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vendredi 2 avril 2010

10 milliards de dollars pour la reconstruction d'Haïti

Par Pauline Fréour
Le président haïtien René Préval (à droite) présidait la conférence, aux côtés du chef de l'Onu Ban Ki-moon et de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Crédits photo : AP
Les promesses des pays donateurs, qui ont lancé mercredi à New York le plan d'aide à Haïti, ont largement dépassé les prévisions.Personne n'avait osé espérer autant. Après le séisme qui a fait plus de 200 000 morts à Haïti en janvier, les organisateurs de la conférence internationale à New York mercredi pensaient récolter environ 3,8 milliards de dollars pour aider à la reconstruction. C'est en réalité 9,9 milliards de dollars (environ 7,3 milliards d'euros) que les pays donateurs ont promis. Haïti devrait en toucher 5,3 milliards (environ 4 milliards d'euros) au cours des deux prochaines années. «Aujourd'hui la communauté internationale a répondu présente, de manière spectaculaire, aux côtés d'Haïti et de son peuple», s'est félicité le chef de l'Onu Ban Ki-moon à l'issue de la conférence internationale des donateurs à laquelle participaient 138 pays et des ONG sous la direction du président haïtien René Préval. Le montant des dégâts causés par le séisme du 12 janvier a été estimé à près de 8 milliards de dollars, soit 120% du PIB d'Haïti.
La France offre 180 millions d'euros
L'Union européenne s'est positionnée en tête des donateurs les plus généreux, avec un engagement total de 1,235 milliard d'euros, soit environ 1,6 milliard de dollars. Sur cette somme, la France, représentée à New York par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, a offert de débloquer 180 millions d'euros (243 millions de dollars) en 2010-2011. Cette somme devrait être affectée à la distribution de nourriture. Une partie du montant sera par ailleurs consacrée à la consolidation de l'autorité gouvernementale.

Les Etats-Unis se sont pour leur part engagés à verser 1,15 milliard de dollars. La contribution américaine sera affectée «au plan du gouvernement d'Haïti pour renforcer l'agriculture, l'énergie, la santé, la sécurité et la gouvernance», a précisé la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.

De nombreux orateurs ont insisté sur la nécessité de veiller au bon usage de l'aide internationale. «Nous devons assurer que l'argent arrive à Haïti en temps voulu et garantir qu'il soit dépensé de manière avisée et coordonnée», a mis en garde Ban Ki-moon. L'ancien chef d'Etat américain Bill Clinton a été désigné mercredi pour co-présider la commission chargée de gérer les fonds de la reconstruction.

René Préval, dont le mandat de cinq ans touche à sa fin, a demandé aux donateurs d'aider les neuf millions d'Haïtiens à assurer leur propre avenir. «Laissons-nous rêver à un nouvel Haïti basé sur le projet d'une société sans exclusion ni faim, où chacun bénéficiera d'un abri sûr et (...) de soins médicaux», a-t-il lancé.

http://www.lefigaro.fr/international/2010/04/01/01003-20100401ARTFIG00371-dix-milliards-de-dollars-pour-la-reconstruction-d-haiti-.php

Haïti voit la reconstruction comme un nouveau départ

Par Thomas Vampouille
Première urgence : 1,3 million d'Haïtiens ont vu leur domicile détruit et ils sont des centaines de milliers à vivre dehors. Crédits photo : AP

A l'occasion de la conférence des donateurs réunie mercredi à New York, les acteurs de la solidarité appellent à dépasser l'urgence pour relancer un pays déjà sinistré avant le séisme du 12 janvier. Trois priorités se dessinent : logement, santé et agriculture.

«C'est le défi que nous devons réaliser à New York : non pas reconstruire mais plutôt construire mieux, pour créer littéralement un Haïti nouveau», avait souligné le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avant la conférence des donateurs qui se tenait mercredi à New York. «Agir maintenant mais avec une vision de l'avenir», résume le gouvernement haïtien dans son «plan d'action post-séisme». L'enjeu, pour le président haïtien, René Préval : rien moins que de refonder Haïti, et faire de ce drame une «fenêtre d'opportunité» pour des «changements structurels».

«L'effet cumulatif» du séisme meurtrier du 12 janvier «et de trois décennies de développement au point mort» font qu'Haïti se trouve «dans un état de détresse socio-économique duquel il sera difficile de sortir sans un nouveau départ», analyse la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). En clair, étant donné l'état du pays avant le séisme, il est hors de question de revenir à la situation antérieure. La Cnuced prône donc «une nouvelle approche de la coopération internationale». Coût estimé : au moins 8,5 milliards d'euros pour les dix prochaines années.

«L'urgence, c'est le développement»

Sur le terrain, le long terme se conjugue à une situation d'urgence qui demeure. «Elle va perdurer pendant plusieurs mois», avertit Sandrine Chopin, administratrice de Coordination Sud. Première des urgences : 1,3 million d'Haïtiens ont vu leur domicile détruit et ils sont des centaines de milliers à vivre dehors. A l'approche de la saison des pluies, en mai, les ONG s'inquiètent. «D'autant que la première phase, d'évaluation et de sécurisation des bâtiments qui ne se sont pas effondrés, n'est pas encore terminée», souligne Patrick Coulombel, président de la fondation Architectes de l'urgence. En attendant de pouvoir reconstruire en dur, il va falloir mettre en place des «abris transitionnels», explique Pascal Bernard, directeur des opérations de l'Agence d'aide à la coopération et au développement (Acted). Ces abris ne se contenteront de parer à l'urgence mais fourniront aussi des matériaux réutilisables pour des constructions plus pérennes.

La situation alimentaire est la deuxième priorité. En particulier celle des quelque 600.000 déplacés qui, suite au séisme, ont quitté la capitale Port-au-Prince pour les régions rurales. «Ce sont les grands oubliés de la crise. Ils se sont réfugiés dans des familles d'accueil, ce qui accroît considérablement la pression sur les ressources », s'alarme Pascal Bernard. Là encore, il s'agit de dépasser le stade de la distribution alimentaire d'urgence pour se diriger vers des solutions durables. «Il faut relancer le circuit agricole en distribuant les semences qui manquent, pour que les populations puissent faire la prochaine récolte, préconise le directeur des opérations d'Acted. Sans cela, on aura une crise alimentaire à retardement». L'agriculture, pilier de l'économie haïtienne, est reconnue par le plan gouvernemental comme un «axe incontournable de son développement». Reste que dans ce domaine, «il faut reprendre les choses où nous les avions laissées avant le séisme, explique Xavier Ricard, directeur du partenariat international au Comité catholique d'action contre la faim (CCFD), pour repenser totalement le développement agricole. Sans quoi dans quelques années, ce ne seront pas deux mais neuf millions de gens sur les routes, du fait d'une exode rural massif».

Transparence sur les fonds

Sur le plan de la santé aussi, «c'est à la construction du système qu'il faut s'atteler», souligne Sylvain Augier, de Handicap International. L'organisation a mis en place en Haïti le plus gros programme de son histoire. «Mais pour garantir les soins et leur gratuité, il faut des subventions», explique l'organisation, rejointe sur ce point par Médecins sans frontières (MSF).

Pour mener à bien tous ces chantiers, il faut des engagements chiffrés, concluent en ch½ur les humanitaires. Avec deux précautions. D'abord, que des structures soient mises en place pour s'assurer que l'argent, dans un pays miné par la corruption, soit bien utilisé. Ensuite, «il faut être clair sur ce que contiennent ces chiffres annoncés par la communauté internationale », relève Patrick Coulombel, d'Architectes de l'urgence. «Il ne faut pas qu'ils soient artificiellement gonflés avec des remises de dettes ou avec le coût des opérations militaires menées en janvier, insiste-t-il. On parle de reconstruction : il faut donc que l'argent promis serve bien à reconstruire…»

http://www.lefigaro.fr/international/2010/03/31/01003-20100331ARTFIG00649-pour-haiti-la-reconstruction-se-veut-un-nouveau-depart-.php

Haïti/conférence: 10 mds de $ promis

AFP
Les pays donateurs ont promis de verser près de 10 milliards de dollars au total pour reconstruire Haïti dévasté par un séisme, a annoncé hier le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
"Les Etats membres se sont engagés à verser 5,3 milliards de dollars sur les deux prochaines années, et 9,9 milliards au total pour les trois prochaines années et au-delà", a déclaré M. Ban à la presse, à l'issue d'une conférence internationale de bailleurs de fonds au siège new- yorkais de l'ONU.

Ces sommes dépassent largement les espérances des organisateurs, qui pensaient pouvoir recueillir environ 3,8 milliards de dollars pour les 18 prochains mois pour remettre l'économie d'Haïti sur les rails.

"Aujourd'hui la communauté internationale a répondu présente, de manière spectaculaire, aux côtés d'Haïti et de son peuple", s'est félicité le chef de l'ONU. "Les amis d'Haïti ont agi et sont allés bien au-delà des attentes", a-t-il ajouté. "Maintenant vient le tour de la mise en oeuvre, de la réalisation de notre promesse et de la transparence. Nous devons assurer que l'argent arrive à Haïti en temps voulu et garantir qu'il soit dépensé de manière avisée et coordonnée", a cependant averti M. Ban.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a espéré que "la reconstruction sera conduite par les Haïtiens (...) transparente, coordonnée et guidée par l'exigence de résultats". Mais "l'aide n'a jamais sauvé un pays", a-t-elle ajouté. "Notre objectif doit être de renforcer les Haïtiens" pour qu'ils puissent assumer le développement de leur pays.

"Eh bien parfois, on peut être fier d'appartenir à la communauté internationale", a commenté pour sa part le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner.

Les plus importantes contributions ont été promises par les Etats-Unis, qui se sont engagés à verser 1,15 milliard de dollars, et par les 27 pays de l'Union européenne (UE) avec un engagement total de 1,235 milliard d'euros, soit environ 1,6 milliard de dollars. Quelque 138 pays, plusieurs organismes internationaux comme le FMI ainsi que des ONG et des membres de la diaspora haïtienne étaient représentés à cette conférence, présidée par le chef de l'Etat haïtien René Préval.

Les sommes promises devraient représenter un premier versement sur un montant total de 11,5 milliards de dollars estimés pour la reconstruction sur 10 ans d'Haïti.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/04/01/97001-20100401FILWWW00336-haiticonference-10-mds-de-promis.php

Les rescapés du séisme fuient toujours Haïti

 Thierry Portes
Le 22 janvier dernier, des Haïtiens se massent devant l'ambassade du Canada à Port-au-Prince, dans l'espoir d'un rapatriement. Crédits photo : AFP Des dizaines de milliers d'Haïtiens sont partis vivre à l'étranger après le 12 janvier.

Bien que plus d'active, le général Roland Chavanne a gardé une discipline militaire. Tous les matins à 6 heures, le directeur du Centre gouvernemental immigration-émigration arrive à son bureau et organise personnellement l'accueil du premier groupe d'Haïtiens en demande d'un passeport.

Dès 8 heures, sous une chaleur naissante, une foule se presse tous les jours devant le petit bâtiment de la capitale, Port-au-Prince, par lequel doit nécessairement passer celui qui veut des papiers. C'est le premier pas officiel sur la route de l'émigration que les Haïtiens ont si souvent empruntée par le passé et qu'ils tentent à nouveau de forcer en grand nombre, depuis le séisme du 12 janvier dernier.

Fuir la misère, le manque de perspectives, des souvenirs horribles, la peur que leur terre natale tremble à nouveau. Sur l'avenue Lalu, les policiers jouent du mégaphone et de la matraque pour contenir les files indisciplinées qui enserrent le bâtiment de l'immigration-émigration. De l'autre côté de l'avenue, ils sont aussi nombreux à attendre, suscitant des embouteillages.

Double nationalité

À l'intérieur du minus­cule édifice, il faut passer plusieurs guichets, faire encore plusieurs queues. Sur une terrasse du premier, sous une bâche protégeant du soleil, entouré de deux adjointes qui écrivent à l'aide de leur ordinateur portable, le général Chavanne, cravaté, droit sur sa chaise derrière son petit bureau d'écolier, fait face à des piles de dossiers. Pourtant, il ne gère que les cas les plus épineux, ceux qui concernent les adoptions d'enfants, par exemple, pour lesquels les consuls étrangers l'appellent régulièrement. Il ne peut affirmer que les 24 000 demandes de passeport effectuées depuis le 12 janvier sont toutes celles de candidats à l'émigration.

Sur le ton de la confidence, le général Chavanne reconnaît que «beaucoup d'enfants sont partis étudier à l'étranger» ; que «le Venezuela, le Chili et le Mexique ont aidé les étudiants à avoir des bourses» ; et que par dizaines de bus et centaines de voitures particulières, des Haïtiens sont partis pour la République dominicaine, où les vols vers l'Amérique du Nord étaient maintenus, alors que l'aéroport de Port-au-Prince ne fonctionnait plus. Ces dizaines de milliers d'Haïtiens sont venus grossir les rangs des quelque 3 millions de leurs compatriotes vivant déjà à l'étranger.

Les premières destinations choisies demeurent depuis des décennies les États-Unis et le Canada. La France vient loin derrière. «On a constaté après le séisme, souligne un conseiller du premier ministre, que tout le monde se moque de la Constitution, qui impose à tout Haïtien de n'avoir qu'une seule nationalité. Ce n'est pas simplement l'élite, mais toute la classe moyenne, qui a deux, voire trois passeports.»

Fuite des cerveaux

Ce n'était un secret pour personne, mais devant l'afflux d'Haïtiens devant les ambassades américaine et canadienne, l'évidence s'est imposée. Tous ces gens n'étaient pas passés par le Centre immigration-émigration et présentaient des documents en règle. Il y avait surtout des enfants. Leurs mères, avec un visa touristique, avaient accouché aux États-Unis. Le droit du sol offre à leur progéniture le précieux sésame. Dans un geste humanitaire, l'Amérique a laissé venir à elle tous ces enfants dont l'école s'était effondrée. Plusieurs milliers ont été transportés dans les avions militaires de l'US Army.

Commerçant dans le quartier carrefour, Georges ­Ruhes a, comme tant d'autres, amené ses deux fils, de 7 et 5 ans, à l'ambassade américaine de Port-au-Prince, trois jours après le séisme , raconte-t-il. Son épouse vit à Boston et l'appelait pour mettre leurs deux enfants à l'abri. «Il y avait du monde partout à l'ambassade américaine», dit-il, mais l'attente ne fut pas longue. C'est son beau-frère, détenteur d'un passeport américain, qui a conduit ses neveux à sa s½ur. «J'irai les voir cet été ; en attendant, il faut que je leur envoie de l'argent», ajoute ce commerçant de Port-au-Prince. Son cas est particulier. On considère en général qu'un tiers du produit intérieur brut haïtien provient des transferts de fonds des membres de la diaspora vers leur île natale, qu'ils contribuent à ne pas laisser sombrer.

Étudiants et professeurs, estimant que l'effondrement de l'université de Port-au-Prince était le dernier coup du sort qu'ils pouvaient supporter, sont eux aussi partis, comme de très nombreux cadres haïtiens. Ils seraient environ 10 000 parmi les plus diplômés à émigrer chaque année, rapporte le quotidien Le Nouvelliste. Le séisme ne pouvait que renforcer cette fuite des cerveaux qui ajoute à l'incertitude quant à l'avenir d'Haïti.

Aujourd'hui encore, ce mouvement, nourri par des catégories sociales plus modestes, se poursuit. À l'ambassade du Canada, Charles est ainsi revenu du Québec pour plaider le regroupement familial. Sa fille peut le suivre, mais le dossier de sa seconde épouse, haïtienne, est plus compliqué. Édith, qui vit à Montréal où, ses études terminées, elle a fait sa vie, aimerait que sa s½ur, malade, puisse se soigner au Canada. «La chambre de la petite (la fille de sa s½ur) est déjà prête», dit Édith. Avec son voisin dans la file, Georges, qu'elle ne connaît pas, Édith partage au moins une certitude : «Je reviendrai un jour, pour la retraite. Il fait trop froid au Canada. Quand on est vieux, c'est trop dur.»

http://www.lefigaro.fr/international/2010/04/01/01003-20100401ARTFIG00369-les-rescapes-du-seisme-fuient-toujours-haiti-.php

Plusieurs écoles vont rouvrir à Haïti

AFP
02/04/2010

Des dizaines d'écoles vont rouvrir leurs portes lundi en Haïti où des tentes ont été dressées dans des camps pour accueillir les écoliers, a annoncé hier l'Unicef, indiquant que cela s'inscrivait dans un plan visant à scolariser 700.000 enfants d'ici deux mois.

"Ce n'est pas une réouverture générale des écoles", a toutefois souligné à l'AFP une porte-parole de l'organisation onusienne, Jennifer Bakody. "Dans certains endroits, beaucoup d'écoles ont été endommagées ou se sont effondrées. Egalement, plusieurs ont déjà recommencé à fonctionner, par exemple à Jacmel (sud) où beaucoup d'écoles fonctionnent depuis le 8 mars", a-t-elle ajouté.

L'année scolaire va être prolongée jusqu'en août pour permettre un rattrapage aux quelque trois millions d'écoliers qui, avec le séisme du 12 janvier, ont subi une interruption de cours ou un arrêt total de leur scolarité, a précisé le gouvernement haïtien, cité dans un communiqué de l'Unicef.

En tout, l'Unicef a fourni 3.000 tentes pour servir de classes, ainsi que du matériel de cours aux écoliers et aux professeurs. Des volontaires à l'enseignement ont également reçu des cours d'initiation à la pédagogie, de même qu'une rapide formation au soutien psycho-social.

"Haïti a une chance unique dans son histoire"

LEMONDE.FR | 01.04.10 | 18h05  •  Mis à jour le 02.04.10 | 09h03

 AP/Ramon Espinosa

"Le 12 janvier, s'est ouvert un nouveau chapitre de l'histoire d'Haïti."

Réunis à New York, mercredi 31 mars, les pays donateurs ont promis de consacrer près de 10 milliards de dollars (7,4 milliards d'euros) pour aider Haïti à se relever du séisme dévastateur du 12 janvier. Un montant supérieur aux attentes, donc "extrêmement satisfaisant" pour Marcel Stoessel, chef de mission à Haïti pour l'ONG Oxfam, qui estime que Haïti a là "une chance unique" d'ouvrir un nouveau chapitre de son histoire.

Dix milliards de dollars d'aide, est-ce un montant suffisant pour reconstruire Haïti ?

Je ne pense pas que quelqu'un puisse dire exactement quel est le montant nécessaire pour aider Haïti, mais ce montant s'approche de l'évaluation des dommages. Vu les besoins énormes, immédiats comme à long terme, nous sommes très satisfaits du résultat de la conférence de New York, ce montant est supérieur à ce qui était généralement attendu.

Nous émettons cependant deux réserves. D'une part, il faut que cet argent promis soit réellement donné. Dans beaucoup de grandes urgences humanitaires, l'argent promis n'est pas arrivé en intégralité, comme par exemple lors de l'ouragan Mitch [qui avait tué plus de 9 000 personnes en Amérique en 1998]. A New York, il y avait des promesses de transparence sur ce sujet, avec un site web qui devrait permettre de suivre l'argent qui arrive sur le terrain.

D'autre part, il faut qu'il s'agisse d'argent nouveau. Il est arrivé dans le passé que de l'argent promis pour une cause représente l'argent qui était déjà affecté ailleurs et qui a été réorienté. Il pourrait s'agir soit d'argent déjà affecté à Haïti, dans des projets de développement antérieurs au séisme, soit d'argent affecté à d'autres crises humanitaires dans le monde. L'attention internationale et des médias est focalisée sur Haïti, mais nous ne devons pas oublier les autres pays qui subissent des catastrophes ou qui souffrent de la pauvreté. Nous avons observé, par exemple, après le tsunami [du 26 décembre 2004], qu'il était difficile d'obtenir suffisamment de fonds pour d'autres urgences dans le monde. Dans ce cas, le contrôle est beaucoup plus difficile, car nous n'avons pas accès aux comptes internes des organisations.

A quoi pourra servir cet argent ? Quels sont les besoins ?

L'argent va être utilisé sur le court terme et sur le long terme. Il y a toujours des besoins d'urgence, notamment dans le domaine de l'abri, qu'on doit continuer a suivre. Environ 5 millions de dollars sont affectés pour les prochains dix-huit mois, et 5 millions de dollars pour le plus long terme. Oxfam a réalisé une enquête d'un type inédit auprès de 1 700 Haïtiens pour connaître leurs besoins, et j'ai été très surpris du résultat : leur premières priorités sont l'emploi et l'éducation, ils veulent retourner au travail et éduquer leurs enfants.

La troisième priorité, c'est le logement, la quatrième le développement de la production nationale. Et là, il faut dire qu'il est important de décentraliser le pays. Haïti a beaucoup souffert de la centralisation politique, administrative et économique. Il faut développer les autres villes et la campagne, la production agricole. Il est vrai que beaucoup de problèmes étaient déjà présents avant le séisme, mais le 12 janvier s'est ouvert un nouveau chapitre pour le pays permettant d'avancer réellement le développement d'Haïti.

Comment va être affecté cet argent ?

Nous nous posons aussi la question, pour l'instant il semble qu'un fonds va être mis en place. Haïti détient ici une chance unique dans son histoire de se remettre sur pied et d'avancer sur beaucoup de sujets. C'est une énorme chance. Maintenant, ce dont le pays a besoin, ce n'est pas forcément de plus d'argent, mais d'assurer que cet argent atteigne les plus vulnérables et contribue véritablement à avancer le développement du pays. Le rôle du gouvernement haïtien et de la société civile est fondamental.

Le gouvernement commence à être plus actif, il faut aussi qu'il communique clairement et d'une manière efficace avec la population. C'est au gouvernement de prendre la reconstruction en charge, il connaît beaucoup mieux ce dont a besoin le pays que la communauté internationale.

Propos recueillis par Hélène Bekmezian

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/04/01/haiti-a-une-chance-unique-dans-son-histoire_1327572_3222.html

Compte rendu : Les pays donateurs promettent près de 10 milliards de dollars pour Haïti

New York (Nations unies) Correspondant

Les pays donateurs ont surpassé les attentes des Nations unies, mercredi 31 mars, en clôture de leur conférence internationale, en promettant de consacrer, au cours des prochaines années, près de 10 milliards de dollars (7,4 milliards d'euros) au relèvement d'Haïti, dévasté par un tremblement de terre le 12 janvier. Evoquant un "rendez-vous avec l'histoire", le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué la "générosité extraordinaire" de la communauté internationale.

Les promesses de dons se sont chiffrées à plus de 5 milliards de dollars pour les prochains dix-huit mois, alors que l'ONU avait évalué les besoins à moins de 4 milliards de dollars sur cette période, et ne parvenait plus à obtenir que la moitié des fonds d'urgence réclamés. L'argent servira notamment à fabriquer des abris et à fournir des tentes aux dizaines de milliers de réfugiés qui se préparent à affronter la saison des pluies dans des abris de fortune.

L'Union européenne arrive en tête des donateurs (1,6 milliard de dollars, dont 189 millions ont été offerts par la France). Les Etats-Unis se sont, eux, engagés à verser plus de 1,1 milliard de dollars "pour la reconstruction et le soulagement de la dette multilatérale", a expliqué la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. Le Canada a promis 375 millions de dollars et le Brésil 163 millions.

"Un mouvement du coeur"

"C'est un mouvement du coeur, un témoignage qu'Haïti n'est pas seule", a remercié le président haïtien, René Préval, qui a aussi salué les contributions des petits pays, tels le Mali (200 000 dollars) ou le Monténégro (10 000 dollars).

Bien que l'Etat haïtien soit notoirement faible et accusé de corruption, de nombreux pays, dont les Etats-Unis, ont insisté pour qu'il soit replacé au coeur des efforts de développement. "La reconstruction sera dirigée par les Haïtiens", de manière "transparente, coordonnée, et guidée par l'exigence de résultats", a assuré Mme Clinton. Une partie des sommes promises sera portée au budget du gouvernement haïtien, pour payer, par exemple, fonctionnaires et policiers. L'utilisation de l'aide internationale sera surveillée par un "fonds multidonneurs", géré par la Banque mondiale, et par une commission coprésidée par l'ex-président américain Bill Clinton.

Le projet de reconstruction soumis par le gouvernement haïtien prévoit notamment le renforcement du secteur agricole, la consolidation de l'Etat, la construction d'infrastructures ou le développement de pôles urbains hors de Port-au-Prince, pour soulager la capitale d'une partie de sa population.

Les promesses sont "remarquablement généreuses", mais ne doivent pas être constituées "d'argent recyclé pris au détriment d'autres crises humanitaires", a prévenu Philippe Mathieu, un porte-parole d'Oxfam. L'ONG affirme qu'au lendemain de l'ouragan Mitch, qui avait, en 1998, dévasté plusieurs pays d'Amérique centrale, moins d'un tiers des 9 milliards de dollars promis avaient finalement été versés.

Philippe Bolopion

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/04/01/les-pays-donateurs-promettent-pres-de-10-milliards-de-dollars-pour-haiti_1327368_3222.html

 

Marcel Stoessel, chef de mission à Haïti pour l'ONG Oxfam

Haiti-Séisme/Conférence NY : Des partis d’opposition rejettent le plan gouvernemental de reconstruction

mardi 30 mars 2010

P-au-P., 30 mars 2010 [AlterPresse] --- Des partis d’opposition à l’administration du président René Préval rejettent le plan que le gouvernement haïtien présente le 31 mars à la conférence internationale de New York, convoquée par les Nations Unies pour la reconstruction d’Haïti.

La plateforme Alternative, qui regroupe plusieurs partis politiques d’opposition, a déclaré lors d’une conférence de presse ce 30 mars que le plan gouvernemental ne prend pas en considération les opinions des « forces vives de la nation », des universités, des secteurs politiques et de la société civile.

Victor Benoit, président de la Fusion des Sociaux-démocrates et dirigeant de l’Alternative, affirme que cette plateforme ne reconnaît pas le plan du gouvernement, qui, selon lui, n’a rien « d’un véritable plan de reconstruction ».

Il demande à tous les secteurs de se mobiliser contre ce document et préconise un dialogue national afin de pouvoir élaborer un « plan stratégique de développement » au lieu d’un plan « pour revenir à la situation d’avant la crise » humanitaire provoquée par le séisme de janvier dernier.

Plus de 220.000 personnes ont été tuées lors de cette catastrophe qui a également provoqué plus de 300.000 blessés et 1,2 million de sans-abri.

Benoit critique l’« arrogance » du gouvernement qui travaille avec la Communauté internationale et ne prend pas en considération « les avis du peuple sur la manière dont il voit son avenir ».

Il dénonce le fait que le document de l’exécutif mette uniquement en avant quelques axes de développement sans effectuer « une analyse » de la situation.

Pour l’Alternative, le plan ne prévoit aucune mesure pour favoriser par exemple la sécurité alimentaire et un développement national.

De son coté, la présidence a soumis le 29 mars au Parlement une demande de prorogation de 18 mois de l’état d’urgence décrété après le séisme.

Elle demande aux chambres de ratifier la création de la Commission Internationale de Reconstruction d’Haïti (CIRH), qui devra être co-présidée par le premier ministre Jean Max Bellerive et l’envoyé spécial de l’ONU, William Clinton, ex président des Etats-Unis.

Cette commission devrait être constituée de 10 étrangers et 7 Haïtiens de plusieurs secteurs, avec un mandat de 18 mois, avant d’être remplacée par la Régie de Développement de Haïti (RDH).

L’opposition critique cette disposition et souligne qu’il ne reste pas plus que 11 mois à Préval pour boucler son mandat.

Plusieurs autres secteurs, tels que ceux des mouvements sociaux, des organisations civiles, féministes et religieuses ont fait part de commentaires critiques sur le processus conduit par le gouvernement à la veille de la conférence de New York.

La Conférence, intitulée "Vers un nouveau futur pour Haïti", réunira des représentants de plus de cent pays. Elle sera co-présidée par le Brésil, le Canada, l’Union européenne, la France et l’Espagne, les principaux donateurs pour le pays.

Le président René Préval accompagné d’une importante délégation se trouve sur place depuis la soirée du 28 mars. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, l’envoyé spécial de l’ONU pour Haïti William Clinton et la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères Catherine Ashton participeront à la conférence. [gp apr 30/03/2010 20 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article9404

 

Haïti aura plus d’aide, si la gestion est bonne, promet Washington

Cheryl Mills, chef de cabinet de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, invite le gouvernement Préval/Bellerive à donner la preuve de ses capacités

Les Etats-Unis ont annoncé mardi que la communauté internationale maintiendra un engagement financier à long terme en faveur de la reconstruction d’Haïti si les autorités du pays démontrent leur capacité à bien gérer l’aide.

"Si Haïti est capable de développer le type de leadership et de direction qui est nécessaire et aussi de profiter des opportunités qui s’offrent au pays, je peux prédire que nous tous serons plus enclins à donner davantage", a déclaré lors d’une conférence de presse à New York, Cheryl Mills, chef de cabinet de la Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton.

Selon une dépêche d’EF, parlant au nom de l’administration Obama, à la veille du rendez-vous de New York, Mme Mills a réitéré la volonté de Washington de coopérer de façon durable avec le gouvernement haïtien, notamment dans le domaine de la santé, de l’agriculture, de la lutte contre la déforestation et du renforcement de l’état de droit.

"L’objectif est que dans 30 ans, lorsqu’une autre catastrophe naturelle se produira ailleurs, Haïti puisse s’asseoir à la table des pays donateurs", a expliqué la haute fonctionnaire.

Elle a, en outre, insisté sur l’importance du maintien de l’assistance humanitaire d’urgence fournie aux sinistrés du séisme parallèlement au lancement des travaux de reconstruction.

"Nous ne pouvons pas atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés si nous n’affrontons pas d’abord les situations d’urgence", a poursuivi Cheryl Mills qui n’a pas voulu préciser si les Etats-Unis seraient prêts à débloquer des fonds pour aider les autorités haïtiennes à faire face à un déficit budgétaire variant entre 250 et 350 millions de dollars pour l’exercice 2009/2010.

"Les Etats-Unis ont des limitations établies concernant la fourniture d’un appui budgétaire direct, pour cette raison nous devons analyser si nous pouvons aider dans la transparence et en utilisant les mécanismes que nous exige le Congrès", a fait savoir la chef de cabinet d’Hillary Clinton.

Elle en a profité pour démentir les rumeurs selon lesquelles des désaccords auraient surgi entre l’administration Obama et le gouvernement Préval/Bellerive sur les mécanismes de transparence proposés pour assurer la supervision de l’utilisation qui sera faite de l’aide internationale à la reconstruction.

Sur un autre front, Cheryl Mills a mis en relief le désengagement progressif des troupes militaires américaines envoyées en Haïti au lendemain du tremblement de terre dévastateur du 12 janvier. Des 20.000 GI’s déployés sur le territoire national et les côtes au plus fort de la crise humanitaire, il n’en restera que 1.500 à la date du 1er mai prochain, a-t-elle relevé.

Une délégation officielle haïtienne conduite par le Président René Préval et le Premier ministre Jean-Max Bellerive tentera d’obtenir mercredi des bailleurs de fonds un montant de 3,8 milliards de dollars, une première tranche jugée indispensable pour permettre au pays de se relever de la catastrophe.

Baptisée "Vers un nouvel avenir pour Haïti", la conférence des donateurs sera ouverte mercredi au siège de l’ONu à New York par la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton et le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Le Président René Préval, son Premier ministre Jean-Max Bellerive, le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick, le directeur général du Fonds Monétaire International, Dominique Strauss-Kahn et le président de la Banque interaméricaine de développement (BID), Luis Alberto Moreno, figurent notamment sur la liste des orateurs devant intervenir en présence de représentants de 136 pays.

L’ONU estime à 11,5 milliards de dollars sur dix ans les besoins post-séisme d’Haïti. spp/Radio Kiskeya

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Haiti-Séisme/Conférence NY : Des partis d’opposition rejettent le plan gouvernemental de reconstruction

mardi 30 mars 2010

P-au-P., 30 mars 2010 [AlterPresse] --- Des partis d’opposition à l’administration du président René Préval rejettent le plan que le gouvernement haitien présente le 31 mars à la conférence internationale de New York, convoquée par les Nations Unies pour la reconstruction d’ Haiti.

La plateforme Alternative, qui regroupe plusieurs partis politiques d’opposition, a déclaré lors d’une conférence de presse ce 30 mars que le plan gouvernemental ne prend pas en considération les opinions des « forces vives de la nation », des universités, des secteurs politiques et de la société civile.

Victor Benoit, président de la Fusion des Sociaux-démocrates et dirigeant de l’Alternative, affirme que cette plateforme ne reconnaît pas le plan du gouvernement, qui, selon lui, n’a rien « d’un véritable plan de reconstruction ».

Il demande à tous les secteurs de se mobiliser contre ce document et préconise un dialogue national afin de pouvoir élaborer un « plan stratégique de développement » au lieu d’un plan « pour revenir à la situation d’avant la crise » humanitaire provoquée par le séisme de janvier dernier.

Plus de 220.000 personnes ont été tuées lors de cette catastrophe qui a également provoqué plus de 300.000 blessés et 1,2 million de sans-abri.

Benoit critique l’« arrogance » du gouvernement qui travaille avec la Communauté internationale et ne prend pas en considération « les avis du peuple sur la manière dont il voit son avenir ».

Il dénonce le fait que le document de l’exécutif mette uniquement en avant quelques axes de développement sans effectuer « une analyse » de la situation.

Pour l’Alternative, le plan ne prévoit aucune mesure pour favoriser par exemple la sécurité alimentaire et un développement national.

De son coté, la présidence a soumis le 29 mars au Parlement une demande de prorogation de 18 mois de l’état d’urgence décrété après le séisme.

Elle demande aux chambres de ratifier la création de la Commission Internationale de Reconstruction d’Haïti (CIRH), qui devra être co-présidée par le premier ministre Jean Max Bellerive et l’envoyé spécial de l’ONU, William Clinton, ex président des Etats-Unis.

Cette commission devrait être constituée de 10 étrangers et 7 Haïtiens de plusieurs secteurs, avec un mandat de 18 mois, avant d’être remplacée par la Régie de Développement de Haïti (RDH).

L’opposition critique cette disposition et souligne qu’il ne reste pas plus que 11 mois à Préval pour boucler son mandat.

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Une trentaine d’haïtiens partis après le 12 janvier, emprisonnés aux Etats-Unis

Une trentaine d'haïtiens partis après le 12 janvier, emprisonnés aux Etats-Unis

Transportés sans visa par des avions militaires américains tout de suite après le séisme, ils sont menacés de déportation tout comme 35 autres compatriotes placés en taule dans plusieurs Etats américains

Au moins 30 ressortissants haïtiens ayant laissé le pays sans visa à bord d'avions militaires américains, peu après le séisme dévastateur du 12 janvier, sont incarcérés depuis près de trois mois dans un centre de détention de Floride, sur ordre des services d'immigration des Etats-Unis, rapporte jeudi le New York Times.

Affirmant que leurs clients n'avaient aucune histoire criminelle, leurs avocats ont réclamé leur libération et présenté certains d'entre eux comme des rescapés sortis des décombres ou ayant perdu des parents dans la catastrophe.

Ces compatriotes étaient à la recherche d'aliments, de sécurité ou de soins médicaux à l'aéroport international Toussaint Louverture lorsqu'ils ont pu profiter des évacuations massives alors en cours pour se rendre aux Etats-Unis.

Cependant, à leur arrivée déclarée illégale, ils ont été conduits dans une prison de Broward County.

Malgré un ordre de déportation émis contre eux par les autorités migratoires, les voyageurs n'ont pas été refoulés à Port-au-Prince en raison de la décision de l'administration Obama de suspendre les déportations vers Haïti depuis la tragédie du 12 janvier.

Interrogé par le New York Times, un porte-parole des services d'immigration, Brian Hale, a indiqué qu'une procédure a été engagée en vue de "libérer" les 30 détenus de Floride.

Par ailleurs, 35 autres haïtiens arrivés illégalement sur le territoire américain après le séisme, pour certains des boat people, sont également détenus à travers les Etats-Unis.

Rappelant que seules les personnes qui se trouvaient aux Etats-Unis avant le cataclysme pouvaient obtenir le statut de protection temporaire (TPS) pour une période de 18 mois au moins, le porte-parole prévient que "tous les autres illégaux ayant quitté Haïti après le 12 janvier seront arrêtés, emprisonnés et soumis aux procédures de déportation".

De leur côté, des avocats du Florida immigrant advocacy center ont dénoncé le refus des autorités américaines de laisser un psychotérapeute parlant créole fournir une assistance psychologique gratuite aux détenus gravement traumatisés.

Les familles de plusieurs des personnes concernées, dont Mike Kenson Delva et Lunva Charles, souhaitent qu'elles soient libérées afin de pouvoir s'installer définitivement aux Etats-Unis.

Au cours de la vague de départs ayant suivi le 12 janvier, des milliers de ressortissants étrangers et haïtiens avaient fui Haïti à destination de différents pays et territoires de la Caraïbe, de l'Amérique du Nord ou de l'Europe.

La violente secousse d'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter a dévasté le pays et fait officiellement 230.000 morts, 300.000 blessés et environ 1,5 million de sans-abri. spp/Radio Kiskeya

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