arielle Jeanty Vildrouin, Directrice de l’Institut du Bien-être Social et de Recherches (IBESR), organisme responsable de la protection de l’enfance en Haïti, ces réformes visent à mieux protéger les enfants contre les abus de toutes sortes des adoptants. « Aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir de cette réforme en matière d’adoption en Haïti. Avec cette réforme, le processus d’adoption a beaucoup plus de garantie », rassure-t-elle.
La reconnexion, un problème majeur
Très souvent, au moment de confier leurs enfants, les mères signent des documents, sans être imbues du contenu Dans le cas d’enfants adoptés par des étrangers, la nouvelle loi haïtienne favorise l’adoption plénière prononcée en Haïti. Cette forme est obligatoire pour les Haïtiens lorsqu’il s’agit d’un enfant orphelin ou abandonné, puisque de facto le lien de filiation n’existe plus.
L’adoption simple reste en vigueur pour l’adoption intrafamiliale, nationale ou internationale lorsque les adoptants sont des Haïtiens de la diaspora.
Un certain nombre d’adoptions échappent au contrôle des autorités. Ce processus ne suit pas toujours les procédures légales. Des étrangers rentraient au pays et profitaient des mauvaises conditions de vie des familles démunies pour partir avec des enfants au mépris du cadre légal. C’est le cas de Florida Raphael. Sa fille, Carline Joseph, a été adoptée à St Michel de l’Attalaye (Nord d’Haïti) par une famille Belge en 1980 à l’âge de 2 ans par le biais d’un prêtre catholique. « Ils m’avaient promis qu’à 18 ans, je pourrais revoir mon enfant. Ce qui n’a jamais été fait, et je n’ai aucune trace, aucun contact avec ces gens », se plaint-elle.
Après plus de 21 ans, Katia-Marie citée plus haut, a finalement retrouvé les traces de sa mère biologique en Haïti après la diffusion d’un reportage sur les ondes de radio Caraibes à Port-au-Prince après qu’elle eut lancé sa recherche sur les réseaux sociaux. « C’est quelque chose que j’espérais depuis tellement longtemps que maintenant que c’est arrivé, je peine à trouver les mots », témoigne-t-elle.
Sa mère, Marie Lorvecia Dorelice, 49 ans, habite avec ses quatre enfants à Cité Fort Dimanche, un quartier défavorisé de Port-au-Prince. Confier Katia à un orphelinat était pour elle la seule option, après le refus de son mari d’assumer ses responsabilités de père, « Quand Katiana était née, la situation était déplorable pour moi. Je ne voulais pas la perdre. Ainsi, j’ai cherché un endroit plus sûr pour la garder en vie », confie-t-elle, l’air soulagé.
Tandis que ses conditions de vies étaient précaires, en 1993, plus de vingt ans plus tard, la situation de Marie Lorvecia n’a pas changé.
Malgré les déboires et expériences malheureuses causés par l’adoption illégale de l’après 12 janvier, l’adoption reste aux yeux des familles pauvres d’Haïti un espoir de vie améliorée à la fois pour l’enfant et pour la famille biologique. De son côté, l’adopté porte souvent un jugement sévère sur la décision des parents biologiques de l’avoir confié à d’autres personnes. La pauvreté n’est pas un argument pour justifier une telle décision de la part d’une mère ou d’un père.
Entre 2012 et 2015, un total de 1113 enfants ont été adoptés en Haïti par des familles étrangères , selon les statistiques du service d’adoption de l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherche(IBESR), organisme d’État – relevant du ministère des affaires sociales et du travail. Parmi les 10 pays d’accueil, Les Etats Unis, La France, La Belgique et la Hollande arrivent en première position.
Aujourd’hui , Si ces enfants adoptés, en quête d’informations sur les traces de leurs parents d’origine, témoignent de leur désolation , les parents biologiques en Haïti sont inconsolables. Certains souffrent en silence alors que d’autres multiplient des démarches et continuent de nourrir l’espoir de pouvoir un jour rétablir le contact avec leurs progénitures.
Lorvecia et Katia-Marie sont une des très rares exceptions de retrouvailles. Elles n’ont été possibles que par la magie des medias sociaux et la chance qu’une annonce sur une radio haïtienne ait été entendue par un proche de Lorvecia, la mère. Katia-Marie a été chanceuse. Mais les milliers d’enfants susceptible de se retrouver dans pareille situation n’ont-ils pas le droit de se référer a une institution qui leur dise dans quelles conditions et par qui il ont été confiés pour adoption.
Michel Joseph 0 0 10 121
Deux policières rwandaises de l’ONU tuées par balle en Haïti
Deux policières rwandaises de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) ont été tuées par balle à leur domicile à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, ont annoncé jeudi la Minustah et la police rwandaise.
« La police nationale du Rwanda a le regret d’annoncer la mort de deux policières de la force de maintien de la paix », a -t-elle déclaré, dans un communiqué publié le 31 décembre, à Kigali.
« Les victimes, Lillian Mukansonera et Aimee Nyiramudakemwa, ont été tuées par balle à leur domicile de Cap Haïtien, au nord du pays, par des agresseurs non identifiés dans la nuit de mardi à mercredi », a précisé la police rwandaise.
Enquête de la Minustah et de la police haïtienne
Leurs corps ont été découverts mercredi matin. Une enquête a été ouverte par la Minustah et la police haïtienne pour déterminer les circonstances exactes de leurs décès.
Sandra Honoré, à la tête de la mission onusienne en Haïti, a présenté au nom de la Minustah ses condoléances aux familles des victimes et à leurs camarades. La mission onusienne qui compte 2600 policiers a été déployée en Haïti en avril 2004, suite au départ en exil du président Jean-Bertrand Aristide.
Ses effectifs militaires, policiers et civils avaient été renforcés suite au séisme du 12 janvier 2010, qui a causé la mort de plus de 200.000 personnes dont 102 membres du personnel des Nations unies, morts dans l’effondrement du quartier général de la mission à Port-au-Prince.
http://www.jeuneafrique.com/290695/politique/deux-policieres-rwandaises-de-lonu-tuees-balle-haiti/
« La police nationale du Rwanda a le regret d’annoncer la mort de deux policières de la force de maintien de la paix », a -t-elle déclaré, dans un communiqué publié le 31 décembre, à Kigali.
« Les victimes, Lillian Mukansonera et Aimee Nyiramudakemwa, ont été tuées par balle à leur domicile de Cap Haïtien, au nord du pays, par des agresseurs non identifiés dans la nuit de mardi à mercredi », a précisé la police rwandaise.
Enquête de la Minustah et de la police haïtienne
Leurs corps ont été découverts mercredi matin. Une enquête a été ouverte par la Minustah et la police haïtienne pour déterminer les circonstances exactes de leurs décès.
Sandra Honoré, à la tête de la mission onusienne en Haïti, a présenté au nom de la Minustah ses condoléances aux familles des victimes et à leurs camarades. La mission onusienne qui compte 2600 policiers a été déployée en Haïti en avril 2004, suite au départ en exil du président Jean-Bertrand Aristide.
Ses effectifs militaires, policiers et civils avaient été renforcés suite au séisme du 12 janvier 2010, qui a causé la mort de plus de 200.000 personnes dont 102 membres du personnel des Nations unies, morts dans l’effondrement du quartier général de la mission à Port-au-Prince.
http://www.jeuneafrique.com/290695/politique/deux-policieres-rwandaises-de-lonu-tuees-balle-haiti/
Séisme d'Haïti : "On s'est construit ensemble" raconte une mère adoptive
par Cécilia Arbona
samedi 2 janvier 2016 12:27
Il y a six ans, le 12 janvier 2010, un séisme ravageait l'ile d'Haïti, laissant derrière lui 300.000 morts, 300.000 blessés et 1.200.000 sans-abri. Une catastrophe qui a aussi marqué des dizaines de familles françaises engagées dans une procédure d'adoption. Une institutrice des Yvelines, raconte cette histoire dans un roman, "L'enfant du séisme", publié aux Editions Oskar.
"Je me souviens, c'était un mercredi matin. J'avais du mal à me sortir de mon sommeil quand j'ai entendu maman crier…" C'est par ces mots que commence le livre de Sophie Noël, enseignante et mère adoptive de Flore et d'Adèle.
Un livre que l'auteur a écrit à la première personne avec les yeux et vocabulaire d'un enfant pour sensibiliser des élèves de primaire à la question de l'adoption.
Pour cette famille, le séisme de 2010 qui a dévasté Haïti à 7.300 km de leur village d'Ile-de-France a déclenché une onde de choc particulière. "Ma première pensée quand il y a eu le séisme, ça a été ma fille. Puis j'ai culpabilisé en pensant que c'était un drame monstrueux pour toutes les personnes qui sont là-bas."
L'enseignante a voulu témoigner pour décrire les embuches de la procédure d'adoption sur une ile dévastée où l'orphelinat et les bâtiments administratifs s'étaient effondrés, où les documents, les archives étaient inutilisables, réduits en poussière sous des tonnes de gravats. Longtemps, poursuit Sophie, le traumatisme du tremblement de terre a perturbé les nuits d'Adèle.
Flore, 11 ans, n'a guère envie de parler de son pays d'origine ni de cette catastrophe qui a tué autant de personnes. Adèle, 8 ans, a fait un exposé en classe de CEe2 sur le livre écrit par sa mère et parle avec fierté de son histoire et de ses origines.
Six ans après le séisme, la famille Noël n'est pas retournée en Haïti mais suit à distance, grâce à internet, le lent retour à la vie d'un petit pays qui peine à se relever. Adèle espère que d'autres enfants découvriront son étonnante histoire à travers le livre de sa maman. Ainsi s'achève le récit de cet ouvrage une histoire vraie qui démarre dans le chaos et se termine par la magie de sentiments parfois plus forts que les liens du sang.
http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/seisme-d-haiti-en-2010-s-est-construit-ensemble-raconte-une-mere-adoptive-755733
samedi 2 janvier 2016 12:27
Il y a six ans, le 12 janvier 2010, un séisme ravageait l'ile d'Haïti, laissant derrière lui 300.000 morts, 300.000 blessés et 1.200.000 sans-abri. Une catastrophe qui a aussi marqué des dizaines de familles françaises engagées dans une procédure d'adoption. Une institutrice des Yvelines, raconte cette histoire dans un roman, "L'enfant du séisme", publié aux Editions Oskar.
"Je me souviens, c'était un mercredi matin. J'avais du mal à me sortir de mon sommeil quand j'ai entendu maman crier…" C'est par ces mots que commence le livre de Sophie Noël, enseignante et mère adoptive de Flore et d'Adèle.
Un livre que l'auteur a écrit à la première personne avec les yeux et vocabulaire d'un enfant pour sensibiliser des élèves de primaire à la question de l'adoption.
Pour cette famille, le séisme de 2010 qui a dévasté Haïti à 7.300 km de leur village d'Ile-de-France a déclenché une onde de choc particulière. "Ma première pensée quand il y a eu le séisme, ça a été ma fille. Puis j'ai culpabilisé en pensant que c'était un drame monstrueux pour toutes les personnes qui sont là-bas."
L'enseignante a voulu témoigner pour décrire les embuches de la procédure d'adoption sur une ile dévastée où l'orphelinat et les bâtiments administratifs s'étaient effondrés, où les documents, les archives étaient inutilisables, réduits en poussière sous des tonnes de gravats. Longtemps, poursuit Sophie, le traumatisme du tremblement de terre a perturbé les nuits d'Adèle.
Flore, 11 ans, n'a guère envie de parler de son pays d'origine ni de cette catastrophe qui a tué autant de personnes. Adèle, 8 ans, a fait un exposé en classe de CEe2 sur le livre écrit par sa mère et parle avec fierté de son histoire et de ses origines.
Six ans après le séisme, la famille Noël n'est pas retournée en Haïti mais suit à distance, grâce à internet, le lent retour à la vie d'un petit pays qui peine à se relever. Adèle espère que d'autres enfants découvriront son étonnante histoire à travers le livre de sa maman. Ainsi s'achève le récit de cet ouvrage une histoire vraie qui démarre dans le chaos et se termine par la magie de sentiments parfois plus forts que les liens du sang.
http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/seisme-d-haiti-en-2010-s-est-construit-ensemble-raconte-une-mere-adoptive-755733
Blessé par balles à Haïti, le prêtre breton a pardonné
Éric CHOPIN.
Blessé par balles en août à Haïti. Michel Briand, le prêtre missionnaire breton, se remet tranquillement, près de Rennes. Il espère bien poursuivre sa mission là-bas.
« Je l'ai échappé belle ». En vacances près de Rennes, Michel Briand, 61 ans, amaigri mais souriant, raconte, doucement, cet épisode tragique qui a failli lui coûter la vie, dans une rue de Port-au-Prince, le 31 août 2015.
Depuis 30 ans en mission à Haïti, Michel Briand, curé de la paroisse Saint-Antoine-de-Padoue, s'apprêtait à partir en « année sabbatique au Brésil » octroyée par sa congrégation des Pères de Saint-Jacques (Landivisiau).
Guet-apens
Ce jour-là, il était venu retirer de l'argent à une banque pour le voyage. Mais le missionnaire tombe dans un vrai guet-apens tendu par trois hommes. L'un à l'intérieur de la banque pour repérer sa proie, un second à la sortie pour la voler et un troisième sur une moto pour fuir avec ses complices.
« Je regagnais ma voiture quand un des malfrats m'a tiré une balle dans le ventre avec un pistolet » se souvient le missionnaire.
« J'ai crié au secours mais personne ne m'a secouru, par peur sans doute. Quand j'ai vu la présence de la moto, je n'ai pas insisté et j'ai lâché ma sacoche. Pour me « remercier », mon agresseur m'a tiré une seconde balle dans le ventre avant de s'enfuir ».
Son agresseur a ensuite tué deux personnes
Michel Briand se réveille à l'hôpital de Port-au-Prince où il lutte contre la mort durant plusieurs jours. Puis il est évacué sur le CHU de Fort-de-France à La Martinique où il séjourne du 11 septembre au 20 octobre.
C'est enfin le retour en métropole. D'abord à l'hôpital La Cavale Blanche à Brest, puis le convalescent est accueilli dans une maison de repos à Bohars (Finistère).
Le 31 août, Michel Briand - né au hameau de la Providence, à Messac (35) - l'a vraiment échappé belle. Il apprendra plus tard que son agresseur (un ancien policier de 25 ans) avait tué ensuite, toujours dans le cas de vols à main armée, un policier et une jeune femme.
« J'y retournerai »
Cet individu est aujourd'hui sous les verrous et attend son procès. Le père Briand lui a déjà pardonné. « Je souhaite pour lui une punition qui lui permette de ne pas recommencer et que mon pardon le fasse changer. »
« Des agressions, il y en a tous les jours, ajoute le prêtre. Port-au-Prince est une ville dure, difficile, peu sûre, où les familles se déchirent. La pauvreté, la famine existent. Mais il y a aussi, paradoxalement, des formes de solidarité étonnantes. »
Prévue au Brésil, l'année sabbatique de Michel Briand va donc, par la force des choses, se dérouler en métropole.
Cet été, il compte bien retrouver sa paroisse. « La population qui a tellement prié pour moi ne comprendrait pas que je ne revienne pas » conclut le missionnaire, reconnaissant : « la prière des chrétiens d'Haïti m'a sauvé ».
Contact : michelbriandd@yahoo.fr
Blessé par balles en août à Haïti. Michel Briand, le prêtre missionnaire breton, se remet tranquillement, près de Rennes. Il espère bien poursuivre sa mission là-bas.
« Je l'ai échappé belle ». En vacances près de Rennes, Michel Briand, 61 ans, amaigri mais souriant, raconte, doucement, cet épisode tragique qui a failli lui coûter la vie, dans une rue de Port-au-Prince, le 31 août 2015.
Depuis 30 ans en mission à Haïti, Michel Briand, curé de la paroisse Saint-Antoine-de-Padoue, s'apprêtait à partir en « année sabbatique au Brésil » octroyée par sa congrégation des Pères de Saint-Jacques (Landivisiau).
Guet-apens
Ce jour-là, il était venu retirer de l'argent à une banque pour le voyage. Mais le missionnaire tombe dans un vrai guet-apens tendu par trois hommes. L'un à l'intérieur de la banque pour repérer sa proie, un second à la sortie pour la voler et un troisième sur une moto pour fuir avec ses complices.
« Je regagnais ma voiture quand un des malfrats m'a tiré une balle dans le ventre avec un pistolet » se souvient le missionnaire.
« J'ai crié au secours mais personne ne m'a secouru, par peur sans doute. Quand j'ai vu la présence de la moto, je n'ai pas insisté et j'ai lâché ma sacoche. Pour me « remercier », mon agresseur m'a tiré une seconde balle dans le ventre avant de s'enfuir ».
Son agresseur a ensuite tué deux personnes
Michel Briand se réveille à l'hôpital de Port-au-Prince où il lutte contre la mort durant plusieurs jours. Puis il est évacué sur le CHU de Fort-de-France à La Martinique où il séjourne du 11 septembre au 20 octobre.
C'est enfin le retour en métropole. D'abord à l'hôpital La Cavale Blanche à Brest, puis le convalescent est accueilli dans une maison de repos à Bohars (Finistère).
Le 31 août, Michel Briand - né au hameau de la Providence, à Messac (35) - l'a vraiment échappé belle. Il apprendra plus tard que son agresseur (un ancien policier de 25 ans) avait tué ensuite, toujours dans le cas de vols à main armée, un policier et une jeune femme.
« J'y retournerai »
Cet individu est aujourd'hui sous les verrous et attend son procès. Le père Briand lui a déjà pardonné. « Je souhaite pour lui une punition qui lui permette de ne pas recommencer et que mon pardon le fasse changer. »
« Des agressions, il y en a tous les jours, ajoute le prêtre. Port-au-Prince est une ville dure, difficile, peu sûre, où les familles se déchirent. La pauvreté, la famine existent. Mais il y a aussi, paradoxalement, des formes de solidarité étonnantes. »
Prévue au Brésil, l'année sabbatique de Michel Briand va donc, par la force des choses, se dérouler en métropole.
Cet été, il compte bien retrouver sa paroisse. « La population qui a tellement prié pour moi ne comprendrait pas que je ne revienne pas » conclut le missionnaire, reconnaissant : « la prière des chrétiens d'Haïti m'a sauvé ».
Contact : michelbriandd@yahoo.fr
Gobierno haitiano recibe informe sobre primera vuelta electoral
Moise y Celestin disputarán la segunda ronda por no haber logrado más de la mitad de votos
La Comisión de Evaluación Electoral envió información sobre los comicios legislativos a la oficina de Evans Paul
PUERTO PRÍNCIPE, HAITÍ (02/ENE/2016).- La oficina del primer ministro haitiano, Evans Paul, informó hoy que recibió de la Comisión de Evaluación Electoral el informe sobre los comicios legislativos y la primera vuelta de las presidenciales del pasado 25 de octubre, señalados de fraudulentos por la oposición.
En un escueto comunicado, la sede del jefe de Gobierno haitiano confirmó que Paul recibió a los cinco miembros de la comisión, integrada por Jean Gedeon, Rosny Desroches, Euvonie Auguste, Amand Louis y Patrick Aris.
La comisión, nombrada el 22 de diciembre pasado, tenía hasta el 30 de ese mes para rendir su informe, pero solicitó varios días más para poder entregarlo.
El anuncio se produce un día después de que el presidente haitiano, Michel Martelly, anunció que la segunda vuelta de las presidenciales se celebrarán el próximo 17 de enero, luego de que fuera suspendida la fecha original del 27 de diciembre pasado.
El gobernante dijo que recibió dos cartas del Consejo Electoral Provisional (CEP); una sobre los resultados de los comicios legislativos, cuya segunda vuelta se celebró el 25 de octubre, y otra sobre la necesidad de organizar la segunda ronda presidencial cuanto antes debido a que el mandato de Martelly concluye el 7 de febrero.
"Les pido a todos que respeten las reglas del juego, pido a todos los fanáticos y seguidores a mantener la calma, les pido que vayan a votar en masa como debe ser, ir a votar por la persona que creen que les represente", expresó este viernes el gobernante.
De acuerdo con los datos preliminares ofrecidos por el Consejo Electoral, la segunda vuelta presidencial la disputarán el oficialista Jovenel Moise, y el opositor Jude Celestin.
Moise y Celestin, quien ya aspiró a la Presidencia en los comicios de 2010, disputarán la segunda ronda al no lograr ninguno más del 50 %, según los resultados definitivos del pasado 25 de octubre, cuando tuvo lugar la primera vuelta de las presidenciales.
http://www.informador.com.mx/internacional/2016/636002/6/gobierno-haitiano-recibe-informe-sobre-primera-vuelta-electoral.htm
La Comisión de Evaluación Electoral envió información sobre los comicios legislativos a la oficina de Evans Paul
PUERTO PRÍNCIPE, HAITÍ (02/ENE/2016).- La oficina del primer ministro haitiano, Evans Paul, informó hoy que recibió de la Comisión de Evaluación Electoral el informe sobre los comicios legislativos y la primera vuelta de las presidenciales del pasado 25 de octubre, señalados de fraudulentos por la oposición.
En un escueto comunicado, la sede del jefe de Gobierno haitiano confirmó que Paul recibió a los cinco miembros de la comisión, integrada por Jean Gedeon, Rosny Desroches, Euvonie Auguste, Amand Louis y Patrick Aris.
La comisión, nombrada el 22 de diciembre pasado, tenía hasta el 30 de ese mes para rendir su informe, pero solicitó varios días más para poder entregarlo.
El anuncio se produce un día después de que el presidente haitiano, Michel Martelly, anunció que la segunda vuelta de las presidenciales se celebrarán el próximo 17 de enero, luego de que fuera suspendida la fecha original del 27 de diciembre pasado.
El gobernante dijo que recibió dos cartas del Consejo Electoral Provisional (CEP); una sobre los resultados de los comicios legislativos, cuya segunda vuelta se celebró el 25 de octubre, y otra sobre la necesidad de organizar la segunda ronda presidencial cuanto antes debido a que el mandato de Martelly concluye el 7 de febrero.
"Les pido a todos que respeten las reglas del juego, pido a todos los fanáticos y seguidores a mantener la calma, les pido que vayan a votar en masa como debe ser, ir a votar por la persona que creen que les represente", expresó este viernes el gobernante.
De acuerdo con los datos preliminares ofrecidos por el Consejo Electoral, la segunda vuelta presidencial la disputarán el oficialista Jovenel Moise, y el opositor Jude Celestin.
Moise y Celestin, quien ya aspiró a la Presidencia en los comicios de 2010, disputarán la segunda ronda al no lograr ninguno más del 50 %, según los resultados definitivos del pasado 25 de octubre, cuando tuvo lugar la primera vuelta de las presidenciales.
http://www.informador.com.mx/internacional/2016/636002/6/gobierno-haitiano-recibe-informe-sobre-primera-vuelta-electoral.htm
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