Google

jeudi 6 septembre 2012

Haïti-Culture : le "concombre-zombi" entre drogue, médicament et… zombi !

par Edner Fils Decime P-au-P, 5 sept. 2012 [AlterPresse] --- Des fleurs en forme de cloches, blanches ou violettes, le concombre-zombi, de son nom scientifique datura stramonium, est très répandu en Haïti. Tout aussi courante est son utilisation. A la fois drogue, médicament et employé dans plusieurs des 36 formules de la zombification, le concombre-zombi reste une plante du décor haïtien qui ne dit pas toujours son nom. Concombre-zombi : au-delà d’une appellation « C’est un cousin de la tomate, leurs feuilles sont semblables », explique Max Gesner Beauvoir, ingénieur-chimiste et Ati national du vodou haïtien (son chef suprême). Son fruit est une petite boule avec des épines d’où son appellation de « pomme épineuse ». Il est de la famille des solanacées qui sont des plantes dicotylédones gamopétales à laquelle appartiennent pomme de terre et tomate. Pourtant, René Toussaint, dans son livre posthume « De la mort à la vie : essai sur le phénomène de zombification en Haïti » fait du concombre-zombi « une variété locale de cucurbitacées sauvages, appelée Momordica Elaterum ». Toussaint se réfère sûrement au concombre, plante dicotylédone potagère cultivée pour son fruit allongé cylindrique. Il appartient aux cucurbitacées au même titre que le melon. Depuis les recherches intensives menées entre 1981 et 1983 sous la houlette de Wade Davis, chercheur à l’université de Harvard des Etats-Unis d’Amérique, la nomination avancée par Beauvoir (qui a collaboré à ces recherches également) semble faire autorité. L’Ati national du vodou invite de plus à ne pas confondre le concombre-zombi avec la plante nommée « Nonie », sorte de pomme à laquelle on accorde beaucoup de vertus extraordinaires. A éviter … pour rester éveillé Les effets du datura stramonium sont rapportés par plusieurs habitants de Kenscoff. D’ailleurs, on peut remarquer leurs grandes cloches sur beaucoup de clôtures de propriétés. « Les voleurs utilisent les cloches [fleurs du concombre-zombi] pour endormir les propriétaires des maisons qu’ils veulent cambrioler. C’est très courant là-haut (à Kenscoff) », témoigne une marchande de feuilles au Marché Salomon. L’un des plus spectaculaires effets du concombre-zombi c’est qu’une simple exposition, si elle est longue, peut provoquer un profond sommeil, rapporte t-on. « Certaines personnes rien qu’en nettoyant un buisson de plantes à cloches tombent inconscientes sous l’effet très puissant du concombre », nous confie madame Nicolas Pierre, septuagénaire habitant Furcy. « C’est une plante extrêmement puissante. Elle est forte comme drogue. J’invite les gens, surtout les jeunes à ne pas s’amuser avec le concombre-zombi », prévient pour sa part l’Ati national s’adressant aux jeunes qui se droguent en buvant des infusions dites « thé [tisane] de cloches ». Mais d’où vient cette puissance du concombre-zombi ? Les feuilles et les graines de la plante seraient utilisées comme narcotiques du fait de leur teneur en mélange d’atropine et d’hyosciamine, selon un habitué et utilisateur de cette plante requérant l’anonymat. L’atropine est un composé organique renfermant un nombre élevé de molécules d’azotes et de base. L’hyosciamine est aussi un alcaloïde. L’auteur Toussaint soutient, pour sa part que la plante contient une « substance active, l’élatérine, qui possède des effets purgatifs extrêmement violents ». L’ingénieur-chimiste et houngan, Max Gesner Beauvoir n’y va mollo en comparaison. « Le Concombre zombi a une puissance anesthésique extraordinaire. Une tête d’épingle de sa substance est de très loin, soit 10 000 fois, plus puissante que la cocaïne » soutient-il. Ses vertus médicinales Selon plusieurs marchandes de feuilles interrogées par AlterPresse et un « médecin-feuille –houngan » haïtien qui souhaite rester anonyme, le concombre-zombi, dans des proportions qu’ils n’ont pas voulu communiquer, calme toutes sortes de douleurs provoquées par l’asthme et les palpitations. La plante soigne aussi, selon ces sources, les maladies de la peau, les rhumatismes et les démangeaisons. « J’ai déjà traité des cas d’oppression par une infusion d’une feuille et d’une graine dans une 1/2 litre d’eau bouillante. Le malade en a bu 4 tasses par jour », informe notre « médecin-feuille ». Les lombagos (douleur rhumatismale dans la région lombaire du dos), les furoncles (‘’klou’’ en créole haïtien) peuvent être soulagés avec des feuilles de datura chauffées et enduites d’huile de Palma Christi, indique ce guérisseur. « Il suffit d’appliquer tout ça sous forme de compresses [chaudes] sur les endroits qui vous font mal », préconise une marchande de feuille de Delmas 32. Pour frictionner les personnes souffrant de rhumatisme et de démangeaisons des parties génitales, notre « médecin-feuille-houngan » anonyme préconise « des feuilles pilées et mises à macérer dans de l’huile de Palma Christi ». Concombre-zombi et zombification : toute une histoire Mais pourquoi la tradition a t-elle voulu dénommer la plante « concombre-zombi » ? Max Gesner Beauvoir, l’Ati national du vodou, ne cache pas qu’il ne sait pas. Est-ce en rapport avec son utilisation dans les procédés de zombification ? Beauvoir peut seulement soutenir que la plante avait ce nom en Haïti et dans les Antilles avant même que Wade Davis et son équipe aient, entre 1981 et 1983, « décelé la présence de ce datura dans plusieurs des 36 formules de préparations pour la zombification ». Malgré son nom, il est curieux de remarquer qu’il n’est pas le plus commun des substances utilisées. « On utilise beaucoup plus le poisson froufrou (de nom scientifique Tétrodon) appelé encore poisson-coffre ou poisson-globe. Cet animal se gonfle d’eau ou d’air quand il est menacé », rapporte Max Beauvoir relayant les conclusions du docteur japonais, Cao. Ce poisson renferme dans ces viscères un poison mortel, la tétrodotoxine qui peut provoquer une paralysie mortelle en bloquant la propagation de l’influx nerveux. [efd apr 05/09/2012 13 :25] http://www.alterpresse.org/spip.php?article13361

Haiti – Sécurité : Plus de 50% d’augmentation du montant des recettes générées pour le mois d’août

La coordination des brigades d’intervention (BMI) a acheminé le rapport relatif aux différentes opérations de contrôle menées dans le cadre de la lutte contre la contrebande entre le 1er au 21 août 2012. Le montant des recettes générées au cours de ces interventions est estimé à plus de 5 millions de gourdes soit une augmentation de 54,60% par rapport au mois de juillet dernier, a-t-on lu dans le rapport. 330 saisies ont été effectuées durant la période allant du 1er au 31 juillet dans le cadre de la lutte contre la contrebande, relate le rapport de la Coordination des brigades d’intervention (BMI). Parmi les 330 cas, 148 ont été réglés et 181 sont encore en saisie conservatoire. Ces opérations ont été menées dans 5 postes de contrôle du pays. Il s’agit des postes de Terrier Rouge, Ganthier, Morne à Cabrit, Source Matelas et Brache. Selon le rapport, le montant des recettes générées dans ces différents postes durant le mois d’aout s’élève à plus de 5 millions de gourdes. Les recettes sont réparties ainsi : 633 458,28 de gourdes à Terrier Rouge ; 2 393 353,98 au poste de Ganthier ; 246 215,16 gourdes à Morne Cabrit ; 1 273 587,23 gourdes au poste de Source Matelas ; et 510 055,51 au poste de Brache. Les opérations de la BMI sont menées par des agents des douanes, la Police nationale, de la Direction nationale des impôts (DGI), l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), les parquets de la république et coordonnées par l’Unité de la lutte contre la corruption (ULCC). Dans une interview exclusive accordée, M. Antoine Atouriste, directeur de l’ULCC, a qualifié de « très satisfaisantes » les opérations dont les résultats, selon lui, ont dépassé leur espérance. « L’objectif visé, ce n’est pas arrêter des gens, ni de faire pression sur personne, il s’agit d’augmenter les assiettes fiscales, de récupérer une partie des 500 millions de dollars que l’état haïtien perd chaque année », a précisé M. Atouriste, déclarant qu’un état qui ne remplit pas ses fonctions régaliennes perd sa raison d’être. Selon l’ancien colonel des Forces armées d’Haïti, cette démarche vise également à sensibiliser la population en l’informant sur ce que dit la loi en matière de lois fiscales et des obligations faites de payer l’état. Il s’agit également, selon le directeur de l’ULCC, de rappeler aux agents de la fonction publique qu’ils sont des privilégiés, il sont donc appelés à remplir patriotiquement leur devoir. Par ailleurs, M. Atouriste a déclaré que la brigade fait un travail technique et que les opérations ne font exception de personne et qu’elles ne tiennent compte ni du sexe, ni de la classe des contribuables. Il a rappelé que l’institution qu’il dirige ne fait pas de la politique sinon une politique de moralisation des agents de la fonction publique, d’augmentation des assiettes fiscales, de promotionr la bonne gouvernance et la transparence de la gestion de la chose publique. HaitiNews509

Haiti – Sécurité : Le CSPN parle sécurité à la Chambre des Députés

Le Conseil Supérieur de la Police Nationale d’Haïti (CSPN), conduit par le Premier Ministre, Laurent Lamothe, a répondu à l’invitation de la Commission Permanente de la Justice et de la Sécurité Publique de la Chambre des Députés mardi autour la recrudescence de l’insécurité à Port-au-Prince et la mise en œuvre d’un plan de sécurité nationale. Le premier ministre Lamothe a exposé aux députés les dispositions adoptées pour faire face à cette situation et maintenir un climat de sécurité stable dans le pays. Il a fait état de la nécessité « de redoubler les efforts dans un « plan sécuritaire de base » baptisé « opération Boukle potoprens ». « Nous avons également demandé que la police ait une présence plus accentuée dans la rue ; ces derniers jours, la présence a augmenté, il y a beaucoup plus de points de contrôle », a-t-il fait savoir. Le premier ministre a aussi mentionné les mesures prises « pour renforcer l’Unité Anti-Kidnapping, qui avait très peu de policiers. Depuis que le nouveau Directeur Général est arrivé, nous avons passé des instructions claires pour la renforcer, pour qu’elle soit plus présente sur le territoire », a-t-il dit. Les technologies de communications vont être mises au service de la sécurité. « Nous avons eu 3 rencontres avec les opérateurs de téléphone cellulaire, pour leur demander de collaborer avec le gouvernement, concernant notamment la vente des cartes SIM qui se faisait sans identification de l’acheteur [...] », a souligné le chef du gouvernement. Le directeur général de la Police Nationale d’Haïti, Godson Aurélus, a fait savoir que la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) travaillait sur un plan d’opération baptisé Dragon 2, à coté de Boukle Pòtoprens qui est réactivée. «Tous les moyens sont disponibles pour lancer ces deux opérations en même temps », a-t-il argumenté, précisant que « l’objectif de l’opération Dragon 2, c’est que toutes les unités de la DCPJ, la Brigade de recherche et d’investigation (BRI), la Brigade de Lutte contre le Trafic de Stupéfiants (BLTS), la Brigade Criminelle, la Cellule Contre Enlèvement ainsi que le bureau de renseignement judiciaire au sein de la DCPJ, forment un Task Force [...] pour rechercher sur le terrain les bandits qu’ils ont dans leurs dossiers et procéder à leur arrestation [...] ». Plusieurs cas d’assassinat et d’enlèvement ont été recensés à Port-au-Prince et dans ses environs au cours des deux dernières semaines. Les personnes revenant de la banque sont devenues les principales cibles des bandits. HaitiNews509 http://www.haitinews509.net/2012/09/haiti-securite-le-cspn-parle-securite-a-la-chambre-des-deputes/

Haïti – Politique : Cep, du surplace

P-au-P, 05 sept. 2012 [AlterPresse] --- Le combat d’appellation, de position ou d’intérêt, continue de rythmer les échanges entre le président Joseph Michel Martelly et le sénat haïtien, sur la formation d’un conseil électoral qui devra organiser les prochains scrutins législatifs et municipaux, lesquels permettront d’élire 10 sénateurs et 140 conseils communaux, observe l’agence en ligne AlterPresse. Une nouvelle appellation « conseil électoral permanent conjoncturel », est, entre-temps, une probable piste d’entente, dégagée entre les deux parties à la suite d’une rencontre tenue dans la soirée du mardi 4 septembre 2012 à l’est de la capitale haïtienne. 17 sénateurs sur 20 ont répondu à cette invitation de Martelly. Une telle institution, ainsi qualifiée, n’existe nulle part dans la Constitution haïtienne de 1987, ni dans la version amendée de la Constitution, contestée, reproduite par l’administration de Martelly/Lamothe. En tout cas, ce modèle reste le seul clignotant de « compromis », selon les déclarations de Martelly qui n’entend, en aucun cas, revenir sur sa décision de mettre en place un conseil permanent de 6 membres, déjà objet de contestations de la classe politique en raison des soupçons d’accointance avec l’actuelle administration politique. Martelly ne s’est embarrasse d’aucun scrupule pour faire installer 6 membres, soit les 3 représentants de l’exécutif et ceux du conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), dont la procédure de désignation - par le juge Anel Alexis Joseph - reste controversée. La vision de Martelly, pour un "conseil électoral conjoncturel", auquel il tient mordicus au qualificatif de ’permanent", repose sur une proposition du sénateur de la Grande Anse (Sud-Ouest), Andris Riché qui a également pris part à la rencontre du 4 septembre. D’ailleurs, « nous sommes presque sur la bonne voie », a affirmé Martelly, en marge de l’activité. Une perception, qui n’est pas unanimement partagee. D’autres sénateurs, notamment Stevenson Yrvenson Benoît de l’Ouest, continuent de maintenir leur position initiale. Ils optent pour un conseil électoral provisoire, qui n’aura pour tâche que d’organiser les élections pour le renouvellement du tiers du senat et pour le scrutin de 140 conseils municipaux. Des scrutins, qui auraient du avoir lieu en 2011, il y a déjà plus de 10 mois. Pour le président de la commission de santé au sénat, Wetsner Polycarpe, qui a boudé la réunion , ce "conseil électoral permanent conjoncturel" (Cepc), dont parle Martelly « n’est qu’une autre forme de conseil électoral présidentiel », qu’il veut établir pour rafler les prochaines élections. Le sénateur Polycarpe critique l’ancien chanteur. Il estime que Martelly campe sur des idées fixes, en méprisant la position des sénateurs. Ce que semble confirmer une autre affirmation de Michel Martelly pour l’occasion : « Je suis ouvert à écouter ce qu’ils (les sénateurs) ont à dire, dans la mesure qu’on accepte ce qui est déjà fait », maintient Martelly. « Un pas est déjà fait (…) »,ajoute Martelly, qui veut parler du conseil électoral permanent qu’il a formé avec 6 membres, soit les 3 représentants de l’exécutif et ceux du Cspj. Une démarche, que la version décriée, dite reproduite de la Constitution amendée, n’admet pas, car il faut 9 représentants, venant des 3 pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Le parlement et des organismes sociaux déplorent la manière, dont le choix des représentants du Cspj a été fait, sans un vote équitable. Martelly défend l’erreur au lieu de la réparer… Arrêté sur sa position, le chef de l’État juge : « dire que le Cspj a mal fait (son choix), c’est s’immiscer dans ses affaires (…) ». Et, pour consacrer l’écart, Martelly ajoute « une institution jeune à droit à l’erreur, c’est démocratique ». Par rapport aux 6 conseillers électoraux "permanents", qu’il a déjà installés, Martelly avance qu’ « on n’a pas le pouvoir de les faire rétracter ». « On n’a pas le pouvoir d’intervenir dans les affaires du conseil électoral permanent (Cep) », renforce Martelly. Deux autres sénateurs, Jean Charles Moïse et Maxime Roumer, n’ont pas répondu à l’invitation du président qui, dès le départ, a mentionné l’idée figée de la permanence d’un conseil électoral incomplet et mis en doute. D’aucuns rappellent combien cette impasse politique a été provoquée par un amendement de la Constitution du 29 mars 1987 : initié sous l’administration de René Garcia Préval dans une seule langue (le Français en septembre 2009, le Créole écarté, contrairement aux prescriptions constitutionnelles), non débattu par les secteurs vitaux de la nation, non promulgué et non signé à date, et encouragé par le regroupement politique “Inite” (unité) qui voudrait s’accaparer (avec le régime actuel) de toutes les instances de pouvoir, en mettant de côté l’ensemble des acquis démocratiques issus de la chute de Jean-Claude Duvalier en 1986. La Constitution de 1987 avait écarté toute participation, voire toute velléité d’immixtion du pouvoir politique dans les affaires électorales, au profit d’instances indépendantes comme les collectivités territoriales. Paradoxalement, Martelly voudrait profiter de la version dite “reproduite” de la Constitution de 1987, qu’il a concoctée avec la complicité du président de la Cour de Cassation [Anel Alexis Joseph, qu’il a nommé] et des présidents des deux chambres, Simon Dieuseul Desras et Levaillant Louis Jeune. [srh kft rc apr 05/09/2012 15:45] http://www.alterpresse.org/spip.php?article13366