Début 2010, un terrible tremblement de terre a changé le cours de l'histoire à Haïti. Le pays d'Amérique centrale, ancienne colonie française et première république noire du monde, a été dévasté. La catastrophe a touché la capitale Port-au-Prince et toute sa région, tué plus de 200 000 personnes et laissé 1,5 million de Haïtiens sans abri.
Depuis, les survivants se battent au quotidien pour essayer de retrouver une vie normale, dans un pays qui reste l'un des plus pauvres de la planète. Beaucoup d'Haïtiens ont été obligés de quitter leur terre natale à la recherche d'opportunités à l'étranger. C'est ainsi que nombre d'entre eux se retrouvent à aider aux préparatifs de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™ au Brésil. Leur nouvel emploi leur permet notamment d'apprendre les techniques pour pouvoir ensuite reconstruire leur pays d'origine.
À Curitiba, sur le chantier de l'Arena da Baixada, qui est en train d'être agrandie et rénovée pour accueillir des matches de la Coupe du Monde 2014, on rencontre beaucoup d'Haïtiens. Au total, ils sont 65 à aider aux travaux d'un stade qui accueillera quatre matches de l'épreuve reine du football mondial.
La route jusqu'au Brésil n'a pas été facile. Outre la distance à parcourir depuis leur pays natal, ces travailleurs haïtiens ont dû remplir certaines conditions pour pouvoir rentrer au Brésil. La plupart d'entre eux sont passés par la République Dominicaine, le Panama, le Pérou et la Colombie. Ils ont débarqué au Brésil à Tabatinga, dans l'État de l'Amazonas. À la frontière entre le Brésil et la Colombie (Letícia-Tabatinga), ils ont dû attendre les papiers nécessaires pour pouvoir travailler.
Dans la colonie haïtienne, un homme se détache par sa bonne humeur. Arnold Virgil, responsable des travaux et arrivé au Brésil en 2011, parle déjà portugais et aide ses compatriotes non seulement dans leur travail, mais également dans d'autres tâches. La langue est l'un des principaux obstacles pour les Haïtiens, qui dans leur pays utilisent le créole et le français. "À cause du tremblement de terre, tout a été détruit. Notre peuple a dû chercher refuge ailleurs. Nous avons besoin de travailler et de récupérer ce qui était perdu", explique Arnold, qui affirme ensuite préférer travailler dans le bâtiment. "Nous sommes ici pour aider les autres. Nous devons apprendre pour pouvoir ensuite retourner dans notre pays et reconstruire", poursui-il.
Joie et dévouement
Pratiquement tous les employés haïtiens qui travaillent sur le chantier de Curitiba sont loin de leur famille. Par conséquent, avec le mal du pays, ces ouvriers forment à eux seuls une grande famille, heureuse et dévouée à sa tâche. Le sourire quitte rarement le visage des Haïtiens et leur dévouement est total.
En août 2013, durant une visite d'une délégation du Comité Organisateur Local (COL) de la Coupe du Monde de la FIFA à l'Arena da Baixada, deux ouvriers ont reçu des billets pour un match de Brésil 2014 à Curitiba. Ce n'est pas par hasard si l'un d'entre eux, Anice Ulysse, est haïtien. "La qualité de mon travail m'a valu un billet pour la Coupe du Monde. Tout ce que je fais ici, je le fais avec amour car tous les Brésiliens m'ont très bien traité", explique l'intéressé.
Selon le "leader" des Haïtiens à l'Arena, le dévouement dans le travail est fondamental pour eux. "Beaucoup de Haïtiens quittent le pays pour trouver du travail et ensuite revenir aider ceux qui sont restés là-bas et souffrent encore du tremblement de terre de 2010. Si nous venons ici et que nous ne travaillons pas, nous n'obtiendrons rien", résume Arnold Virgil, employé à l'Arena depuis le début et qui attend avec impatience la fin des travaux. "Mon idée est de rester ici jusqu'à la livraison du stade pour la Coupe du Monde. Mon rêve serait de voir Haïti jouer au Brésil", conclut-il.
Même s'ils sont heureux au Brésil et malgré la chaleur du peuple brésilien envers eux, les Haïtiens ne cachent pas leur envie de rentrer au pays. La proximité de la famille et la chance de pouvoir mettre en pratique tout ce qu'ils ont appris au Brésil pour reconstruire leur pays dévasté par un tremblement de terre font que tous rêvent de retour. Leur contribution ne sera pas de trop, étant donné que presque quatre ans après la catastrophe, 350 000 personnes sont toujours sans abri.
http://fr.fifa.com/worldcup/news/newsid=2204769/
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)