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jeudi 25 octobre 2007

Le village rêvé de Franketienne

« Je réclame de vous une colère collective, une rage créatrice. Un Dezafi. Mon plus grand rêve de toujours est de voir Haïti devenir un village culturel », a déclaré Franketienne le vendredi 19 octobre lors d’une conférence qui a réuni de nombreux jeunes, étudiants, professeurs, artistes à l’auditorium Pradel Pompilus de la Faculté Linguistique Appliquée (Fla) dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la langue créole sous le thème : lang nou, kilti nou : baz devlòpman peyi nou (notre langue, notre culture : base de développement de notre pays). Haïti est placée au centre de l’œuvre de Frankétienne, a affirmé Claude Pierre en présentant Frankétienne.
Selon Frankétienne, la création est le chemin le plus court, le plus sûr pour donner réellement un avenir à la littérature haïtienne en langue créole. « Oui, je crois qu’il y a un avenir pour la littérature en langue créole en Haïti. La langue ne peut trouver son accomplissement que dans l’activité littéraire. Et si je suis là où je suis aujourd’hui c’est grâce à Pèlentèt, Dezafi et Adjanoumelezo, a-t-il précisé, durant presque toute la conférence.
Il a aussi mentionné la contribution de certains écrivains, artistes, journalistes à l’émergence du créole sur le plan social : François Latou, Jean Dominique (c’est ce dernier qui lui a suggéré d’écrire le premier roman haïtien en créole, Dezafi) tous les deux morts assassinés. L’importance de la langue créole dans la perspective de l’éducation, de la démocratie. Le malaise entre nos deux langues nationales sont parmi les thèmes que Franketienne a abordés.

Encore plein de fougue, en dépit de ses 72 ans, Franketienne a parlé pendant environ deux heures de temps. Plus détendu que jamais, il a partagé avec un public attentif ses expériences artistiques et son enfance tragique dans le quartier de Bel-air. Une histoire qui s’apparente à celle de beaucoup d’hommes et de femmes haïtiens. C’est peut-être pour surmonter cette douleur de l’origine qu’il a consacré toute son énergie, tout son temps, tout son corps à la création littéraire, et picturale. Le temps lui a donné raison, puisqu’il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands écrivains de la littérature mondiale.
Jeudi 25 octobre 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=9367

Football Haïti-France : Le Léogânais Jean-Jacques Pierre prolonge de trois ans son contrat à FC Nantes


mercredi 24 octobre 2007
P-au-P, 24 oct. 07 [AlterPresse] --- Le défenseur haïtien, Jean-Jacques Pierre, a prolongé son contrat avec le Football club de Nantes (Fcna) pour une durée de trois années supplémentaires, apprend l’agence en ligne AlterPresse de sources bien informées.
Jean-Jacques Pierre, dont le contrat expire à la fin de la saison, restera au club des Canaris jusqu’en 2011. La nouvelle a été confirmée, le 23 octobre 2007, par les responsables de l’équipe nantaise.
Avec les Canaris, Pierre évolue actuellement en deuxième division (Ligue 2) du championnat français de football. Le FC Nantes, qui a joué une très mauvaise saison 2006-2007 en Ligue 1, occupe actuellement la première place en Ligue 2 avec 27 points, devant Le Havre (25 points) et Grenoble (22 points).
« C’est une véritable satisfaction pour moi de prolonger à Nantes. Mon objectif est de faire partie de l’équipe qui remontera en ligue 1. Ça me tient vraiment à cœur », a déclaré Jean-Jacques Pierre peu après le prolongement de son contrat.
Arrivé sur les rives de l’Erdre en juin 2005, l’international haïtien s’est imposé au sein du FC Nantes Atlantique pour devenir l’une des pièces maîtresses de la défense avec douze titularisations cette saison et un but inscrit dernièrement face à Troyes.
Né à Léogâne (Haïti), le 23 janvier 1981, Jean-Jacques Pierre, qui évoluait dans un premier temps (à partir de janvier 2004) au club uruguayen Penarol de Montevideo, a été transféré au FC Nantes pour un montant d’un million d’euros.
Le défenseur haïtien est issu de l’ « Opération 2006 », programme de formation des joueurs de football qui a été mis en branle par l’ancien Secrétaire d’Etat aux Sports, Evans Lescouflair, sous le premier mandat du président René Préval (1995-2000). [do rc apr 24/10/2007 13:30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6558
Commentaires : Je ne suis pas sûr que Jean Jacques Pierre continuera à défendre les couleurs des canaris qui sauf catastrophe retrouveront l’élite du football français la saison prochaine. Le fait de prolonger son contrat pourrait être une sorte de verrou pour des négociations qui arriveront sûrement avant la fin de la saison. On sait que le solide défenseur haïtien intéressait pas mal de club dans l’hexagone. Bordeau voulait à un certain moment en faire une priorité.
Dernièrement lors d’une conversation avec le directeur technique de l’OM, celui-ci à évoquer et vanter les qualités du joueur et à montrer un intérêt sérieux de le recruter la saison prochaine.
Affaire à suivre !

La police libère une otage dans un bidonville de Pétion-Ville et arrête quatre présumés ravisseurs

Le réalisateur franco-suisse Thomas Noreille toujours pas libéré
mercredi 24 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Des agents du commissariat de Pétion-Ville (banlieue est de Port-au-Prince) ont libéré mardi soir une otage et procédé à l’arrestation de quatre de ses présumés ravisseurs dans un bidonville de la commune, a annoncé mercredi à Radio Kiskeya le directeur général de la PNH, Mario Andrésol.
La femme, dont l’identité restait inconnue, avait été enlevée quelques heures plus tôt dans le quartier de Delmas 75 (est). Elle a été retrouvée dans une maison à Désermite.
On ignorait si les quatre individus appréhendés sont des résidents de ce vaste bidonville superposé à d’autres qui surplombent Pétion-Ville.
Par ailleurs, le cinéaste franco-suisse Thomas Noreille était toujours en captivité mercredi, quatre jours après son enlèvement samedi dernier à Pétion-Ville par trois individus armés. Alors que les ravisseurs continuaient d’exiger une rançon en échange de sa libération, une personne aurait été interpellée dans le cadre de l’enquête policière ouverte sur cette affaire. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4320

Importante offensive policière dans le centre commercial de la capitale infesté de bandits armés

La police saura se mettre à la hauteur des défis à relever, affirme le directeur général de la PNH qui a personnellement supervisé l’opération ; Mario Andrésol estime toutefois que la mairie doit mettre un terme aux conflits dans les marchés publics
mercredi 24 octobre 2007,
Radio Kiskeya

Au lendemain d’une journée de folle panique, différentes unités de la Police Nationale ont bouclé le centre commercial de Port-au-Prince pendant une bonne partie de la journée de mercredi au cours d’une vaste opération supervisée par le directeur général, Mario Andrésol et qui visait à rétablir l’ordre dans certains quartiers où les bandits modulaient l’insécurité à leur gré.
Dans une interview à Radio Kiskeya, le commandant en chef de la PNH a indiqué que plusieurs suspects ont été appréhendés dans le cadre de cette "réponse claire de la police proportionnelle aux actes de banditisnme enregistrés". Il a aussi souligné que le dispositif de sécurité mis en place au centre-ville sera maintenu à un niveau élevé sur une longue période.
Toutefois, M. Andrésol relève que d’autres facteurs tels des conflits d’intérêt entre groupes rivaux dans les marchés publics compliquent énormément la situation sécuritaire dans tout le secteur commercial de la capitale. Il croit qu’il revient à l’administration communale de prendre en charge les problèmes de cette nature qui trop souvent alimentent les incidents.
Pour sa part, le commissaire de police de Port-au-Prince, Michel-Ange Gédéon, qui dirigeait l’opération, précise que parmi les individus interpellés deux étaient activement rercherchés pour leur participation présumée à des actes répréhensibles.
Des étalagistes de certains quartiers comme la Croix-des-Bossales se sont réjouis du déploiement des forces de l’ordre tout en réclamant une présence policière permanente susceptible de prévenir une nouvelle offensive des bandits. Une résurgence de la violence est particulièrement redoutée à l’’approche des fêtes de fin d’année, la période bénie de tous les opérateurs économiques.
Mardi, deux agents d’une compagnie de sécurité privée ont été blessés par des bandits armés ayant auparavant rançonné sans ménagement des propriétaires de magasins et commerçants du secteur informel. L’une des victimes, affectée à la garde du bâtiment de la Banque Centrale, a été grièvement atteinte d’un projectile à un oeil et se trouvait dans un état critique.
Concernant, l’’assassinat mardi soir à Fontamara (banlieue sud de Port-au-Prince) du commissaire municipal Lesly Delva, Mario Andrésol affirme que deux des meurtriers seraient des récidivistes. Arrêtés en décembre 2006 pour leur implication présumée dans des actes de grand banditisme, ils ont été curieuesement relâchés par les autorités judiciaires en septermbre dernier.
Le commissaire Delva était responsable de la sécurité des bâtiments et de la garde à vue à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), une entité de la PNH engagée en première ligne dans la lutte contre la criminalité et le kidnapping. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4321

Haïti-Montréal : Le Créole, motif de célébrations grandioses

Mercredi 24 octobre 2007
P-au-P, 24 oct. 07 [AlterPresse] --- Les activités commémoratives de la 25e Journée internationale de la langue et de la culture créoles s’annoncent grandioses au niveau de la communauté créolophone de Montréal, apprend AlterPresse.
Le Comité international pour la promotion du Créole et l’alphabétisation (Kepkaa) a déjà élaboré un chronogramme d’activités riches et diversifiées pour marquer la célébration du 28 octobre 2007.
Depuis 6 ans, le Kepkaa organise habituellement à Montréal, du 30 septembre au 28 octobre, des festivités sur le Créole, dénommées « Mois du Créole ». En 2007, ces festivités se déroulent autour de la thématique « Alphabétisation, j’agis / Alfabetizasyon, n ap potekole ».
Pour clôturer ces manifestations, une journée d’études et de célébration du Créole est programmée pour le dimanche 28 octobre courant à l’Université de Montréal.
« Vitalité linguistique dans la diaspora créolophone au Québec » est le thème central de cette activité à laquelle participeront de nombreuses personnalités intellectuelles et culturelles.
Les principaux intervenants seront le professeur Nathan Ménard, du Groupe de recherche en linguistique du texte (Université de Montréal), le docteur Thomas C. Spear, responsable du site Internet de littérature « Île en île » et professeur à The City University of New York (CUNY). A ce panel, le créoliste haïtien de renom, Jean-Claude Martineau (Koralen), sera le modérateur.
Des expositions de livres, de photos et de peintures auront également lieu. La journée sera clôturée par la soprano Chantal Lavigne, le pianiste David Bontemps, le Poète Jean-Claude Martineau, les humoristes Marie-Claudetete Cyriaque, Jean-Robert Bellarmin, Gason Makoklen et Eddy King.
Venu directement d’Haïti, le photographe et Sociologue Kesler Bien-Aimé sera également de la partie avec son exposition baptisée « Kay Madan Kolo ».
En couverture des festivités marquant ce mois, les organisateurs ont présenté au public montréalais deux pièces de théâtre de dramaturges haïtiens : « Pèlen Tèt » de Frankétienne et « Moun Fou » de feu Félix Morisseau Leroy.
Le 7 octobre 2007, le plus récent dictionnaire créole / anglais a été présenté par le professeur Albert Valdman, de l’Université Indiana.
« Haitian Creole-English, Bilingual dictionary » est le titre de cet ouvrage de 30 000 entrées, 70 000 mots, 35 000 expressions idiomatiques plus une introduction à la grammaire du Créole haïtien. Le professeur Valdman a aussi fait le point sur un dictionnaire créole / français, en cours de préparation en Haïti, qui doit paraître bientôt.
La ville de Montréal a contribué à la réalisation de cette sixième édition à travers un programme de soutien de la diversité des expressions culturelles, festivals et événements. Le député de Bourassa, Denis Coderre qui a déjà visité Haïti, est le président d’honneur de cette sixième édition. [do gp apr 24/10/2007 11:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6556

Incarcérés ou non, les bandits continuent d'agir

Pourchassés par les forces de l'ordre depuis quelques mois, les gangs armés reviennent en force dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince. Leur dernière victime est le commissaire de police, Lesly Delva. Ses frères d'armes promettent de lui rendre justice.
Responsable de l'unité de sécurité à la Direction centrale de la police judiciaire, le commissaire Lesly Delva revenait de son travail lorsque, vers 7 heures du soir mardi, trois individus armés l'ont abordé à la rue Girot à Fontamara et l'ont froidement abattu.
Le commissaire Delva était responsable de la garde à vue, de l'accueil et de la sécurité du bâtiment logeant la DCPJ, l'une des principales instances de la PNH luttant contre le banditisme, le trafic des stupéfiants et le blanchiment d'argent. Des agents de la DCPJ accompagnés d'un juge de paix ont procédé, tard mardi soir, au constat légal et à la levée du corps. Les autorités policières annoncent l'ouverture d'une enquête afin de mettre la main au collet des assassins.
Selon le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, cité par plusieurs médias, deux des trois criminels qui ont pris part à cet assassinat sont recherchés parce qu'ils ont été identifiés par les forces de l'ordre. L'un d'entre eux aurait même participé au meurtre d'un pasteur récemment.
Ces derniers jours, Fontamara est devenu l'une des zones les plus dangereuses de la capitale. La semaine dernière, cinq présumés bandits y ont été retrouvés morts et ligotés, apparemment lynchés par la population. La PNH paye aujourd'hui un lourd tribut à l'insécurité qui ronge cette zone.
Fontamara n'est pas le seul quartier de la capitale où les bandits armés reprennent du service. Le centre-ville de Port-au-Prince est le théâtre depuis un certain temps de plusieurs attentats et scènes de pillage. Mardi dernier, deux agents de sécurité d'une institution privée ont été grièvement blessés par balles à la rue du Magasin de l'Etat. L'un deux aurait succombé à ses blessures. Tôt dans la matinée de mercredi, un imposant contingent de la Police nationale d'Haïti conduite par le directeur général de l'institution, Mario Andrésol, a mené une opération au centre-ville. Le commissaire de Port-au-Prince, Michel-Ange Gédéon, a donné l'assurance que les forces de l'ordre ont les moyens pour reprendre le contrôle du centre commercial soumis aux attaques des bandits depuis plusieurs semaines.
Selon le commissaire de police, le climat de tension qui règne au centre commercial de cette ville actuellement préoccupe le commissariat de Port-au-Prince et la Direction générale de la PNH. Il invite les commerçants et les étalagistes à dénoncer les bandits qui dissimulent leurs armes dans les étals des marchandes pour échapper aux forces de l'ordre.
Certains bandits appréhendés par les forces de l'ordre et libérés par la justice sont pointés du doigt dans la résurgence des actes de banditisme dans la capitale haïtienne. Selon un responsable d'une organisation de défense des droits humains, les criminels notoires mis sous les verrous au cours des dernières opérations musclées de la MINUSTAH et de la PNH en sont aussi responsables. « Ayant accès au téléphone, ils continuent de passer des ordres à leurs soldats », a-t-il confirmé. « Je reçois régulièrement des appels téléphoniques de mes clients depuis le Pénitencier national », a indiqué au journal un avocat, comme pour confirmer les propos du militant des droits humains.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50165&PubDate=2007-10-24

Du sucre à prix fort pour les Haïtiens des bateyes

Un documentaire américain explore la face cachée de l'industrie sucrière.
Les conditions de travail effroyables des coupeurs de canne haïtiens dans les plantations de la République dominicaine sont exposées dans un documentaire sur la face cachée de l'industrie sucrière, qui sort cette semaine en Amérique du Nord.

Pour son réalisateur Bill Haney, "The price of sugar" (Le prix du sucre) vise à jeter la lumière sur les coulisses de la mondialisation en suivant le parcours d'un prêtre qui tente d'améliorer le quotidien des travailleurs émigrés dans cette île des Caraïbes."C'est l'équivalent agricole d'un atelier de travail clandestin, les entrailles de l'économie mondiale", affirme M. Haney dans un entretien à l'AFP.
Les ouvriers haïtiens montrés dans le film ont été attirés en République dominicaine voisine par la promesse d'un travail stable et de salaires plus élevés que dans leur pays, l'un des plus pauvres du monde.
Mais à leur arrivée, ils se retrouvent pris au piège dans des bidonvilles et doivent travailler pour 0,90 dollar par jour de l'aube au crépuscule sous la férule de gardes armés.
Bien souvent, ces ouvriers sont hébergés dans des casernements entourés de barbelés. L'hygiène élémentaire en est absente, comme le montre cette séquence où un ouvrier victime d'une coupure en est réduit à essayer de la désinfecter avec du dentifrice.
Pour aggraver encore la situation, les travailleurs ne touchent pas de salaire en liquide. Ils reçoivent des bons alimentaires qu'ils ne peuvent échanger qu'à un magasin, propriété de la plantation, où les prix sont surévalués.
Et tout cela parfois à quelques kilomètres des complexes touristiques fréquentés par des touristes américains ou européens dans cette île aux plages paradisiaques."Il existe presque trois sociétés distinctes en République dominicaine", remarque M. Haney: "Il y a celle des Dominicains moyens, puis celle de l'élite et des touristes. Et puis celle dans laquelle vivent les Haïtiens"."Le prix du sucre" s'attache aux pas du père Christopher Hartley, un prêtre catholique espagnol qui essaie d'améliorer les conditions de vie des Haïtiens. Ses adversaires? Les planteurs et l'industrie sucrière, bien sûr, mais aussi le gouvernement.
"Nous n'arrêtions pas d'entendre parler de ce prêtre qui essayait de construire un hôpital pour les gens qui n'avaient pas accès au système de santé, et en particulier les Haïtiens. Nous sommes allés le voir pour lui demander de quoi il avait besoin (...) Nous avons été choqués par ce que nous avons vu", raconte le documentariste.
Le film montre les victoires obtenues par l'ecclésiastique, lorsqu'il persuade par exemple les planteurs de ne plus avoir recours à des gardes armés.Mais depuis que le documentaire a été tourné, le père Hartley a dû quitter le pays, une décision prise par sa hiérarchie, selon M. Haney, face aux pressions du gouvernement et des lobbies de l'industrie sucrière.

L'oeuvre montre particulièrement la vie dans les plantations de la famille Vicini, une dynastie de planteurs qui a refusé de répondre aux questions du réalisateur. Selon ce dernier, ils ont même porté plainte pour tenter d'empêcher la sortie du film.Alors que les Etats-Unis sont les plus gros acheteurs de sucre en provenance de la République dominicaine, M. Haney espère que son film fera réfléchir les Américains au moment où ils mettront un sucre dans leur café. "On parle souvent des droits des consommateurs, mais quels sont leurs devoirs?", demande-t-il.
Rob WOOLLARD, AFP
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50021&PubDate=2007-10-24

Moi, Janjan, 10 ans et mendiant

A chaque soubresaut économique ou politique, des dizaines d'enfants abandonnés viennent grossir les rangs des enfants des rues. Pour plusieurs, l'aventure finira mal. D'autres, par contre, auront la chance de rencontrer des gens de coeur.
Pieds nus sur le macadam brûlant, le visage ruisselant de sueur, Janjan, 10 ans, quémande à des personnes aussi pauvres que lui. Ce jeune résident de Cité Soleil, le plus grand bidonville de Port-au-Prince, ne vit que d'aumônes. « Je suis obligé de mendier pour aider ma mère infirme », explique-t-il en ajoutant que cette dernière a été blessée par une balle perdue.

Certains détournent le regard, d'autres le contournent d'un pas rapide. Tous les jours se ressemblent pour le garçonnet, qui ne mange manifestement pas à sa faim. Pour lui, chaque jour est une quête éprouvante dont le seul but est de trouver à manger. « Avec l'argent que je recueille, j'achète de la nourriture et comme ça ma mère et mes deux petites soeurs peuvent au moins manger», dit-il d'un air triste. Depuis que sa mère est paralysée, Jérémie ne se rend plus à l'école. Heureusement - ou malheureusement, c'est selon -, Janjan n'est pas seul. Plein d'amis aussi pauvres que lui l'aident à supporter le poids de l'existence : Fanel, Pouchon, Wilfrid, etc. arpentent comme lui les rues de Port-au-Prince, surtout là où la vie commerciale bat son plein. Comme Jérémie, ils font n'importe quoi pour trouver à manger. « Les marchandes de nourriture cuite nous servent des restes lorsqu'on leur rend quelques services, explique-t-il. Parfois, on se fait quelques gourdes en nettoyant des voitures ou en trouvant une place à quelqu'un dans un tap-tap.» Fanel, un garçonnet de 9 ans, fait partie de la bande. Chaque jour qui passe, il a le sentiment de s'y intégrer davantage. « Moi, j'aurais aimé être à l'école au lieu de passer mon temps à jouer ou à courir après les voitures pour mendigoter. Je vois bien que je suis en train de perdre mon temps», dit-t-il d'un ton étrangement mature. Quand ses parents étaient encore en vie, Fanel habitait Dame-Marie, une commune de l'arrondissement de Jérémie. Maltraité par sa tante, le petit orphelin s'est enfui à huit ans, pour trouver refuge dans les rues sans pitié de la capitale.
Pouchon, un garçon de 11 ans à qui on en donnerait à peine huit, souhaite, lui, un miracle. « J'aimerais vivre dans une famille qui a beaucoup d'enfants. Ou encore dans l'un de ces centres où l'on accueille des enfants »dit-il, le visage soudain éclairé par un espoir impossible.
Albert Rochet, référent social d'Aide médicale internationale (AMI), une ONG française, voit beaucoup de ces enfants exposés à tous les maux de l'humanité : maladies vénériennes, drogue, délinquance, prostitution...« L'AMI s'efforce d'apporter une réponse médicale et sociale adaptée à la vie des enfants et des jeunes des rues de Port-au-Prince », explique-t-il humblement.
Selon lui, chaque nouvelle crise qui, depuis 1986, secoue périodiquement Haïti amène de nouveaux enfants dans les rues. Son organisation intervient auprès de 2000 enfants de Port-au-Prince qui vivent dans l'insécurité et des conditions d'hygiène déplorables. « On tente de leur fournir des soins grâce à des cliniques mobiles et en mettant en oeuvre des programmes de prévention à leur intention. Un volet psycho-social et éducatif a également été mis en place», dit-il.
De son côté, le responsable du Volontariat pour le développement d'Haïti (VDH), Claude Richard Acédat, s'offusque de constater que ces enfants vivent dans l'insécurité et sans aucun encadrement. « Laissés à eux-mêmes, les enfants deviendront probablement des délinquants, voire des criminels. C'est dommage car les enfants des rues sont des êtres comme les autres et pourraient devenir des personnalités respectables s'ils étaient encadrés. »Les enfants abandonnés et en proie à des vexations sans fin ne diraient pas le contraire. Sauf que...
Amos Cincir
cincir2005@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49767

Commentaires :
Et pendant ce temps, le débat est lancé autour des modifications d’une Constitution !
Quand les politiciens s’en mêlent !
Les haïtiens font la politique et les étrangers font ce qu’ils peuvent pour mettre un pansement sur une jambe de bois !