Google

dimanche 21 juillet 2019

Les larmes et les mots de l’ONU vont-ils ébranler Jovenel Moïse ?

Publié le 2019-07-18 | Le Nouvelliste
Auteur : Frantz Duval
C’est Pierre Espérance qui rapporte la scène. Helen Meagher La Lime, diplomate de carrière, ex-ambassadrice des USA en Angola, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et chef de la MINUJUSTH, a pleuré, lundi, quand Pierre Espérance lui a décrit les problèmes à La Saline et les massacres qui s’y déroulent.
Les larmes de la diplomate ont ému le militant des droits humains. Cet épisode est assez rare pour que l’on s’y arrête, d’autant que quelques jours plus tard, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, présentera un rapport très dur sur la situation en Haïti.
Helen Meagher La Lime remplace à son poste une autre diplomate américaine, Susan D. Page, déclarée indésirable par le gouvernement haïtien après la publication le 25 février 2018 d’un communiqué dans lequel la Mission des Nations unies pour l'appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) avait salué la nomination des juges chargés d’instruire les plaintes concernant le dossier PetroCaribe déposées par des particuliers devant le tribunal de première instance de Port-au-Prince les 29 janvier et 20 février 2018. La mission onusienne avait aussi appelé les autorités haïtiennes à désigner des juges pour enquêter sur les dossiers de Lilavois et de Grand-Ravine, deux cas de violation présumée des droits humains.
« Je salue l'initiative et le rôle actif des citoyens haïtiens et de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption et l'impunité. Leurs actions démontrent que la population défend l’obligation de rendre des comptes ainsi que la justice », avait déclaré la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et chef de la MINUJUSTH, Susan D. Page, à l’époque.
En retrait depuis sa nomination, réputée supportrice de la politique de l’inaction du président Jovenel Moïse, Madame Helen Meagher La Lime avait tout fait pour ne pas se faire renvoyer par les autorités haïtiennes qui ont eu la tête de plusieurs diplomates ces dernières années.
Visiblement, en plus de ses larmes, elle a aussi dégainé sa plume et a rédigé les grandes lignes du dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation en Haïti. On y retrouve presque mot pour mot ce que Susan D. Page soulignait dans le communiqué qui lui avait valu son poste.
L’actuelle représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, chef de la MINUJUSTH et du Core Group, s’est-elle enfin rendu compte que les agissements et l’immobilisme de l’administration Moïse vont rester comme un gros échec taché de sang sur son CV ? A-t-elle enfin compris que tout support sans condition accordé à un politique en Haïti n’aide pas à faire avancer les dossiers d’Haïti ? L’ONU et la communauté internationale se préparent-elles à changer de braquet dans le dossier Haïti ?
On ne le sait pas encore.
Les larmes de Madame La Lime et les mots du secrétaire général de l’ONU Antonio Gutteres doivent alerter les acteurs haïtiens. Tous les acteurs de la crise actuelle.
Source : https://lenouvelliste.com/article/204742/les-larmes-et-les-mots-de-lonu-vont-ils-ebranler-jovenel-moise

Aucun commentaire: