22-12-2010:
Risque important de contamination dans la ville de Jérémie
ROME, Mercredi 22 décembre 2010 (ZENIT.org) - Même si le pire a été évité en Haïti, après le passage du cyclone Tomas au début du mois de novembre dernier, glissements de terrain et inondations ont aggravé la situation déjà très précaire de la population depuis le tremblement de terre du 12 janvier.
À Jérémie, chef-lieu du département de Grand'Anse, dans le sud-ouest du pays, les dégâts provoqués par le cyclone « plongent la population dans la plus grande précarité et rendent les familles de la région encore plus vulnérables à l'épidémie de choléra qui se propage dans tout le département », fait savoir le Secours catholique qui a renforcé son action dans la région.
La région rurale et agricole qui surplombe la ville est la plus sinistrée par le passage du cyclone où, selon Caritas, 10.000 familles seraient dans le besoin, dont beaucoup auraient subi des pertes matérielles très sévères après les grandes pluies.
Une situation d'autant plus catastrophique, rapporte le Secours catholique en France que beaucoup de ces familles avaient accueilli chez elles, « au prix de bien des sacrifices », les rescapés du séisme, soit plus de 100 000 personnes dans la région.
Le Secours catholique, présent dans la région depuis des années, s'inquiète de ce bilan, soulignant que « l'épidémie de choléra, qui a déjà fait plus de 110 000 cas recensés et 2 400 morts en Haïti, se propage dans tout le département ».
Le problème le plus important, signale Mathilde Magnier dans son article, reste l'accès à l'eau potable, principal vecteur de l'épidémie, et rendu encore plus complexe par les récents événements.
Elle explique que les habitants « maîtrisent mal les causes, les effets et encore moins la façon de se protéger » de la maladie qui avait disparu de l'île depuis 100 ans.
Autour de Jérémie, Caritas recense déjà près de 200 morts. « Un chiffre qui pourrait augmenter dramatiquement si l'on n'intervient rapidement », affirme-t-elle.
Pour l'heure, le bureau Caritas à Jérémie essaie de parer à l'essentiel : Campagnes de prévention et de sensibilisation, distributions de sérum de ré-hydratation, accès aux premiers soins, accompagnement des malades vers les centres de traitement du choléra.
http://www.zenit.org/article-26473?l=french
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 22 décembre 2010
Haïti - Social : 400,000 dollars contre la violence faite aux femmes
22/12/2010 08:02:16 L’UNIFEM, qui deviendra dès le 1er janvier «ONU Femmes» sous la présidence de Michelle Bachelet, [l’ex-Présidente du Chili], annonce la création prochaine au Cap Haïtien et à Jacmel de deux maisons d’hébergement pour des femmes victimes de violence en situation critique et leurs enfants. Elles seront gérées par deux organisations non-gouvernementales, l’Asosyasyon Fanm Solèy Dayiti (AFASDA) et Fanm Deside. En effet, c’est le 10 Décembre 2010, lors de la clôture des 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes, que le siège social d’UNIFEM à New York a approuvé ces deux projets totalisant près de 400,000 $US qui couvriront les frais de construction et d’opération pendant deux ans.
Voilà plusieurs années que les femmes de ces deux départements attendaient l’ouverture d’une maison d’hébergement qui puisse accueillir les femmes dont la situation exige, pour leur intégrité, qu’elles sortent du milieu violent où elles vivent au quotidien. Ces refuges leur offrent donc la possibilité de briser le cycle de la violence, d’être accompagnées dans des démarches juridiques ou médicolégales, puis de reprendre graduellement le contrôle de leur vie.
Ces maisons seront ouvertes 24h/24, 7 jours par semaine, 365 jours par an. Des intervenantes psychosociales formées y travailleront pour apporter un appui et un soutien psychologique aux femmes comme aux enfants et les aider à faire le point sur leur situation et à prendre les décisions qu’elles considèrent les meilleures pour reconstruire leur vie.
Pour UNIFEM, cette subvention entre dans le cadre de son programme sur la sécurité économique, l’autonomie et les droits des femmes. Il faut mentionner qu’elle est également l’expression d’une volonté partagée entre divers acteurs engagés dans la promotion des droits des femmes, issus aussi bien du secteur étatique que non-gouvernemental. Linda Tremblay, actuellement officière de programme d’UNIFEM, a conduit l’année dernière une étude pour développer des modèles de maisons d’hébergement qui soit adapté à Haïti. Cette étude précise l’importance d’avoir de telles maisons dans chaque département, puisqu’il y a des besoins dans tout le pays. Pour l’instant, il n’est pas rare que les femmes des organisations accueillent chez elles, à leurs risques et périls, ou bien encore dans de frêles installations, ces femmes qui ont besoin d’un lieu sécuritaire.
La gamme de services qui seront dispensés pourrait évoluer selon Madame Kathy Mangones, Représentante d’UNIFEM en Haïti, mais au moins dès 2011, plus de femmes pourront être hébergées dans ces départements. Un autre défi auxquels les différents intervenants dans la prise en charge auront à faire face, poursuit-elle, sera de développer des mécanismes pour renforcer la réponse, standardiser les services et partager les bonnes pratiques.
HL/ HaïtiLibre
http://www.haitilibre.com/article-1968-haiti-social-400-000-dollars-contre-la-violence-faite-aux-femmes.html
Voilà plusieurs années que les femmes de ces deux départements attendaient l’ouverture d’une maison d’hébergement qui puisse accueillir les femmes dont la situation exige, pour leur intégrité, qu’elles sortent du milieu violent où elles vivent au quotidien. Ces refuges leur offrent donc la possibilité de briser le cycle de la violence, d’être accompagnées dans des démarches juridiques ou médicolégales, puis de reprendre graduellement le contrôle de leur vie.
Ces maisons seront ouvertes 24h/24, 7 jours par semaine, 365 jours par an. Des intervenantes psychosociales formées y travailleront pour apporter un appui et un soutien psychologique aux femmes comme aux enfants et les aider à faire le point sur leur situation et à prendre les décisions qu’elles considèrent les meilleures pour reconstruire leur vie.
Pour UNIFEM, cette subvention entre dans le cadre de son programme sur la sécurité économique, l’autonomie et les droits des femmes. Il faut mentionner qu’elle est également l’expression d’une volonté partagée entre divers acteurs engagés dans la promotion des droits des femmes, issus aussi bien du secteur étatique que non-gouvernemental. Linda Tremblay, actuellement officière de programme d’UNIFEM, a conduit l’année dernière une étude pour développer des modèles de maisons d’hébergement qui soit adapté à Haïti. Cette étude précise l’importance d’avoir de telles maisons dans chaque département, puisqu’il y a des besoins dans tout le pays. Pour l’instant, il n’est pas rare que les femmes des organisations accueillent chez elles, à leurs risques et périls, ou bien encore dans de frêles installations, ces femmes qui ont besoin d’un lieu sécuritaire.
La gamme de services qui seront dispensés pourrait évoluer selon Madame Kathy Mangones, Représentante d’UNIFEM en Haïti, mais au moins dès 2011, plus de femmes pourront être hébergées dans ces départements. Un autre défi auxquels les différents intervenants dans la prise en charge auront à faire face, poursuit-elle, sera de développer des mécanismes pour renforcer la réponse, standardiser les services et partager les bonnes pratiques.
HL/ HaïtiLibre
http://www.haitilibre.com/article-1968-haiti-social-400-000-dollars-contre-la-violence-faite-aux-femmes.html
Haïti en 2010 vu par Michel Soukar, historien
Après le tremblement de terre, la radio où il travaille est restée le seul moyen de communiquer avec les sinistrés et le reste du monde. Michel Soukar, historien survivant, nous a raconté son année 2010 en Haïti.
"C'était une année horrible. D'abord, il y a eu le tremblement de terre, puis la tornade, le cyclone, le choléra - toujours là -, et dernièrement la catastrophe électorale. Le bilan 2010 est très lourd pour Haïti et 2011 ne sera certainement pas plus facile.
Je me souviens du moment précis où le tremblement de terre a commencé. J'étais chez moi à ma table de travail, en train d'écrire quelque chose. Brusquement, j'ai senti comme un train passer à côté de moi. J'ai tout de suite réalisé que c'était un tremblement de terre.
Quelques semaines auparavant, j'avais interrogé des géologues qui m'avaient parlé des risques de catastrophe. Je me suis mis à l'abri. Il n'y a pas eu trop de dégâts chez moi. J'habite sur l'une des montagnes qui surplombent Port-au-Prince et cet endroit a été plutôt épargné.
J'ai vu la terre danser. C'était une sensation très particulière, un phénomène que nous n'avions jamais vécu.
Signal FM n’a pas été touché
Après avoir contacté mes proches, sains et saufs, je me suis rendu à la radio où je travaille, Signal FM. Elle n’avait pas été touchée. Nous avons tout de suite compris que ça allait être un moyen de rester en contact avec la population. Nous nous sommes très vite mis au service des sinistrés.
Pendant un mois, la station a été le centre du pays, nous diffusions des messages de détresse, des demandes de secours. Nous avons distribué de l’aide, emmené des gens vers les centres hospitaliers avec les véhicules de la station. Nous avons reçu des confrères locaux, d’autres étrangers.
Certains étaient bouleversés lorsqu’ils racontaient le drame aux auditeurs de leur pays. Nous avons vécu cette histoire de l’intérieur : des confrères sont morts, d’autres ont perdu des membres de leur famille. Nous hébergions ceux qui n’avaient plus de maison. C’était très difficile. Nous n’oublierons jamais cette expérience. Il y a eu beaucoup de larmes mais aussi de beaux moments de solidarité, très émouvants. C’était tellement difficile.
La solidarité internationale
Puisque vivre c’est faire face, nous avons décidé de faire face. Heureusement, la solidarité internationale s’est révélée extraordinaire. Beaucoup d’Haïtiens lui doivent leur survie. Ça a été magnifique. Des gens de tous les pays sont venus nous aider. Je ne l’oublierai jamais.
J’ai croisé des Belges, des Russes, des Suisses, des Français, des êtres humains admirables qui sous mes yeux sont devenus des Haïtiens. Je le répète : je ne l’oublierai jamais. J’ai les larmes aux yeux quand j’y repense. Il y a eu des problèmes bien sûr pour distribuer l’aide, mais les réfugiés sous les tentes ont quand même pu recevoir de l’eau ou des soins, grâce au dévouement de tous.
Le rôle des Haïtiens
Les Haïtiens aussi ont été formidables, vous savez. J’ai vu des hôpitaux privés mettre leurs stocks de médicaments à disposition des malades. Je sais qu’un hôpital a même fait faillite à cause de ça. La conférence organisée à New York pour la reconstruction d’Haïti a débloqué une aide de plus de dix milliards. Mais on ne peut pas demander à ceux qui promettent de l’argent de débourser tout de suite. Alors l’aide arrive progressivement, mais elle arrive.
Un Etat défaillant
Le problème, c’est que l’Etat haïtien, comme l’a montré la dernière supercherie électorale, est un Etat défaillant. Il n’est pas en mesure d’assurer une gestion pérenne de cette aide. Les gens au pouvoir sont accusés – souvent à raison – de corruption, de gabegie.
Aujourd’hui, ils se heurtent à une population qui en a assez, qui ne supporte plus cette situation. Il va se passer des choses, je le sens. La récente catastrophe électorale n’a rien arrangé. Je crains que la communauté internationale ne nous coupe les crédits. Mais elle participe aussi au maintien du pouvoir en place.
Vous savez, les Haïtiens ont l’habitude de se battre, nous sommes un peuple combatif habitué à gérer un quotidien difficile et je pense que les choses vont évoluer. Ça risque d’être violent mais la population ne veut plus se laisser faire. L’explosion sociale couve"
Propos recueillis par Pierre Siankowski
http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/56962/date/2010-12-22/article/haiti-en-2010-vu-par-michel-soukar-historien/
"C'était une année horrible. D'abord, il y a eu le tremblement de terre, puis la tornade, le cyclone, le choléra - toujours là -, et dernièrement la catastrophe électorale. Le bilan 2010 est très lourd pour Haïti et 2011 ne sera certainement pas plus facile.
Je me souviens du moment précis où le tremblement de terre a commencé. J'étais chez moi à ma table de travail, en train d'écrire quelque chose. Brusquement, j'ai senti comme un train passer à côté de moi. J'ai tout de suite réalisé que c'était un tremblement de terre.
Quelques semaines auparavant, j'avais interrogé des géologues qui m'avaient parlé des risques de catastrophe. Je me suis mis à l'abri. Il n'y a pas eu trop de dégâts chez moi. J'habite sur l'une des montagnes qui surplombent Port-au-Prince et cet endroit a été plutôt épargné.
J'ai vu la terre danser. C'était une sensation très particulière, un phénomène que nous n'avions jamais vécu.
Signal FM n’a pas été touché
Après avoir contacté mes proches, sains et saufs, je me suis rendu à la radio où je travaille, Signal FM. Elle n’avait pas été touchée. Nous avons tout de suite compris que ça allait être un moyen de rester en contact avec la population. Nous nous sommes très vite mis au service des sinistrés.
Pendant un mois, la station a été le centre du pays, nous diffusions des messages de détresse, des demandes de secours. Nous avons distribué de l’aide, emmené des gens vers les centres hospitaliers avec les véhicules de la station. Nous avons reçu des confrères locaux, d’autres étrangers.
Certains étaient bouleversés lorsqu’ils racontaient le drame aux auditeurs de leur pays. Nous avons vécu cette histoire de l’intérieur : des confrères sont morts, d’autres ont perdu des membres de leur famille. Nous hébergions ceux qui n’avaient plus de maison. C’était très difficile. Nous n’oublierons jamais cette expérience. Il y a eu beaucoup de larmes mais aussi de beaux moments de solidarité, très émouvants. C’était tellement difficile.
La solidarité internationale
Puisque vivre c’est faire face, nous avons décidé de faire face. Heureusement, la solidarité internationale s’est révélée extraordinaire. Beaucoup d’Haïtiens lui doivent leur survie. Ça a été magnifique. Des gens de tous les pays sont venus nous aider. Je ne l’oublierai jamais.
J’ai croisé des Belges, des Russes, des Suisses, des Français, des êtres humains admirables qui sous mes yeux sont devenus des Haïtiens. Je le répète : je ne l’oublierai jamais. J’ai les larmes aux yeux quand j’y repense. Il y a eu des problèmes bien sûr pour distribuer l’aide, mais les réfugiés sous les tentes ont quand même pu recevoir de l’eau ou des soins, grâce au dévouement de tous.
Le rôle des Haïtiens
Les Haïtiens aussi ont été formidables, vous savez. J’ai vu des hôpitaux privés mettre leurs stocks de médicaments à disposition des malades. Je sais qu’un hôpital a même fait faillite à cause de ça. La conférence organisée à New York pour la reconstruction d’Haïti a débloqué une aide de plus de dix milliards. Mais on ne peut pas demander à ceux qui promettent de l’argent de débourser tout de suite. Alors l’aide arrive progressivement, mais elle arrive.
Un Etat défaillant
Le problème, c’est que l’Etat haïtien, comme l’a montré la dernière supercherie électorale, est un Etat défaillant. Il n’est pas en mesure d’assurer une gestion pérenne de cette aide. Les gens au pouvoir sont accusés – souvent à raison – de corruption, de gabegie.
Aujourd’hui, ils se heurtent à une population qui en a assez, qui ne supporte plus cette situation. Il va se passer des choses, je le sens. La récente catastrophe électorale n’a rien arrangé. Je crains que la communauté internationale ne nous coupe les crédits. Mais elle participe aussi au maintien du pouvoir en place.
Vous savez, les Haïtiens ont l’habitude de se battre, nous sommes un peuple combatif habitué à gérer un quotidien difficile et je pense que les choses vont évoluer. Ça risque d’être violent mais la population ne veut plus se laisser faire. L’explosion sociale couve"
Propos recueillis par Pierre Siankowski
http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/56962/date/2010-12-22/article/haiti-en-2010-vu-par-michel-soukar-historien/
Impasse postélectorale en Haïti
L’annonce des résultats définitifs du premier tour de la présidentielle a été reportée, entamant davantage la crédibilité du scrutin et l’issue du second tour prévue le 16 janvier. Impossible d’y voir plus clair. Trois semaines après le premier tour des élections présidentielle et législatives en Haïti, les candidats n’ont toujours pas été départagés. À la demande du secrétaire général de l’Organisation des États américains, José Miguel Insulza, le conseil électoral provisoire (CEP) a annoncé, dimanche, qu’il ne publierait pas les résultats définitifs, «en attendant la fin de la phase contentieuse du processus électoral, l’arrivée et l’accomplissement des travaux d’une mission d’experts de l’OEA sollicitée par le président René Préval», a précisé le controversé organisme dans un communiqué. Mais l’impasse semble totale.
Le 7décembre, la proclamation des résultats provisoires, qualifiant pour le second tour la démocrate chrétienne Mirlande Manigat (31%) et le candidat du pouvoir, Jude Célestin (22%), avait provoqué une vague de contestation. Aujourd’hui encore, une dizaine de candidats à la présidentielle réclament leur annulation en raison des nombreuses irrégularités.
Jean-Charles Henri Baker et Jude Célestin ont, quant à eux, déposé des recours. Le premier pour «fraudes massives», le second, gendre du président sortant René Préval, revendique, avec cynisme, la victoire dès le premier tour avec 52% des suffrages, en dépit des accusations de pratiques mafieuses qui l’accablent. Enfin, Michel Martelly, arrivé en troisième position, propose d’organiser un second tour en présence de… tous les candidats. Proposition improbable. Néanmoins l’ex-chanteur populaire pourrait être repêché. «Il nous faut un gouvernement provisoire de consensus pour refaire ces élections», a plaidé le candidat et ex-premier ministre, Jacque-Édouard Alexis. Selon lui, les scrutins du 28 novembre «constituent l’échec du chef de l’État, du CEP et de la communauté internationale».
L’ONU, l’OEA, les États-Unis, la France, le Canada, et le gouvernement haïtien ont leur part de responsabilité dans la farce électorale qui a conduit à l’imbroglio politique actuel. Au regard des conditions postséisme, et en prenant soin d’écarter de manière arbitraire les candidats jugés gênants.
La vérification des procès-verbaux, sous la surveillance d’institutions peu crédibles aux yeux des Haïtiens, ne devrait d’ailleurs rien changer à la donne. Notamment auprès des milliers d’électeurs interdits d’exercer leur droit. Durant la campagne électorale, nombre d’entre eux avaient critiqué l’opacité des organismes chargés d’organiser la journée du 28. À commencer par le centre de tabulation, censé centraliser les suffrages, et que les Haïtiens ont rebaptisé de «centre de fabulations»…
Cathy Ceïbe
http://www.humanite.fr/20_12_2010-impasse-post%C3%A9lectorale-en-ha%C3%AFti-460601
Le 7décembre, la proclamation des résultats provisoires, qualifiant pour le second tour la démocrate chrétienne Mirlande Manigat (31%) et le candidat du pouvoir, Jude Célestin (22%), avait provoqué une vague de contestation. Aujourd’hui encore, une dizaine de candidats à la présidentielle réclament leur annulation en raison des nombreuses irrégularités.
Jean-Charles Henri Baker et Jude Célestin ont, quant à eux, déposé des recours. Le premier pour «fraudes massives», le second, gendre du président sortant René Préval, revendique, avec cynisme, la victoire dès le premier tour avec 52% des suffrages, en dépit des accusations de pratiques mafieuses qui l’accablent. Enfin, Michel Martelly, arrivé en troisième position, propose d’organiser un second tour en présence de… tous les candidats. Proposition improbable. Néanmoins l’ex-chanteur populaire pourrait être repêché. «Il nous faut un gouvernement provisoire de consensus pour refaire ces élections», a plaidé le candidat et ex-premier ministre, Jacque-Édouard Alexis. Selon lui, les scrutins du 28 novembre «constituent l’échec du chef de l’État, du CEP et de la communauté internationale».
L’ONU, l’OEA, les États-Unis, la France, le Canada, et le gouvernement haïtien ont leur part de responsabilité dans la farce électorale qui a conduit à l’imbroglio politique actuel. Au regard des conditions postséisme, et en prenant soin d’écarter de manière arbitraire les candidats jugés gênants.
La vérification des procès-verbaux, sous la surveillance d’institutions peu crédibles aux yeux des Haïtiens, ne devrait d’ailleurs rien changer à la donne. Notamment auprès des milliers d’électeurs interdits d’exercer leur droit. Durant la campagne électorale, nombre d’entre eux avaient critiqué l’opacité des organismes chargés d’organiser la journée du 28. À commencer par le centre de tabulation, censé centraliser les suffrages, et que les Haïtiens ont rebaptisé de «centre de fabulations»…
Cathy Ceïbe
http://www.humanite.fr/20_12_2010-impasse-post%C3%A9lectorale-en-ha%C3%AFti-460601
USA: prison pour un pédophile en Haïti
AFP.- 22/12/2010 Un Américain reconnu coupable d'abus sexuels sur des enfants en Haïti a été condamné à près de 20 ans de prison par un tribunal américain hier, a-t-on appris de source judiciaire. Douglas Perlitz, 40 ans, a été condamné à 235 mois de prison par un tribunal de New Haven (Connecticut, nord-est), qui devront être suivis de 10 ans de liberté surveillée.
Le bureau du procureur fédéral a indiqué que Perlitz a été reconnu coupable d'avoir commis des abus sexuels à l'encontre d'au moins huit enfants sur une période de dix ans en Haïti. Perlitz avait plaidé coupable d'un chef d'accusation, celui de se rendre à l'étranger dans le but d'avoir des relations sexuelles illicites. En 1997 à Cap-Haïtien (nord d'Haïti), il avait fondé une école pour garçons baptisée "Projet Pierre Toussaint".
La plupart des élèves venaient de la rue. A l'école, ils étaient nourris et allaient en cours.
Selon le bureau du procureur, Perlitz "abusait de l'autorité dont il disposait pour pousser des mineurs à avoir des relations sexuelles en leur promettant de la nourriture et un toit".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/22/97001-20101222FILWWW00243-usa-prison-pour-un-pedophile-en-haiti.php
Le bureau du procureur fédéral a indiqué que Perlitz a été reconnu coupable d'avoir commis des abus sexuels à l'encontre d'au moins huit enfants sur une période de dix ans en Haïti. Perlitz avait plaidé coupable d'un chef d'accusation, celui de se rendre à l'étranger dans le but d'avoir des relations sexuelles illicites. En 1997 à Cap-Haïtien (nord d'Haïti), il avait fondé une école pour garçons baptisée "Projet Pierre Toussaint".
La plupart des élèves venaient de la rue. A l'école, ils étaient nourris et allaient en cours.
Selon le bureau du procureur, Perlitz "abusait de l'autorité dont il disposait pour pousser des mineurs à avoir des relations sexuelles en leur promettant de la nourriture et un toit".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/22/97001-20101222FILWWW00243-usa-prison-pour-un-pedophile-en-haiti.php
Des professionnels pour reconstruire Haïti
21/12/2010
MONTRÉAL - Après une formation de trois mois créée exclusivement pour eux, une trentaine de Montréalais d’origine haïtienne ont obtenu, mardi, un diplôme de conduite de machinerie lourde qui leur permettra de participer concrètement à la reconstruction de leur pays natal, dévasté par un puissant séisme en janvier 2010.
Les élèves et les nombreux partenaires du programme intitulé Conduite de machinerie lourde et voirie et forestière, ont convié les médias, mardi, dans l’ancienne carrière Francon où ils ont appris la manipulation d’excavatrices, de chargeuses frontales, de tombereaux et de niveleuses.
Dès janvier, l’instigateur du projet, le directeur du Centre de formation professionnelle du Mont-Laurier, Sylvain Tremblay, se rendra en Haïti pour tâter le terrain et faire les premiers contacts avec les entreprises de construction du secteur.
«L’instabilité politique actuelle nous empêche d’entreprendre quoi que ce soit d’autre. Dès que cet aspect sera réglé, on pourra faire des ententes avec les équipes du Centre national d’équipement là-bas, et solliciter des subventions», indique-t-il.
«Projet porteur d’espoir»
M. Tremblay voulait tout de même trouver une façon de faire sa part pour aider les citoyens d’Haïti. Ayant observé l’hiver dernier que les débris à Haïti étaient constitués de matériel de maçonnerie, le résidant de Mont-Laurier a eu l’idée de donner une formation à des Montréalais d’origine haïtienne pour qu’ils puissent non seulement participer à la reconstruction de leur pays, mais aussi revenir à Montréal avec une formation en poche.
Le centre de formation qu’il dirige offrait déjà le cours. Il lui suffisait de trouver une façon de l’adapter à la situation en Haïti. Après avoir pris contact avec les élus de sa ville, ceux de Montréal et ceux du ministère de l’Éducation, il a pu faire en sorte que, plutôt que d’enseigner en forêt, le professeur pourrait le faire en carrière à Montréal.
«C’est la même base, mais on a ajusté la formation pour que les élèves aient une meilleure précision dans les mouvements et qu’ils soient plus délicats parce qu’on ne sait pas ce qu’il y a sous les débris là-bas», a expliqué l’enseignant du groupe, Ian Bellavance.
Les 30 étudiants ont été sélectionnés parmi une centaine de candidats qui ont passé des tests psychologiques et physiques. Tous avaient le désir d’aider leur peuple et de collaborer à la reconstruction de leur pays d’origine.
«Ce genre de travail m’a toujours fasciné, a témoigné Wilder Nelson, l’un des participants, qui œuvrait auparavant dans le domaine de la sécurité. En tant que Haïtien, je voulais suivre la formation et participer à la reconstruction.»
Les apprentis termineront officiellement leur cours le 11 février prochain après avoir obtenu le permis classe 3 qui complètera leur enseignement.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/12/20101221-190616.html
Un an d'actions en Haïti auprès des plus vulnérables : Handicap International livre son bilan
Lyon, le 22 décembre 2010. Près d’un an après le séisme dévastateur du 12 janvier, Handicap International dresse un bilan d’étape de son intervention en Haïti en faveur des personnes les plus vulnérables. Mis en œuvre par une équipe de 540 personnes, dont 60 expatriés, c’est le plus important déploiement de l’histoire de l’association. Séisme, intempéries, choléra, violences électorales… L’urgence n’a jamais cessé au cours de cette année. L’association s’engage sur trois à cinq ans en Haïti, pour contribuer au relèvement du pays. Depuis un an : soutien aux personnes blessées, amputées et handicapées
Handicap International est intervenue de janvier à juillet en soutien à une vingtaine d’hôpitaux, pour la prise en charge des blessés, et a progressivement déplacé ses activités dans des antennes de quartier. 82 000 séances de rééducation physique et de soins de base ont été prodiguées, 10 000 blessés ont bénéficié de soins de réadaptation fonctionnelle et 25 000 personnes ont suivi des séances de soutien psychosocial. Dès janvier, Handicap International a évalué le nombre d’amputés liés au séisme entre 2 000 et 4 000 et le besoin en prothèses de membre inférieur à un minimum de 1 000. A ce jour, elle a appareillé plus de 900 personnes en prothèses et en orthèses. Depuis novembre, l’association développe une campagne spécifique de prévention du choléra pour pallier la difficulté d’accès des populations les plus vulnérables aux dispositifs d’aide et d’information.
Couverture des besoins de première nécessité et coordination avec les autres acteurs de l’aide
Grâce à sa flotte de 70 camions, Handicap International a acheminé 20 000 tonnes d’aide humanitaire depuis le 14 janvier, pour une centaine d’organisations, contribuant ainsi à la coordination entre les acteurs de l’aide. Depuis le 22 octobre, ce sont plus de 400 tonnes d’aide spécifique contre le choléra qui ont été transportées. L’association a aussi assuré des distributions. Elle a fourni plus de 5 000 tentes à plus de 26 000 personnes, distribué plus de 30 000 matériels divers couvrant les besoins de 43 000 personnes et plus de 36 tonnes de nourriture. Plus de 4 000 personnes ont bénéficié de ses projets de travail contre rémunération (« cash for work »). Pour les plus vulnérables, Handicap International a également démarré un programme de construction de 1 000 habitats transitoires, anticycloniques, parasismiques et accessibles aux personnes à mobilité réduite, qui prendra toute son ampleur en 2011.
Une action sur la durée pour accompagner la reconstruction du pays
« La sortie de crise humanitaire, initialement prévue à l’automne, a été retardée par une succession d’événements dramatiques pour le pays : les intempéries, le climat de violence et le choléra, »commente Jean-Marc Boivin, directeur général de Handicap International France. L’association va faire évoluer son action par paliers successifs vers des activités de plus long terme. La mise en place d’un habitat temporaire digne pour les populations sinistrées isolées ou vulnérables deviendra un axe majeur. L’accompagnement et la rééducation des blessés continueront, en se concentrant progressivement sur les cas les plus graves et les personnes handicapées. Début 2011, l’association proposera des formations diplômantes au personnel haïtien de rééducation et d’appareillage. L’objectif sous-tendant ces actions est de renforcer les capacités des professionnels Haïtiens et de leur transférer à terme la gestion de ces projets.
L’utilisation des dons
En faveur de ses actions d’urgence en Haïti, Handicap International a recueilli 5,5 millions d’euros de dons privés en France – dont 2 millions via la Fondation de France – et 1,5 millions à l’étranger. Elle a également reçu 8,8 millions d’euros de financements institutionnels. Les dépenses engagées sur l’année 2010 s’élèvent à près de 11 millions d’euros. Après consultation de ses donateurs, l’association a décidé de conserver près de 1,5 millions d’euros pour financer la poursuite de ses actions en Haïti, et de mutualiser 3,3 millions d’euros au profit de l’ensemble de ses programmes.
Pour plus d’information : www.handicap-international.fr
SITREP : Un an d'action en Haïti
http://www.humanite.fr/22_12_2010-un-dactions-en-ha%C3%AFti-aupr%C3%A8s-des-plus-vuln%C3%A9rables-handicap-international-livre-son-bilan-4
Handicap International est intervenue de janvier à juillet en soutien à une vingtaine d’hôpitaux, pour la prise en charge des blessés, et a progressivement déplacé ses activités dans des antennes de quartier. 82 000 séances de rééducation physique et de soins de base ont été prodiguées, 10 000 blessés ont bénéficié de soins de réadaptation fonctionnelle et 25 000 personnes ont suivi des séances de soutien psychosocial. Dès janvier, Handicap International a évalué le nombre d’amputés liés au séisme entre 2 000 et 4 000 et le besoin en prothèses de membre inférieur à un minimum de 1 000. A ce jour, elle a appareillé plus de 900 personnes en prothèses et en orthèses. Depuis novembre, l’association développe une campagne spécifique de prévention du choléra pour pallier la difficulté d’accès des populations les plus vulnérables aux dispositifs d’aide et d’information.
Couverture des besoins de première nécessité et coordination avec les autres acteurs de l’aide
Grâce à sa flotte de 70 camions, Handicap International a acheminé 20 000 tonnes d’aide humanitaire depuis le 14 janvier, pour une centaine d’organisations, contribuant ainsi à la coordination entre les acteurs de l’aide. Depuis le 22 octobre, ce sont plus de 400 tonnes d’aide spécifique contre le choléra qui ont été transportées. L’association a aussi assuré des distributions. Elle a fourni plus de 5 000 tentes à plus de 26 000 personnes, distribué plus de 30 000 matériels divers couvrant les besoins de 43 000 personnes et plus de 36 tonnes de nourriture. Plus de 4 000 personnes ont bénéficié de ses projets de travail contre rémunération (« cash for work »). Pour les plus vulnérables, Handicap International a également démarré un programme de construction de 1 000 habitats transitoires, anticycloniques, parasismiques et accessibles aux personnes à mobilité réduite, qui prendra toute son ampleur en 2011.
Une action sur la durée pour accompagner la reconstruction du pays
« La sortie de crise humanitaire, initialement prévue à l’automne, a été retardée par une succession d’événements dramatiques pour le pays : les intempéries, le climat de violence et le choléra, »commente Jean-Marc Boivin, directeur général de Handicap International France. L’association va faire évoluer son action par paliers successifs vers des activités de plus long terme. La mise en place d’un habitat temporaire digne pour les populations sinistrées isolées ou vulnérables deviendra un axe majeur. L’accompagnement et la rééducation des blessés continueront, en se concentrant progressivement sur les cas les plus graves et les personnes handicapées. Début 2011, l’association proposera des formations diplômantes au personnel haïtien de rééducation et d’appareillage. L’objectif sous-tendant ces actions est de renforcer les capacités des professionnels Haïtiens et de leur transférer à terme la gestion de ces projets.
L’utilisation des dons
En faveur de ses actions d’urgence en Haïti, Handicap International a recueilli 5,5 millions d’euros de dons privés en France – dont 2 millions via la Fondation de France – et 1,5 millions à l’étranger. Elle a également reçu 8,8 millions d’euros de financements institutionnels. Les dépenses engagées sur l’année 2010 s’élèvent à près de 11 millions d’euros. Après consultation de ses donateurs, l’association a décidé de conserver près de 1,5 millions d’euros pour financer la poursuite de ses actions en Haïti, et de mutualiser 3,3 millions d’euros au profit de l’ensemble de ses programmes.
Pour plus d’information : www.handicap-international.fr
SITREP : Un an d'action en Haïti
http://www.humanite.fr/22_12_2010-un-dactions-en-ha%C3%AFti-aupr%C3%A8s-des-plus-vuln%C3%A9rables-handicap-international-livre-son-bilan-4
Le Nymphéa, prochain bateau pour Haïti
mercredi 22 décembre 2010 Solidarité pêche continue sur sa lancée. Un nouveau bateau destiné à Haïti est arrivé hier au port.
Il était 13 h, hier, lorsque le Nymphéa est entré au port. Ce caseyeur de Roscoff, d'une longueur de 18 mètres, a été construit à Carantec il y a une trentaine d'années. Son propriétaire vient de prendre sa retraite. « Contrairement au Breizh da Viken, c'est un bateau en bon état, explique Jean-Pierre Coïc, président de Solidarité pêche. Il marche même très bien. » Il lui a fallu sept heures pour couvrir la distance entre Camaret et Concarneau.
« Pour nous, c'est un bateau intéressant, parce qu'il possède des viviers. Il va nous permettre de développer la pêche à la langouste à Haïti. » Ce sera le quatrième bateau envoyé par Solidarité pêche. Le Mystère, simple canot de pêche, a été le premier en 2003. Il a malheureusement été détruit par un cyclone peu après son arrivée.
Le second était Le Mercenaire, en 2007, toujours en activité à Haïti. Enfin le Breizh da Viken, un fileyeur de 12 mètres, avait été récupéré à l'état d'épave. Après une grande restauration l'hiver dernier, grâce à l'élan de solidarité qui a suivi le séisme, il a rejoint Haïti en mai.
Une cale à remplir
Le Nymphéa est totalement équipé au niveau électronique et doté d'un solide moteur Volvo de 350 chevaux. La contrepartie, c'est que l'association devra verser une compensation financière, dont le montant n'est pas encore fixé, au propriétaire. Des travaux légers sont aussi à prévoir, une réparation du pont, le démontage des structures en aluminium qui servaient à ranger les 960 casiers embarqués, l'installation d'un mât et d'un gréement pour aider la traversée.
Beaucoup plus spacieux que les bateaux précédents, le Nymphéa va aussi permettre de transporter de l'aide humanitaire. « Nous allons contacter les associations qui aident Haïti pour leur proposer de transporter leur matériel. Nous lancerons aussi un appel au public pour remplir le bateau au maximum. » Le pays en a bien besoin, comme le racontait hier l'envoyé spécial d'Ouest-France. L'épidémie de choléra a atteint le département de Grand-Anse, où sont envoyés les bateaux.
Un autre bateau en vue
L'action de Solidarité pêche n'en est que plus urgente. Les bateaux sont utilisés pour tirer les pirogues au large, ramener au port un poisson de meilleure qualité. Le Breizh da Viken sert aussi à installer des dispositifs de concentration du poisson. Les bateaux sont la propriété de la Fondation verte. Les pêcheurs artisans qui les utilisent parviennent à multiplier leurs revenus par sept. « De 2 € par jour, ils peuvent gagner jusqu'à 15 €, explique Jean-Pierre Coïc. Avec ça, on peut s'habiller, manger, se soigner et envoyer les enfants à l'école. »
Solidarité pêche a un cinquième bateau en vue, Rêve de Mousse, un fileyeur de 15 mètres basé dans le Nord-Finistère, qui va être donné à l'association. « Mais le moteur est à refaire. Ça ne sera pas pour cette année. On l'amènera peut-être à Concarneau, mais on ne le réparera pas tout de suite. »
Contact avec Solidarité pêche : 06 85 26 65 23.
Jean-Luc COCHENNEC
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Le-Nymphea-prochain-bateau-pour-Haiti-_-1632187------29039-aud_actu.Htm
Le « Nymphéa » dans le chenal, hier en début d'après-midi. Le vieux bateau est en bon état et bien équipé. |
« Pour nous, c'est un bateau intéressant, parce qu'il possède des viviers. Il va nous permettre de développer la pêche à la langouste à Haïti. » Ce sera le quatrième bateau envoyé par Solidarité pêche. Le Mystère, simple canot de pêche, a été le premier en 2003. Il a malheureusement été détruit par un cyclone peu après son arrivée.
Le second était Le Mercenaire, en 2007, toujours en activité à Haïti. Enfin le Breizh da Viken, un fileyeur de 12 mètres, avait été récupéré à l'état d'épave. Après une grande restauration l'hiver dernier, grâce à l'élan de solidarité qui a suivi le séisme, il a rejoint Haïti en mai.
Une cale à remplir
Le Nymphéa est totalement équipé au niveau électronique et doté d'un solide moteur Volvo de 350 chevaux. La contrepartie, c'est que l'association devra verser une compensation financière, dont le montant n'est pas encore fixé, au propriétaire. Des travaux légers sont aussi à prévoir, une réparation du pont, le démontage des structures en aluminium qui servaient à ranger les 960 casiers embarqués, l'installation d'un mât et d'un gréement pour aider la traversée.
Beaucoup plus spacieux que les bateaux précédents, le Nymphéa va aussi permettre de transporter de l'aide humanitaire. « Nous allons contacter les associations qui aident Haïti pour leur proposer de transporter leur matériel. Nous lancerons aussi un appel au public pour remplir le bateau au maximum. » Le pays en a bien besoin, comme le racontait hier l'envoyé spécial d'Ouest-France. L'épidémie de choléra a atteint le département de Grand-Anse, où sont envoyés les bateaux.
Un autre bateau en vue
L'action de Solidarité pêche n'en est que plus urgente. Les bateaux sont utilisés pour tirer les pirogues au large, ramener au port un poisson de meilleure qualité. Le Breizh da Viken sert aussi à installer des dispositifs de concentration du poisson. Les bateaux sont la propriété de la Fondation verte. Les pêcheurs artisans qui les utilisent parviennent à multiplier leurs revenus par sept. « De 2 € par jour, ils peuvent gagner jusqu'à 15 €, explique Jean-Pierre Coïc. Avec ça, on peut s'habiller, manger, se soigner et envoyer les enfants à l'école. »
Solidarité pêche a un cinquième bateau en vue, Rêve de Mousse, un fileyeur de 15 mètres basé dans le Nord-Finistère, qui va être donné à l'association. « Mais le moteur est à refaire. Ça ne sera pas pour cette année. On l'amènera peut-être à Concarneau, mais on ne le réparera pas tout de suite. »
Contact avec Solidarité pêche : 06 85 26 65 23.
Jean-Luc COCHENNEC
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Le-Nymphea-prochain-bateau-pour-Haiti-_-1632187------29039-aud_actu.Htm
Collectif Haïti : 2 657 € au profit de deux associations - Beaupréau
lundi 20 décembre 2010 Pourquoi ? Comment ?
Dans les temps qui ont suivi la catastrophe d'Haïti, le Bellopratain Bernard Gernoux suggère à des associations culturelles de monter un spectacle commun au profit des sinistrés. Après avoir reçu l'aval du soutien de la municipalité, « nous avons contacté les formations belloprataines désireuses de s'associer au projet. Onze ont répondu présentes », précisent Bernard Gernoux, Hubert Plessis et Daniel Robineau.
Qui aider efficacement ?
Très vite s'est posée la question de trouver des bénéficiaires associatifs haïtiens. « Grâce à Sarah Humeau et Katika Blardone, nous avons été mis en relation avec des associations directement en contact avec Chemin vers l'Enfant et l'école Sainte-Trinité de Port-au-Prince ».
Comment s'est passé le spectacle ?
L'organisation du spectacle du 23 octobre a été appréciée par chaque formation. Pour un motif caritatif, les bénévoles se sont rencontrés alors qu'ils ne se voyaient pas beaucoup avant. « Ce moment a permis de nous retrouver avec d'autres musiciens, danseurs ou choristes. Ce fut l'occasion pour certains de faire connaître, et pour tous - nous étions 120 - d'oeuvrer pour une cause humanitaire commune. »
Quels bilans ?
426 entrées payantes ont été comptabilisées. « Nous espérions plus pour une ville de 7 000 habitants. Nous avons reçu un don de 150 €. Au total, nous dégageons un résultat de 2 657 €. » Il faut savoir que la municipalité a voté une subvention de 500 €, que l'imprimerie ICI a fait don des tracts et que les autres partenaires ont apporté gratuitement leur soutien. C'est vendredi soir, à la maison paroissiale Saint-Martin que deux chèques de 1 325 € chacun ont été remis aux associations.
Quelle suite ?
Un DVD de la soirée sera réalisé s'il y a suffisamment d'intéressés. Il coûtera 18 €. On peut le réserver dès aujourd'hui auprès de Christelle Courant au 06 20 07 49 49 ou par e-mail à chrisphillia@hotmail.fr. Une réunion est fixée le lundi 7 février pour réfléchir sur d'autres actions.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Collectif-Haiti-2-657-%E2%82%AC-au-profit-de-deux-associations-_49023-avd-20101220-59588566_actuLocale.Htm
Dans les temps qui ont suivi la catastrophe d'Haïti, le Bellopratain Bernard Gernoux suggère à des associations culturelles de monter un spectacle commun au profit des sinistrés. Après avoir reçu l'aval du soutien de la municipalité, « nous avons contacté les formations belloprataines désireuses de s'associer au projet. Onze ont répondu présentes », précisent Bernard Gernoux, Hubert Plessis et Daniel Robineau.
Qui aider efficacement ?
Très vite s'est posée la question de trouver des bénéficiaires associatifs haïtiens. « Grâce à Sarah Humeau et Katika Blardone, nous avons été mis en relation avec des associations directement en contact avec Chemin vers l'Enfant et l'école Sainte-Trinité de Port-au-Prince ».
Comment s'est passé le spectacle ?
L'organisation du spectacle du 23 octobre a été appréciée par chaque formation. Pour un motif caritatif, les bénévoles se sont rencontrés alors qu'ils ne se voyaient pas beaucoup avant. « Ce moment a permis de nous retrouver avec d'autres musiciens, danseurs ou choristes. Ce fut l'occasion pour certains de faire connaître, et pour tous - nous étions 120 - d'oeuvrer pour une cause humanitaire commune. »
Quels bilans ?
426 entrées payantes ont été comptabilisées. « Nous espérions plus pour une ville de 7 000 habitants. Nous avons reçu un don de 150 €. Au total, nous dégageons un résultat de 2 657 €. » Il faut savoir que la municipalité a voté une subvention de 500 €, que l'imprimerie ICI a fait don des tracts et que les autres partenaires ont apporté gratuitement leur soutien. C'est vendredi soir, à la maison paroissiale Saint-Martin que deux chèques de 1 325 € chacun ont été remis aux associations.
Quelle suite ?
Un DVD de la soirée sera réalisé s'il y a suffisamment d'intéressés. Il coûtera 18 €. On peut le réserver dès aujourd'hui auprès de Christelle Courant au 06 20 07 49 49 ou par e-mail à chrisphillia@hotmail.fr. Une réunion est fixée le lundi 7 février pour réfléchir sur d'autres actions.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Collectif-Haiti-2-657-%E2%82%AC-au-profit-de-deux-associations-_49023-avd-20101220-59588566_actuLocale.Htm
Haïti-Choléra : Psychose dans le Sud-Est en dépit d’une apparente régression du taux de décès
Correspondance - Ancion Pierre-Paul Jacmel (Haïti), 22 déc. 2010 [AlterPresse] --- Le nombre de personnes infectées par le bacille ‘’Vibrio Cholerae’’ atteint désormais 700 dans le département du Sud-Est d’Haïti, informent les autorités locales.
Le directeur départemental du ministère de la santé publique et de la population (Mspp), Yves Gaston Deslouches Junior, confirme à AlterPresse que le nombre de morts frôle la cinquantaine, mais une nette diminution de taux de mortalité est constatée.
‘’Nous avons trois Centres de traitement du choléra (Ctc) dans le Sud-Est, et cette semaine nous installerons un autre aux Côtes de Fer’’ précise le médecin.
Cependant, la plus grande inquiétude continue de prévaloir au niveau de la population, car depuis son apparition dans le Sud-Est, le choléra devient la principale cause réelle ou fictive de décès.
Bernard André, un jeune de 37, a été déclaré mort du choléra le 07 décembre écoulé à l’hôpital St Michel de Jacmel. Une source médicale de ce même hôpital n’écarte pas que ce citoyen ait succombé à un problème d’appendicite.
Les ressources du Mspp disparaissent quasiment pour faire place nette à l’organisation non gouvernementale (Ong) Médecins sans frontières (Msf), qui devient le pilier principal de la lutte pour éradiquer le bacille Vibrio Choleræ dans le Sud-est.
Msf emploie plus d’une centaine de personnes dans les Ctc, et arrive à gagner la confiance de la population.
Cependant, nombreuses sont les personnes qui, motivées par la sensibilisation médiatique, se rendent à un Ctc pour une simple diarrhée ou un vomissement n’ayant aucun rapport avec le choléra.
Cependant, l’effet des messages radiophoniques pourrait être estompé par des histoires qui font le tour du département géographique du Sud-Est à propos de personnes qui auraient été réellement infectées en se rendant à un Ctc pour une simple diarrhée, des vomissements ou une intoxication quelconque.
Telle jeune fille de 26 ans aurait eu un malaise dans la nuit du mercredi 08 décembre 2010 après avoir consommé du pois congo. Elle serait décédée au Ctc de St-Michel, où elle aurait, en fait, attrapé la maladie, selon les dires de ses proches.
Il est vrai que les médecins n’ont pas le temps d’effectuer les tests médicaux nécessaires et réagissent seulement à partir de quelques signes cliniques.
Mais l’essentiel est de sauver des vies, disent les médecins. Et lorsqu’une mère peut, comme Madame Metellus, sortir avec son fils vivant d’un Ctc, elle peut se plaindre qu’aucun test n’a été effectué, cependant elle est soulagée.
L’épidémie de choléra, qui frappe le pays depuis un peu plus de deux mois, a déjà fait 2 591 décès, selon les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires.
Actuellement, le choléra tue quotidiennement environ 48 personnes.
121 518 cas ont été vus, parmi lesquels 63 711 ont été hospitalisés, tandis que 61 917 autres ont bénéficié d’un exéat. [app gp apr 22/12/2010 00 :30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10444
Le directeur départemental du ministère de la santé publique et de la population (Mspp), Yves Gaston Deslouches Junior, confirme à AlterPresse que le nombre de morts frôle la cinquantaine, mais une nette diminution de taux de mortalité est constatée.
‘’Nous avons trois Centres de traitement du choléra (Ctc) dans le Sud-Est, et cette semaine nous installerons un autre aux Côtes de Fer’’ précise le médecin.
Cependant, la plus grande inquiétude continue de prévaloir au niveau de la population, car depuis son apparition dans le Sud-Est, le choléra devient la principale cause réelle ou fictive de décès.
Bernard André, un jeune de 37, a été déclaré mort du choléra le 07 décembre écoulé à l’hôpital St Michel de Jacmel. Une source médicale de ce même hôpital n’écarte pas que ce citoyen ait succombé à un problème d’appendicite.
Les ressources du Mspp disparaissent quasiment pour faire place nette à l’organisation non gouvernementale (Ong) Médecins sans frontières (Msf), qui devient le pilier principal de la lutte pour éradiquer le bacille Vibrio Choleræ dans le Sud-est.
Msf emploie plus d’une centaine de personnes dans les Ctc, et arrive à gagner la confiance de la population.
Cependant, nombreuses sont les personnes qui, motivées par la sensibilisation médiatique, se rendent à un Ctc pour une simple diarrhée ou un vomissement n’ayant aucun rapport avec le choléra.
Cependant, l’effet des messages radiophoniques pourrait être estompé par des histoires qui font le tour du département géographique du Sud-Est à propos de personnes qui auraient été réellement infectées en se rendant à un Ctc pour une simple diarrhée, des vomissements ou une intoxication quelconque.
Telle jeune fille de 26 ans aurait eu un malaise dans la nuit du mercredi 08 décembre 2010 après avoir consommé du pois congo. Elle serait décédée au Ctc de St-Michel, où elle aurait, en fait, attrapé la maladie, selon les dires de ses proches.
Il est vrai que les médecins n’ont pas le temps d’effectuer les tests médicaux nécessaires et réagissent seulement à partir de quelques signes cliniques.
Mais l’essentiel est de sauver des vies, disent les médecins. Et lorsqu’une mère peut, comme Madame Metellus, sortir avec son fils vivant d’un Ctc, elle peut se plaindre qu’aucun test n’a été effectué, cependant elle est soulagée.
L’épidémie de choléra, qui frappe le pays depuis un peu plus de deux mois, a déjà fait 2 591 décès, selon les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires.
Actuellement, le choléra tue quotidiennement environ 48 personnes.
121 518 cas ont été vus, parmi lesquels 63 711 ont été hospitalisés, tandis que 61 917 autres ont bénéficié d’un exéat. [app gp apr 22/12/2010 00 :30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10444
Haïti - Social : Les causes de l’échec de la communauté international en Haïti
21/12/2010 09:49:28
Dans d’une entrevue, publiée lundi dans le journal « Le Temps » en Suisse, le représentant du Secrétaire Général de l'OEA Ricardo Seitenfus explique les causes et les erreurs qui ont conduit à l’échec de la communauté Internationale en Haïti.
Dix mille Casques bleus en Haïti. A votre sens, une présence contre-productive ?
Ricardo Seitenfus : Le système de prévention des litiges dans le cadre du système onusien n’est pas adapté au contexte haïtien. Haïti n’est pas une menace internationale. Nous ne sommes pas en situation de guerre civile. Haïti n’est ni l’Irak ni l’Afghanistan. Et pourtant le Conseil de sécurité, puisqu’il manque d’alternative, a imposé des Casques bleus depuis 2004, après le départ du président Aristide. Depuis 1990, nous en sommes ici à notre huitième mission onusienne. Haïti vit depuis 1986 et le départ de Jean-Claude Duvalier ce que j’appelle un conflit de basse intensité. Nous sommes confrontés à des luttes pour le pouvoir entre des acteurs politiques qui ne respectent pas le jeu démocratique. Mais il me semble qu’Haïti, sur la scène internationale, paie essentiellement sa grande proximité avec les Etats-Unis. Haïti a été l’objet d’une attention négative de la part du système international. Il s’agissait pour l’ONU de geler le pouvoir et de transformer les Haïtiens en prisonniers de leur propre île. L’angoisse des boat people explique pour beaucoup les décisions de l’international vis-à-vis d’Haïti. On veut à tout prix qu’ils restent chez eux.
Qu’est-ce qui empêche la normalisation du cas haïtien?
Ricardo Seitenfus : Pendant deux cents ans, la présence de troupes étrangères a alterné avec celle de dictateurs. C’est la force qui définit les relations internationales avec Haïti et jamais le dialogue. Le péché originel d’Haïti, sur la scène mondiale, c’est sa libération. Les Haïtiens commettent l’inacceptable en 1804: un crime de lèse-majesté pour un monde inquiet. L’Occident est alors un monde colonialiste, esclavagiste et raciste qui base sa richesse sur l’exploitation des terres conquises. Donc, le modèle révolutionnaire haïtien fait peur aux grandes puissances. Les Etats-Unis ne reconnaissent l’indépendance d’Haïti qu’en 1865. Et la France exige le paiement d’une rançon pour accepter cette libération. Dès le départ, l’indépendance est compromise et le développement du pays entravé. Le monde n’a jamais su comment traiter Haïti, alors il a fini par l’ignorer. Ont commencé deux cents ans de solitude sur la scène internationale. Aujourd’hui, l’ONU applique aveuglément le chapitre 7 de sa charte, elle déploie ses troupes pour imposer son opération de paix. On ne résout rien, on empire. On veut faire d’Haïti un pays capitaliste, une plate-forme d’exportation pour le marché américain, c’est absurde. Haïti doit revenir à ce qu’il est, c’est-à-dire un pays essentiellement agricole encore fondamentalement imprégné de droit coutumier. Le pays est sans cesse décrit sous l’angle de sa violence. Mais, sans Etat, le niveau de violence n’atteint pourtant qu’une fraction de celle des pays d’Amérique latine. Il existe des éléments dans cette société qui ont pu empêcher que la violence se répande sans mesure.
N’est-ce pas une démission de voir en Haïti une nation inassimilable, dont le seul horizon est le retour à des valeurs traditionnelles?
Ricardo Seitenfus : Il existe une partie d’Haïti qui est moderne, urbaine et tournée vers l’étranger. On estime à 4 millions le nombre de Haïtiens qui vivent en dehors de leurs frontières. C’est un pays ouvert au monde. Je ne rêve pas d’un retour au XVIe siècle, à une société agraire. Mais Haïti vit sous l’influence de l’international, des ONG, de la charité universelle. Plus de 90% du système éducatif et de la santé sont en mains privées. Le pays ne dispose pas de ressources publiques pour pouvoir faire fonctionner d’une manière minimale un système étatique. L’ONU échoue à tenir compte des traits culturels. Résumer Haïti à une opération de paix, c’est faire l’économie des véritables défis qui se présentent au pays. Le problème est socio-économique. Quand le taux de chômage atteint 80%, il est insupportable de déployer une mission de stabilisation. Il n’y a rien à stabiliser et tout à bâtir.
Haïti est un des pays les plus aidés du monde et pourtant la situation n’a fait que se détériorer depuis vingt-cinq ans. Pourquoi?
Ricardo Seitenfus : L’aide d’urgence est efficace. Mais lorsqu’elle devient structurelle, lorsqu’elle se substitue à l’Etat dans toutes ses missions, on aboutit à une déresponsabilisation collective. S’il existe une preuve de l’échec de l’aide internationale, c’est Haïti. Le pays en est devenu la Mecque. Le séisme du 12 janvier, puis l’épidémie de choléra ne font qu’accentuer ce phénomène. La communauté internationale a le sentiment de devoir refaire chaque jour ce qu’elle a terminé la veille. La fatigue d’Haïti commence à poindre. Cette petite nation doit surprendre la conscience universelle avec des catastrophes de plus en plus énormes. J’avais l’espoir que, dans la détresse du 12 janvier, le monde allait comprendre qu’il avait fait fausse route avec Haïti. Malheureusement, on a renforcé la même politique. Au lieu de faire un bilan, on a envoyé davantage de soldats. Il faut construire des routes, élever des barrages, participer à l’organisation de l’Etat, au système judiciaire. L’ONU dit qu’elle n’a pas de mandat pour cela. Son mandat en Haïti, c’est de maintenir la paix du cimetière.
Quel rôle jouent les ONG dans cette faillite?
Ricardo Seitenfus : A partir du séisme, Haïti est devenu un carrefour incontournable. Pour les ONG transnationales, Haïti s’est transformé en un lieu de passage forcé. Je dirais même pire que cela: de formation professionnelle. L’âge des coopérants qui sont arrivés après le séisme est très bas; ils débarquent en Haïti sans aucune expérience. Et Haïti, je peux vous le dire, ne convient pas aux amateurs. Après le 12 janvier, à cause du recrutement massif, la qualité professionnelle a beaucoup baissé. Il existe une relation maléfique ou perverse entre la force des ONG et la faiblesse de l’Etat haïtien. Certaines ONG n’existent qu’à cause du malheur haïtien.
Quelles erreurs ont été commises après le séisme?
Ricardo Seitenfus : Face à l’importation massive de biens de consommation pour nourrir les sans-abri, la situation de l’agriculture haïtienne s’est encore péjorée. Le pays offre un champ libre à toutes les expériences humanitaires. Il est inacceptable du point de vue moral de considérer Haïti comme un laboratoire. La reconstruction d’Haïti et la promesse que nous faisons miroiter de 11 milliards de dollars attisent les convoitises. Il semble qu’une foule de gens viennent en Haïti, non pas pour Haïti, mais pour faire des affaires. Pour moi qui suis Américain, c’est une honte, une offense à notre conscience. Un exemple: celui des médecins haïtiens que Cuba forme. Plus de 500 ont été instruits à La Havane. Près de la moitié d’entre eux, alors qu’ils devraient être en Haïti, travaillent aujourd’hui aux Etats-Unis, au Canada ou en France. La révolution cubaine est en train de financer la formation de ressources humaines pour ses voisins capitalistes…
On décrit sans cesse Haïti comme la marge du monde, vous ressentez plutôt le pays comme un concentré de notre monde contemporain…?
Ricardo Seitenfus : C’est le concentré de nos drames et des échecs de la solidarité internationale. Nous ne sommes pas à la hauteur du défi. La presse mondiale vient en Haïti et décrit le chaos. La réaction de l’opinion publique ne se fait pas attendre. Pour elle, Haïti est un des pires pays du monde. Il faut aller vers la culture haïtienne, il faut aller vers le terroir. Je crois qu’il y a trop de médecins au chevet du malade et la majorité de ces médecins sont des économistes. Or, en Haïti, il faut des anthropologues, des sociologues, des historiens, des politologues et même des théologiens. Haïti est trop complexe pour des gens qui sont pressés; les coopérants sont pressés. Personne ne prend le temps ni n’a le goût de tenter de comprendre ce que je pourrais appeler l’âme haïtienne. Les Haïtiens l’ont bien saisi, qui nous considèrent, nous la communauté internationale, comme une vache à traire. Ils veulent tirer profit de cette présence et ils le font avec une maestria extraordinaire. Si les Haïtiens nous considèrent seulement par l’argent que nous apportons, c’est parce que nous nous sommes présentés comme cela.
Au-delà du constat d’échec, quelles solutions proposez-vous?
Ricardo Seitenfus : Dans deux mois, j’aurai terminé une mission de deux ans en Haïti. Pour rester ici, et ne pas être terrassé par ce que je vois, j’ai dû me créer un certain nombre de défenses psychologiques. Je voulais rester une voix indépendante malgré le poids de l’organisation que je représente. J’ai tenu parce que je voulais exprimer mes doutes profonds et dire au monde que cela suffit. Cela suffit de jouer avec Haïti. Le 12 janvier m’a appris qu’il existe un potentiel de solidarité extraordinaire dans le monde. Même s’il ne faut pas oublier que, dans les premiers jours, ce sont les Haïtiens tout seuls, les mains nues, qui ont tenté de sauver leurs proches. La compassion a été très importante dans l’urgence. Mais la charité ne peut pas être le moteur des relations internationales. Ce sont l’autonomie, la souveraineté, le commerce équitable, le respect d’autrui qui devraient l’être. Nous devons penser simultanément à offrir des opportunités d’exportation pour Haïti mais aussi protéger cette agriculture familiale qui est essentielle pour le pays. Haïti est le dernier paradis des Caraïbes encore inexploité pour le tourisme, avec 1700 kilomètres de côtes vierges; nous devons favoriser un tourisme culturel et éviter de paver la route à un nouvel eldorado du tourisme de masse. Les leçons que nous donnons sont inefficaces depuis trop longtemps. La reconstruction et l’accompagnement d’une société si riche sont une des dernières grandes aventures humaines. Il y a 200 ans, Haïti a illuminé l’histoire de l’humanité et celle des droits humains. Il faut maintenant laisser une chance aux Haïtiens de confirmer leur vision.
http://www.haitilibre.com/article-1963-haiti-social-les-causes-de-l-echec-de-la-communaute-international-en-haiti.html
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86912&PubDate=2010-12-20
HL/ Arnaud Robert / Le Temps - lundi 20 décembre 2010
Commentaires:
Quand les "experts" s'expriment contre le statut quo, contre les "fameux" amis d'Haïti en faveur d'Haïti, personne ne semble les écouter. Ils savent aussi qu'ils ne bénéficieront jamais de promotion dans leurs plans de carrière. Ainsi il y a un moment qui arrive dans une vie ou la vérité explose malgré toutes les contraintes. Cette explosion peut se manifester de plusieurs façons.
On comprend pourquoi on devient alcooliques, sdf, drogués, dépressifs ou révolutionnaires.
Quand on ne disparaît pas comme par un tour de magie.
Cet directeur de l'OEA a eu le courage de dire ce que pensent les autres. Nous devons cependant regretter le fait qu'il n'ait pas présenté de perpectives générales ni brossé ce qui serait l'attitude d'une institution comme l'OEA.
HAITI N'EST NI UNE POUBELLE...NI UN LABORATOIRE....
Dans d’une entrevue, publiée lundi dans le journal « Le Temps » en Suisse, le représentant du Secrétaire Général de l'OEA Ricardo Seitenfus explique les causes et les erreurs qui ont conduit à l’échec de la communauté Internationale en Haïti.
Dix mille Casques bleus en Haïti. A votre sens, une présence contre-productive ?
Ricardo Seitenfus : Le système de prévention des litiges dans le cadre du système onusien n’est pas adapté au contexte haïtien. Haïti n’est pas une menace internationale. Nous ne sommes pas en situation de guerre civile. Haïti n’est ni l’Irak ni l’Afghanistan. Et pourtant le Conseil de sécurité, puisqu’il manque d’alternative, a imposé des Casques bleus depuis 2004, après le départ du président Aristide. Depuis 1990, nous en sommes ici à notre huitième mission onusienne. Haïti vit depuis 1986 et le départ de Jean-Claude Duvalier ce que j’appelle un conflit de basse intensité. Nous sommes confrontés à des luttes pour le pouvoir entre des acteurs politiques qui ne respectent pas le jeu démocratique. Mais il me semble qu’Haïti, sur la scène internationale, paie essentiellement sa grande proximité avec les Etats-Unis. Haïti a été l’objet d’une attention négative de la part du système international. Il s’agissait pour l’ONU de geler le pouvoir et de transformer les Haïtiens en prisonniers de leur propre île. L’angoisse des boat people explique pour beaucoup les décisions de l’international vis-à-vis d’Haïti. On veut à tout prix qu’ils restent chez eux.
Qu’est-ce qui empêche la normalisation du cas haïtien?
Ricardo Seitenfus : Pendant deux cents ans, la présence de troupes étrangères a alterné avec celle de dictateurs. C’est la force qui définit les relations internationales avec Haïti et jamais le dialogue. Le péché originel d’Haïti, sur la scène mondiale, c’est sa libération. Les Haïtiens commettent l’inacceptable en 1804: un crime de lèse-majesté pour un monde inquiet. L’Occident est alors un monde colonialiste, esclavagiste et raciste qui base sa richesse sur l’exploitation des terres conquises. Donc, le modèle révolutionnaire haïtien fait peur aux grandes puissances. Les Etats-Unis ne reconnaissent l’indépendance d’Haïti qu’en 1865. Et la France exige le paiement d’une rançon pour accepter cette libération. Dès le départ, l’indépendance est compromise et le développement du pays entravé. Le monde n’a jamais su comment traiter Haïti, alors il a fini par l’ignorer. Ont commencé deux cents ans de solitude sur la scène internationale. Aujourd’hui, l’ONU applique aveuglément le chapitre 7 de sa charte, elle déploie ses troupes pour imposer son opération de paix. On ne résout rien, on empire. On veut faire d’Haïti un pays capitaliste, une plate-forme d’exportation pour le marché américain, c’est absurde. Haïti doit revenir à ce qu’il est, c’est-à-dire un pays essentiellement agricole encore fondamentalement imprégné de droit coutumier. Le pays est sans cesse décrit sous l’angle de sa violence. Mais, sans Etat, le niveau de violence n’atteint pourtant qu’une fraction de celle des pays d’Amérique latine. Il existe des éléments dans cette société qui ont pu empêcher que la violence se répande sans mesure.
N’est-ce pas une démission de voir en Haïti une nation inassimilable, dont le seul horizon est le retour à des valeurs traditionnelles?
Ricardo Seitenfus : Il existe une partie d’Haïti qui est moderne, urbaine et tournée vers l’étranger. On estime à 4 millions le nombre de Haïtiens qui vivent en dehors de leurs frontières. C’est un pays ouvert au monde. Je ne rêve pas d’un retour au XVIe siècle, à une société agraire. Mais Haïti vit sous l’influence de l’international, des ONG, de la charité universelle. Plus de 90% du système éducatif et de la santé sont en mains privées. Le pays ne dispose pas de ressources publiques pour pouvoir faire fonctionner d’une manière minimale un système étatique. L’ONU échoue à tenir compte des traits culturels. Résumer Haïti à une opération de paix, c’est faire l’économie des véritables défis qui se présentent au pays. Le problème est socio-économique. Quand le taux de chômage atteint 80%, il est insupportable de déployer une mission de stabilisation. Il n’y a rien à stabiliser et tout à bâtir.
Haïti est un des pays les plus aidés du monde et pourtant la situation n’a fait que se détériorer depuis vingt-cinq ans. Pourquoi?
Ricardo Seitenfus : L’aide d’urgence est efficace. Mais lorsqu’elle devient structurelle, lorsqu’elle se substitue à l’Etat dans toutes ses missions, on aboutit à une déresponsabilisation collective. S’il existe une preuve de l’échec de l’aide internationale, c’est Haïti. Le pays en est devenu la Mecque. Le séisme du 12 janvier, puis l’épidémie de choléra ne font qu’accentuer ce phénomène. La communauté internationale a le sentiment de devoir refaire chaque jour ce qu’elle a terminé la veille. La fatigue d’Haïti commence à poindre. Cette petite nation doit surprendre la conscience universelle avec des catastrophes de plus en plus énormes. J’avais l’espoir que, dans la détresse du 12 janvier, le monde allait comprendre qu’il avait fait fausse route avec Haïti. Malheureusement, on a renforcé la même politique. Au lieu de faire un bilan, on a envoyé davantage de soldats. Il faut construire des routes, élever des barrages, participer à l’organisation de l’Etat, au système judiciaire. L’ONU dit qu’elle n’a pas de mandat pour cela. Son mandat en Haïti, c’est de maintenir la paix du cimetière.
Quel rôle jouent les ONG dans cette faillite?
Ricardo Seitenfus : A partir du séisme, Haïti est devenu un carrefour incontournable. Pour les ONG transnationales, Haïti s’est transformé en un lieu de passage forcé. Je dirais même pire que cela: de formation professionnelle. L’âge des coopérants qui sont arrivés après le séisme est très bas; ils débarquent en Haïti sans aucune expérience. Et Haïti, je peux vous le dire, ne convient pas aux amateurs. Après le 12 janvier, à cause du recrutement massif, la qualité professionnelle a beaucoup baissé. Il existe une relation maléfique ou perverse entre la force des ONG et la faiblesse de l’Etat haïtien. Certaines ONG n’existent qu’à cause du malheur haïtien.
Quelles erreurs ont été commises après le séisme?
Ricardo Seitenfus : Face à l’importation massive de biens de consommation pour nourrir les sans-abri, la situation de l’agriculture haïtienne s’est encore péjorée. Le pays offre un champ libre à toutes les expériences humanitaires. Il est inacceptable du point de vue moral de considérer Haïti comme un laboratoire. La reconstruction d’Haïti et la promesse que nous faisons miroiter de 11 milliards de dollars attisent les convoitises. Il semble qu’une foule de gens viennent en Haïti, non pas pour Haïti, mais pour faire des affaires. Pour moi qui suis Américain, c’est une honte, une offense à notre conscience. Un exemple: celui des médecins haïtiens que Cuba forme. Plus de 500 ont été instruits à La Havane. Près de la moitié d’entre eux, alors qu’ils devraient être en Haïti, travaillent aujourd’hui aux Etats-Unis, au Canada ou en France. La révolution cubaine est en train de financer la formation de ressources humaines pour ses voisins capitalistes…
On décrit sans cesse Haïti comme la marge du monde, vous ressentez plutôt le pays comme un concentré de notre monde contemporain…?
Ricardo Seitenfus : C’est le concentré de nos drames et des échecs de la solidarité internationale. Nous ne sommes pas à la hauteur du défi. La presse mondiale vient en Haïti et décrit le chaos. La réaction de l’opinion publique ne se fait pas attendre. Pour elle, Haïti est un des pires pays du monde. Il faut aller vers la culture haïtienne, il faut aller vers le terroir. Je crois qu’il y a trop de médecins au chevet du malade et la majorité de ces médecins sont des économistes. Or, en Haïti, il faut des anthropologues, des sociologues, des historiens, des politologues et même des théologiens. Haïti est trop complexe pour des gens qui sont pressés; les coopérants sont pressés. Personne ne prend le temps ni n’a le goût de tenter de comprendre ce que je pourrais appeler l’âme haïtienne. Les Haïtiens l’ont bien saisi, qui nous considèrent, nous la communauté internationale, comme une vache à traire. Ils veulent tirer profit de cette présence et ils le font avec une maestria extraordinaire. Si les Haïtiens nous considèrent seulement par l’argent que nous apportons, c’est parce que nous nous sommes présentés comme cela.
Au-delà du constat d’échec, quelles solutions proposez-vous?
Ricardo Seitenfus : Dans deux mois, j’aurai terminé une mission de deux ans en Haïti. Pour rester ici, et ne pas être terrassé par ce que je vois, j’ai dû me créer un certain nombre de défenses psychologiques. Je voulais rester une voix indépendante malgré le poids de l’organisation que je représente. J’ai tenu parce que je voulais exprimer mes doutes profonds et dire au monde que cela suffit. Cela suffit de jouer avec Haïti. Le 12 janvier m’a appris qu’il existe un potentiel de solidarité extraordinaire dans le monde. Même s’il ne faut pas oublier que, dans les premiers jours, ce sont les Haïtiens tout seuls, les mains nues, qui ont tenté de sauver leurs proches. La compassion a été très importante dans l’urgence. Mais la charité ne peut pas être le moteur des relations internationales. Ce sont l’autonomie, la souveraineté, le commerce équitable, le respect d’autrui qui devraient l’être. Nous devons penser simultanément à offrir des opportunités d’exportation pour Haïti mais aussi protéger cette agriculture familiale qui est essentielle pour le pays. Haïti est le dernier paradis des Caraïbes encore inexploité pour le tourisme, avec 1700 kilomètres de côtes vierges; nous devons favoriser un tourisme culturel et éviter de paver la route à un nouvel eldorado du tourisme de masse. Les leçons que nous donnons sont inefficaces depuis trop longtemps. La reconstruction et l’accompagnement d’une société si riche sont une des dernières grandes aventures humaines. Il y a 200 ans, Haïti a illuminé l’histoire de l’humanité et celle des droits humains. Il faut maintenant laisser une chance aux Haïtiens de confirmer leur vision.
http://www.haitilibre.com/article-1963-haiti-social-les-causes-de-l-echec-de-la-communaute-international-en-haiti.html
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86912&PubDate=2010-12-20
HL/ Arnaud Robert / Le Temps - lundi 20 décembre 2010
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Quand les "experts" s'expriment contre le statut quo, contre les "fameux" amis d'Haïti en faveur d'Haïti, personne ne semble les écouter. Ils savent aussi qu'ils ne bénéficieront jamais de promotion dans leurs plans de carrière. Ainsi il y a un moment qui arrive dans une vie ou la vérité explose malgré toutes les contraintes. Cette explosion peut se manifester de plusieurs façons.
On comprend pourquoi on devient alcooliques, sdf, drogués, dépressifs ou révolutionnaires.
Quand on ne disparaît pas comme par un tour de magie.
Cet directeur de l'OEA a eu le courage de dire ce que pensent les autres. Nous devons cependant regretter le fait qu'il n'ait pas présenté de perpectives générales ni brossé ce qui serait l'attitude d'une institution comme l'OEA.
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