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mardi 27 février 2007

SOUS LE CHARME DE JEAN BELONY MURAT

lundi 26 février 2007par Djems Olivier
Méticuleux, discipliné, ce sont les épithètes utilisées par le directeur de l’Institut français d’Haïti, Paul-Élie Lévy, pour présenter le jeune chanteur haïtien Jean Bélony Murat, Lauréat du prix RFI Découvertes 2006. Devant des spectateurs de tout acabit, Bélo a donné un « concert exceptionnel ! »
P-au-P, 26 Fév. 07 [AlterPresse] --- Plus d’un millier de spectateurs ont participé, le 23 février 2007, à ce concert annoncé exceptionnel du jeune artiste haïtien Jean Bélony Murat, Bélo, tenu dans les jardins de l’Institut Français d’Haïti (IFH) à Port-au-Prince, a constaté AlterPresse.
Debout et assis, certains à même le sol, amants de la musique et fans du Lauréat du Prix RFI Découvertes 2006 ont une nouvelle fois apprécié des titres gravés sur le premier album de Bélo. Après une présentation de l’artiste par Paul-Élie Lévy, directeur de l’IFH, le coup d’envoi du concert a été donné par une chanson à travers laquelle Bélo rend grâce à Dieu qu’il considère comme le maître de l’univers.
Encadré par des musiciens talentueux, le jeune chanteur et compositeur haïtien a électrisé la foule pendant plus de deux heures. Istwa dwòl (Histoire bizarre), Lakou Trankil (La cour tranquille), Jasmine, sont autant de titres qu’il a interprétés à l’occasion de ce concert.
Pendant que Bélo faisait monter la pression, plus d’une cinquantaine de fanatiques manifestaient leur mécontentement à l’extérieur. Les gardiens de sécurité empêchaient à ces mélomanes, parmi eux des personnes âgées et des journalistes, de pénétrer la grande cour de l’Institut français en dépit du fait qu’ils étaient munis de leur billet d’entrée. Certains jeunes ont même défoncé la barrière principale pour avoir accès à ce concert.
Le spectacle était très émouvant. Bélo faisait varier les rythmes. Du style « Ragganga » qui est un mélange de reggae, de ragga, et de rara, les morceaux interprétés étaient parfois teintés de jazz. Bélo est de ceux qui croient que Haïti est une mosaïque de couleurs et sa position géographique fait d’elle un carrefour de toutes les tendances musicales qui existent sur le continent américain.
En tant que jeune artiste haïtien, Jean Bélony Murat se présente comme un modèle pour les jeunes de sa génération. En marge du concert, il a déclaré à AlterPresse que c’est à travers ses actions et son comportement que la jeunesse haïtienne peut trouver en lui un modèle, une source d’inspiration.
Bélo commence à traduire en Français certaines chansons gravées sur son premier album. Toutefois, « cela ne veut pas dire que je vais traduire toutes mes chansons en Français. Lakou Trankil c’est un message qui concerne les Haïtiens au premier chef, bien que je travaille actuellement sur la version française de ce morceau », a-t-il dit tout en précisant que le Lakou est typiquement haïtien.
Depuis son sacre en décembre 2006 à Douala (Cameroun), le temps de Bélo est très limité, selon ce que nous a confié l’artiste. « J’accorde très peu de temps à la guitare, mais j’ai déjà dans les tiroirs les musiques qui constitueront mon deuxième album », a-t-il indiqué.
La prestation du 23 février est le troisième concert donné par Bélo depuis le début de l’année en cours. Un premier concert a été donné aux Etats-Unis d’Amérique à l’intention des Haïtiens vivant sur le territoire américain.
Jean Bélony Murat s’était ensuite rendu à Paris où il a performé au Réservoir, le 6 février 2007, devant une assistance composée majoritairement de producteurs et d’artistes, dont l’Ivoirien Tiken Jah Fakoli qui a déjà remporté le prix RFI Découvertes.
Autodidacte en musique, Bélo veut faire croire à tout un chacun qu’il n’a pas la prétention d’être un excellent guitariste. « Je veux faire croire aux gens qu’avec le minimum de connaissances qu’on a on peut faire beaucoup de chose. Il faut avoir de l’audace », a-t-il fait savoir.
A partir du mois d’avril 2007, Jean Bélony Murat (Bélo) sera en tournée dans les centres culturels français établis dans des pays du continent africain.
Cette tournée de Bélo sur le continent africain débutera à Bamako (Mali) le 17 avril 2007. Deux jours plus tard, soit le 19 avril, Bélo sera à Lomé (Togo) pour une autre prestation. Trois autres concerts qui clôtureront le mois d’avril sont programmés à Accra (21 avril), Zinder (27 avril) et Niamey (30 avril).
D’autres prestations à Ouaga au Burkina Faso (le 4 mai 2007) ; à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso, le 7 mai) et enfin à Dakar (Sénégal), le 11 mai 2007 sont à l’affiche.
Après l’Afrique, Bélo devrait mettre le cap sur Montréal où vivent des milliers d’Haïtiens. Interrogé à ce sujet, Jean Bélony Murat dit n’être pas encore informé de ce déplacement. Toutefois, il renvoie la balle dans le camp de son staff de management conduit par son frère aîné, Charlot Murat. [do gp apr 26/02/2007 23:00](Source Alter Press sur http://www.alterpres.org)

HAITI A LA FOIRE INTERNATIONALE DU LIVRE DE CUBA

Participation fructueuse d’Haïti à la XVIe foire internationale du Livre à Cuba
lundi 26 février 2007
P-au-P, 26 Fév. 07 [AlterPresse] --- Haïti, avec des œuvres de l’illustre écrivain et homme politique, Jacques Roumain, était bien représentée à la XVIe Foire Internationale de Livre qui s’est déroulée à la Havane, la capitale cubaine, du 12 au 18 février 2007.
Une délégation du Ministère haïtien de la culture, composée entre autres du directeur général des Presses Nationales, Willems Édouard, et de la directrice de la Direction nationale du Livre, Emmelie Prophète, s’était rendue à Cuba pour participer à cette manifestation.
« Nous avons été très impressionnés par la large participation à cette foire du Livre où les gens s’y rendaient par milliers », explique la poétesse Emmelie Prophète. C’est une foire du livre extraordinaire différente des autres foires du livre qu’on a l’habitude de voir partout dans le monde ».
La XVIe foire internationale du Livre à Cuba accueille près d’un million de visiteurs chaque année, selon le Ministre de la culture, Daniel Élie qui présentait l’agenda de la délégation haïtienne, dont la mission à Cuba reposait sur trois évènements majeurs. « C’est une bonne occasion qui nous a été offerte pour présenter notre politique éditoriale à Cuba. Notre présence était importante en ce sens que c’est pour la première fois qu’un éditeur assiste à cette foire », a tenu à préciser Willems Édouard.
La traduction espagnole de « Gouverneurs de la rosée », œuvre phare de jacques Roumain, par Nicolas Guillén en 1961, et une réédition de ce même roman par les Presses Nationales d’Haïti ont été lancées à la Havane dans le cadre de cette foire. Selon le directeur général des Presses Nationales d’Haïti, Jacques Roumain est un écrivain haïtien qui avait une importance capitale à l’intérieur de la foire.
« On a constaté une affluence de gens qui, la plupart, se dirigeaient vers les livres haïtiens. Ils sont beaucoup attirés par les livres en Français, les livres haïtiens en particulier », a déclaré Emmelie Prophète.
Des sollicitations de livres haïtiens traitant du vodou, de l’art culinaire haïtien et édité exclusivement en Créole ont été faites aux membres de la délégation haïtienne. « Cet intérêt pour les livres haïtiens mérite d’être entretenu chez les cubains et nous devons les inviter à venir ici pour découvrir Haïti à travers sa littérature », a indiqué la responsable de la Direction nationale du Livre.
L’architecte Didier Dominique et l’Ethnologue Rachèle Beauvoir-Dominique faisaient, eux aussi, partie de cette délégation. Ils avaient pour mission de faire le suivi d’une convention paraphée avec Cuba par le président René Préval concernant des échanges bilatéraux.
Cette mission s’était également rendue à Cuba pour commencer à mettre en œuvre la partie culturelle de cette convention portant sur la relance du projet Parc national historique, regroupant des monuments historiques comme La Citadelle Laferrière, Sans-Souci et Ramier, reconnus comme patrimoine mondial.
Les membres de la délégation haïtienne avaient aussi pour mandat de discuter de l’établissement d’écoles de musique dans différentes communes d’Haïti et de la mise sur pied d’une recherche en ethnomusicologie appelée à faire un inventaire exhaustif des instruments et des différentes musiques traditionnelles qui existent en Haïti.
Selon Rachèle Beauvoir-Dominique, en charge du projet de recherche, la culture haïtienne est très prisée à Cuba où la migration haïtienne est très nombreuse particulièrement à Santiago et dans la région de Guantanamo. « Dans les rues de Santiago, ils ont tracé des vèvè, joué du théâtre, parlé le Créole », a rapporté l’Ethnologue Rachèle Beauvoir.
Didier Dominique a, quant à lui fait le point sur ce projet de musique qui touchera d’abord les villes de Port-au-Prince (ouest), du Cap-Haïtien (nord) et de Jacmel (sud-est), comme cela a déjà été fait à Marmelade (nord), la ville natale du président René Préval.
L’accent sera également mis sur les enseignements artistiques donnés dans les péristyles et les « lakou » où la pratique du vodou est exercée. [do apr 26/02/2007 14 :00]

HAITI A LA FOIRE INTERNATIONALE DU LIVRE DE CUBA

Participation fructueuse d’Haïti à la XVIe foire internationale du Livre à Cuba
lundi 26 février 2007
P-au-P, 26 Fév. 07 [AlterPresse] --- Haïti, avec des œuvres de l’illustre écrivain et homme politique, Jacques Roumain, était bien représentée à la XVIe Foire Internationale de Livre qui s’est déroulée à la Havane, la capitale cubaine, du 12 au 18 février 2007.
Une délégation du Ministère haïtien de la culture, composée entre autres du directeur général des Presses Nationales, Willems Édouard, et de la directrice de la Direction nationale du Livre, Emmelie Prophète, s’était rendue à Cuba pour participer à cette manifestation.
« Nous avons été très impressionnés par la large participation à cette foire du Livre où les gens s’y rendaient par milliers », explique la poétesse Emmelie Prophète. C’est une foire du livre extraordinaire différente des autres foires du livre qu’on a l’habitude de voir partout dans le monde ».
La XVIe foire internationale du Livre à Cuba accueille près d’un million de visiteurs chaque année, selon le Ministre de la culture, Daniel Élie qui présentait l’agenda de la délégation haïtienne, dont la mission à Cuba reposait sur trois évènements majeurs. « C’est une bonne occasion qui nous a été offerte pour présenter notre politique éditoriale à Cuba. Notre présence était importante en ce sens que c’est pour la première fois qu’un éditeur assiste à cette foire », a tenu à préciser Willems Édouard.
La traduction espagnole de « Gouverneurs de la rosée », œuvre phare de jacques Roumain, par Nicolas Guillén en 1961, et une réédition de ce même roman par les Presses Nationales d’Haïti ont été lancées à la Havane dans le cadre de cette foire. Selon le directeur général des Presses Nationales d’Haïti, Jacques Roumain est un écrivain haïtien qui avait une importance capitale à l’intérieur de la foire.
« On a constaté une affluence de gens qui, la plupart, se dirigeaient vers les livres haïtiens. Ils sont beaucoup attirés par les livres en Français, les livres haïtiens en particulier », a déclaré Emmelie Prophète.
Des sollicitations de livres haïtiens traitant du vodou, de l’art culinaire haïtien et édité exclusivement en Créole ont été faites aux membres de la délégation haïtienne. « Cet intérêt pour les livres haïtiens mérite d’être entretenu chez les cubains et nous devons les inviter à venir ici pour découvrir Haïti à travers sa littérature », a indiqué la responsable de la Direction nationale du Livre.
L’architecte Didier Dominique et l’Ethnologue Rachèle Beauvoir-Dominique faisaient, eux aussi, partie de cette délégation. Ils avaient pour mission de faire le suivi d’une convention paraphée avec Cuba par le président René Préval concernant des échanges bilatéraux.
Cette mission s’était également rendue à Cuba pour commencer à mettre en œuvre la partie culturelle de cette convention portant sur la relance du projet Parc national historique, regroupant des monuments historiques comme La Citadelle Laferrière, Sans-Souci et Ramier, reconnus comme patrimoine mondial.
Les membres de la délégation haïtienne avaient aussi pour mandat de discuter de l’établissement d’écoles de musique dans différentes communes d’Haïti et de la mise sur pied d’une recherche en ethnomusicologie appelée à faire un inventaire exhaustif des instruments et des différentes musiques traditionnelles qui existent en Haïti.
Selon Rachèle Beauvoir-Dominique, en charge du projet de recherche, la culture haïtienne est très prisée à Cuba où la migration haïtienne est très nombreuse particulièrement à Santiago et dans la région de Guantanamo. « Dans les rues de Santiago, ils ont tracé des vèvè, joué du théâtre, parlé le Créole », a rapporté l’Ethnologue Rachèle Beauvoir.
Didier Dominique a, quant à lui fait le point sur ce projet de musique qui touchera d’abord les villes de Port-au-Prince (ouest), du Cap-Haïtien (nord) et de Jacmel (sud-est), comme cela a déjà été fait à Marmelade (nord), la ville natale du président René Préval.
L’accent sera également mis sur les enseignements artistiques donnés dans les péristyles et les « lakou » où la pratique du vodou est exercée. [do apr 26/02/2007 14 :00]

Y AURA -t-IL UN MOMENT OPPORTUN POUR LE RETOUR D'ARISTIDE EN HAITI?

EN MARGE DE L’ANNIVERSAIRE D’UNE CHUTE / Aristide : « Revenir en Haïti au moment opportun »

L’ex- président Jean-Bertrand Aristide, déchu du pouvoir le 29 février 2004 par un soulèvement populaire, place son retour en Haïti comme l’une de ses priorités actuelles.Dans une interview accordée à Peter Hallward de Haïti Analysis quelques jours avant l’anniversaire de sa chute, Jean-Bertrand Aristide, qui vit en exil en Afrique du Sud depuis 2004, avance qu’il attend le moment opportun pour revenir en Haïti.« C’est une question de juger du moment opportun, de juger de la sécurité et de la stabilité de la situation. Et une fois que les conditions seront favorables, nous y retournerons. Aussitôt que René Préval juge que le moment est opportun, alors je rentrerai », a-t-il répondu au journaliste, tout en vantant les mérites de l’Afrique du Sud qui l’a accueilli comme « invité et non comme exilé ». Aristide prévient qu’il n’entend pas se lancer dans une nouvelle aventure politique. « Il y a différentes façons de servir le peuple. Participer dans la politique de l’Etat n’est pas la seule manière. Avant 1990, j’ai servi le peuple, en dehors des structures de l’Etat. Je continuerai à servir le peuple, en dehors des structures de l’Etat », soutient Jean Bertrand Aristide, indiquant qu’il retournera à l’enseignement, sa « vocation première ».L’ancien curé de Saint Jean Bosco ne cesse par ailleurs d’accuser les Américains d’implication dans les évènements qui ont abouti à son départ le 29 février 2004. Selon lui, les rebelles (groupes armés ayant joué un rôle considérable dans la chute d’Aristide) travaillant pour le compte de l’opposition politique et des États-Unis, savaient qu’ils ne pouvaient pas envahir Port-au- Prince et, le cas échéant, qu’il leur aurait été difficile d’y rester. « Nous n’avions rien à craindre. La balance des forces était en notre faveur », estime Aristide. Et de poursuivre : « une cargaison de munitions pour la police que nous avions achetées en Afrique du Sud, tout à fait légalement, devait arriver à Port-au-Prince le 29 février. La question était réglée. Déjà, le rapport des forces n’était pas en faveur des rebelles ; en plus de cela, si la police était rétablie dans toute sa capacité opérationnelle, les rebelles n’auraient eu aucune chance ». Les Américains savaient que, dans quelques heures, ils allaient perdre leur opportunité de résoudre la situation. Ils ont saisi leur chance pendant qu’ils l’avaient, et nous ont embarqués dans un avion au milieu de la nuit », raconte Aristide.Il en a profité pour pointer du doigt certains « dissidents lavalas qui ont joué le jeu des Américains ».« Au cours de la période 2001-2004, les Américains avaient voulu utiliser en vain le Législatif contre l’Exécutif. Une fois que cette tactique échoua, les Etats-Unis ont recruté ou acheté quelques têtes brûlées dont Dany Toussaint et compagnie et les ont utilisées, un peu plus tard, contre la présidence », croit Jean-Bertrand Aristide. Parlant de Dany Toussaint, ancien haut gradé des Forces armées d’Haïti, l’ex chef d’Etat maintient que le premier sénateur de l’Ouest élu mai 2000, travaillait pour les Etats-Unis dès le début, et « nous nous sommes laissés prendre ». « Bien sûr je le regrette », poursuit Aristide selon qui il n’a pas été difficile pour les Américains ou leurs représentants d’infiltrer le gouvernement, d’infiltrer la Police. « Nous n’étions pas en mesure de fournir à la Police les équipements dont ils avaient besoin, nous pouvions à peine leur payer un salaire convenable. Il était facile pour nos opposants de jeter le trouble, de corrompre quelques policiers. Ceci était incroyablement difficile à contrôler », déplore l’exilé de l’Afrique du Sud.L’ex- président regarde l’avenir d’Haïti avec optimisme. Il souhaite que tout le monde finisse par admettre que « tout moun se moun » (tout homme est un homme). « Donc, même si nous n’avons pas encore de structures et d’institutions démocratiques viables, il y a déjà une conscience démocratique collective, et ceci est irréversible», constate Jean-Bertrand Aristide qui s’est tu sur les nombreux scandales qui ont entaché son passage au pouvoir. (Source:
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=4986)
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Commentaire :
Il est difficile de tomber sur des déclarations de l’ancien président Jean Bertrand Aristide et arriver à contenir la forte répulsion nauséeuse que la réminiscence des actions portées lors de son gouvernement provoque chez nous. Nous ne souhaitons nullement faire un énième procès à cet ancien prêtre qui pour certains s’est carrément paré des habits du diable, ni attiser la flemme d’une polémique stérile et désuète que passionnent les lavalassiens pour qui l’ancien président est considéré comme l’icône, le leader incontournable et incontestable des masses populaires (???!!!!)
Le sentiment de révolte est aussi puissant que la déception qui a constitué le lot de consolation remis à tous ceux qui, sans se prémunir de préjugés ni dans un sens ni dans l’autre, avaient vu, au lendemain de 1986 et des interminables coup d’états de l’armée prostituée, dans le spectre d’un homme d’église adepte de l’amour, du partage, de la vraie fraternité, l’homme de la rupture pouvant présenter une face différente au traditionalisme politique servi sur des plateaux au grés des intérêts d’une classe depuis la création de notre nation.
Le futur nous a montré que comme les autres chefs d’états qui ont malgouverné ce pays, Aristide lui aussi était bien conscient et imbu des écueils sociaux qui pérennisaient la situation d’inégalité et de misère de la grande majorité des haïtiens. A l’instar d’un Duvalier, il a su les utiliser à son profit et à son seul profit. Et surtout il a su réduire sa vision et la portée de son action qu’à la conservation et à une main mise sans partage sur le pouvoir.
Pendant ses années à la tête du gouvernement, il avait su démontrer une maîtrise du langage, le langage qui se comprend sans effort ; le langage qui a la faculté de caresser dans le sens des poils et qui permet de « pichcanner » sans douleur. Des haïtiens se sont faits experts en décodage de l’aristide, ce langage truffé des plus expressives métaphores du contresens et de tournures de plusieurs ordres de degré.
Aujourd’hui, il serait puéril et sénile à la fois d’attacher une certaine crédibilité naïve à ces déclarations de l’ancien président. La raison d’être de Aristide est d’être chef, d’être président. Dans ses rêves, il porte et caresse toujours la bande présidentielle.
Aujourd’hui, Haïti subit les affres des profondes modifications malheureuses que Jean Bertrand Aristide a semées à dessein dans les différentes couches de la société. Ces modifications ayant été conçues pour ériger, renforcer, et conserver son leadership, elles ne sauraient se dissiper avec sa présence en Haïti. Le travail de « reconceptualisation » du modèle social haïtien passe par un remoulage des valeurs inculquées après 200 ans de contradictions et de lutte d’intérêts. Ce remodelage plus que salutaire doit se reposer sur les bases inébranlables d’institutions fortes. Le renforcement de ces institution est incompatible avec la fièvre du pouvoir d’aristide.
Ceci dit, aujourd’hui, l’ancien président fait partie des problèmes et non des solutions d’Haïti. Il le sait. Il claironne sa volonté de revenir en Haïti pour rester « en vie » dans la mémoire des haïtiens qui ont tendance à vouloir et pouvoir l’oublier assez vite.
A Haïti, avec son lot de problèmes en apparence insolubles, il ne lui manque que le retour de ces anciens messies qui ont causé tout le mal et tout le tort dont ils étaient capables à la nation créée par Dessalines, Toussaint Christophe et Pétion. Il faut souhaiter si jamais le rêve d’aristide devenait réalité c'est-à-dire qu’on lui trouve un billet d’avion Pretoria/Port-au-Prince que dans le même charter on puisse réunir Jean Claude Duvalier, Raoul cédras, Michel François, Henry Namphy, William Régala etc…. (Decky Lakyel 27/02/07)

Vous avez dit Commissariat !Un bordel. C'est fort. Mais il n'y a pas moins pour qualifier la majorité des commissariats et sous-commissariats de la capitale d'Haïti. Celui de la rue Pavée en est un exemple parmi tant d'autres.
Le carnaval 2007, un véritable succès. Notamment du point de vue de la sécurité. C'est ce que claironne la presse haïtienne au lendemain des festivités carnavalesques. Le haut état- major de la Police Nationale d'Haïti (PNH) récolte toutes les gloires. « Les véritables artisans de ce travail de titan demeurent les agents de la PNH », tonne un travailleur de la presse ayant pris part au carnaval. A quel prix ces « héros nationaux » ont offert ce service aux centaines de milliers de carnavaliers ? Et dans quel environnement de travail ?
500 gourdes. C'est l'enveloppe reçue par jour par un agent de la PNH pour la couverture du carnaval 2007. Pas de quoi faire une omelette ! Ce n'est pas le pire. « En 2001, les agents recevaient 150 gourdes par jour pour le carnaval », se rappelle un ancien policier. Pour dire que les choses se sont améliorées.On est à la veille du carnaval. Le Champ de Mars est en effervescence. Le bas de la ville n'est pas moins grouillant de vie. Pourtant au sous-commissariat de la rue Pavée (Cafétéria), c'est le comble. Murs décolorés et lézardés, toiles d'araignée dans les plafonds, bureaux et meubles : niche de microbes... la saleté, la crasse ont élu domicile dans ce sous-commissariat situé au coeur de la capitale haïtienne.
L'espace de travail des « héros nationaux » n'est plus ni moins qu'un véritable bordel. Deux à trois véhicules, en très mauvais état, avec les insignes de la Police sont parqués devant l'espace, où un écriteau sur la façade supérieure permet de l'identifier comme un bureau de la Police Nationale d'Haïti (PNH). A certain moment, des piles de détritus partagent ce parking avec ces véhicules, le plus souvent en panne. Une petite galerie précède le grand hall. Dès l'entrée, on peine à admettre qu'on est dans un bureau de police. Juste au fond, cinq carcasses de motocyclettes recouvertes d'importantes couches de poussière et de toiles d'araignée renforcent l'insalubrité de l'espace. Ces engins encombrants font face à ce qui devrait être une cafétéria pour les policiers. Mais c'est un cauchemar ou une pièce d'incubation de microbes. Des cafards dansent sur les tables. Le parterre est maculé de traces noires. A part les tables et les chaises faites en béton recouvertes d'une structure en bois, les autres espaces sont abandonnés au profit de toutes les bestioles qui en font leur chou gras.
Du côté droit de l'entrée, la boite à fusible du système électrique est grande ouverte. Elle a perdu sa portière. Les combinaisons de fils, véritable foutoir. Tous les risques d'électrocution sont possibles. Sur cette même rangée, deux carrés se succèdent. Le premier sert d'espace pour recevoir les plaintes. Le second est dédié au service de la circulation. Cependant, seules les indications écrites en bleu sur le mur de couleur blanchâtre permettent de les identifier. Pas un bureau. Pas une chaise à l'intérieur. Sinon, le carré des plaintes sert de dépotoir à de vieux pneus usagés et de gentes de véhicules. Sans compter toutes les espèces de saleté dénaturées, impossible d'identifier. En face de cette horreur, un barrage de la forme d'un « L » fait en bois, sert de bureau au chef de poste. Passé ce point, on tourne à gauche pour se rendre au bureau de l'investigation. C'est là qu'on reçoit effectivement les plaintes.
Ce bureau est une honte pour la police. Que je suis entré pour la première fois, il n'y avait pas d'électricité. Sans fenêtre et non aéré, cet espace avec pour tout ameublement deux bureaux crasseux et deux chaises en de très mauvais état. Celle destinée à celui qui vient pour un service est un danger public. Si l'agent oublie de vous avertir de son état, vous risquez une chute fatale. Le fond de la chaise est amovible. Pour y prendre place, il faut tout d'abord retenir le fond avec une main. Et quand on y est, bouger peut être un geste très regrettable.
Sur ce qui sert de bureau sont empilés, à droite, des chemises sales et usées dans lesquelles sont arrangés des dossiers et des copies de formes d'attestation. Pour tout ce bureau, à côté des classeurs métalliques clopin-clopant, de la plume, et des sceaux, une vieille machine à taper, ne fonctionnant qu'à ses heures, constitue l'unique outil de travail. Un morceau de tissu troué, décoloré... avec tous les qualificatifs d'un vieux torchon, cache une piécette où sont entreposés des corps de délit et des matelas neufs pour les policiers. Mais ces derniers ne peuvent pas encore les utiliser à cause de l'état lamentable des lits.
Le plafond fait en bois est l'arène d'une marelle de fils électriques dont les jonctions sont protégées non pas avec des adhésives, mais avec des morceaux de sachet en plastique, maladroitement noués. Juste en face du premier bureau, un petit téléviseur de 14'', vieille du début des années 70, trône sur un classeur métallique gris. C'est à crever les yeux. Est suspendue juste à côté de cette dernière, un squelette de ventilateur. Il n'en reste que le moteur et les hélices. Mais c'est ce qui permet de combattre la battante chaleur qui règne dans cette pièce.
Pour uriner, les policiers utilisent une rigole qui sépare le bâtiment des infectes toilettes. Pour se laver les mains ou le visage, les agents se servent d'un sceau qu'ils plongent dans un bassin.
Absence de moyens. Environnement insalubre. Les agents de l'institution policière travaillent dans les pires conditions. Ils y perdent leur dignité et sont vulnérables par rapport à leur espace de travail. Les nouveaux héros du pays, ce sont eux.
Gaspard Dorélien
gasparddorelien@lenouvelliste.com
___________

Commentaire :
Un récit poignant capable d’arracher des larmes des âmes les plus endurcies. Un récit qui affiche une contradiction notoire dans le choix des priorités qui se fait souvent en dépit du sens commun en Haïti. Aujourd’hui, l’institution qui se trouve continuellement et toujours sur la sellette c’est bien La Police Nationale d’Haïti. De son équilibre présent dépend le démarrage du pays qui est assujetti inéluctablement à un regain de confiance de la population corollaire d’un climat sécuritaire sans ambages revenu, retrouvé, conservé et maintenu.
Institution décriée prostituée et vassalisée par les vagues aristidiennes, Monsieur Mario Andrésol son directeur n’a jamais mâché ses mots pour dévoiler les faiblesses de ce corps appelé dans le temps à assurer la sécurité et l’ordre sur le territoire national. A un certain moment on avait compris que l’inefficacité des actions policières était due au fait que le haut commandement de la PNH devait jongler en même temps entre l’épuration de l’institution, la motivation et la conscientisation de ses membres et les actions sur le terrain.
Cependant, l’aspect des conditions de travail des agents de la police n’a jamais été souligné de façon très marquée. Cet article paru dans les pages du nouvelliste nous interpelle d’une façon particulière dans la mesure que cette atmosphère délétère inhumaine conformant l’environnement de travail des protecteurs de la veuve et de l’orphelin dans un contexte plus que périlleux.
Comment peut on demander à des agents travaillant dans ces conditions de miser leurs vies pour une cause qui semble d’emblée les exclure ?
Comment demander à des agents de la police travaillant dans de telles conditions de garder une certaine intégrité morale et résister à la tentation de l’argent facile du trafic de drogues, du kidnapping et de l’univers du crime organisés ?
Comment arriver à motiver les jeunes à faire le choix entre s’enrôler pour servir la nation et joindre Amaral Duclona et Evans ti kouto dans leurs paradis au centre des bidonvilles ?

Beaucoup diront avec raison que les locaux logeant les commissariats de police reflète l’image de toutes les institutions du pays. Les lycées, l’hôpital universitaire, les centres médicaux… n’en sont pas mieux lotis. Mais il est important de se dire que nous n’arriverons jamais, d’un coup de baguette magique, à remettre toutes les institutions sur les rails en même temps.
Dans l’élaboration de la liste des priorités le cas de la police nationale revêt une importance et une place plus que privilégiée dans la mesure ou la lutte contre l’obstacle de poids qui empêche de tout démarrage doit être entreprise par les agents de la police nationale.
Messieurs les législateurs convertis depuis quelques temps en censeurs tout puissants, au lieu de vous emmêler les pinceaux dans de faux conflits inutiles autour de simples faits divers, aidez à redresser et construire les bases pour relancer le pays.
Les instances concernées dans la modernisation et la professionnalisation de la PNH : l’exécutif, la minustah, redéfinissez vos critères et vos choix car aujourd’hui les locaux de la PNH ressemblent à un vrai scandale d’où des êtres humains pas toujours traités comme tels sont appelés à réaliser une labeur de titans. (Decky Lakyel 27/02/07)