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jeudi 31 octobre 2019

HAITI...HORREUR 2.0

Bonjour!
Un ciel plutôt bleu sur la région!
Ciel entaché de fumées et de sang en Haïti!
Un ciel d'horreur!
Encore un autre massacre !
Encore un autre plongeon depuis les bas-fonds de l’horreur vers plus d’horreur !
On peut aujourd’hui oublier les massacres de La Saline puis qu’il y a maintenant une autre scène d’horreur à Petite Rivière de l’Artibonite.
La visions des cadavres dépecés, livrés en pâtures aux cochons sur des tas d’immondices n’a pas ému plus que ça. Les organisations des droits de l’homme firent leur travail d’investigation et d’accusation. La Minujusth, bras du patron des décisions qui se prennent en Haïti à travers l’ONU ; cette belle mission fit son travail en indexant des hauts fonctionnaires du gouvernement. Ceux-ci ont pu rester en poste jusqu’à très récemment. Aujourd’hui ils ne sont pas inquiétés !
L’ONU supporte encore le gouvernement dont les fonctionnaires sont accusés de massacres !
Fort de son succès, après celui encore plus éclatant de la Minustha, l’ONU a ouvert un bureau politique permanent en Haïti !
Il ne faut ni questionner, ni exiger une politique de résultat. Pourquoi faire ? Il s’agit d’Haïti !
Les horreurs de La Saline sont bien derrière nous puisque l’actualité est « rafraîchie » par celles de Petite-Rivière de l’Artibonite.
Un journaliste fameux et connu appui son indignation à travers cette description poignante : « Mais la vidéo de jeunes haïtiens, fusils mitrailleurs en bandoulière, tuant et démembrant au coupe-coupe d’autres jeunes haïtiens m’oblige à joindre ma voix à celles et ceux qui en ont assez. Ils opèrent en toute quiétude, les yeux rivés sur leurs téléphones comme dans un jeu vidéo. Qui s’attaque à une jambe, qui ouvre un tronc, qui découpe une main, qui tient une tête séparée de son corps, qui cisèle un cœur dégoulinant de sang alors que se prépare un feu pour sans doute rôtir les restes et pourquoi pas les déguster »
Le bilan fait état de 25 morts, des dizaines de blessés et de nombreuses maisonnettes incendiées. Les autorités locales y compris notre fameuse PNH qui devait remplacer nos forces armées dont – selon les dire des donneurs d’ordres étrangers – Haïti n’avait pas besoin, sont démunies.
Le gouvernement central ne peut pas réagir non plus puisqu’aujourd’hui, les gangs armés sont les alliés de presque tous les secteurs de la société. Ils seraient financés par des candidats pour gérer les élections, ils recevraient de l’argent de certains grands commerçants pour la protection de leurs biens. D’autres rumeurs dans le même genre circulent pour faire d’eux les vrais gagnants du chaos qui sévit dans le pays.
Je n’ai pas eu connaissance de descente d’équipes gouvernementales solidement armées pour reprendre le contrôle de la zone. Si ça n’a jamais été fait pour Martissant déserté par sa population aujourd’hui, malgré l’importance de cette route en matière de communication avec le grand Sud, les horreurs de l’Artibonite seront traitées avec l’indifférence caractéristique de ce gouvernement qui reste accroché au pouvoir envenimant par chaque action un mécontentement généralisé.
Combien d’haïtiens doivent mourir dans des conditions infrahumaines pour que le monde des humains jette un regard vers ce coin de terre qui ne fait que RESISTER ?
Dr Jonas Jolivert
31/10/2019

mardi 29 octobre 2019

RESISTANCE VERSUS RESILIENCE….

J’aime les mots.
J’éprouve même une certaine passion pour bon nombre d’entre eux. Les mots ne sont pas seulement des outils de communication ou du langage. Ceux sont des entités à parts entières.
Ils ont leurs importances intrinsèques. En dehors de leurs contenus ou leurs évocations. Leurs agencements peuvent produire le bien comme le mal. Ceux qui savent les utiliser leur accordent de l’importance même dans un contexte de non-sens.
Quand vous lisez ou vous écoutez des expressions comme « les bruits du silence » « pleurer les larmes de son cœur » on serait tenté de dire : c’est quoi ce charabia ! Mais non on est dans le domaine de la poésie !
Les mots sont indépendants et souverains. Souvent, « quelques » s’accompagne de fois ; presque toujours « fur » vient de pair avec « à mesure ». Comme si l’un avait des difficultés à exister sans l’autre. Je trouvai dans la poésie un instant de gloire à « fur » quand dans un texte intitulé « Echanges de bons procédés » j’ai pu écrire : « Contre ton fur, je te cède ma mesure » …
Les mots peuvent aussi, comme d’autres entités, être capables du pire et provoquer des sentiments de haines d’aversion et de répugnance à leur contact. C’est justement le cas de RESILIENCE dont voici deux définitions trouvées sur le net :
1. Résistance d'un matériau aux chocs répétés. 
2. Aptitude à faire face avec succès à une situation représentant un stress intense en raison de sa nocivité ou du risque qu'elle représente, ainsi qu'à se ressaisir, à s'adapter et à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de ces circonstances défavorables (GDT).

J’ai souvent l’impression que ce mot a été créé pour Haïti et les Haïtiens. Et ceci dans le but sournoisement avoué de remplacer un autre qui nous fut, nous était et nous est caractéristique. Je veux parler de « RE-SIS-TAN-CE ».
La résilience évoque plus l’adaptation alors que la résistance appelle à la révolte.
Haïti représente le meilleur laboratoire pour les expérimentateurs de tout bord.
Aujourd’hui on peut conceptualiser facile le terme « haitianisation de l’assistance humanitaire ». En effet la gestion de l’aide humanitaire après le tremblement de terre d’il y a dix ans est un modèle pour jauger et évaluer comment échouer dans ce domaine.
D’ailleurs six mois après le 12 janvier, j’avais croisé un coopérant dont la mission était d’observer Haïti. Car d’après son hypothèse de travail on pouvait y trouver tout ce qu’il ne faut pas faire pour ne pas échouer.
Des ONGs sont venus travailler avec Haïti pour « augmenter et développer notre résilience », faces aux catastrophes naturelles. Cependant on ne voit pas de grands chantiers de curages de cours d’eau, pas de modifications dans le domaine de l’urbanisation des villes. On peut facilement imaginer les moyens et les outils utilisés pour augmenter cette résilience.
Dans ce domaine-là, les ONGs peuvent exhiber leurs victoires et leurs succès car les haïtiens supportent avec un courage aveuglant ce que nul être humain n’accepterait ailleurs !
Comme fatalité ou comme volonté divine on accepte de vivre sans eau, sans nourriture, sans infrastructures, sans soins de santé, sans diversion saine. Qui pis est nous arrivons difficilement à juger l’action de nos dirigeants puisque nous avons changer la culture du résultat à cette attitude béate de tout accepter sans se révolter.
En Haïti, pour reprendre un refrain de chez nous « tout ti bouton tounen manleng »
Les exemples sont pléthoriques.
Depuis quelques années, les haïtiens – à quelques exceptions près – ne connaissent pas de vies nocturnes. Pas une seule salle de cinéma pour toute une population. Après 1986, les salles se sont fermées. Maintenant une autre forme d’agencement du temps du jour prend forme. Les gens se lèvent extrêmement tôt ( 4 heures du matin !) pour faire le peu réalisable à cette heure et rentrer tout de suite à la maison, pour laisser les rues aux manifestants.
Un comportement conjoncturel dira-t-on ! Mais cela risque de perdurer et de devenir la nouvelle façon de vivre.
Et il ne faut surtout pas s’attendre à ce qu’un gouvernement apporte une solution à ce problème. Le président n’intègre pas cette responsabilité dans l’ensemble de ses fonctions.
Les citoyens ne vont pas non plus le lui réclamer !
Un autre exemple serait la situation sécuritaire du pays.
Avec l’arrivée de l’insécurité dans certains quartiers, les gens se sont adaptés sans faire aucune exigence aux responsables.
Il suffisait d’éviter Cité soleil par exemple pour se sentir à l’abri.
Puis les bandes armées ont investi le centre-ville au niveau de la grande Rue pour prendre le contrôle des activités commerciales et rançonnées les vendeurs.
On peut vivre sans aller au marché donc ce n’est pas un grand souci.
Aujourd’hui, le pays est carrément coupé au moins en deux par l’occupation de Martissant par des gangs armés.
La circulation, donc le déplacement vers le Grand Sud restent très aléatoires avec ce que cela représente comme inconvénient dans un pays ou tout a toujours été concentré exclusivement dans la « République de Port-au-Prince » Puisque comme résilients nous avons appris à nous adapter, les gens de Carrefour vivent sans venir à Port-au-Prince et vice versa.
Au lieu de rêvasser à une solution du problème, il faut prophétiser que bientôt, les gangs élargiront leurs territoires au-delà du champ de Mars et repousseront les « aires de liberté de mouvement de la population » à ces endroits de plus en plus restreints ou l’on puise de quoi survivre !
Grace à la résilience, le citoyen haïtien ne voit pas qu’il vit chez lui, dans les rues, comme ont vit ailleurs en conditions de détenus, de prisonnier.
Cette résilience prête à toute sorte d’interprétations, les velléités de cette nouvelle génération pour offrir et s’engager dans une RESISTANCE active et efficace dans la défense de la dignité humaine de tous les haïtiens !
Dr Jonas Jolivert
29/10/2019

samedi 26 octobre 2019

BONJOUR ET BON DIMANCHE!

Bonjour !
Ciel encore et heureusement bleu sur notre région !
Pour Haïti rien ne bouge et rien ne semble bouger !
Ceux qui croient prient…
Ceux qui ne croient pas espèrent…
Ceux qui invitent à prier ont compris que la seule prière ne devrait plus suffire. Qu’il fallait traiter avec Dieu tout ce qui avait à voir avec Dieu et avec les humains ce qui concerne les humains.
Ainsi, les églises comme les artistes ont rejoint la population sur le béton réclamant toujours un changement dans le système qui la déshumanise. Les revendications restent les mêmes le départ du Président Jovenel Moïse.
En réfléchissant bien, ce départ retrouve dans les éléments constitutifs de ce président le plus grand des obstacles.
Un petit rappel de la genèse et la dynamique des mouvements de contestations pourra nous faire comprendre le dilemme que pose la démission de ce président.
Son élection contestée par les partis politiques au départ n’avait eu aucun impact sur l’ensemble de la population qui vit dans cette lutte, une attitude purement politique de ceux qui étaient là avant et qui n’avaient pas fait grand-chose pour la population et le pays qui veulent renverser ceux qui sont actuellement au pouvoir et qui ne font rien non plus. Pour la population, ce n’était que deux faces d’une même monnaie voulant une réflexion plus directe dans un vaste miroir.
La donne changea quand le cinéaste Gilbert Mirambeau Junior lança le #PetroCaribeChallenge.
Une grande partie du pays compris que la dilapidation de ces fonds pouvait être assimilée à un vrai crime et les dilapidateurs devraient rendre compte de leurs méfaits devant la Justice.
Les manifestations qui réunissaient peu de monde jusque-là, prirent une autre allure et les demandes de démission de Jovenel Moise se firent unanimes après son indexation dans le rapport de la Cours Supérieur des Comptes.
Aujourd’hui, au problème de mauvaises gouvernances caractérisant la gestion de Jovenel Moïse s’ajoute son implication dans la dilapidation des fonds #PetroCaribe.
Les manifestants ne demandent pas une démission et qu’il aille jouir des sous qu’il a dû se faire pendant sa gestion, mais ils veulent une poursuite en justice.
Donc sa démission équivaudrait à s’écarter du pouvoir et se mettre à la disposition de la Justice.
Aujourd’hui, son seul appui le permettant de rester encore quelque temps au pouvoir vient de la communauté internationale et plus particulièrement des USA. Un appui très mal vu par les haïtiens dans la mesure ou il est vécu comme une vraie ingérence dans les affaires du pays.
Mais ce que Jovenel Moïse prend comme un appui n’est rien d’autre que l’expression du ras le bol de l’administration américaine qui finances la plus grande tranche des élections en Haïti.
Donc les américains, comme les autres nations intégrant le Coregroup ne défendent que le principe des élections, le seul baromètre leur permettant de s’octroyer un satisfecit après 15 ans de mission de « stabilisation »
Bien au contraire d’un Aristide qui incarnait à la fois une volonté et un espoir populaires, Jovenel Moïse n’est que le banal fruit d’une plaisanterie de Michel Martelly qui, comme dans un match de foot pensait pouvoir faire une sorte de « une – deux » avec ce président politiquement insignifiant n’ayant pour seul atout que de ressembler aux pauvres, pour récupérer la présidence cinq ans plus tard.
Ainsi la communauté internationale n’a que faire de la petite personne d’un Jovenel Moïse qui représentera un vrai pongongon si jamais il arrive à se maintenir au pouvoir la durée de son mandat.
La population ne cessera de réclamer la tête de ceux qui ont dilapidé les fonds #PetroCaribe.
Il faudra absolument un procès. Sinon il n’y aura point de stabilité. Jovenel Moïse ne fait surement pas partie de ceux qui auront le plus profité de cette manne. Mais là encore il est le maillon faible qui servira d’exemple a tout simulacre de justice parce qu’il ne pèse rien dans la balance de la société haïtienne. Il ira sans aucun doute en prison ! Cette semaine donc, à la demande de ces amis et conseillers il a donné signe de vie. Il a voulu montrer qu’il présidait. Il a débuté par une Conférence de presse donnée dans a Cour du Palais National protégé par des mercenaires étrangers lourdement armés. Une Conférence de presse avait les traits caractéristiques du Président : Le mensonge !
Le 17 Octobre il a présidé les activités commémoratives de l’anniversaire de la mort du fondateur de la Nation haïtienne, l’empereur Jean Jacques Dessalines. Il fit le minimum syndical. Pas de commémoration à Pont Rouge car trop sale et occupé par les bandits. Pas de visite à Marchand Dessalines, non plus ! Il aurait été mal reçu et probablement il se serait retrouvé dans une sale situation. Il choisit de rester à quelques pas du palais national encore surveillé par les mercenaires et fit du Jovenel en prononçant un discours truffé de mensonges selon les observateurs et experts. Le plus grand mensonge qui servira de base à ses actions farfelues et disparates c’est de dire que le mécontentement vient du fait qu’il aurait attaqué un secteur très puissant d’un fameux « système » dont il se définit comme la victime.
C’est dans cette dynamique peu crédible que les haïtiens liront des arrêtés contre les compagnies ayant des contrats pour la production d’électricité puis une suspension d’exonérations.
Il suffit de ne pas être partisans intéressés de ce régime pour accepter que le mécontentement populaire tire son origine d’un ras le bol contre la corruption et l’impunité Les actions du gouvernement (lequel ?) ne semblent pas pouvoir convaincre les haïtiens qui n’attendent que la démission de ce président qui préfère trouver des boucs émissaires que de trouver des solutions pour calmer la population. Les déplacements vers le sud du pays sont très risqués et aléatoires puisque les bandits ont renforcé leurs positions pendant cette crise.
Ce que l’on peut dire, c’est que Jovenel a résisté encore une semaine tandis que les manifestants ne veulent pas se rendre. Les appels au dialogue de la gouverneure-ambassadrice des USA sont très mal appréciés.
Le temps s’annonce encore assez sombre sur Haïti !
Affaire encore à suivre !

lundi 21 octobre 2019

‘There Is No Hope’: Crisis Pushes Haiti to Brink of Collapse


On a recent evening, she sat with Ms. Molière, her daughter, in their house as it sank into the shadows of the night. Ms. Molière began to cry softly. Seeing her tears, Ms. Jules began to cry as well. “It’s not only that we’re hungry for bread and water,” Ms. Molière said. “We’re hungry for the development of Haiti.”

Haitians say the violence and economic stagnation stemming from a clash between the president and the opposition are worse than anything they have ever experienced.
By Kirk Semple
Photographs by Meridith Kohut
Protesters last week in Les Cayes, Haiti, 
surrounded a vehicle that had been burned 
in a previous demonstration. Impassable roads 
have contributed to the country’s emergency.

Newborns breathing with the help of oxygen tubes
 in the neonatal ward of Sainte Croix Hospital
 in Léogâne, west of Port-au-Prince. 
Hospitals are struggling with precarious supplies.
 LÉOGÂNE, Haiti — The small hospital was down to a single day’s supply of oxygen and had to decide who would get it: the adults recovering from strokes and other ailments, or the newborns clinging to life in the neonatal ward.
Haiti’s political crisis had forced this awful dilemma — one drama of countless in a nation driven to the brink of collapse.
A struggle between President Jovenel Moïse and a surging opposition movement demanding his ouster has led to violent demonstrations and barricaded streets across the country, rendering roads impassable and creating a sprawling emergency.
Caught in the national paralysis, officials at Sainte Croix Hospital were forced to choose who might live and who might die. Fortunately, a truck carrying 40 fresh tanks of oxygen made it through at the last minute, giving the hospital a reprieve.
“It was scary, really scary,” said Archdeacon Abiade Lozama of the Episcopal Church of Haiti, which owns the hospital. “Every day, things become more difficult, day after day.”
Though the country has been trapped for years in cycles of political and economic dysfunction, many Haitians say the current crisis is worse than anything they have ever experienced. Lives that were already extremely difficult, here in the poorest country in the Western Hemisphere, have become even more so.
Weeks of unrest around Haiti, coupled with rampant corruption and economic malaise, have led to soaring prices, a disintegration of public services and a galloping sense of insecurity and lawlessness. At least 30 people have been killed in the demonstrations in the past few weeks, including 15 by police officers, according to the United Nations.

Trash piling up in Port-au-Prince, the capital, 
where  many public services have collapsed.
“There is no hope in this country,” said Stamène Molière, 27, an unemployed secretary in the southern coastal town of Les Cayes. “There’s no life anymore.”
Image Newborns breathing with the help of oxygen tubes in the neonatal ward of Sainte Croix Hospital in Léogâne, west of Port-au-Prince. Hospitals are struggling with precarious supplies. 


Frustration with the government has mounted,
 leading to demonstrations like this one last week 
in the coastal town of Les Cayes.
Gas shortages are worsening by the day. Hospitals have cut services or closed entirely. Public transportation has ground to a halt. Businesses have shuttered. Most schools have been closed since early September, leaving millions of children idle. Widespread layoffs have compounded chronic poverty and hunger. Uncertainty hangs over everything.
Many Haitians with the means to flee have left or are planning to, while most who remain are simply trying to figure out where they are going to get their next meals.
Haiti was once a strategic ally for the United States.
Which often played a crucial role here. During the Cold War, American governments supported — albeit at times grudgingly — the authoritarian governments of François Duvalier and his son, Jean-Claude Duvalier, because of their anti-Communist stance.
In 1994, the Clinton administration sent troops to restore Jean-Bertrand Aristide to power after his ouster as president, but 10 years later, intense pressure from the United States helped push Mr. Aristide out again. Now, protesters are criticizing the United States for continuing to stand by Mr. Moïse. The Trump administration has urged respect for the democratic process, but has said little about the unrest in Haiti.
“If you look at Haitian history, governments are overthrown when the United States turns on them,” said Jake Johnston, a research associate at the Center for Economic and Policy Research.
The current crisis is a culmination of more than a year of violent protests, and the product, in part, of political acrimony that
Confronting security forces in Port-au-Prince this month. 
Opposition leaders have sought to harness Haitians’ anger 
to force the resignation of President Jovenel Moïse.
has seized the nation since Mr. Moïse, a businessman, took office in February 2017 following an electoral process that was marred by delays, allegations of voter fraud and an abysmal voter turnout.

Outrage over allegations that the government misappropriated billions of dollars meant for social development projects provided the initial impetus for the protests. But opposition leaders have sought to harness the anger to force his ouster, calling for his resignation and the formation of a transitional government.
The protests intensified in early September, at times turning violent and bringing the capital, Port-au-Prince, and other cities and towns around the country to a standstill.
Image Frustration with the government has mounted, leading to demonstrations like this one last week in the coastal town of Les Cayes.
At Sainte Croix Hospital in Léogâne, 
patients like Gislaien Milord face dismal conditions. 
Recently the hospital was down to one day’s 
supply of oxygen, forcing difficult choices.
Image Confronting security forces in Port-au-Prince this month. Opposition leaders have sought to harness Haitians’ anger to force the resignation of President Jovenel Moïse.
“We’re not living,” Destine Wisdeladens, 24, a motorcycle-taxi driver, said at a protest march in Port-au-Prince this month. “There is no security in the country. There’s no food. There’s no hospitals. There’s no school.” Mr. Moïse has been defiant, saying in public comments last week that it would be “irresponsible” for him to resign. He has named a commission of politicians to explore solutions to the crisis.
Amid the current turmoil, daily routines, never a sure thing in this vulnerable country, have been thrown even more deeply into doubt.
Lafontaine St. Fort says his leg was wounded 
by a police bullet during a demonstration. 
“The reason why I went to the protest was
 to make a better life for myself, and make 
a better country,” he said from his home 
in La Savane, a poor  neighborhood in   Les Cayes.
With public transportation having ground to a halt, Alexis Fritzner, 41, a security guard making about $4 per day, walks about 10 miles each way to work at a clothing factory in Port-au-Prince. He has not been paid for more than a month, he said, yet he still goes to work for fear of being fired.
“It’s because there are no other options,” he said.
The mounting problems at Sainte Croix Hospital here in Léogâne are emblematic of the crisis. Though the town is only about 20 miles from Port-au-Prince, near-daily barricades have impeded traffic. Suppliers in
the capital have been forced to close or have had trouble receiving imports, making medicine hard to get.
At least one patient at the hospital died in recent days because of a lack of crucial medicine, said the Rev. Jean Michelin St.-Louis, the hospital’s general manager.
It has been hard to wrangle fuel to run the hospital’s generators, its only power supply, he said. At times, ambulances have been blocked from crossing the barricades despite promises from protest leaders to the contrary. Some of the hospital’s staff members, including the chief surgeon, have not always been able to make it to work because of the protests.
Street protests have intensified in recent months. 
The turnout can bring even Port-au-Prince 
to a standstill. 
“It’s the first time I’ve been through such a difficult experience,” Father St.-Louis, 41, said. Image At Sainte Croix Hospital in Léogâne, patients like Gislaien Milord face dismal conditions. Recently the hospital was down to one day’s supply of oxygen, forcing difficult choices. Image Lafontaine St. Fort says his leg was wounded by a police bullet during a demonstration. “The reason why I went to the protest was to make a better life for myself, and make a better country,” he said from his home in La Savane, a poor neighborhood in Les Cayes. The crisis is particularly stark in Les Cayes, the most populous city in southern Haiti, which has effectively been cut off from the capital by barricades on the main road. The city endured a total blackout for nearly two months. The power company started to mete out electricity again earlier this month, though in tiny increments — a f
Gas shortages have worsened daily,  one of 
many persistent problems hobbling 
already harsh lives.
ew hours on one day, a few more on another. The city’s public hospital shut down recently when protesters, angry over the death of one of their comrades, smashed its windows and destroyed cars in its parking lot. After the attack, the staff fled, said Herard Marc Rocky, 37, the hospital’s head of logistics. Even before the riot, the hospital was barely functioning. For three weeks, it had been without power after running out of fuel for its generators. Archdeacon Lozama, 39, who oversees an Episcopal parish in Les Cayes, said demonstrators forbid him from holding services on two recent Sundays. “We couldn’t open the doors,” he said. “People would burn the church.” Thieves have stolen the batteries from solar panels that provide electricity to the parish school. The keyboardist in the church music ensemble was recently wounded by a stray bullet. And protesters manning a barricade took food that Archdeacon Lozama was delivering by truck on behalf of an international charity.
“There’s no one you can call,” he lamented. “There’s no one in charge.”
Image Street protests have intensified in recent months. The turnout can bring even Port-au-Prince to a standstill. Image Gas shortages have worsened daily, one of many persistent problems hobbling already harsh lives. People, he said, are desperate. “As they have nothing, they can destroy everything. They have nothing to lose.” Intersections throughout Les Cayes are scarred with the remains of burned barricades made with wood, tires and other debris, vestiges of near-daily protests. “I’m hiding out here, I’m hunkering down, I’m not even on my porch,” said Marie Prephanie Pauldor Delicat, 67, the retired headmistress of a kindergarten in Les Cayes. “I’m scared of the people.” Shop owners say sales have plummeted. 



Violent demonstrations have forced them to curtail their hours, and it has become harder to restock merchandise. Several regional opposition leaders, in an interview at a dormant nightclub in Les Cayes, blamed infiltrators sympathetic to the government for the violence. But they defended the roadblocks, saying they helped thwart the movement of security forces accused of aggressions against residents. “We get the support of the population despite it all, because all the population has the same demand: the departure of Jovenel Moïse,” said Anthony Cyrion, a lawyer. A wellspring of opposition in Les Cayes is La Savane, one of its most forlorn neighborhoods, where simple, rough-hewed homes line unpaved roads and the stench of open sewers commingles with the salty perfume of the Caribbean Sea. On a visit this month, reporters from The New York Times were surrounded by crowds of desperate and angry residents, each with a list of grievances against the government and accounts of utter despair. One young man opened his shirt to reveal a bullet wound in his shoulder. Another showed where a bullet had hit his leg. They blamed the police. “We are all victims in many ways!” shouted Lys Isguinue, 48. “We are victims under the sticks of the police! We are victims of tear gas! We are victims because we cannot eat! We are victims because we cannot sleep!” Image Much activity in Haiti has ground to a halt, with shops and schools closed, and incomes disastrously affected. Children in La Savane have been out of class since early September. Image Venise Jules fights complete despair, and the hope that propelled her to vote for Mr. Moïse has vanished. “He said everything would change,” she recalled. “We would have food on our plates, we would have electricity 24/7, we would have jobs for our children and salaries would increase.” 

Venise Jules, 55, a cleaning woman at a grade school and the mother of Ms. Molière, the unemployed secretary, said her entire family had voted for Mr. Moïse.
“He said everything would change,” she recalled. “We would have food on our plates, we would have electricity 24/7, we would have jobs for our children and salaries would increase.”
Ms. Jules, three of her five children and a cousin live in a narrow house in La Savane made from mud and stone. The corrugated metal roof leaks when it rains. The bathroom is an outhouse with a hole in the ground. With no running water, the family has to fill buckets at a public tap several blocks away.
They cook over coal — when they have something to cook.
“I didn’t put anything on the fire today,” Ms. Jules said. It had been a full day since she had eaten anything.
With the schools closed, Ms. Jules had been without work — or an income — for weeks. Even when she worked, earning $47 per month, she had not been able to amass any savings. Now she sends her children to eat at the homes of friends with something to spare.
Her despair, she said, has driven her to consider suicide.
“Haiti is very fragile,” she said.
Image Blackouts in Les Cayes exacerbate people’s anxieties. “I’m hiding out here, I’m hunkering down, I’m not even on my porch,” said one woman fearful of what anger and desperation might drive people to do.

Harold Isaac and Meridith Kohut contributed reporting.
Kirk Semple is a correspondent covering Mexico, Central America and the Caribbean.
He is based in Mexico City. @KirkSemple

lundi 14 octobre 2019

Haïti: des milliers de manifestants réclament la démission du président

(Port-au-Prince) Des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche à Port-au-Prince sur appel de plusieurs artistes populaires d’Haïti qui réclament à leur tour la démission immédiate du président, déjà contesté par les universitaires, la société civile et les partis traditionnels d’opposition.

Publié le 13 octobre 2019 à
AGENCE FRANCE-PRESSE
« Vu les violences qu’il y a parfois dans les manifestations, on a peur de sortir mais, aujourd’hui, on est là : on veut que les choses changent » explique Matthias, un manifestant de 26 ans, qui préfère taire son nom de famille, par peur des réactions de militants politiques.
Au sein de la foule majoritairement composée de jeunes, beaucoup ont choisi de porter un t-shirt blanc comme le voulait la consigne énoncée par les artistes organisant cette marche dominicale.
« Les artistes qui disent qu’ils ne font pas de politique, c’est faux : s’ils disent qu’ils font de la musique pour la jeunesse, il faudrait qu’ils écoutent les jeunes justement. On a un message à ceux qui ne sont pas venus aujourd’hui : on va boycotter vos concerts » prévient Fernando Duclair, opposant politique rodé aux manifestations.
Juchés sur un char de carnaval, largement équipé en hauts-parleurs chanteurs et DJ se sont relayés pendant des heures au micro pour scander mélodies et slogans contre le président Jovenel Moïse.
« Aujourd’hui, l’opposition c’est toute la population : elle a faim, elle ne peut pas vivre, ses enfants ne vont pas à l’école. Ce n’est pas parce que moi j’ai les moyens de manger qu’il faudrait que je ne regarde pas ceux qui, à côté, n’ont rien » témoigne le rappeur Izolan (Jean Léonard Tout-Puissant au registre civil) en regardant la foule compacte qui entoure le char.
« Plus personne ne veut rester chez soi, on en a tous marre. Le président doit parler au peuple, il ne peut pas rester muet. Aujourd’hui on ne peut pas rester en silence » ajoute Izolan qui a organisé la mobilisation du secteur culturel.
Depuis le début du mouvement de contestation, fin août, le chef d’État haïtien n’a pris qu’une seule fois la parole publiquement, via une allocution pré-enregistrée, diffusée à la télévision d’État le 25 septembre à 2 heures du matin heure locale.
La colère populaire contre Jovenel Moïse, décrié par les opposants les plus radicaux depuis son arrivée au pouvoir en février 2017, s’est accentuée fin août à la suite d’une pénurie de carburants généralisée à travers le pays.
Majoritairement issus des quartiers les plus pauvres, les manifestants exigent d’autant plus la démission du chef de l’État que des entreprises qu’il dirigeait avant son entrée en politique ont été épinglées par la Cour supérieure des comptes comme étant « au cœur d’un stratagème de détournement de fonds ».
Source:https://www.lapresse.ca/international/caraibes/201910/13/01-5245276-haiti-des-milliers-de-manifestants-reclament-la-demission-du-president.php

Haïti : les artistes dans le concert des contestations contre le président

AFP, publié le lundi 14 octobre 2019 à 07h18
Des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement dimanche à Port-au-Prince sur appel de plusieurs artistes populaires d'Haïti qui réclament à leur tour la démission immédiate du président, déjà contesté par les universitaires, la société civile et les partis traditionnels d'opposition.
"Vu les violences qu'il y a parfois dans les manifestations, on a peur de sortir mais, aujourd'hui, on est là: on veut que les choses changent" explique Matthias, un manifestant de 26 ans, qui préfère taire son nom de famille, par peur des réactions de militants politiques.
Au sein de la foule majoritairement composée de jeunes, beaucoup ont choisi de porter un t-shirt blanc comme le voulait la consigne énoncée par les artistes organisant cette marche dominicale.
"Les artistes qui disent qu'ils ne font pas de politique, c'est faux: s'ils disent qu'ils font de la musique pour la jeunesse, il faudrait qu'ils écoutent les jeunes justement. On a un message à ceux qui ne sont pas venus aujourd'hui: on va boycotter vos concerts" prévient Fernando Duclair, opposant politique rodé aux manifestations.
Juchés sur un char de carnaval, largement équipé en hauts-parleurs chanteurs et DJ se sont relayés pendant des heures au micro pour scander mélodies et slogans contre le président Jovenel Moïse.
"Aujourd'hui, l'opposition c'est toute la population: elle a faim, elle ne peut pas vivre, ses enfants ne vont pas à l'école. Ce n'est pas parce que moi j'ai les moyens de manger qu'il faudrait que je ne regarde pas ceux qui, à côté, n'ont rien" témoigne le rappeur Izolan (Jean Léonard Tout-Puissant au registre civil) en regardant la foule compacte qui entoure le char.
"Plus personne ne veut rester chez soi, on en a tous marre. Le président doit parler au peuple, il ne peut pas rester muet. Aujourd'hui on ne peut pas rester en silence" ajoute Izolan qui a organisé la mobilisation du secteur culturel.
Depuis le début du mouvement de contestation, fin août, le chef d'État haïtien n'a pris qu'une seule fois la parole publiquement, via une allocution pré-enregistrée, diffusée à la télévision d'État le 25 septembre à 2heures du matin heure locale.
La colère populaire contre Jovenel Moïse, décrié par les opposants les plus radicaux depuis son arrivée au pouvoir en février 2017, s'est accentuée fin août à la suite d'une pénurie de carburants généralisée à travers le pays.
Majoritairement issus des quartiers les plus pauvres, les manifestants exigent d'autant plus la démission du chef de l'État que des entreprises qu'il dirigeait avant son entrée en politique ont été épinglées par la Cour supérieure des comptes comme étant "au cœur d'un stratagème de détournement de fonds".
Source: https://actu.orange.fr/monde/haiti-les-artistes-dans-le-concert-des-contestations-contre-le-president-CNT000001kbSHO.html

Les artistes font "rues combles" contre Jovenel Moise

Une foule impressionnante est descendue dimanche dans les rues de la capitale à l’invitation des artistes pour exiger la démission du président Jovenel Moise de plus en plus contesté par de nombreuses organisations.
Après des partis politiques de l’opposition, des associations de la société civile, le monde des artistes (chanteurs et musiciens) s’oppose désormais au président Jovenel Moise dont il réclame le départ du pouvoir.
« Jovenel ne peut plus rester à la tête du pays, il ne défend pas les intérêts de la population. Il est le président des riches », a déclaré un jeune venu pour suivre son artiste admiré. « J’étais déjà dans les rues pour demander la fin de ce système qui gouverne le pays, mais aujourd’hui je suis avec les stars du pays », a ajouté le jeune qui n’a pas souhaité s’identifier.
A l’invitation des artistes parmi les plus connus : King Kino, TiDjo Zenny ou encore Isolan qui ont pris la tête de la manifestation, une foule importante de plusieurs milliers de personnes en particulier des jeunes ont foulé le macadam dimanche en tenue blanche.
Le rassemblement qui avait démarré sur la route de Delmas a vite pris l’air du carnaval entrainant des milliers et des milliers de personnes qui sont venues grossir les rangs de ceux qui manifestent chaque jour contre le président Jovenel Moise.
Mercredi dernier, le président a répondu en mettant sur pied une commission afin de trouver une issue à la crise. Des partis de l’opposition continuent son départ sans condition.
Source HPN

« Jojo dòmi deyò », des dizaines de milliers de manifestants, artistes en tête, réclament la démission du président Moïse

Publié le 2019-10-13 | Le Nouvelliste
 7 heures du soir. Dimanche 13 octobre 2019. Après plus de huit heures à parcourir les rues de trois des communes de la région métropolitaine, la grande manifestation organisée par un collectif d'artistes revient au Champ de Mars, son point de départ. Le parcours, long de près de quinze kilomètres, s'est déroulé dans la bonne humeur et sans incident majeur.
Habillés majoritairement d'un t-shirt blanc comme demandé par les organisateurs, partis quelques centaines, ils sont des dizaines de milliers lors de la fin de la manifestation à son point de départ. Toute la journée la foule a chanté à tue tête "Jojo dòmi deyò" et autres refrains pour réclamer le départ du pouvoir du président de la République Jovenel Moïse.
Pari gagné pour les artistes. Des dizaines de milliers de manifestants ont donc répondu à leur appel et autant se sont agglutinés sur leur passage. Tous ont exigé ce dimanche, en foulant le macadam, la démission du président Jovenel Moïse, en butte à une contestation sans précédent depuis plusieurs mois et à un "peyi lòk" depuis sept semaines qui empêche la tenue régulière de toutes les activités sur l'étendue du territoire.
Dans une ambiance de carnaval, les artistes Izolan, King Kino, Berto, et co., perchés sur un « char musical» comme pour le carnaval, ont assuré l’ambiance. Avec la foule, ils ont scandé « Jojo dòmi deyò », un refrain devenu culte depuis le début des contestations. Le rythme est entraînant, le message clair.
T-shirts blancs, pancartes préfabriquées, vuvuzelas bruyants, sifflets agressifs, vaccines aux sons entraînants, les manifestants ont utilisé tous les accessoires à leur disposition pour faire passer leur message. Ils ont laissé le Champ de Mars peu après 10 du matin, remonté Lalue, bifurqué par l'avenue Martin Luther King, fait un stop sous le viaduc pour être rejoints par une autre branche en provenance de Cité Soleil, avant de se lancer à l'assaut de l’autoroute de Delmas en direction de Pétion-Ville.
Sans prendre de pause, acclamée sans cesse par un public festif dans ses chants de revendications, la belle et grosse foule a arpenté la rue Metellus sans faire de mal à la ville créée par Jean Pierre Boyer avant de prendre la rue Panaméricaine en direction du centre-ville de Port-au-Prince en passant par Bourdon. Un seul message: Jovenel Moïse doit partir.
Pour Jacques, quadragénaire rencontré au niveau de Delmas 103, il faut en finir avec toute la classe politique. « Jovenel Moïse doit laisser le pouvoir. Nous devons renvoyer également les maires, les députés, les sénateurs, les directeurs généraux, les ministres, etc. Ils doivent tous partir. Ce sont des voleurs. Ils nous divisent pour s’enrichir. Entre-temps, nous pataugeons dans la misère », assène-t-il.
Izolan, le rappeur de Barikad Crew, l’un des groupes les plus populaires auprès des jeunes, s’est montré très satisfait par rapport au feed-back du public ce dimanche. « Nous avons réussi le mouvement. Nous sommes fiers de l’accompagnement de la population. Cela prouve que la majorité en a marre. Le peuple doit obtenir ce qu’il cherche à savoir la démission de Jovenel Moïse et aussi le changement de ce système. Le président ne peut pas nous gouverner. Il doit tirer sa révérence et permettre aux gens compétents de prendre la destinée du pays », a dit Izolan.
Le rappeur insiste sur la nécessité de « changer le système à tout jamais ». « Il faut changer cette dynamique. Nous devons mettre un terme à ce système qui produit l’inégalité, la misère et la corruption. Sinon, nous aurons un autre Jovenel Moïse au Palais national lors des prochaines élections », a-t-il prédit. Jean Leonard Tout-Puissant alias Izolan souligne que la marche de ce dimanche n’est pas une initiative isolée. « S’il ne démissionne pas ce soir ou au cours de cette semaine, nous serons encore dans les rues dimanche. Cette fois, nous serons accompagnés de nos cuillères et de nos assiettes », a prévenu Izolan.
Des personnalités politiques ont également été remarqués à la marche de ce dimanche. C’est le cas du chanteur devenu sénateur de l’Ouest, Antonio Cheramy, alias Don Kato. « Je suis venu supporter l’initiative des artistes. Je les félicite d’avoir rejoint ceux qui exigent le départ de Jovenel Moïse. Nous allons restés mobilisés jusqu’à ce qu’il (Jovenel Moïse) démissionne », a-t-il fait savoir.
Youri Chevry, maire de Port-au-Prince et également manager du groupe Barikad Crew, a confié au journal qu’en tant que citoyen, il n’a d’autre choix que d’unir sa voix à celle de la population. « Le peuple réclame la démission de Jovenel Moïse. Le pays n’est pas gouverné depuis plusieurs semaines. On aurait pu décréter l’état d’urgence. Il n’y a pas d’eau, les hôpitaux ne fonctionnent pas, etc. Pourtant, il y a quelqu’un à la tête de la nation. Le peuple lui demande de tirer les conséquences de son inconséquence », estime-t-il.
Selon Youri Chevry, Jovenel Moïse fait montre d’une incompréhension de la crise en voulant dialoguer avec les acteurs de l’opposition. « Ce n’est pas l’opposition qui est dans les rues. C’est la population. Il peut toujours dialoguer avec des acteurs mais il ne peut pas le faire avec la population. Celle-ci réclame son départ. Il ne peut pas faire autrement », analyse-t-il.
Louis Gérald Gilles, l’ancien sénateur de Fanmi Lavalas, devenu aujourd’hui le chef de file de la structure politique dénommée Nouvelle orientation unifiée pour libérer Haïti » (NOULHA), croit qu’il faut soutenir tous les mouvements de mobilisation qui réclament la fin de ce système. « C’est pour la première que le peuple lève la voix pour exiger la fin de ce système. Il veut désormais que les ressources de l’Etat soient utilisés au profit de l’éducation, la santé, la sécurité, etc. Aujourd’hui, la population, unie comme un seul homme, exige un changement. Je suis sûr qu’elle va obtenir gain de cause. C’est pour cela qu’en tant que figure de la classe politique, je rejoins la marche de ce dimanche », a-t-il dit.
La marche s’est poursuivie après 19 heures dans une ambiance surchauffée. Le cortège a essuyé des jets de pierre au niveau de Morne Lazare (Pétion-Ville). Ce qui a créé une grande panique dans la foule. Après cet incident, les participants ont repris la route en direction du Champs de Mars comme c’était prévu dans le parcours initial.
Les artistes sont la dernière catégorie à rejoindre ouvertement la contestation contre le président Moïse. Vendredi, 107 organisations syndicales et patronales, des organismes de défense des droits humains, des associations de voudouisans et de la société civile ont aussi réclamé la démission du président.
Jean Daniel Sénat
Source:https://lenouvelliste.com/article/207918/jojo-domi-deyo-des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-artistes-en-tete-reclament-la-demission-du-president-moise