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vendredi 29 novembre 2019

Après 14 millions USD dépensés, la grande majorité des lampadaires solaires ne s’allument plus

Deux ans après le tremblement de terre, près de 14 millions de dollars américains ont été dépensés pour installer des lampadaires dans le pays. Aujourd’hui, la majeure partie de ces dispositifs ne fonctionne plus. Des maires dénoncent un gaspillage des maigres ressources de l’Etat
Lancé en 2012 à Port-au-Prince, le projet « Banm limyè, banm lavi » fut l’un des programmes phares de l’administration Martelly/Lamothe.

Ce projet de plusieurs millions de dollars américains, provenant notamment des Fonds Petrocaribe, visait l’éclairage des routes haïtiennes à travers l’installation de lampes solaires dans tout le pays. Il est difficile de trouver des informations sur la quantité de lampadaires installés. Cependant, le rapport de la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif (CSCCA) portant sur la gestion des Fonds PetroCaribe et soumis au Sénat de la République le 31 janvier 2019, parle d’une somme de 13 millions 780 000 dollars américains décaissés pour l’initiative.
Des dispositifs défectueux Aujourd’hui, les lampadaires chapeautés par des panneaux solaires sont dressés sur les principaux axes de Port-au-Prince, mais ne produisent pas de lumière.
À Carrefour par exemple, les 118 lampadaires installés sur la Route des Rails qui s’étend de Mariani à Bizoton ne fonctionnent pas. Pourtant, à part quatre poteaux qui ont été renversés par des véhicules, la majeure partie des dispositifs portent encore deux panneaux solaires, deux ampoules et des batteries.
Sur la route de Bourdon et à Canapé-vert, le constat n’est pas différent : les lampadaires se tiennent debout, mais ne produisent pas la lumière « si nécessaire pour combattre l’insécurité », comme l’a mentionné l’ancien ministre de la sécurité énergétique René Jean Jumeau, lors de la présentation du bilan du projet « Banm limyè, banm lavi », en août 2013.
À Delmas aussi, les lampadaires ne projettent que du « black-out ». Un projet truffé d’irrégularités
Comme gestionnaire du projet, « le Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD) a eu recours à deux résolutions : 11 280 000 dollars américains, le 28 février 2012 et 2 500 000 dollars américains, le 11 décembre 2013 », peut-on lire dans le rapport de la CSCCA.
Dans ce document, l’institution a mis en lumière les irrégularités du projet. Les lampadaires de « Banm limyè, banm lavi » devaient être installés dans les 10 départements du pays. Au lieu de signer dix contrats, le BMPAD a choisi de passer vingt contrats à des firmes.
Sur ces vingt accords, seulement six ont respecté l’article 5.1 de la loi sur la passation de marchés publics. Les quatorze autres contrats ont été passés de gré à gré entre le BMPAD et douze firmes pour un montant total de 133 946 580,50 gourdes.

Qui est responsable ?
Le 13 août 2013, le ministre délégué chargé de la sécurité énergétique René Jean Jumeau parlait, lors d’une conférence de presse à la primature, de l’installation de 8 000 lampadaires solaires à travers le pays à raison de 25 lampadaires dans les villes communales et de 8 dans chaque section communale. Il s’agit du volet « Limyè pèp » qui émane du projet « Banm limyè banm lavi ».
Y avait-il un plan pour l’entretien ? Joint au téléphone sept ans plus tard, René Jean Jumeau, répond par la négative. Selon une feuille de route qu’il avait élaborée, la gestion des lampadaires allait être confiée aux différentes mairies qui à leur tour recevraient une aide de l’État central afin d’assurer la maintenance des lampes, en collaboration avec les firmes privées qui les ont installées.
René Jean Jumeau révèle que Laurent Salvador Lamothe, Premier ministre à l’époque, avait rejeté son plan. Et depuis, aucune décision n’a été prise sur la question.
M. Lamothe a été contacté. Son secrétaire a promis de rappeler Ayibopost. Cet article sera mis à jour s’il réagit.

L’effet dévastateur de la politique
L’autre faux pas dans l’installation des lampadaires solaires a rapport avec la politique.
Selon René Jean Jumeau, il était convenu de passer par les mairies pour placer les dispositifs dans les communes. Cependant, des députés et des sénateurs se sont accaparés des lampadaires dans l’objectif d’en tirer un avantage politique dans leurs circonscriptions électorales.
Aujourd’hui, certaines de ces lampes sont vandalisées par des individus en signe de désapprobation de la politique menée par ces parlementaires.

Qu’en disent les mairies ?
Selon le maire de Carrefour, Jude Édouard Pierre, l’installation de pareilles infrastructures dans une commune sans impliquer la mairie traduit la volonté récurrente de ceux ayant accédé au pouvoir central d’exclure les municipalités.
Parlant d’un « véritable gaspillage des ressources financières de l’État » dans ce projet, Jude Édouard Pierre, également président de la Fédération nationale des maires, dézingue « l’euphorie » et le manque de vision d’un gouvernement qui a pensé à installer 118 lampadaires sur la Route des Rails sans aucun plan pour les maintenir en vie. « Cela prouve que ceux qui ont initié ce projet n’ont pas cru à la décentralisation » fustige le maire. D’un autre côté, Jude Édouard Pierre confie que l’Autorité nationale de Régulation du secteur énergétique (ANARSE) en partenariat avec l’EDH a déjà effectué une évaluation des lampadaires de la Route des Rails dans le but de les réparer. Cependant, les autorités sont encore à la recherche du financement nécessaire pour mener le projet.
À Pétion-Ville, la mairie a pris la décision de réparer les lampadaires solaires. Le maire de la municipalité, Dominique Saint-Roc, dit avoir déjà contacté une firme qui doit évaluer la situation à l’heure où l’insécurité bat son plein dans les rues les plus obscures de la localité. Le projet sera financé par la mairie.
Par ailleurs, selon le directeur général de l’Électricité d’Haïti (EdH), Nicolas Hervé Pierre Louis, les mairies de la région métropolitaine ont une dette de 2,1 milliards de gourdes envers l’institution alors que celles des villes de province affichent 1,9 milliard de gourdes. Ces montants concernent uniquement l’éclairage public.

Source: https://ayibopost.com/apres-14-millions-usd-depenses-la-grande-majorite-des-lampadaires-solaires-ne-sallument-plus/
Auteur : Samuel Celine

D’où vient la crise que traverse Haïti. De très loin répondent les historiens.

D’où vient la crise que traverse Haïti. De très loin répondent les historiens.
La crise que le pays connaît en ce moment est structurelle. Il faut prendre des mesures structurelles pour la contrecarrer expliquent des historiens.
En seulement trois semaines de protestations populaires, beaucoup de choses se sont produites en Haïti. Les activités sont pratiquement paralysées, le président a parlé et des nominations s’en sont suivies. Mais le calme tarde à revenir.
Face à la conjoncture, un ensemble de démarches ont été entreprises par différents secteurs de la nation. Plusieurs professeurs d’université, écrivains, artistes engagés ou non, sont sortis de leur mutisme. Des foules de plus en plus denses se joignent aux fréquentes manifestations.
L’Exécutif est incapable, les parlementaires sont véreux, le pouvoir judiciaire ne peut pas mener le procès Petro Caribe… Tels sont entre autres, les reproches adressés au régime PHTK.
La plupart des protestataires optent pour un chambardement du système, comme c’est le cas pour les signataires d’une pétition signée par des universitaires. Alors que d’autres acteurs ne réclament que la tête du chef de l’État.
Entretemps, la situation demeure chaotique. Ces derniers jours, beaucoup de meurtres ont été perpétrés et le bilan des pertes matérielles est lourd. Jovenel Moïse continue à inviter au dialogue les forces vives de la nation qui se sont levées contre lui.
La crise à laquelle le pays fait face de nos jours n’est pas spontanée. Elle résulte de décisions (forcées ou pas) que les chefs d’États haïtiens ont prises antérieurement
Selon certains historiens, la crise à laquelle le pays fait face de nos jours n’est pas spontanée. Elle résulte de décisions (forcées ou pas) que les chefs d’États haïtiens ont prises antérieurement.
Un État qui a subi
Dans un ouvrage publié en 2010, Haïti : entre colonisation, dette et domination. Deux siècles de luttes pour la liberté, Sophie Perchellet a dressé un panorama des périodes difficiles de l’histoire d’Haïti.
En effet, deux ans après son Indépendance, le chef du nouvel État a été assassiné. Tout compte fait, Jean Jacques Dessalines n’a pas eu le temps de mettre tout son plan en exergue.
L’autre événement majeur qui a marqué l’histoire du pays toujours selon l’auteure est la dette de l’indépendance payée à la France.
L’ordonnance royale de 1825 exigeait la somme de 150 millions de francs-or pour dédommager les anciens colons. Cette somme représentait quatre fois le budget de la France à l’époque si l’on croit Sophie Perchellet.
Cette indemnité a pesé lourd sur l’économie de la jeune nation qui a dû s’endetter auprès d’institutions bancaires françaises pour payer son ancienne métropole.
Le fardeau de l’occupation
L’occupation américaine est un autre événement ayant conduit le pays à des conséquences économiques désastreuses. Le 16 septembre 1915, les États-Unis ont signé une convention avec Haïti qui les autorise à s’emparer des douanes. Ils ont ensuite changé la Constitution pour permettre aux étrangers de posséder des propriétés dans le pays.
Perchellet écrit que les Américains ont contrôlé les finances du pays même après les 19 ans de l’occupation.
Plus tard, le pays connaîtra des instabilités politiques qui déboucheront sur le régime dictatorial des Duvalier qui a quasiment duré trente ans. En plus de mettre toutes les ressources du pays à son profit, François Duvalier a fait des alliances fallacieuses avec la mafia nord-américaine.
Une administration de prévarication
Ce régime répressif a délaissé les paysans qui jusque-là ont constitué un facteur important de l’économie nationale.
Laënnec Hurbon dans Comprendre Haïti relate que des fonds internationaux destinés à l’agriculture ont été détournés par la famille présidentielle dans les années 1980.
L’un des coups forts du duvaliérisme à la classe paysanne a été l’éradication des porcs créoles par l’entremise des États-Unis et des institutions financières internationales.
L’un des coups forts du duvaliérisme à la classe paysanne a été l’éradication des porcs créoles par l’entremise des États-Unis et des institutions financières internationales. Une décision qui a cassé les bras des paysans.
De 1957 à 1986, la dette extérieure du pays a été multipliée par 17,5. Alors que la fortune de la famille Duvalier représentait 900 millions de dollars.
Après Duvalier la situation ne change pas
Sophie Perchellet parle dans son livre du programme d’ajustement structurel que le pays avait adopté pour une sortie de crise.
René Préval a privatisé une bonne partie des institutions publiques. C’est ainsi que la compagnie de télécommunications TELECO est devenue NATCOM après avoir financé à maintes reprises des gouvernements et des instances privées.
Par cette même politique, le pays a libéralisé ses finances et son commerce. Les droits de douane ont chuté. De ce fait, les produits étrangers ont envahi le pays au détriment des producteurs nationaux.
Affaiblissement de la classe paysanne
L’historien Pierre Buteau parle de la faiblesse de la classe paysanne. « Les paysans ne pouvant pas travailler la terre viennent grossir les masses populaires urbaines. En 1986, il y avait quelque 800 000 habitants à Port-au-Prince. Cette population s’élève de nos jours à 3 000 000. »
Selon le professeur, l’État devient faible, car il y a une inadéquation entre la quantité de bouches à nourrir et la quantité de ressources disponibles. « Nous avons un problème de structure de l’État, enchaîne-t-il. L’État est faible. L’État ne fonctionne que pour lui-même. La fonction d’assurer l’unité et la cohésion du corps social n’est pas remplie. »
Quant à Michel Acacia, un autre historien, il pense que l’État est illégitime. « En 1804, c’est la capacité et la disponibilité de l’État à encadrer l’engagement des citoyens à défendre l’intégrité du territoire qui assurait sa légitimité. En 1825, l’option du président Boyer de monnayer l’intégrité du territoire avait mis à mal la légitimité de son gouvernement. »
Il poursuit : « Quoiqu’il en soit de l’origine de l’illégitimité de l’État, une chose est certaine : le gouvernement issu des luttes qui sont menées aujourd’hui contre la corruption et la dilapidation des fonds publics ne jouira de légitimité que s’il entretient la perception de s’attaquer ou de vouloir s’attaquer aux structures qui marginalisent le plus grand nombre. »
« Jean Bertrand Aristide, Michel Joseph Martelly et Jovenel Moïse n’étaient pas préparés à accéder au pouvoir. » Pierre Buteau
Pierre Buteau affirme que les gouvernements qui ont succédé au régime des Duvalier n’ont pas compris l’étendue de la crise. Et l’international qui selon le professeur avait son propre agenda n’a pas aidé en ce sens. « Jean Bertrand Aristide, Michel Joseph Martelly et Jovenel Moïse n’étaient pas préparés à accéder au pouvoir. Le parti Lavalas a causé d’énormes dégâts dans les institutions et le PHTK ne s’en sort pas mieux », lance le professeur.
Selon la lecture des deux historiens, la crise que le pays connait aujourd’hui est la conséquence de la paupérisation des masses populaires, de la faiblesse et de l’illégitimité de l’État.
Que faire ?
Pour une sortie de crise, Michel Acacia pense qu’il faut attaquer la base de la crise. « Il faut d’abord se faire à l’idée que la crise est structurelle, qu’elle porte sur les rapports qui lient et délient les différentes strates sociales.  Sur ce fonds structurel se greffe une crise de légitimité. Il n’y a pas que le gouvernement qui est illégitime ; l’État est illégitime. Chacun sait que l’État n’est pas ce qu’il devrait être. »
Pierre Buteau pour sa part pense qu’il convient de solidifier les secteurs les plus fragiles du corps social. Il entend par là les couches populaires particulièrement les paysans. « Cela doit se faire en priorisant l’agriculture. Il faut se mettre au travail. »
Par ailleurs, le professeur Buteau soutient qu’il faut un recadrage du système politique. « N’importe qui ne peut pas être président », lance-t-il avant d’ajouter que l’Haïtien doit reprendre sa manière modeste de vivre.
Selon le professeur, L’Haïtien vivait modestement autrefois. « De nos jours, des gros commis de l’État aux citoyens lambda, tout le monde vit au-dessus de ses moyens. »
L’historien regrette qu’il y ait autant de parlementaires pour un pays aussi pauvre. Il critique aussi le fait que la famille de la plupart de ces derniers vit dans le luxe à l’étranger aux frais de la République.
Somme toute, Michel Acacia avoue que : « la question à l’ordre du jour est celle d’un changement de « système », c’est à dire des structures sociales. Il reviendra aux organisations de défense des droits humains et de groupes de pression comme le Rasanbleman pou Diyite Ayiti (RADI) de maintenir une vigilance soutenue pour que le pays ne revienne pas au même ou ne sombre dans le pire. »
Source : https://ayibopost.com/dou-vient-la-crise-que-traverse-haiti-de-tres-loin-repondent-les-historiens/?fbclid=IwAR0DKU-UjlzxHUTxazcNMtR1yLrOfMaipMUpaW4Ddn5-G3RPs5ISJfqlG3g
Auteur : Laura Louis

mercredi 27 novembre 2019

Commentaires: ATTENTION DANGER SUR HAITI!
Le titre est sans doute alarmiste mais le spectre du mauvais remède plane sur Haïti.
Il est tant que des voix se lèvent pour réclamer la culture du résultat.
Après 15 ans de mission inefficace de l'ONU, l'organisme régional maintient des missions avec des noms différents sans que personne n'ose questionner leurs résultats!
Haïti s'apprête à commémorer le dixième anniversaire du tremblement de terre qui a provoqué une des catastrophes humanitaires les plus terribles de l'histoire du monde.
Peu de temps après la gestion humanitaire de la catastrophe a été critiquée et l'e cas d'Haïti a été pris comme exemple d'échec. Que restent-ils des efforts humanitaires déployés après le séisme?
Rien si on retient pas les scandales qui ont été vite étouffés par ci et par là.
Après un silence complice sur la situation d'Haïti, la couverture humanitaire semble s'étaler petit à petit et bientôt les vraies revendications des haïtiens seront noyés dans des petit s sachets de riz et d'huile, sous une vague de "manger sinistré".
La catastrophe de 2019 a été provoqué par l'incompétence, la médiocrité, la mauvaise gouvernance et surtout la CORRUPTION et L'IMPUNITE….
Les solutions doivent absolument contempler le traitement de ces problème endémiques!
Bonne lecture!

Haïti : l’écran humanitaire
Par Frédéric Thomas, docteur en Sciences politiques, chargé d'étude au CETRI-Centre tricontinental
L'humanitaire est une nouvelle fois «la réponse» de l'international à la crise haïtienne. Une stratégie de pourrissement qui témoigne avant tout de la complicité avec le régime en place et contourne l'exaspération sociale des habitants.
Haïti : l’écran humanitaire
Tribune. «Crise humanitaire». La formule, insistante, revient avec force ces derniers temps pour dire la situation en Haïti. Plus d’un Haïtien sur trois est en insécurité alimentaire, 2 millions d’enfants ne sont pas scolarisés depuis la rentrée, les médicaments manquent et les hôpitaux sont fermés. Les faits et les chiffres s’égrènent, l’urgence s’impose. La «communauté» internationale s’agite et tire la sonnette d’alarme. Les Etats-Unis ont envoyé, début novembre, un navire-hôpital de la marine, tandis que la France vient de voter le doublement de l’aide alimentaire.
L’humanitaire est la réponse de l’international à la crise haïtienne. Une crise dont il est en partie responsable et qu’il continue d’alimenter, en appelant encore et toujours à un «dialogue sans condition» avec le président Jovenel Moïse, mis en cause dans le dossier de corruption Petrocaribe. Depuis juillet 2018, dans un contexte de dégradation des droits et des conditions de vie, le peuple haïtien s’est soulevé. Les manifestations et barricades se succèdent, au point de bloquer régulièrement le pays, pour exiger la démission du Président et ouvrir la voie à une transition.
Pour les Haïtiens, aucun doute : sans le soutien des institutions internationales et des pays occidentaux – dont, au premier chef, les Etats-Unis –, leur président, décrédibilisé, en butte à un rejet massif de la population, serait déjà tombé. L’aide humanitaire et le dialogue, imposés par l’international, témoignent avant tout de la complicité avec le régime en place. Ils correspondent à sa stratégie de pourrissement, contournent l’exaspération sociale, et tendent à assurer le statu quo.
L’écran humanitaire
Sous le regard humanitaire, les choses vont enfin reprendre leur place, et l’ordre – fût-il illusoire – revenir. Les Haïtiens – les femmes et les enfants d’abord –, seront les victimes, passives et impuissantes, de la corruption endémique des pays du Sud, sinon de la fatalité. Nous, en venant une nouvelle fois en aide envers ces malheureux, nous reprendrons notre tâche héroïque et habituelle de sauver des vies. Le rapport du sauveur «blanc» et de la victime «noire» viendra confirmer l’évidence de cette division du travail. Voilà qui dessine une situation déjà vue, simple et efficace, directement compréhensible.
Soit tout le contraire du soulèvement actuel. Les Haïtiens et Haïtiennes sont descendus dans la rue pour lutter contre la corruption et les inégalités, réclamer justice et changement. Cela demande un triple effort de compréhension. D’abord se départir du regard néocolonial, qui fait du peuple haïtien une masse amorphe et impuissante. La bataille de Vertières en 1803 n’a jamais existé. Ensuite, être à la hauteur de ces voix et revendications qui demandent d’être entendues, et portent une vision politique. Enfin, le plus difficile peut-être : se remettre en cause. Car, au-delà de leur Président et de leur classe dirigeante, les manifestants haïtiens visent un système, que les institutions internationales et les pays occidentaux ont contribué à mettre en place, et que, face à la menace du «chaos», ils soutiennent.
La révolte sociale L’aide internationale permet de quitter notre position inconfortable de responsables, de ne nous embarrasser ni d’histoire ni de la parole des Haïtiens – «on n’y comprend rien» de toute façon –, pour revenir à une attitude-réflexe, où la seule action possible est celle qui met à distance et les acteurs et la révolte, redevenus les victimes d’une tragédie. On répond, en humanitaires, à la faim, pour ne pas avoir répondu aux massacres de La Saline et de Bel Air, et pour ne pas avoir à entendre la colère des Haïtiens et Haïtiennes.
La crise en Haïti est le fruit de politiques, d’inégalités et d’acteurs (nationaux et internationaux) qui font système. Chaque jour qui passe, avec Jovenel Moïse à la tête de l’Etat haïtien, enfonce le pays un peu plus dans le marasme, hypothèque tout avancée, et augmente le risque que le sang coule à nouveau. Lorsque l’on ne sait pas quoi faire, lorsque, surtout, on ne veut rien faire, l’aide humanitaire est la meilleure «solution». Sous le couvert d’une agitation spectaculaire, avantageusement relayée par les médias, elle offre une échappatoire commode à l’inaction et à la complicité.
Tendez l’oreille, ouvrez les yeux : les Haïtiens n’appellent pas au secours. Ils luttent, parlent d’égalité et de liberté, d’un monde à changer. L’urgence en Haïti est moins celle d’une aide internationale que la fin d’un statu quo, qui condamne le pays à dépendre de l’aide. Or l’humanitaire est partie prenante de la reproduction d’un système avec lequel, justement, les Haïtiennes et Haïtiens veulent rompre.

Frédéric Thomas docteur en Sciences politiques, chargé d'étude au CETRI-Centre tricontinental

https://www.liberation.fr/debats/2019/11/27/haiti-l-ecran-humanitaire_1765837?fbclid=IwAR2q1OvTSzDRvA_hVGiolLSFKSP9cPm-gSTwvpYQE9CZE4Fq3GTs70MtREs

lundi 25 novembre 2019

Comprendre la guerre entre l’État haïtien et les fournisseurs d’électricité

Entre l’État et les fournisseurs privés d’électricité, le torchon brûle. Le gouvernement veut renégocier les contrats, ou les suspendre.
Trois producteurs indépendants d’électricité produisent du courant qu’ils revendent à l’Électricité d’Haïti (EdH) dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans les villes des Cayes et de Petit-Gôave.
La production de ces fournisseurs s’additionne à celle de l’EdH qui possède notamment la centrale de Péligre, celle de Carrefour et les centrales Pétion, Bolivar et José Marti. En marge des protestations lancées contre le président Jovenel Moïse depuis juillet 2018, une guerre ouverte a éclaté entre l’État et les fournisseurs privés.
Dans un Conseil des ministres tenu le 23 octobre 2019, l’administration de Jovenel Moïse a décidé de surseoir à l’exécution des contrats des 3 fournisseurs privés. L’État a engagé des cabinets d’avocats pour défendre ses intérêts. Il a annoncé vouloir poursuivre les hauts fonctionnaires qui avaient signé ces contrats. Ce conflit met en lumière la complexité du secteur de l’énergie électrique.
L’apparition des fournisseurs privés
Malgré environ 200 millions de dollars reçus en subvention chaque année, l’EdH n’arrive pas à satisfaire la demande de courant du pays. Pour l’aider, l’entreprise publique a contracté des fournisseurs privés.
René Jean-Jumeau est un ancien ministre chargé de la sécurité énergétique, de l’administration Martelly/Lamothe. Il dirige aujourd’hui l’Institut haïtien de l’énergie (IHE), un organisme autonome, non gouvernemental et à but non lucratif. Selon lui, l’État s’est inspiré de ce qui se faisait ailleurs, à l’époque.
« Des compagnies revendaient leur courant au secteur public, précise l’ancien ministre. L’État haïtien a reproduit cette pratique. Contrairement aux autres pays, les fournisseurs haïtiens ne peuvent revendre leur courant qu’à l’EdH. Le contrat est établi pour une quantité précise de Mégawatts. L’Edh mesure la quantité produite et paye la facture au fournisseur. »
Le premier producteur privé était Interselect SA, établi au Cap-Haïtien en 1996. Puis, pour alimenter la centrale Varreux, Haytian Tractor Energy International a été contracté pour la production de 20 MW. Il y a aussi eu Asservin, devenu par la suite Alstom. Sogener (Société générale d’énergie) a décroché 4 contrats en 2002 pour le Cap-Haïtien, l’Artibonite, Petit-Goave et les Cayes.
Aujourd’hui, les fournisseurs privés d’électricité sont : Sogener, E-Power et Haytrac. Les deux premiers produisent pour Port-au-Prince et ses environs. Le troisième produisait à Petit-Goâve et aux Cayes. Ensemble, ces compagnies fournissent environ 100 MW. La quantité d’électricité qu’il faudrait pour tout le pays, selon le directeur de l’Autorité nationale de régulation du secteur de l’énergie, Evenson Calixte, serait de 800 MW.
Accusations de non-respect de contrat
En 2015, l’État haïtien a mis sur pied la Commission de pilotage de la réforme du secteur de l’énergie. Dans son rapport, cette commission a fait des reproches aux trois opérateurs. Haytrac aurait fourni de l’électricité pendant plus d’un an sans aucun contrat avec l’EdH. Le contrat de l’entreprise pour les usines de Petit-Goâve et des Cayes avait pris fin en 2014.
Sogener quant à elle aurait non seulement surfacturé l’État, mais aussi n’aurait pas respecté des termes de son contrat. Le contrat entre la compagnie et l’EdH précise que la centrale de Varreux 1 et certains moteurs de Varreux 2 devaient marcher au mazout, un produit pétrolier moins raffiné que le diesel.
Selon la commission, Sogener a toujours priorisé le diesel. Ce combustible est plus cher que le mazout. Pour la même quantité d’énergie fournie, l’utilisation du diesel engendrerait, selon les commissaires, une perte pour l’EdH de 0,004 $ par kWh. Se basant sur cette estimation et sur la quantité de MW produite par Sogener de juin 2010 à août 2015, l’EdH aurait perdu 4 653 389,67 $ US sur cette seule période.
Selon René Jean Jumeau, trois raisons peuvent expliquer qu’une compagnie préfère le diesel : « Il faut plus d’installations pour produire au mazout. Si le fournisseur n’a pas installé ces équipements, il ne pourra pas l’utiliser. S’il y a une panne dans l’installation au mazout, la compagnie peut utiliser le diesel, car ce sont presque les mêmes équipements. Pour finir, il est plus facile de s’approvisionner en diesel. »
Accusations de surfacturation
Sogener opère les trois sites de Varreux. Varreux 1 et 2 appartiennent à l’EdH. Selon le rapport, le contrat de Varreux 3 avait pris fin en 2010. Cependant la compagnie aurait facturé l’Edh pour ce site jusqu’en 2011 pour 6 232 344 $ US.
Varreux 3, centrale installée par Sogener, aurait reçu en tout $175 533 349 US. Cette somme, selon les commissaires, n’aurait pas dû être payée parce que la centrale n’existait que pour venir en renforcement à Varreux 1 et 2 où l’on effectuait des réparations.
Certains moteurs installés à Varreux 1 et 2 appartiennent à l’EdH. Mais Sogener aurait facturé mensuellement la production de ces génératrices. Le montant de la surfacturation pour ces équipements s’élèverait à 36 484 962,67 $ US.
L’investissement total de Sogener est d’environ 30 millions de dollars, d’après le rapport. Son chiffre d’affaires, selon la commission, peut monter jusqu’à 1,12 milliard de dollars, pour les 15 ans d’exploitation des sites de Varreux. Le contrat devait prendre fin en 2021.

Tous les chemins mènent à Petrocaribe
Dans cette guerre entre l’Administration Moïse et Sogener S.A., la justice est prête à être saisie. Le gouvernement a annoncé la cessation de paiement de tous les contrats. L’État haïtien réclame à Sogener 194 507 067,17 $ US de dollars pour consommation de carburant non payée.
Pour comprendre cette dette, il faut revenir à l’accord Petrocaribe. Dans cette coopération entre Haïti et le Venezuela, l’État haïtien recevait du pétrole du pays de Simon Bolivar. En fonction du prix du pétrole sur le marché international, le pourcentage qu’Haïti devait payer à court terme variait.
C’est le BMPAD qui s’occupait de recevoir le pétrole vénézuélien et de le revendre aux compagnies locales. Sogener n’est pas une compagnie pétrolière, mais elle s’approvisionne au BMPAD en mazout et diesel. Au cours de leurs rencontres avec les membres de la commission de l’énergie, en 2015, les dirigeants de Sogener se seraient plaints de ne pas pouvoir payer le BMPAD à temps.
Ils ont mis ces difficultés de paiement sur le compte de la dette de l’EdH en faveur de Sogener. D’octobre 2012 à octobre 2015, Sogener devait 154 084 985,52 $ de dollars au BMPAD, selon le rapport. L’EdH quant à elle, presque pour la même période, devait 156 099 069,17 $ à Sogener.
Sogener réclame à l’État haïtien que la dette de l’EdH soit payée, afin qu’elle puisse payer le BMPAD.
E-Power est ouvert aux discussions
E-Power est la troisième compagnie privée, qui fournit environ 30 MW de courant. Son contrat est entré en vigueur le 17 janvier 2008. Il doit prendre fin en 2026. Carl Auguste Boisson, directeur général de l’entreprise, dit avoir entendu sur les ondes que l’État veut renégocier les contrats. Il n’y a encore aucune correspondance officielle du gouvernement, parvenue aux dirigeants de l’entreprise.
« Pour le moment ce sont des déclarations générales qui s’appliquent à tout le secteur. Mais nous sommes des partenaires de l’État, dit-il. Si l’État veut discuter du contrat d’achat d’électricité, nous répondrons présents. »
Le directeur général explique que si l’État veut cesser tout paiement à E-Power, il sera impossible de continuer la production de courant. « Nos coûts de production avoisinent 92 % de nos revenus, affirme Carl Auguste Boisson. Le carburant représente 82 % de ces coûts. Nous avons 145 employés ainsi que des banques à payer. Nous ne pourrons plus produire. Nous ne souhaitons pas que l’on en arrive là. »
Ayibopost a tenté en vain d’entrer en contact avec Sogener. Haytrac a aussi été contacté. L’article sera mis à jour si ces compagnies réagissent.

Installations d’e-Power. Photo: Ayibopost /
Frantz Cinéus Au-delà de la loi ?
La commission de réforme accuse E-Power de bénéficier d’avantages extraordinaires. La compagnie, selon le rapport, ne paie pas de taxes, et bénéficie de franchises douanière et fiscale totales. Les actionnaires de l’entreprise seraient eux aussi exonérés. Les commissaires rapportent que les travailleurs étrangers de E-Power peuvent importer ou exporter leurs effets personnels, libres de droits de douane. Ces travailleurs étrangers ne paient pas de taxes non plus.

D’après Carl Auguste Boisson, E-Power ne bénéficie d’aucun avantage qui ne soit inscrit dans la loi. « Les avantages étaient inscrits dans l’appel d’offres de 2006 et le Code des investissements, assure le directeur général. Cependant, après que nous ayons gagné l’appel d’offres, nous avons proposé à l’État de changer le site qu’il avait choisi pour l’usine. Il était à Fort Dimanche. Pour ce que représente cet emplacement historique, nous n’avons pas voulu. »
« Nous avons proposé à l’État de racheter, à nos frais et sans changer notre offre, un terrain dans la zone franche Hinsa de Cité Soleil, poursuit le patron de E-Power. Nous avons alors pu appliquer pour les avantages offerts aux investissements en zone franche. Une commission interministérielle [Ndlr. La Commission nationale des Zones franches], a accepté. La Cour des comptes et la Commission nationale des marchés publics aussi. Nous avons pu alors bénéficier des avantages de la zone franche. Ils ne sont pas automatiques. »

La loi sur les zones franches de 2002 autorise les entreprises admises en zone franche à ne pas payer d’impôts pendant une période de 15 ans. Les investisseurs reçoivent aussi des avantages. Carl Auguste Boisson affirme en outre que E-Power a consenti à des sacrifices, dans le but d’offrir le prix le plus bas lors de l’appel d’offres. Ainsi, l’entreprise a accepté de réduire à nouveau son offre, qui était déjà le plus bas.

« Nous ne souhaitons pas la résiliation »
Dans l’escalade des tensions entre les producteurs indépendants d’énergie, et l’État haïtien, des déclarations font croire qu’il est possible que tous les contrats soient résiliés. Selon Carl Auguste Boisson, ce serait une mauvaise option. « Nous ne souhaitons pas la résiliation du contrat d’achat d’électricité, dit-il. Mais il existe une clause de résiliation, dans le contrat. Selon cette clause l’État devrait racheter l’usine, pour un montant fixé dans le contrat. » Selon le rapport de la Commission, ce montant serait de 54 millions de dollars.

L’État voudrait proposer de nouveaux contrats. La commission de réforme du secteur de l’énergie a voulu faire la même chose en 2015. « La commission avait eu une rencontre avec nous, dit Carl Auguste Boisson. Ils nous exigeaient de signer un nouveau contrat. Sauf que nous n’avions pas de contrat avec la commission, mais avec l’État et l’EdH. Cette commission n’était là que pour émettre des opinions pour le compte du gouvernement, et n’avait pas qualité pour nous imposer un contrat. Nous avons refusé de signer. De plus, la loi sur les marchés publics exige que pour tout nouveau contrat il faut un nouvel appel d’offres, sinon c’est un contrat de gré à gré, ce qui est illégal.»
Trois contrats différents

Les contrats de Haytrac, Sogener S.A., E-Power avec l’État haïtien et l’EdH sont tous différents. Chaque fournisseur a des clauses précises qui ne se retrouvent pas toutes dans les autres contrats. Selon René Jean-Jumeau, cela a un coût sur le prix de l’électricité facturé à l’EdH. Si un contrat stipule qu’à la fin de l’exploitation, les équipements resteront la propriété du fournisseur, le prix sera plus bas.

D’après l’ancien ministre, on ne peut pas accuser les compagnies d’être responsables du manque d’électricité. « L’EdH a contracté les fournisseurs pour une quantité précise de MW, dit René Jean Jumeau. L’Électricité d’Haïti n’a pas payé pour la quantité d’électricité qui pourrait alimenter tout le pays ; elle n’en a pas les moyens. »
Cet article a été mis à jour le 17/11/2019, à 5:23 pm.

Auteur: Jameson Francisque
Linguiste. Journaliste. Passionné de technologie. Source: https://ayibopost.com/comprendre-la-guerre-entre-letat-haitien-et-les-fournisseurs-delectricite/

dimanche 17 novembre 2019

COMPLOT...COMPLOT MEDIATIQUE! INJUSTICE...INJUSTICE MEDIATIQUE CONTRE HAITI CHERIE !

Pourquoi ce qui est inadmissible ailleurs se vend comme normal en Haïti?
Serait-ce à cause de cette résilience qui nous pousse à tolérer même les tentatives et les décisions qui nous excluent doucement mais sûrement du genre humain?
Comment un individu peut-il faire passer dans un aéroport de Miami une valise avec un arsenal militaire composé de 2 fusils d'assaut , cinq pistolets et des munitions. L'individu en question ne se rend pas au Texas ni à Los Angeles là ou les américains semblent-ils auraient le droit de se promener avec des armes lourdes grâce à leur Constitution. L'individu se rend en Haïti, un pays en proie à des manifestations tintées d'actes violents, un pays sous le coup d'un embargo contre l'importations d'armes.

J'espère que les Haïtiens résidant aux USA poseront ces questions à qui de droit.
L'attitude de TAMBOU 2 BOUNDA des USA doit être analysée et dénoncée.
Cette semaine dans le cadre du constat du premier anniversaire du massacre de Lasaline, plusieurs instances de l'administration américaine ont émis des déclarations réclamant justice contre ce crime perpétré par des proches du pouvoir, condamnant un usage exagéré de la force contre les manifestants.
#Haitiannitéavanttout!
"Un ancien soldat de la Marine américaine arrêté en Haïti avec 2 fusils d’assaut et 5 pistolets Johnson Mondesir Johnson Mondesir.
Un américain d’origine haïtienne a été appréhendé à l’aéroport international Toussaint Louverture avec 2 fusils d’assaut et 5 pistolets de 9mm en provenance de Miami.
Jacques Yves Bastien Duroseau, un ancien membre de la Marine américaine, a débarqué à l’Aéroport International Toussaint Louverture, ce mardi 12 novembre 2019, avec 2 fusils d’assaut et 5 pistolets de calibre 9mm dans ses bagages.
L’ancien membre de la Marine américaine d’origine haïtienne a été appréhendé par les services de sécurité et de la Douane de l’aéroport après l’avoir constaté en possession d’armes de guerre et de munitions illégales.
Certains passagers à bord de l’American Airlines # 949 témoigne de son arrogance et qu’il avait l’air d’un fou. Le même comportement a été décelé par les agents de l’immigration et des policiers haïtiens. Selon des temoins sur place, l’ancien Marine américain s’est dit vouloir mettre de l’ordre en Haïti. Pour l’instant, aucune information n’est encore disponible sur les véritables intentions du contrevenant, ainsi que la manière dont il s’est pris pour tromper la vigilance des autorités américaines.
Source: https://www.tripfoumi.com/blog/2019/11/12/un-ancien-soldat-de-la-marine-americaine-arrete-en-haiti-avec-2-fusils-dassaut-et-5-pistolets/