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mardi 25 mars 2008

Des bandes de « rara » défilent à Port-au-Prince

Cette année encore, les manifestations populaires ont confirmé leur place dans les festivités de Pâques. Du vendredi 21 au dimanche 23 mars 2008, plusieurs dizaines de bandes de « rara » ont déambulé dans les rues de la capitale.
Comme à l'accoutumée, des bandes de « rara » ont investi la zone métropolitaine pour marquer la période pascale. Elles ont particulièrement payé de leur présence au défilé du Bel-Air, à celui de l'angle des rues Oswald Durand et Massillon Coicou ainsi que celui de la place de Fontamara 43 où l'on organise chaque année des concours de « rara ».
Supportées par le ministère de la Culture et de la Communication et quelques firmes privées, ces activités ont pour but d'encourager et/ou de récompenser les artistes qui travaillent pour la pérennité de cette expression de la culture haïtienne.
A Fontamara, des prix de 25 000, de 17 500 et de 10 000 gourdes seront respectivement remis aux trois principaux gagnants. Aux lauréats du concours du Bel-Air, des cachets de 50 000, 25 000 et 15 000 gourdes leur seront offerts.
Dans chacun de ces sites, un jury a été constitué pour juger de la qualité de la production des groupes qui participaient à ces concours. Bien que les bandes aient été le week-end d'avant soumises à une présélection, les concurrents étaient encore nombreux.
Au total, les trois sites ont recueilli plus de 50 candidats que le jury devait évaluer en fonction du nombre de fans, de l'agencement des couleurs, de l'appréciation de la prestation, de l'originalité de la musique et de la discipline.
Parallèlement, des prix spéciaux ont été décernés aux meilleurs chorégraphies et mariages de couleurs.
Au nom des habitants du Bel-Air, la Fondation Grand Black, principale organisatrice du défilé de « rara » de ce quartier, a offert plusieurs plaques d'honneur à des autorités politiques, artistes et autres figures de la vie nationale.
Mario Andrésol, directeur général de la Police nationale d'Haïti; Luc Eucher Joseph, secrétaire d'Etat à la Sécurité publique; Claudy Gassant, commissaire du gouvernement au tribunal de la première instance de Port-au-Prince, et les musiciens du groupe Raram sont, entre autres, les personnalités honorées.
A ces festivités, la participation féminine au niveau instrumental est à souligner.
Mises à part les musiciennes du « Rara fanm » de l'Atelier Toto B, d'autres femmes maniaient les instruments traditionnels de ce domaine de la culture haitienne.
Des femmes, membres du mouvement culturel « Foula / Vodoula », le doyen des « Rara » de Port-au-Prince, ont fait chanter leurs tambours, cymbales, « vaksin », « banbou », « kès », « katchapouf », « graj », « Konè », etc.
Nickenson Démosthène, un petit garçon non-voyant âgé de 7 ans, a émerveillé le public des rues Oswald Durand et Massillon Coicou. Aveugle de naissance, ce mordu du « rara » suit régulièrement les séances de répétition de « Family Rara ». Il sait jouer de presque tous les instruments. Ses démonstrations ont retenu l'attention des spectateurs.
Le « Rara », considéré comme la plus grande activité musicale traditionnelle des paysans, a été célébré à Port-au-Prince de manière grandiose cette année. La tendance à le dénaturer en l'assimilant au carnaval et les Disc-Jockey (DJ) qui jouent des musiques étrangères au cours des défilés sont à déplorer.
Pour être appréciée à sa juste valeur, cette fête populaire avec tout ce qu'elle charrie de la réalité haïtienne peut et doit se présenter telle qu'elle a toujours été. Point n'est besoin d'identifier le « rara » au carnaval, il risque de perdre son essence et son originalité.
Rébecca S. Cadeau
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55784&PubDate=2008-03-25

Parlez-vous français...La variation géographique et sociale des mots dans la francophonie

Le français est parlé dans divers pays d'Europe, d'Amérique, d'Afrique et d'Asie. Son lexique s'est diversifié et s'est enrichi de milliers de mots traduisant l'originalité de chaque communauté francophone.
On appelle régionalismes les mots ou expressions qui sont caractériques du français d'une région donnée, mais qui ne sont pas employés partout dans la francophonie. Les dictionnaires signalent les régionalismes par l'abréviation rég. ou région. et par l'indication du nom de la région concernée : CRAMIQUE [kramik] n.m.- 1831 ; cramiche 1830 ; moy. Néerl. Cramicke, de l'a. fr. crammiche ; Région (Belgique) : Pain au lait et au beurre, garni de raisin de Corinthe. (Nouveau Petit Robert de la langue française, Paris, Le Robert, 1996).
Dans cet article nous tenons compte de quelques régionalismes tout en nous référant au français hexagonal. Il existe un bon nombre de mots limités au territoire de la France ; ce sont des francismes. Haïti possède ses particularités lexicales qu'on appelle des haitianismes. La Belgique wallone et la Suisse romande possèdent leurs particularités lexicales qu'on appelle respectivement des belgicismes et des helvétismes (de helvète, nom latin du peuple habitant la Suisse). Les régionalismes en usage au Canada français sont les canadianismes, qui comprennent les québecismes des Québecois et les acadianismes des Acadiens. Les régionalismes du lexique français s'étendent à tous les autres territoires francophones, dont l'Afrique noire qui a donné au français une foule d'africanismes.
Francismes

Il y a des mots et expressions qui sont propres à la culture française, à la langue française de l'Hexagone, c'est-à dire la France métropolitaine. Pour la petite histoire, rappelons que le mot « Hexagone » a été employé pour la première fois en « France » en 1934, par le général Charles De Gaulle.Le mot « aoûtien » est utilisé en France pour désigner d'une part un vacancier du mois d'août, d'autre part une personne qui reste dans une grande ville, en août. Le mot aoûtien n'est pas utilisé dans d'autres régions francophones.
Jocelyn est un aoûtien (francisme). J
ocelyn prend ses vacances en août (autres régions francophones)
En France, le mot « papillon » peut vouloir dire « avis de contravention », « procès verbal ». Dans d'autres régions francophones, on n'utilise que les termes « contravention » et « procès-verbal ».
Il a attrapé un papillon pour excès de vitesse (francisme).

Il a attrapé une contravention pour excès de vitesse (autres régions francophones)
Haïtianismes
Dans la pratique du français en Haïti, on peut repérer non seulement des mots, expressions ayant un ou des sens différents du français hexagonal, mais également d'autres n'existant que dans le français haïtien.Le mot blocus est utilisé souvent dans le français haïtien pour parler d'encombrement de véhicules qui arrête la circulation. En français hexagonal, on utilise les mots embouteillage ou bouchon. Les mots bouchon et embouteillage participent de la même métaphore. A noter que le mot blocus en France peut signifier fortin, blockhaus ou investissement d'une ville ou d'un port, d'un littoral, d'un pays entier, pour l'isoler, l'empêcher de se ravitailler.
Je suis pris dans un blocus (haitianisme).
Je suis pris dans un embouteillage (autres régions francophones)
Pour parler de la bande d'étoffe de matière souple qui se passe sous le col de chemise et se noue par-devant, il est courant en Haiti d'utiliser le mot « col » en lieu et place du mot « cravate » utilisé dans le français hexagonal et celui d'autres régions francophones.

Le directeur porte un joli col aujourd'hui (haitianisme).
Le directeur porte une jolie cravate aujourd'hui (autres régions francophones)
Africanismes
L'implantation du français en Afrique et dans l'océan Indien (Réunion, Seychelles, Comores, etc.) est récente. A l' exception du Sénégal où des postes français ont été rétablis des le XIIIe siècle, l'expansion de cette langue a commencé au XIXe siècle avec de nouvelles conquêtes militaires, l'effort de l' 'évangélisation et le développement de l'organisation scolaire. Dans cet article, on va tenir compte des tournures, expressions propres au français au Sénégal
Le verbe « boulotter » dans le contexte sénégalais vient du mot « boulot » qui est synonyme de « travail, emploi, job ». Par contre, en français hexagonal boulotter signifie manger : ils me payaient à boire mais jamais a boulotter. Ce mot vient peut-être de pain boulot, qui désignait le pain rond ordinaire, base de l'alimentation.

Je boulotte depuis l'âge de 16 ans (africanisme)
Je travaille depuis l'âge de seize ans (français hexagonal)
« Absenter quelqu'un » dans le contexte sénégalais veut dire « ne pas trouver la personne qu'on est venu voir en raison de son absence ». Il est à remarquer qu'il s'agit d'un verbe transitif direct. Dans d'autres régions francophones la forme simple n'existe pas. Essentiellement pronominal, « s'absenter » veut dire s'éloigner momentanément du lieu ou l'on doit être, quitter, s'éclipser, sortir, etc.

Je suis allé trois fois chez le directeur, à chaque fois je l'ai absenté (au Sénégal).
Je suis allé trois fois chez le directeur, à chaque fois il était absent (francisme)
Québécismes
Répandus au Québec, les mots et expressions soulignés ne s'entendent guère ailleurs dans la francophonie, car il s'agit de mots ou de sens particuliers au vocabulaire québécois. 1) C'est fin d'être venu ; 2) Il y a épais d'eau ici ; 3) Quelle bande de nonos ! 4) Hier je suis allé au ciné-parc ; 5) Nous prendrons le traversier à Tadoussac ; 6) Elle passait des heures autour des comptoirs, à magasiner; 7) Philomène est assise sur une chaise berçante qui craque et grince.
En France, le mot « fin » n'a plus le sens de «gentil» et la locution «épais de» a été remplacée par « beaucoup de » pour marquer la profondeur. Héritage d'anciennes provinces françaises, l'adjectif familier « nono », encore très vivant au Québec, est presque disparu du français parlé en Europe. On ne le trouve même pas dans le Petit Larousse. Quant aux mots « ciné-parc », «traversier », « magasiner » et « berçante » ils remplacent ici les anglicismes «drive-in », « ferry-boat », « to shop » et « rocking-chair » utilisés dans d'autres régions de la francophonie.
Belgicismes

En français hexagonal, on utiliserait le mot « taciturne » et non « taiseux » comme c'est le cas en Belgique par exemple pour parler des gens qui par nature parlent peu, qui restent silencieux.
Ces écoliers sont taiseux (belgicisme).
Ces écoliers sont taciturnes (francisme)
Si en Belgique un légumier est un « marchand de légume », dans d'autres régions francophones ça peut signifier a) un jardin potager, b) relatif aux légumes : culture légumière, c) pièce de vaisselle de table dans laquelle on sert généralement des légumes : le maître d'hôtel lui présentait [...] le légumier d'argent.
J'ai donne de l'argent au légumier (belgicisme).
J'ai donne de l'argent au marchand de légumes (francisme)
Helvétismes

Le verbe se « royaumer », qui vient du mot « royaume », une particularité suisse en français, veut dire « se prélasser, se promener en prenant du bon temps ». En français hexagonal, le verbe « se royaumer », me semble-t-il, n'existe pas. On ne le trouve pas dans le dictionnaire Larousse ni dans le Nouveau Petit Robert. Parmi d'autres faits de langue propres au français de la Suisse romande, signalons le verbe « roiller » qui veut dire « pleuvoir a verse ».
L'âne, se prélassant, marche seul devant eux (francisme)
L'âne, se royaumant, marche seul devant eux (helvétisme)
Il roille depuis ce matin (helvétisme)
Il pleut à verse depuis ce matin (francisme).


Wesner
MERAN
Twmerant@yahoo.fr
Enseignant à la Faculté de Linguistique Appliquée
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55658&PubDate=2008-03-25

Starmania haïtien: en passant par Port-au-Prince...

On connaissait le Starmania original, le Starmania deuxième génération, le Starmania anglais (Tycoon) le Starmania symphonique et le Starmania 100% parisien. Mais un Starmania haïtien, ça, on ne l'avait pas vu venir.
Créée par la troupe de Port-au-Prince Haïti en scène, cette version antillaise du célèbre opéra rock de Luc Plamondon et Michel Berger existe pourtant bel et bien. Et elle sera présentée pour la première fois cette semaine à Montréal, à la Cité des arts du cirque (La TOHU).

Pour une curiosité, disons que c'en est toute une. Starmania est un classique du patrimoine populaire franco-québécois. Qu'il soit revisité à la sauce créole ne peut que surprendre et susciter l'intérêt. Car si cette comédie musicale a vécu plusieurs vies depuis sa création en 1978, jamais, au grand jamais, n'avait-elle connu d'incarnation aussi exotique. Imaginez. Le businessman poussant son blues sur des rythmes kompa. Ou la serveuse automate chantant sa «stonitude» en créole
On a beau nous prévenir que ce Starmania haïtien est exécuté par une troupe amateure (12 chanteurs, six musiciens, sept danseurs en tout), il n'en demeure pas moins que le concept est intriguant, voire rafraîchissant - au moins sur papier.

Pas étonnant que les billets se soient vendus aussi vite. Trois représentations sur quatre affichant déjà complet, les producteurs du spectacle (La TOHU) n'ont pas eu le choix d'ajouter des supplémentaires les 29 et 30 mars, incluant deux spectacles en après-midi.
«Les miracles existent, je le confirme», résume le metteur en scène Bertrand Labarre, visiblement surpris par tout le chemin parcouru.
«Français blanc égaré en terre haïtienne», comme il aime à se décrire, M. Labarre est celui sans qui ce projet n'aurait pas vu le jour. Car c'est lui qui a fait découvrir Starmania à ses partenaires de Port-au-Prince. «Ils ne connaissaient pas; ils ont aimé», résume-t-il.

Il n'en fallait pas plus pour que la troupe Haïti en scène s'approprie ledit opéra-rock en lui donnant bien sûr une grosse touche locale. Car il était hors de question, précise M. Labarre, de faire un simple remake sans y mettre son grain de sel. «Haïti est une terre de musique et de rythme. Il fallait intégrer cette couleur au Starmania original.»
Présenté un peu partout en Haïti, le spectacle a finalement été vu par Mo Carpels de La TOHU, pendant un événement présenté à Jacmel en 2006. Charmé par le résultat, ce dernier a convaincu son boss, Charles-Mathieu Brunelle, de produire la comédie musicale à Montréal.
Des résonances haïtiennes
Pour La TOHU, on peut parler d'un arrimage naturel. Bien implantée - et impliquée - dans le quartier Saint-Michel, la Cité des arts du cirque vit, bouge, embauche et respire au coeur de la communauté haïtienne de Montréal. Depuis sa fondation en 2004, la compagnie a par ailleurs démontré un net penchant pour les projets artistiques ayant une portée sociale.
Or ce Starmania haïtien, vous vous en doutez bien, est beaucoup plus qu'une simple comédie musicale. D'abord parce que les profits du spectacle seront versés à un organisme socio-culturel de Jacmel. Mais aussi - et surtout - parce que l'oeuvre de Berger-Plamondon s'avère particulièrement «parlante» dans le contexte haïtien actuel.

Pour Bertrand Labarre, pas de doute: les parallèles entre la capitale haïtienne et la ville fictive de Starmania, sont extraordinairement nombreux.
«Port-au-Prince n'est certes pas Monopolis, avance le metteur en scène. Mais son vécu s'en rapproche. C'est une ville déchirée dans un monde sans futur ni espoir, devenu violent et nihiliste par la force des choses Monter un spectacle de cette renommée dans un endroit comme Haïti n'avait de sens que si l'on y cherchait des résonances entre le livret et la situation actuelle dans le pays.»

Grosse pression?
Reste à voir ce que tout cela donnera sur scène. Malgré tout le bien fondé du projet, on devine que la pression sera énorme sur les épaules de la troupe Haïti en scène. Car produire Starmania en Haïti, c'est une chose. Mais le présenter à Montréal, devant son «public-mère», c'en est une autre!«Ne pas décevoir les connaisseurs, les fans, est pour nous un challenge, admet Bertrand Labarre. Mais il n'est pas question pour nous de chercher à entrer en comparaison avec les troupes professionnelles qui ont déjà interprété le spectacle. Les moyens qu'elles avaient correspondaient à 10 ou 20 fois les nôtres.
En revanche, jamais vous n'aurez vu un Starmania comme celui-ci, avec un souffle où l'on sent à la fois la richesse culturelle d'Haïti et la souffrance d'un peuple tourné en permanence vers la survie. Nos jeunes artistes ont en eux cette énergie. Les artistes professionnels du Canada seraient obligés de l'inventer»
À noter que le spectacle sera donné sous la présidence d'honneur de la gouverneure générale Michaëlle Jean, du chanteur d'origine haïtienne Luck Mervil et du parolier Luc Plamondon.

Starmania, une version revisitée par Haïti en scène de Port-au-Prince, les 26, 27, 28 et 29 mars à 20h. Supplémentaires 29 mars 14h, 30 mars à 14h et 20h.
Jean-Christophe Laurence(Extrait de La Presse samedi 22 mars 2008)

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55777&PubDate=2008-03-24

Tous les secteurs préoccupés par la recrudescence de l’insécurité

Himmler Rébu, chef de file du Grand Rassemblement pour l’Evolution d’Haïti (GREH) et ancien colonel des FAD’H, dénonce l’inaction du gouvernement face à la recrudescence de l’insécurité soulignant que les conditions sociaux structurels ne permettent pas d’assurer la sécurité de la population.
Selon M. Rébu les problèmes dans les centres urbains sont liés à l’exode rural, aux manipulations politiques et mafieuses et aux actions négatives de la communauté internationale. " Les perspectives sont vraiment sombres", ajoute t-il.
Au cours du week end, le député de Jacmel, Patrick Domond, a indiqué que plusieurs criminels se sont réfugiés dans la métropole du sud est, appelant les autorités policières à faire montre de vigilance. " La population doit collaborer avec la police en dénonçant les individus suspects", avait lancé le parlementaire.
Réagissant à ces déclarations, le chef de la Minustah, Hédi Anabi, annonce que la mission onusienne planche sur des nouvelles dispositions afin de faire face à ce problème. Il révèle que des rencontres entre les responsables de la sécurité publique et de la Minustah ont lieu toutes les semaines afin de favoriser une meilleure coordination entre les casques bleus et les policiers haïtiens.
La mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah) a fait savoir la semaine dernière que 23 cas d’enlèvement ont été enregistrés depuis le début du mois de mars. Le porte parole de la Minustah soutient qu’une trentaine d’individus suspects ont été appréhendés et des armes à feu saisies durant cette période.
Dans le même temps, le maire de Delmas, Wilson jeudi annonce l’adoption de nouvelles mesures afin de combattre le phénomène du kidnapping dans sa commune. Il croit que la multiplication des actes d’enlèvement à Delmas est due à la dispersion des bandits de Cité Soleil.
Tout en faisant remarquer que la lutte est difficile, M. Jeudi souligne qu’il y existe une bonne collaboration entre l’administration communale de Delmas et la police. Selon lui, il n’y a pas lieu de s’alarmer mais de faire montre de vigilance et de collaborer avec les forces de l’ordre pour faire échec aux criminels.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13604

Le sénat haïtien polarisé sur l’affaire Rudolph Boulos

Dans la saga de l’affaire Boulos, les sénateurs sont divisés sur l’annonce du retour du sénateur du Nord Est. Rudolph Boulos ne s’est pas présenté au sénat, hier lundi et le président du grand corps, Kelly Bastien, n’avait pas encore reçu la lettre relative au retour du sénateur de la Fusion.
Pendant ce temps, Kelly Bastien réaffirme sa détermination à faire respecter la résolution du sénat interdisant aux sénateurs Ultimo Compère (Lespwa) et Rudolph Boulos (Fusion) de participer aux séances.
Tout en invitant M. Boulos à respecter sa déclaration lors de la séance du 18 mars, Kelly Bastien annonce que des correspondances seront adressées à la primature et au CEP suite à la résolution du sénat. " Rudolph Boulos doit respecter l’institution et ne pas plaisanter avec cette affaire ", lance le sénateur Bastien qui veut éviter une polémique autour de ce dossier."
La résolution ne consacre pas une destitution mais constate que ces personnes n’ont jamais été sénateurs puisqu’elles n’ont pas la qualité nécessaire ", ajoute t-il. Pour prouver qu’il ne plaisante pas, Kelly Bastien informe que les élections pour la vice présidence du sénat seront organisées d’ici à mercredi.
L’opinion de la sénatrice du Centre, Edmonde Suplice Beauzile, contraste avec celle du président du sénat. Mme Beauzile, soutient que le sénateur Boulos peut continuer à siéger parce que le sénat ne peut pas destituer un sénateur. " Selon l’article 110 le sénat ne peut radier un membre", dit-elle estimant que les instances concernées doivent continuer l’enquête." En aucun cas la résolution ne peut empêcher à Rudolph Boulos de siéger", déclare Mme Beauzile faisant remarquer que la résolution n’est pas contraignante. Tout en soulignant qu’il revient à la justice de se prononcer sur le dossier de la double nationalité, Mme Beauzile regrette que le sénat ne dispose pas d’une copie du passeport américain du sénateur Boulos.
D’un autre coté, la senatrice Evelyne Chéron (Lavalas) n’est pas spécialement préoccupée par le dossier de la double nationalité mais est inquiète par la lenteur des élus qui doivent voter la loi électorale.
Madame Chéron regrette que le dossier ait été traité avec empressement et souhaite un débat approfondi sur la question avec des juristes. " Cette affaire nuit au bon fonctionnement du sénat et le parlement doit favoriser l’organisation des élections pour éviter la caducité du grand corps.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13605
"Démocratie quand tu nous tiens!"

Décès à Miami du célèbre musicien haïtien Pépé Bayard

Fondateur d’un orchestre à succès dans les années 60, le disparu laisse à jamais son nom à un phénomène de mode, les "chemises Pépé Bayard"
mardi 25 mars 2008,
Radio Kiskeya

Le célèbre musicien haïtien Pépé Bayard est décédé dimanche dans sa résidence à Miami (Floride), a appris Radio Kiskeya.
Bayard avait, dans les années 60, fondé et dirigé un orchestre éponyme qui connut un immense succès populaire avec son chanteur fétiche Gary French. Parmi les hits du groupe, la chanson "Twa bebe soti Léogâne" fait partie des classiques de toutes les émissions rétro de la radiodiffusion haïtienne.
Marqué par la prédominance des cuivres qui caractérisait l’époque, l’orchestre Pépé Bayard s’était créé une identité au milieu d’un florilège de mini-jazz qui récoltaient les suffrages du public.
Comme beaucoup d’autres musiciens haïtiens, Pépé Bayard s’était établi aux Etats-Unis depuis de nombreuses années.
L’artiste, dont le nom a dépassé les frontières de la musique, a été immortalisé par la création d’une chemise locale portant sa griffe. Très vite remarqué sur l’un des albums de son orchestre, le design allait se populariser à un rythme phénoménal. Le style "Pépé Bayard" était né. Cette chemise décontractée made in Haiti confectionnée avec du tissu carabela ou siam comporte en général une échancrure à la poitrine et trois poches placées en sens horizontal ou quatre à la verticale, selon les préférences des consommateurs. Les marchands-tailleurs devaient faire preuve d’application pour reproduire toutes les composantes du style qui rompait avec le classicisme du code vestimentaire occidental.
La date des funérailles de Pépé Bayard doit être annoncée ultérieurement. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4845

Nouvelle opération à Pestel en vue d’appréhender l’ex-chef rebelle anti-Aristide Guy Philippe

L’ex-chef rebelle n’a pas été retrouvé
mardi 25 mars 2008,
Radio Kiskeya

Des commandos étrangers, vraisemblablement américains, lourdement armés, arrivés à bord d’au moins 4 vedettes, ont débarqué tôt mardi matin (aux environs de 1 heure) à Pestel (Grande-Anse, Sud-Ouest) en vue de procéder à l’arrestation de l’ex-chef rebelle anti-Aristide Guy Philippe.
Le leader du Front de Reconstruction Nationale (FRN), ex-commissaire de police, ex-candidat à la présidence en 2006, n’a pas été retrouvé et les commandos sont repartis bredouilles. Ils n’ont également procédé à aucune arrestation.
Toutes les personnes trouvées dans les parages de la résidence du leader du FRN ont été dans un premier temps menottées. De nombreuses maisons ont été perquisitionnées et leurs habitants ligotés pendant le déroulement de l’opération.
Le frère de Guy Philippe, le Dr Sénèque Philippe, trouvé en la résidence familiale des Philippe, a été sévèrement molesté. Le nommé Laplanche Joseph Junior, voisin des Philippe, s’est plaint d’avoir été légèrement atteint d’un projectile au bras. Des rafales d’armes automatiques avaient été en effet entendues dans les parages de la résidence de Guy Philippe au moment du déroulement de l’opération.
Sénèque Philippe et Laplanche Joseph soutiennent qu’un bébé et des adolescents ont été menottés au cours de l’opération. Les membres des commandos, s’exprimant en anglais, ont clairement demandé aux personnes interrogées de leur rendre Guy Philippe, ajoutent-ils.
Le correspondant sur place de Radio Kiskeya, Charles Emile Joassaint, a fait état d’un vent de mécontentement soufflant dans la population pestéloise, l’intervention des commandos étant perçue comme une violation flagrante de la souveraineté nationale.
L’opération aurait été menée exclusivement par des étrangers qui se seraient faits accompagner d’un seul agent de la Brigade de Lutte contre le Trafic des Stupéfiants (BLTS) de la Police Nationale d’Haïti, à titre d’interprète.
C’est la deuxième tentative infructueuse des services américains de lutte contre la drogue d’appréhender Guy Philippe. La première remonte à juillet 2007. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4848

Opération US à Pestel : Guy Philippe n’a pas été arrêté

Mardi 25 mars 2008
L’ex-chef rebelle anti-Aristide Guy Philippe, qui vit dans le maquis depuis l’été dernier, n’a pas été retrouvé lors d’une opération commando menée par des forces américaines tôt mardi matin à Pestel (Grand’Anse, sud-ouest) en vue de le capturer.
Selon le correspondant régional de Radio Kiskeya, les éléments lourdement armés impliqués dans l’opération sont repartis sans avoir pu atteindre leur objectif. Mais, leur intervention aurait fait plusieurs blessés dont certains par balle.
Philippe avait déjà échappé en juillet 2007 à un commando américain lors d’une vaste opération qui visait sa résidence à Bergeau près de la ville des Cayes (196 km au sud de Port-au-Prince).
Candidat à la Présidence en 2006 et ancien commissaire de police, Guy Philippe serait impliqué dans le trafic de drogue, selon les autorités américaines. Mais, l’intéressé a toujours rejeté ces accusations.
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?breve1643

Un arbre pour sauver des vies

Le congrès organisé par le MPP (Mouvman Peyizan Papay) pour célébrer son 35e anniversaire aura été une occasion exceptionnelle, pour de nombreux individus, de faire connaissance avec de véritables richesses peu ou pas exploitées dans notre pays. Parmi les produits exposés lors de la foire, qui a eu lieu du 16 au 20 mars 2008, certains ont particulièrement retenu l'attention car complètement inconnus du grand public malgré le rôle capital qu'ils peuvent jouer dans la réduction de la malnutrition et de l'amélioration de la couverture végétale du pays. La poudre de « bennzoliv » (moringa oleifera) a connu, malgré tout, un succès mitigé, l'Haïtien acceptant difficilement dans son régime alimentaire les produits qu'il n'a pas l'habitude de consommer. C'est dommage!Dans un pays où la majorité de la population mange mal, où la couverture végétale risque de n'être bientôt que de 1%, il serait heureux que les autorités responsables prennent en compte les initiatives heureuses entreprises par des individus ou des associations locales en quête de développement durable plutôt que de se fier aux désastreuses expertises des ONG étrangères qui, au fil des années, ne nous ont apporté que le goût de la mendicité et le comportement d'assistés permanents.Il faudrait penser à exploiter nos ressources et rechercher les vraies solutions à nos problèmes plutôt que des palliatifs qui, à long terme, ne font que compliquer une situation socioéconomique déjà précaire.En dépit de tout le tapage gouvernemental et médiatique fait autour du bambou, on a l'impression que la population, dans sa grande majorité, ne s'est pas sentie concernée par les possibilités économiques et environnementales que cette plante pourrait nous apporter. Simple question d'éducation, semble-t-ilIl est à espérer que la volonté de lutter contre la pauvreté et la malnutrition sera plus forte que le désir de reboisement et de reforestation et que l'on accordera plus d'importance à la plante-miracle qu'est le Moringa oleifera.

Le Moringa oleiferaLe moringa est le seul genre de la famille des Moringaceae. Ce genre comprend 13 espèces d'arbres poussant en région tropicale ou subtropicale. Le nom de taxon moringa vient du mot tamoul murungai.L'espèce la plus populaire est le Moringa oleifera, un arbre multi-usages originaire de l'Inde, cultivée sous les tropiques où il est souvent simplement appelé « Moringa ». L'espèce africaine, Moringa stenopetala, est aussi largement cultivée quoique moins que Moringa oleifera.Le moringa (Moringa oleifera aussi appelé néverdier, anamambo, morongo, ou encore Horseradish-tree, Ben-oil tree, Drumstick-tree en anglais, Malunggay aux Philippines et saijan en indien, bennoliv en Haïti) est un petit arbre pouvant mesurer jusqu'à 10 m. C'est une espèce d'arbres très utile, originaire du nord de l'Inde et des régions arides en général ressemblant à l'acacia qui résiste bien à la sécheresse et a une croissance rapide.Aux Indes, d'où cet arbre est originaire, il est appelé indifféremment Drumstick pour rappeler la forme du fruit qui ressemble à une baguette de tambour ou bien radish tree pour évoquer la forme mince de la silique à peine mûre très proche de celle du radis.
Toutes les parties de la plante sont utilisées traditionnellement. En Inde, la racine est un stimulant dans les paralysies, un tonique cardiaque et circulatoire, mais possède aussi des propriétés sédatives sur le système nerveux central.

Au Nigeria, la racine et l'écorce sont antiscorbutiques et utilisées par voie externe contre les irritations. Au Sénégal et au Mali, les emplois les plus courants concernent les enfants rachitiques, bronchitiques, fiévreux, souffrant de céphalées et de névralgies; les traitements divers vont de l'instillation du suc frais de la feuille ou des inflorescences dans les yeux et de l'administration de la racine en poudre nasale, aux boissons et lavages corporels avec des macérés de feuilles, écorces et racines.
Les feuilles, les jeunes cosses, les fleurs et les racines sont comestibles et on peut parfois les utiliser pour faire de la salade. Des analyses nutritionnelles ont montré que les feuilles de Moringa oleifera sont plus riches en vitamines, minéraux et protéines que la plupart des légumes.
Elles peuvent constituer un aliment complet puisqu'elles contiennent deux fois plus de protéines et de calcium que le lait, autant de potassium que la banane, autant de vitamine A que la carotte, autant de fer que la viande de boeuf ou les lentilles et deux fois plus de vitamine C qu'une orange. Les feuilles de Moringa oleifera sont utilisées contre la malnutrition et ses maladies associées (cécité, etc.).
On a l'habitude de cuisiner ses feuilles pour faire de la sauce nutritive.
Le thé, préparé avec les feuilles de Moringa, est très nutritif pour les femmes enceintes et pour les enfants, particulièrement pendant la saison des pluies. Les feuilles séchées à l'ombre et écrasées peuvent être mélangées avec du beurre d'arachide, du chocolat, ou avec d'autres aliments.
Les graines sont consommées après séchage; elles ont un goût de cacahuète. Mais surtout elles peuvent fournir une huile intéressante pour la cosmétologie, l'industrie pharmaceutique et la consommation courante. Contenant surtout des glycérides de l'acide oléique, l'huile d'olive, elle est très recherchée comme lubrifiant pour la fabrication des montres et est aussi appréciée en parfumerie pour sa possibilité d'absorber et de retenir les odeurs. Comme cet arbre est de croissance rapide (environ 3 ans après sa plantation, il commence à donner des fruits), on pourrait produire en grande quantité cette huile, pour les besoins alimentaires.
Les tourteaux obtenus après obtention de l'huile qui sont riches en principes antibactériens et en protéines ont donné lieu, depuis 1990, à de nombreuses publications. En effet, un extrait aqueux des graines de Moringa oleifera est un coagulant naturel utilisé pour la purification de l'eau. Il est très efficace pour faire disparaître les bactéries et diminuer la turbidité de l'eau.

Ce produit semble supérieur aux sels d'aluminium utilisés pour purifier l'eau et pourrait être utilisé dans les pays en développement, étant donné le prix exorbitant du traitement des eaux.La poudre des graines de Moringa Oleifera est effective à plusieurs niveaux du pH, alors que beaucoup du coagulants Alum utilisés sont efficaces quand le pH de l'eau est 7. Ceci fait de la poudre de Moringa Oleifera une poudre idéale dans les pays en développement où il est tout à fait impossible de procéder de façon effective à un contrôle de l'influence du pH précédent la coagulation.
Moringa Oleifera sert aussi de fourrage durant la saison sèche, de paillis, et d'approvisionnement en produits de chauffage. Les contenus nutritionnels de Moringa Oleifera sont le plus souvent plus riches comparés aux aliments habituels (par exemple les bananes, le lait, le yogourt, les oranges et les carottes).
Les graines mûres de Moringa Oleifera donnent de l'huile comestible contenant une énorme stabilité et la même composition que les acides graisseux de l'huile d'olive. L'huile de Molinga Oleifera peut aussi être utilisée comme lubrifiant, comme savon, comme produit cosmétique et comme carburant de lampe à gaz.
Parlant des propriétés médicinales de Moringa Oleifera, toutes les parties de l'arbre sont utilisées de différentes manières dans la médecine naturelle et la poudre de ses graines est incorporée dans la préparation de la pommade pour traiter les infections de la peau causées par les bactéries. Les principales parties de l'arbre de Moringa Oleifera utilisées dans la préparation des médicaments sont les feuilles, les fleurs, les racines, la sève, les graines et l'huile des graines. On affirme que ces parties de Moringa Oleifera sont utilisées pour traiter des dizaines de maladies.

D'autres études ont montré qu'après avoir consommé du Moringa Oleifera, les enfants ont vu augmenter leur poids et ont amélioré leur santé en général et que les femmes enceintes se sont rétablies de l'anémie et ont eu des bébés de poids élevé à la naissance et que les femmes qui allaitaient avaient une meilleure production de lait.
Les feuilles de Moringa Oleifera sont aussi utilisées, en Afrique, comme supplément alimentaire pour les personnes atteintes du sida.Chaque partie de l'arbre de Moringa a donc des propriétés bénéfiques qui peuvent servir l'humanité.Le Moringa peut croître dans des zones très arides comme le Sahara, mais il aime également les climats semi-tropicaux humides. Sa racine très profonde lui permet de se passer d'eau pendant plusieurs mois.
Son nom sénégalais "Nébédaye" viendrait de l'anglais "Never die": lorsqu'on le coupe ou que des jeunes pousses sont brûlées par le soleil, il repousse aussitôt avec les premières pluies. Il peut se planter par semis, en repiquage, en plein champ, ou par boutures.
On peut le cultiver de façon extensive pour une production de graines (semences ou production d'huile) ou de façon intensive irriguée pour une production optimale de feuilles (très nutritives) avec une récolte toutes les 6 semaines! C'est un arbre à croissance très rapide, jusqu'à 1 mètre par mois! Son utilisation en masse contribue à la préservation de l'environnement et cet arbre se révèle un pare-feu efficace.
L'initiative du MPP de promouvoir le développement de la culture de Moringa oleifera à travers le pays est vraiment louable et patriotique. Un exemple à suivre. Parler, c'est bien. Agir, c'est mieux!

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Références
- Dr NDUWAYEZU Jean Baptiste, directeur général de l'IRST (Institut de Recherche Scientifique et Technologique), « EXPOSE SUR MORINGA OLEIFERA ».

-Ndabigengesere A., Narasiah K.S., Talbot B.G., « Active agents and mechanism of coagulation of turbid waters using Moringa oleifera », Water Res., 1995.
-Ndabigengesere A., Narasiah K.S., « Quality of water treated by coagulation using Moringa oleifera seeds », Water Res., 1998.
-Barth V.H., Habs M., Klute R., Müller S., Tauscher B., « Trinkwasseraufbereitung mit Samen von Moringa oleifera Lam. », Chem Ztg, 1982
- Ramachandran C., Peter K.V., Gopalakrishnan P.K.,«Drumstik (Moringa oleifera): A multipurpose Indian vegetable», Economic botany, 1980.
- Ghasi S., Nwobodo E., Ofili J.O., « Hypocholesterolemic effects of crude extract of leaf of Moringa oleifera Lam in high-fat diet fed wistar rats », J. Ethnopharmacol., 2000.
- Kerharo J., Adam J.G., La pharmacopée sénégalaise traditionnelle, Paris, Vigot, 1974.
-Tsaknis J., Lalas S., Gergis V., Dourtoglou V., Spiliotis V., Characterization of Moringa oleifera variety Mbololo seed oil of Kenya », J. Agric. Food Chem., 1999.

Patrice-Manuel Lerebours
patricemanuel@yahoo.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55775&PubDate=2008-03-24

Boulos se rétracte et s'accroche...

Rudolph Henry Boulos s'accroche. Laisser son siège au Sénat eût été un acte de trahison envers ses mandants. La volte-face, le virage à 180 % qu'il a effectué entre l'annonce de sa démission et sa rétractation, ne laisse pas indifférent.
Rudolph Henry Boulos ne remettra pas son tablier de sénateur comme il l'a annoncé devant l'assemblée des sénateurs, le 18 mars 2008, juste avant la lecture de la résolution considérant sa présence au Grand corps comme une usurpation et une imposture. Il a, dans une correspondance adressée au président du Sénat, Kelly C. Bastien, informé de sa « ferme décision de ne pas démissionner et de rester à son poste ». Selon Rudolph Boulos, son retrait serait une trahison envers ses mandants qui lui ont confié la mission de défendre leurs intérêts. Le sénateur du Nord-Est, dans la foulée, a qualifié de « lynchage politique » digne des pires dictatures les pressions qu'on aurait exercées contre sa personne et sur celles de ses collègues suite au dépôt du "Rapport Latortue". Un rapport qu'il a banalisé, en soulignant que les opinions émises dans ce document n'engageaient que leurs auteurs.Rudolph Boulos, dans les souliers du sage, du conseiller, a demandé à ses collègues sénateurs « de ne pas être les outils d'une campagne de déstabilisation du Sénat qui n'a d'autre but que d'arriver à sa caducité ». M. Boulos, dans cette lettre datée du 19 mars et écrite à Ouanaminthe, a réaffirmé au président du Sénat, Kelly C. Bastien, qu'il est un Haïtien d'origine et qu'il n'a jamais renoncé à sa nationalité haïtienne acquise à la naissance.
« Seule la justice de mon pays peut décider du contraire. Vous n'êtes pas sans ignorer que la seule instance compétente pour se prononcer sur les questions de nationalité et d'état des personnes est le Tribunal de Première Instance et que le Sénat n'a aucune compétence pour trancher ce type de questions », a-t-il fait valoir en rappelant à Kelly C. Bastien qu'aucune entité ne peut se substituer à ce Tribunal dans l'exercice de ses attributions.«Les citoyens me demandent de continuer le travail et de considérer la résolution du Sénat comme nulle, a déclaré dans la presse M. Boulos, bénéficiaire de l'immunité parlementaire jusqu'en 2012, qui revient d'une série de consultation avec ses partisans et sympathisants dans le Nord-Est. « Il s'agit d'un complot du Palais national et du Sénat », a-t-il dit en soulignant qu'il n'avait pas démissionné mais s'était retiré de la séance, rapporte-t-on.

Boulos fait des vagues. Alors que Rudolph Henry Boulos annonce son intention de saisir les tribunaux pour défendre ses droits et ceux de ses mandants, Me Osner Févry a indiqué que ce dernier n'a pas demissionné comme on le dit dans la presse. « Il a pris les devants en annonçant sa démission en sachant pertinemment qu'il allait être exclu, destitué au Sénat », a précisé Me Févry, leader du PDCH.
De son côté, Me René Julien de l'ADEBAH a déploré l'irresponsabilité du sénateur. « C'est seulement en Haïti que ces genres de choses peuvent se produire », a-t-il fait remarquer en réaction au revirement pour le moins spectaculaire du sénateur de la Fusion des socio- démocrates. Cependant, Me Samuel Madistin, avocat de Rudolph Henry Boulos, a indiqué que la saga Boulos est une bonne chose. Elle permettra de clarifier la situation de nombreux enfants haïtiens nés à l'étranger, jouissant, selon la loi, de la nationalité haïtienne.S'agissant de la résolution du Sénat, Me Madistin estime que ce document a été produit par « des gens qui ne savent rien et qui ne disent rien qui ont rapport à la loi ». « Il s'agit d'une mauvaise compréhension de la part de l'assemblée, de quelques sénateurs et de quelques citoyens qui n'ont pas de compétence juridique et qui ne comprennent pas qu'un Haïtien a le droit de donner sa nationalité à son enfant né n'importe où sur la terre », a-t-il ajouté. Constitutionnaliste reconnu, Mme Mirlande Manigat avait réclamé dans la presse à la fin de semaine dernière la publication des documents utilisés pour confirmer la nationalité étrangère de Rudolph Boulos. Mme Manigat qui avait déploré l'absence de 9 sénateurs lors de la séance ayant donné lieu à l'annonce de la démission de Rudolph Boulos avait mis l'accent sur le fait que l'on ne pouvait pas faire allusion à la clameur publique dans le cadre des arguments du rapport de la Commission Youri Latortue.« La nationalité établit une fidélité, une adhésion, vous ne pouvez avoir une adhésion à deux pays, ceci va créer des suspicions », avait-elle argumenté d'un autre côté en référence aux hommes d'Etat. L'historien Georges Michel, pour sa part, avait indiqué que le sénateur Rudolph Boulos peut faire valoir sa nationalité haïtienne en se basant sur le code de droit privé international Bustamente.Ce document signé par Haïti et les Etats-Unis permet de déterminer la nationalité d'une personne ayant acquis automatiquement plusieurs nationalités. Selon des chiffres avancés par Georges Michel, plus de 20 000 enfants d'origine haïtienne sont nés hors du pays ces derniers temps. Souvent, ce sont des choix délibérés, reconnaissent des observateurs de la saga Boulos qui souhaitent que l'on planche sans faux-fuyants sur l'amendement de l'article de la Constitution interdisant la double nationalité.

Roberson Alphonse

Les résultats d'une enquête sur Bel-Air

Bel-Air: un quartier historique de Port-au-Prince est confronté à une réalité quotidienne difficile parce qu'il lui manque de l'essentiel des services publics que l'Etat se doit de garantir à ses citoyens. C'est ce qui ressort, pour l'essentiel, des premières données d'une enquête réalisée conjointement par l'Université Quisqueya (UNIQ) et Viva Rio entre avril et juin 2007.
« Ces données constituent une matière première précieuse pour les décideurs politiques, les gestionnaires de l'Etat ou ceux qui aspirent à le devenir, ceux qui exercent ou prétendent exercer une fonction de vigilance des rapports de l'Etat avec le citoyen », a fait savoir le recteur de l'UNIQ, Jacky Lumarque, lors de la présentation des résultats de cette enquête à l'auditorium de l'université, le 5 mars courant.Estimant que les résultats de ce recensement remettent en mémoire une dimension des vrais problèmes auxquels les habitants de nos villes doivent faire face aujourd'hui, M. Lumarque croit qu'il s'agit là d'un outil précieux pour les journalistes soucieux de passer du futile à l'utile. En attirant l'attention sur les vrais problèmes à mettre en débat. «Quel meilleur aliment pour les décideurs, les gestionnaires actuels [...] que les données susceptibles d'orienter la recherche de solutions sur des bases d'informations solides et pertinentes?», s'enorgueillit le secteur de l'UNIQ qui remercie Viva Rio à travers Ruben Cesar d'avoir permis à son université de s'associer à ce projet qui coïncide avec une démarche de transformation radicale de l'université pour la rendre attentive aux problèmes de fond traversant la société haïtienne d'aujourd'hui et en même temps proactive dans la recherche de solutions scientifiquement fondées.


« Notre intérêt pour la question des villes se précise de plus enplus comme un besoin de compréhension du phénomène de glissement des villes où bidonvillisation, conurbations non désirées et précarisation semblent s'imposer comme des fatalités spatiales, où les quartiers jadis très chic, comme le Bel-Air, laissent inexorablement la place à des espaces désintégrés au sein d'une armature urbaine dépourvue des équipements adéquats pour faire face aux besoins d'une population grandissante, où l'informalité s'impose aux structures de l'Etat comme règle prédominante de la régulation des droits de propriété », indique M. Lumarque qui situe le projet dans le cadre d'une vision modenre de placer l'université dans la trajectoire des réponses à produire à ces problèmes. D'où l'objectif du programme de Master en développement urbain, qui sera mené en partenariat avec l'Université Paris Est, l'Ecole nationale des Sciences géographiques (ENSG Paris), l'Université de Douala du Cameroun. « Nous comptons également associer à ce master des partenaires haïtiens comme le Centre national de l'Information Geospatiale (CNIGS), des sociétés privées spécialisées dans le développement urbain et la gestion des grands travaux d'urbanisation, les municipalités de la région métropolitaine de Port-au-Prince », indique M. Lumarque, en mettant accent sur la nécessité de recherche des voies de développement qui commande, selon lui, l'analyse et la compréhension des phénomènes présents et prévisibles. Dans le but de guider les choix.

Jacky Lumarque précise que l'UNIQ est en train de finaliser une convention avec l'Association des maires frontaliers pour une coopération dans la réalisation d'un plan de développement de la région frontalière. Convention embrassant les 18 communes adossées à la frontière. « Nous avons associé à notre démarche l'Université catholique dominicaine Madre y maestra qui, de façon symétrique travaillera également avec les 18 municipalités dominicaines frontalières, de manière à créer le maximum de synergies dans les interventions », fait-il savoir en annonçant le début des opérations au niveau de Ouanaminthe (Nord-Est), Belladère (Centre) et Anse-à-Pitres (Sud-Est).

Bel-Air: des données alarmantesL'enquête sur le quartier de Bel-Air s'est articulée autour de la problématique de la consommation de l'eau. Sabine Manigat (Coordonnatrice de terrain de la recherche) et Ruben Cesar Fernandes (directeur exécutif de Viva Rio) ont présenté aux responsables politiques, bailleurs de fonds internaitonaux et naitonaux... des données alarmantes quant au vécu des riverains de ce quartier relatif à la consommation de l'eau. « Les habitants du Bel-Air achètent l'eau potable deux fois plus chère que l'allemand, soit m3 d'eau = 3,7 $US contre m3 d'eau = 1,8 $US », s'étonne M. Fernandes qui ajoute que certaines couches de la population dépensent presque la moitié de leur revenu pour la consommation en eau qui coûte d'ailleurs sept (7) fois plus chère qu'aux Etats-Unis d'Amérique, soit m3 d'eau = 0,5 $US.

Selon le rapport, seulement 10% des ménages disposent d'eau courante venant de la CAMEP (Centrale Autonome Métropolitaine d'Eau Potable) dans leurs maisons. La CAMEP ne fournit que 44% de l'eau consommée dans cette zone. Fort des objectifs de Viva Rio pour 2010 dans le domaine de la consommation d'eau, M. Fernandes plaide pour une augmentation de la quantité d'eau au Bel-Air (700.000 litres/jour), la diminution du coût d'un bidon d'eau de 5 gourdes à 2 gourdes, la construction de 10 nouveaux kiosques qui seront approvionnés par des camions tant que CAMEP ne sera pas en mesure de les intégrer dans sa structure propre.
Eau, déchets, santé, conditions de vie, victimisation... autant de paramètres parmi bien d'autres que le recensement financé à hauteur de $40.000.00 (quarante mille dollars) par le gouvernement de la Norvège, a pointés du doigt. Grâce à la contribution de chercheurs motivés par le souci d'aider l'Etat à intervenir de manière adéquate dans les quartiers urbains précaires, en vue d'y améliorer les conditions de vie des populations. Un outil d'importance somme toute, que ce rapport d'enquête qui pourra aider à (re) définir des politiques publiques urbaines. Avec une vision sur l'avenir.
Robenson Bernard

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=55730&PubDate=2008-03-24

Libbérer Tchyn des chaînes prison...

Le détenu Rony Tchyn exhibant son ordonnance de non lieu alors qu'il est encore gardé en détention à la prison civile de la Grande-Rivière du Nord située environ 25 km du Cap-Haïtien. (Photo: Samuel Baucicaut)
Il s'appelle Rony Tchyn. Chauffeur d'autobus de profession avant son arrestation, il assurait quotidiennement le trajet Port-au-Prince/Cap-Haïtien. Depuis environ un an, il est incarcéré à la prison civile de la Grande-Rivière du Nord et clame son innocence. A son avis, il serait victime d'un règlement de compte personnel et espère que l'écho de sa voix retiendra l'attention de qui de droit pour obtenir son élargissement.
Exhibant un ordre de libération émanant de l'autorité compétente, le détenu Rony Tchyn, incarcéré à la prison civile de la Grande-Rivière du Nord, a poussé un ouf de soulagement en voyant arriver sur la cour de ce centre de détention une délégation de journalistes haïtiens venus de Port-au-Prince. Rony Tchyn est chauffeur d'autobus. Il pilotait un autobus du nom de « PanAm du Cap » assurant le trajet Port-au-Prince/Cap-Haïtien/Port-au-Prince. Il dit avoir été arrêté sur « ordre » d'un policier qui devait se rendre à la capitale à bord de l'autobus qu'il pilotait. Selon Rony Tchyn, ce policier dont l'identité n'a pas été révélée devait rentrer à Port-au-Prince à bord de son autobus accompagné d'une autre personne. A cette période, les autobus assurant le trajet Cap-Haïtien/Port-au-Prince n'étaient autorisés à démarrer qu'à partir de minuit. Et le passager voulant voyager vers Port-au-Prince devait retirer son ticket quelques heures à l'avance et être présent à la gare routière à l'heure convenue. Sinon, il risque de perdre son argent en cas de retard ou d'absence.

Au dire du détenu Rony Tchyn, le policier et sa compagne ne s'étaient pas présentés à la gare à l'heure indiquée sur leur ticket mais à 5 heures du matin. « A 5 heures, la plupart des autobus sont déjà arrivés à Port-au-Prince où sont dans les parages de la capitale », affirme le malheureux chauffeur tenant son ordre de libération comme une relique sur sa poitrine. « Je vis actuellement une situation anormale. Il s'agit de la pire des injustices. J'ai été arrêté sans motif. Je suis détenteur d'une ordonnance de non-ieu (NDLR : ordonnance émanant du juge d'instruction renvoyant le prévenu hors des liens de la détention). Mais, sans qu'aucune (autre) charge soit retenue contre moi, je suis encore maintenu ici dans ce trou », dit-il l'air désabusé. Rony Tchyn est persuadé qu'il y a une main cachée derrière son incarcération. Avec ses compagnons de cellule, Rony doit partager quotidiennement la chaleur, la soif, l'humidité..., la privation, la promiscuité..., l'odeur fétide des lieux, bref, la prison à l'haïtienne. L'histoire de Rony Tchyn est aussi celle de nombreux autres détenus incarcérés dans les prisons du pays. Détenteur d'un ordre de libération émis par un juge d'instruction affecté au tribunal de Première instance de la Grande-Rivière du Nord, Rony n'arrive pas à croire qu'il est encore en prison. Cependant, jusqu'à lundi dernier, il était encore en détention. Après nous avoir parlé, une sorte de lueur d'espoir éclairait le visage du détenu. « Même si je ne suis pas encore libéré, je suis sûr que les autorités concernées vont pouvoir entendre ma voix », a-t-il murmuré avant d'ajouter: « Je suis également citoyen chinois. Je voudrais que la représentation chinoise à Port-au-Prince le sache. »Comme Rony Tchyn, de nombreux autres détenus incarcérés dans ce centre de détention voulaient présenter leur situation, assurés que la presse peut contribuer à faire entendre leur voix. Dans sa cellule comme dans les autres, le tableau est très peu reluisant et n'est pas différent. L'espace était construit pour héberger moins d'une trentaine de détenus. Pourtant, lors de notre passage, ils étaient plus de soixante-dix (dont quatre femmes et quatre mineurs) répartis dans cinq cellules. Les hommes étant plus nombreux, ils sont tantôt vingt, tantôt vingt-cinq à être incarcérés dans des cellules de cinq (5) mètres carrés environ.
Samuel BAUCICAUT


L’affaire Boulos divise les sénateurs

Au moins deux d’entre eux pensent qu’il aurait pu regagner son poste, un troisième appelle à la sérénité tandis qu’un quatrième réclame son arrestation
lundi 24 mars 2008,
Radio Kiskeya

Le revirement de l’élu du Nord-Est par rapport à sa démission solennelle mardi dernier à la tribune du Sénat, continuait d’alimenter lundi au parlement haïtien le débat sur la possibilité ou non pour lui de regagner son poste et sur la validité de la résolution prise consacrant son exclusion du Grand corps.
La sénatrice du Centre, Edmonde Supplice Beauzile (élue sous la même bannière que Rudolph Boulos, celle de la Fusion), estime que la résolution prise par ses collègues n’est pas contraignante. De ce fait, Boulos peut à bon droit ne pas en tenir compte. A son avis, le dernier mot dans le dossier de la nationalité reste à la justice et non au Sénat.
Pour le 3ème sénateur du Nord-Est, Rodolphe Joasil (PONT), d’une part, la démission de Boulos n’était pas formelle ; d’autre part, le rapport de la commission sénatoriale d’enquête sur la nationalité n’avait rien de convaincant. Pour ces deux raisons, Rudoplh Boulos pourrait reprendre son siège, soutient-il.
La sénatrice Evelyne Chéron (Lavalas) recommande pour sa part à ses collègues la sérénité dans l’analyse du dossier de Boulos qu’elle juge tout de même spécial en raison du fait que ce dernier n’avait pas renoncé à sa nationalité. Elle rappelle toutefois le fait par la Constitution en vigueur de n’admettre en aucun cas la double nationalité.
Evelyne Chéron conseille au Sénat la consultation d’experts en vue de sa parfaite édification, avant l’adoption des résolutions qui s’imposent.
En ce qui la concerne personnellement, elle affirme que, jamais, elle ne briguerait un siège au Parlement si elle détenait un passeport étranger.
Réagissant samedi sur les ondes de Radio Kiskeya à l’annonce par Rudolph Boulos de son retour au Parlement, le sénateur Gabriel Fortuné (l’un des principaux instigateurs de l’enquête relative à la nationalité étrangère de l’élu du Nord-Est), a jugé que ce serait une bonne chose qu’il revienne afin qu’il soit écroué pour usage de faux. « Cela devrait être fait dès que la justice pourra le faire appréhender », a déclaré le parlementaire élu sous la bannière de l’UNION.
Selon Fortuné, le ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales annulera cette semaine les passeports haïtiens d’autres personnes se trouvant dans la même situation que l’ancien parlementaire.
Interrogé lundi sur le même dossier par Radio Vision 2000, Fortuné a émis l’idée qu’une enquête soit ouverte sur les circonstances du départ du pays de Rudolph Boulos vu que, selon les informations qui lui seraient parvenues, ce dernier aurait laissé le pays à bord d’un hélicoptère des Forces armées dominicaines, avec l’aide agissante de l’ambassade de la République dominicaine à Port-au-Prince.
Alors que les commentaires vont encore bon train dans tous les milieux sur l’affaire Boulos, les parlementaires semblent pour le moment n’être pas trop pressés à approfondir le dossier de la nationalité réputée étrangère d’au moins deux ministres du gouvernement et d’une dizaine de députés. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4843

Rudolph Boulos, "Sénateur en exil", décide de saisir la justice internationale

Présent en territoire dominicain, l’élu du Nord-Est, souhaite que la Cour interaméricaine des droits humains et le Tribunal de La Haye le rétablissent dans ses droits en vue de la reconquête de son siège
lundi 24 mars 2008,
Radio Kiskeya

Rudolph Boulos, déchu depuis la semaine dernière de son siège de Sénateur en raison de sa présumée nationalité américaine, a annoncé lundi en République Dominicaine sa décision de porter l’affaire devant des instances judiciaires internationales afin de réintégrer le Parlement haïtien.
Dans des déclarations à l’agence en ligne dominicaine Espacinsular, l’élu du Nord-Est, dont la présence en territoire voisin ne fait plus de doute, se décrit comme un "Sénateur en exil" ayant échappé à un "plan qui visait à le liquider physiquement".
Revenu depuis le week-end écoulé sur son retrait, il a exprimé son intention de saisir notamment la Cour interaméricaine des droits humains et le Tribunal de La Haye. Mais, seuls des Etats sont habilités à introduire des plaintes auprès de cette dernière instance.
"Mes conseillers et moi sommes en train d’étudier toutes les alternatives pour prouver l’illégalité de cette décision concernant d’abord ma nationalité, puis les prérogatives du Sénat de la république", a indiqué M. Boulos, un riche homme d’affaires dont la famille, précise l’agence, possède d’importants investissements en République Dominicaine.
Espacinsular soutient que Rudolph Boulos s’est rendu mercredi dernier en territoire voisin par la route à partir de la ville frontalière de Ouanaminthe (Nord-Est) considéré comme son fief et où ses partisans seraient particulièrement furieux.
24 heures après son départ, celui qui était devenu en février 2006 le premier Sénateur de son département sous la bannière de la Fusion des sociaux-démocrates, avait ignoré sa démission verbale de mardi (18 mars) et annoncé un retour imminent parmi ses pairs. Il n’avait toutefois avancé aucune date.
Dans une lettre ouverte adressée au président de la Chambre haute, Kelly Bastien, le "Sénateur exilé" a dénoncé le rapport de la commission spéciale sur la nationalité et la résolution de l’assemblée ayant coup sur coup recommandé et entériné l’expulsion de Rudolph Boulos et de son collègue du Centre, Ultimo Compère. Les deux hommes détiendraient à la fois les nationalités haïtienne et américaine en violation de la constitution de 1987 en vigueur.
Revendiquant le titre de vice-président du Sénat, M. Boulos s’est déclaré victime d’un "lynchage politique" qui serait commandité par le Palais National (siège de la Présidence). Désireux d’occuper ses fonctions jusqu’à la fin de son mandat en 2012, il estime que la "seule instance compétente pour se prononcer sur les questions de nationalité et d’état des personnes est le tribunal de première instance".
Adoptée par 17 voix pour contre trois abstentions, la résolution controversée du Sénat n’avait reconnu "aucune qualité" à MM. Boulos et Compère pour siéger dans l’assemblée et avait qualifié "d’imposture et d’usurpation" leur présence parmi les élus. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4842