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vendredi 19 août 2011

Haiti-Patrimoine : Les richesses architecturales de Jérémie en péril

Jeudi 18 août 2011 Dans la perspective de la construction de la route reliant Jérémie (sud-ouest) à la ville des Cayes (sud), il est à prévoir que le centre historique de Jérémie sera particulièrement affecté par les brusques changement sur le mode de vie des Jérémiens,que cette route amènera avec elle, selon le Bulletin de l’ISPAN # 26, de juillet 2011.
Cette route est en chantier. Déjà, les terrassements terminés, Jérémie n’est plus qu’à trois heures des Cayes, contre les pénibles six heures d’avant. Son achèvement est prévu pour janvier 2012.
Dans sa publication, l’ISPAN (Institut de Sauvegarde du Patrimoine National) attire l’attention sur les richesses architecturales de Jérémie, qui représente une « extraordinaire richesse culturelle d’Haïti ».
AlterPresse reprend quelques extraits du Bulletin de l’ISPAN
Chef-lieu du département de la Grande-Anse, Jérémie est placée au pied de la montagne des Castaches (ou Cases-Tâches), un contrefort du puissant massif de la Hotte qui culmine à 2 348 mètres d’altitude en son sommet, le pic Macaya. Sa position géographique, la rendant difficilement accessible par terre lui a valu, dès sa création, d’être toujours isolée du reste du pays. Jérémie a reçu sa part de migration brutale des années 1990 venant des régions agricoles environnantes et liée à la forte déstructuration sociale et économique de son milieu rural. La ville de Jérémie comptait, selon les estimations faites en 2006, 34 788 habitants et la commune 122 149. Au cours des dernières décennies, la ville s’est développée à partir du tracé d’origine, de manière organique, le long des voies de pénétration vers la campagne environnante. Il s’est créé ainsi aux abords du centre-ville historique quatre grandes zones de concentration faites de quartiers populaires. Il s’agit de Sainte-Hélène, Platon, Côte-de-Fer (Kòtfè) et Makandal. L’absence de planification dans le développement de ces zones crée des pressions énormes sur le centre-ville historique, notamment à la Basse-Ville autour du port.

Le centre historique
Les limites du centre historique de Jérémie sont déterminées, en premier lieu, par le plan de 1750, tracé par les Arpenteurs du roi de France, auquel il convient d’inclure les deux blocs ajoutés plus tard vers le nord, suivant la même trame réticulaire. Ainsi, ce centre historique est délimité au Nord par la rue
Alexandre-Pétion, à l’Ouest par la rue Abbé-Huet et sa prolongation la rue Source-Dommage, au Sud, par la rue Destinville-Martineau et à l’Est, longeant le rivage, la rue Sténio-Vincent (la Grand-Rue) et sa prolongation, la rue Saint-Léger-Pierre-Louis. Il mesure environ 23 hectares.
La plupart des constructions du centre historique de Jérémie datent de la période allant de la seconde moitié du XIXe siècle à la fin de la seconde guerre mondiale. Il s’agit en majorité - environ 60% - de constructions à ossature en bois avec un bardage de planches ou une maçonnerie entre poteaux. Dans la plupart des cas, le bardage de planches a été progressivement remplacé, en tout ou en partie, par la tôle ondulée.
A cause de son isolement géographique et de la faiblesse des activités économiques le centre historique de Jérémie s’est trouvé relativement préservé, alors même que de nombreux bâtiments sont actuellement sous-utilisés et mal entretenus, ou carrément tombent en désuétude.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11407

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