Comme à l'accoutumée, des bandes de « rara » ont investi la zone métropolitaine pour marquer la période pascale. Elles ont particulièrement payé de leur présence au défilé du Bel-Air, à celui de l'angle des rues Oswald Durand et Massillon Coicou ainsi que celui de la place de Fontamara 43 où l'on organise chaque année des concours de « rara ».
Supportées par le ministère de la Culture et de la Communication et quelques firmes privées, ces activités ont pour but d'encourager et/ou de récompenser les artistes qui travaillent pour la pérennité de cette expression de la culture haïtienne.
A Fontamara, des prix de 25 000, de 17 500 et de 10 000 gourdes seront respectivement remis aux trois principaux gagnants. Aux lauréats du concours du Bel-Air, des cachets de 50 000, 25 000 et 15 000 gourdes leur seront offerts.
Dans chacun de ces sites, un jury a été constitué pour juger de la qualité de la production des groupes qui participaient à ces concours. Bien que les bandes aient été le week-end d'avant soumises à une présélection, les concurrents étaient encore nombreux.
Au total, les trois sites ont recueilli plus de 50 candidats que le jury devait évaluer en fonction du nombre de fans, de l'agencement des couleurs, de l'appréciation de la prestation, de l'originalité de la musique et de la discipline.
Parallèlement, des prix spéciaux ont été décernés aux meilleurs chorégraphies et mariages de couleurs.
Parallèlement, des prix spéciaux ont été décernés aux meilleurs chorégraphies et mariages de couleurs.
Au nom des habitants du Bel-Air, la Fondation Grand Black, principale organisatrice du défilé de « rara » de ce quartier, a offert plusieurs plaques d'honneur à des autorités politiques, artistes et autres figures de la vie nationale.
Mario Andrésol, directeur général de la Police nationale d'Haïti; Luc Eucher Joseph, secrétaire d'Etat à la Sécurité publique; Claudy Gassant, commissaire du gouvernement au tribunal de la première instance de Port-au-Prince, et les musiciens du groupe Raram sont, entre autres, les personnalités honorées.
Mises à part les musiciennes du « Rara fanm » de l'Atelier Toto B, d'autres femmes maniaient les instruments traditionnels de ce domaine de la culture haitienne.
Des femmes, membres du mouvement culturel « Foula / Vodoula », le doyen des « Rara » de Port-au-Prince, ont fait chanter leurs tambours, cymbales, « vaksin », « banbou », « kès », « katchapouf », « graj », « Konè », etc.
Nickenson Démosthène, un petit garçon non-voyant âgé de 7 ans, a émerveillé le public des rues Oswald Durand et Massillon Coicou. Aveugle de naissance, ce mordu du « rara » suit régulièrement les séances de répétition de « Family Rara ». Il sait jouer de presque tous les instruments. Ses démonstrations ont retenu l'attention des spectateurs.
Nickenson Démosthène, un petit garçon non-voyant âgé de 7 ans, a émerveillé le public des rues Oswald Durand et Massillon Coicou. Aveugle de naissance, ce mordu du « rara » suit régulièrement les séances de répétition de « Family Rara ». Il sait jouer de presque tous les instruments. Ses démonstrations ont retenu l'attention des spectateurs.
Le « Rara », considéré comme la plus grande activité musicale traditionnelle des paysans, a été célébré à Port-au-Prince de manière grandiose cette année. La tendance à le dénaturer en l'assimilant au carnaval et les Disc-Jockey (DJ) qui jouent des musiques étrangères au cours des défilés sont à déplorer.
Pour être appréciée à sa juste valeur, cette fête populaire avec tout ce qu'elle charrie de la réalité haïtienne peut et doit se présenter telle qu'elle a toujours été. Point n'est besoin d'identifier le « rara » au carnaval, il risque de perdre son essence et son originalité.
Rébecca S. Cadeau
Rébecca S. Cadeau
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55784&PubDate=2008-03-25