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samedi 11 août 2007

ARTISANAT EN FETE….

Pour la fête de l’artisanat…Nos lecteurs, (d’informations de deuxième main) ont du remarquer le nombre considérables d’articles du Journal Le Nouvelliste (http://www.lenouvelliste.com) présentant nos artistes artisans qui participeront à la grande fête de l’artisanat le 18 ou 19 août prochain au parc de la canne à sucre.
En fait quand nous avions conçu cet espace, nous avions été mu par la volonté de présenter la réalité haïtienne dans son intégralité en tenant compte des différentes conjonctures et surtout pour prendre le contre pied de certains secteurs friands d’émotions fortes et d’actualités capables de grossir l’audimat. A l’époque on ne faisait que présenter Haïti comme le pays le plus violent et le plus dangereux du monde. Aujourd’hui, dans la mesure ou ce danger a été maîtrisé et que cette violence s’est dissipée de façon considérable pour laisser place à des actes isolés facilement imputable à une situation propre des pays de la zone. De ce fait on ne parle plus du tout d’Haïti. Les médias ne se sentent pas obligés de revenir pour dire que ça va mieux..
Depuis un certain temps Haïti va mieux sur le plan sécuritaire en particulier. Comme preuve les activités nocturnes ont repris au niveau de la capitale et des villes de province.
Nous voulons encore une fois offrir à nos lecteurs d’autres aspects du pays qui méritent probablement un coup de pouce.
Notre richesse principale reste notre culture et la capacité créatrices de nos artistes. Après « livres en folie », « AYITI MEN KONPA » voici « L’ARTISANAT EN FETE ». Un évènement conçu pour promouvoir le savoir faire de nos artisans. C’est une très bonne occasion pour permettre aux intéressés de s’approcher du pays et de ses créateurs ; ces intéressés un peu échaudés par les évènements des derniers mois.
Nos ferronniers, nos forgerons, nos tailleurs de pierres qui font de leur savoir faire l’art de la survie seront mis à l’honneur.
On les voit partout, les pièces en vente dans les commerces traditionnels ou dans les ventes associatives sans connaître l’âme et la philosophie de ces créateurs qui vivent leurs métiers comme de vrais passionnés.
Pour ce weekend généralement pauvre en informations traditionnelles traitant de la politique et de faits divers, vous aurez l’occasion de pénétrer l’univers des « Bosemétal » de Noailles à Croix-des-Bouquets…Bonne lecture !

Decky Lakyel 110807

En route vers Gelée

Les traditionnelles festivités du Sud sont lancées. A partir du 11 août, les villes des Cayes, de Saint-Louis du Sud et de Cavaillon célèbreront la Notre-Dame de l'Assomption.
Le coup d'envoi de la célébration de la Notre-Dame de l'Assomption a été donné le vendredi 28 juillet 2007 à Port-au-Prince, par Yvon Chéry, le maire principal de la ville des Cayes, lors d'une conférence de presse au restaurant Le Latanier. Accompagné des membres du comité d'organisation du festival de Gelée, M. Chéry a, entre les lignes, mentionné la portée des différents programmes prévus pour la circonstance. Foire agro-artisanale, animation de quartier, défilé de bandes à pied sont autant d'activités envisagées pour marquer cette fête patronale.
A cette occasion, presque toutes les localités de la ville seront en fête. A en croire les organisateurs, depuis la place d'armes en passant par le carrefour des Quatre Chemins pour aboutir à la Tourterelle et ses environs, l'ambiance sera tenue. Ainsi, du 11 au 15 août 2007, le rendez-vous est fixé à la métropole sud du pays pour prier, chanter, rire, danser.
En effet, d'autres dispositions seront prises dans le cadre de la célébration de la fête patronale des Cayes afin de rehausser davantage son éclat. Les responsables du festival entendent réunir tous les moyens nécessaires pour transformer la plage de Gelée en un amphithéâtre. Baptisé « Gelée pure », la dix-huitième édition du festival de Gelée se veut l'expression de la culture locale.
Comme à l'accoutumée, plusieurs formations musicales feront les délices des mordus de ce festival. RAM, Krezi Mizik, Kreyòl la, Zin, System Band, Djakout Mizik , T-vice et Raram sont, entre autres, les groupes qui viendront assurer l'ambiance. Un groupe dominicain et des dj seront aussi de la partie.
La traditionnelle fête de Gelée se réalisera cette année grâce au concours du ministère de la Culture et de Communication, du ministère de l'Environnement, des ministères des Affaires sociales et du Tourisme et quelques firmes privées. Après le festival, la fête poursuivra son chemin pour égayer les autres habitants et amis du Sud. Les villes de Cavaillon (du 17 au 19 août 2007) et de Saint-Louis du Sud (du 24 au 26 août 2007) se préparent elles aussi à faire la fête.
Rébecca S. Cadeau

beckypfr@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=46835&PubDate=2007-08-11

Rodney St-Eloi critique et éditeur


Par Pierre-Raymond Dumas
Poète de talent établi depuis 2000 au Canada, toujours à la recherche de modèle, d'identification hors des anciens, symbole parfait de curiosité intellectuelle avec les Joubert Satyre, Willem Edouard, A20, Pradel Henriquez, etc. de cette génération de l'après-Duvalier qui communie avec un sourire large dans le culte de l'art et de la culture, étoile montante de l'édition haïtienne avec Mémoire d'encrier, personnage sélectif dans ses élans, chercheur de vérité, il aime René Philotecte, la poésie dont il a réédité un recueil de poèmes (Ces îles qui marchent, 1992), surréaliste, la littérature française. Auteur d'une œuvre poétique dense (Graffitis pour l'aurore, 1989; Voyelles adultes, 1994; Pierres anonymes; 1994; Cantique d'Emma, 1997; J'avais une ville d'eau, de terre et d'arc-en-ciel heureux, 1999), il ne ressemble en rien aux enfants déchirés des années 60, aux enfants des années dures.

C'était le temps des fissures. Certes, il faut relativiser le propos.
Une sorte de pertinence feinte et une forte sensibilité font passer ces anciennes recettes pour de la nouvelle cuisine. Dans tous les métiers d'art, il faut des années pour être reconnu. A l'âge de l'individu angoissé et battant, il a tout simplement retenu la leçon de ses idoles, René Philotecte, Frankétienne, dont il a le goût du mot rare et l'infinie boulimie, pour qui la littérature n'a pas de limites, sauf le ciel. A l'époque du matérialisme le plus échevelé, aspiré à grandes goulées tout son plaisir de lire, assez cultivé pour se frotter à l'avant-garde artistique mondiale, il a ce don rarissime : l'enthousiasme. Ça tangue et puis ça se parfume. Les commentaires de Rodney St-Eloi qui souffrent bien souvent d'une certaine mignardise ne sont pas des commentaires de salon, ce sont des commentaires d'âge mûr. Essoufflés de présent, ils ont la liberté généreuse et déferlante des moments de réflexion fébriles où l'on parle sans s'inquiéter de briller trop ou pas assez ( ?), sans se sentir en situation d'examen ( ?). Le charme est là, mais moins la vérité. L'âge du matérialisme n'est pas forcément celui de la médiocrité. Une fois n'est pas critique ? La critique doit être critique. Où allons-nous ? C'est ce genre de question qui fait de la critique une activité aléatoire toujours susceptible de trébucher sur les embardées endémiques des variations de génération. Ce n'est pas un critique d'ouverture, mais cela n'empêche pas son propos de faire choc. Né à Cavaillon le 27 août 1963, il célèbre avec passion , avec parti pris le mot écrit, qui transcende l'expérience et l'idéologie, il vénère la force de la littérature et de l'art, de ce qui n'existe qu'une fois créé. La méthode, son mystère et son originalité ? Traquer le sens non pas dans ses effets mais dans ses prolongements (expositions de peinture).
La critique de presse a une façon pressée d'aplatir ce qu'il y a de bâclé, de peu nuancé. Envahi par le sentiment d'écrire utilement, Rodney St-Eloi est crédible, délicat, un peu guindé. Visage concentré, regard ferme, Rodney St-Eloi, talentueux et prometteur, aussi intuitif que médiatique, doit apprendre encore la patience. Un rien sectaire, attentif à l'extrême, même aux «zins», il apprécie dans l'instant les réactions de son interlocuteur. Eminence grise de l'édition haïtienne productive, attachant Pierrot lunaire de la nouvelle génération, il ne cherche pas à blesser, mais réagit quand li croit ses convictions en cause. Ce qui manque aujourd'hui le plus en Haïti, ce sont sans doute des éditeurs dynamiques, éclairés, généreux. Le phrasé heurte, le refus de la sentimentalité, le recours systématique à la réduction et l'usage contestable des poncifs dits avant-gardistes trahissent chez lui la volonté de s'imposer et le manque d'assurance ou le goût de l'apparence.

L'itinéraire de Rodney St-Eloi ne peut ne pas étonner. Un critique, un auteur devenu éditeur à part entière! Durant ces dernières décennies, la critique a acquis chez nous une profonde influence médiatique sur la conscience du public, quoique les critiques et autres chroniqueurs culturels, jusque dans leurs attitudes et leur méthode, soient restés encore plus attachés aux thèmes de la tradition et à la pose par eux-mêmes adoptée qu'à l'exigence du système de pensée attachée à la critique officielle ou académique. De plus, elle a renoncé à l'exigence rhétorique massive qui était encore celle de l'histoire littéraire lorsqu'elle avait fait de la sphère des considérations biographiques et thématiques (et non pas du mouvement des idées dans leur rapport à la société globale) son objet privilégié.
La critique perdait ainsi la possibilité de produire des représentations et des synthèses d'ordre ontologique, socio-historique ; c'est alors seulement, au fil des ans, qu'elle a pu devenir objet de consommation.Mais qui sait, après tout, sans doute faut-il que j'insiste. Impétueux, l'un des derniers chantres de l'imaginaire moderne, Rodney St-Loi ? C'est plutôt un pragmatique qui sait capter l'air du temps. Fondateur des Editions Mémoire à Port-au-Prince en 1991, il est un remarquable mélange de raison et de jubilation. Celui-ci ayant tendance à l'emporter sur celle-là. Quel roman ! Quel tissu animé ! Quelle comédie humaine ! Et malgré ses efforts acharnés pour instaurer une critique propre aux temps actuels, l'œuvre de Rodney St-Eloi nous dit en fait l'échec de la conscience critique. C'est l'art du graffiti contre une culture de valeurs aléatoires.
Car cet ancien professeur de littérature, à la faconde pleine d'énergie et de charme, connaît déjà fort bien les arcanes de la presse écrite. Rodney St-Eloi sera-t-il donc désormais prédictible ? Ce serait mal connaître sa capacité de métamorphose. Franchissant l'inertie et l'improductivité pour considérer autrement ce qui l'entoure, il a la bouche qui bat, le cœur altier, le biceps gonflé, l'oreille aux aguets. Perçu comme un champ d'énergie, il a un culot monstre. Rodney St-Eloi est un sacré bosseur ! Les douces explosions du printemps rappellent souvent aux jeunes la légèreté et la richesse de leur âge. On attend donc avec impatience de découvrir comment, tout en maîtrisant toute cette énergie, il aura mûri. Se mouvoir entre deux activités aiguise la vue, comme cela renforce la volonté.


Pierre-Raymond Dumas

Serge Jolimeau : toute une vie dans l'art du fer

L'imaginaire de Serge Jolimeau exalte le syncrétisme catholico-vaudou. Deux croyances qui habitent son coeur. Amants et amateurs de la ferronnerie d'art sont invités à découvrir les talents de ce forgeron les 18 et 19 août au Parc Historique de la Canne à Sucre.
Sensible à l'écoute de son âme et fier de sa solide expérience professionnelle dans le domaine de la ferronnerie d'art, Serge Jolimeau, 55 ans, est né à Noailles. C'est dans ce village qu'il a grandi et a appris l'art du fer découpé avec Cérisier Louisjuste, Janvier Louisjuste et Joseph Louisjuste. Malheureusement tous les trois ont déjà rendu l'âme. Il garde aujourd'hui encore les souvenirs indélébiles des frères Louisjuste, disciples du premier forgeron de cette région : Georges Liautaud.
Père de deux garçons et d'une fille vivant actuellement aux Etats-Unis, Serge Jolimeau croit qu'avec les leçons qu'il a reçues des frères Louisjuste, la relève est encore bien assurée. La raison est simple: ouvert au dialogue et homme de partage, il continue à transmettre aux jeunes artisans de son village le fruit de son savoir-faire de plus d'une trentaine d'années.
La ferronnerie d'art : une source de revenus
L'air gai et le visage visiblement frais, de grande taille, quelque peu timide mais attentif, Serge Jolimeau, s'attache beaucoup à la ferronnerie d'art. Il se lève tôt le matin, prend son petit-déjeuner, puis se met au travail jusqu'au coucher du soleil. Il n'a pas de jour de repos. Il n'a pas de temps pour raconter de petites anecdotes. Son temps, c'est de l'argent. Son atelier comprend deux salles d'exposition permanente. Il y expose ses oeuvres et celles de ses ouvriers. L'atelier est situé dans la même cour que sa maison. Il recrute près d'une dizaine d'apprentis pour découper les drums, laminer le fer. Ce forgeron au talent sûr porte Noailles dans son coeur et ne le quittera jamais. Ce village le fascine et devient pour ce créateur une obsession, une mère nourricière, une chère épouse. Grâce au métier de ferronnier, il arrive à faire l'éducation de ses enfants et celle des huit enfants de son père, décédé en 1975. Avec ce métier, il a pris soin de sa femme et a pu même voler au secours des faibles, des humbles, des déshérités de sa région.« La ferronnerie d'art est toute ma vie. Je la porte dans mon âme. Je vis de ce métier. Je ne peux le laisser pour m'adonner à un autre. Je me sens fort aise en le pratiquant.
Heureusement, j'avais appris ce métier dès mon plus jeune âge. Il fallait être à ma place, vivre chez moi, pour comprendre ce qu'il me rapporte et comment ce métier a orienté ma vision de la vie, amélioré ma relation avec mes semblables, avec mes amis », confie Serge Jolimeau.
Il n'avait pas la possibilité d'achever ses études classiques. Il est arrivé en 4e secondaire et a dû abandonner l'école pour se consacrer entièrement à la ferronnerie d'art, devenue sa principale source de revenus. En 1972, grâce à sa rencontre avec le directeur d'alors du Centre d'Art, Pierre Mondosier, il sera pris en charge pour une formation dans le domaine.« Serge Jolimeau, sans doute à cause de ce talent qu'il manifeste dès le début, est tout de suite pris en charge par le Centre d'Art. Déjà dans ses premiers fers découpés, il manifeste un goût poussé pour une certaine élégance des formes soutenue par une découpe selon la ligne courbe. Ce goût va se renforcer lorsqu'il rencontre les oeuvres d'artistes comme Bernard Séjourné et Jean-René Jérôme, appartenant à l'école dite de la Beauté » (Gérald Alexis, revue Conjonction, 1995).

L'imaginaire populaire revisité par Jolimeau
Habitée d'images fabuleuses et mythiques, l'oeuvre de Serge Jolimeau parle de la réalité sociale d'Haïti. Il réalise des pièces représentant toute une parade de personnages légendaires tirés en grande majorité de l'imaginaire populaire haïtien. Mais ce qui est singulier et curieux chez Serge Jolimeau, c'est la place que l'artisan donne aux dieux et déesses de la mythologie du vaudou, surtout dans ses pièces montrant la sirène, le vèvè ou Erzulie Freda. Par sa conception de l'art du métal découpé et par sa dextérité, Serge Jolimeau transporte les amateurs d'art dans un monde mystérieux, sinistre, débridé. Un monde peuplé d'oiseaux, d'anges munis de leurs trompettes, de silhouettes de femme, de crucifix, d'églises et de scènes marines. C'est effrayant et même agaçant. Au second degré, son univers mêle l'imaginaire catholico-vaudou. Deux croyances qui habitent son coeur.
« Sans avoir la possibilité d'un recours à la couleur, Jolimeau va rechercher et trouver l'expression de la sensualité et de l'érotisme par le biais d'un matériau froid et tranchant. Sa découpe de la tôle est fine, rythmée. Il privilégie les profils pour mieux faire triompher la ligne. Il galbe ses formes, leur ajoute des atouts et recouvre le tout d'un vernis brillant pour affirmer le fini de ses pièces. Ces sujets sont d'un monde alimenté par l'imagination d'un homme timide, renfermé même. Dans ce monde les animaux se confondent avec ou se métamorphosent en humains fantastiques, parfois hermaphrodites, quelquefois diaboliques, toujours gracieux » (Gérald Alexis, revue Conjonction, 1995).
Serge Jolimeau a le souci de bien faire. Il a du talent. Il martèle le fer avec fougue et passion pour présenter aux amateurs de la sculpture sur métal une oeuvre finie, utile, novatrice. Ce ferronnier a donc la maîtrise de son art et sait découper le métal pour créer des formes. Avec éclat, bien sûr. Sans fard.

Jean Exuvara Jolimeau, artisan aux mains d'ange

Le travail, la discipline et le talent, c'est dans ce triptyque que l'oeuvre de Jean Exuvara Jolimeau trouve son encrage. Le créateur se spécialise dans la création des formes d'ange, mettant ainsi la mythologie chrétienne au centre de son art. Un artisan à découvrir les 18 et 19 août 2007.

Jean Exuvara Jolimeau naît à Croix-des-Bouquets le 13 août 1958. Célibataire, il compte se marier bientôt. Il est un fervent chrétien protestant, membre de l'église baptiste Eben-Ezer de la Croix-des-Bouquets. Le petit Jean grandit dans un village riche en créations artistiques : Noailles (Croix-des- Bouquets). Aussi ne tarde-t-il pas à se lancer dans l'art. Encore adolescent, il fait ses débuts dans la peinture. Il utilise son pinceau surtout pour peindre sur la charpente des bateaux. L'amateurisme de ses collègues le pousse à laisser tomber ce métier au profit de la sculpture sur métal pratiquée déjà par son grand frère, Serge.
Jean Exuvara Jolimeau: un « bosmétal » professionnel



Le métal découpé est pour Jean Exuvara Jolimeau un héritage. Il travaille corps et âme pour le garder et pour ne pas souiller son « sacré nom de famille ». Il pratique l'artisanat depuis environ 25 ans. Son frère est son maître dans ce domaine. A part la formation reçue de ce dernier, en 2001, Jean Exuvara Jolimeau se retrouve au Honduras pour suivre un séminaire sur l'artisanat, à l'initiative de l'ATA. A l'issue de cette formation, on lui décerne un diplôme. Durant ses 25 ans dans l'artisanat, il participe à des expositions à l'Hôtel Montana, à la Foire écotouristique de Fonds-Parisien, et à l'USAID. Ses oeuvres sont aussi montrées à l'étranger grâce à l'ATA.Jean Exuvara Jolimeau est un « bosmétal » professionnel. Son oeuvre est le résultat d'un travail assidu, de la discipline et du talent. La discipline est un principe sacro-saint dans la vie du sculpteur. Grâce à ce principe, il arrive à gagner sa vie avec seulement son métier d'artisan. « Je suis artisan. Je vis de ce métier depuis 25 ans », dit-il. Comme bien d'autres artisans de son village, c'est à l'étranger qu'il écoule ses oeuvres par le biais de la compagnie ATA qui commande des pièces pour les présenter à une exposition annuelle qui se tient aux Etats-Unis. Outre les coups de marteau reçus aux doigts- ce qu'il considère d'ailleurs comme normal dans le métier- la plus grande difficulté à laquelle il fait face durant ses 25 ans de carrière, c'est ce qu'il convient d'appeler le faux bond des clients. Certaines fois, ces derniers placent des commandes et ne reviennent pas pour la livraison.

Jean Exuvara Jolimeau l'artisan des anges
Visiter les oeuvres de Jean Exuvara Jolimeau, c'est comme faire un coup de pied dans un ciel imaginaire où les anges se prosternent devant Dieu, suivant les croyances chrétiennes. Le petit frère et élève de Serge Jolimeau se spécialise dans la création des formes d'ange. Il transforme le métal pour représenter par exemple les trois rois mages et des arbres de Noël. La mythologie chrétienne est très présente dans son oeuvre. Généralement, il ne nomme pas ses anges. Ces derniers se différencient par leurs formes, les symboles dessinés sur leurs canevas et leurs dimensions. Il dit avoir constaté que très peu de sculpteurs sur métal représentent des anges dans leurs oeuvres; c'est pourquoi il a choisi de créer de telles pièces. Il travaille la tôle galvanisée et les bidons d'huile hors d'usage. Ces métaux sont découpés à l'aide de burin et de marteau. Il utilise une brosse métallique pour sabler ses pièces, et enfin il obtient de jolies oeuvres d'art servant à la décoration. Jean Exuvara Jolimeau exposera ses dernières créations à la Fête de l'artisanat.

Bien-Cher Louis-Pierre

Josnel Bruno, fier et orgueilleux

Les 18 et 19 août 2007, Josnel Bruno exposera ses porte-crayons, ses fruits de mer et ses encadrements de miroir à l'«Artisanat en fête» au Parc Historique de la Canne à Sucre. Vingt et un ans de carrière, l'artisan est fier et même orgueilleux.
Josnel Bruno a fait ses débuts dans le domaine de l'artisanat en 1986 avec Gary Darius qui vit actuellement aux Etats-Unis. Quelques années plus tard, il va rejoindre le maître à penser Serge Jolimeau. Ce qui lui permettra d'acquérir certaines connaissances, d'apprendre de nouvelles méthodes et techniques. C'est chez Serge Jolimeau qu'il a acquis une solide expérience en artisanat. C'est aussi là qu'il connaîtra la maîtrise de certaines notions liées au métier. Grâce aux leçons qu'il a apprises, il est devenu très perfomant. Il sera appelé par l'organisation « Aid To artisans », basée à Pétion-Ville et dirigée par une Américaine. Entre-temps, il continue à travailler comme ouvrier chez Serge Jolimeau.
Sa conception du métal découpé diffère de son maître. « Je veux produire des oeuvres différentes de celles de Gary Darius et de Serge Jolimeau. Cela ne veut pas dire que je nie l'influence de mes prédecesseurs, car que l'on veuille ou non, celui avec qui on a fait ses débuts marquera toute sa vie. Serge Jolimeau, c'est mon idole. J'aime son style, sa manière de représenter les éléments de la nature, de les recycler. C'est mon guide. C'est un grand artisan, ce bonhomme me ressemble », précise ce forgeron.
Aujourd'hui, Josnel Bruno a son propre atelier. Il a pu exécuter de petits projets qu'il avait longtemps gardés dans les tiroirs. Ce qui lui a permis de gagner de l'argent pour prendre soin de sa famille. Seul, il ne peut pas tout faire dans son atelier. Il a dû faire appel à quelques apprentis pour lui prêter main-forte. Enthousiaste et bourré d'expériences, il ne pratique que la sculpture sur métal découpé et ne vit que de ce métier. Il ne s'est pas marié, mais il est le père de trois enfants. Deux d'entre eux fréquentent déjà l'école. Le tout-petit doit se rendre à l'école en septembre prochain. Josnel Bruno est né le 23 octobre 1974 à la Croix-des-Bouquets. C'est là qu'il a grandi et a appris l'artisanat dans le village de Noailles comme beaucoup d'autres jeunes.
Rêveur et courageux, confiant malgré les détours rocailleux de la vie, il travaille le fer pour gagner sa vie. C'est là qu'est « son salut », précise l'artisan, l'air souriant.

Albert, artisan et entrepreneur

Einstein Albert exposera ses vingt-cinq modèles de bols et saladiers en bois de gommier à l' « Artisanat en fête » les 18 et 19 août 2007 au Parc Historique de la Canne à Sucre. Ce sera une belle occasion pour les clients d'apprécier la diversité de ses créations.
Homme de dialogue et optimiste, père de trois filles, né à Bourdon le 12 mars 1970, Einstein Albert grandit à Mariani. Il a fait de brillantes études en construction aéronautique. Discipline qu'il abandonne par amour pour l'artisanat.
Administré par son épouse Michaelle Albert, son atelier recrute 85 ouvriers repartis à Petit-Trou de Nippes, Aquin, Miragoâne et Mariani. Des membres des associations locales travaillant avec Einstein Albert participent au reboisement en plantant des gommiers. Il faut huit semaines à l'atelier Einstein Albert pour la préparation de 1200 pièces. Il exporte chaque deux mois. Il y a deux lieux où la clientèle haïtienne peut s'en approvisionner « Kay Atizan » et « Men Nou ».
Ses bols, ses saladiers et ...Avec le soutien de la USAID, l'Atelier Einstein Albert et plusieurs autres artisans ont pu participer à une exposition à David Jacob Center aux Etats-Unis. Ses bols et saladiers ont reçu un bel accueil de tous qui y ont participé.
Chaque pièce est une oeuvre d'art et requiert un traitement en quatorze étapes pour arriver à l'imperméabilité et au lustre qui le caractérisent. La première étape, c'est le tournage et dans ce cas, l'énergie électrique s'avère nécessaire. Son atelier fabrique, entre autres, cornes et os, coquilles, bols, saladiers. Il a toujours besoin des échantillons pour être plus compétitif sur le marché. Il les trouve à travers les catalogues et sur l'Internet. Cependant, ses artisans créent parfois leurs propres modèles. D'où, il a actuellement vingt-cinq échantillons. Il a déjà participé à des expositions à New York, à Virginia et à Georgia. La pièce que la princesse Diana avait achetée porte toujours son nom. Il continue même à reproduire ce modèle. Einstein Albert compte Neiman-Marcus au nombre de ses clients. Il vend également à Swahili Imports, au Sundance Catalog et à une clientèle haïtienne grandissante.
Entrepreneur dynamique et visionnaire, compétitif sur le marché international, Einstein Albert joint l'utile à l'agréable. Toutes ses pièces sont garanties de quarante ans au minimum et ne sont pas toxiques. Le consommateur peut y mettre de la salade et de la nourriture. Il respecte les normes de la production.
Face aux demandes et pour répondre aux exigences de sa clientèle, il se voit obligé de suivre des séminaires de formation de « Aid To Artisans ». Chaque début de semaine, il organise un séminaire pour ses ouvriers.
Einstein Albert a déjà travaillé pour des personnalités de renom. Dans la grande majorité des cas, ce sont ses clients qui dessinent leurs propres modèles. Ce qui explique aussi la diversité de ses créations. Il faut rappeler au passage que le modèle hibiscus est très achalandé et représenté en Haïti par Gisèle Fleurant. Avec ce modèle, Haïti a reçu le premier prix en 2002 lorsque son atelier avait participé à une exposition à New York.
Einstein Albert et le Gommier
Au début des années 70, David Auld, un musicien américain installé au pays, ouvrit un atelier où il employa les talents des sculpteurs sur bois d'Haïti pour fabriquer des bols. Ses modèles étaient uniques, de grande qualité, et il n'eut aucun mal à trouver de prestigieux clients aux Etats-Unis.
Conscient du problème de déboisement en Haïti et avec le soutien d'un acheteur de chez Gumps, Auld commença à planter des gommiers. Le gommier arrive très vite à maturité et se contente d'un sol rocailleux et sablonneux où rien d'autre ne pousse. Auld planta d'abord 37 hectares près d'Aquin dans le Sud du pays. Lorsque son fils, Einstein Albert, le remplaça, il poursuivit l'effort de son père. Trente ans plus tard, la société comprend 25000 arbres adultes repartis sur les plantations de gommiers de Petit-Trou de Nippes, de l'île de la Gonâve et d'Aquin.
Son plus « grand problème, c'est la main-d'oeuvre, car les gens ne veulent pas apprendre un métier pour gagner leur vie. Je crois que le secteur de l'artisanat peut générer des fonds. L'Etat devrait investir dans ce secteur et utiliser la main-d'oeuvre carcérale en vue de la réinsertion des détenus. Il faut former davantage de cadres », avance l'entrepreneur. Einstein Albert pense que le secteur de l'artisanat peut rapporter beaucoup de devises au pays. Il croit que si le secteur est développé, cela peut réduire la délinquance juvénile dans le pays.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47144&PubDate=2007-08-11

Delva Joseph : un artisan-philosophe

« Quand je crée une pièce, ce n'est pas seulement dans le but de remplir mes poches, mais c'est aussi pour nourrir mon esprit. » Tels sont les propos du sculpteur sur bois Delva Joseph, l'un des artisans qui exposeront à l'artisanat en fête les 18 et 19 août 2007 au Parc Historique de la Canne à Sucre.
Delva est un sculpteur qui vit de son art. Quelques minutes dans son atelier, c'est comme un long voyage dans son monde intérieur pour y découvrir la matrice de son oeuvre et sa philosophie de la vie. Il parle de son métier avec autant de passion qu'il le pratique.Artisan envers et contre toutNé à Port-au-Prince le 5 mai 1946, à l'âge de 16 ans Delva Joseph découvre l'artisanat dans un atelier de son quartier. Il tombe amoureux de ce métier et commence à fréquenter cet atelier. Son père ne veut pas qu'il apprenne l'artisanat. Il veut que son fils devienne médecin, avocat ou ingénieur. « C'est pour cela que je t'ai envoyé à l'école », dit-il au jeune Delva.
Ce dernier fait semblant de lui obéir mais en catimini, continue à fréquenter l'atelier de ses maîtres artisans. Un jour son père le découvre et lui donne une raclée. Delva est obligé d'abandonner cet atelier, mais il n'abandonne pas le métier d'artisanat. Il va fréquenter un autre atelier hors de son quartier où son père ne pourra pas le découvrir. Et là, il apprend secrètement le métier. A 20 ans, il commence déjà à vendre des pièces, et peut même aider son père avec le métier qu'il lui avait interdit d'apprendre. Soucieux de sa formation, en 1970 il entre à l'Ecole des Beaux-Arts. Il découvre de grands sculpteurs européens grâce à ses lectures. Il choisit comme modèle d'abord Michel-Ange, ensuite Auguste Rodin. Enfin, il trouve son originalité. Sûr de lui, il réalise sa première exposition au milieu des années 90. Aujourd'hui, Delva Joseph a près d'une dizaine d'exposition à son actif. Il expose non seulement en Haïti, mais aussi à la Guadeloupe, à la Martinique et aux Etats-Unis. Le créateur garde le pire souvenir de sa carrière d'une exposition à laquelle il a participé à l'Institut Français d'Haïti en 1999. En effet, il a été ignoré par un journaliste haïtien qui venait couvrir l'événement. Alors que ses oeuvres étaient placées à l'entrée de la salle d'exposition, le journaliste l'a ignoré pour aller interviewer une artiste française qui exposait juste après lui. Malgré ce goût amer que lui a laissé cette exposition en Haiti, l'arisan-philosophe ne baisse pas les bras. Au contraire, son objectif est de rester en Haïti pour former des jeunes. Il a déjà formé plusieurs générations qui font couler beaucoup d'encre en Europe. Actuellement, il forme six artisans dans son atelier à Pétion-Ville. Sensible à l'épanouissement des jeunes, il lance un SOS à l'endroit du ministère de la Culture et de la Communication pour qu'il encadre les artistes. Il suggère à ladite institution d'organiser des concours annuels dans les différents domaines artistiques en vue de permettre l'émergence des talents cachés.
L'art ne nourrit pas son homme, mais...Sur le plan économique, Delva Joseph explique que sa carrière est très difficile. « Nous n'avons personne pour faire la promotion de nos oeuvres », déplore-t-il au nom de ses pairs. Cependant, il continue à travailler en bon professionnel. « Quand je crée une pièce, ce n'est pas seulement dans le but de remplir mes poches, mais c'est aussi pour nourrir mon esprit. Je tiens par là à donner de bons exemples aux jeunes pour qu'ils ne se laissent pas décourager. Je ne vais pas abandonner le métier à cause des difficultés économiques. Au contraire, je dois travailler mieux pour prouver mon existence.
C'est le visage du pays que je représente à travers mes oeuvres. Haïti n'est pas un pays mort, malgré toutes les difficultés auxquelles ce pays fait face. Certains pays ont connu pire qu'Haïti, mais ils ont fini par s'en sortir. Je vis toujours avec espérance», dit-il. Mais c'est avec l'embargo qu'a connu Haïti en 1994 que la situation économique de Delva Joseph s'est vraiment dégradée. «Avant l'embargo, mon atelier se trouvait à Waney 93, (Carrefour). Je travaillais sur une large échelle avec une main- d'oeuvre composée de 16 jeunes que j'avais formés. J'exportais beaucoup. Avec l'embargo tout a chuté », soupire-t-il. Pour survivre, Delva Joseph crée des pièces artisanales qui, de part leur utilité, sont plus vendables que les sculptures. Il fabrique notamment des appliques murales, des gravures, etc. Il donne aussi des cours d'artisanat qui lui permettent d'avoir une meilleure entrée. Delva entre le classique et la modernitéL'anatomie humaine est au centre de l'oeuvre de Delva Joseph. Il créé par exemple des femmes nues, mettant surtout leurs seins en relief. Cela donne une pointe d'érotisme à son oeuvre. « C'est dans le corps de la femme qu'on trouve toute grâce, toute esthétique, toute harmonie. Et c'est dans la race noire en Ethiopie qu'on trouve le plus beau corps de femme », dit-il. Le créateur affirme avoir étudié l'anatomie humaine durant toute sa jeunesse. Il pense que la connaissance du corps de l'homme est fondamentale pour tout plasticien. « Celui qui n'a pas cette connaissance ne pourra pas aller trop loin dans sa technique de travail », soutient-il. L'oeuvre de Delva Joseph chevauche entre le classique et la modernité. Si dans certaines de ses pièces il représente fidèlement le corps humain, dans d'autres il détonne. Il entre en contradiction avec le créateur en créant des pièces surréelles, libérées du contrôle de la raison. « Je ne pense pas à ce que je vais créer. Il suffit d'avoir la technique », dit-il. C'est le principe de l'automatisme psychique chez les surréalistes qu'il adopte. Il devient ainsi un exploseur de carcan. Toutefois, la réalité sociale haïtienne lui sert de point de départ avant qu'il arrive aux fantasmagories de l'art. La philosophie de l'artisanDelva Joseph vit en harmonie avec lui-même. Son visage ne trahit pas ses propos remplis de positivité. Les yeux perdus dans l'horizon, très loquace, il parle comme un illuminé. C'est un homme profond, spirituel. Chacune des ses phrases est un jaillissement de lumière charriant sa vision du monde. Dans ce monde moderne fondé sur l' « avoir », Delva Joseph fonde sa vie sur l' « être». Il se met ainsi dans le sillage du philosophe et psychanalyste allemand, Erich Fromm qui, dans son livre « Avoir ou être », plaide en faveur d'une société nouvelle dont l'orientation ne serait pas fondée sur l'« avoir » . Et c'est-ce qu'il apprend à ses élèves. Delva Joseph dit toujours aux jeunes en formation dans son atelier : « Ne vendez pas toutes vos oeuvres. L'argent que vous gagnez en vendant une pièce n'est qu'une illusion, ça passe. Mais l'oeuvre vendue est intemporelle. La vraie force, c'est dans l'imagination et dans la pensée avec lesquelles vous créez les pièces. » Comme Fromm, il a foi en lui-même, il a foi dans sa force intérieure. Autant dire que Delva Joseph sculpte aussi bien le bois que son âme.
Bien-Cher Louis-Pierre

Source : http://www.lenouvelliste.com

L'artisanat, une porte ouverte

Martine Blanchard est une femme très occupée. Au quatrième étage d'un immeuble de la rue Lamarre, elle est munie de son portable, donnant des informations ou répondant à une demande de participation. Elle revient de La Vallée de Jacmel. Quelques jours avant, elle était à Léogane. De la Croix- des- Bouquets, elle entraîne dans son sillage plusieurs jeunes créateurs. Elle déborde de grâce et de sympathie. Surtout, elle veut convaincre que l'«Artisanat en Fête » sera une réussite, dès sa première édition... Après avoir gravi les nombreuses marches qui mènent à son bureau, on en sort avec l'idée que tant de dévouement et d'énergie ne peuvent mener qu'à la consécration d'une généreuse initiative culturelle...

Le Nouvelliste : Nous lisons depuis quelques jours une page publicitaire annonçant Artisanat en Fête. On a l'habitude de voir des oeuvres artisanales dans les foires de la Fête du Travail. Mais vous, vous rêvez d'aller plus loin. Qu'est ce qui vous motive tant ?
Martine Blanchard : L'idée est venue d'une association que nous avons fondée il y a près d'une année , l'Institut de Recherche et de Promotion de l'Artisanat haïtien (IRPAH). Elle a pour objectif de faire connaître aux Haïtiens et au monde nos artisans. Généralement, quand les oeuvres sont exposées on ne voit pas les artistes. Nous avons pensé à une foire annuelle de l'artisanat. Sur notre parcours, nous avons rencontré M. Max Chauvet qui avait déjà un projet dénommé Art en Folie. Il a vite compris notre intérêt pour l'artisanat. C'est parti pour la fête qui se tiendra les 18 et 19 août au Parc historique de la Canne à Sucre. L'IRPAH est une association fondée par des économistes et des amants de l'art ou de la beauté.

L.N. : On a l'impression d'une grande boulimie nationale autour de l'art haïtien. Est-ce un réveil ?
M.B. : C'est un devoir de présenter aux Haïtiens et étrangers une autre image de notre pays. L'alternative, c'est l'art. C'est une grande découverte pour nous de voir que des personnes qui n'ont aucun rudiment d'écriture et de lecture puissent arriver à un raffinement artistique très élaboré.

L.N. : Vous avez beaucoup voyagé à travers le pays pour faire ces découvertes.
M.B. : Nos multiples voyages nous ont permis de localiser des lieux de créativité de notre riche artisanat. On a découvert aussi des spécificités du travail artisanal d'un lieu à un autre. Par exemple, à la Croix-des-Bouquets c'est le métal découpé , à Léogane c'est la pierre taillée, à Jacmel c'est la chaise en lianes et la vannerie.
Sortir de l'informel

L.N. : Qu'est ce qui vous a portée vers l'art et vous fait penser à sa promotion locale et internationale ?
M.B. : Les objets artisanaux ont toujours fait partie du décor de ma maison. J'achète toujours des choses de notre milieu. Je me suis créée une activité en exposant chez moi des oeuvres artisanales. Cela m'a permis de rencontrer des haïtiens vivant à Fort Lauderdale. On a aimé l'idée de foire artisanale. Madame Mathilde Flambert du ministère des Affaires sociales a été très enthousiaste à l'idée de représenter l'artisanat haïtien à des foires internationales. Il fallait donc créer une association se donnant pour but d'encadrer les artisans, d'être un point de repère fonctionnel pour leur fournir matériel, clientèle, informations. Il faut sortir notre artisanat de l'informel. L'IRPAH est un pont entre le secteur public, le secteur privé et la communauté internationale. Cette structure permettra de concevoir et de réaliser des projets dans les zones spécifiques. Cela doit devenir, à court terme, une véritable industrie de l'artisanat. Les artisans auront la possibilité de voyager pour faire d'autres expériences et élargir le champ de leur créativité. Nous avons été à leur recherche et nous sommes si éblouie que nous avons décidé de montrer toute la beauté artisanale du pays.

L.N. : Il y aurait déjà au moins quatre générations d'artisans à la Croix-des-Bouquets, par exemple...
M.B. : Cela a commencé dans les années 40 avec la découverte de Georges Liautaud qui travaillait des croix funéraires. Plus tard, avec Serge Jolimeau on peut parler d'un « artisanat artistique ». Nous allons travailler à la publication d'un catalogue en vue de motiver divers milieux professionnels à réaliser des commandes d'oeuvres artisanales.

L.N. : L'initiative peut s'étendre aussi au personnel des ambassades étrangères...
M.B. : Nous les invitons à venir à la fête. Nous leur demandons un geste de solidarité en investissant dans l'artisanat haïtien. On établira avec eux des échanges de services...

L.N. : C'est quoi les échanges de services ?
M.B. : Il s'agit de trouver un pays qui nous envoie un matériel comme le fer et nous produirons des oeuvres à partir de ce produit. On pense aussi à la formation professionnelle des artisans. Le prix des oeuvres sera plus abordable sur le marché car dans la chaîne de production il y aura une réduction des coûts. Il y a là la possibilité de faire de bonnes affaires. Nous irons à cette fête chaque année.

L.N. : Vous vous engagez dans une voie visant à faire la promotion d'un artisanat relégué au second plan par la peinture. Cette dernière est relativement bien cotée sur le plan international.
M.B. : Il y aura aussi de la peinture à la fête.

L.N. : Celle des maîtres connus ?
M.B. : Plutôt l'art des jeunes peintres.

L.N. : Il y a le problème de ces jeunes peintres qui travaillent suivant le style des maîtres connus comme Laurenceau, Legagneur, Dambreville...
M.B. : Ceci est un autre dossier. Pour les jeunes peintres c'est un moyen de survivre avec leur talent. Dans tous les pays, il y a des reproductions de grands maîtres. La contrefaçon vient quand on signe l'oeuvre avec le nom du maître. Là aussi il faut un encadrement professionnel.

L.N. : Comment le secteur public a-t-il réagi à l'idée de l'Artisanat en Fête ?
M.B. : Le ministre Gérald Germain aux Affaires sociales a bien accueilli l'initiative. Le problème est l'affaire de la rectification budgétaire qui force le secteur public, y compris d'autres ministères, à ne pas participer financièrement à l'initiative.

L.N. : Par contre, la Digicel sponsorise la Fête de l'Artisanat.
M.B. : C'est notre grand sponsor. Il faut aussi souligner la Fondation Canez Auguste qui nous offre le Parc historique de la Canne à Sucre pendant deux jours. La Digicel a vu que l'idée est excellente de soutenir les artisans. Ces derniers ont tous leur portable. Ce qui facilite la communication dans des lieux reculés comme La Vallée de Jacmel ou dans les communes de Léogane. Le quotidien Le Nouvelliste nous a soutenu dès la conception du projet. C'est encore un acquis pour le Doyen de la presse haïtienne. La Unibank nous a rejoint ainsi que le Rhum Barbancourt. Je suis un « Event Planer »

L.N. : A quelques jours de la fête, on ne voit pas encore de banderoles dans les rues. S'il y en aura seront-elles en rouge et blanc ?
M.B. : Les banderoles vont venir. J'ai un droit de réserve au sujet des couleurs. L'essentiel, c'est la fête qui sera animée par le groupe Jukann qui joue une musique « soft ». On ne peut pas détourner l'attention des invités et des artisans qui, pour apprécier et produire, ont besoin d'une atmosphère non polluée par le bruit. C'est une bonne partie de notre richesse que nous allons présenter. La réussite dépend de notre savoir-faire.

L.N. : Cette sculpture sur votre bureau ressemble à une oeuvre de Botero. Elle vient de quelle région ?
M.B. : De Léogane. Ce qui m'a frappé c'est Ruth. Une léoganaise qui sculpte la pierre. Elle va chercher la pierre brute très loin. Elle montre surtout des maternités. L'esprit de solidarité est exemplaire : on rencontre un sculpteur et il vous donne tout un circuit de bons créateurs. Il nous faut aider les artisans à travailler la pierre brute. A Artisanat en Fête, des sculpteurs seront présentés en train de travailler la pierre.

L.N. : Sur le plan médiatique quelle est votre stratégie ?
M.B. : Nous sommes en contact avec des radios, avec la TNH. Un point de presse sera donné deux jours avant la fête. Au Parc, les journalistes auront l'occasion de voir les préparatifs et de dialoguer avec les artisans.

L.N. : Quelques brèves informations sur vous , Madame Blanchard.
M.B. : Je suis mariée. J'ai une fille de trois ans. J'ai voyagé aux Etats-Unis et au Canada. J'ai 31 ans. J'ai rencontré des artisans africains, brésiliens et cubains très excellents au Kreyol Festival de Action Fondation dirigée par Eric Bourcicaut. J'ai un sens inné de la création. Mon mari est artiste. J'aime le beau, la magie des choses, un bel environnement.

L.N. : Cela doit être difficile pour vous de vivre le délabrement de la capitale.
M.B. : Je suis très positive. Je crois que mon pays se relèvera. L'artisanat est une porte ouverte pour le tourisme. Chez moi, mon décor est à 80% haïtien. Mon mari m'a beaucoup encouragé dans mon initiative. Je suis un « event planer », une préparatrice d'événement. On peut compter sur moi quand il s'agit d'atteindre le grand public et le succès.
Propos recueillis par Pierre Clitandre

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47064&PubDate=2007-08-11

Le vaudou largement représenté dans l'oeuvre de Jean-Baptiste

L'«Artisanat en fête » se tiendra au Parc Historique de la Canne à Sucre les 18 et 19 août 2007. A cette occasion, Jean-Baptiste Jean Joseph présentera ses drapeaux vaudous et quelques autres objets artisanaux.
Originaire de Bainet, 39 ans, Jean-Baptiste Jean Joseph est issu d'une famille chrétienne de neuf enfants. Il aime ses enfants Jean-Baptiste Tanis, Jean-Baptiste Daïka et Jean-Baptiste Daphney comme les prunelles de ses yeux.

Il a débuté en artisanat en septembre 1991. C'est au cours de cette année qu'il décide de se consacrer entièrement à ce métier. Sa première oeuvre fut une dame représentant Erzulie Dantor qu'il avait vendue pour trois mille deux cents cinquante gourdes. Il est venu à l'artisanat par révélation. « Je voyais ma mère dans un songe et elle me demanda de me consacrer à l'artisanat. Ce n'était vraiment pas ma mère, mais une déesse de la mythologie du vaudou ».
Je me voyais dessiner une tête de femme. C'est ainsi que le lendemain matin, je me levais et je me mettais au travail. Depuis lors je ne cesse de créer des objets artisanaux très achalandés.
Je dois dire que pendant de longues années, je travaillais dans une industrie de sous-traitance pour gagner ma vie. Je n'avais jamais visité un musée ni fréquenté une école d'art», confie Jean Baptiste Jean Joseph.Eloquent, toujours prêt à parler de son œuvre et de ses débuts en artisanat, il est comme une personne possédée par un quelconque loa de la mythologie du vaudou. Il crée des œuvres représentant des images du vaudou. S'il lui arrive parfois de réaliser une œuvre ne touchant pas l'imaginaire du vaudou, il recommence à travailler. Ainsi, son imaginaire se laisse bercer par les dieux et déesses du panthéon du vaudou tels que Damballah, Bossou, Brave Guédé, Baron, Petro, Sirène, Ibo, Marassa, Ogou.
Jean-Baptiste Jean Joseph pense que le vaudou est une religion. Il veut vendre la culture du vaudou à l'étranger. Il s'y tient beaucoup. « Si une déesse du vaudou m'appelle et me commande d'accomplir une mission, je dois le faire avec bonheur et brio. Le vaudou est dans mon sang, car quand je travaille une œuvre si elle ne comporte pas des images du vaudou, je ne me sens pas dans ma peau », affirme Jean-Baptiste Jean Joseph.
Ses créations artistiques sont diversifiées et abondantes. Il y met en relief la culture du vaudou.
l prépare des sacs à main, de la peinture sur bouteille, des poupées, des assiettes en papier mâché et paillettes, des perles, des coussins. Depuis 14 ans, il s'installe à Noailles. Disposant de son propre atelier jouxtant trois salles d'exposition. Il y travaille tous les jours.
Son fils Tanis Jean-Baptiste lui prête main-forte.

A la veille des 25 ans du MUPANAH

A l'approche de ses 25 ans, le MUPANAH se restructure. Une nouvelle vision nous est présentée par le directeur de l'institution. Il nous dit vouloir impliquer davantage l'Etat haïtien et la société civile. Bientôt, une vaste campagne de mobilisation sera entreprise à travers tout le pays pour mieux faire connaître le musée.
Pierre Raymond Dumas: Nous avons lu récemment dans Le Nouvelliste votre récit de voyage nous faisant part de votre séjour à Cuba pour raison de santé, qu'en est-il depuis lors ?

Robert Paret: En effet des ennuis de santé m'ont obligé à séjourner pendant un temps à Cuba en vue d'une thérapie pour un mal dont je souffrais. Fort heureusement j'ai bénéficié de soins appropriés, adaptés à mon état et maintenant tout va pour le mieux. Depuis lors j'ai repris le collier, me préparant déjà à poursuivre le travail entamé, avec le même enthousiasme. Je profite de l'occasion que vous m'offrez pour remercier publiquement tout le personnel du musée qui, durant mon absence, a eu un comportement professionnel remarquable, ce qui a permis que se réalisent convenablement, en mon absence, toutes les activités programmées pour cette période, à la satisfaction de tous nos visiteurs.
P. R. D: Qu'est-ce qui a bougé au MUPANAH depuis notre dernier entretien ?

R. P: Beaucoup de changements ont été apportés depuis lors, dans le sens d'une meilleure organisation, d'un meilleur service au public, mais la restructuration nécessaire qui devrait permettre à l'institution de remplir convenablement sa mission est un travail de longue haleine. C'est une tâche qui incombe bien sûr à l'Etat, mais aussi à la société civile dans son ensemble.
P. R. D: Vous parlez de la responsabilité de l'Etat et de la société civile, mais comment et en quoi ces instances doivent-elles intervenir pour remédier à ces carences ?
R. P: En s'engageant résolument dans une nouvelle vision des projets se rapportant au patrimoine. En tout premier lieu, il faudrait que l'Etat investisse davantage dans le secteur culturel, d'une manière générale, en ayant une politique cohérente en relation avec le rôle que doit jouer les différentes institutions gouvernementales dans un processus de développement global, car il est inconcevable que ce secteur ne reçoive que moins de 1% du budget national, quand on sait que notre culture est la seule référence qui nous assure encore une certaine visibilité et un prestige indiscutable dans le monde entier.Quand on parle de plan de développement et de facilitation pour les investisseurs étrangers, il ne faudrait pas que le pays soit perçu et conçu comme une vaste savane, ou un grand atelier qui offre à tous ceux qui viennent s'y installer toutes les commodités et la sûreté pour leurs investissements, sans qu'ils ne trouvent aucune référence historique du pays hôte. En fait, qu'en serait-t-il, lorsque ces investisseurs se rendraient compte de notre dénuement, du mépris que nous affichons face à la préservation et la conservation de nos valeurs culturelles et identitaires ? Quel genre de considération et de respect serions-nous en droit d'attendre de tels rapports ?
Quant à la société civile, elle doit se sentir concernée et obligée de participer pleinement à ce devoir de mémoire. Comment une société pourrait-elle exister sans ses repères historiques, sans chercher à connaître et comprendre les événements qui l'ont enfantée ? Il faut arrêter de détruire nos symboles et sauver ce qui peut l'être encore. Même nos splendides gingerbreads, qui donnaient une certaine originalité à l'architecture de la capitale et qui étaient appréciés des visiteurs étrangers, disparaissent au fur et à mesure, pour laisser la place à des masses de béton informes et monstrueuses. Et, que dire des vestiges de nos fortifications, témoins de notre glorieux passé, qui se trouvent disséminées sur tout le territoire, dans un piteux état. C'est dire que notre patrimoine s'en va en fumée et que nous ne faisons rien pour le protéger. La société civile, dans son ensemble, par le truchement de ses organisations et de ses fondations, doit seconder l'Etat dans ses efforts de redressement.

P. R. D : Comment comptez-vous adapter cette approche à la situation du MUPANAH ?
R. P : Nous avons fait parvenir à notre ministère de tutelle, à travers nos prévisions budgétaires pour l'exercice à venir, nos besoins, tant en dépenses de fonctionnement qu'en dépenses d'investissement .Nous l'avons fait en toute objectivité, sachant les faibles moyens dont dispose l'Etat, cependant nous nous attendons à ce qu'un minimum raisonnable soit mis à notre disposition, pour nous permettre d'accomplir convenablement notre mission.
Quant à l'apport de la société civile, il est pour nous d'une importance capitale. Comme nous l'avons déjà mentionné, il faut que la communauté citoyenne se sente concernée et représentée, à tous les niveaux, dans ce projet. Il faut redonner confiance au public .Que tous les Haïtiens sachent que le musée leur appartient et que ce lieu leur est offert pour recevoir et conserver, avec les meilleures garanties , tous objets ou documents qu'ils détiennent dans des conditions parfois inconvenables, en quelques endroits bien souvent inappropriés. Pour créer cette motivation, nous ambitionnons de former plusieurs comités, tant locaux qu'extraterritoriaux. Ceux de l'étranger nous seraient certainement d'un plus grand support dans la recherche et le rapatriement de notre patrimoine dispersé à travers le monde.

Nous avons répandu l'idée de ce vaste mouvement de solidarité envers le MUPANAH, et déjà nous avons obtenu l'approbation et le soutien de beaucoup de nos concitoyens, de divers secteurs de la société. Certains d'entre eux vont constituer le noyau d'un groupe de réflexion sur l'avenir de la muséologie en Haïti. Bientôt, nous ferons savoir les noms de ces personnalités que nous aurons retenues pour nous accompagner dans cette tâche. Nous espérons que ces réflexions s'étendront au-delà du cadre contraignant du MUPANAH qui, de toute évidence, est trop restreint pour s'accommoder d'un projet aussi ambitieux. D'où la nécessité de créer d'autres structures nous permettant d'étendre nos prétentions à tous les coins du territoire national, principalement nos villes de province.
P. R. D: Quelles sont, pour le moment, les difficultés auxquelles vous devez faire face pour le bon fonctionnement du musée ?
R. P: Elles sont nombreuses et diverses. Comme je l'ai déjà mentionné, notre allocation budgétaire est largement insuffisante, ce qui entrave considérablement notre fonctionnement. Un exemple : Jusqu'à aujourd'hui, nous n'arrivons pas à aménager la direction de la conservation, qui pourtant, dans tout musée, est un poste indispensable et de grande importance. Notre budget ne nous permet pas de pourvoir au salaire d'un tel fonctionnaire. De plus, le renouvellement de notre matériel logistique est d'une nécessité urgente. Nos deux seuls véhicules ont plus de dix années de service et sont pratiquement hors d'usage. A part cela, le bâtiment qui date de 1973 mérite certaines réparations. Le système d'alimentation et de drainage du miroir aquatique se trouvant sur le toit de l'immeuble est inopérant, et de ce fait nécessite que l'on procède à son nettoyage avec des produits détergents fort coûteux. Le revêtement de briques d'argile qui capitonne le plafond du bâtiment, et qui fait de cet édifice l'un des plus beaux du pays, est affecté par des vibrations diverses. Ces éléments en contre-plaqué se détachent régulièrement et tombent sur le plancher.
Les autres problèmes sont plutôt d'ordre technique et se rapportent à une insuffisance de services spécialisés pour le traitement, la conservation et la restauration de nos collections. Nous sommes en train, peu à peu, de remédier à certaines défaillances. Par exemple, nous construisons notre atelier de restauration avec l'appui de l'UNESCO. Bientôt doivent partir pour Nantes deux membres du personnel pour des stages de formation en muséologie offerts par : LES ANNEAUX DE LA MEMOIRE.

P.R.D: Vous n'avez sûrement pas que des frustrations et des manquements. Quels sont donc vos motifs de satisfaction ?
R.P: Comme vous le pensez bien, nous n'avons pas que des problèmes à résoudre. Nous avons aussi beaucoup de compensations et de satisfactions. Tout d'abord, nous avons l'avantage de compter sur le service d'un personnel qualifié et dévoué qui nous aide de son mieux. Nous essayons de compléter la formation de certains de ses membres par des stages à l'étranger, comme nous l'ont proposé les deux institutions précitées. Autres motifs de satisfaction : nous avons été très heureux de constater une augmentation significative de nos visiteurs. En mai, nous avons frisé les dix mille entrées, toutes catégories confondues. La palme revenant encore aux enfants des écoles primaires. Les étudiants se situant en deuxième position. Et toujours bons derniers, les adultes qui, parfois par manque de temps, s'absentent, mais qui aussi, par dilettantisme, pensent n'avoir plus rien à apprendre. Depuis le mois juillet, un nombre croissant d'Haïtiens vivant à l'étranger nous font l'honneur de nous visiter. Il en est de même de certaines associations ou organisations de passage dans le pays. Sans oublier les diplomates accrédités en Haïti qui, après avoir présenté leurs lettres de créance au président de la République, viennent toujours honorer la mémoire des Pères de la Patrie par une offrande florale.Actuellement, notre moyenne de fréquentation avoisine trois mille visiteurs par mois. Moyenne que nous pensons augmenter grâce à notre initiative d'ouvrir le musée, à partir du mois de juillet, sept jours par semaine, pour favoriser ceux qui ne peuvent pas se déplacer durant la semaine.
De plus, depuis le mois de janvier, le MUPANAH a été le siège de toute une série de manifestations culturelles, artistiques et récréatives, comprenant : expositions de peintures, conférences-débats, journées commémoratives etc., très appréciées des visiteurs.

P.R.D: Parlez-nous un peu de la couronne de l'empereur Faustin Soulouque.
R.P: Je voulais vous en parler en guise de cerise sur le gâteau. Après avoir séjourné pendant un certain temps hors du musée, dans un lieu sûr, nous nous apprêtons à la récupérer, car les causes qui nous avaient obligé à prendre cette décision n'existent plus. En effet, nous sommes très heureux d'annoncer que nous avons remédié aux défaillances du système de sécurité. Nous disposons actuellement d'un système de sécurité anti-incendie et antivol ultramoderne, répondant aux normes établies en la matière. La date de retour de ce joyau de notre collection sera annoncée très prochainement. A ce sujet, ne serait-il pas opportun de se demander : quid de la couronne de l'impératrice Adelina ? J'avais déjà parlé de son incroyable périple, après la chute de l'empereur Faustin Soulouque , mais aucun chercheur ou historien n'est venu nous enquérir d'une quelconque information. Je profite de l'occasion pour vous annoncer que la cloche de l'ancienne cathédrale de Port-au-Prince (anciennement église paroissiale de P-au-P, construite en 1771-1772), qui avait été brûlée par des vandales en 1991, sera bientôt exposée à la galerie historique. Il n'est pas superflu de rappeler que c'est dans cette église que Toussaint Louverture avait prononcé son fameux discours annonçant la guerre du sud. C'est dans ce même lieu sacré qu'en 1806 le président Alexandre Pétion avait proclamé la République. P.R.D: Le MUPANAH célébrera en 2008 ses vingt-cinq ans. A quoi doit-on s'attendre ?
R.P: On pourrait parler de noces d'argent avec la population. Un tel évènement se fête. Nous voudrions considérer cette année comme une date charnière pour l'institution. Pour cela, il faudrait que nous commencions par tenir compte des propositions qui sortiront de la concertation des membres du comité d'appui appelé à nous seconder. Il faudrait surtout que nous ayons les moyens de mettre à exécution certaines de leurs recommandations. Quoi qu'il en soit, nous établirons un programme susceptible d'intéresser tout le monde. Nous allons mettre l'emphase sur cette commémoration. Vous allez, très bientôt, apercevoir à travers la ville, comme à la salle d'arrivée de l'aéroport Toussaint Louverture, des affiches et des panneaux publicitaires invitant à visiter le MUPANAH. Nous voulons accorder une meilleure visibilité à l'institution. Pour terminer, je voudrais adresser un salut spécial au ministre Daniel Élie qui s'est dévoué inlassablement pour la promotion de la culture haïtienne. Il nous a en maintes fois appuyé dans nos démarches et nos initiatives pour la mise en place de nouvelles structures au sein de l'institution. Nous lui souhaitons de continuer à apporter, dans le domaine des ses compétences, ses connaissances et son expérience au bénéfice du pays.

P.R.D : Bon courage. Nous vous souhaitons les moyens de votre politique.

Propos recueillis par Pierre-Raymond Dumas
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47143&PubDate=2007-08-10

Une commission pour les journalistes victimes

Les familles des journalistes haïtiens assassinés ou victimes d'agression peuvent, au moins, espérer justice. Une commission devant veiller à l'avancement des enquêtes vient d'être installée. Le président de la commission, Guyler C. Delva, a humblement souhaité la collaboration des autorités et en appelle à leurs sens de responsabilité.
« Les autorités en place sont favorables à ce que les journalistes victimes trouvent enfin justice », a déclaré, ce vendredi, le ministre de la Justice, Me René Magloire, lors de la cérémonie d'installation de la Commission indépendante d'appui aux enquêtes relatives aux assassinats des journalistes haïtiens(CIAPEAJ). Souhaitant une franche collaboration entre le ministère et la commission, le ministre de la Justice a appelé les membres de la commission à aider le ministère à bien faire son travail.Me Magloire qui précise que cette commission rentre dans le cadre de la reforme du système judiciaire annonce pour bientôt la déposition de trois projets de loi relatifs à cette réforme au Parlement haïtien. L'installation de cette commission est un pas en plus, a pour sa part reconnu le commissaire du gouvernement, Claudy Gassant. « L'appui des journalistes aux magistrats peut aider à faire avancer les dossiers », a-t-il indiqué, précisant que la justice ne vit pas de pression mais des appels et exigences. Le commissaire du gouvernement qui promet sa collaboration dans la limite de la loi à la commission a informé qu'appel a été fait dans le dossier de Jacques Roche. Il a, du même coup, prévenu les assoiffés de justice sur la lenteur des procédures.Concernant le journaliste Jean Dominique lâchement assassiné en 2001, le commissaire du gouvernement a annoncé la réouverture de l'enquête. Justice pour Jean Dominique et les autres victimesIl faut penser aussi à donner justice à tous ceux qu'on a assassinés autour du dossier de Jean Dominique, a réclamé la veuve du défunt, Michèle Montas qui a exhorté les membres de la commission à rester vigilants même après les décisions de justice. Mme Montas qui a dénoncé l'inégalité du système judiciaire a déploré le fait que la justice est rendue suivant la situation socio-économique des plaignants. « Il est important à ce qu'un mouvement de ce genre continue. Il peut aider à combattre l'impunité », a-t-elle dit, indiquant que le système judiciaire a trop de lois caduques qui sont des entraves au bon fonctionnement de la justice. ...La volonté politiqueLe dysfonctionnement de la justice est lié à une volonté politique, a, d'un autre côté, reconnu le président René Préval. Montrant que « la volonté politique » est une arme à double tranchant, le chef de l'Etat haïtien a cité en exemple la veuve de Jean Dominique, Mme Michelle Montas, le secrétaire d'Etat à la Sécurité publique Luc Eucher Joseph, le directeur général de la Police nationale d'Haïti Mario Andrésol et le commissaire du gouvernement Claudy Gassant ; quatre exilés politiques, dit-il, qui sont maintenant au pays. L'absence de la volonté politique, a voulu faire savoir le chef de l'Etat, a contraint ces personnalités qui occupaient, à une certaine époque, des postes de responsabilité, à laisser le pays. Plus précis, M. Préval a ajouté que la volonté politique se traduit aussi par la mise à la disposition des responsables de meilleures conditions de travail. Faisant de celles-ci une priorité, il a précisé que le budget national a prévu depuis l'année dernière des fonds nécessaires à cette rubrique. Une disposition, a-t-il renchéri, qui est maintenue au budget rectificatif. Par ailleurs, le président Préval a appelé la communauté internationale et les différents secteurs de la vie nationale à renforcer l'Etat haïtien dans ses démarches. « L'Etat ne peut pas à lui seul faire tout », a-t-il fait savoir. La Commission indépendante d'appui aux enquêtes relatives aux assassinats des journalistes haïtiens est composée de 9 journalistes des médias de la capitale.


Les noms des journalistes membres de la commission

1- Euvrard Saint-Amand, Radio Caraibes FM
2- Anne Marguerite Auguste, Radio Solidarité
3- Dieudonne Saincy, Radio Métropole
4- Idson Saint-Fleur, Signal FM
5- Louis Gary Cyprien, Journal Le Nouvelliste
6- Valéry Numa, Radio Vision 20007- Jean Wilner Morin, Tropic FM/TELEMAX
8- Marie Nick Marcelin, Radio Ibo
9- Joseph Guyler C. Delva, Mélodie FM

La commission a pour mission de :
1- veiller à l'avancement des enquêtes sur les cas des journalistes assassinés ou victimes d'autres actes attentatoires à leur sécurité personnelle;
2- solliciter et obtenir, de toutes les instances concernées, des informations sur la marche des enquêtes sur les assassinats des journalistes, dans les limites du secret de l'instruction;
3- intervenir auprès des autorités compétentes pour obtenir que d'éventuels obstacles au bon déroulement des enquêtes soient levés;
4- attirer l'attention sur les points de blocage et faire rapport périodique, aux fins de publication, sur l'état d'avancement des dossiers en fonction des informations recueillies auprès des instances concernées.
Jean Gardy Gauthier
gauthier
jeangardy2001@yahoo.fr

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47207&PubDate=2007-08-10

Plus de 30 criminels appréhendés ces derniers jours par les forces de l’ordre

La Minustah indique que 28 bandits ont été appréhendés ces derniers jours par des casques bleus et des policiers haïtiens. Le porte parole de militaires de la mission onusienne, François Bruges, met l’accent sur la participation de la population qui a capturé 3 de ces criminels et les ont remis aux forces de l’ordre.
Dans le même temps, deux fusils et des munitions ont été récupérés dans le bidonville de Cité Soleil assure M. Bruges qui fait état de la remise d’une grenade par les résidents d’une commune dans le plateau central.
Au sud de Port-au-prince, les résidents de Grand Ravine ont contribué à la capture de Guillaume Kesnel, membre du gang Lamé ti manchet.
La semaine dernière deux membres du gang de Belony se sont rendus aux autorités dans la zone de Bois neuf. D’autre part le porte parole de la UNpol, Fred Blaise, affirme que 12 armes à feu ont été remises volontairement aux forces de l’ordre aux Gonaïves.
Par ailleurs, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de François Latour, deux autres criminels ont été appréhendés par les policiers haïtiens indique le porte parole de la PNH, Frantz Lerebours.
De plus une dizaine de bandits impliqués dans des actes d’enlèvement et d’assassinat ont comparu par devant les autorités judiciaires mercredi.
Parmi ces criminels figurent Evens Colin, un des auteurs de l’enlèvement de son cousin le journaliste de radio Zenith FM, Jean Richer Colin, le 20 novembre 2006. En dépit du versement d’une rançon de 10 000 dollars le journaliste n’a jamais été retrouvé.
Le porte parole de l’institution policière souligne que le criminel et 7 autres malfaiteurs membres d’un gang à Bon Repos ont été capturés suite à une enquête de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ).
De plus, une enquête de la DCPJ a conduit à l’arrestation de Jean Frauzaire Barjon auteur de l’assassinat du policier Cheulene Jean Charles, le 1 mai 2006.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=12919

Haïti entame la seconde phase de sa reconstruction estime Ban Ki Moon

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, se déclare optimiste en ce qui a trait à la stabilisation politique et l’instauration au développement économique d’Haïti. Dans une interview accordée au journal Washington Times, une semaine après sa visite à Port-au-Prince, Ban Ki Moon, estime qu’Haïti est sur le point d’aborder la deuxième phase de sa reconstruction après une série de crises politiques successives. M. Ban souligne que le pays a une chance en or de débuter sa reconstruction avec l’aide des Nations Unies. " Haïti a connu 5 interventions multinationales pendant ces 10 dernières années, dans chaque cas nous sommes partis trop tôt avant que de vrais changements s’opèrent", regrette le secrétaire général de l’ONU. Ban Ki Moon explique qu’il ne faut pas limiter les efforts au soutien sécuritaire ou à l’organisation des élections. Il révèle avoir indiqué aux autorités haïtiennes l’intention des responsables onusiens de proroger le mandat de la Minustah jusqu'à ce que la mission soit accomplie. " Haïti s’achemine vers la première phase de sa reconstruction vue le rétablissement de la paix et de la sécurité, l’attention doit maintenant être focalisée sur le développement économique et social", ajoute t-il. M. Ban pense qu’Haïti a besoin de l’aide de la communauté internationale dans le cadre du renforcement de la police. " Une police forte, efficace et soutenue par un système judiciaire reformé", martèle le secrétaire général de l’ONU. Tout en se disant encouragé par le vote par le parlement de deux projets de loi sur la réforme judiciaire, Ban Ki Moon prévient qu’on ne peut espérer une relance du tourisme et des activités commerciales sans des réformes en profondeur. Il invite tous les secteurs à conjuguer leurs efforts afin dit-il d’aboutir à un changement social. " Les plus vulnérables doivent entrevoir un lendemain meilleur", indique t-il précisant " nous devons agir aujourd’hui pas demain".
En ce qui a trait à la situation dans le bidonville de Cité Soleil, Ban Ki Moon affirme que les besoins sont grands dans cette région. " Les habitants réclament de l’eau potable, de la nourriture et du travail, c’est la responsabilité du gouvernement haïtien", rappelle t-il tout en promettant l’appui de la communauté internationale en vue de la matérialisation des projets.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=12920

Daniel Elie quitte son poste et entend défendre son intégrité

L’ex ministre de la culture et de la communication, Daniel Elie, dans une lettre au président de la république présente sa démission suite au vote de censure de la chambre des députés, le 31 juillet dernier. Dans sa lettre M. Elie conteste les accusations de mauvaise gestion et critique l’attitude des parlementaires. " Je n'accepte pas que des individus, sous couvert de leur fonction parlementaire, se permettent avec autant de légèreté, de mettre en cause mon intégrité et mon honnêteté. Je n'accepte pas, que dépourvu de la moindre preuve et abusant de l'immunité que leur confère la Constitution, des Députés m'affluent des accusations de «détournement de fonds, de conduite assimilable à la « négation de toute probité administrative» ", ajoute t-il. Daniel Elie affirme avoir assumé sa fonction avec rigueur et sans asservir sa gestion à des intérêts d'un quelconque parti. " Je n'ai administré aucun quota de postes au bénéfice d'aucun parti politique, je n'ai octroyé de contrats à aucun individu ou à aucune société que dans le strict respect des procédures administratives en vigueur et sur la base de la seule compétence et du savoir-faire", explique t-il. Daniel Elie espère, toutefois que sa démission, permettra au chef de l’état de maintenir le cap sur " la pédagogie du dialogue tout en continuant à satisfaire à l'exigence de réformer les structures politiques et administratives". De plus, il se réjoui de l’ouverture des enquêtes de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif et de l'Unité de Lutte contre la Corruption qui lui donneront les outils nécessaires, pour assurer la défense de son intégrité et de son honnêteté.68 députés sur 87 présents avaient voté la motion de censure relative à la mauvaise gestion de M. Elie. Une mauvaise gestion résultant notamment de la centralisation des festivités carnavalesques de 2007. Il est reproché au ministre Elie d’avoir utilisé les 80 millions de gourdes pour les trois jours gras de Port-au-Prince et de Jacmel, ignorant ainsi les autres chefs lieux de département et les communes. Les parlementaires condamnent également le refus de Daniel Elie de rendre des comptes sur l’utilisation réelle de ces montants.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=12922

L’OIM et des ONG dénoncent le trafic d’enfants haïtiens


Un groupe de 47 enfants haïtiens âgés de deux à sept ans ont été rendus mercredi à leurs parents qui les avaient confiés à des trafiquants d'enfants destinés à l'adoption, a indiqué vendredi à Genève(Suisse) l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Les enfants, originaires de la Grande Anse (sud-ouest d'Haïti), étaient retenus dans un centre d'accueil à Port-au-Prince dans le quartier de Jérémie, a indiqué à la presse Jemini Pandya, porte-parole de l'OIM.
Les enfants, dans des conditions de vie déplorables, attendaient une adoption éventuelle depuis six mois à deux ans, selon Mme Jemini Pandya qui précise qu’ils souffraient de malnutrition, de maladies de peau ou de retards de croissance. Les enfants avaient été confiés aux trafiquants contre des promesses d'aides et de soins aux enfants.
Les parents, ne voyant venir aucune aide et informés du traitement inhumain infligé à leurs enfants ont porté plainte en 2006 contre le directeur du centre avec l'aide d'ONG humanitaires.
Ce n'est que fin juillet dernier qu'un tribunal haïtien a ordonné la restitution des enfants à leurs parents selon l'OIM qui souligne que 40 enfants sont toujours dans ce centre d'accueil. Les enfants rendus à leur famille ont reçu une assistance médicale et psychologique et leurs familles recevront pendant un an une aide de l'OIM pour leur scolarisation.
L'organisation a indiqué qu'elle fournira également des micro-crédits aux familles ainsi que des formations pour leur permettre de mettre sur pied des activités leur permettant d'améliorer leurs situation financière.
Les familles défavorisées de la Grande Anse ont généralement entre six et huit enfants auxquels elles n'ont pas les moyens d'offrir l'accès à l'enseignement ou aux soins de santé, a indiqué l'OIM.
Selon l'institut du Bien Etre Social et de Recherches (IBERS), qui supervise notamment les procédures d'adoption, "beaucoup de centres d'accueil sont impliqués dans le trafic d'enfants en vue de leur adoption à l'étranger", mais les autorités haïtiennes indiquent manquer de moyens pour mener des enquêtes et fermer les établissements impliqués.
Selon un rapport de l'Unicef et de l'ONG Terre des hommes de 2005 cité par l'OIM, le nombre de crèches qui participent à ce trafic d'enfants a connu une croissance spectaculaire à Haïti au cours des dernières années, avec des prix d'adoption allant jusqu'à 10.000 dollars, destinés surtout à payer les frais d'avocat. L'organisation a indiqué avoir contribué au retour dans leurs foyers de 121 enfants "victimes de trafic" au cours des deux dernières années.

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=12921
Commentaires :
Dans la croisade contre la corruption que prétendent vouloir lancer les autorités haïtiennes, ils devraient inclure la constitution d’une commission pour se pencher sur cette question d’adoption. Il est évident que l’on retrouvera des anomalies pour redresser une activité qui rend service certes à des enfants et à des familles qui veulent bien adopter un enfant. Mais en aucun cas cette adoption devrait servir de drap pour cacher un vrai trafic d’enfants.
En Haïti aujourd’hui le slogan est « tous présumés coupables…jusqu’à la preuve de l’innocence »…Donc Monsieur PREVAL à vous de jouer !

René Préval de nouveau chez Hugo Chavez

Pour des discussions dans le cadre de Petrocaribe
vendredi 10 août 2007,
Radio Kiskeya

Le président René Préval a annoncé vendredi son départ dans la soirée pour Caracas (Venezuela) où, aux côtés de son homologue vénézuélien Hugo Chavez, il doit prendre part à une réunion avec les pays bénéficiaires du programme de vente de pétrole vénézuélien à prix préférentiel, Petrocaribe.
Le chef de l’Etat qui s’exprimait en marge de la cérémonie de lancement d’une commission de journalistes d’appui aux enquêtes sur les cas des journalistes assassinés, informe qu’il effectuera le voyage en compagnie du deuxième vice-président cubain, Esteban Lazo, à bord de l’avion de ce dernier qui ferait escale dans l’après-midi à Port-au-Prince.
Harcelé par des journalistes qui voulaient en savoir plus sur cette visite, M. Préval leur a plutôt donné rendez-vous dimanche, à son retour. Le Parlement vénézuélien avait adopté le 22 juin 2007, à une écrasante majorité, l’accord-cadre établissant une coopération entre l’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA) et Haïti.
Le texte de loi stipule que, dans ce partenariat, Cuba apportera à Haïti son expérience en matière d’éducation et de santé. A cet effet, un personnel technique spécialisé participera à l’exécution des projets convenus entre les parties.
Pour sa part, le Venezuela offrira son aide à travers un personnel qualifié et se chargera de la logistique et des facilitations administratives nécessaires à la réalisation des projets. La Brigade internationale civico-militaire d’assistance humanitaire Simòn Bolìvar, dont des éléments sont déjà à Port-au-Prince, sera particulièrement mobilisée. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3968
Commentaires :
On est soucieux de savoir à quel point se trouvent la réalisation des promesses mirobolantes faites par Hugo CHAVEZ lors de sa visite en Haïti !