Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 21 novembre 2018
ENFIN! LE RÉVEIL CITOYEN! PetroCaribeChallenge
J'essaie de me défaire petit à petit de cette aversion à l'écriture, une pratique si utile pour tuer le temps dont on ne dispose pas vraiment comme ces quelques minutes qui s'écroulent entre deux interventions chirurgicales pour le chirurgien, ces minutes qui précèdent le processus d'embarquement de son vol ou le départ de son train.
Moi j’écrivais d'autant plus volontiers quand mon texte avait très peu de chance d'être lu en dehors du cocon de ses amis proches.
Mais quand on écrit pour changer et que les changements ne prennent pas forme, il faut rester philosophe pour continuer à écrire. La lecture même de ces textes bondés de cette motivation que voudrait insuffler l'auteur, perd de l'intérêt quand les écrivains se multiplient pour pondre les mêmes textes exposant, expliquant ou dénonçant les mêmes problématiques et que les changements se relèguent dans un univers de rêves aux dimensions d'utopie, en couvrant du voile de l'illusion les esprits bien intentionnés.
On lit de moins en moins et on n'écrit plus volontiers si ce n'est que pour exprimer lyrisme et fictions faisant pied de nez à cette conjoncture du réel insupportable.
Moi blogueur (Haïti Recto Verso), moi animateur de site internet (jonasjolivert.net), je m'encombre d'un silence fautif derrière un désir insoutenable d'actions vivantes.
Pourtant, il y a des choses à dire sur Haïti aujourd’hui. L'actualité de ces trois derniers mois est porteuse d'espoir surtout quand elle démontre clairement ce désir manifeste de s'inscrire dans une certaine rupture. Une rupture certaine avec des pratiques, des comportements soutenant la situation économique et sociale profondément détériorée du pays.
Depuis le 14 août, 227 ans après la cérémonie du bois Caïman, Haïti vit au rythme et à la cadence de #Petro. Je ne fais pas référence à ce rythme de notre folklore, mais bien de #PetroCaribeChallenge.
Si vous êtes haïtien ou si vous vous vous êtes intéressé une fois à l'actualité haïtienne ces trois derniers mois, vous avez dû, par la force des événements apprendre et comprendre ce qui se cache derrière ce mot neoformé qui a soulevé un peuple contre un système qui a anéanti en deux siècles l'un des plus beaux rêves humains.
Je décrirai en quelques mots l’essence de cette ébullition que maintient la jeunesse haïtienne autour de ce vocable #Petro qui semble avoir été la mèche qui a enfin réveillé la conscience enfouie sous un processus de zombification rondement mené et conduit par la classe dominante et ses alliés de tous les temps.
Haïti est entrée en 2006 sur la liste des pays bénéficiant du projet #PetroCaribe monté dans le cadre de L'ALBA par le feu homme fort du Venezuela, le président Hugo Chavez en faveur des pays de la Caraïbe. Moyennant ce programme Haïti bénéficiait à l'achat des produits pétroliers, d'un crédit de 40% remboursable sur 25 ans avec un intérêt de 1%. L'argent accumulé devait être investi dans des projets de développement agroindustriel de façon à assurer au Venezuela des produits agroindustriels lui permettant de contrecarrer les velléités de blocage américain. De 2006 à 2016, ce programme aurait permis aux gouvernements haïtiens d’emmagasiner près de 3.8 milliards de dollars. Ceux-ci auraient profité de cette manne financière sans qu'il y ait eu les traces des réalisations dans le cadre des investissements.
Dès la fin du mandat présidentiel de Michel Martelly, un de ses conseillers politiques et sénateur de la République a commencé à enquêter sur l'utilisation des ces fonds. Ces dénonciations soulevèrent quelques commentaires qui inscrivirent ses actions dans une démarche plutôt politicienne et ne touchèrent pas l'opinion publique comme le voudrait un sujet d'un si grand intérêt.
Un avocat engagé en politique se chargea de porter le dossier sur le flanc juridique mais son opposition systématisée et ouverte contre le gouvernement fit ranger ses actions dans le sens de la politique politicienne aussi avec une réponse proche de l'indifférence de la société civile.
Une partie des artistes haïtiens proches du pouvoir tèt kalé a toujours été dans le collimateur de certains utilisateurs des réseaux sociaux qui les considèrent comme des « influenceurs » avec leurs slogans « Ayiti pam lan diferan (Mon Haïti est différent) » ou du genre « Kite peyi-m mache (Laissez avancer mon pays) ». L’un d’eux a eu la bonne idée de lancer, comme au bon vieux temps du #icebucketchallenge, un challenge contre l’utilisation de stupéfiants.
L’autre secteur considérant ce challenge comme du fouttage de gueule a pensé à lancer le #PetroCaribeChallenge. Une photo avec pancarte et/ou affiche et surtout une question. En français ou en kreyol #KotéKobPetwoKaribeA.
Comme dans le langage des réseaux sociaux, le #PetroCaribeChallenge devint viral et prit peu de temps pour sortir du virtuel pour regagner les rues dans des manifestations de plus en plus imposantes avec de vraies démonstrations de force le 17octobre #17oktob et le 18 novembre #18novanm ...
Jonas Jolivert
19/11/2018 (A suivre !)
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