22/11/2010
L'aide humanitaire parvient de nouveau dans le nord d'Haïti après des manifestations d'habitants reprochant aux casques bleus de l'Onu d'avoir apporté le choléra dans le pays, ont déclaré dimanche les organisations d'aide.
Des véhicules transportant du matériel ont atteint la ville de Cap-Haïtien, où les efforts internationaux ont été suspendus la semaine dernière par plusieurs jours d'émeutes.
"La situation est désormais stabilisée en matière de sécurité", a déclaré Imogen Wall, du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies. "Nous allons devoir nous dépêcher pour revenir au point où nous en étions."
L'épidémie de choléra a fait 1.250 morts, essentiellement dans la partie nord du pays.
Julie Schindall, porte-parole d'Oxfam, a déclaré que cette ONG envisageait de reprendre lundi ses activités dans le nord d'Haïti.
Kevin Gray à Miami; Bertrand Boucey pour le service français
http://www.lexpress.fr/actualites/2/la-lutte-contre-le-cholera-reprend-dans-le-nord-d-haiti_938783.html
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 21 novembre 2010
SOUS LES AILES DE MINUIT...CINQUIEME PARTIE
CINQUIEME PARTIE
Elle s’étonna de s’observer assise juste derrière ce parfait inconnu. Comme une partie de son équipage. De ses affaires. Elle côtoyait habituellement des gens par elle pas connus du tout. C’était l’une des caractéristiques de ce métier qui était le sien. Elle comptait dans sa clientèle de vrais clients dans le sens large du mot.
Par contre occuper le siège juste à l’arrière du chauffeur-client était beaucoup inhabituel.
Elle avait abordé la voiture avec la célérité de celle qui préférait ne pas être remarquée. Elle n’eut pas le temps de se demander pourquoi celui-ci ne faisait pas comme les autres qui ont toujours hâte de commencer pour finir. C’est-à-dire la laisser ouvrir elle-même la portière avant droite et s’installer dans le fauteuil d’à coté. Pourtant, Rien ne semblait l’incommoder. Peu de chose la dérangeait. Elle avait appris à maîtriser les situations en s’attendant toujours au pire.
Prostrée derrière cet homme dont la carrure des épaules semblant taillées parfaitement dans du marbre lui obstruant la vision de la route qu’empruntait le véhicule, elle se disait embarquée dans une aventure imprévisible.
Tous ces quartiers des hauteurs de Fontamara étaient assez familiers à Sabine. Certains recoins lui avaient fourni d’insoupçonnables cachettes, de fabuleux terrains de jeu.
Ainsi reconnut-elle le haut de la rue Madame Ganot tandis que la voiture abordait les routes serpentées menant vers La Vallée du Silence. Le chauffeur-client lui aussi faisait preuve d’une maîtrise des lieux. Les pièges de la route trouée et caillouteuse étaient évités avec une aisance qui prêterait des yeux à la voiture.
Les minutes semblaient suspendues entre l’espace exigu de deux rangées de fauteuils et le silence timide de deux inconnus s’aventurant vers les sentiers du plaisir volé et monnayé. Un genre de plaisir interdit, impur et immoral.
L’attitude calme et silencieuse du client devint génératrice de suppositions, de doutes et d’angoisses.
Le temps pour elle valait beaucoup. Le facteur temps était particulièrement pris en compte dans les transactions. Ainsi, se décida-t-elle de rompre le silence et lancer les affaires.
- Que me voulez vous ? Ou m’emmenez-vous ?…
Fit-elle d’une voix tremblante, se voulant cependant ferme, rassurée, maîtresse de la situation.
Sans s’arrêter et surtout sans la regarder, il lui apprit qu’il voulait juste sa compagnie et passer du temps avec elle.
Tandis qu’il répondait à sa question, elle croisa son regard à travers le rétroviseur. L’inconnu avait un regard plutôt paisible et apaisant. Elle ne retint pas la couleur des yeux mais se sentit rassurée, en sécurité.
- De combien de temps avez-vous besoin ?
- Le temps que vous aurez jugé utile et intéressant de m’accorder
- Vous le savez très bien. Il n’y a que votre argent qui m’intéresse. Si vous avez de quoi me payer les heures, je pourrai passer ce qui me reste de vie avec vous.
- Votre proposition est flatteuse et honore celui a qui elle est faite. Je pourrais prendre le risque de l’accepter…
- Attendez Cher Monsieur, j’ai juste voulu faire une blague. Je ne veux surement pas être votre pute pendant des années.
- Ah bon ? Répondit le conducteur qui manœuvra juste un peu, histoire d’arrêter la voiture au sommet d’une petite colline surplombant la zone sud du quartier.
Elle découvrit pour la première fois le visage de l’inconnu. Un homme à peine mur très beau. Vêtu avec élégance et sobriété.
- … Vous n’aimez pas votre métier ?
- Vous pensez que l’on peut être fière de faire la pute ?
- Pourquoi pas, n’est-ce pas un métier comme les autres ?
- Aimeriez-vous que votre fille ou votre femme vous annonce qu’elle veut faire de la prostitution son métier ?
- Si cela peut les aider à être heureuses et contribuer à leur épanouissement…
- Vous pensez que l’on peut être heureuse et s’épanouir de fellations à fellations entre deux pénétrations avec des inconnus souvent vicieux et parfois sales ?
- Il suffirait que vous soyez un peu plus sélective mademoiselle ?
- Réalisez-vous que nous aussi nous subissons les fluctuations capricieuses du binôme offre et demande ?
- Vous permettez que je me mette à vos côtés ? lui fit-il en ouvrant la portière de la voiture…
En guise de réponse elle s’éloigna en se décalant un peu vers la droite.
La silhouette qu’elle découvrit n’était pas mal. Plutôt entre bien faite et parfaite.
L’inconnu prit donc place aux côtés de Sabine. Elle resta appuyée contre la face intérieure de la portière.
Il évita timidement de la regarder en face. Elle, ayant adopté sans le vouloir une posture très suggestive. Elle s’était en fait adaptée à l’espace restreint de la banquette de la voiture et à sa jupe définitivement trop courte. La jambe gauche fléchie contre son torse arcbouté, assise sur la banquette arrière, la jambe droite reposant en position neutre sur le plancher entre les deux sièges, elle attendait…
Il s’asseya normalement à ses côtés à une distance respectable malgré l’espace restreint qu’offrait le véhicule.
Il refusa soigneusement de la regarder en face. Il préféra éviter le regard plongé de rigueur orienté vers son décolleté.
Il évita consciencieusement la rencontre sa vue et la vision béate de son entrecuisse décalotté de sa jupe trop courte.
Elle continuait à attendre. De toutes les façons elle n’était pas pressée. Le temps au rythme de chaque minute passée roulait en sa faveur. En espèce et en papiers monnaie.
Elle n’avait certes aucune idée du temps qui s’était écoulé depuis que l’inconnu le fit monter en voiture après l’avoir abordée. Pour elle, pour son métier, le temps représentait réel et effectivement de l’argent. Aussi n’eut-elle point envie de jeter un coup d’œil même furtif sur le cadran de sa montre.
Dans sa tête elle comptait additionnait et multipliait.
Elle était si absorbée dans ses calculs qu’elle ne fit point attention à la question que lui posait le bel inconnu.
Elle ne s’y attendait surtout pas. Généralement à cet instant des transactions seul prime le langage muet des corps chauffés au rouge en quête de sensations fortes et d’extase enivrante.
Et si question il devait y en avoir, c’était à elle de les poser. D’un ton sec. Coutumier. Faisant usage d’un lexique restreint. D’une profondeur plutôt banale. Du genre comment je me mets ? Qu’est ce que je vous fais ?
L’inconnu dut reformuler sa question quand en matière de réponse sabine lui répliqua qu’elle n’avait ni entendu ni compris sa question.
Il raccourcit cette fois-ci la distance entre les deux. La regarda dans les yeux et lui dit :
- Cette fois-ci vous oubliez vos calculs et vous faites attention à ce que je vais vous dire… (A SUIVRE)
En Haïti, le choléra sème les grains mortels de la colère
L’épidémie de choléra qui a débuté fin octobre prend des dimensions apocalyptiques en Haïti, pays déjà fortement touché par un séisme en janvier.
Tristan Cerf, avec les agences - le 21 novembre 2010, 11h18
Le Matin Dimanche
«Ça va exploser! Les centres de traitement d’urgence de la capitale sont surchargés, on peut donc craindre une catastrophe majeure.» Stéphane Reynier de Montlaux se prépare au pire. Il est à peine 10 h 30 ce vendredi, au Sud-Ouest de la capitale Port-au-Prince, et le coordinateur de Médecins sans frontières suisse en Haïti a déjà passé toute sa matinée en séances interminables. Ici, il faut tout négocier, discuter des heures pour l’installation à l’extérieur du moindre hôpital, d’un centre de traitement des malades du choléra.
C'est la première fois que les Haïtiens ont affaire à cette maladie effrayante qui tue en quatre heures mais est si facile à soigner. Témoins de l’immobilisme dans lequel le pays est plongé depuis le séisme meurtrier du 12 janvier, ils se méfient des mesures prises par les ONG. Comme à l’Hôpital Saint-Marc, lorsque la construction d’un centre de traitement d’urgence destiné à séparer les malades du choléra du reste des patients a été empêchée à coup de pierres. Résultat: l’hôpital a été inondé de cas de choléra et les patients ont dû fuir, propageant plus encore la terrible maladie.
L’ONU accusée
Dans plusieurs villes du pays, des manifestants s’en sont violemment pris aux soldats de l’ONU au cours de la semaine. Ils accusent des soldats népalais d’être à l’origine de l’épidémie.
Vendredi, Les organisations d’aide humanitaire ne travaillaient toujours pas au Cap-Haïtien, une ville du nord du pays qui a connu quatre jours de heurts entre Casques bleus et manifestants durant lesquels trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), les violences empêchent de livrer des plats chauds à 190 000 enfants dans les écoles du Cap-Haïtien et de porter assistance à 35 000 femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans touchés par la malnutrition.
Signalé pour la première fois fin octobre dans la région des Gonaïves, au nord, le choléra a fait au total 1186 morts et provoqué l’hospitalisation de 19 646 personnes en Haïti depuis le début de l’épidémie, selon le bilan officiel communiqué par les autorités haïtiennes vendredi. Mais ces chiffres sont loin de la réalité. «Il ne s’agit que des cas confirmés par les laboratoires d’Etat, explique Charles Dago, de Médecins du monde. Le problème c’est que 75 à 80% des personnes contaminées sont des porteurs sains.» Seuls 20% déclarent la maladie.
Des Haïtiens trop mobiles
«La propagation de la maladie est accentuée par le fait que les Haïtiens se déplacent beaucoup et très rapidement dans le pays et, pour travailler, en République dominicaine voisine», précise David Dandres, de Terre des hommes Suisse. L’épidémie a d’ailleurs déjà franchi les frontières avec des cas en République dominicaine et aux Etats-Unis, où ils ne devraient pas provoquer d’épidémie dans la mesure où les excréments n’y viennent pas polluer l’eau potable.
Par ailleurs, ce dimanche, deux nouveaux renforts du Corps suisse d’aide humanitaire devraient arriver en Haïti.
Une maladie de pauvres
«Il suffit d’hydrater le malade.» Voici la réponse de tout médecin à qui l’on demande comment soigner le choléra. Ça paraît si simple. Et pourtant. Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie, Vibrio cholerae , qui se transmet par voie directe fécale ou orale, ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. La forme la plus grave de la maladie se caractérise par l’apparition soudaine d’une diarrhée aqueuse aiguë qui peut entraîner une déshydratation sévère et une insuffisance rénale mortelle. La période d’incubation très courte – de deux heures à cinq jours – accroît le risque de flambées explosives car le nombre de cas peut augmenter très rapidement. Sans traitement, la mort survient en quatre à huit heures. Le traitement consiste essentiellement en une réhydratation qui maintient le patient en vie le temps qu’il guérisse spontanément en quelques jours. Dans un pays où tout manque, égouts, eau potable et infrastructures de soin, cette maladie de pauvres peut faire des ravages.
Tristan Cerf, avec les agences - le 21 novembre 2010, 11h18
Le Matin Dimanche
«Ça va exploser! Les centres de traitement d’urgence de la capitale sont surchargés, on peut donc craindre une catastrophe majeure.» Stéphane Reynier de Montlaux se prépare au pire. Il est à peine 10 h 30 ce vendredi, au Sud-Ouest de la capitale Port-au-Prince, et le coordinateur de Médecins sans frontières suisse en Haïti a déjà passé toute sa matinée en séances interminables. Ici, il faut tout négocier, discuter des heures pour l’installation à l’extérieur du moindre hôpital, d’un centre de traitement des malades du choléra.
C'est la première fois que les Haïtiens ont affaire à cette maladie effrayante qui tue en quatre heures mais est si facile à soigner. Témoins de l’immobilisme dans lequel le pays est plongé depuis le séisme meurtrier du 12 janvier, ils se méfient des mesures prises par les ONG. Comme à l’Hôpital Saint-Marc, lorsque la construction d’un centre de traitement d’urgence destiné à séparer les malades du choléra du reste des patients a été empêchée à coup de pierres. Résultat: l’hôpital a été inondé de cas de choléra et les patients ont dû fuir, propageant plus encore la terrible maladie.
L’ONU accusée
Dans plusieurs villes du pays, des manifestants s’en sont violemment pris aux soldats de l’ONU au cours de la semaine. Ils accusent des soldats népalais d’être à l’origine de l’épidémie.
Vendredi, Les organisations d’aide humanitaire ne travaillaient toujours pas au Cap-Haïtien, une ville du nord du pays qui a connu quatre jours de heurts entre Casques bleus et manifestants durant lesquels trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), les violences empêchent de livrer des plats chauds à 190 000 enfants dans les écoles du Cap-Haïtien et de porter assistance à 35 000 femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans touchés par la malnutrition.
Signalé pour la première fois fin octobre dans la région des Gonaïves, au nord, le choléra a fait au total 1186 morts et provoqué l’hospitalisation de 19 646 personnes en Haïti depuis le début de l’épidémie, selon le bilan officiel communiqué par les autorités haïtiennes vendredi. Mais ces chiffres sont loin de la réalité. «Il ne s’agit que des cas confirmés par les laboratoires d’Etat, explique Charles Dago, de Médecins du monde. Le problème c’est que 75 à 80% des personnes contaminées sont des porteurs sains.» Seuls 20% déclarent la maladie.
Des Haïtiens trop mobiles
«La propagation de la maladie est accentuée par le fait que les Haïtiens se déplacent beaucoup et très rapidement dans le pays et, pour travailler, en République dominicaine voisine», précise David Dandres, de Terre des hommes Suisse. L’épidémie a d’ailleurs déjà franchi les frontières avec des cas en République dominicaine et aux Etats-Unis, où ils ne devraient pas provoquer d’épidémie dans la mesure où les excréments n’y viennent pas polluer l’eau potable.
Par ailleurs, ce dimanche, deux nouveaux renforts du Corps suisse d’aide humanitaire devraient arriver en Haïti.
Une maladie de pauvres
«Il suffit d’hydrater le malade.» Voici la réponse de tout médecin à qui l’on demande comment soigner le choléra. Ça paraît si simple. Et pourtant. Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie, Vibrio cholerae , qui se transmet par voie directe fécale ou orale, ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. La forme la plus grave de la maladie se caractérise par l’apparition soudaine d’une diarrhée aqueuse aiguë qui peut entraîner une déshydratation sévère et une insuffisance rénale mortelle. La période d’incubation très courte – de deux heures à cinq jours – accroît le risque de flambées explosives car le nombre de cas peut augmenter très rapidement. Sans traitement, la mort survient en quatre à huit heures. Le traitement consiste essentiellement en une réhydratation qui maintient le patient en vie le temps qu’il guérisse spontanément en quelques jours. Dans un pays où tout manque, égouts, eau potable et infrastructures de soin, cette maladie de pauvres peut faire des ravages.
Haïti: quatre candidats demandent un report des élections
Publié le 20 novembre 2010
Agence France-Presse, Port-au-Prince
À huit jours des élections présidentielle et législatives en Haïti, quatre des 19 candidats engagés dans la course à la présidence ont demandé un report des scrutins alors que le pays fait face à une épidémie de choléra qui a déjà fait plus de mille morts.
«Nous demandons aux autorités de repousser la date des élections, d'établir et de publier un plan de lutte contre l'épidémie de choléra qui menace la vie de tous les Haïtiens», écrivent Josette Bijou, Gérard Blot, Garaudy Laguerre et Wilson Jeudy, des candidats très mal classés dans les sondages.
Ils réclament la création d'une commission d'enquête indépendante pour déterminer l'origine de la maladie et établir les responsabilités, en indiquant que «plusieurs indices» montrent que la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah) a une responsabilité dans l'éclosion du choléra dans le pays.
D'autres candidats ont souhaité que les élections se tiennent à la date prévue, le 28 novembre, pour éviter de nouvelles crises politiques au pays.
«Il n'est pas raisonnable de parler de report, nous sommes à un point où les gens sont prêts à aller voter», a soutenu cette semaine la candidate à la présidence Mirlande Manigat, favorite dans les sondages.
«On ne peut pas reporter les élections d'un mois ou deux, personne ne sait si dans l'intervalle la maladie ne va pas s'aggraver», a affirmé un autre candidat, Leslie Voltaire.
Près de 4,7 millions d'Haïtiens sont appelés à choisir un successeur au président René Préval. Ils devront également élire 11 sénateurs et 99 députés.
Des milliers d'Haïtiens ont manifesté cette semaine, parfois violemment, dans certaines villes du pays, dont la capitale Port-au-Prince, pour réclamer le départ des forces onusiennes, accusées d'être à l'origine de l'épidémie, et reprocher aux autorités leur gestion de la maladie.
Au moins cinq personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées au cours de heurts, dont au moins six parmi les Casques bleus.
«Nous saluons le courage et la détermination des gens qui manifestent chaque jour dans les rues pour exiger le respect de leur dignité. Nous réclamons justice et réparation pour les victimes de la maladie», poursuivent les quatre candidats souhaitant un report des élections.
Sans aller jusqu'à là, Yvon Neptune, un ancien premier ministre également candidat à la présidence, regrette le manque de préparation des autorités face à la maladie. «Le gouvernement doit donner des indications claires au lieu de laisser tout le monde dans le flou. Quelle garantie avons-nous que les élections peuvent se tenir dans le contexte actuel?"
Il rappelle que le ministère de la Santé avait déconseillé au début de l'épidémie les rassemblements politiques dans les endroits où la maladie, très contagieuse, s'est développée. «Aujourd'hui, c'est tout le pays» qui est touché, remarque-t-il.
Depuis son apparition à la mi-octobre, le choléra a fait au moins 1186 morts, tandis que près de 20 000 personnes ont été hospitalisées, selon le dernier bilan des autorités de Haïti, pays le plus pauvre des Amériques, touché en janvier dernier par un séisme dévastateur qui a fait plus de 250 000 morts.
Un bilan que le docteur français Gérard Chevallier, qui travaille avec les autorités sanitaires haïtiennes, juge toutefois «sous-évalué». «Les notifications sont imparfaites, il y a des zones où des personnes meurent et personne ne le sait», affirme-t-il dans un entretien à l'AFP, précisant que les «deux tiers du territoire ne sont accessibles qu'à pieds».
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201011/20/01-4344683-haiti-quatre-candidats-demandent-un-report-des-elections.php
Commentaires:
Trop tard messieurs les faceties de candidats à la présidence. Il fallait s'opposer aux élections le 13 janvier. Pas maintenant. Comme disent les anglosaxons les élections en Haïti sont une vrai "Pain in the ass". Il faut en finir pour penser et passer à autre chose.
Il faut souhaiter que les haïtiens se réveillent et ouvrent leurs yeux en donnant au pays la meilleure des chances c'est à dire voter pour le meilleur candidat qui aujourd'hui sans aucun doute reste MADAME MYRLANDE MANIGAT...
Agence France-Presse, Port-au-Prince
À huit jours des élections présidentielle et législatives en Haïti, quatre des 19 candidats engagés dans la course à la présidence ont demandé un report des scrutins alors que le pays fait face à une épidémie de choléra qui a déjà fait plus de mille morts.
«Nous demandons aux autorités de repousser la date des élections, d'établir et de publier un plan de lutte contre l'épidémie de choléra qui menace la vie de tous les Haïtiens», écrivent Josette Bijou, Gérard Blot, Garaudy Laguerre et Wilson Jeudy, des candidats très mal classés dans les sondages.
Ils réclament la création d'une commission d'enquête indépendante pour déterminer l'origine de la maladie et établir les responsabilités, en indiquant que «plusieurs indices» montrent que la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah) a une responsabilité dans l'éclosion du choléra dans le pays.
D'autres candidats ont souhaité que les élections se tiennent à la date prévue, le 28 novembre, pour éviter de nouvelles crises politiques au pays.
«Il n'est pas raisonnable de parler de report, nous sommes à un point où les gens sont prêts à aller voter», a soutenu cette semaine la candidate à la présidence Mirlande Manigat, favorite dans les sondages.
«On ne peut pas reporter les élections d'un mois ou deux, personne ne sait si dans l'intervalle la maladie ne va pas s'aggraver», a affirmé un autre candidat, Leslie Voltaire.
Près de 4,7 millions d'Haïtiens sont appelés à choisir un successeur au président René Préval. Ils devront également élire 11 sénateurs et 99 députés.
Des milliers d'Haïtiens ont manifesté cette semaine, parfois violemment, dans certaines villes du pays, dont la capitale Port-au-Prince, pour réclamer le départ des forces onusiennes, accusées d'être à l'origine de l'épidémie, et reprocher aux autorités leur gestion de la maladie.
Au moins cinq personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées au cours de heurts, dont au moins six parmi les Casques bleus.
«Nous saluons le courage et la détermination des gens qui manifestent chaque jour dans les rues pour exiger le respect de leur dignité. Nous réclamons justice et réparation pour les victimes de la maladie», poursuivent les quatre candidats souhaitant un report des élections.
Sans aller jusqu'à là, Yvon Neptune, un ancien premier ministre également candidat à la présidence, regrette le manque de préparation des autorités face à la maladie. «Le gouvernement doit donner des indications claires au lieu de laisser tout le monde dans le flou. Quelle garantie avons-nous que les élections peuvent se tenir dans le contexte actuel?"
Il rappelle que le ministère de la Santé avait déconseillé au début de l'épidémie les rassemblements politiques dans les endroits où la maladie, très contagieuse, s'est développée. «Aujourd'hui, c'est tout le pays» qui est touché, remarque-t-il.
Depuis son apparition à la mi-octobre, le choléra a fait au moins 1186 morts, tandis que près de 20 000 personnes ont été hospitalisées, selon le dernier bilan des autorités de Haïti, pays le plus pauvre des Amériques, touché en janvier dernier par un séisme dévastateur qui a fait plus de 250 000 morts.
Un bilan que le docteur français Gérard Chevallier, qui travaille avec les autorités sanitaires haïtiennes, juge toutefois «sous-évalué». «Les notifications sont imparfaites, il y a des zones où des personnes meurent et personne ne le sait», affirme-t-il dans un entretien à l'AFP, précisant que les «deux tiers du territoire ne sont accessibles qu'à pieds».
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201011/20/01-4344683-haiti-quatre-candidats-demandent-un-report-des-elections.php
Commentaires:
Trop tard messieurs les faceties de candidats à la présidence. Il fallait s'opposer aux élections le 13 janvier. Pas maintenant. Comme disent les anglosaxons les élections en Haïti sont une vrai "Pain in the ass". Il faut en finir pour penser et passer à autre chose.
Il faut souhaiter que les haïtiens se réveillent et ouvrent leurs yeux en donnant au pays la meilleure des chances c'est à dire voter pour le meilleur candidat qui aujourd'hui sans aucun doute reste MADAME MYRLANDE MANIGAT...
Un verre d'eau pour éteindre un incendie
Publié le 20 novembre 2010
Agnès Gruda, La Presse
Cinq semaines après l'apparition des premiers cas de choléra en Haïti, l'organisation humanitaire Médecins sans frontières, qui soigne 80% des victimes de la maladie, est au bord de la crise des nerfs. Ses installations débordent. Et les patients sont de plus en plus nombreux.
Jusqu'à maintenant, tous les malades qui se sont présentés dans des centres de traitement du choléra ont pu être soignés. Mais si la tendance se maintient, ça ne durera pas. «À la fin du mois, nous nous attendons à recevoir jusqu'à 500 malades par jour. Nous allons être dépassés. Nous avons besoin d'aide», dit Virginie Cauderlier, responsable des soins médicaux au centre de traitement du choléra de Sarthe.
Aménagé sur un terrain appartenant à la brasserie Brana, derrière l'aéroport, ce centre compte une quinzaine de tentes pouvant accueillir une vingtaine de lits chacune. C'est là que l'on envoie les malades les plus atteints, quand leur état a été stabilisé au point de permettre leur transport.
Les tentes s'alignent en rangées, avec leurs lits troués et des patients qui vomissent en gémissant. Hier matin, plusieurs de ces lits étaient vides. Mais ce calme n'était qu'apparent. «Les listes d'attente sont pas possibles», dit Virginie Cauderlier.
Le problème, ce n'est pas seulement le manque de lits. C'est aussi qu'il n'y a plus assez de personnel médical pour soigner les malades. Les médecins et les infirmières haïtiens ne s'y connaissent pas en choléra, maladie que l'on n'a pas vue dans ce pays depuis un siècle. Il faut les former. Et surmonter les craintes qu'inspire cette maladie.
À Sarthe, on continue à aménager de nouvelles tentes. Bientôt, le centre pourra soigner 400 patients à la fois. Même course contre l'épidémie dans l'unité de traitement de l'hôpital Choscal, dans Cité Soleil. Il y a tellement de malades que des lits ont dû être installés à l'extérieur, en attendant l'aménagement de nouvelles tentes médicales.
Cette semaine, MSF se préparait à emménager dans un vieux bâtiment abandonné près de l'hôpital. Mais la propagation de l'épidémie s'accélère. La porte-parole de MSF, Isabelle Jeanson, résume la situation en ces mots: «Nous nous débattons, c'est une course contre la montre.»
L'organisation humanitaire se sent un peu seule dans la galère du choléra haïtien. Hier, elle a publié un appel à la mobilisation générale. «Nous constatons que 80% du travail est assuré par une seule organisation, le choléra est une maladie facile à soigner, mais il faut une action globale», dit Stefano Zannini, le chef de la mission de MSF en Haïti.
S'il y avait des points d'hydratation dans les quartiers de Port-au-Prince, la vaste majorité des malades pourraient se soigner chez eux, sans aller à l'hôpital, explique-t-il. Il faut aussi distribuer des kits pour l'enterrement hygiénique des cadavres, améliorer les conditions d'hygiène dans les camps et les bidonvilles.
«Nous sommes au bout de nos capacités. Bientôt, on devra refuser des patients. Et il y aura une augmentation de la mortalité.»
Aux yeux de Stefano Zannini, la lutte contre le choléra en Haïti ressemble un peu à un incendie que l'on tenterait d'éteindre avec un verre d'eau.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201011/20/01-4344664-un-verre-deau-pour-eteindre-un-incendie.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4344659_article_POS1
Agnès Gruda, La Presse
Cinq semaines après l'apparition des premiers cas de choléra en Haïti, l'organisation humanitaire Médecins sans frontières, qui soigne 80% des victimes de la maladie, est au bord de la crise des nerfs. Ses installations débordent. Et les patients sont de plus en plus nombreux.
Jusqu'à maintenant, tous les malades qui se sont présentés dans des centres de traitement du choléra ont pu être soignés. Mais si la tendance se maintient, ça ne durera pas. «À la fin du mois, nous nous attendons à recevoir jusqu'à 500 malades par jour. Nous allons être dépassés. Nous avons besoin d'aide», dit Virginie Cauderlier, responsable des soins médicaux au centre de traitement du choléra de Sarthe.
Aménagé sur un terrain appartenant à la brasserie Brana, derrière l'aéroport, ce centre compte une quinzaine de tentes pouvant accueillir une vingtaine de lits chacune. C'est là que l'on envoie les malades les plus atteints, quand leur état a été stabilisé au point de permettre leur transport.
Les tentes s'alignent en rangées, avec leurs lits troués et des patients qui vomissent en gémissant. Hier matin, plusieurs de ces lits étaient vides. Mais ce calme n'était qu'apparent. «Les listes d'attente sont pas possibles», dit Virginie Cauderlier.
Le problème, ce n'est pas seulement le manque de lits. C'est aussi qu'il n'y a plus assez de personnel médical pour soigner les malades. Les médecins et les infirmières haïtiens ne s'y connaissent pas en choléra, maladie que l'on n'a pas vue dans ce pays depuis un siècle. Il faut les former. Et surmonter les craintes qu'inspire cette maladie.
À Sarthe, on continue à aménager de nouvelles tentes. Bientôt, le centre pourra soigner 400 patients à la fois. Même course contre l'épidémie dans l'unité de traitement de l'hôpital Choscal, dans Cité Soleil. Il y a tellement de malades que des lits ont dû être installés à l'extérieur, en attendant l'aménagement de nouvelles tentes médicales.
Cette semaine, MSF se préparait à emménager dans un vieux bâtiment abandonné près de l'hôpital. Mais la propagation de l'épidémie s'accélère. La porte-parole de MSF, Isabelle Jeanson, résume la situation en ces mots: «Nous nous débattons, c'est une course contre la montre.»
L'organisation humanitaire se sent un peu seule dans la galère du choléra haïtien. Hier, elle a publié un appel à la mobilisation générale. «Nous constatons que 80% du travail est assuré par une seule organisation, le choléra est une maladie facile à soigner, mais il faut une action globale», dit Stefano Zannini, le chef de la mission de MSF en Haïti.
S'il y avait des points d'hydratation dans les quartiers de Port-au-Prince, la vaste majorité des malades pourraient se soigner chez eux, sans aller à l'hôpital, explique-t-il. Il faut aussi distribuer des kits pour l'enterrement hygiénique des cadavres, améliorer les conditions d'hygiène dans les camps et les bidonvilles.
«Nous sommes au bout de nos capacités. Bientôt, on devra refuser des patients. Et il y aura une augmentation de la mortalité.»
Aux yeux de Stefano Zannini, la lutte contre le choléra en Haïti ressemble un peu à un incendie que l'on tenterait d'éteindre avec un verre d'eau.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201011/20/01-4344664-un-verre-deau-pour-eteindre-un-incendie.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4344659_article_POS1
Port-au-Prince sur le point d'exploser
Publié le 20 novembre 2010
Agnès Gruda, La Presse
(Haïti) Mercredi, Jenny Duperval était encore en pleine forme. À la sortie de l'école, elle a joué avec des bambins dans une des ruelles étroites de Cité Soleil, le grand bidonville de Port-au-Prince.
Mais le lendemain matin, la fillette de 5 ans s'est effondrée. Diarrhée, vomissements. Jenny a de la chance: elle habite juste derrière l'hôpital Choscal, où Médecins sans frontières a aménagé une unité de traitement du choléra.
Jeudi après-midi, Jenny y était assise, toute nue sur un lit troué: les patients atteints de choléra n'ont pas le temps de courir aux toilettes.
Elle ne disait pas un mot et triturait un morceau de bandage sur son bras. Son père, Jean-Claude, veillait à ses côtés. Il nous a expliqué que la soeur aînée de Jenny avait eu le choléra, quelques jours plus tôt. «Vous savez, elles dorment ensemble, dans le même lit.»
À vrai dire, le mot «lit» décrit mal l'endroit où Jenny, ses parents et ses quatre frères et soeurs vivent entassés, à sept dans une case de béton d'une seule petite pièce.
Devant la maison, un caniveau où s'écoule une eau boueuse pleine de détritus. Dans le vestibule, des ustensiles de cuisine posés à même le sol. Dans la chambre sans fenêtre, l'air est irrespirable. Un rideau coupe la pièce en deux. Derrière le rideau, un bébé gazouille sur une structure de bois recouverte d'un tas de couvertures. Devant, il n'y a qu'un plancher de ciment. C'est là que les Duperval s'étendent pour la nuit.
Depuis que l'épidémie a commencé, Jean-Claude lave le sol à l'eau de javel. Les jours où il en a les moyens. À Cité Soleil, il n'y a ni toilettes ni eau courante. Les gens font leurs besoins dans un pot qu'ils vident dans la mer toute proche. Quelques pas plus loin, des pêcheurs étendent leurs filets. Les poissons qu'ils attrapent traversent l'eau souillée d'excréments.
Or, la bactérie du choléra se transmet par les matières fécales. Et elle prolifère remarquablement bien en milieu salin. Elle a aussi tendance à s'accrocher aux couvertures et matelas.
Tout, dans les conditions de vie de la famille Duperval, contribue aux risques de contagion. Le fait de dormir les uns sur les autres; l'absence d'eau potable; l'impossibilité de préserver des conditions d'hygiène minimales; et l'extrême pauvreté qui ne permet pas d'acheter des produits pour traiter l'eau.
«À Cité Soleil, on vit dans une grande promiscuité, les gens font leurs besoins à même le sol et ils n'ont pas assez d'argent pour acheter de l'eau traitée, la situation est vraiment inconfortable», résume le chef des nouvelles de la station locale Radio Boukman, Jean Joceler.
«C'est impossible de stopper l'épidémie dans ces conditions, les gens vivent les uns sur les autres, quand quelqu'un attrape le choléra, sa soeur, son frère vont l'avoir aussi, c'est sûr», dit Virginie Cauderlier, infirmière responsable des services médicaux à Sarthe, un des grands centres de traitement du choléra de la capitale.
Mme Cauderlier a soigné les victimes de plusieurs épidémies de choléra dans le monde, mais elle dit n'avoir jamais vu une crise comme celle qui sévit à Port-au-Prince. Et elle craint ce qui s'en vient: «La ville est une bombe sur le point d'exploser!»
L'épidémie gagne du terrain
Depuis le tremblement de terre du 12 janvier, plus d'un million d'habitants de Port-au-Prince vivent dans des abris improvisés qu'ils ont rafistolés au fil des mois, avec des planches de contreplaqué et des bouts de tôle.
Les organisations humanitaires visitent régulièrement ces camps. Elles y ont installé des latrines et distribuent de l'eau potable.
Ces camps ne sont pas des palaces, bien sûr. Mais à mesure que l'épidémie de choléra s'étend à Port-au-Prince, ce qui inquiète le plus, ce sont les bidonvilles qui ne reçoivent pas autant d'attention de la part des ONG internationales.
Des 3000 cas de choléra recensés jusqu'à maintenant dans la capitale, la plupart se sont d'ailleurs déclarés à Cité Soleil. Mais le nombre de cas augmente dans d'autres bidonvilles, celui de Martissant, par exemple. Et la maladie commence aussi à se manifester dans les camps où s'entassent les victimes du séisme du 12 janvier.
Prenez Delmas 2, un camp installé sur l'ancienne place de la Paix. Dans une ruelle, la poubelle déborde de déchets. Autour de la poubelle, une eau stagnante et brunâtre. Près de là un gamin nu comme un ver donne des coups de pied dans une boule de papier. Le ballon improvisé roule dans la boue. Et le garçon le suit, nu-pieds.
C'est dans ces mêmes circonstances que Ryan, le fils de Choupette Lafortune, a attrapé le choléra, la semaine dernière. Le gamin de 10 ans s'est mis soudainement à vomir, quelques heures après avoir joué au soccer dans une flaque d'eau sale de Delmas 2.
Jeudi, il était soigné dans une aile isolée, aménagée dans la cour de l'hôpital général de Port-au-Prince pour les victimes du choléra. Avec Samaëlle, sa petite soeur...
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-en-haiti/la-presse-en-haiti/201011/20/01-4344659-port-au-prince-sur-le-point-dexploser.php
Agnès Gruda, La Presse
(Haïti) Mercredi, Jenny Duperval était encore en pleine forme. À la sortie de l'école, elle a joué avec des bambins dans une des ruelles étroites de Cité Soleil, le grand bidonville de Port-au-Prince.
Des 3000 cas de choléra recensés jusqu'à maintenant dans la capitale, la plupart se sont déclarés à Cité Soleil. Photo: AP |
Jeudi après-midi, Jenny y était assise, toute nue sur un lit troué: les patients atteints de choléra n'ont pas le temps de courir aux toilettes.
Elle ne disait pas un mot et triturait un morceau de bandage sur son bras. Son père, Jean-Claude, veillait à ses côtés. Il nous a expliqué que la soeur aînée de Jenny avait eu le choléra, quelques jours plus tôt. «Vous savez, elles dorment ensemble, dans le même lit.»
À vrai dire, le mot «lit» décrit mal l'endroit où Jenny, ses parents et ses quatre frères et soeurs vivent entassés, à sept dans une case de béton d'une seule petite pièce.
Devant la maison, un caniveau où s'écoule une eau boueuse pleine de détritus. Dans le vestibule, des ustensiles de cuisine posés à même le sol. Dans la chambre sans fenêtre, l'air est irrespirable. Un rideau coupe la pièce en deux. Derrière le rideau, un bébé gazouille sur une structure de bois recouverte d'un tas de couvertures. Devant, il n'y a qu'un plancher de ciment. C'est là que les Duperval s'étendent pour la nuit.
Depuis que l'épidémie a commencé, Jean-Claude lave le sol à l'eau de javel. Les jours où il en a les moyens. À Cité Soleil, il n'y a ni toilettes ni eau courante. Les gens font leurs besoins dans un pot qu'ils vident dans la mer toute proche. Quelques pas plus loin, des pêcheurs étendent leurs filets. Les poissons qu'ils attrapent traversent l'eau souillée d'excréments.
Or, la bactérie du choléra se transmet par les matières fécales. Et elle prolifère remarquablement bien en milieu salin. Elle a aussi tendance à s'accrocher aux couvertures et matelas.
Tout, dans les conditions de vie de la famille Duperval, contribue aux risques de contagion. Le fait de dormir les uns sur les autres; l'absence d'eau potable; l'impossibilité de préserver des conditions d'hygiène minimales; et l'extrême pauvreté qui ne permet pas d'acheter des produits pour traiter l'eau.
«À Cité Soleil, on vit dans une grande promiscuité, les gens font leurs besoins à même le sol et ils n'ont pas assez d'argent pour acheter de l'eau traitée, la situation est vraiment inconfortable», résume le chef des nouvelles de la station locale Radio Boukman, Jean Joceler.
«C'est impossible de stopper l'épidémie dans ces conditions, les gens vivent les uns sur les autres, quand quelqu'un attrape le choléra, sa soeur, son frère vont l'avoir aussi, c'est sûr», dit Virginie Cauderlier, infirmière responsable des services médicaux à Sarthe, un des grands centres de traitement du choléra de la capitale.
Mme Cauderlier a soigné les victimes de plusieurs épidémies de choléra dans le monde, mais elle dit n'avoir jamais vu une crise comme celle qui sévit à Port-au-Prince. Et elle craint ce qui s'en vient: «La ville est une bombe sur le point d'exploser!»
L'épidémie gagne du terrain
Depuis le tremblement de terre du 12 janvier, plus d'un million d'habitants de Port-au-Prince vivent dans des abris improvisés qu'ils ont rafistolés au fil des mois, avec des planches de contreplaqué et des bouts de tôle.
Les organisations humanitaires visitent régulièrement ces camps. Elles y ont installé des latrines et distribuent de l'eau potable.
Ces camps ne sont pas des palaces, bien sûr. Mais à mesure que l'épidémie de choléra s'étend à Port-au-Prince, ce qui inquiète le plus, ce sont les bidonvilles qui ne reçoivent pas autant d'attention de la part des ONG internationales.
Des 3000 cas de choléra recensés jusqu'à maintenant dans la capitale, la plupart se sont d'ailleurs déclarés à Cité Soleil. Mais le nombre de cas augmente dans d'autres bidonvilles, celui de Martissant, par exemple. Et la maladie commence aussi à se manifester dans les camps où s'entassent les victimes du séisme du 12 janvier.
Prenez Delmas 2, un camp installé sur l'ancienne place de la Paix. Dans une ruelle, la poubelle déborde de déchets. Autour de la poubelle, une eau stagnante et brunâtre. Près de là un gamin nu comme un ver donne des coups de pied dans une boule de papier. Le ballon improvisé roule dans la boue. Et le garçon le suit, nu-pieds.
C'est dans ces mêmes circonstances que Ryan, le fils de Choupette Lafortune, a attrapé le choléra, la semaine dernière. Le gamin de 10 ans s'est mis soudainement à vomir, quelques heures après avoir joué au soccer dans une flaque d'eau sale de Delmas 2.
Jeudi, il était soigné dans une aile isolée, aménagée dans la cour de l'hôpital général de Port-au-Prince pour les victimes du choléra. Avec Samaëlle, sa petite soeur...
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-en-haiti/la-presse-en-haiti/201011/20/01-4344659-port-au-prince-sur-le-point-dexploser.php
Haïti - Epidémie : Manifestation anti-haïtiens en République Dominicaine
20/11/2010 15:00:39 Haïti - Epidémie : Manifestation anti-haïtiens en République Dominicaine
Wilmo Louwes, d’origine Haïtienne, le premier cas de choléra confirmé en République Dominicaine est sortie de l’hôpital hier vers 10:00 du matin en bonne santé, après que le Dr Reyes, responsable de l’hôpital où il a été soigné, lui ait confirmé qu’il ne pouvait pas infecter d’autres personnes.
Toutefois, les problèmes de Wilmo ne faisait que commencé. Il s’est vu refuser l’accès à l’appartement qu’il louait avec sa compagne depuis 3 ans, au 46, rue Julia Peña à San Martín un secteur d'Higuey. Le propriétaire lui a expliqué (sous pression), qu’il devait se trouver un autre appartement, les autres locataires menaçaient de partir, si « l’haïtien qui avait eu le choléra » revenait habiter dans l’immeuble. Wilmo Louwes et sa compagne ont dû déménager ce samedi vers une destination inconnue.
Samedi, dans la municipalité de El Peñón de Barahona, un groupe de résidents est descendu dans la rue pour manifester. La foule demandait aux autorités sanitaires, militaires et aux forces de l'ordre d’arrêter les haïtiens qui vivent dans cette municipalité, accusant ces derniers, une communauté d’environ 500 haïtiens sans papier, d’être porteur du choléra. Les manifestants animés par la peur, armés de bâtons, ont brûlés des pneus et bloqués les rues, jetant des pierres et des bouteilles. Un manifestant a déclaré « Nous ne voulons pas de la présence des haïtiens dans El Peñón parce que nous avons des informations qu’ils ont le choléra ».
Des situations qui risquent malheureusement de ce reproduire dans les zones rurales, alimentées par l’ignorance et la peur du choléra, à l’image de ce qui se passe en Haïti où les casques bleus sont devenus, sans distinction, les « criminels » qui ont apporté la maladie, la mort et la désolation, et où la vue d’un compatriote atteint du choléra provoque la fuite au lieu de lui porter secours. Il est urgent que des campagnes d’informations et de sensibilisations soient mises en place auprès des populations peu éduquées, des deux pays, avant que l’irréparable ne soit commis.
http://www.haitilibre.com/article-1706-haiti-epidemie-manifestation-anti-haitiens-en-republique-dominicaine.html
Commentaires:
J'ai revu ces scènes dans ma tête depuis le début. Alors que l'on a du mal à admettre que la maladie ait été transportée par les casques bleus de l'ONU, toute la population haïtienne de la République Dominicaine sera en grand danger.
Là personne ne va pouvoir dire aux dominicains que les haïtiens ne sont pour rien dans la transmission et la propagation de la maladie. Alors l'ONU va-t-elle partager le sort réservé aux haïtiens par les dominicains?
Wilmo Louwes, d’origine Haïtienne, le premier cas de choléra confirmé en République Dominicaine est sortie de l’hôpital hier vers 10:00 du matin en bonne santé, après que le Dr Reyes, responsable de l’hôpital où il a été soigné, lui ait confirmé qu’il ne pouvait pas infecter d’autres personnes.
Toutefois, les problèmes de Wilmo ne faisait que commencé. Il s’est vu refuser l’accès à l’appartement qu’il louait avec sa compagne depuis 3 ans, au 46, rue Julia Peña à San Martín un secteur d'Higuey. Le propriétaire lui a expliqué (sous pression), qu’il devait se trouver un autre appartement, les autres locataires menaçaient de partir, si « l’haïtien qui avait eu le choléra » revenait habiter dans l’immeuble. Wilmo Louwes et sa compagne ont dû déménager ce samedi vers une destination inconnue.
Samedi, dans la municipalité de El Peñón de Barahona, un groupe de résidents est descendu dans la rue pour manifester. La foule demandait aux autorités sanitaires, militaires et aux forces de l'ordre d’arrêter les haïtiens qui vivent dans cette municipalité, accusant ces derniers, une communauté d’environ 500 haïtiens sans papier, d’être porteur du choléra. Les manifestants animés par la peur, armés de bâtons, ont brûlés des pneus et bloqués les rues, jetant des pierres et des bouteilles. Un manifestant a déclaré « Nous ne voulons pas de la présence des haïtiens dans El Peñón parce que nous avons des informations qu’ils ont le choléra ».
Des situations qui risquent malheureusement de ce reproduire dans les zones rurales, alimentées par l’ignorance et la peur du choléra, à l’image de ce qui se passe en Haïti où les casques bleus sont devenus, sans distinction, les « criminels » qui ont apporté la maladie, la mort et la désolation, et où la vue d’un compatriote atteint du choléra provoque la fuite au lieu de lui porter secours. Il est urgent que des campagnes d’informations et de sensibilisations soient mises en place auprès des populations peu éduquées, des deux pays, avant que l’irréparable ne soit commis.
http://www.haitilibre.com/article-1706-haiti-epidemie-manifestation-anti-haitiens-en-republique-dominicaine.html
Commentaires:
J'ai revu ces scènes dans ma tête depuis le début. Alors que l'on a du mal à admettre que la maladie ait été transportée par les casques bleus de l'ONU, toute la population haïtienne de la République Dominicaine sera en grand danger.
Là personne ne va pouvoir dire aux dominicains que les haïtiens ne sont pour rien dans la transmission et la propagation de la maladie. Alors l'ONU va-t-elle partager le sort réservé aux haïtiens par les dominicains?
En Haïti, les humanitaires s'avouent démunis face au choléra
samedi 20 novembre 2010
Par RFI
Médecins sans frontières et l'agence onusienne OCHA tirent la sonnette d'alarme à propos de l'épidémie de choléra en Haïti. Ils réclament davantage de moyens pour lutter contre la propagation d'une maladie qui a dejà fait près de 1 200 morts et touché quelque 18 000 personnes.
La réponse internationale à l'épidémie de choléra est inadaptée et manque de financement estiment dans un communiqué les deux agences. Sur son site internet, OCHA l'agence des Nations unies, réclame plus de 160 millions de dollars pour faire face à cette grave situation sanitaire.
Pour Mégo Terzian responsables des urgences à Médecins sans frontières, c'est aussi un problème de moyens humains : « Nous, on a réussi à installer des centres de traitement spécialisés un peu partout, dans le nord du pays, notamment dans l’Artibonite pour Port-de Paix et Cap-Haïtien, mais on ne constate pas d’autres acteurs ou très peu d’acteurs impliqués ».
La question des moyens humains et financiers est d'autant plus importante que le choléra n'est pas une fatalité. Certes, l'épidémie a tué depuis plus d'un mois 1 200 personnes mais 20 000 autres ont aussi été touchées par la maladie et ont pu être soignées grâce à des traitements qui sont parfaitement connus.
Mego Terzian : « C’est une maladie certes qui se transmet assez rapidement, mais s’il y a des soins appropriés, le pronostic de cette maladie est plutôt positif ; 98 % des malades sortent guéris des centres de traitement spécialisés ».
Si les moyens sont insuffisants, c'est aussi en raison de la réaction irrationnelle qui voudrait que l'épidémie soit venue des casques bleus de la Minustah. Les attaques contre eux compliquent encore plus le déploiement de moyens suffisants partout dans le pays.
http://www.rfi.fr/ameriques/20101120-haiti-humanitaires-s-avouent-demunis-face-cholera
Par RFI
Médecins sans frontières et l'agence onusienne OCHA tirent la sonnette d'alarme à propos de l'épidémie de choléra en Haïti. Ils réclament davantage de moyens pour lutter contre la propagation d'une maladie qui a dejà fait près de 1 200 morts et touché quelque 18 000 personnes.
La réponse internationale à l'épidémie de choléra est inadaptée et manque de financement estiment dans un communiqué les deux agences. Sur son site internet, OCHA l'agence des Nations unies, réclame plus de 160 millions de dollars pour faire face à cette grave situation sanitaire.
Pour Mégo Terzian responsables des urgences à Médecins sans frontières, c'est aussi un problème de moyens humains : « Nous, on a réussi à installer des centres de traitement spécialisés un peu partout, dans le nord du pays, notamment dans l’Artibonite pour Port-de Paix et Cap-Haïtien, mais on ne constate pas d’autres acteurs ou très peu d’acteurs impliqués ».
La question des moyens humains et financiers est d'autant plus importante que le choléra n'est pas une fatalité. Certes, l'épidémie a tué depuis plus d'un mois 1 200 personnes mais 20 000 autres ont aussi été touchées par la maladie et ont pu être soignées grâce à des traitements qui sont parfaitement connus.
Mego Terzian : « C’est une maladie certes qui se transmet assez rapidement, mais s’il y a des soins appropriés, le pronostic de cette maladie est plutôt positif ; 98 % des malades sortent guéris des centres de traitement spécialisés ».
Si les moyens sont insuffisants, c'est aussi en raison de la réaction irrationnelle qui voudrait que l'épidémie soit venue des casques bleus de la Minustah. Les attaques contre eux compliquent encore plus le déploiement de moyens suffisants partout dans le pays.
http://www.rfi.fr/ameriques/20101120-haiti-humanitaires-s-avouent-demunis-face-cholera
Manifestants abattus en Haïti
Par Bill Van Auken 20 novembre 2010
Haïti demeure tendue à la suite des violents affrontements survenus lundi entre des manifestants et des troupes des Nations unies qui ont fait au moins deux morts et seize blessés à Cap-Haïtien, la deuxième plus grande ville du pays.
La ville portuaire, située à environ 300 kilomètres au nord de la capitale Port-au-Prince, était toujours largement paralysée mardi : les écoles, les bureaux de la fonction publique et les commerces étaient fermés, des rues étaient bloquées par des barricades de pneus enflammés et on a rapporté que des fusillades étaient entendues sporadiquement. Le pont menant à l'aéroport de la ville avait été bloqué par des barrières de métal soudées entre elles.
Les Nations unies ont envoyé un contingent de troupes espagnoles pour renforcer sa garnison à Cap-Haïtien.
Les violences ont éclaté lundi après que des milliers de manifestants sont sortis dans les rues pour protester contre la force d'occupation de l'ONU (connue sous le nom de MINUSTAH, Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti), que de nombreuses personnes accusent d'être responsable de l'épidémie de choléra qui a fait plus de 1000 victimes, et pour dénoncer le gouvernement du premier ministre René Préval et sa réponse inadéquate à la propagation de la maladie.
Les troupes de l'ONU et la police haïtienne ont tenté de disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes, provoquant du coup un mouvement de foule dans lequel plusieurs personnes ont été blessées. Les manifestants ont réagi en lançant des pierres, et selon les responsables de l'ONU, par des coups de feu. Les soldats ont tiré dans la foule, tuant un jeune d'une balle dans le dos dans Quartier-Morin, tout juste à l'extérieur de la ville. Un autre homme a été abattu à Cap-Haïtien. On a rapporté jusqu'à 16 blessés, dont plusieurs dans un état grave.
Les manifestants ont incendié un poste de police et des voitures de police et ont pillé un entrepôt de nourriture.
De plus petites manifestations ont aussi été rapportées à Hinche et dans Les Gonaïves, au centre et au nord du pays, ainsi que dans la capitale. À Hinche, une foule de plusieurs centaines de personnes a lancé des pierres à une division népalaise des troupes onusiennes, largement blâmée pour l'épidémie de choléra.
Des responsables de la santé publique soutiennent qu'il est difficile de déterminer avec certitude comment la bactérie a pu être introduite au pays, qui n'a connu aucun cas de choléra en un siècle. Cependant, l'épidémie a été déclenchée peu après l'arrivée du bataillon népalais le mois dernier. Le Népal a récemment dû faire face à sa propre épidémie de choléra.
Les reporters qui ont visité la base des troupes y ont trouvé des problèmes sanitaires, dont des excréments rejetés dans la rivière Artibonite. La région a été l’épicentre de l’épidémie de choléra, qui est attribué à la contamination de la rivière. Les scientifiques des centres américains de prévention et de contrôle des maladies, entre-temps, ont confirmé que la souche de la bactérie est courante en Asie du Sud.
Des soupçons voulant que les troupes de l’ONU aient introduit la maladie mortelle en Haïti ont enflammé les ressentiments non exprimés envers la soi-disant force du maintien de la paix en Haïti. Elle y a été déployée après le coup d’État orchestré par les États-Unis qui a renversé le président Jean-Bertrand Aristide et contraint à l’exil. Comptant quelque 12.000 soldats, le MINUSTAH dirigé par le Brésil est largement considéré comme une force d’occupation dont le but est de s’opposer l’agitation populaire.
Les fonctionnaires des Nations unies en Haïti ont tenté de rejeter les soulèvements à Cap-Haitien comme étant le travail d’agitateurs politiques qui cherchent à déstabiliser le pays à l’approche des élections nationales prévues pour le 28 novembre.
Dans une déclaration, le MINUSTAH a affirmé que « la façon dont se sont déroulés les événements suggèrent que ces incidents ont été motivés politiquement, visant à créer un climat d’insécurité à la veille des élections ». La déclaration continuait, « le MINUSTAH fait appel à la population pour qu’elle reste vigilante et ne se laisse pas manipuler par les ennemis de la stabilité et de la démocratie dans le pays ». Les officiels de l’ONU n’ont donné aucune indication quant à l’identité de ces « ennemis ».
La colère populaire à Cap-Haitien et ailleurs dans le pays a été alimentée par la propagation rapide du choléra. Haïti Libre a rapporté que des « cadavres de personnes mortes du choléra jonchaient les rues de la ville durant la fin de semaine ». Il a cité un fonctionnaire de la ville de Cap-Haitien disant qu’« au moins vingt corps ont été ramassés par les autorités médicales depuis vendredi ».
Il y a eu des rapports similaires venant des Gonaïves, au nord du pays. « Vendredi il y a eu des rapports qu’environ 30 personnes sont « tombées mortes » dans les rues des Gonaïves », a rapporté le British Independent. « Le maire aurait rejoint des résidents pour enterrer les morts, selon Jane Moyo d’ActionAid. Dans les régions rurales entourant la ville, il y avait des rapports non confirmés de familles entières mourant sans aide, alors que les populations locales fuyaient les malades à cause de la peur de plus en plus grande face à la maladie. »
Mardi, le ministère haïtien de la Santé publique et des Populations a publié ses derniers chiffres sur le bilan du choléra, rapportant que le nombre de morts a atteint 1034 dimanche, avec 16.799 personnes ayant été hospitalisées.
Il a aussi été confirmé que le choléra est en train de se répandre à Port-au-Prince, alors qu’il a été rapporté que 875 personnes ont dû être hospitalisées et que 38 sont mortes dans la région métropolitaine. Des responsables sanitaires et des organismes humanitaires ont exprimé la crainte que la maladie pourrait devenir incontrôlable à Port-au-Prince, où plus de 1 million de personnes sont toujours sans logement et doivent habiter dans des campements de tentes à cause du tremblement de terre qui a tué plus d’un quart de million d’Haïtiens en janvier dernier.
Cependant, selon le coordonateur humanitaire des Nations unies en Haïti, Nigel Fisher, la maladie s’est déclarée beaucoup plus dans les bidonvilles de la ville comme Cité Soleil, qui a encore moins accès à de l’eau potable et à des installations sanitaires que dans les villes tentes. « Cela ne veut pas dire que les camps seront épargnés », a-t-il averti.
Dans une vidéoconférence avec des journalistes, Fisher a contredit les responsables du gouvernement, insistant que le choléra s’est répandu aux 10 départements haïtiens (le gouvernement a prétendu que 4 d’entre eux n’avaient été témoins d’aucun cas). Faisant référence aux manifestations, il a dit que la maladie était devenue une question de « sécurité nationale ».
« Le nombre de morts va croître significativement, ce qui ne sera pas une surprise », a dit le responsable des Nations unies. Plusieurs croient que le décompte officiel du gouvernement des cas de choléra et du nombre de morts reliés est une importante sous-estimation, vu que plusieurs infections et morts, particulièrement dans les zones les plus rurales, ne sont pas rapportées.
Les Nations unies ont estimé que jusqu’à 200.000 Haïtiens pourraient contracter la maladie dans les prochains mois. Des experts en santé ont mis en garde que, vu les conditions de pauvreté extrêmes et d’infrastructures inadéquates en Haïti, la nation la plus pauvre de l’hémisphère ouest, le choléra va demeurer un problème pour les années à venir.
Les hôpitaux et les organisations humanitaires sont déjà surchargés par le nombre de malades et de mourants. Plusieurs se demandent où sont passés les milliards promis par les Etats-Unis et d’autres pays après le tremblement de terre, une partie seulement de ces milliards ayant effectivement transférés au pays. Les Nations unies ont émis un nouvel appel pour un maigre 163,8 millions de dollars en fonds d’urgence pour confronter la présente crise.
« La situation est très alarmante », selon Stéphane Reynier, directeur des opérations pour Médecins sans frontières. Les structures de MSF sont surchargés par le nombre de patients, pas seulement à Port-au-Prince, mais nationalement. Nous sommes rapides et sur la ligne de front, mais nous ne pouvons contrôler une épidémie nationale seul. Où sont les Nations unies? Où sont les O.N.G. ? Où sont les milliards de dollars promis après le tremblement de terre ? Il y a eu assez de réunions, maintenant nous voulons de l’action.
Le choléra, même s’il est très contagieux, peut être facilement prévenu et facilement guéri lorsque l’on a accès à de l’eau potable, des installations sanitaires et un service de santé. Pour la grande majorité de la population pauvre d’Haïti, toutefois, tout cela est hors de portée.
Selon une étude datant de 2008, seulement 41 pour cent de la population haïtienne a accès à des latrines et seulement la moitié a accès à de l’eau potable. Au moins 71 pour cent de la population n’a pas accès à de l’eau potable en tout temps. A la campagne, les conditions sont encore pires. A Artibonite, le centre de l’épidémie, moins du tiers de la population peut bénéficier d’eau potable ou d’installations sanitaires adéquates.
Ces conditions étaient présentes bien avant le tremblement de terre qui a dévasté Haïti en janvier dernier. En 2008, Partners in Health, une ONG basée à Boston ainsi que d’autres groupes d’aide ont publié un rapport intitulé « Le déni du droit à l’eau en Haïti » dans lequel on pouvait lire : « Le fait qu’il est généralement impossible d’avoir accès à une eau potable est un des principaux obstacles en Haïti lorsqu’il est question de respecter les normes les plus élémentaires des droits de l’homme. L’histoire a légué à Haïti, l’inégalité, la dictature, la corruption et une pauvreté extrême et persistante, qui tous, contribuent à leur façon à l’échec du gouvernement haïtien à offrir une eau propre à la population. Le non-accès à cette ressource cruciale continue à peser sur tous les aspects de la vie pour la vaste majorité des Haïtiens, contribuant à la mauvaise santé, à la famine et le peu d’opportunité de s’éduquer. La conséquence : un cercle vicieux de consommation d’eau contaminée, une hygiène publique inefficace, des crises de santé récurrentes et, sous-tendant tout ce qui précède, une pauvreté chronique et profondément enracinée. »
Le rapport accusait les Etats-Unis et l’administration démocrate du président Bill Clinton d’avoir bloqué les prêts de la Banque inter-américaine du développement destinés à améliorer l’infrastructure d’assainissement et d’approvisionnement en eau. Les tentatives de l’administration Clinton d’empêcher que ces prêts ne soient émis faisaient partie de sa campagne pour déstabiliser le gouvernement haïtien et pour mettre au pouvoir un régime plus soumis aux intérêts de Washington dans la région.
Dans la décennie qui a suivi, les conditions n’ont qu’empiré, alors que la politique américaine consistait à tenter de subordonner le développement du pays aux investissements des multinationales à la recherche de travailleurs à bon marché et au même moment de contrôler l’agitation sociale au moyen du déploiement d’une myriade d’ONG et d’organismes d’aides. Un gouvernement central faible et corrompu n’a pratiquement rien fait pour développer l’infrastructure du pays. Cela a contribué à laisser le peuple haïtien sans défense devant une série de calamités, culminant avec le tremblement de terre de janvier dernier et l’actuelle épidémie de choléra.
(Article original anglais paru le 18 novembre 2010)
http://www.wsws.org/francais/News/2010/nov2010/hait-n20.shtml
Haïti demeure tendue à la suite des violents affrontements survenus lundi entre des manifestants et des troupes des Nations unies qui ont fait au moins deux morts et seize blessés à Cap-Haïtien, la deuxième plus grande ville du pays.
La ville portuaire, située à environ 300 kilomètres au nord de la capitale Port-au-Prince, était toujours largement paralysée mardi : les écoles, les bureaux de la fonction publique et les commerces étaient fermés, des rues étaient bloquées par des barricades de pneus enflammés et on a rapporté que des fusillades étaient entendues sporadiquement. Le pont menant à l'aéroport de la ville avait été bloqué par des barrières de métal soudées entre elles.
Les Nations unies ont envoyé un contingent de troupes espagnoles pour renforcer sa garnison à Cap-Haïtien.
Les violences ont éclaté lundi après que des milliers de manifestants sont sortis dans les rues pour protester contre la force d'occupation de l'ONU (connue sous le nom de MINUSTAH, Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti), que de nombreuses personnes accusent d'être responsable de l'épidémie de choléra qui a fait plus de 1000 victimes, et pour dénoncer le gouvernement du premier ministre René Préval et sa réponse inadéquate à la propagation de la maladie.
Les troupes de l'ONU et la police haïtienne ont tenté de disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes, provoquant du coup un mouvement de foule dans lequel plusieurs personnes ont été blessées. Les manifestants ont réagi en lançant des pierres, et selon les responsables de l'ONU, par des coups de feu. Les soldats ont tiré dans la foule, tuant un jeune d'une balle dans le dos dans Quartier-Morin, tout juste à l'extérieur de la ville. Un autre homme a été abattu à Cap-Haïtien. On a rapporté jusqu'à 16 blessés, dont plusieurs dans un état grave.
Les manifestants ont incendié un poste de police et des voitures de police et ont pillé un entrepôt de nourriture.
De plus petites manifestations ont aussi été rapportées à Hinche et dans Les Gonaïves, au centre et au nord du pays, ainsi que dans la capitale. À Hinche, une foule de plusieurs centaines de personnes a lancé des pierres à une division népalaise des troupes onusiennes, largement blâmée pour l'épidémie de choléra.
Des responsables de la santé publique soutiennent qu'il est difficile de déterminer avec certitude comment la bactérie a pu être introduite au pays, qui n'a connu aucun cas de choléra en un siècle. Cependant, l'épidémie a été déclenchée peu après l'arrivée du bataillon népalais le mois dernier. Le Népal a récemment dû faire face à sa propre épidémie de choléra.
Les reporters qui ont visité la base des troupes y ont trouvé des problèmes sanitaires, dont des excréments rejetés dans la rivière Artibonite. La région a été l’épicentre de l’épidémie de choléra, qui est attribué à la contamination de la rivière. Les scientifiques des centres américains de prévention et de contrôle des maladies, entre-temps, ont confirmé que la souche de la bactérie est courante en Asie du Sud.
Des soupçons voulant que les troupes de l’ONU aient introduit la maladie mortelle en Haïti ont enflammé les ressentiments non exprimés envers la soi-disant force du maintien de la paix en Haïti. Elle y a été déployée après le coup d’État orchestré par les États-Unis qui a renversé le président Jean-Bertrand Aristide et contraint à l’exil. Comptant quelque 12.000 soldats, le MINUSTAH dirigé par le Brésil est largement considéré comme une force d’occupation dont le but est de s’opposer l’agitation populaire.
Les fonctionnaires des Nations unies en Haïti ont tenté de rejeter les soulèvements à Cap-Haitien comme étant le travail d’agitateurs politiques qui cherchent à déstabiliser le pays à l’approche des élections nationales prévues pour le 28 novembre.
Dans une déclaration, le MINUSTAH a affirmé que « la façon dont se sont déroulés les événements suggèrent que ces incidents ont été motivés politiquement, visant à créer un climat d’insécurité à la veille des élections ». La déclaration continuait, « le MINUSTAH fait appel à la population pour qu’elle reste vigilante et ne se laisse pas manipuler par les ennemis de la stabilité et de la démocratie dans le pays ». Les officiels de l’ONU n’ont donné aucune indication quant à l’identité de ces « ennemis ».
La colère populaire à Cap-Haitien et ailleurs dans le pays a été alimentée par la propagation rapide du choléra. Haïti Libre a rapporté que des « cadavres de personnes mortes du choléra jonchaient les rues de la ville durant la fin de semaine ». Il a cité un fonctionnaire de la ville de Cap-Haitien disant qu’« au moins vingt corps ont été ramassés par les autorités médicales depuis vendredi ».
Il y a eu des rapports similaires venant des Gonaïves, au nord du pays. « Vendredi il y a eu des rapports qu’environ 30 personnes sont « tombées mortes » dans les rues des Gonaïves », a rapporté le British Independent. « Le maire aurait rejoint des résidents pour enterrer les morts, selon Jane Moyo d’ActionAid. Dans les régions rurales entourant la ville, il y avait des rapports non confirmés de familles entières mourant sans aide, alors que les populations locales fuyaient les malades à cause de la peur de plus en plus grande face à la maladie. »
Mardi, le ministère haïtien de la Santé publique et des Populations a publié ses derniers chiffres sur le bilan du choléra, rapportant que le nombre de morts a atteint 1034 dimanche, avec 16.799 personnes ayant été hospitalisées.
Il a aussi été confirmé que le choléra est en train de se répandre à Port-au-Prince, alors qu’il a été rapporté que 875 personnes ont dû être hospitalisées et que 38 sont mortes dans la région métropolitaine. Des responsables sanitaires et des organismes humanitaires ont exprimé la crainte que la maladie pourrait devenir incontrôlable à Port-au-Prince, où plus de 1 million de personnes sont toujours sans logement et doivent habiter dans des campements de tentes à cause du tremblement de terre qui a tué plus d’un quart de million d’Haïtiens en janvier dernier.
Cependant, selon le coordonateur humanitaire des Nations unies en Haïti, Nigel Fisher, la maladie s’est déclarée beaucoup plus dans les bidonvilles de la ville comme Cité Soleil, qui a encore moins accès à de l’eau potable et à des installations sanitaires que dans les villes tentes. « Cela ne veut pas dire que les camps seront épargnés », a-t-il averti.
Dans une vidéoconférence avec des journalistes, Fisher a contredit les responsables du gouvernement, insistant que le choléra s’est répandu aux 10 départements haïtiens (le gouvernement a prétendu que 4 d’entre eux n’avaient été témoins d’aucun cas). Faisant référence aux manifestations, il a dit que la maladie était devenue une question de « sécurité nationale ».
« Le nombre de morts va croître significativement, ce qui ne sera pas une surprise », a dit le responsable des Nations unies. Plusieurs croient que le décompte officiel du gouvernement des cas de choléra et du nombre de morts reliés est une importante sous-estimation, vu que plusieurs infections et morts, particulièrement dans les zones les plus rurales, ne sont pas rapportées.
Les Nations unies ont estimé que jusqu’à 200.000 Haïtiens pourraient contracter la maladie dans les prochains mois. Des experts en santé ont mis en garde que, vu les conditions de pauvreté extrêmes et d’infrastructures inadéquates en Haïti, la nation la plus pauvre de l’hémisphère ouest, le choléra va demeurer un problème pour les années à venir.
Les hôpitaux et les organisations humanitaires sont déjà surchargés par le nombre de malades et de mourants. Plusieurs se demandent où sont passés les milliards promis par les Etats-Unis et d’autres pays après le tremblement de terre, une partie seulement de ces milliards ayant effectivement transférés au pays. Les Nations unies ont émis un nouvel appel pour un maigre 163,8 millions de dollars en fonds d’urgence pour confronter la présente crise.
« La situation est très alarmante », selon Stéphane Reynier, directeur des opérations pour Médecins sans frontières. Les structures de MSF sont surchargés par le nombre de patients, pas seulement à Port-au-Prince, mais nationalement. Nous sommes rapides et sur la ligne de front, mais nous ne pouvons contrôler une épidémie nationale seul. Où sont les Nations unies? Où sont les O.N.G. ? Où sont les milliards de dollars promis après le tremblement de terre ? Il y a eu assez de réunions, maintenant nous voulons de l’action.
Le choléra, même s’il est très contagieux, peut être facilement prévenu et facilement guéri lorsque l’on a accès à de l’eau potable, des installations sanitaires et un service de santé. Pour la grande majorité de la population pauvre d’Haïti, toutefois, tout cela est hors de portée.
Selon une étude datant de 2008, seulement 41 pour cent de la population haïtienne a accès à des latrines et seulement la moitié a accès à de l’eau potable. Au moins 71 pour cent de la population n’a pas accès à de l’eau potable en tout temps. A la campagne, les conditions sont encore pires. A Artibonite, le centre de l’épidémie, moins du tiers de la population peut bénéficier d’eau potable ou d’installations sanitaires adéquates.
Ces conditions étaient présentes bien avant le tremblement de terre qui a dévasté Haïti en janvier dernier. En 2008, Partners in Health, une ONG basée à Boston ainsi que d’autres groupes d’aide ont publié un rapport intitulé « Le déni du droit à l’eau en Haïti » dans lequel on pouvait lire : « Le fait qu’il est généralement impossible d’avoir accès à une eau potable est un des principaux obstacles en Haïti lorsqu’il est question de respecter les normes les plus élémentaires des droits de l’homme. L’histoire a légué à Haïti, l’inégalité, la dictature, la corruption et une pauvreté extrême et persistante, qui tous, contribuent à leur façon à l’échec du gouvernement haïtien à offrir une eau propre à la population. Le non-accès à cette ressource cruciale continue à peser sur tous les aspects de la vie pour la vaste majorité des Haïtiens, contribuant à la mauvaise santé, à la famine et le peu d’opportunité de s’éduquer. La conséquence : un cercle vicieux de consommation d’eau contaminée, une hygiène publique inefficace, des crises de santé récurrentes et, sous-tendant tout ce qui précède, une pauvreté chronique et profondément enracinée. »
Le rapport accusait les Etats-Unis et l’administration démocrate du président Bill Clinton d’avoir bloqué les prêts de la Banque inter-américaine du développement destinés à améliorer l’infrastructure d’assainissement et d’approvisionnement en eau. Les tentatives de l’administration Clinton d’empêcher que ces prêts ne soient émis faisaient partie de sa campagne pour déstabiliser le gouvernement haïtien et pour mettre au pouvoir un régime plus soumis aux intérêts de Washington dans la région.
Dans la décennie qui a suivi, les conditions n’ont qu’empiré, alors que la politique américaine consistait à tenter de subordonner le développement du pays aux investissements des multinationales à la recherche de travailleurs à bon marché et au même moment de contrôler l’agitation sociale au moyen du déploiement d’une myriade d’ONG et d’organismes d’aides. Un gouvernement central faible et corrompu n’a pratiquement rien fait pour développer l’infrastructure du pays. Cela a contribué à laisser le peuple haïtien sans défense devant une série de calamités, culminant avec le tremblement de terre de janvier dernier et l’actuelle épidémie de choléra.
(Article original anglais paru le 18 novembre 2010)
http://www.wsws.org/francais/News/2010/nov2010/hait-n20.shtml
Des candidats demandent que les élections présidentielles à Haïti soient reportés dû à l'épidémie de choléra
21.11.2010 09:21 - mise à jour: 09:56 A 8 jours des élections présidentielles et législatives en Haïti, 4 des 19 candidats engagés dans la course à la présidence ont demandé un report des scrutins. L'épidémie de choléra qui y sévit a déjà fait plus de mille morts. "Nous demandons aux autorités de repousser les élections et d'établir un plan de lutte contre l'épidémie", écrivent les 4 candidats, très mal classés dans les sondages. D'autres candidats ont souhaité que les élections se tiennent comme prévu afin d'éviter de nouvelles crises politiques au pays. Près de 4,7 mio d'Haïtiens sont appelés à choisir un successeur à René Préval.
http://www.tsr.ch/info/monde/2710118-des-candidats-demandent-que-les-elections-presidentielles-a-haiti-soient-reportes-du-a-l-epidemie-de-cholera.html
http://www.tsr.ch/info/monde/2710118-des-candidats-demandent-que-les-elections-presidentielles-a-haiti-soient-reportes-du-a-l-epidemie-de-cholera.html
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