Outre le massacre de La Saline ou encore les détournements de fonds publics, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a aussi touché la situation humanitaire dans son dernier rapport sur Haïti. Nous publions ci-après les propos de M. Guterres.
Publié le 2019-07-19 | Le Nouvelliste
Le nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire entre mars et juin 2019 est estimé à environ 2,6 millions, dont 2 millions en situation de crise et 571 000 en situation d’urgence, selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. En février 2019, le prix du panier de la ménagère avait augmenté de 11 %, portant à 26 % l’augmentation sur les 12 mois précédents. Selon le système d’alerte rapide aux risques de famine et l’Institut haïtien de statistiques et d’informatique, les prix des denrées alimentaires locales comme les plantains, le manioc et le fruit à pain, ont augmenté de l’ordre de 41 %. Par ailleurs, la dépréciation de la gourde a entraîné une pression inflationniste sur les prix des aliments de base comme le riz et l’huile de cuisson, qui sont pour la plupart importés. Le ralentissement de la production agricole devrait contribuer à aggraver l’insécurité alimentaire, dans la mesure où le secteur agricole reste la principale source de revenus de la majorité des ménages haïtiens.
Le 31 mai 2019, le Président m’a fait part de ses préoccupations concernant le niveau élevé de l’insécurité alimentaire en Haïti et son impact de plus en plus important sur les ménages vulnérables et m’a demandé l’appui de l’Organisation des Nations unies. Ainsi, les entités des Nations unies s’emploient à intensifier leur assistance au gouvernement haïtien, notamment en mobilisant des ressources financières supplémentaires pour répondre aux besoins d’assistance d’un nombre croissant d’Haïtiens. Je demande instamment aux donateurs d’accroître leurs contributions financières au plan d’aide humanitaire de 2019 et d’appuyer la Direction de la protection civile pour lui permettre d’intervenir en première ligne au niveau national. Le plan qui vise à apporter une assistance d’urgence à 1,3 million de personnes vulnérables n’a été financé qu’à hauteur de 16 % au 9 juillet 2019, soit 20,6 millions de dollars reçus sur les 126 millions nécessaires.
Les rapatriements forcés et les retours volontaires depuis la République dominicaine se sont poursuivis. La tendance depuis le début de 2019 reste la même qu’en 2018, avec en moyenne plus de 10000 expulsions par mois depuis ce pays. En juin 2019, Haïti avait accueilli 10 personnes réfugiées ou en quête d’asile, placées sous la protection du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Pour trouver des solutions durables, huit réfugiés, dont trois femmes, sont partis s’installer dans d’autres pays, cinq d’entre eux ayant quitté Haïti en mars, lorsque la violence était à son paroxysme.
Selon les prévisions de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis d’Amérique, il pourrait y avoir de 9 à 15 tempêtes nommées en 2019, dont 2 à 4 pourraient se transformer en gros ouragans. Les entités des Nations Unies et leurs partenaires ont continué d’aider la Direction de la Protection civile à planifier les interventions d’urgence, à mettre en place à l’avance des stocks de sécurité, à restaurer les abris d’urgence, à former les principales parties prenantes et à sensibiliser le public. La Direction a besoin de ressources supplémentaires pour pouvoir s’acquitter pleinement de son mandat et accroître son assistance aux personnes vulnérables.
Des progrès notables ont continué d’être accomplis dans la lutte contre le choléra. Entre le 1er janvier et le 20 avril 2019, le Ministère de la santé publique et de la population a signalé 308 cas suspects de choléra et 3 décès liés à cette maladie, contre 1 257 cas suspects et 12 décès au cours de la même période en 2018. Cela représente une diminution de 76,5 % du nombre de cas suspects signalés. Le Ministère a publié des données montrant que pendant 11 semaines consécutives, aucun cas confirmé n’avait été enregistré dans le pays, ce qui marque un tournant important dans la lutte contre la transmission de la maladie. Néanmoins, la vigilance reste de mise pour maintenir l’objectif de zéro cas à moyen et à long termes.
En avril 2019, sous la direction du Ministère de la santé publique et de la population et de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement, le Gouvernement haïtien a lancé avec ses partenaires une version révisée du Plan d’élimination du choléra en Haïti dans le cadre duquel un appui continu est demandé en vue de l’élimination totale de la maladie d’ici à 2022. À cette fin, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation panaméricaine de la santé et leurs partenaires s’emploient à réduire encore le risque d’épidémie et à renforcer les activités de prévention, de manière à traiter tous les cas suspects de choléra. En parallèle, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), et avec l’aide du Bureau de l’Envoyée spéciale des Nations Unies pour Haïti, l’Organisation des Nations Unies continue de promouvoir la tenue de consultations avec les personnes touchées par le choléra, afin de leur fournir un appui matériel. Le 10 avril, le Fonds d’affectation spéciale pluripartenaire des Nations Unies pour la lutte contre le choléra en Haïti a débloqué des subventions en vue de prendre en charge, dans le cadre du deuxième volet du processus consultatif, 20 communautés supplémentaires du Nord fortement touchées par la maladie, ce qui porte ainsi à 25 le nombre total de communautés bénéficiaires.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204802/lonu-preoccupee-par-la-situation-humanitaire-en-haiti
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 21 juillet 2019
L’ONU préoccupée par la situation humanitaire en Haïti
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