Outre le massacre de La Saline ou encore les détournements de fonds publics, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a aussi touché la situation humanitaire dans son dernier rapport sur Haïti. Nous publions ci-après les propos de M. Guterres.
Publié le 2019-07-19 | Le Nouvelliste
Le nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire entre mars et juin 2019 est estimé à environ 2,6 millions, dont 2 millions en situation de crise et 571 000 en situation d’urgence, selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. En février 2019, le prix du panier de la ménagère avait augmenté de 11 %, portant à 26 % l’augmentation sur les 12 mois précédents. Selon le système d’alerte rapide aux risques de famine et l’Institut haïtien de statistiques et d’informatique, les prix des denrées alimentaires locales comme les plantains, le manioc et le fruit à pain, ont augmenté de l’ordre de 41 %. Par ailleurs, la dépréciation de la gourde a entraîné une pression inflationniste sur les prix des aliments de base comme le riz et l’huile de cuisson, qui sont pour la plupart importés. Le ralentissement de la production agricole devrait contribuer à aggraver l’insécurité alimentaire, dans la mesure où le secteur agricole reste la principale source de revenus de la majorité des ménages haïtiens.
Le 31 mai 2019, le Président m’a fait part de ses préoccupations concernant le niveau élevé de l’insécurité alimentaire en Haïti et son impact de plus en plus important sur les ménages vulnérables et m’a demandé l’appui de l’Organisation des Nations unies. Ainsi, les entités des Nations unies s’emploient à intensifier leur assistance au gouvernement haïtien, notamment en mobilisant des ressources financières supplémentaires pour répondre aux besoins d’assistance d’un nombre croissant d’Haïtiens. Je demande instamment aux donateurs d’accroître leurs contributions financières au plan d’aide humanitaire de 2019 et d’appuyer la Direction de la protection civile pour lui permettre d’intervenir en première ligne au niveau national. Le plan qui vise à apporter une assistance d’urgence à 1,3 million de personnes vulnérables n’a été financé qu’à hauteur de 16 % au 9 juillet 2019, soit 20,6 millions de dollars reçus sur les 126 millions nécessaires.
Les rapatriements forcés et les retours volontaires depuis la République dominicaine se sont poursuivis. La tendance depuis le début de 2019 reste la même qu’en 2018, avec en moyenne plus de 10000 expulsions par mois depuis ce pays. En juin 2019, Haïti avait accueilli 10 personnes réfugiées ou en quête d’asile, placées sous la protection du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Pour trouver des solutions durables, huit réfugiés, dont trois femmes, sont partis s’installer dans d’autres pays, cinq d’entre eux ayant quitté Haïti en mars, lorsque la violence était à son paroxysme.
Selon les prévisions de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis d’Amérique, il pourrait y avoir de 9 à 15 tempêtes nommées en 2019, dont 2 à 4 pourraient se transformer en gros ouragans. Les entités des Nations Unies et leurs partenaires ont continué d’aider la Direction de la Protection civile à planifier les interventions d’urgence, à mettre en place à l’avance des stocks de sécurité, à restaurer les abris d’urgence, à former les principales parties prenantes et à sensibiliser le public. La Direction a besoin de ressources supplémentaires pour pouvoir s’acquitter pleinement de son mandat et accroître son assistance aux personnes vulnérables.
Des progrès notables ont continué d’être accomplis dans la lutte contre le choléra. Entre le 1er janvier et le 20 avril 2019, le Ministère de la santé publique et de la population a signalé 308 cas suspects de choléra et 3 décès liés à cette maladie, contre 1 257 cas suspects et 12 décès au cours de la même période en 2018. Cela représente une diminution de 76,5 % du nombre de cas suspects signalés. Le Ministère a publié des données montrant que pendant 11 semaines consécutives, aucun cas confirmé n’avait été enregistré dans le pays, ce qui marque un tournant important dans la lutte contre la transmission de la maladie. Néanmoins, la vigilance reste de mise pour maintenir l’objectif de zéro cas à moyen et à long termes.
En avril 2019, sous la direction du Ministère de la santé publique et de la population et de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement, le Gouvernement haïtien a lancé avec ses partenaires une version révisée du Plan d’élimination du choléra en Haïti dans le cadre duquel un appui continu est demandé en vue de l’élimination totale de la maladie d’ici à 2022. À cette fin, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation panaméricaine de la santé et leurs partenaires s’emploient à réduire encore le risque d’épidémie et à renforcer les activités de prévention, de manière à traiter tous les cas suspects de choléra. En parallèle, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), et avec l’aide du Bureau de l’Envoyée spéciale des Nations Unies pour Haïti, l’Organisation des Nations Unies continue de promouvoir la tenue de consultations avec les personnes touchées par le choléra, afin de leur fournir un appui matériel. Le 10 avril, le Fonds d’affectation spéciale pluripartenaire des Nations Unies pour la lutte contre le choléra en Haïti a débloqué des subventions en vue de prendre en charge, dans le cadre du deuxième volet du processus consultatif, 20 communautés supplémentaires du Nord fortement touchées par la maladie, ce qui porte ainsi à 25 le nombre total de communautés bénéficiaires.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204802/lonu-preoccupee-par-la-situation-humanitaire-en-haiti
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 21 juillet 2019
Rapport du secrétaire général de l’ONU : la justice et la police sur le banc des accusés
Le secrétaire général des Nations unies a présenté cette semaine au Conseil de sécurité son rapport sur la situation d’Haïti. Nous publions in extenso les points qui concernent les droits de l’homme et la situation sécuritaire du pays qui se détériorent d'après le rapport.
Publié le 2019-07-19 | Le Nouvelliste
La MINUJUSTH a terminé son enquête sur les violences survenues en novembre 2018 dans le quartier de La Saline à Port-au-Prince (voir S/2019/198, par. 38 et 39). Le 21 juin, elle a publié, conjointement avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), un rapport public sur les faits en question.
Au terme de son enquête, la MINUJUSTH a conclu que l’attaque des 13 et 14 novembre 2018 à La Saline était une opération bien planifiée, conduite par des membres de cinq gangs organisés s’étant associés pour s’en prendre à des membres ou à des sympathisants supposés de deux gangs rivaux. La MINUJUSTH a confirmé que 26 personnes, dont trois femmes et trois enfants, avaient été tuées, trois personnes blessées et deux autres soumises à des viols en réunion pendant l’attaque, où de nombreux vols et actes de destruction de biens ont également été commis. Douze personnes ont en outre été portées disparues. Il semble que certains des auteurs de l’attaque portaient des chemises de l’uniforme d’une unité de la police nationale, la Brigade d’opération et d’intervention départementale (BOID), ou des chemises qui y ressemblaient.
La police nationale n’est intervenue à aucun moment de l’attaque, alors même qu’elle avait été informée dès le début des violences. Elle n’a fait que mobiliser un détachement de l’unité régionale spécialisée dans le maintien de l’ordre, l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO), pour sécuriser un commissariat du quartier. Deux véhicules de l’unité régionale d’intervention spécialisée départementale ont également été vus patrouiller autour du périmètre de La Saline. Selon des témoins, trois agents de police se trouvaient aux côtés des gangs pendant l’attaque. Deux d’entre eux ont été identifiés depuis, et radiés de la police en décembre 2018. L’un d’eux avait déjà été impliqué dans l’opération de police de novembre 2017 qui avait entraîné la mort de huit civils dans le quartier de Grand-Ravine à Port-au-Prince. Un représentant de l’État, le délégué du département de l’Ouest, aurait également été vu dans la zone, pendant l’attaque, en compagnie d’agents de police et de membres de gangs. La police judiciaire a diligenté une enquête sur ces événements. Toutefois, très peu a été fait pour amener les responsables des violences à répondre de leurs actes devant la justice. Au total, onze membres connus des gangs ont été arrêtés, sans qu’aucune action pénale n’ait été engagée à l’encontre ni des officiers de police ni des fonctionnaires qui auraient été impliqués.
Évolution des conditions de sécurité et formation de la police (objectifs 1, 4, 5 et 6)
Depuis mars, la police nationale a eu beaucoup de mal à contrer la recrudescence des activités des gangs criminels, en particulier dans l’agglomération de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite. Elle a déployé des moyens importants pour assurer le maintien de l’ordre. Sur les 244 opérations de maintien de l’ordre qui ont été menées au cours de la période considérée, 27 ont bénéficié de l’appui de la MINUJUSTH (voir annexe I, indicateur 4.6). Néanmoins, le nombre d’homicides signalés en 2019 a doublé par rapport à 2018, avec 523 cas du 1er janvier au 6 juin (voir annexe I, indicateur 6.3) contre 274 pour la même période en 2018. En outre, 22 policiers ont été tués entre le mois de janvier et le 10 juin 2019, contre 17 pour toute l’année 2018.
La police nationale a fait appel à toutes les unités spécialisées et mené 37 opérations antigang, dont 10 avec un appui limité de la MINUJUSTH. Des opérations comme celle menée après que huit civils ont été tués et dix autres blessés le 24 avril dans le quartier de Savanne-Pistache à Port-au-Prince, montrent que la police nationale est capable d’élaborer et d’exécuter des plans efficaces de démantèlement des gangs. Toutefois, la police nationale manque de ressources pour lutter contre les nouveaux niveaux de criminalité des gangs. Si elle ne reçoit pas le soutien logistique dont elle a besoin, elle ne sera pas en mesure de mener durablement de telles interventions.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204782/rapport-du-secretaire-general-de-lonu-la-justice-et-la-police-sur-le-banc-des-accuses
Publié le 2019-07-19 | Le Nouvelliste
La MINUJUSTH a terminé son enquête sur les violences survenues en novembre 2018 dans le quartier de La Saline à Port-au-Prince (voir S/2019/198, par. 38 et 39). Le 21 juin, elle a publié, conjointement avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), un rapport public sur les faits en question.
Au terme de son enquête, la MINUJUSTH a conclu que l’attaque des 13 et 14 novembre 2018 à La Saline était une opération bien planifiée, conduite par des membres de cinq gangs organisés s’étant associés pour s’en prendre à des membres ou à des sympathisants supposés de deux gangs rivaux. La MINUJUSTH a confirmé que 26 personnes, dont trois femmes et trois enfants, avaient été tuées, trois personnes blessées et deux autres soumises à des viols en réunion pendant l’attaque, où de nombreux vols et actes de destruction de biens ont également été commis. Douze personnes ont en outre été portées disparues. Il semble que certains des auteurs de l’attaque portaient des chemises de l’uniforme d’une unité de la police nationale, la Brigade d’opération et d’intervention départementale (BOID), ou des chemises qui y ressemblaient.
La police nationale n’est intervenue à aucun moment de l’attaque, alors même qu’elle avait été informée dès le début des violences. Elle n’a fait que mobiliser un détachement de l’unité régionale spécialisée dans le maintien de l’ordre, l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO), pour sécuriser un commissariat du quartier. Deux véhicules de l’unité régionale d’intervention spécialisée départementale ont également été vus patrouiller autour du périmètre de La Saline. Selon des témoins, trois agents de police se trouvaient aux côtés des gangs pendant l’attaque. Deux d’entre eux ont été identifiés depuis, et radiés de la police en décembre 2018. L’un d’eux avait déjà été impliqué dans l’opération de police de novembre 2017 qui avait entraîné la mort de huit civils dans le quartier de Grand-Ravine à Port-au-Prince. Un représentant de l’État, le délégué du département de l’Ouest, aurait également été vu dans la zone, pendant l’attaque, en compagnie d’agents de police et de membres de gangs. La police judiciaire a diligenté une enquête sur ces événements. Toutefois, très peu a été fait pour amener les responsables des violences à répondre de leurs actes devant la justice. Au total, onze membres connus des gangs ont été arrêtés, sans qu’aucune action pénale n’ait été engagée à l’encontre ni des officiers de police ni des fonctionnaires qui auraient été impliqués.
Évolution des conditions de sécurité et formation de la police (objectifs 1, 4, 5 et 6)
Depuis mars, la police nationale a eu beaucoup de mal à contrer la recrudescence des activités des gangs criminels, en particulier dans l’agglomération de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite. Elle a déployé des moyens importants pour assurer le maintien de l’ordre. Sur les 244 opérations de maintien de l’ordre qui ont été menées au cours de la période considérée, 27 ont bénéficié de l’appui de la MINUJUSTH (voir annexe I, indicateur 4.6). Néanmoins, le nombre d’homicides signalés en 2019 a doublé par rapport à 2018, avec 523 cas du 1er janvier au 6 juin (voir annexe I, indicateur 6.3) contre 274 pour la même période en 2018. En outre, 22 policiers ont été tués entre le mois de janvier et le 10 juin 2019, contre 17 pour toute l’année 2018.
La police nationale a fait appel à toutes les unités spécialisées et mené 37 opérations antigang, dont 10 avec un appui limité de la MINUJUSTH. Des opérations comme celle menée après que huit civils ont été tués et dix autres blessés le 24 avril dans le quartier de Savanne-Pistache à Port-au-Prince, montrent que la police nationale est capable d’élaborer et d’exécuter des plans efficaces de démantèlement des gangs. Toutefois, la police nationale manque de ressources pour lutter contre les nouveaux niveaux de criminalité des gangs. Si elle ne reçoit pas le soutien logistique dont elle a besoin, elle ne sera pas en mesure de mener durablement de telles interventions.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204782/rapport-du-secretaire-general-de-lonu-la-justice-et-la-police-sur-le-banc-des-accuses
Les larmes et les mots de l’ONU vont-ils ébranler Jovenel Moïse ?
Publié le 2019-07-18 | Le Nouvelliste
Auteur : Frantz Duval
C’est Pierre Espérance qui rapporte la scène. Helen Meagher La Lime, diplomate de carrière, ex-ambassadrice des USA en Angola, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et chef de la MINUJUSTH, a pleuré, lundi, quand Pierre Espérance lui a décrit les problèmes à La Saline et les massacres qui s’y déroulent.
Les larmes de la diplomate ont ému le militant des droits humains. Cet épisode est assez rare pour que l’on s’y arrête, d’autant que quelques jours plus tard, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, présentera un rapport très dur sur la situation en Haïti.
Helen Meagher La Lime remplace à son poste une autre diplomate américaine, Susan D. Page, déclarée indésirable par le gouvernement haïtien après la publication le 25 février 2018 d’un communiqué dans lequel la Mission des Nations unies pour l'appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) avait salué la nomination des juges chargés d’instruire les plaintes concernant le dossier PetroCaribe déposées par des particuliers devant le tribunal de première instance de Port-au-Prince les 29 janvier et 20 février 2018. La mission onusienne avait aussi appelé les autorités haïtiennes à désigner des juges pour enquêter sur les dossiers de Lilavois et de Grand-Ravine, deux cas de violation présumée des droits humains.
« Je salue l'initiative et le rôle actif des citoyens haïtiens et de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption et l'impunité. Leurs actions démontrent que la population défend l’obligation de rendre des comptes ainsi que la justice », avait déclaré la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et chef de la MINUJUSTH, Susan D. Page, à l’époque.
En retrait depuis sa nomination, réputée supportrice de la politique de l’inaction du président Jovenel Moïse, Madame Helen Meagher La Lime avait tout fait pour ne pas se faire renvoyer par les autorités haïtiennes qui ont eu la tête de plusieurs diplomates ces dernières années.
Visiblement, en plus de ses larmes, elle a aussi dégainé sa plume et a rédigé les grandes lignes du dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation en Haïti. On y retrouve presque mot pour mot ce que Susan D. Page soulignait dans le communiqué qui lui avait valu son poste.
L’actuelle représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, chef de la MINUJUSTH et du Core Group, s’est-elle enfin rendu compte que les agissements et l’immobilisme de l’administration Moïse vont rester comme un gros échec taché de sang sur son CV ? A-t-elle enfin compris que tout support sans condition accordé à un politique en Haïti n’aide pas à faire avancer les dossiers d’Haïti ? L’ONU et la communauté internationale se préparent-elles à changer de braquet dans le dossier Haïti ?
On ne le sait pas encore.
Les larmes de Madame La Lime et les mots du secrétaire général de l’ONU Antonio Gutteres doivent alerter les acteurs haïtiens. Tous les acteurs de la crise actuelle.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204742/les-larmes-et-les-mots-de-lonu-vont-ils-ebranler-jovenel-moise
Auteur : Frantz Duval
C’est Pierre Espérance qui rapporte la scène. Helen Meagher La Lime, diplomate de carrière, ex-ambassadrice des USA en Angola, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et chef de la MINUJUSTH, a pleuré, lundi, quand Pierre Espérance lui a décrit les problèmes à La Saline et les massacres qui s’y déroulent.
Les larmes de la diplomate ont ému le militant des droits humains. Cet épisode est assez rare pour que l’on s’y arrête, d’autant que quelques jours plus tard, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, présentera un rapport très dur sur la situation en Haïti.
Helen Meagher La Lime remplace à son poste une autre diplomate américaine, Susan D. Page, déclarée indésirable par le gouvernement haïtien après la publication le 25 février 2018 d’un communiqué dans lequel la Mission des Nations unies pour l'appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) avait salué la nomination des juges chargés d’instruire les plaintes concernant le dossier PetroCaribe déposées par des particuliers devant le tribunal de première instance de Port-au-Prince les 29 janvier et 20 février 2018. La mission onusienne avait aussi appelé les autorités haïtiennes à désigner des juges pour enquêter sur les dossiers de Lilavois et de Grand-Ravine, deux cas de violation présumée des droits humains.
« Je salue l'initiative et le rôle actif des citoyens haïtiens et de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption et l'impunité. Leurs actions démontrent que la population défend l’obligation de rendre des comptes ainsi que la justice », avait déclaré la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et chef de la MINUJUSTH, Susan D. Page, à l’époque.
En retrait depuis sa nomination, réputée supportrice de la politique de l’inaction du président Jovenel Moïse, Madame Helen Meagher La Lime avait tout fait pour ne pas se faire renvoyer par les autorités haïtiennes qui ont eu la tête de plusieurs diplomates ces dernières années.
Visiblement, en plus de ses larmes, elle a aussi dégainé sa plume et a rédigé les grandes lignes du dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation en Haïti. On y retrouve presque mot pour mot ce que Susan D. Page soulignait dans le communiqué qui lui avait valu son poste.
L’actuelle représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, chef de la MINUJUSTH et du Core Group, s’est-elle enfin rendu compte que les agissements et l’immobilisme de l’administration Moïse vont rester comme un gros échec taché de sang sur son CV ? A-t-elle enfin compris que tout support sans condition accordé à un politique en Haïti n’aide pas à faire avancer les dossiers d’Haïti ? L’ONU et la communauté internationale se préparent-elles à changer de braquet dans le dossier Haïti ?
On ne le sait pas encore.
Les larmes de Madame La Lime et les mots du secrétaire général de l’ONU Antonio Gutteres doivent alerter les acteurs haïtiens. Tous les acteurs de la crise actuelle.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204742/les-larmes-et-les-mots-de-lonu-vont-ils-ebranler-jovenel-moise
Un rapport alarmant de l'ONU sur l'Haïti du tout va bien
Publié le 2019-07-17 | Le Nouvelliste
Auteur: Frantz Duval
L'Organisation des Nations unies a rendu public mercredi le dernier rapport du Secrétaire général adressé au Conseil de sécurité sur la situation en Haïti. Le ton a singulièrement changé si on le compare à la prose habituelle de l'ONU pour parler d'Haïti ces dernières années.
Les diplomates sont-ils devenus impatients de voir un frémissement d'ébauche de solutions ou sont-ils désenchantés par le pourrissement de la situation ?
Pour le dossier PetroCaribe, les mots utilisés sont cinglants. Pour le massacre de La Saline d'octobre dernier, l'ONU reprend les accusations des organismes de droits humains haïtiens. La crise politique est vue comme l'échec de l'exécutif et du Parlement sans oublier la fragmentation de l'opposition.
Pas une ligne de ce rapport, qui sera transmis au Conseil de sécurité pour l'éclairer dans ses prises de décision, ne laisse entrevoir une lueur d'espoir que demain sera mieux qu'hier.
Ce rapport vient totalement contredire la tribune éditoriale du président Jovenel Moïse publiée dans le Miami Herald vendredi dernier.
Le gouvernement haïtien a sans doute des lobbyistes à Washington, il lui en faudra de très bons au siège de l'ONU à New York et dans chacune des capitales des pays membres du Conseil de sécurité.
Cela fait beaucoup de pots de peinture à acheter pour essayer de colorier en tout va bien la réalité...
Ou, simplement, Jovenel Moïse et ses alliés doivent se mettre au travail pour changer les faits et la vie quotidienne des Haïtiens englués depuis des mois dans un immobilisme peu productif de son exécutif et de sa majorité présidentielle au Parlement.
À la lecture du dernier rapport du Secrétaire général qui parle de situation potentiellement explosive, on se demande déjà si le petit bureau de la prochaine mission de l'ONU suffira pour aider à redresser la barre.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204694/un-rapport-alarmant-de-lonu-sur-lhaiti-du-tout-va-bien
Auteur: Frantz Duval
L'Organisation des Nations unies a rendu public mercredi le dernier rapport du Secrétaire général adressé au Conseil de sécurité sur la situation en Haïti. Le ton a singulièrement changé si on le compare à la prose habituelle de l'ONU pour parler d'Haïti ces dernières années.
Les diplomates sont-ils devenus impatients de voir un frémissement d'ébauche de solutions ou sont-ils désenchantés par le pourrissement de la situation ?
Pour le dossier PetroCaribe, les mots utilisés sont cinglants. Pour le massacre de La Saline d'octobre dernier, l'ONU reprend les accusations des organismes de droits humains haïtiens. La crise politique est vue comme l'échec de l'exécutif et du Parlement sans oublier la fragmentation de l'opposition.
Pas une ligne de ce rapport, qui sera transmis au Conseil de sécurité pour l'éclairer dans ses prises de décision, ne laisse entrevoir une lueur d'espoir que demain sera mieux qu'hier.
Ce rapport vient totalement contredire la tribune éditoriale du président Jovenel Moïse publiée dans le Miami Herald vendredi dernier.
Le gouvernement haïtien a sans doute des lobbyistes à Washington, il lui en faudra de très bons au siège de l'ONU à New York et dans chacune des capitales des pays membres du Conseil de sécurité.
Cela fait beaucoup de pots de peinture à acheter pour essayer de colorier en tout va bien la réalité...
Ou, simplement, Jovenel Moïse et ses alliés doivent se mettre au travail pour changer les faits et la vie quotidienne des Haïtiens englués depuis des mois dans un immobilisme peu productif de son exécutif et de sa majorité présidentielle au Parlement.
À la lecture du dernier rapport du Secrétaire général qui parle de situation potentiellement explosive, on se demande déjà si le petit bureau de la prochaine mission de l'ONU suffira pour aider à redresser la barre.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204694/un-rapport-alarmant-de-lonu-sur-lhaiti-du-tout-va-bien
QUAND L’ONU TACLE JOVENEL MOISE ET SON ADMINISTRATION !
Bonjour et bon dimanche !
Aucun citoyen Haïtien qui se respecte, ne saurait montrer une attitude condescendante aux forces d’occupation de l’ONU présentée sous formes de missions diverses. Il est même de bon ton de continuer à questionner leur utilité ou carrément essayer de deviner l’agenda cachée qui se trouve derrière la présence de leurs troupes sur le sol haïtien.
Nous n’allons pas rentrer dans ces détails qui feraient de nous de hypochondriaques de la théorie du complot, mais en dehors du Cholera, des conséquences physiques et psychologiques des différents cas d’abus dont une certaine presse a fait état, d’un certain Michel Martelly téléguidé comme président de la République avec ces fâcheuses conséquences, nous ne voyons pas en quoi l’ONU a servi à la population haïtienne.
Cependant, Haïti vit une conjoncture particulière autour d’un président qui ne préside plus rien et plus du tout depuis de longs mois et qui semble vouloir rester au pouvoir en pratiquant la courte échelle sur les épaules de la communauté internationale.
L’actualité rapporte très bien cette dernière offensive de Jovenel Moïse orientée vers l’acquisition d’une bonne grâce de la communauté internationale qui aujourd’hui - avec surtout la représentation diplomatique des USA- représente la seule branche fragile à laquelle Jovenel Moïse semble s’accrocher pour gagner du temps et résister au raccourcissement de son mandat présidentiel.
En plus de la communication pilotée par un certain José Antonio Sola, le stratège qui a contribué à deux victoires électorales en Haïti et au Guatemala (y a -t-il de quoi être réellement fier ?), la présidence est passée de ce scénario avec les supposées déclarations de soutien d’une fausse mission de l’OEA, à l’embauchage d’un lobbyiste américain pour améliorer l’image du président.
Bien entendu ceci tombe très mal. Pour s’en convaincre il suffirait de faire un petit tour dans le pays et faire une compilation des cris de détresse que reçoivent les haïtiens de la Diaspora sur les réseaux sociaux.
Si l’attitude de l’OEA dans le dossier haïtien se caractérise par son ambivalence, l’ONU semble vouloir se démarquer. Ceci, je crois, en l’honneur à la recherche d’une certaine cohérence dans la dynamique de ses missions, toujours en quête de légitimité et d’utilité pour une pérennisation future.
On voit et on constate l’échec de la Minustah avec l’imbroglio politique du moment. On ne pourra dire mieux de la Minujust que si l’ONU conçoit de bien démontrer son ingérence dans les dossiers les plus brûlants de l’actualité haïtienne, deux dossiers touchant de plein fouet le système judiciaire haïtien. Je me réfère bien entendu au massacre de La Saline et au dossier #Petrocaribe.
L’ONU s’est donc récemment prononcée ce qui représente un coup presque mortel porté à Jovenel Moïse et son administration.
Après un long moment de silence pensant que tout a été dit sur les marques théoriques de la situation du pays, je reviens donc avec ces quelques réflexions et ces articles qui retracent les interventions de l’Organisation des Nations Unies sur la situation du pays
Bonne lecture
Dr Jolivert
Marseille 21/07/2019
Aucun citoyen Haïtien qui se respecte, ne saurait montrer une attitude condescendante aux forces d’occupation de l’ONU présentée sous formes de missions diverses. Il est même de bon ton de continuer à questionner leur utilité ou carrément essayer de deviner l’agenda cachée qui se trouve derrière la présence de leurs troupes sur le sol haïtien.
Nous n’allons pas rentrer dans ces détails qui feraient de nous de hypochondriaques de la théorie du complot, mais en dehors du Cholera, des conséquences physiques et psychologiques des différents cas d’abus dont une certaine presse a fait état, d’un certain Michel Martelly téléguidé comme président de la République avec ces fâcheuses conséquences, nous ne voyons pas en quoi l’ONU a servi à la population haïtienne.
Cependant, Haïti vit une conjoncture particulière autour d’un président qui ne préside plus rien et plus du tout depuis de longs mois et qui semble vouloir rester au pouvoir en pratiquant la courte échelle sur les épaules de la communauté internationale.
L’actualité rapporte très bien cette dernière offensive de Jovenel Moïse orientée vers l’acquisition d’une bonne grâce de la communauté internationale qui aujourd’hui - avec surtout la représentation diplomatique des USA- représente la seule branche fragile à laquelle Jovenel Moïse semble s’accrocher pour gagner du temps et résister au raccourcissement de son mandat présidentiel.
En plus de la communication pilotée par un certain José Antonio Sola, le stratège qui a contribué à deux victoires électorales en Haïti et au Guatemala (y a -t-il de quoi être réellement fier ?), la présidence est passée de ce scénario avec les supposées déclarations de soutien d’une fausse mission de l’OEA, à l’embauchage d’un lobbyiste américain pour améliorer l’image du président.
Bien entendu ceci tombe très mal. Pour s’en convaincre il suffirait de faire un petit tour dans le pays et faire une compilation des cris de détresse que reçoivent les haïtiens de la Diaspora sur les réseaux sociaux.
Si l’attitude de l’OEA dans le dossier haïtien se caractérise par son ambivalence, l’ONU semble vouloir se démarquer. Ceci, je crois, en l’honneur à la recherche d’une certaine cohérence dans la dynamique de ses missions, toujours en quête de légitimité et d’utilité pour une pérennisation future.
On voit et on constate l’échec de la Minustah avec l’imbroglio politique du moment. On ne pourra dire mieux de la Minujust que si l’ONU conçoit de bien démontrer son ingérence dans les dossiers les plus brûlants de l’actualité haïtienne, deux dossiers touchant de plein fouet le système judiciaire haïtien. Je me réfère bien entendu au massacre de La Saline et au dossier #Petrocaribe.
L’ONU s’est donc récemment prononcée ce qui représente un coup presque mortel porté à Jovenel Moïse et son administration.
Après un long moment de silence pensant que tout a été dit sur les marques théoriques de la situation du pays, je reviens donc avec ces quelques réflexions et ces articles qui retracent les interventions de l’Organisation des Nations Unies sur la situation du pays
Bonne lecture
Dr Jolivert
Marseille 21/07/2019
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