AFP...21/01/2011 Les autorités haïtiennes vont enquêter sur les violations des droits humains commises sous Jean-Claude Duvalier, l'ex-dictateur au pouvoir de 1971 à 1986, de retour à Port-au-Prince après 25 ans d'exil, a annoncé aujourd'hui Amnesty International.
"Les autorités haïtiennes ont informé Amnesty International du début d'une enquête sur les crimes contre l'humanité commis pendant le régime de Jean-Claude Duvalier dans les années 1970 et 1980", écrit Amnesty International dans un communiqué. "Instruire le cas de Jean-Claude Duvalier pour des violations graves des droits humains à l'époque où il était au pouvoir est un énorme pas en avant", se félicite Gerardo Ducos, expert d'Haïti pour l'ONG, dans le communiqué.
L'ancien dictateur, revenu dimanche à Port-au-Prince à la surprise générale, a été inculpé mardi de corruption, de détournements de fonds publics et d'association de malfaiteurs, commis sous sa présidence. Quatre plaintes pour crimes contre l'humanité ont en outre été déposées mercredi. La journaliste Michèle Montas, ancienne porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a annoncé avoir porté plainte pour "séquestration arbitraire, exil, destruction de biens privés, torture physique et morale, violation des droits civils et politiques" sous le régime Duvalier.
"Baby Doc" est tenu responsable par des organisations internationales de défense des droits de l'homme de la mort de milliers d'opposants. Amnesty International "exhorte les autorités haïtiennes à s'assurer que toutes les victimes et tous les survivants des abus commis sous le règne de M. Duvalier - y compris ceux vivant hors d'Haïti - aient la possibilité de transmettre des preuves lors du procès", indique le communiqué.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/01/21/97001-20110121FILWWW00512-duvalier-haiti-va-enqueter-amnesty.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 21 janvier 2011
Haïti : les vraies raisons du retour de Baby Doc
Jean-Claude Jaillette - Marianne Vendredi 21 Janvier 2011
Baby Doc, ancien président a vie d’Haïti, est revenu dans son pays natal après 25 ans d’exil. Pourquoi ? Certainement pas pour des raisons sentimentales comme sa maladie grave le laisse croire. La récupération du trésor volé à son peuple et déposé dans les banques suisse est au cœur d’un voyage moins risqué qu’il n’y paraît, malgré les quelques heures passées à rendre des comptes à la justice de son pays. Révélations.
S’il s’agissait d’organiser une diversion en plein débat sur la tenue du second tour des élections présidentielles, le retour en Haïti de Jean-Claude Duvalier alias Baby Doc est une réussite. Depuis le dimanche 16 janvier à 14 heures, heure à laquelle la nouvelle de l’arrivée à Port au Prince d’un avion d’Air France transportant l’ex dictateur a commencé à circuler, la ville ne parle que de cela. De la marchande de fruits assise sur ce qu’il reste de trottoir aux responsables politiques en passant par le rédacteur en chef du principal quotidien Haïtien, le Nouvelliste, qui reçoit ses visiteurs assis sur un muret bordant un parking. « Mon bureau depuis le 12 janvier 2010 » explique-t-il. Toutes les hypothèses expliquant le retour spectaculaire circulent, toutes les rumeurs aussi. Certaines se vérifient, d’autres non.
Certains affirment l’avoir vu embrasser le tarmac à son arrivée. L’information fait sursauter les photographes présents sur places qui n’ont rien vu de tel. Et d’ailleurs, la passerelle qui relie l’avion à l’aérogare interdit de poser une semelle sur la piste.
Au premier coup d’œil, ceux qui le connaissent bien lui ont trouvé mauvaise mine, le regard perdu à sa descente d’avion. Quelques sources bien informées confirment qu’il est atteint d’un cancer du pancréas.
Anecdotique cette maladie ? Pas tant que cela. Selon plusieurs sources bien informées, il– ou plutôt sa nouvelle compagne, Véronique Roy, on dit de Baby Doc qu’il ne décide rien, soumis depuis toujours à l’autorité des femmes qui l’entourent – aurait souhaité une dernière fois le sol natal qu’il a quitté en 1986 pour la France où il réside depuis. En réalité, les sentiments n’occupent que peu de place dans la démarche de l’ex tyran accusé d’avoir jeté dans une prison sordide des dizaines d’Haïtiens qui le gênaient, des journalistes, des opposants, et de n’avoir rien changé au fonctionnement d’un Etat tyrannique et violent organisé par son père François, Papa Doc. L’argent est en réalité au centre d’une opération qui n’a pu se réaliser sans le soutien intéressé du président encore en place pour quelques semaines, René Préval. En effet, malgré le montant des sommes qu’on lui reproche d’avoir détourné, Baby Doc ne semble pas rouler sur l’or. Son appartement parisien, situé Porte de Bagnolet à Paris, n’a rien de luxueux. Ses jours étant comptés, il devient urgent de débloquer les 7,5 millions de dollars déposés dans une banque suisse.
Selon nos informations, depuis quelques mois, la Suisse ne verrait aucun inconvénient à accéder à sa demande de retrait du magot. A une condition cependant : qu’il fasse la preuve qu’aucune charge sérieuse ne pèse contre lui dans son pays et qu’il peut y retourner sans être inquiété. Bref que l’argent déposé dans les coffres helvètes ne dégage pas une odeur nauséabonde. Du jour où le ciel bancaire s’est éclairci pour le clan Duvalier, des contacts ont été pris avec le gouvernement haïtien. Une proposition aurait été faite à René Préval : en échange d’une absence de poursuites haïtiennes, Baby Doc reversait 40% du trésor à son pays. Refus du gouvernement, trop visible sans doute. Mais l’entourage du président ne s’est pas contenté de ce refus. De nouvelles négociations se sont engagées, plus discrètes et… moins collectives. Pas question de laisser les commissions se perdre dans les caisses de l’Etat, elles seraient mieux dans les poches de fonctionnaires. Et l’idée du retour s’est précisée.
Restait à lever un obstacle, celui de l’autorisation de pénétrer sur le territoire haïtien dans la mesure où le passeport diplomatique de Baby Doc – accordé automatiquement à tous les anciens présidents, qu’ils aient ou non quitté le territoire de leur plein gré – était périmé. C’est là que la situation politique du pays a favorisé les projets de l’ex tyran.
Le dauphin de Duvalier, René Préval, a été battu à plates coutures lors du premier tour des élections présidentielles, mis dans l’impossibilité de se présenter au second tour. Les élections sont contestées de toutes parts, y compris par lui. Un rapport établi par l’Organisation des Etats Américains (OEA) chargés de contrôler les élections vient d’être remis, confirmant le résultat, malgré les fraudes évidentes. Préval s’accroche au pouvoir, tentant par tous les moyens de repousser le plus loin possible la date du second tour. Le retour spectaculaire de Jean-Claude Duvalier quelques heures après la publication du rapport de l’OEA est apparu comme une aubaine pour occuper les esprits et détourner l’attention des élections. Le président aurait donc donné son accord.
Restait à gérer le tollé provoqué par le retour d’un tyran dans un pays d’où il a été chassé, protégé par les hommes de l’Onu, la Minustha, mais transporté dans un 4x4 blindé mis à disposition par un ami. 72 heures après son installation dans un luxueux hôtel, le Karibé, le commissaire du gouvernement accompagné de policiers est venu lui signifier que le parquet de Port au prince souhaitait l’entendre à la suite d’anciennes pleines déposées pour corruption et blanchiment d’argent. La nouvelle de l’arrestation de Baby Doc a fait le tour de la ville. Mais quelques heures plus tard, plus discrètement, il sortait du tribunal, libre, « à la disposition de la justice ». « Coup de bluff, commente Camille Leblanc, avocat et ancien ministre de la justice. La Cour de cassation a depuis longtemps annulé ces plaintes, et en Haïti, la prescription couvre celles qui ont été déposées pour crime contre l’humanité. Bref, il profite du système judiciaire que lui et son père ont mis en place. » Voilà donc Baby Doc libre, sûr de lui au point de claironner son envie de servir son pays et de participer à la vie politique, histoire de brouiller un peu plus les cartes. Libre aussi de profiter de son billet de retour sur un vol Air France prévu pour le 20 janvier. Et surtout capable d’envoyer le message attendu par les banques suisses : rien de sérieux n’est retenu contre lui par la justice haïtienne. Les millions sont désormais à portée de main. Une question demeure cependant. A entendre les responsables politiques locaux comme les autorités internationales, le retour de Baby doc sur son sol natal a été une surprise totale. Comme s’il s’agissait d’une initiative strictement privée. La preuve, il n’aurait pas pris un vol direct depuis Paris supposant une escale à Point-à-Pitre mais aurait effectué un périple compliqué avant de repartir de Guadeloupe. Selon les informations que Marianne a pu recueillir, dès le 10 janvier, des responsables politiques locaux ont été avertis d’un retour de l’ancien président à vie prévu pour le 12 janvier, date du premier anniversaire du tremblement de terre. Il y a finalement renoncé, préférant le 16, jugeant sans doute l’opération de communication indécente ce jour-là. D’où une question : comment les autorités internationales, à commencer par la France, pays où Duvalier réside, ont-elles pu ignorer ce que les réseaux haïtiens parisiens savaient avec précision ? L’ambassadeur de France en Haïti, Didier le Bret qui nous a reçu, dément toute implication dans l’affaire. « Comment l’Etat français aurait-il pu donner l’impression d’agir en puissance post-coloniale cherchant à peser sur un processus électoral », assure-t-il. Impensable en effet…
http://www.marianne2.fr/Haiti-les-vraies-raisons-du-retour-de-Baby-Doc_a201902.html
Baby Doc, ancien président a vie d’Haïti, est revenu dans son pays natal après 25 ans d’exil. Pourquoi ? Certainement pas pour des raisons sentimentales comme sa maladie grave le laisse croire. La récupération du trésor volé à son peuple et déposé dans les banques suisse est au cœur d’un voyage moins risqué qu’il n’y paraît, malgré les quelques heures passées à rendre des comptes à la justice de son pays. Révélations.
S’il s’agissait d’organiser une diversion en plein débat sur la tenue du second tour des élections présidentielles, le retour en Haïti de Jean-Claude Duvalier alias Baby Doc est une réussite. Depuis le dimanche 16 janvier à 14 heures, heure à laquelle la nouvelle de l’arrivée à Port au Prince d’un avion d’Air France transportant l’ex dictateur a commencé à circuler, la ville ne parle que de cela. De la marchande de fruits assise sur ce qu’il reste de trottoir aux responsables politiques en passant par le rédacteur en chef du principal quotidien Haïtien, le Nouvelliste, qui reçoit ses visiteurs assis sur un muret bordant un parking. « Mon bureau depuis le 12 janvier 2010 » explique-t-il. Toutes les hypothèses expliquant le retour spectaculaire circulent, toutes les rumeurs aussi. Certaines se vérifient, d’autres non.
Certains affirment l’avoir vu embrasser le tarmac à son arrivée. L’information fait sursauter les photographes présents sur places qui n’ont rien vu de tel. Et d’ailleurs, la passerelle qui relie l’avion à l’aérogare interdit de poser une semelle sur la piste.
Au premier coup d’œil, ceux qui le connaissent bien lui ont trouvé mauvaise mine, le regard perdu à sa descente d’avion. Quelques sources bien informées confirment qu’il est atteint d’un cancer du pancréas.
Anecdotique cette maladie ? Pas tant que cela. Selon plusieurs sources bien informées, il– ou plutôt sa nouvelle compagne, Véronique Roy, on dit de Baby Doc qu’il ne décide rien, soumis depuis toujours à l’autorité des femmes qui l’entourent – aurait souhaité une dernière fois le sol natal qu’il a quitté en 1986 pour la France où il réside depuis. En réalité, les sentiments n’occupent que peu de place dans la démarche de l’ex tyran accusé d’avoir jeté dans une prison sordide des dizaines d’Haïtiens qui le gênaient, des journalistes, des opposants, et de n’avoir rien changé au fonctionnement d’un Etat tyrannique et violent organisé par son père François, Papa Doc. L’argent est en réalité au centre d’une opération qui n’a pu se réaliser sans le soutien intéressé du président encore en place pour quelques semaines, René Préval. En effet, malgré le montant des sommes qu’on lui reproche d’avoir détourné, Baby Doc ne semble pas rouler sur l’or. Son appartement parisien, situé Porte de Bagnolet à Paris, n’a rien de luxueux. Ses jours étant comptés, il devient urgent de débloquer les 7,5 millions de dollars déposés dans une banque suisse.
Selon nos informations, depuis quelques mois, la Suisse ne verrait aucun inconvénient à accéder à sa demande de retrait du magot. A une condition cependant : qu’il fasse la preuve qu’aucune charge sérieuse ne pèse contre lui dans son pays et qu’il peut y retourner sans être inquiété. Bref que l’argent déposé dans les coffres helvètes ne dégage pas une odeur nauséabonde. Du jour où le ciel bancaire s’est éclairci pour le clan Duvalier, des contacts ont été pris avec le gouvernement haïtien. Une proposition aurait été faite à René Préval : en échange d’une absence de poursuites haïtiennes, Baby Doc reversait 40% du trésor à son pays. Refus du gouvernement, trop visible sans doute. Mais l’entourage du président ne s’est pas contenté de ce refus. De nouvelles négociations se sont engagées, plus discrètes et… moins collectives. Pas question de laisser les commissions se perdre dans les caisses de l’Etat, elles seraient mieux dans les poches de fonctionnaires. Et l’idée du retour s’est précisée.
Restait à lever un obstacle, celui de l’autorisation de pénétrer sur le territoire haïtien dans la mesure où le passeport diplomatique de Baby Doc – accordé automatiquement à tous les anciens présidents, qu’ils aient ou non quitté le territoire de leur plein gré – était périmé. C’est là que la situation politique du pays a favorisé les projets de l’ex tyran.
Le dauphin de Duvalier, René Préval, a été battu à plates coutures lors du premier tour des élections présidentielles, mis dans l’impossibilité de se présenter au second tour. Les élections sont contestées de toutes parts, y compris par lui. Un rapport établi par l’Organisation des Etats Américains (OEA) chargés de contrôler les élections vient d’être remis, confirmant le résultat, malgré les fraudes évidentes. Préval s’accroche au pouvoir, tentant par tous les moyens de repousser le plus loin possible la date du second tour. Le retour spectaculaire de Jean-Claude Duvalier quelques heures après la publication du rapport de l’OEA est apparu comme une aubaine pour occuper les esprits et détourner l’attention des élections. Le président aurait donc donné son accord.
Restait à gérer le tollé provoqué par le retour d’un tyran dans un pays d’où il a été chassé, protégé par les hommes de l’Onu, la Minustha, mais transporté dans un 4x4 blindé mis à disposition par un ami. 72 heures après son installation dans un luxueux hôtel, le Karibé, le commissaire du gouvernement accompagné de policiers est venu lui signifier que le parquet de Port au prince souhaitait l’entendre à la suite d’anciennes pleines déposées pour corruption et blanchiment d’argent. La nouvelle de l’arrestation de Baby Doc a fait le tour de la ville. Mais quelques heures plus tard, plus discrètement, il sortait du tribunal, libre, « à la disposition de la justice ». « Coup de bluff, commente Camille Leblanc, avocat et ancien ministre de la justice. La Cour de cassation a depuis longtemps annulé ces plaintes, et en Haïti, la prescription couvre celles qui ont été déposées pour crime contre l’humanité. Bref, il profite du système judiciaire que lui et son père ont mis en place. » Voilà donc Baby Doc libre, sûr de lui au point de claironner son envie de servir son pays et de participer à la vie politique, histoire de brouiller un peu plus les cartes. Libre aussi de profiter de son billet de retour sur un vol Air France prévu pour le 20 janvier. Et surtout capable d’envoyer le message attendu par les banques suisses : rien de sérieux n’est retenu contre lui par la justice haïtienne. Les millions sont désormais à portée de main. Une question demeure cependant. A entendre les responsables politiques locaux comme les autorités internationales, le retour de Baby doc sur son sol natal a été une surprise totale. Comme s’il s’agissait d’une initiative strictement privée. La preuve, il n’aurait pas pris un vol direct depuis Paris supposant une escale à Point-à-Pitre mais aurait effectué un périple compliqué avant de repartir de Guadeloupe. Selon les informations que Marianne a pu recueillir, dès le 10 janvier, des responsables politiques locaux ont été avertis d’un retour de l’ancien président à vie prévu pour le 12 janvier, date du premier anniversaire du tremblement de terre. Il y a finalement renoncé, préférant le 16, jugeant sans doute l’opération de communication indécente ce jour-là. D’où une question : comment les autorités internationales, à commencer par la France, pays où Duvalier réside, ont-elles pu ignorer ce que les réseaux haïtiens parisiens savaient avec précision ? L’ambassadeur de France en Haïti, Didier le Bret qui nous a reçu, dément toute implication dans l’affaire. « Comment l’Etat français aurait-il pu donner l’impression d’agir en puissance post-coloniale cherchant à peser sur un processus électoral », assure-t-il. Impensable en effet…
http://www.marianne2.fr/Haiti-les-vraies-raisons-du-retour-de-Baby-Doc_a201902.html
L'opposant haïtien Martelly menace de mobiliser ses partisans
PORT-AU-PRINCE (Reuters) - Michel Martelly, candidat à la présidence d'Haïti, a prévenu vendredi qu'il enverrait ses partisans dans les rues si le conseil provisoire électoral ne le réintègre pas dans la course, ainsi que le demandent les Nations unies et l'Organisation des Etats américains (OEA).
D'après les résultats préliminaires du premier tour, le 28 novembre dernier, remporté par Mirlande Manigat, Michel Martelly a été écarté de la course pour moins de 7.000 voix au profit de Jude Célestin, candidat soutenu par le président sortant, René Préval.
Mais une commission d'experts de l'OEA, invoquant des "irrégularités" dans ces résultats préliminaires, a demandé aux autorités haïtiennes de corriger ces scores et de retenir pour le second tour Mirlande Manigat et Michel Martelly.
L'Onu, les Etats-Unis et l'Europe ont endossé ces conclusions. "Si le conseil provisoire électoral prend une autre décision, Haïti pourrait bien être confronté à une crise constitutionnelle, avec le risque de désordres considérables et d'insécurité", prévenait jeudi devant le Conseil de sécurité des Nations unies le chef de la mission de l'Onu en Haïti, Alain Le Roy.
Michel Martelly, dont les partisans ont déjà manifesté violemment après la publication des résultats préliminaires, le 7 décembre, a déclaré vendredi que sa présence au second tour n'était pas négociable.
"Nous disons que le conseil électoral doit appliquer les recommandations des experts (de l'OEA). Nous sommes prêts à nous battre jusqu'au bout", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince. "Si elles ne le sont pas, la population est prête à descendre dans les rues et nous les accompagnerons pour défendre leurs voix."
Le conseil électoral pourrait proclamer les résultats définitifs du premier tour à la fin du mois. Des représentants de l'Onu espèrent que le second tour pourra avoir lieu à la mi-février.
Joseph Guyler Delva; Henri-Pierre André pour le service français
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110121.REU9981/l-opposant-haitien-martelly-menace-de-mobiliser-ses-partisans.html
D'après les résultats préliminaires du premier tour, le 28 novembre dernier, remporté par Mirlande Manigat, Michel Martelly a été écarté de la course pour moins de 7.000 voix au profit de Jude Célestin, candidat soutenu par le président sortant, René Préval.
Mais une commission d'experts de l'OEA, invoquant des "irrégularités" dans ces résultats préliminaires, a demandé aux autorités haïtiennes de corriger ces scores et de retenir pour le second tour Mirlande Manigat et Michel Martelly.
L'Onu, les Etats-Unis et l'Europe ont endossé ces conclusions. "Si le conseil provisoire électoral prend une autre décision, Haïti pourrait bien être confronté à une crise constitutionnelle, avec le risque de désordres considérables et d'insécurité", prévenait jeudi devant le Conseil de sécurité des Nations unies le chef de la mission de l'Onu en Haïti, Alain Le Roy.
Michel Martelly, dont les partisans ont déjà manifesté violemment après la publication des résultats préliminaires, le 7 décembre, a déclaré vendredi que sa présence au second tour n'était pas négociable.
"Nous disons que le conseil électoral doit appliquer les recommandations des experts (de l'OEA). Nous sommes prêts à nous battre jusqu'au bout", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince. "Si elles ne le sont pas, la population est prête à descendre dans les rues et nous les accompagnerons pour défendre leurs voix."
Le conseil électoral pourrait proclamer les résultats définitifs du premier tour à la fin du mois. Des représentants de l'Onu espèrent que le second tour pourra avoir lieu à la mi-février.
Joseph Guyler Delva; Henri-Pierre André pour le service français
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110121.REU9981/l-opposant-haitien-martelly-menace-de-mobiliser-ses-partisans.html
Jean-Claude Duvalier serait revenu en Haïti pour pouvoir récupérer de l'argent
LEMONDE.FR 21.01.11
Jean-Claude Duvalier, l'ancien président haïtien, serait revenu en Haïti après vingt-cinq ans d'exil en France non pas pour tenter de reconquérir le pouvoir, mais pour pouvoir récupérer quelque 6 millions de dollars bloqués en Suisse, selon un article publié jeudi 20 janvier par le New York Times.
Officiellement, "Baby Doc", inculpé mardi de corruption et de détournements de fonds, n'a toujours pas expliqué les raisons de son surprenant retour au pays, dimanche dernier. Dans cet article du quotidien américain, la journaliste Ginger Thompson écarte l'hypothèse d'une tentative de retour au pouvoir de M. Duvalier et avance une explication inédite.
"Le retour risqué de M. Duvalier chez lui pourrait avoir été motivé par une autre raison : l'argent", écrit-elle. "Bien que M. Duvalier ait été pendant longtemps accusé d'avoir pillé 300 millions de dollars en Haïti avant de s'enfuir, il y a près de vingt-cinq ans, ses avocats et amis ont toujours assuré que tout cet argent avait été gaspillé par un train de vie fastueux et des achats de bijoux, châteaux et voitures de luxe ainsi que par le divorce très coûteux d'avec son ex-femme", poursuit-elle.
6 MILLIONS DE DOLLARS BLOQUÉS EN SUISSE
Or, explique-t-elle, il resterait encore 6 millions de dollars bloqués sur un compte en Suisse, et que M. Duvalier voudrait bien récupérer. Et l'explication donnée par un de ses avocats, Gervais Charles, selon laquelle Baby Doc voudrait récupérer cet argent "simplement pour pouvoir le donner à la Croix-Rouge" ne semble pas convaincre.
En 2010, "quelques heures seulement avant le tremblement de terre", la Suisse avait estimé qu'au moins 4,6 millions de dollars pourraient être rendus aux Duvalier, ce qui avait alors provoqué un tollé.
Les autorités suisses avaient alors réagi en adoptant ce qui fut surnommé la "loi Duvalier", et qui permettrait aux pays ayant été spoliés par des dictateurs de pouvoir récupérer plus facilement ces bien mal acquis. Mais cette loi ne prendra effet qu'au 1er février et, jusqu'à ce jour, les Etats qui déposent des plaintes pour réclamer de l'argent volé auprès de la Suisse doivent encore démontrer qu'ils ont commencé une enquête sur le voleur présumé avant que des fonds puissent être rendus.
"C'ÉTAIT UN PARI, TOUT SIMPLEMENT"
"Donc, démontre Mme Thompson, si M. Duvalier avait pu se glisser dans le pays et en repartir en toute tranquillité, sans incident, comme il avait originellement prévu de le faire, il aurait pu arguer que Haïti n'ayant pas engagé de poursuites judiciaires, cet argent était le sien."
Le calcul de M. Duvalier était donc que Haïti se trouve actuellement dans un état de faiblesse tel, notamment administrative, qu'il lui était impossible d'engager des poursuites contre lui.
Selon un analyste proche du gouvernement interrogé par la journaliste et qui a tenu à garder l'anonymat, "c'était un pari, tout simplement". "Il a parié parce qu'il n'a plus d'argent et que sa santé est déclinante, qu'avait-il à y perdre ?"
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/01/21/jean-claude-duvalier-serait-revenu-en-haiti-pour-pouvoir-recuperer-de-l-argent_1468902_3222.html
Jean-Claude Duvalier, l'ancien président haïtien, serait revenu en Haïti après vingt-cinq ans d'exil en France non pas pour tenter de reconquérir le pouvoir, mais pour pouvoir récupérer quelque 6 millions de dollars bloqués en Suisse, selon un article publié jeudi 20 janvier par le New York Times.
Officiellement, "Baby Doc", inculpé mardi de corruption et de détournements de fonds, n'a toujours pas expliqué les raisons de son surprenant retour au pays, dimanche dernier. Dans cet article du quotidien américain, la journaliste Ginger Thompson écarte l'hypothèse d'une tentative de retour au pouvoir de M. Duvalier et avance une explication inédite.
"Le retour risqué de M. Duvalier chez lui pourrait avoir été motivé par une autre raison : l'argent", écrit-elle. "Bien que M. Duvalier ait été pendant longtemps accusé d'avoir pillé 300 millions de dollars en Haïti avant de s'enfuir, il y a près de vingt-cinq ans, ses avocats et amis ont toujours assuré que tout cet argent avait été gaspillé par un train de vie fastueux et des achats de bijoux, châteaux et voitures de luxe ainsi que par le divorce très coûteux d'avec son ex-femme", poursuit-elle.
6 MILLIONS DE DOLLARS BLOQUÉS EN SUISSE
Or, explique-t-elle, il resterait encore 6 millions de dollars bloqués sur un compte en Suisse, et que M. Duvalier voudrait bien récupérer. Et l'explication donnée par un de ses avocats, Gervais Charles, selon laquelle Baby Doc voudrait récupérer cet argent "simplement pour pouvoir le donner à la Croix-Rouge" ne semble pas convaincre.
En 2010, "quelques heures seulement avant le tremblement de terre", la Suisse avait estimé qu'au moins 4,6 millions de dollars pourraient être rendus aux Duvalier, ce qui avait alors provoqué un tollé.
Les autorités suisses avaient alors réagi en adoptant ce qui fut surnommé la "loi Duvalier", et qui permettrait aux pays ayant été spoliés par des dictateurs de pouvoir récupérer plus facilement ces bien mal acquis. Mais cette loi ne prendra effet qu'au 1er février et, jusqu'à ce jour, les Etats qui déposent des plaintes pour réclamer de l'argent volé auprès de la Suisse doivent encore démontrer qu'ils ont commencé une enquête sur le voleur présumé avant que des fonds puissent être rendus.
"C'ÉTAIT UN PARI, TOUT SIMPLEMENT"
"Donc, démontre Mme Thompson, si M. Duvalier avait pu se glisser dans le pays et en repartir en toute tranquillité, sans incident, comme il avait originellement prévu de le faire, il aurait pu arguer que Haïti n'ayant pas engagé de poursuites judiciaires, cet argent était le sien."
Le calcul de M. Duvalier était donc que Haïti se trouve actuellement dans un état de faiblesse tel, notamment administrative, qu'il lui était impossible d'engager des poursuites contre lui.
Selon un analyste proche du gouvernement interrogé par la journaliste et qui a tenu à garder l'anonymat, "c'était un pari, tout simplement". "Il a parié parce qu'il n'a plus d'argent et que sa santé est déclinante, qu'avait-il à y perdre ?"
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/01/21/jean-claude-duvalier-serait-revenu-en-haiti-pour-pouvoir-recuperer-de-l-argent_1468902_3222.html
Inscription à :
Articles (Atom)