Haïti: Le président de la République, Michel Martelly, ne pourra plus compter sur le groupe des 58 députés pour obtenir la ratification de son prochain Premier ministre. Le groupe qui a facilité l'accession de Garry Conille à la Primature il y a quatre mois n'existe plus. Bien des événements sont survenus à la Chambre basse et ont mis fin à l'existence du groupe, a expliqué, mardi, Abel Descolines sur les ondes de Radio Magik 9. Le ministre chargé des relations avec le Parlement, Ralph Théano, avait indiqué lundi sur les ondes de la même station de radio qu'une majorité de députés avaient donné la garantie au président de la république qu'il pouvait compter sur eux dans le cadre de la ratification de son prochain Premier ministre. Je ne sais pas de quel univers parlementaire dont parle Ralph Théano , a réagi le député de Mirebalais avant de préciser qu'ils n'ont jamais été acquis à la cause du chef de l'Etat.
« Ce regroupement, constitué de membres du RPC, du PDP et de « Ansanm nou fò », tendances minoritaires à la Chambre des députés, avait juste compris la nécessité de doter le pays d'un Premier ministre répondant aux critères établis par la Constitution de 1987 », a rappelé l'ancien secrétaire du groupe, niant tout compromis politique dans le cadre des négociations avec le président qui ont abouti à la ratification de Garry Conille.
« Les députés attendent avec beaucoup d'impatience la désignation du prochain Premier ministre. L'absence d'un gouvernement a un impact négatif sur l'action des parlementaires qui sont perçus dans leur circonscription comme des agents de développement », a fait remarquer Abel Descolines qui n'est pas surpris de la démission de Garry Conille, vu que la divergence entre l'ancien locataire de la primature et ses ministres sur le dossier de la double nationalité avait laissé pressentir une telle fin, selon le député.
Laurent Lamothe, ministre des Affaires étrangères, Thierry Mayard-Paul, ministre de l'Intérieur, Anne-Valérie Milfort, tels sont les noms pressentis pour remplacer Garry Conille. « Le premier a toujours fait preuve de volontariste. Il est jovial et très accessible. Mais s'il est désigné pour être le chef du gouvernement, il doit faire attention à son entourage regorgé de gens qui ignorent le véritable rôle du Parlement haïtien dont la mission consiste à contrôler les actions du gouvernement », a suggéré Abel Descolines.
« Thierry Mayard-Paul a d'excellentes qualités. Il est également très abordable », a indiqué le parlementaire, qui croit que le fils de Constantin Mayard-Paul, ancien juriste très respecté, doit veiller à son égo. Même s'il n'existe aucune preuve concernant l'implication du ministre de l'Intérieur démissionnaire dans l'arrestation illégale du député Arnel Bélizaire en octobre dernier, ce dossier pourrait jouer contre Thierry Mayard-Paul, selon Abel Descolines. Il a refusé d'admettre que les 80 millions de gourdes mises à la disposition des députés en décembre dernier par le ministre de l'Intérieur pourrait avoir une quelconque influence sur leur décision.
Moins connue de tous, Anne- Valérie Milfort est une grande technicienne mais le poste de Premier ministre est éminemment politique, selon Abel Descolines, qui appelle l'ancienne représentante de la présidence à la CIRH à en prendre conscience.
Abel Descolines a par-dessus tout plaidé en faveur un gouvernement issu d'un accord politique entre les différentes forces représentées au Parlement, seule alternative au problème de gouvernance auquel fait face actuellement le pays, selon le parlementaire.
Danio Darius
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102930&PubDate=2012-02-29
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 29 février 2012
Champ de Mars se vide, Martelly tient parole
Fin juin 2012, le Champ de Mars devrait être totalement vidé des familles qui y avaient élu domicile depuis plus de deux ans. Le processus de relogement, débuté en janvier, va bon train. Lentement peut-être mais sûrement. Environ 1 050 familles, qui ont déjà trouvé un logement, sont en voie de quitter la plus grande place publique de la capitale. Haïti: Des déplacés commencent à quitter le Champ de Mars. Les places Pigeon, Toussaint, entre autres, situées en face de la façade principale du palais national, ont été priorisées. Toutefois, les familles qui sont les premières à trouver une maison à louer sont du coup les premières servies dans le cadre de ce projet de la présidence, financé par l'Agence canadienne pour le développement international (ACDI). L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a été chargée de rencenser les familles, et l'équipe du programme16/6 de la présidence exécute le projet.
Selon François Desruisseaux, un responsable de l'OIM rencontré au Champ de Mars ce lundi, entre 4 600 à 4 700 familles ont été recensées sur cette grande place publique occupée par des déplacés depuis le 12 janvier 2010. Dans le cadre de ce projet de relogement qui, dit-il, est « similaire » au projet 16/6 de la présidence, chaque famille doit recevoir 20 000 gourdes (US $500) après avoir trouvé un logement que les responsables de l'OIM doivent par la suite visiter.
« Il y a différentes étapes dans le processus. Si nous gardons le même rythme, d'ici fin mars, nous devrons terminer avec cinq places (Pigeon, Catherine Flon, Toussaint...) aux abords du palais national. Et dans cinq mois (fin juin), le Champ de Mars devrait être totalement vidé », a confié M. Desruisseaux au Nouvelliste.
Une fois totalement vidé, le Champ de Mars sera restauré par la suite dans le cadre de ce projet qui coûtera environ 20 millions de dollars américains dont le versement se fera sur deux ans.
La ministre de la Coopération internationale du Canada, Oda Beverley, en avait fait l'annonce en janvier dernier. « Le gouvernement canadien s'est engagé au côté de l'Etat haïtien à réinstaller 5 000 familles regroupant quelque 20 000 personnes des camps du Champ de Mars.
« Le projet du camp de Champ de Mars met l'accent sur l'avenir des familles et des entreprises haïtiennes », avait-elle ajouté.
En effet, des bénéficiaires ne cachent pas leur satisfaction. Même si elle n'est pas encore rentrée chez elle, Vilorène Prédeu, qui vivait au Fort-National, estime que ce projet arrive « trop tard ». « Si j'avais eu les moyens pour louer une maison, je n'aurais pas passé plus de deux ans à vivre dans des conditions si difficiles », a indiqué cette dame d'une cinquantaine d'années, debout devant sa tente abîmée sur la place Catherine Flon au Champ de Mars.
A l'instar de beaucoup d'autres déplacés, Vilorène a déjà trouvé une chambre à louer au Fort-National que les responsables du projet ont déjà visitée.
« Désormais, je n'attends que les autorités concernées parce que j'ai déjà trouvé une chambre à 15 000 gourdes l'an. Avec les cinq mille gourdes qui restent, je vais me débrouiller dans la rue pour que je puisse continuer à payer le loyer », a expliqué la dame, qui va retourner dans son quartier d'origine.
« Je suis heureuse de quitter finalement ce camp. Je n'aurais jamais cru que j'allais passer tout ce temps ici. Je remercie les autorités qui ont pensé à nous », a déclaré de son côté Roselène Mérilus, une bénéficiaire qui est déjà retournée à Delmas 2, son quartier d'origine.
« L'OIM nous a donné rendez-vous pour le 27 février afin de payer le logement, mais c'est reporté au 5 mars. Nous sommes un peu inquiets parce que des malfrats nous menacent, prétextant que nous avons de l'argent en notre possession », ont enchaîné un groupe de femmes qui semblent vouloir quitter le Champ de Mars à tout prix !
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com
Selon François Desruisseaux, un responsable de l'OIM rencontré au Champ de Mars ce lundi, entre 4 600 à 4 700 familles ont été recensées sur cette grande place publique occupée par des déplacés depuis le 12 janvier 2010. Dans le cadre de ce projet de relogement qui, dit-il, est « similaire » au projet 16/6 de la présidence, chaque famille doit recevoir 20 000 gourdes (US $500) après avoir trouvé un logement que les responsables de l'OIM doivent par la suite visiter.
« Il y a différentes étapes dans le processus. Si nous gardons le même rythme, d'ici fin mars, nous devrons terminer avec cinq places (Pigeon, Catherine Flon, Toussaint...) aux abords du palais national. Et dans cinq mois (fin juin), le Champ de Mars devrait être totalement vidé », a confié M. Desruisseaux au Nouvelliste.
Une fois totalement vidé, le Champ de Mars sera restauré par la suite dans le cadre de ce projet qui coûtera environ 20 millions de dollars américains dont le versement se fera sur deux ans.
La ministre de la Coopération internationale du Canada, Oda Beverley, en avait fait l'annonce en janvier dernier. « Le gouvernement canadien s'est engagé au côté de l'Etat haïtien à réinstaller 5 000 familles regroupant quelque 20 000 personnes des camps du Champ de Mars.
« Le projet du camp de Champ de Mars met l'accent sur l'avenir des familles et des entreprises haïtiennes », avait-elle ajouté.
En effet, des bénéficiaires ne cachent pas leur satisfaction. Même si elle n'est pas encore rentrée chez elle, Vilorène Prédeu, qui vivait au Fort-National, estime que ce projet arrive « trop tard ». « Si j'avais eu les moyens pour louer une maison, je n'aurais pas passé plus de deux ans à vivre dans des conditions si difficiles », a indiqué cette dame d'une cinquantaine d'années, debout devant sa tente abîmée sur la place Catherine Flon au Champ de Mars.
A l'instar de beaucoup d'autres déplacés, Vilorène a déjà trouvé une chambre à louer au Fort-National que les responsables du projet ont déjà visitée.
« Désormais, je n'attends que les autorités concernées parce que j'ai déjà trouvé une chambre à 15 000 gourdes l'an. Avec les cinq mille gourdes qui restent, je vais me débrouiller dans la rue pour que je puisse continuer à payer le loyer », a expliqué la dame, qui va retourner dans son quartier d'origine.
« Je suis heureuse de quitter finalement ce camp. Je n'aurais jamais cru que j'allais passer tout ce temps ici. Je remercie les autorités qui ont pensé à nous », a déclaré de son côté Roselène Mérilus, une bénéficiaire qui est déjà retournée à Delmas 2, son quartier d'origine.
« L'OIM nous a donné rendez-vous pour le 27 février afin de payer le logement, mais c'est reporté au 5 mars. Nous sommes un peu inquiets parce que des malfrats nous menacent, prétextant que nous avons de l'argent en notre possession », ont enchaîné un groupe de femmes qui semblent vouloir quitter le Champ de Mars à tout prix !
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com
Les trafiquants de drogue sont de retour, craint Andrésol
Trois cents (300) kilos de cocaïne saisis. Des rumeurs le disant démissionnaire. Son avenir à la tête de la Police nationale. Mario Andrésol fait le point et dit sa détermination à faire son travail. Le DG de la PNH dénonce le retour des trafiquants de drogue dans l'entourage des autorités. Ils cherchent le parapluie des puissants pour reprendre leurs habitudes d'il y a quelques années, craint le chef de la police. Première partie d'une longue interview accordée au Nouvelliste.
Haïti: Le Nouvelliste : Le directeur général de la Police nationale d'Haïti (PNH) a-t-il démissionné comme le dit la rumeur?
Mario Andrésol : La rumeur de ma démission n'est pas fondée. J'ai un mandat qui court jusqu'au 18 août 2012. Il n'y a pas de fondement à cette rumeur. Je n'y ai jamais pensé. Cela n'a jamais été évoqué.
L.N : Cependant, le directeur est invisible...
M. A. : Je ne sors plus de chez moi car, depuis plus d'un mois, j'ai eu une rupture de 90% de mon tendon d'Achille droit. J'ai dû rester alité, immobilisé. J'ai été opéré. Je me remets et d'ici la fin de cette semaine je vais commencer ma rééducation physique.
Cependant, je n'ai jamais cessé de travailler.
Chaque jour, je me réunis avec l'état-major de la Police nationale d'Haïti et il n'y a pas de décision dont je ne suis pas informé et les ordres partent de chez moi.
L.N. : Cette rumeur de démission intervient alors qu'il y a des saisies importantes de drogues, des arrestations, des incendies... cette rumeur serait-elle liée à l'actualité de ces derniers jours ?
M. A. : Nous sommes dans une situation de grande confusion politique. A chaque fois que le pays traverse des périodes similaires, il y a un ensemble de faits qui ont une incidence directe sur la sécurité du pays.
A chaque fois qu'il y a des troubles politiques, l'insécurité augmente.
Tout a commencé avec la saisie des trois cents kilos de cocaïne et l'arrestation des trafiquants : le marché de Tabarre a brûlé, il y a les rumeurs qui annoncent ma démission... il y a sans doute un secteur qui a intérêt à faire cela.
L.N. : Dans quel but, selon vous?
M. A. : Notre job à la police est de permettre à la population de vaquer à ses occupations et d'arrêter les bandits quel que soit l'endroit où ils se trouvent ou quelle que soit leur importance. Le dossier des 300 kilos de cocaïne panique un secteur qui a peur que les investigations ne remontent toute la filière.
La garantie que je peux donner à la population est que la police va continuer à faire son travail. Mon passé, on le connaît. Quand j'étais à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), nous ne plaisantions pas avec les trafiquants de drogue, aujourd'hui avec cette affaire et l'arrestation du Colombien, nous sommes prêts à arrêter quelle que soit la personne qui serait impliquée dans cette affaire, quel que soit son encrage.
Sans doute, cela dérange.
L.N. : Il y a eu aussi une autre saisie cette semaine, à l'aéroport, de 35 kilos de marijuana. Cela fait beaucoup de stupéfiants saisis. Cela ne s'était pas vu depuis des temps des prises aussi proches sur une si courte période?
M. A. : Ce n'est pas une saisie brusque.
Nous menons des opérations contre la drogue; ce sont des opérations délicates et sensibles qui nécessitent la collaboration d'autorités policières de plusieurs pays de la région (USA, République dominicaine, et agences importantes : la DEA, Interpol et autres).
Ces opérations demandent du temps et de la patience. Nous mettons en place des mesures pour empêcher aux petits bateaux et au petits avions de recommencer à prendre la zone sud du pays comme point de passage de la drogue, particulièrement dans la zone de Savan Djann.
Il y a des activités. Nous essayons de les contrer régulièrement et oeuvrons pour empêcher le retour du trafic florissant.
L.N. : Il y a une recrudescence du trafic de drogue de nos jours? M. A. : Aujourd'hui, j'ai comme l'impression que nous revenons aux temps anciens d'il y a huit ou neuf ans quand le trafic avait ses belles années. Au temps où les trafiquants avaient des amis haut placés et bénéficiaient de la couverture de certains policiers ripoux.
Je suis très préoccupé, car je constate qu'il y a des éléments qui reviennent sur le terrain et nous avons des indices qui laissent croire qu'ils essaient de renouer avec ces anciennes pratiques. Ils cherchent a réactiver leurs anciennes filières.
Il y a des têtes qui sont de retour au pays, lesquelles étaient impliquées dans les cas de kidnapping, meurtre, trafic de la drogue et le trafic d'armes et de véhicules volés entre Haïti et la République dominicaine. Ils sont de retour dans le paysage et s'affichent avec certaines personnalités pour faire passer le message que la situation ante peut se réinstaller à tout moment.
L. N. : Que comptez-vous faire?
M.A. : D'ici la fin de mon mandat on va continuer à travailler pour les contrer et appliquer la loi pour éviter que la PNH et la société haïtienne ne retombent dans la situation déplorable que nous avons connue il y a de cela quelques années avec ces éléments qui reviennent à visière levée.
Rappelez-vous, entre 2001 et 2004 aussi on avait arrêté tous ceux qui s'adonnaient au trafic des stupéfiants dans le pays et moi je n'étais pas sur le terrain.
La police, en tout temps, fera son travail. Ce n'est pas une question de qui en est le directeur général.
Quand nous refusons d'appliquer nos propres lois, d'autres le font à notre place et c'est bien dommage.
L. N. : Vous avez identifié d'anciens trafiquants qui reprennent du service?
M.A. : Après sept ans à la tête de la PNH si quelqu'un croit que je n'ai pas des informations sur certains acteurs et que je ne suis pas renseigné par les forces de police des pays amis du continent, ils se trompent.
Les secteurs qui s'agitent et qui propagent toutes sortes de rumeurs peuvent s'inquiéter. Avec ou sans moi, la PNH fera son devoir.
En 2005-2006, j'étais très à cheval sur les principes pour rétablir l'ordre. Pendant le temps qu'il me reste, d'ici le mois d'août, je le serai encore.
On peut me tuer, attenter à ma vie, faire circuler des rumeurs, la PNH fera son devoir.
L.N. : Vous avez un message pour ceux dont vous parlez?
M.A. : Le signal que j'envoie à ceux qui ne mènent pas bien leur barque est clair : la police les a dans son viseur et finira par les appréhender.
Nous avons une tradition d'hommes qui essayent toujours de se faufiler dans le giron des hautes personnalités et cherchent à bénéficier de cette proximité pour mener, à leur insu, leurs activités criminelles. La police fera son travail de surveillance, fera les enquêtes et procédera à des arrestations, si nécessaire.
L.N. : Croyez-vous que le 18 août votre mandat va être reconduit pour une nouvelle tranche de trois années?
M.A. : Je ne m'inquiète jamais de l'avenir.
Je peux assurer que d'aujourd'hui au 18 août je ferai mon travail comme je le fais depuis mon premier jour au sein de la Police nationale d'Haïti et ce, dans le respect de la Constitution, des lois et du règlement interne de la PNH.
Je ne les violerai pas. Personne ne pourra me les faire violer non plus. Et advienne que pourra.
Cependant, je ne me fais pas d'illusion non plus - après sept ans à la tête de la PNH passés à faire ce que je pense être bon pour la PNH et la société -, je sais qu'ils sont nombreux ceux qui voudraient prendre la tête de la PNH pour faire à leur aise en oubliant d'où nous sommes partis et quelle est l'histoire de cette institution créée en 1995.
Cela dit, cessons les tripotages, les commérages, les on-dit et les kout lang.
Propos recueillis par Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
Twitter:dalfaz
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102932&PubDate=2012-02-29
Haïti: Le Nouvelliste : Le directeur général de la Police nationale d'Haïti (PNH) a-t-il démissionné comme le dit la rumeur?
Mario Andrésol : La rumeur de ma démission n'est pas fondée. J'ai un mandat qui court jusqu'au 18 août 2012. Il n'y a pas de fondement à cette rumeur. Je n'y ai jamais pensé. Cela n'a jamais été évoqué.
L.N : Cependant, le directeur est invisible...
M. A. : Je ne sors plus de chez moi car, depuis plus d'un mois, j'ai eu une rupture de 90% de mon tendon d'Achille droit. J'ai dû rester alité, immobilisé. J'ai été opéré. Je me remets et d'ici la fin de cette semaine je vais commencer ma rééducation physique.
Cependant, je n'ai jamais cessé de travailler.
Chaque jour, je me réunis avec l'état-major de la Police nationale d'Haïti et il n'y a pas de décision dont je ne suis pas informé et les ordres partent de chez moi.
L.N. : Cette rumeur de démission intervient alors qu'il y a des saisies importantes de drogues, des arrestations, des incendies... cette rumeur serait-elle liée à l'actualité de ces derniers jours ?
M. A. : Nous sommes dans une situation de grande confusion politique. A chaque fois que le pays traverse des périodes similaires, il y a un ensemble de faits qui ont une incidence directe sur la sécurité du pays.
A chaque fois qu'il y a des troubles politiques, l'insécurité augmente.
Tout a commencé avec la saisie des trois cents kilos de cocaïne et l'arrestation des trafiquants : le marché de Tabarre a brûlé, il y a les rumeurs qui annoncent ma démission... il y a sans doute un secteur qui a intérêt à faire cela.
L.N. : Dans quel but, selon vous?
M. A. : Notre job à la police est de permettre à la population de vaquer à ses occupations et d'arrêter les bandits quel que soit l'endroit où ils se trouvent ou quelle que soit leur importance. Le dossier des 300 kilos de cocaïne panique un secteur qui a peur que les investigations ne remontent toute la filière.
La garantie que je peux donner à la population est que la police va continuer à faire son travail. Mon passé, on le connaît. Quand j'étais à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), nous ne plaisantions pas avec les trafiquants de drogue, aujourd'hui avec cette affaire et l'arrestation du Colombien, nous sommes prêts à arrêter quelle que soit la personne qui serait impliquée dans cette affaire, quel que soit son encrage.
Sans doute, cela dérange.
L.N. : Il y a eu aussi une autre saisie cette semaine, à l'aéroport, de 35 kilos de marijuana. Cela fait beaucoup de stupéfiants saisis. Cela ne s'était pas vu depuis des temps des prises aussi proches sur une si courte période?
M. A. : Ce n'est pas une saisie brusque.
Nous menons des opérations contre la drogue; ce sont des opérations délicates et sensibles qui nécessitent la collaboration d'autorités policières de plusieurs pays de la région (USA, République dominicaine, et agences importantes : la DEA, Interpol et autres).
Ces opérations demandent du temps et de la patience. Nous mettons en place des mesures pour empêcher aux petits bateaux et au petits avions de recommencer à prendre la zone sud du pays comme point de passage de la drogue, particulièrement dans la zone de Savan Djann.
Il y a des activités. Nous essayons de les contrer régulièrement et oeuvrons pour empêcher le retour du trafic florissant.
L.N. : Il y a une recrudescence du trafic de drogue de nos jours? M. A. : Aujourd'hui, j'ai comme l'impression que nous revenons aux temps anciens d'il y a huit ou neuf ans quand le trafic avait ses belles années. Au temps où les trafiquants avaient des amis haut placés et bénéficiaient de la couverture de certains policiers ripoux.
Je suis très préoccupé, car je constate qu'il y a des éléments qui reviennent sur le terrain et nous avons des indices qui laissent croire qu'ils essaient de renouer avec ces anciennes pratiques. Ils cherchent a réactiver leurs anciennes filières.
Il y a des têtes qui sont de retour au pays, lesquelles étaient impliquées dans les cas de kidnapping, meurtre, trafic de la drogue et le trafic d'armes et de véhicules volés entre Haïti et la République dominicaine. Ils sont de retour dans le paysage et s'affichent avec certaines personnalités pour faire passer le message que la situation ante peut se réinstaller à tout moment.
L. N. : Que comptez-vous faire?
M.A. : D'ici la fin de mon mandat on va continuer à travailler pour les contrer et appliquer la loi pour éviter que la PNH et la société haïtienne ne retombent dans la situation déplorable que nous avons connue il y a de cela quelques années avec ces éléments qui reviennent à visière levée.
Rappelez-vous, entre 2001 et 2004 aussi on avait arrêté tous ceux qui s'adonnaient au trafic des stupéfiants dans le pays et moi je n'étais pas sur le terrain.
La police, en tout temps, fera son travail. Ce n'est pas une question de qui en est le directeur général.
Quand nous refusons d'appliquer nos propres lois, d'autres le font à notre place et c'est bien dommage.
L. N. : Vous avez identifié d'anciens trafiquants qui reprennent du service?
M.A. : Après sept ans à la tête de la PNH si quelqu'un croit que je n'ai pas des informations sur certains acteurs et que je ne suis pas renseigné par les forces de police des pays amis du continent, ils se trompent.
Les secteurs qui s'agitent et qui propagent toutes sortes de rumeurs peuvent s'inquiéter. Avec ou sans moi, la PNH fera son devoir.
En 2005-2006, j'étais très à cheval sur les principes pour rétablir l'ordre. Pendant le temps qu'il me reste, d'ici le mois d'août, je le serai encore.
On peut me tuer, attenter à ma vie, faire circuler des rumeurs, la PNH fera son devoir.
L.N. : Vous avez un message pour ceux dont vous parlez?
M.A. : Le signal que j'envoie à ceux qui ne mènent pas bien leur barque est clair : la police les a dans son viseur et finira par les appréhender.
Nous avons une tradition d'hommes qui essayent toujours de se faufiler dans le giron des hautes personnalités et cherchent à bénéficier de cette proximité pour mener, à leur insu, leurs activités criminelles. La police fera son travail de surveillance, fera les enquêtes et procédera à des arrestations, si nécessaire.
L.N. : Croyez-vous que le 18 août votre mandat va être reconduit pour une nouvelle tranche de trois années?
M.A. : Je ne m'inquiète jamais de l'avenir.
Je peux assurer que d'aujourd'hui au 18 août je ferai mon travail comme je le fais depuis mon premier jour au sein de la Police nationale d'Haïti et ce, dans le respect de la Constitution, des lois et du règlement interne de la PNH.
Je ne les violerai pas. Personne ne pourra me les faire violer non plus. Et advienne que pourra.
Cependant, je ne me fais pas d'illusion non plus - après sept ans à la tête de la PNH passés à faire ce que je pense être bon pour la PNH et la société -, je sais qu'ils sont nombreux ceux qui voudraient prendre la tête de la PNH pour faire à leur aise en oubliant d'où nous sommes partis et quelle est l'histoire de cette institution créée en 1995.
Cela dit, cessons les tripotages, les commérages, les on-dit et les kout lang.
Propos recueillis par Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
Twitter:dalfaz
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102932&PubDate=2012-02-29
MWEN AK DEMPKRASI SE DE
Demokrasi se, san grate tèt, youn nan pi bon rejim politik ke yo ka itilize pou dirije you sosyete, you peyi. Sistèm pi efikas si li aplike nan peyi ki gen you sèten kilti libète, nan you sosyete kote chak manm yo konnen ki sa ki rele dwa kisa ki rele devwa e kote moun kap dirije peyi-a konnen ke se you dyob yo bali pou fè peyi-a oubyen sosyete a vanse. Se pa you kle yo bali pou fè pale de li kom si wa pa kouzen-l prezidan pa bopèl. Ni se pa you kle yo kofrefo yo bali pou foure menl pran e plen poch li.
Demokrasi nan peyi pov, se you rans. Se you miraj li ye. Nan peyi pov kote moun ap bat dlo pou fè bè, aktivite politik se sel domen ki ka fèw monte nan sosyete –a. Ou jwenn bon Dyob. Yo mete-w kote ki gen brase. Epi si anplis de lamizè-a gen koripsyon ki admèt andedan sosyete sila-a kom you bagay ki nomal, le you neg rive nan politik, se nan tèt jwèt li ke li rive.
Se pou sa kif è ke nan peyi pov, le you neg rive sou pouvwa, li ranje kol Poul pa Janmen Nagel. Gen neg ki todye kou manman lwa peyi yo pou yo ka rete sou fotèy boure-a. Si nou vel you ekzanp al gade sa kap pase nana peyi Senegal jounen jodi-a.
Sa fè lontan ke map obsève zafè politik andedan peyi-a. Map gade konpotman pouvwa yo. Patikilyèman sa kap pase andedan palman ayisyen an. Mwen finn pa remake ke pi bon Doob, pi bon plas you moun ka jwenn se depite oubyen senatè. Yo peyew byen, ou gen tout jan de komodite, ou vwayaje al chita nan mitan you seri de moun ou pa menm konprann sa yap di le yap pale, siw te volè ak kriminel, kondisyon palmantè_w efase tout pou wou. Ou vinn otunen you moun enpotan. Yo relew diyitè.
Poutan, lotre jou you zanmim tap eksplike-m kijan Group yo ak pati politik yo cuasi kandida pou depite. Kondisyon nou ta kwè ke moun sa yo ta dwe ranpli yo se p asa menm. Gen you katalog you seri de lot kalite you neg dwe genyen.
Sak bon lè ou depite anayiti, se ke apre chak lejislati, pa janm gen moun ki mande ki bilan palmann genyen. Se kom si out a mete you timoun lekol epi li pa Jansen mennen you kanè lakay li. Sosyete pa nou an pa mande sa.
Konsa, mwen wè k epa le fèt ke palman nou an gen dwa pou li siveye sa ekzekitif la ap fè, yo pi maton na kreye kriz ke nan fè lwa ak ede ekzekitif la pou peyi ka vanse.
Konbyen jou gouvenan Preval la fè sans premye minis? Sak pi rèd la, ke gen premye minis ke pa gen premye minis se menm man pareyman. Pa gen anyen ki chanje. Gen moun ki pwofite di bagay y opa vanse paske kriz la bloke peyi-a. sa se sitou diskou zanmi ayiti yo. Men le pa gen kriz bagay yo sanble yo toujou bloke men nankondisyon saa « no dyol tou tok »
Epi, moun ki gen memwa dwe sonje e remake ke andedan palman saa, dosye ki louvri pa janm fèmen. Petèt sel dosye ki te fèmen se dosye ki te pèmèt radye senate-a ki te gen doub nasyonalite. Se anpil fwa nou tande leskonbrit ak eskandal sou you seri de dosye kote non senatè ak depite lonmen. Pep ayisyen pa janm konnen ki rezilta ankèt sa yo bay. Mwen pap site ekzanp paske tout konpatriyot yo sonje ka sa yo.
Pou tout rezon sa yo, mwen pa kwè nan demokrasi nan peyi pov. Anplis se pa nan peyi pov Selman ke demokrasi a banm pwoblem. Map swiv kanpay electoral nan peyi lafrans. Lè wap tande kandida yo ap pale se bagay ki pou fèw pèdi zandye-w. Sou chak sijè, chak neg yo bay verite pa yo epi yo di ke lot la se manti lap bay. Si ou pral vote eke ou pa fanatik yon nan kandida sa yo ou pa konnen pou ki moun pou vote.
Ou rekonèt you pye zaboka lèl donnen zaboka. Siw se maton ou konn kouman you pye zaboka monte ou ka di ke se you pye zaboka li ye. Men lew jwen bon zaboka ladann pou manje pa gen moun ki ka diw se you pye mango ki donnen zaboka.
Mwen menm sa fè lontan ke mwen chwazi poum kritike you gouvenman pa sou sa li di ni sou sa yap di de li sinon sou sa la fè. Mwen gen pwoblem ak pouvwa lejislatif la paske jiska prezan ; si pa zafè sansire ekzekitif la mwen gen lenpresyon ke y opa fè anyen.
Nan konjonkti peyi dayiti ye jodi-a, gen you seri de prensip ke tout moun oblije defann. Gen you seri de gabel ke nou pa dwe bay sou konba ki mennen deja. Men gen anpil pwoblem andedan sosyete a ki poko janmen regle ak mod gouvenman sa yo ke nou geneyen depi dik dantan.
Pou mwen you sistèm efikas sil bay bon rezilta. E nou konnen kijan de rezilta nou bezwen pou gason ak fanm ayisyen lakay!
Demokrasi nan peyi pov, se you rans. Se you miraj li ye. Nan peyi pov kote moun ap bat dlo pou fè bè, aktivite politik se sel domen ki ka fèw monte nan sosyete –a. Ou jwenn bon Dyob. Yo mete-w kote ki gen brase. Epi si anplis de lamizè-a gen koripsyon ki admèt andedan sosyete sila-a kom you bagay ki nomal, le you neg rive nan politik, se nan tèt jwèt li ke li rive.
Se pou sa kif è ke nan peyi pov, le you neg rive sou pouvwa, li ranje kol Poul pa Janmen Nagel. Gen neg ki todye kou manman lwa peyi yo pou yo ka rete sou fotèy boure-a. Si nou vel you ekzanp al gade sa kap pase nana peyi Senegal jounen jodi-a.
Sa fè lontan ke map obsève zafè politik andedan peyi-a. Map gade konpotman pouvwa yo. Patikilyèman sa kap pase andedan palman ayisyen an. Mwen finn pa remake ke pi bon Doob, pi bon plas you moun ka jwenn se depite oubyen senatè. Yo peyew byen, ou gen tout jan de komodite, ou vwayaje al chita nan mitan you seri de moun ou pa menm konprann sa yap di le yap pale, siw te volè ak kriminel, kondisyon palmantè_w efase tout pou wou. Ou vinn otunen you moun enpotan. Yo relew diyitè.
Poutan, lotre jou you zanmim tap eksplike-m kijan Group yo ak pati politik yo cuasi kandida pou depite. Kondisyon nou ta kwè ke moun sa yo ta dwe ranpli yo se p asa menm. Gen you katalog you seri de lot kalite you neg dwe genyen.
Sak bon lè ou depite anayiti, se ke apre chak lejislati, pa janm gen moun ki mande ki bilan palmann genyen. Se kom si out a mete you timoun lekol epi li pa Jansen mennen you kanè lakay li. Sosyete pa nou an pa mande sa.
Konsa, mwen wè k epa le fèt ke palman nou an gen dwa pou li siveye sa ekzekitif la ap fè, yo pi maton na kreye kriz ke nan fè lwa ak ede ekzekitif la pou peyi ka vanse.
Konbyen jou gouvenan Preval la fè sans premye minis? Sak pi rèd la, ke gen premye minis ke pa gen premye minis se menm man pareyman. Pa gen anyen ki chanje. Gen moun ki pwofite di bagay y opa vanse paske kriz la bloke peyi-a. sa se sitou diskou zanmi ayiti yo. Men le pa gen kriz bagay yo sanble yo toujou bloke men nankondisyon saa « no dyol tou tok »
Epi, moun ki gen memwa dwe sonje e remake ke andedan palman saa, dosye ki louvri pa janm fèmen. Petèt sel dosye ki te fèmen se dosye ki te pèmèt radye senate-a ki te gen doub nasyonalite. Se anpil fwa nou tande leskonbrit ak eskandal sou you seri de dosye kote non senatè ak depite lonmen. Pep ayisyen pa janm konnen ki rezilta ankèt sa yo bay. Mwen pap site ekzanp paske tout konpatriyot yo sonje ka sa yo.
Pou tout rezon sa yo, mwen pa kwè nan demokrasi nan peyi pov. Anplis se pa nan peyi pov Selman ke demokrasi a banm pwoblem. Map swiv kanpay electoral nan peyi lafrans. Lè wap tande kandida yo ap pale se bagay ki pou fèw pèdi zandye-w. Sou chak sijè, chak neg yo bay verite pa yo epi yo di ke lot la se manti lap bay. Si ou pral vote eke ou pa fanatik yon nan kandida sa yo ou pa konnen pou ki moun pou vote.
Ou rekonèt you pye zaboka lèl donnen zaboka. Siw se maton ou konn kouman you pye zaboka monte ou ka di ke se you pye zaboka li ye. Men lew jwen bon zaboka ladann pou manje pa gen moun ki ka diw se you pye mango ki donnen zaboka.
Mwen menm sa fè lontan ke mwen chwazi poum kritike you gouvenman pa sou sa li di ni sou sa yap di de li sinon sou sa la fè. Mwen gen pwoblem ak pouvwa lejislatif la paske jiska prezan ; si pa zafè sansire ekzekitif la mwen gen lenpresyon ke y opa fè anyen.
Nan konjonkti peyi dayiti ye jodi-a, gen you seri de prensip ke tout moun oblije defann. Gen you seri de gabel ke nou pa dwe bay sou konba ki mennen deja. Men gen anpil pwoblem andedan sosyete a ki poko janmen regle ak mod gouvenman sa yo ke nou geneyen depi dik dantan.
Pou mwen you sistèm efikas sil bay bon rezilta. E nou konnen kijan de rezilta nou bezwen pou gason ak fanm ayisyen lakay!
Les passeports de Martelly sont haïtiens, mais l'enquête se poursuit
Haïti: Le président Michel Martelly n'a utilisé qu'un passeport haïtien pour entrer et pour sortir du pays depuis 1999, date au-delà de laquelle les archives informatisées du service d'Immigration et d'Émigration n'existent pas, a confié au Nouvelliste un influent sénateur, membre de la commission d'enquête sur la nationalité du président de la République et des ministres démissionnaires du gouvernement Conille. "Selon les recherches que la commission a effectué au service d'Immigration nous avons pu retracer quatre passeports utilisés par Michel Martelly depuis 1999. Nous avons aussi pu vérifier son acte de naissance, sa carte de résidence aux États-Unis et le manifeste de certaines lignes aériennes. Tout confirme que Michel Joseph Martelly a toujours voyagé avec son passeport haïtien pour la période", a précisé pour le journal le sénateur qui veut garder l'anonymat en attendant que la commission dévoile ses conclusions. "Il n'y a aucune trace d'un quelconque passeport américain qui aurait pu appartenir à Michel Joseph Martelly dans les archives que nous avons pu analyser", insiste-t-il ajoutant que les pièces sont aujourd'hui aux mains des sénateurs Youri Latortue et Steven Benoît.
Questionné sur la carte de résidence américaine du président alors que la Constitution fait obligation de résider en Haïti cinq ans avant les élections, le sénateur ne pense pas que cela causera un problème. "Il y a depuis des années des élus, sénateurs, députés et présidents qui ont ou avaient une carte de résidence. Cela fait débat, mais ne les a jamais empêché d'être élu ou réélu."
Ne se voulant pas en mesure de décider de l'orientation de la commission d'enquête, le sénateur insiste que l'enquête se poursuit. "Nous continuons à chercher", dit-il. Ces déclarations sont corroborées par un autre élu du Grand corps qui a confié au Nouvelliste, lui aussi sous le couvert de l'anonymat : « Michel Martelly utilise toujours son passeport haïtien à l'aéroport international Toussaint Louverture, selon les données recueillies dans les archives de la direction de l'Immigration et de l'Émigration. La commission d'enquête n'arrive pas à retracer s'il utilise un passeport américain ou italien dans les aéroports étrangers ».
La nouvelle qui fait l'objet de fuites depuis cet après-midi explique peut-être l'atmosphère du point de presse de ce mardi. Souvent en conflit ouvert depuis l'enquête diligentée sur la nationalité réelle du président Michel Martelly, les sénateurs Moïse Jean-Charles et Joseph Lambert jouent aujourd'hui à l'unité parfaite. Ils lâchent les ministres démissionnaires, dédouanent le directeur de l'Immigration et prennent le chef de l'Etat comme seule cible de l'affaire dite de la nationalité.
Des chuchotements à l'oreille, de petites tapes sans agression sur la tête et un point de presse conjoint...les sénateurs Moïse Jean-Charles et Joseph Lambert filent le parfait amour. Premier acte d'une harmonisation des ex-querelleurs liés par la plateforme INITE coprésidents désormais de la commission d'enquête spéciale. « Le gouvernement étant démissionnaire, l'enquête sur leur nationalité paraissait pas trop nécessaire, a lâché le sénateur Joseph Lambert sous les regards approbateurs de son collègue Moïse Jean-Charles. Mais, nous menons jusqu'au bout notre mission ». Les passeports d'un ensemble de ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement démissionnaire de Garry Conille, poursuit le parlementaire, sont en possession des membres de la commission d'enquête qui continuent de les analyser minutieusement.
Le président Michel Martelly, a enchaîné le sénateur Jean-Charles, est toujours en fonction. « Nous attendons ses documents de voyage. Nous ne pouvons pas l'attendre définitivement. Dès ce mercredi, nous allons demander au président du Sénat d'écrire au chef de l'Etat qui ne peut pas servir d'obstacle à la commission sénatoriale », a martelé le sénateur du Nord lors du point de presse conjoint auquel prendrait part son collègue Nènèl Cassy, nouveau cosecrétaire-rapporteur de ladite commission.
Une convocation du ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, Thierry Mayard-Paul, qui devrait être accompagné du directeur général de l'Immigration et de l'Émigration, Roland Chavannes, au Sénat, a été de fait annulée en raison de la démission du gouvernement de Garry Conille. Sept des neuf membres de la commission ad hoc allaient fouiller dans le système informatique de l'Immigration. « Nous avons mis l'emphase sur le président Michel Martelly. Ses documents ont été répertoriés », a précisé le sénateur Cassy. La commission a recueilli, dit-il, toutes les informations nécessaires et nous avançons très bien avec l'enquête.
Les membres de la commission se sont gardés de répondre aux questions des journalistes lors du point de presse. Pour produire son rapport dans quinze à vingt et un jours, la commission s'adressera à d'autres instances pour tenter de faire toute la lumière sur la nationalité réelle du 56e président d'Haïti. « Nous allons adresser des correspondances à des instances qui peuvent nous fournir des preuves », a fait savoir le sénateur Nènèl Cassy.
Chavannes dédouané
Le directeur général de l'Immigration et de l'Émigration, Roland Chavannes, en attendant le rapport de la commission d'enquête, est libéré de tout fardeau sur les suspicions de sabotage ou de destruction de preuves par rapport à l'enquête. Nous disons compliments à Roland Chavannes et aux techniciens du Service de l'Immigration, a lancé Joseph Lambert, sans crainte d'un démenti de Moïse Jean-Charles qui exigeait récemment la tête de l'ancien général des Forces armées d'Haïti, en charge de l'institution logée à l'avenue John Brown. La réalité, a expliqué le sénateur Lambert, « c'est que les documents détruits sont constitués d'un lot de passeports diplomatiques et de substitut liés qui étaient inutilisables ».
Quelque 70 000 livrets de passeports achetés avant des modifications dans le système de production de la direction de l'Immigration et de l'Émigration et des extraits d'archives qui encombraient le bâtiment, selon des chiffres cités par le coprésident de la commission d'enquête spéciale, ont été brûlés. L'opération, a précisé le parlementaire, a été menée en présence d'un juge de paix et est immortalisée par une vidéo.
Des institutions internationales oeuvrant dans le domaine de l'immigration, a avancé le sénateur Lambert, ont fixé un délai de trois ans pour éliminer les manifestes des compagnies de voyage. Le coprésident de la commission d'enquête ne tarie pas d'éloges pour le système informatique mis en place sous la direction de Roland Chavannes au Service de l'Immigration et de l'Émigration. « C'est l'un des réseaux les plus performants de toute la Caraïbe », a félicité le sénateur Lambert. Sauf, a-t-il précisé, les données disponibles remontent à 1999.
Le ministre des Haïtiens vivant à l'étranger, Daniel Supplice, a jugé inapproprié, la semaine dernière, que des documents de voyage aient été brûlés au Service de l'Immigration. Le moment, a encore jugé le ministre qui répondait aux questions de la commission d'enquête, est mal choisi pour brûler des documents, car l'enquête est actuellement en cours sur la nationalité des membres du gouvernement et du président de la République. Ces documents, selon Supplice, auraient dû être acheminés aux bureaux des Archives nationales.
Commission modifiée
« Des avancées importantes au niveau de la structure interne de la commission d'enquête sur la nationalité des membres du gouvernement du chef de l'Etat ont été effectuées la semaine dernière », a annoncé le sénateur Joseph Lambert. Nous nous mettons d'accord, dit-il, pour restructurer la commission avec désormais deux coprésidents en la personne de moi-même et du sénateur Moïse Jean-Charles et de deux corapporteurs, à savoir les sénateurs Youri Latortue et Nènèl Cassy.
Le rapport final de la commission composée de neuf membres, selon les modifications, doit être approuvé par la majorité de ses membres. Ces changements ont été apportés suite à des contestations de Moïse Jean-Charles qui considérait que ses collègues Joseph Lambert et Youri Latortue étaient trop proches du président Michel Martelly dont la seule nationalité haïtienne est mise en doute.
Claude Gilles et Frantz Duval
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102912&PubDate=2012-02-28
Questionné sur la carte de résidence américaine du président alors que la Constitution fait obligation de résider en Haïti cinq ans avant les élections, le sénateur ne pense pas que cela causera un problème. "Il y a depuis des années des élus, sénateurs, députés et présidents qui ont ou avaient une carte de résidence. Cela fait débat, mais ne les a jamais empêché d'être élu ou réélu."
Ne se voulant pas en mesure de décider de l'orientation de la commission d'enquête, le sénateur insiste que l'enquête se poursuit. "Nous continuons à chercher", dit-il. Ces déclarations sont corroborées par un autre élu du Grand corps qui a confié au Nouvelliste, lui aussi sous le couvert de l'anonymat : « Michel Martelly utilise toujours son passeport haïtien à l'aéroport international Toussaint Louverture, selon les données recueillies dans les archives de la direction de l'Immigration et de l'Émigration. La commission d'enquête n'arrive pas à retracer s'il utilise un passeport américain ou italien dans les aéroports étrangers ».
La nouvelle qui fait l'objet de fuites depuis cet après-midi explique peut-être l'atmosphère du point de presse de ce mardi. Souvent en conflit ouvert depuis l'enquête diligentée sur la nationalité réelle du président Michel Martelly, les sénateurs Moïse Jean-Charles et Joseph Lambert jouent aujourd'hui à l'unité parfaite. Ils lâchent les ministres démissionnaires, dédouanent le directeur de l'Immigration et prennent le chef de l'Etat comme seule cible de l'affaire dite de la nationalité.
Des chuchotements à l'oreille, de petites tapes sans agression sur la tête et un point de presse conjoint...les sénateurs Moïse Jean-Charles et Joseph Lambert filent le parfait amour. Premier acte d'une harmonisation des ex-querelleurs liés par la plateforme INITE coprésidents désormais de la commission d'enquête spéciale. « Le gouvernement étant démissionnaire, l'enquête sur leur nationalité paraissait pas trop nécessaire, a lâché le sénateur Joseph Lambert sous les regards approbateurs de son collègue Moïse Jean-Charles. Mais, nous menons jusqu'au bout notre mission ». Les passeports d'un ensemble de ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement démissionnaire de Garry Conille, poursuit le parlementaire, sont en possession des membres de la commission d'enquête qui continuent de les analyser minutieusement.
Le président Michel Martelly, a enchaîné le sénateur Jean-Charles, est toujours en fonction. « Nous attendons ses documents de voyage. Nous ne pouvons pas l'attendre définitivement. Dès ce mercredi, nous allons demander au président du Sénat d'écrire au chef de l'Etat qui ne peut pas servir d'obstacle à la commission sénatoriale », a martelé le sénateur du Nord lors du point de presse conjoint auquel prendrait part son collègue Nènèl Cassy, nouveau cosecrétaire-rapporteur de ladite commission.
Une convocation du ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, Thierry Mayard-Paul, qui devrait être accompagné du directeur général de l'Immigration et de l'Émigration, Roland Chavannes, au Sénat, a été de fait annulée en raison de la démission du gouvernement de Garry Conille. Sept des neuf membres de la commission ad hoc allaient fouiller dans le système informatique de l'Immigration. « Nous avons mis l'emphase sur le président Michel Martelly. Ses documents ont été répertoriés », a précisé le sénateur Cassy. La commission a recueilli, dit-il, toutes les informations nécessaires et nous avançons très bien avec l'enquête.
Les membres de la commission se sont gardés de répondre aux questions des journalistes lors du point de presse. Pour produire son rapport dans quinze à vingt et un jours, la commission s'adressera à d'autres instances pour tenter de faire toute la lumière sur la nationalité réelle du 56e président d'Haïti. « Nous allons adresser des correspondances à des instances qui peuvent nous fournir des preuves », a fait savoir le sénateur Nènèl Cassy.
Chavannes dédouané
Le directeur général de l'Immigration et de l'Émigration, Roland Chavannes, en attendant le rapport de la commission d'enquête, est libéré de tout fardeau sur les suspicions de sabotage ou de destruction de preuves par rapport à l'enquête. Nous disons compliments à Roland Chavannes et aux techniciens du Service de l'Immigration, a lancé Joseph Lambert, sans crainte d'un démenti de Moïse Jean-Charles qui exigeait récemment la tête de l'ancien général des Forces armées d'Haïti, en charge de l'institution logée à l'avenue John Brown. La réalité, a expliqué le sénateur Lambert, « c'est que les documents détruits sont constitués d'un lot de passeports diplomatiques et de substitut liés qui étaient inutilisables ».
Quelque 70 000 livrets de passeports achetés avant des modifications dans le système de production de la direction de l'Immigration et de l'Émigration et des extraits d'archives qui encombraient le bâtiment, selon des chiffres cités par le coprésident de la commission d'enquête spéciale, ont été brûlés. L'opération, a précisé le parlementaire, a été menée en présence d'un juge de paix et est immortalisée par une vidéo.
Des institutions internationales oeuvrant dans le domaine de l'immigration, a avancé le sénateur Lambert, ont fixé un délai de trois ans pour éliminer les manifestes des compagnies de voyage. Le coprésident de la commission d'enquête ne tarie pas d'éloges pour le système informatique mis en place sous la direction de Roland Chavannes au Service de l'Immigration et de l'Émigration. « C'est l'un des réseaux les plus performants de toute la Caraïbe », a félicité le sénateur Lambert. Sauf, a-t-il précisé, les données disponibles remontent à 1999.
Le ministre des Haïtiens vivant à l'étranger, Daniel Supplice, a jugé inapproprié, la semaine dernière, que des documents de voyage aient été brûlés au Service de l'Immigration. Le moment, a encore jugé le ministre qui répondait aux questions de la commission d'enquête, est mal choisi pour brûler des documents, car l'enquête est actuellement en cours sur la nationalité des membres du gouvernement et du président de la République. Ces documents, selon Supplice, auraient dû être acheminés aux bureaux des Archives nationales.
Commission modifiée
« Des avancées importantes au niveau de la structure interne de la commission d'enquête sur la nationalité des membres du gouvernement du chef de l'Etat ont été effectuées la semaine dernière », a annoncé le sénateur Joseph Lambert. Nous nous mettons d'accord, dit-il, pour restructurer la commission avec désormais deux coprésidents en la personne de moi-même et du sénateur Moïse Jean-Charles et de deux corapporteurs, à savoir les sénateurs Youri Latortue et Nènèl Cassy.
Le rapport final de la commission composée de neuf membres, selon les modifications, doit être approuvé par la majorité de ses membres. Ces changements ont été apportés suite à des contestations de Moïse Jean-Charles qui considérait que ses collègues Joseph Lambert et Youri Latortue étaient trop proches du président Michel Martelly dont la seule nationalité haïtienne est mise en doute.
Claude Gilles et Frantz Duval
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