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mercredi 28 août 2013

Victoria Duval, perle d'Haïti marquée par la tragédie

Victoria Duval, jeune Américaine de 17 ans aux racines haïtiennes, a fait sensation mardi à l'US Open mais l'immense tragédie qui a marqué son deuxième pays en 2010 a bien failli bouleverser sa vie et affecter sa carrière.
 Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre de magnitude 7.0 ravage la capitale de la nation antillaise et fait plus de 100.000 morts. Duval, qui a créé la surprise en sortant la championne 2011 de l'US Open, Samantha Stosur, tête de série N.11, avait 15 ans.
"On habitait à Atlanta à l'époque mais mon père était rentré (à Port-au-Prince) la veille du tremblement de terre, a raconté Duval, qui est né à Miami de parents haïtiens mais a grandi en Haïti jusqu'à l'âge de 8 ans avant de retourner aux Etats-Unis. Ils ont retrouvé mon père (dans les décombres) après onze heures de recherche."
Harry Kitchen, un agent immobilier d'Atlanta ami de la famille, a envoyé un hélicoptère pour aller chercher le docteur Duval, père de la championne. "Nous serons reconnaissants envers lui toute notre vie, il a dépensé 30.000 dollars pour sauver quelqu'un. Si ce n'était pas pour M.Kitchen, mon père serait mort. Ce sont des anges gardiens."
Sérieusement blessé, le père de Victoria Duval ne pouvait plus travailler et la jeune femme a connu des difficultés financières qui auraient pu faire dérailler sa jeune carrière.
"Des membres de ma famille m'ont aidé financièrement. C'était dur mais avec cette victoire aujourd'hui (NDLR: elle va au moins empocher 53.000 dollars pour avoir atteint le 2e tour), j'espère que ça va changer", a indiqué l'adolescente, qui s'entraîne en Floride avec ses frères. "Mon père va mieux aujourd'hui, cela a été dur au plan émotionnel et il a été opéré plusieurs fois à cause de la douleur, c'est incroyable qu'il soit avec nous."
Mais le tremblement de terre n'est pas la seule épreuve que Duval et sa famille ont dû traverser. En conférence de presse, la jeune Américaine a expliqué à demi-mots qu'elle avait été retenu en otage avec des cousins quand elle était petite, à l'époque où elle vivait en Haïti. "Ce n'est pas un bon souvenir et j'essaie de ne plus y penser, je ne me souviens pas de beaucoup de choses, c'est une bonne chose", a assuré ce petit gabarit à la voix fluette, qui se réjouissait quand même à la fin de son match.
"j'ai entendu dire que Lil Wayne (ndlr: un chanteur de hip hop très connu ) a tweeté sur moi, il faut que je vois ça. je n'ai pas twitter mais je vais regardé ça!", s'est amusé la jeune fille, qui affrontera la Slovaque Daniela Hantuchova au prochain tour.
http://www.eurosport.fr/tennis/us-open-double-mixte/2013/victoria-duval-perle-d-haiti-marquee-par-la-tragedie_sto3899243/story.shtml

BiblioTaptap : Une bibliothèque mobile supplémentaire pour Haïti

Après deux expérimentations couronnées de succès, l'organisation Bibliothèques Sans Frontières s'était lancée dans une nouvelle expérience de crowdfunding, au travers de la plateforme KissKissBankBank. Le projet est simple, « transformer un véhicule en bibliothèque mobile et multicolore qui déambulera sur les routes haïtiennes » ! BiblioTaptap, l'aventure de lecture mobile.


Pour cette troisième tentative, BSF a récolé 8250 €, dépassant les 7500 € nécessaires pour mener à bien cette aventure. Le projet Biblio TapTap est un projet de longue haleine mené en Haïti par Bibliothèques Sans Frontières conjointement avec la Bibliothèque Nationale d'Haïti, la Direction Nationale du Livre et la Fokal, et ce depuis l'avant séisme.
BSF explique que le BiblioTaptap vise à promouvoir l'éducation, la culture et l'alphabétisation dans les pays pauvres, et l'île d'Haïti a été violemment frappée ces dernières années. Et fort de ce que les deux premières campagnes de financement ont abouti, BSF a renouvelé l'expérience, encore une fois réussie.
Nous militons pour valoriser cette conception de la bibliothèque comme une boîte à outils, dans laquelle les communautés peuvent puiser, transmettre le savoir, promouvoir le vivre ensemble, accompagner les plus démunis. Le BiblioTaptap est l'un de nos projets en Haïti que nous allons vous raconter.
Les deux premiers véhicules circulent actuellement dans le département du Nord et autour de Port-au-Prince. Disposant d'un catalogue de 3000 livres en français et créole, ils proposent romans, journaux, bandes dessinées, poésies. « Deux animateurs accueillent le public et proposent des activités culturelles, des lectures à haute voix, des spectacles de marionnettes, des débats... Les enfants peuvent également y trouver des crayons de couleur, des feuilles, un espace lecture et bien d'autres choses encore. »
Pour les financeurs qui auront pris part à cette campagne, l'aventure est autant humaine que solidaire, donnant aux enfants et aux moins enfants la possibilité de pouvoir profiter d'un « accès équitable et ouvert à la bibliothèque » mais également de « décentraliser les infrastructures culturelles ainsi que de promouvoir la lecture « plaisir » et favoriser la créativité des 1400 visiteurs mensuels ».
http://www.actualitte.com/international/bibliotaptap-une-bibliotheque-mobile-supplementaire-pour-haiti-44658.htm

Haïti. Fièvre anti-homosexuels

À Haïti, les violences se multiplient autour de la question homosexuelle. A l’origine, une rumeur prêtant aux autorités l’intention d’autoriser le mariage gay.
À Haïti, une rumeur circule disant que le gouvernement - ou le Parlement - serait sur le point de présenter un projet de loi autorisant le mariage homosexuel. Ce que nient catégoriquement les responsables politiques du pays. Pour autant, incités par les leaders religieux - en grande majorité protestants et évangélistes -, les habitants étaient des milliers à descendre dans la rue le 17 juillet pour s’opposer à toute idée d’union homosexuelle. Deux personnes ont trouvé la mort en marge de cette manifestation, ayant été sauvagement agressées sans que la police puisse intervenir.
47 agressions en deux semaines Les jours qui ont suivi, les agressions homophobes ont été nombreuses dans le pays. Début août, la Commission interaméricaine des droits de l’Homme en recensait 47, "à l’aide de couteaux, machettes, pierres et bâtons". Dernier épisode en date, l’attaque d’une villa sur les hauteurs de Port-au-Prince où étaient célébrées les fiançailles privées de deux hommes, un coopérant anglais travaillant pour le compte de La Croix-Rouge et un Haïtien. Les assaillants, qui étaient plusieurs dizaines, d’après le site d’information "Haïti Libre", ont agressé les convives à coups de pierre et de cocktails molotov. Ils ont incendié deux véhicules, avant de saccager la propriété et de tenter d’y mettre le feu. Des policiers les ont faits fuir. Plusieurs blessés ont été à déplorer.
"Vice importé par les étrangers" Pour la majorité des Haïtiens - qui sont extrêmement croyants -, l’homosexualité est une dérive, une déviance, voire une débauche sexuelle. On plonge là dans le plus grand obscurantisme. Même les esprits les plus éduqués véhiculent cette image. Un professeur d’université, Jean-Abner Charles, demande aux homos "de respecter ceux qui ne le sont pas et d’éviter avant tout le harcèlement sur eux". Il demande que les gays et les lesbiennes se dotent d’un signe distinctif "connus d’eux seuls" pour se reconnaître entre eux.
Le peintre Arthur Cédric Auguste, interrogé par le journal "Le Nouvelliste", parle, lui, de "vice importé par les étrangers. Légaliser cette pratique serait un TGV luxueux pour la propagation du sida et autres MST". Un pasteur appelle, de son côté, ses concitoyens à "sauver" les homosexuels en les confrontant aux vérités de l’écriture "en leur donnant la conviction de pécher".
Sur les forums, certains internautes se déchaînent, accusant les homosexuels d’avoir sacrifié les deux victimes du 17 juillet. "Les homos n’auront pas peur sous la conduite de leur père, le diable, de sacrifier certains d’entre eux pour accuser ceux qui, utilisant la bible, s’opposent à leur déviance contre-nature".
À 300 km de Port-au-Prince, en République dominicaine, les homophobes sont aussi extrêmement virulents. Dans ce pays, les leaders religieux ont exprimé leur colère à l’annonce de la nomination de James Brewer, le nouvel ambassadeur américain. Diplomate qui n’a jamais caché son homosexualité. Commentaire d’un vicaire catholique : "S’il arrive, il va souffrir et sera forcé de partir".
Didier Déniel