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samedi 2 juin 2007

"ESCALVES AU PARADIS" SUITE....Le chancelier dominicain dénoncera la campagne de diffamation contre la République Dominicaine à L’OEA.

Santo Domingo (EFE). La République Dominicaine dénoncera devant la XXXVII Assemblée générale de l’OEA la supposée campagne montée contre elle, par des organisations internationales à cause de mauvais traitement et de la discrimination infligés aux haïtiens qui résident en République Dominicaine, ont informé des sources officielles.

Le Chancelier dominicain, Carlos Morales Troncoso, qui partira demain à destination de Panama pour participer à la réunion, a déclaré aux journalistes qu’il dénoncera devant l’Organisation des Etats Américains (OEA) » les détracteurs qui vivent en diffamant la République Dominicaine.

Le diplomate essaiera que du rendez vous continental, à se célébrer la semaine prochaine, sorte une résolution qui condamne la dite campagne, et a assuré que pour cela il compte sur l’appui des chanceliers des pays membres de l’OEA ».

« Avec tous ceux-là dont j’ai parlé ils disent que ceci est injuste et que c’est tiré par les cheveux » assura le diplomate.

Morales Troncoso rend responsables de la campagne de diffamation des organisations non gouvernementales, qu’il n’a pas identifiées ; dans le rang des responsables il cite des groupes de dominicains « mauvais », dont il s’est gardé de révéler les noms, quoiqu’il assure connaître de qui il s’agit parfaitement.

« Ce sont des diffamateurs détracteurs et ennemis de la République Dominicaine, qui vivent en nous faisant perdre notre temps à nous défendre de ce type de diffamation », soutint le chancelier dominicain.

La chancellerie dominicaine a confirmé l’existence de la supposée campagne en mars dernier après que l’organisation Amnesty International ait publié un rapport dans lequel elle assure que les haïtiens souffrent d’une « discrimination raciale enracinée » en République Dominicaine.

Amnesty International a décrit des pratiques telles que expulsions en masse d’haïtiens sans supervision judiciaire, la négation de délivrance de certificats de naissance a des milliers de filles et garçons nés en territoire dominicain de parents haïtiens en situation irrégulière.

La dénonciation de Amnistie Internationale a été qualifiée de « totalement exagérée »par le gouvernement dominicain.

La République Dominicaine qui partage avec Haïti l’île Quisqueya (pour española : note du traducteur !), compte 9.1 millions d’habitants avec plus d’un millions d’haïtiens dont la majorité en situation irrégulière.

Note : Article original en Espagnol paru dans la version digitale du Journal HOY (http://www.hoy.com.do/article.aspx?id=24069) traduit par Thom Gato pour Haïti Recto Verso.

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Commentaires :

Monsieur Morales Troncoso, c’est normal que vous partiez en défense de votre pays, vous avez été nommé justement pour cela. Et on vous comprend. Comme ancien PDG du groupe Gulf and Western, vous devez être bien imbu du calvaire que vivent les haïtiens des bateyes en particulier et les travailleurs haïtiens en général.

Jusqu’à présent vous ne voulez pas, avec les dominicains voir le problème en face et ainsi vous passez toujours à côté des hypothèses de solution.

Pour rester dans le politiquement correct, l’Assemblée Générale des Etats Américains auront vite fait de ne pas inclure ce sujet dans leur agenda de travail. Au pire des cas il sera question de commission ou de résolution invitant les deux pays à travailler à la recherche de solutions communes pour le bien être des deux peuples.

Une résolution des chanceliers de l’OEA visant à condamner les organisations quoi constatent et diffusent à coté des jolies plages dominicaines l’image des bateyes insalubres ou vivotent des milliers d’êtres humains asservis et rabaissés dans une situation proche de l’esclavage n’est que le produit de votre imagination trop fertile.

Si les chanceliers membres de l’Organisation des Etats Américains se tromperaient à tel point de manifester un excès de solidarité pour couvrir l’inacceptable, cette organisation passerait complètement à côté de ses objectifs et dans la pratique il faudrait la version hispanisante d’Esclaves au Paradis dans toutes les capitales latino américaines avec des témoignages des apatrides de la trempe de Ricardo et les autres.

Le fait que la discrimination existe dans le subconscient de beaucoup de dominicains reste un fait prouvé et non dérangeant si elle ne se manifestait pas dans une attitude d’exclusion et de rabaissement de l’espèce humaine. Monsieur Morales Troncoso sait très bien que « maldito haitiano » est devenu une injure dans le parler de tous les jours des dominicains. mAis ça aussi c’est pas relevant.

Ce que tout être humain et sensé doit réclamer est que les travailleurs haïtiens puissent vivre décemment du produit de leur travail. Qu’ils puissent bénéficier des conventions sociales qui régissent les activités humaines dans le monde. C’est tout…

Maintenant ce que Morales Troncoso doit traduire devant l’Organisation des Etats Américains c’est de clamer haut et fort que la République Dominicaine ne peut pas à elle seule solutionner les problèmes d’Haïti et que le pays lui-même ne saurait subsister si la charge des problèmes haïtiens devaient se déverser en totalité sur les seules épaules de la République Dominicaine.

C’est ici la seule réalité que les chanceliers doivent appuyer.

ESCLAVES AU PARADIS ....SUITE.... SANS FIN

Eduardo et Ricardo, apatrides chassés de République dominicaine


U B



Comme des milliers de travailleurs haïtiens ou d'origine haïtienne, Eduardo, 46 ans et Ricardo, 12 ans, ont été expulsés en début d'année de République dominicaine où ils sont pourtant nés et se retrouvent sans ressource, sans papiers et sans famille en Haïti.
Eduardo, qui préfère taire son nom de famille, est né dans un batey insalubre (baraquement d'ouvriers agricoles dans les plantations de canne à sucre) en République dominicaine de parents haïtiens dans la région de Montecristi (nord-ouest).

"J'ai travaillé 15 heures par jour depuis mon enfance comme bracero (coupeur de canne), jamais l'Etat dominicain ne m'a reconnu", explique l'homme au visage marqué, au corps brisé par le labeur. "Puis des militaires dominicains ont raflé un jour de janvier tous les Haïtiens ou ceux qui avaient l'air haïtien, les plus noirs, sur la plantation parce que nous avions protesté sur nos conditions de travail", raconte-t-il.

"Je n'ai pas pu prévenir ma femme ou mes enfants, on m'a pris le seul papier que je possédais, mon permis de travail, puis nous avons été chargés dans des bus, comme des bestiaux et déposés au milieu de la nuit à la frontière", poursuit-il dans un créole teinté de mauvais espagnol.

Depuis Eduardo est hébergé chez un cousin à Canapé-Vert, un quartier de Port-au-Prince perché sur les mornes.

Près de 90% des travailleurs agricoles des plantations de canne à sucre dominicaines contrôlées par l'Etat et par trois familles, les Vicini, les Campollo et les Fanjul, sont des migrants haïtiens ou leurs descendants.

En République dominicaine, Eduardo gagnait à peine un euro en ticket de rationnement pour une tonne et demie de canne coupée. Mais c'est plus qu'il ne peut gagner en Haïti, pays dévasté par des années d'instabilité, que la population tente de fuir parfois au prix de sa vie par la mer vers les Etats-Unis, situés à quelque 900 km ou par la terre, en République dominicaine, où entre 500.000 et 1.000.000 d'Haïtiens vivent selon le Pnud.

Parmi eux, quelque 250.000 enfants apatrides, comme Ricardo, 12 ans, qui travaillait avec sa famille sur une plantation de canne dans la région de Pédernales, au sud-ouest. "Je suis séparé de mes parents, je n'ai pas de nouvelle et ne sais pas ce que je vais faire, je ne connais personne ici", dit le jeune garçon né en République dominicaine. Il dort dans les rues de la capitale haïtienne depuis son expulsion il y a deux semaines.

"Les migrants haïtiens et leurs enfants nés en République dominicaine sont privés des droits les plus élémentaires", dénonce Gerardo Ducos, d'Amnesty International.

Malgré un arrêt de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme condamnant la manière dont la République dominicaine traite les enfants d'origine haïtienne, les autorités de ce pays continuent de refuser la nationalité dominicaine aux enfants nés dans le pays de parents sans papiers ou en situation irrégulière.

Victimes de discriminations fondées sur la couleur de la peau, la langue et la nationalité, utilisés comme boucs-émissaires des problèmes socio-économiques du pays, les migrants haïtiens ou leur descendants sont "tout particulièrement visés par les agents de l'immigration lors de contrôles d'identité, qui se soldent souvent par des détentions arbitraires, des mauvais traitements, et des expulsions collectives et massives vers Haïti (20.000 à 30.000 personnes expulsées par an), estimait Amnesty dans un récent rapport.

Comme la majorité de leurs compagnons d'infortune, Eduardo et Ricardo vont tenter de repasser la frontière clandestinement en payant un passeur qui soudoiera les militaires dominicains. "Notre vie est là-bas", disent-ils en coeur.
Source Journal Le Nouvelliste sur http://www.lenouvelliste.com