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mercredi 11 septembre 2013

Environnement/ Exploitation des carrières de sable...L'Etat promet de sévir avec la dernière rigueur

Le Nouvelliste | Publié le :09 septembre 2013
Bertrand Mercéus Juno Jean Baptiste
Le ministère de l'Environnement et le Bureau de l'Energie et des mines (BME) ont procédé lundi à la présentation d'un ensemble de mesures adoptées par le gouvernement en vue de freiner l'exploitation illégale et anarchique des carrières de sable. Un arrêté sera publié sous peu afin de garantir le support judiciaire nécessaire.
D'emblée, le directeur général du Bureau des mines, Ludner Remarais, a rappelé un ensemble de carrières qui ont été fermées, notamment à La Boule 12 et au Morne l'Hôpital. « Il n'y a pas de discussion là-dessus, a-t-il dit, résolu. Toute personne qui exploite une carrière à ces endroits enfreint la loi et la justice sévira contre elle. »
Pour ne pas pénaliser le secteur de la construction, trois carrières peuvent légalement fonctionner pour l'exploitation du sable, selon le directeur général. Il s'agit des carrières de Morne-à-Cabri, de Saint- Jude et de la rivière Grise, moyennant un permis d'exploitation délivré par le BME. « Seul le BME est habilité à délivrer le permis. Mais pour l'avoir, il faut d'abord que le MDE fasse au préalable une étude de la zone où se trouve la carrière qu'on voudrait exploiter. »
M. Remarais a également identifié trois endroits par où les camions peuvent atteindre la rivière Grise afin d'en tirer le sable nécessaire à la construction. Ce sont Carrefour Dumay à la Croix-des-Bouquets, le Renouveau charismatique à Tabarre et Pernier au niveau de Fatima. « Tout camion, a-t-il ajouté, qui prend un autre chemin pour atteindre la rivière Grise sera en contravention avec la loi. »
Ludner Remarais en a profité pour dire aux firmes locales et étrangères, qui construisent des routes dans le pays et qui ont des contrats avec l'Etat, qu'il n'est pas normal de continuer à exploiter des carrières sans aucun contrôle, aggravant ainsi les problèmes environnementaux du pays. « Le gouvernement demande que tout soit régularisé. Ceux qui continuent en dehors des normes établies et qui ne respectent pas la loi, la justice sévira contre eux et il y aura confiscation d'équipements. Nous souhaitons que tout le monde rentre dans l'ordre. »
Le titulaire du BME a indiqué qu'un arrêté sera pris sous peu en vue de stopper l'exploitation des sédiments au niveau des rivières et l'exploitation des carrières dans les mornes. « Il n'est pas normal que des citoyens et des étrangers posent des actes commerciaux au détriment de l'environnement. Et, le pire, c'est que l'Etat ne perçoit rien de ces exploitations alors qu'elles provoquent beaucoup de problèmes aux citoyens et à l'Etat haïtien. »
De son côté, le ministre de l'Environnement, Jean François Thomas, a relaté trois problèmes majeurs causés à l'environnement lorsque des carrières sont exploitées dans de mauvaises conditions. Ce sont l'inondation, le phénomène de sédimentation, c'est-à-dire que l'eau emporte les terres dans les cours d'eau parce qu'elles deviennent friables et la dégradation de notre paysage du point de vue esthétique.
Jean François Thomas a rappelé le décret du 12 octobre 2005 sur la gestion de l'environnement, qui donne des prescrits sur la protection et l'exploitation des carrières de sable, et celui du 23 août qui donne des instructions sur les types de carrières. « Cependant, constate le ministre, certaines personnes continuent à exploiter les carrières qui ont été fermées par l'Etat. Celle de La Boule par exemple est interdite, mais jusqu'à présent des gens, défiant l'autorité de l'Etat, continuent à l'exploiter. Il y a aussi ce qui se passe dans la rivière Grise et dans toute la zone de Titanyen. »
Fort de ces préoccupations, M. Jean François a fait savoir que le gouvernement envisageait des mesures « fermes » pour protéger l'environnement et la sécurité du pays et des citoyens.
Aussi, la question de l'exploitation des carrières de sable semble-t-elle interpeller le pouvoir judiciaire. Le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Francisco René, révèle que le décret du 2 avril 1984, en fait un complément de celui du 3 mars 1976, décrit le processus de l'exploitation du sable. « La justice, en ce sens, est prête à sévir contre tous les contrevenants qui agissent en violation de ces deux décrets qui prévoient des sanctions à cet effet », a déclaré, d'un ton sévère, le chef de la poursuite, invitant par ailleurs tous ceux qui ne sont pas en règle à effectuer des démarches légales en vue d'obtenir les permis nécessaires auprès du BME.
Selon lui, l'exploitation anarchique du sol, susceptible de mettre en danger l'environnement, doit cesser. Faisant référence à des compagnies qui exploitent illicitement les carrières de sable depuis des lustres au grand dam de ces deux décrets, Me René Francisco, dans un style propre à lui seul, leur a lancé un « stop » tonitruant. « Stop, la recréation est terminée », a-t-il dit à la Primature devant un parterre de journalistes.
Pour le moins, le chef du parquet de Croix-des-Bouquets semble s'être aligné sur la position de son collègue. Me Leny Thélusma estime que le rôle des commissaires du gouvernement dans ce dossier n'est autre que d'appliquer la loi. « Un homme avisé en vaut mille, a-t-il tempêté. Nous n'allons pas agir en "matadors superbes" mais nous allons appliquer la rigueur de la loi pour en finir avec cette question de l'exploitation anarchique des carrières de sable. »
Bertrand Mercéus Juno Jean Baptiste http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121026

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