Le Point.fr - Publié le 19/03/2011 à 16:30
Le deuxième tour du scrutin est compliqué par le retour de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide.SOURCE AFP
La campagne électorale a pris fin dans la nuit en Haïti, avant le deuxième tour de l'élection présidentielle de dimanche, dominé par le retour triomphal de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide. La campagne opposant le chanteur Michel Martelly à l'intellectuelle Mirlande Manigat a pris fin officiellement à minuit vendredi, quelques heures après le retour de l'ex-président de sept années d'exil en Afrique du Sud.
Mirlande Manigat, une ancienne première dame âgée de 70 ans, n'a pu prononcer son discours final de campagne : une panne d'électricité a provoqué l'annulation de son dernier rassemblement électoral à Port-au-Prince. Selon un dernier sondage publié jeudi, Michel Martelly, mieux connu sous son nom d'artiste de "Sweet Micky", l'emporterait dimanche avec 53,4 % des suffrages, contre 46,6 % seulement à Mirlande Manigat. Mais la participation, notoirement faible dans le pays le plus pauvre des Amériques, rend tout pronostic très difficile : à peine 23 % des électeurs inscrits s'étaient déplacés lors du premier tour, le 28 novembre, pour départager les 18 candidats initiaux.
Aristide en embuscade
Cette fois, le scrutin est compliqué par le retour de Jean-Bertrand Aristide, qui reste très populaire auprès des plus pauvres, au point que nombre de ses partisans pourraient décider de bouder les urnes. Jean-Bertrand Aristide, 57 ans, avait dû quitter le pouvoir en 2004 sous la menace d'une insurrection armée et des pressions des États-Unis et de la France, qui lui reprochaient son incompétence. Paris et Washington ont mis en garde contre son retour à deux jours des élections, disant redouter un bouleversement du processus électoral.
L'ancien président, accueilli par des milliers de gens à l'aéroport de Port-au-Prince, assure vouloir travailler dans le secteur éducatif afin d'aider son pays à se remettre du terrible tremblement de terre qui a dévasté la capitale et sa région en janvier 2010. Mais il ne s'abstient pas de toute déclaration politique : dès son retour vendredi, il a condamné l'exclusion de son parti du processus électoral. Il a aussi estimé que l'état du pays s'était dégradé depuis son départ du pouvoir : "Depuis sept ans, l'état du malade Haïti a empiré", a-t-il lancé.
Atmosphère tendue
Également rentré en Haïti dans l'entre-deux-tours après 25 ans d'exil en France, l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier avait déjà compliqué le jeu politique. Il est poursuivi par la justice haïtienne pour corruption et visé par plusieurs plaintes pour crimes contre l'humanité.
Dans un pays sans armée et contrôlé par les casques bleus de l'ONU, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a espéré samedi que le scrutin se déroule "dans une atmosphère calme et pacifique". Les résultats du premier tour annoncés début décembre avaient donné lieu à des violences qui ont fait plusieurs morts. Le conseil électoral avait finalement modifié les résultats et exclu de la course pour le second tour le candidat du parti au pouvoir, Jude Célestin, accusé d'avoir bénéficié de fraudes, au profit de Mirlande Martelly. La semaine dernière, trois jeunes hommes qui collaient des affiches pour Mirlande Manigat ont été assassinés.
Les résultats préliminaires seront annoncés le 31 mars et les résultats définitifs le 16 avril. Les quelque 4,7 millions d'électeurs doivent aussi désigner dimanche leurs sénateurs et députés.
http://www.lepoint.fr/monde/les-haitiens-appeles-aux-urnes-pour-elire-leur-president-19-03-2011-1308711_24.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 19 mars 2011
Sitôt rentré en Haïti, Jean-Bertrand Aristide parle politique
18/03/2011
Tout juste rentré en Haïti après sept ans d'exil, l'ex-président Jean-Bertrand Aristide n'a pas perdu une seconde avant de parler politique et des élections qui auront lieu dimanche, décriant l'absence de son propre parti, Fanmi Lavalas, sur les bulletins de vote.
«L'exclusion de Lavalas aux élections, c'est l'exclusion de la majorité des Haïtiens. La solution est dans l'inclusion», a dit Jean-Bertrand Aristide en créole lors du discours de retour qu'il a prononcé à l'aéroport de Port-au-Prince, laissant entendre qu'il pourrait contester la légalité du deuxième tour du scrutin présidentiel qui doit avoir lieu dimanche.
Dans son discours d'une quinzaine de minutes, celui qui a été le premier président démocratiquement élu du petit pays des Antilles a appelé la population à «marquer la fin de (son) exil et du coup d'États de 2004», en faisant référence à son départ forcé d'Haïti sous les auspices des États-Unis il y a sept ans.
M. Aristide, aujourd'hui âgé de 57 ans, s'est adressé en cinq langues aux journalistes et aux dignitaires qui s'étaient rassemblés à l'aéroport pour son retour, appréhendé par plusieurs. Ayant quitté l'Afrique du Sud jeudi soir, l'ex-président, sa femme et ses deux filles sont arrivés à Port-au-Prince à 9h10 ce matin à bord d'un avion nolisé.
Après sa première allocution publique, Jean-Bertrand Aristide a pris un bain de foule en rentrant à Tabarre où se trouve sa résidence. L'entrée de sa villa qui a été décorée de petits drapeaux haïtiens pour l'occasion. Brandissant des photos de l'ex-président, des milliers de supporters ont souhaité un «bon retou» à l'ex-président alors que le Fanmi Lavalas diffusait des appels à manifester sur la principale place de Tabarre. Les scènes de joie se déroulaient sous l'oeil attentif de la force internationale déployée en Haïti, la Minustah.
Les États-Unis ont tenté jusqu'à la dernière minute de convaincre Jean-Bertrand Aristide de retarder son retour afin de ne pas perturber la tenue du scrutin de dimanche. Dans deux jours, les Haïtiens seront appelés à choisir entre l'ex-Première dame, Mirlande Manigat et la chanteur Michel Martelly. Selon les derniers sondages, ce dernier a une bonne longueur d'avance dans les intentions de vote.
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/nouvelles/haiti/3637.html
Tout juste rentré en Haïti après sept ans d'exil, l'ex-président Jean-Bertrand Aristide n'a pas perdu une seconde avant de parler politique et des élections qui auront lieu dimanche, décriant l'absence de son propre parti, Fanmi Lavalas, sur les bulletins de vote.
«L'exclusion de Lavalas aux élections, c'est l'exclusion de la majorité des Haïtiens. La solution est dans l'inclusion», a dit Jean-Bertrand Aristide en créole lors du discours de retour qu'il a prononcé à l'aéroport de Port-au-Prince, laissant entendre qu'il pourrait contester la légalité du deuxième tour du scrutin présidentiel qui doit avoir lieu dimanche.
Dans son discours d'une quinzaine de minutes, celui qui a été le premier président démocratiquement élu du petit pays des Antilles a appelé la population à «marquer la fin de (son) exil et du coup d'États de 2004», en faisant référence à son départ forcé d'Haïti sous les auspices des États-Unis il y a sept ans.
M. Aristide, aujourd'hui âgé de 57 ans, s'est adressé en cinq langues aux journalistes et aux dignitaires qui s'étaient rassemblés à l'aéroport pour son retour, appréhendé par plusieurs. Ayant quitté l'Afrique du Sud jeudi soir, l'ex-président, sa femme et ses deux filles sont arrivés à Port-au-Prince à 9h10 ce matin à bord d'un avion nolisé.
Après sa première allocution publique, Jean-Bertrand Aristide a pris un bain de foule en rentrant à Tabarre où se trouve sa résidence. L'entrée de sa villa qui a été décorée de petits drapeaux haïtiens pour l'occasion. Brandissant des photos de l'ex-président, des milliers de supporters ont souhaité un «bon retou» à l'ex-président alors que le Fanmi Lavalas diffusait des appels à manifester sur la principale place de Tabarre. Les scènes de joie se déroulaient sous l'oeil attentif de la force internationale déployée en Haïti, la Minustah.
Les États-Unis ont tenté jusqu'à la dernière minute de convaincre Jean-Bertrand Aristide de retarder son retour afin de ne pas perturber la tenue du scrutin de dimanche. Dans deux jours, les Haïtiens seront appelés à choisir entre l'ex-Première dame, Mirlande Manigat et la chanteur Michel Martelly. Selon les derniers sondages, ce dernier a une bonne longueur d'avance dans les intentions de vote.
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