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mercredi 11 septembre 2013

Sud-Est : entre la mer et la « Colline enchantée »

Le Nouvelliste | Publié le :10 septembre 2013
Nathalie Cardichon
 Une chaude brise caresse les visages. Les vagues blanchâtres viennent mourir sur le sable et emportent tout doucement les derniers jours de vacances de certains nostalgiques de Raymond-les-bains, une des plages du Sud-Est, ce dimanche 8 septembre. Mais pour ceux qui aiment marcher les pieds dans l'eau tout au long de l'année, la mer ne prend pas de vacances...
Rocky Patrick est de ce nombre. A Raymond-les-bains (Cayes-Jacmel), il est en sueur, pieds et torse nus à jouer au football. Il reprend son souffle à l'ombre des cocotiers après quelques dribles.
 « Je suis ravi des travaux de réaménagement entamés par la mairie. La sécurisation de la mer par les bouées, la clôture, entre autres... », lance, la respiration saccadée, ce natif de Jacmel. « Néanmoins, je voudrais que l'on répare aussi les choucounettes », souhaite-il, assis auprès de sa dulcinée.
Les yeux cachés par des lunettes de soleil, Boursiquot Rouzier papote avec son ami Domond Jean Romel. « J'aime mon pays. J'y reviens tout le temps », confie ce résident de New York. « Je pense d'ailleurs à y amener mon fils », ajoute-t-il. Il observe de près les travaux autour de la plage.

L'aménagement du parking, les kiosques pour les marchandes. Il formule tout de même certaines recommandations comme par exemple mettre des sacs dans les poubelles. Domond Romel voudrait plus de sécurité sur le site. « Souvent des vagabonds viennent perturber la paix des braves gens ici »,souligne-t-il. « Les agents de sécurité doivent être là en permanence », insiste Domond Romel
La plage Raymond-les-bains « est fréquentée quotidiennement » selon la directrice départementale du Tourisme du Sud-Est, Dithny Joan Raton. "Les travaux de rehabilitation ont débuté en février 2013 et coûtent 10 millions de gourdes pour tout le projet. aujourd'hui, nous en sommes à la moitié des travaux ", raconte-elle en compagnie de l'agent exécutif interimaire de Cayes-Jacmel Pierre Jean Rodan. Ils comprennent la construction d'un grillage posé sur des murets, décorés avec des motifs en céramiques cassées,oeuvre d'une association d'orphelin.
L'aménagement d'un parking de 40 places et la construction d'une vingtaine de kiosques pour les marchandes de fruits de mer, d'un bloc sanitaire, des barques à fleurs, l'installation de bouées de démarcation, l'électrification du site, entre autres. Les responsables envisagent aussi un partenariat public-privé pour l'installation de mini-bars qui seront disséminés sur la plage.
Un peu plus au sud, les plages se suivent mais ne se ressemblent pas.
La nature est diverse et généreuse. A Marigot, sur la plage de Kabic, La villa Nicole vient d'être le théâtre du mariage d'une célébrité haïtienne.
Les lieux sont calmes et décorés aux couleurs vives. L'accueil se fait agréablement avec un cocktail de bienvenue servi dans des coupes garnies de parapluies en miniature. Des étrangers se prélassent peinards sous des cocotiers inclinés.
Dans l'air, l'odeur d'un mets titille les sens. Un couple délecte allégrement un plat de crevette, de bananes frites, de salade et de riz. On dirait que c'est plus succulent face à la mer.
A quelques kilomètres, à Corail Soult, la route garde les cicatrices des dernières intempéries. Des hommes sont au travail.
Les vagues, comme si elles dansaient la danse des guerriers Masaï avant un combat, s'écrasent sur le littoral. Le chemin qui mène à l'hôtel la Colline enchantée ressemble à un sentier de berger. La mer est plus belle vue d'en haut. Le spectacle est époustouflant. Nichée sur un monticule, la constellation de maisonnettes jaunes et bleues, recouvertes de paille, originalement décorées, rappellent qu'on est à la campagne. La Colline enchantée est une pure merveille.
Dans le restaurant, de bruyants touristes multilingues attendent leur ration tandis que d'autres paressent au soleil ou font un petit somme sous "les arbres musiciens" rendant encore plus enchanteresse cette colline surplombant la mer.
Nathalie Cardichon
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121011

Une nouvelle tête à l'Inspection générale de la PNH

Le Nouvelliste | Publié le :10 septembre 2013
Joubert Rochefort rochefelle2013@gmail.com
Le commissaire Ralph Stanley Jean Brice a été nouvellement nommé inspecteur général en chef de la Police nationale d'Haïti. Le nouveau titulaire à ce poste à l'institution policière promet d'être à la hauteur de ses responsabilités, en marge de la cérémonie de son installation, mardi 10 septembre, dans des locaux fraîchement aménagés de l'institution à Delmas 2.
C'est en présence de tout le gratin de la police nationale, du ministère de la Justice, de la société civile et des partenaires internationaux que Ralph Stanley Jean Brice a pris ses fonctions à la tête de l'Inspection générale de la police nationale d'Haïti (IGPNH). Il succède à ce poste au commissaire Eric Chériska qui y a passé environ 8 mois.
A peine nommé, le nouvel inspecteur général en chef de la PNH se veut un franc collaborateur. Dans ses propos, il se dit ouvert aux conseils et aux recommandations. De plus, Ralph Stanley Brice reconnaît que son travail est loin d'être mince. Des grands dossiers à scruter, des règlements administratifs à faire respecter, des confiances à gagner sont autant de tâches qui l'attendent à son nouveau poste. Il assure à la population, aux hauts fonctionnaires de la PNH et à la communauté internationale avec qui il aura à collaborer tout au long de son mandat qu'il sera à la hauteur de ses responsabilités. « Nous vous garantissons que nous serons à la hauteur de notre tâche. Nos longues années de commandement et notre leadership nous permettront de surmonter les difficultés et faire face aux nombreux défis qui nous attendent», assure Ralph Stanley.
Ralph Stanley Jean Brice rappelle aux agents de police la stricte application du code d'instruction policière en cas de violation flagrante ou d'abus de pouvoir. Parmi ces règlements figurent : le respect de la loi - de la hiérarchie et de la discipline. En outre, il appelle les officiers à faire preuve d'intégrité et de modestie dans l'exercice de leurs fonctions.
Le nouvel inspecteur général en chef compte également donner vie aux instances de contrôle qui s'inscrivent parmi l'une des priorités de son mandat. La direction générale et l'Inspection générale, argue-t-il, entendent faire du développement institutionnel un objectif de premier ordre. En outre, il entend freiner la violation délibérée des règlements.
Une façon pour lui de poursuivre la mission de la PNH. « Il faut que cesse cette vieille pratique consistant à fermer les yeux tout en constatant la violation des règlements. Nous croyons de conviction profonde, que l'image de la PNH ne changera que lorsque les chefs de patrouilles, les chefs de postes, les responsables des unités territoriales et spécialisées, les directeurs départementaux, les directeurs centraux, ainsi que l'Inspection générale elle-même accepteront de prendre les taureaux par les cornes et d'imposer aux subordonnés le respect des règlements », a déclaré Ralph Stanley Jean Brice.
Pour le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Jean Renel Sanon, qui est aussi le vice-président du Conseil supérieur de la police nationale, cette nomination rentre dans le cadre des changements structurels envisagés au plan de développement de la Police nationale d'Haïti. Cependant, le ministre de la Justice espère que le nouvel inspecteur général en chef arrivera à inspirer confiance à la population dans les prochains jours.
« J'attends de vous des actions concrètes et urgentes pour le maintien de la discipline et le renforcement du moral des policiers. Assurez-vous que les patrouilles sont effectuées régulièrement dans les rues par la police d'inspection de manière assidue.
Joubert Rochefort rochefelle2013@gmail.com
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121113

Environnement/ Exploitation des carrières de sable...L'Etat promet de sévir avec la dernière rigueur

Le Nouvelliste | Publié le :09 septembre 2013
Bertrand Mercéus Juno Jean Baptiste
Le ministère de l'Environnement et le Bureau de l'Energie et des mines (BME) ont procédé lundi à la présentation d'un ensemble de mesures adoptées par le gouvernement en vue de freiner l'exploitation illégale et anarchique des carrières de sable. Un arrêté sera publié sous peu afin de garantir le support judiciaire nécessaire.
D'emblée, le directeur général du Bureau des mines, Ludner Remarais, a rappelé un ensemble de carrières qui ont été fermées, notamment à La Boule 12 et au Morne l'Hôpital. « Il n'y a pas de discussion là-dessus, a-t-il dit, résolu. Toute personne qui exploite une carrière à ces endroits enfreint la loi et la justice sévira contre elle. »
Pour ne pas pénaliser le secteur de la construction, trois carrières peuvent légalement fonctionner pour l'exploitation du sable, selon le directeur général. Il s'agit des carrières de Morne-à-Cabri, de Saint- Jude et de la rivière Grise, moyennant un permis d'exploitation délivré par le BME. « Seul le BME est habilité à délivrer le permis. Mais pour l'avoir, il faut d'abord que le MDE fasse au préalable une étude de la zone où se trouve la carrière qu'on voudrait exploiter. »
M. Remarais a également identifié trois endroits par où les camions peuvent atteindre la rivière Grise afin d'en tirer le sable nécessaire à la construction. Ce sont Carrefour Dumay à la Croix-des-Bouquets, le Renouveau charismatique à Tabarre et Pernier au niveau de Fatima. « Tout camion, a-t-il ajouté, qui prend un autre chemin pour atteindre la rivière Grise sera en contravention avec la loi. »
Ludner Remarais en a profité pour dire aux firmes locales et étrangères, qui construisent des routes dans le pays et qui ont des contrats avec l'Etat, qu'il n'est pas normal de continuer à exploiter des carrières sans aucun contrôle, aggravant ainsi les problèmes environnementaux du pays. « Le gouvernement demande que tout soit régularisé. Ceux qui continuent en dehors des normes établies et qui ne respectent pas la loi, la justice sévira contre eux et il y aura confiscation d'équipements. Nous souhaitons que tout le monde rentre dans l'ordre. »
Le titulaire du BME a indiqué qu'un arrêté sera pris sous peu en vue de stopper l'exploitation des sédiments au niveau des rivières et l'exploitation des carrières dans les mornes. « Il n'est pas normal que des citoyens et des étrangers posent des actes commerciaux au détriment de l'environnement. Et, le pire, c'est que l'Etat ne perçoit rien de ces exploitations alors qu'elles provoquent beaucoup de problèmes aux citoyens et à l'Etat haïtien. »
De son côté, le ministre de l'Environnement, Jean François Thomas, a relaté trois problèmes majeurs causés à l'environnement lorsque des carrières sont exploitées dans de mauvaises conditions. Ce sont l'inondation, le phénomène de sédimentation, c'est-à-dire que l'eau emporte les terres dans les cours d'eau parce qu'elles deviennent friables et la dégradation de notre paysage du point de vue esthétique.
Jean François Thomas a rappelé le décret du 12 octobre 2005 sur la gestion de l'environnement, qui donne des prescrits sur la protection et l'exploitation des carrières de sable, et celui du 23 août qui donne des instructions sur les types de carrières. « Cependant, constate le ministre, certaines personnes continuent à exploiter les carrières qui ont été fermées par l'Etat. Celle de La Boule par exemple est interdite, mais jusqu'à présent des gens, défiant l'autorité de l'Etat, continuent à l'exploiter. Il y a aussi ce qui se passe dans la rivière Grise et dans toute la zone de Titanyen. »
Fort de ces préoccupations, M. Jean François a fait savoir que le gouvernement envisageait des mesures « fermes » pour protéger l'environnement et la sécurité du pays et des citoyens.
Aussi, la question de l'exploitation des carrières de sable semble-t-elle interpeller le pouvoir judiciaire. Le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Francisco René, révèle que le décret du 2 avril 1984, en fait un complément de celui du 3 mars 1976, décrit le processus de l'exploitation du sable. « La justice, en ce sens, est prête à sévir contre tous les contrevenants qui agissent en violation de ces deux décrets qui prévoient des sanctions à cet effet », a déclaré, d'un ton sévère, le chef de la poursuite, invitant par ailleurs tous ceux qui ne sont pas en règle à effectuer des démarches légales en vue d'obtenir les permis nécessaires auprès du BME.
Selon lui, l'exploitation anarchique du sol, susceptible de mettre en danger l'environnement, doit cesser. Faisant référence à des compagnies qui exploitent illicitement les carrières de sable depuis des lustres au grand dam de ces deux décrets, Me René Francisco, dans un style propre à lui seul, leur a lancé un « stop » tonitruant. « Stop, la recréation est terminée », a-t-il dit à la Primature devant un parterre de journalistes.
Pour le moins, le chef du parquet de Croix-des-Bouquets semble s'être aligné sur la position de son collègue. Me Leny Thélusma estime que le rôle des commissaires du gouvernement dans ce dossier n'est autre que d'appliquer la loi. « Un homme avisé en vaut mille, a-t-il tempêté. Nous n'allons pas agir en "matadors superbes" mais nous allons appliquer la rigueur de la loi pour en finir avec cette question de l'exploitation anarchique des carrières de sable. »
Bertrand Mercéus Juno Jean Baptiste http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121026

Desras appelle à la mobilisation générale contre Martelly

Le Nouvelliste | Publié le :09 septembre 2013
Roberson Alphonse
Simon Dieuseul Desras n'y va pas avec le dos de la cuillère. Esquivant l'obligation de se fendre d'un bilan à la séance de clôture de la 2e session législative bouclée ce lundi 9 septembre, le président de l'Assemblée nationale a plutôt fait, avec plein de passifs, celui du chef de l'Etat, Michel Martelly, avant d'appeler le peuple à la mobilisation contre le président Michel Joseph Martelly. « Nous appelons le peuple souverain à la mobilisation pour faire échec au projet autoritaire et personnel du président de la République », a lancé tout de go Desras Simon Dieuseul.
Pugnace, il a souligné, en présence de 16 sénateurs et de 72 députés, que « les principaux dirigeants de l'exécutif haïtien s'acharnent à démanteler le Parlement pour bâtir un pouvoir personnel, assis sur la propagande, l'arbitraire et la corruption ». Dans les souliers du rabatteur, le sénateur du Centre a appelé « les parlementaires de la 49e législature à se constituer en un bloc monolithique pour défendre le pouvoir législatif ». « Que nos collègues vacillants, peu conscients de leurs responsabilités, peu imbus des leçons de l'histoire fassent attention ! », a-t-il dit.
Manichéen, Simon Dieuseul Desras a lancé un appel « aux combattants de la démocratie pour qu'ils réveillent à la modernité démocratique les nostalgiques de la dictature ». Une alternative à ses yeux face à l'incapacité de certains à se mettre d'accord pour la mise en accusation du président de la République et au renvoi du Premier ministre par les chambres compte tenu de « nombreux accrocs de ce pouvoir autoritaire et informel à l'ordre constitutionnel et légal ».
Selon Desras, les autres pouvoirs de l'Etat sont minés par des crises internes et des intrusions de l'exécutif. Rappelant encore une fois que « les perspectives s'assombrissent », le président de l'Assemblée nationale a évoqué le dossier des élections. « Le refus d'organiser des élections à la fin de l'année 2013, par l'équipe Martelly/Lamothe, peut déclencher des troubles que ni l'international, ni les forces d'argent ne pourront comprimer », a-t-il prévenu, rabrouant au passage l'ONU qui a salué « les nets progrès » réalisés par l'administration Martelly. Pour Desras, en deux ans, il y a eu plutôt quatre carnavals, zéro élection et trois rentrées scolaires reportées sur fond d'une aggravation des conditions de vie de la population haïtienne.
Le sénateur, qui a appelé à une mobilisation générale pour faire échec, selon lui, au projet dictatorial du président Michel Joseph Martelly, s'interroge : Y a-t-il une parade, une place réservée au dialogue, une alternative à cette descente aux enfers ? Malgré cette interrogation, il a invité les « démocrates à la vigilance.
Il y a quelques semaines, il avait annoncé que le bureau de l'Assemblée nationale prendrait acte de la demission du président de la République si ce dernier ne se présente pas au Parlement le 2e lundi de janvier 2014.
Roberson Alphonse
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121047

Martelly: une pierre, deux coups

Le Nouvelliste | Publié le :10 septembre 2013
Roberson Alphonse
 Au contact de la foule, Michel Joseph Martelly est heureux comme un poisson dans l'eau. L'ex-chanteur devenu président, dans la Grand'Anse ces jours-ci, a fait d'une pierre deux coups.
Il « inspecte plusieurs travaux d'infrastructures » et met en pôle position Michel Clérié, transfuge de Inite, candidat pour un nouveau mandat au Sénat.
« Je viens vers vous comme ce fut le cas lors de la campagne électorale. Je continue à rester plus proche de vous pour entendre vos cris et satisfaire vos revendications», a, selon une note du Palais national, déclaré le chef de l'Etat dans la soirée du lundi 9 septembre, sur la place d'armes de Dame-Marie.
«Je lutte pour que le pays reste calme et stable, ce qui facilitera la création d'emplois au profit de tous les Haïtiens», a ajouté le président Martelly, qui doit revenir dans la capitale ce mardi après avoir visité Anse d'Hainault, Les Irois, Dame-Marie.
« Arrivé dans le département de la Grand'Anse, dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 septembre 2013, le chef de l'Etat s'est arrêté à divers endroits, dont Carcasse, section communale des Irois, puis Anse d'Hainault, pour dialoguer avec la population autour du développement de la zone.
Ensuite, à Dame-Marie, il a rendu visite, dans la matinée du lundi, sous la pluie, aux notables de la ville, avant de rejoindre Layée où s'organisait le traditionnel festival de la zone au bord de la mer. Des kits alimentaires ont été distribués dans cette localité.
Le président Martelly en a profité pour évaluer les travaux de construction de la première école nationale de Layée », selon la note du Palais. Cela n'a rien à voir avec la campagne électorale. Ces tournées étaient planifiées depuis plusieurs mois, a confié l'ex-sénateur Youri Latortue, conseiller politique du président Martelly.
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121131
Roberson Alphonse

Lamothe en Europe : « Les choses vont mieux et on veut le dire au monde entier »

Coopération internationale/Visite
Le Nouvelliste | Publié le :10 septembre 2013
Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com
Le Premier ministre a quitté le pays lundi pour une tournée de quelques jours en Europe. Laurent Lamothe a commencé mardi sa visite à Paris où il a eu plusieurs rencontres.
Redynamiser et consolider les relations d'Haïti avec la France, faire du lobbying en faveur du pays au sein de l'Union européenne, inciter des investisseurs étrangers à s'intéresser aux potentiels d'Haïti sont, entre autres, les objectifs de cette tournée entamée par le Premier ministre en Europe. Selon les explications de Laurent Lamothe mardi matin sur les ondes de Radio Magik 9 depuis Paris, la présence haïtienne dans les grandes capitales européennes et devant de grands donateurs est très importante.
« Aujourd'hui, nous avons besoin du support non seulement du gouvernement français, mais également de l'Union européenne, qui a une importante enveloppe d'aide en discussion de vote pour Haïti dans le cadre du 11e FED», a indiqué le patron de la Primature en tournée officielle en Europe du 10 au 14 septembre.
Pour sa première visite en France depuis qu'il est Premier ministre, Lamothe doit 
s'entretenir avec son homologue français, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. En outre, il rencontrera le ministre fédéral belge des Affaires étrangères, Didier J.L. Reynders, le président de l'Union européenne (UE), Herman Van Rompuy, le commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs, le commissaire à la Coopération internationale, à l'Aide humanitaire et à la Réaction aux crises, Kristalina Georgieva, le secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie, Abdou Diouff, et le ministre d'Outre-mer français, Victorin Lurel.
Lamothe se rendra mercredi en Belgique pour rencontrer Herman Van Rompuy, Andris Pielbags et le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reyndres. Vendredi, il reviendra en France où il sera reçu par son homologue français, Jean-Marc Ayrault, et le secrétaire général de la francophonie, Abdou Diouf. Le Premier ministre profitera de son séjour en Europe pour conduire des entretiens avec de potentiels investisseurs et des responsables d'associations qui interviennent en Haïti.
Selon une note de la Primature, les échanges de Laurent Lamothe porteront notamment sur la vision de l'administration Martelly relative à l'aide européenne nécessaire à la reconstruction du pays, le renforcement de la coopération entre l'Union européenne et Haïti et l'appui de l'UE aux programmes gouvernementaux de développement. « L'UE doit également statuer sur le vote d'une enveloppe de 400 millions d'euros en faveur de la République d'Haïti. »



« Au cours de son séjour en France, le Premier ministre haïtien discutera avec les plus hautes autorités politiques de la nécessité de renforcer la coopération haïtiano-française et les liens d'amitié et de solidarité qui unissent les deux peuples ; du soutien de la France à l'épanouissement d'Haïti via son plan stratégique de développement à travers lequel se définissent les grandes priorités pour son essor 
économique. »


 Laurent Lamothe, selon la note, profitera de cette visite pour attirer de nouveaux investissements vers Haïti. Il rencontrera également les représentants de la Chambre de commerce belge et les responsables du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) en vue d'attirer des investisseurs dans le pays.
Mardi à Paris, Laurent Lamothe a déclaré sur RFI que l'amélioration du climat des affaires est une priorité pour son gouvernement. « Haïti est en chantier actuellement. Nous avons plus de 800 projets en cours, 300 kilomètres de routes. L'investissement direct a augmenté de 20 %. Les choses vont mieux et on veut le dire au monde entier. »
Devant un parterre d'invités réunis à la maison de l'Amérique latine mardi en soirée, le Premier ministre a repris les mêmes thèmes. Sortant de son discours écrit, le PM a insisté sur le fait qu'Haïti est devenue, grâce aux efforts de la PNH et de l'administration Martelly, l'un des pays les plus sûrs de la Caraïbe avec un taux d'homicide de 9 pour 100 000.
Laurent Lamothe s'est réjoui de la nette amélioration du climat d'affaires en Haïti. « Le pays a enregistré 44 projets d'investissement privés évalués à 225 millions de dollars. » Il a souligné que l'inflation a été maîtrisée à 6,7% et que le Gouvernement vise un taux de croissance de 4.5%.
« Pour ce faire, a-t-il dit, une lutte acharnée est en train d'être menée contre la contrebande et la corruption, l'ULCC a été renforcée et tous les moyens ont été mis à la disposition de cet organisme afin de lui permettre de faire son travail. Pour la première fois, la Direction générale des impôts a pu collecter 15 milliards 920 millions de gourdes deux mois avant la fin de l'exercice. »
Par ailleurs, sur Radio Magik 9, le chef du gouvernement a dit lire dans la presse que le gouvernement du Canada avait l'intention de diminuer drastiquement les fonds mis à la disposition d'Haïti chaque année. « Nous n'avons aucune confirmation des autorités canadiennes en ce qui concerne cette information dévoilée par l'article et je ne veux pas faire de spéculations », a-t-il dit aux journalistes de l'émission Panel Magik.
Denis Paradis, ministre de Développement international du Canada, en visite récemment dans le pays, avait dit observer des progrès dans plusieurs domaines, a rappelé le Premier ministre. « On doit être clair sur une chose, a-t-il dit, le développement d'Haïti ne passera pas par les aides. Il y a des efforts qui se font pour attirer des investisseurs privés...L'aide au développement c'est quelque chose de temporaire en attendant qu'on puisse se prendre en charge... »
Le Premier ministre a dit orienter ses actions vers la souveraineté financière et l'indépendance économique du pays. Pour y arriver, a-t-il souligné, « on doit exploiter nos ressources naturelles, attirer l'investissement, inciter la diaspora à venir investir en Haïti... »
Le Premier ministre est accompagné dans son périple européen des sénateurs Jocelerme Privert et Wencesclass Lambert, de l'Ordonnateur national de l'Union européenne en Haïti Jean-Edner Nelson et du coordonnateur général de l'Office de management et de ressources humaines, Uder Antoine.
Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121133