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samedi 31 janvier 2009

Bâtir l'unité de la Grande Caraïbe

Les changements climatiques et la pauvreté sont en tête de liste des accélérateurs des catastrophes naturelles et de bien d'autres déboires affectant Haïti. Ce sujet brûlant, point focal pour Haïti de la Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto a fait l'objet de vives discussions, lors de la 14e session ordinaire de l'Association des Etats de la Caraïbe (AEC), tenue le 30 janvier 2009 au Karibe Convention Center.
« L'AEC participe à la recherche de solutions aux problèmes environnementaux qui nous accablent depuis un certain temps ». De la salle de conférence où il prenait part à l'ouverture de la 14e réunion de cette association, le président René Préval n'a pu trouver les mots qu'il faut pour vanter les mérites de l'AEC.
Fort des résultats obtenus lors des ateliers de travail sur les catastrophes naturelles qui ont eu lieu à Montrouis, en novembre 2007 ou de la réunion relative à l'impact du changement climatique sur les désastres tenue à Port-au-Prince, en décembre 2008, le président Préval s'est réjoui que le Conseil des Ministres de l'AEC s'apprête à prendre des décisions sur des questions importantes pour l'avenir de la région.« Pour un Etat comme le nôtre qui ambitionne d'améliorer son image et de reprendre sa place au sein de l'industrie touristique régionale, l'invention du concept de tourisme multidimensionnel et la création d'une zone de tourisme durable dans la Caraïbe sont très appréciés par le gouvernement », a-t-il lancé en mettant l'emphase sur les actions conjuguées aux efforts déployés sur le plan national et susceptibles de permettre au pays de renforcer sa capacité d'accueil, de multiplier le nombre de visiteurs et d'accroître ses réserves de change.
Le chef de l'Etat s'est dit heureux que l'AEC, dont la présidence a été assurée avec succès par Haïti qui arrive au terme de son mandat, ait pu offrir de meilleures perspectives aux pays membres. Lesquels ne demandent qu'à être entourés et compris pour exploiter leurs potentialités et pour concrétiser leurs rêves de bonheur.
La perspective de l'unité caribéenne« Cette 14e réunion de l'AEC vient couronner une année de présidence de cet organe par la République d'Haïti », a indiqué, pour sa part, le président sortant de l'Association, Alrich Nicolas qui précise que le gouvernement haïtien avait assuré avec joie cette lourde responsabilité dans le dessein d'apporter sa pierre à la construction de l'unité caribéenne. Dévoilant les perspectives du gouvernement, notamment dans le domaine des infrastructures, de la protection de l'environnement et le développement de la production agricole, le chancelier haïtien a fait ressortir l'importance de la création par le chef de l'Etat de deux commissions : l'une sur la compétitivité de l'économie haïtienne, l'autre sur les nouvelles technologiques de l'information et de la communication. Ce, en vue de doter le pays d'un programme économique à long terme.
« Le gouvernement a trouvé dans l'AEC un partenaire stratégique fiable, dans la mise en oeuvre de sa politique de modernisation économique », a fait savoir M. Nicolas qui voit, à son compte, une parfaite adéquation entre les domaines prioritaires (tourisme, catastrophes naturelles, commerce régional, transport) de l'Association et les problèmes auxquels le pays est confronté. En outre, est prise en compte la question des catastrophes naturelles qui représente un sujet de préoccupation pour tous les Etats de la région. D'autant qu'après le passage des cyclones en Haïti, des travaux relatifs à l'impact du changement climatique sur les catastrophes naturelles dans la Grande Caraïbe ont été réalisés. Travaux qui ouvrent la voie à la conception et au développement d'un plan régional pour les changements climatiques.
Plaidant pour le renforcement institutionnel de l'AEC, en vue d'une meilleure adéquation entre ses objectifs fondamentaux et le fonctionnement efficient et efficace de ses comités spéciaux, le ministre haïtien des Affaires étrangères estime que toutes les actions de l'Association sont orientées vers le soulagement des souffrances, l'élévation du niveau de bien-être des populations, la croissance économique et la dynamisation des secteurs-clés des économies de la région. Malgré le fait que l'AEC traverse actuellement une certaine crise financière à laquelle il faudra trouver une solution.
Un espace de dialogue politique
« L'expérience vécue en Haïti montre clairement qu'il y a un lien inextricable entre les changements climatiques, le phénomène de la pauvreté et du développement », a martelé le ministre de l'Environnement, Jean Marie Claude Germain, visiblement préoccupé par les répercussions de ces phénomènes encore beaucoup plus sévères pour les petits Etats insulaires en Développement (PIED), comme Haïti, confrontés déjà à un ensemble de défis structurels et économiques. Ces répercussions sont très perceptibles sur un certain nombre de secteurs : ressources en eau, zones côtières, dégradations des terres, agriculture, risques et désastres naturels.
Franc parler : il s'agit d'une situation qui augmente la vulnérabilité de nos Etats et compromet considérablement les chances de réduction de la pauvreté et les initiatives visant la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire dans le délai fixé à 2015. « En plus d'être une sérieuse menace pour le développement de nos pays, les changements climatiques hypothèquent un ensemble de droits humains : droit à l'eau potable, à l'alimentation, à la santé et au logement. D'où la nécessité, pour les Etats de la Caraïbe d'accorder dans leurs politiques de développement une place prépondérante aux préoccupations liées aux changements climatiques.
Notons que le vice-président de la Colombie, Francisco Santos, dirige actuellement l'AEC. Il succède ainsi à Alrich Nicolas qui promet de continuer à travailler activement pour la promotion de l'Association. Signalons que grâce à la médiation haïtienne sur des questions politiques et techniques de nombreuses divergences de vue ont pu être aplanies entre le groupe des trois, composé du Venezuela, du Mexique et de la Colombie. Mieux : au contraire des discussions, des accords et résolutions ont été adoptés. A cet effet, Haïti a été élue président du comité sur la réduction des risques et désastres et du tourisme durable.
Robenson Bernard
rbernard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=66780&PubDate=2009-01-30
HRV commente :
Sans tenir compte des intentions mégalomanes des dirigeants haïtiens qui ont souvent tendance à construire l’édifice par le toit, on doit admettre que c’est une bonne chose pour Haïti, ces activités que servent à désenclaver le pays.
Se replacer dans le contexte caribéen ou latino-américain est un gage de sortir de l’isolement dans lequel a évolué Haïti pendant de nombreuses années.
Maintenant il revient aux haïtiens d’en tirer profit. Et ça, ce n’est pas gagné d’avance. La compétition est très rude. Avec des compétiteurs qui ont pris de l’avance sur nous. Beaucoup d’avance pour certains.
Et jusqu’à présent nos représentant sont choisis par les plus compétents !

Le commissaire Bernard Mary Dadaille, un fugitif, selon la police

L’ex-directeur départemental du Nord-Ouest lors du scandale des narcodollars est activement recherché dans le cadre de l’enquête sur cette affaire toujours pas tirée au clair ; le parquet de Port-au-Prince confirme l’empoisonnement du commissaire Jean Raymond Philippe et ouvre une enquête contre X
vendredi 30 janvier 2009,
« Bernard Mary Dadaille est en cavale et fait l’objet d’un avis de recherche », a déclaré vendredi le porte-parole a.i de la Police Nationale, Gary Desrosier, estimant que l’ancien directeur départemental du Nord-Ouest de la PNH était en cavale depuis plusieurs jours.
S’exprimant lors de son point de presse hebdomadaire, le porte-parole a précisé que le nouveau commissaire du gouvernement à Port-de-Paix (Nord-Ouest), Frédéric Bénêche, a autorisé la police, par le biais d’une délégation de pouvoir, à procéder à l’arrestation de M. Dadaille transféré à Port-au-Prince le 5 janvier dernier.
Le commissaire divisionnaire était le numéro un de la police du Nord-Ouest lorsque s’était produit le scandale des narcodollars, dans la localité de Lavaud, près de Port-de-Paix, le 12 novembre 2008.
Gary Desrosier a aussi confirmé que des agents du Bureau de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS) ont perquisitionné mercredi la résidence de Bernard Mary Dadaille à Caradeux (banlieue nord de Port-au-Prince). Mais, l’officier de police n’a pas été retrouvé. Aucune précision n’a été apportée sur la saisie éventuelle de documents au cours de cette opération.
Le porte-parole de la PNH soutient que l’autorisation délivrée par le commissaire Bénêche confère à la police le pouvoir d’arrêter et de déférer en justice n’importe quelle personne soupçonnée d’implication dans l’affaire de Port-de-Paix.
Agé de 47 ans, Bernard Mary Dadaille a passé seulement quelques jours à se rendre à la direction générale de la PNH où il est désormais affecté. Peu après son transfert, son adjoint Jean Raymond Philippe est décédé dans des conditions mystérieuses.
Le chef du parquet de Port-au-Prince, Me Joseph Manès Louis, a indiqué à Radio Kiskeya que les investigations ont permis de conclure à l’empoisonnement du commissaire de police. Une enquête contre X a été ouverte en vue de retrouver le ou les auteurs du crime.
Le dossier est désormais confié au cabinet d’instruction.
Vendredi, lors d’une audition au Parlement consacrée au pillage auquel se seraient livrées des autorités judiciaires et policières ayant pris part à la perquisition du domicile de l’oncle du présumé narcotrafiquant Alain Désir, le commandant en chef de la Police Nationale, Mario Andrésol, a annoncé 26 arrestations. 19 policiers et sept membres de l’appareil judiciaire de Port-de-Paix sont sous les verrous dans le cadre de l’enquête en cours.
Le ministre de la justice, Me Jean Joseph Exumé, le secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Eucher-Luc Joseph, l’inspecteur général en chef de la PNH, Fritz Jean et le chef de la police judiciaire, Frantz Thermilus avaient également répondu aux questions des Députés. Cependant, la séance publique allait céder la place à un « huis clos » sur un scandale narco-financier décidément très embarrassant pour les uns et les autres.
Le 12 novembre à Lavaud, plusieurs millions de dollars américains auraient été emportés chez Marc Frédéric. Un montant de loin supérieur à la somme déclarée, 1,7 million de dollars. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5642
HRV commente :
La fameuse et riche perquisition en question a eu lieu le 12 novembre. Bientôt trois mois. Beaucoup de ceux qui se sont graissés drôlement les pattes ont déjà quitté le pays. République Dominicaine, USA et Canada pour la grande majorité.
Pour les fonctionnaires haut placés impliqués qui se trouvent à l’extérieur, bientôt on apprendre qu’ils étaient des citoyens canadiens ou américains. Donc ils ne pourront pas être renvoyés en Haïti pour être présentés devant les juges.
Voilà ce que je crains de l’acceptation de la double nationalité que demande les haïtiens de la diaspora.
Quand il sera question de lui refaire la face a cette Constitution écrite dans un contexte qui ne correspond plus à notre réalité de 2009 et surtout quand les « personas non gratas » n’ont plus les mêmes parures en matière de plumes ni de plumages il faudra à un moment de la durée bien établir les règles qui permettent une intégration véritable et sans faille dans la vie nationale avec une explicitation des droits et des devoirs.

Un casque bleu argentin se noie en République Dominicaine

Le sous-officier Eduardo José Bustamante faisait partie du contingent argentin de la MINUSTAH
vendredi 30 janvier 2009,
Eduardo José Bustamante, un sous-officier argentin affecté à la force aérienne de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (MINUSTAH), est mort noyé en République Dominicaine alors qu’il pratiquait la natation, rapporte une dépêche de l’agence argentine DyN citant les autorités militaires locales.
Selon l’état-major conjoint des Forces armées argentines, le casque bleu avait obtenu une dispense de ses supérieurs hiérarchiques pour se rendre en territoire voisin.
Bustamante faisait partie de l’unité argentine des hélicoptères déployée au sein de la mission onusienne.
Avec un contingent de plus de 500 soldats, Buenos Aires se trouve parmi les principaux contributeurs de troupes à la MINUSTAH. Déployée depuis 2004, la force de stabilisation de l’ONU compte 9.000 militaires et policiers internationaux, en majorité des latinoaméricains. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5641
PNH : 5 lynchages et 11 viols en quelques jours
vendredi 30 janvier 2009
La Police Nationale annonce avoir enregistré ces derniers jours cinq cas de lynchage dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
De présumés voleurs ont notamment fait les frais de plusieurs vengeances collectives.
Invitant la population à renoncer à la pratique illégale de la justice expéditive, le porte-parole de la PNH, Gary Desrosier, a rappelé que personne n’a le droit de se faire justice sous quelque prétexte que ce soit. Tous les citoyens victimes d’agissements de particuliers peuvent porter plainte, a martelé le porte-parole.
M. Desrosier affirme d’autre part que plusieurs individus ont été arrêtés pour leur implication présumée dans des viols. Au moins 11 cas de viol, dont certains concernent des fillettes, ont été recensés à travers le pays.
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?breve1854
HRV commente:

Ce que les autorités ne disent pas c’est que le lynchage n’est pas une réaction spontanée d’un groupe d’individus. C’est une réponse adaptée à une situation qui semble dépasser les sphères du pouvoir en place.
Certains haïtiens pour ne pas dire tous les haïtiens n’ont aucune confiance aux institutions et aux individus qui représentent la justice dans le pays.
Avec l’accumulation des scandales et l’implication chaque fois constante de membres de la police ou du corps judiciaire dans les scandales qui font le plus de bruit, le citoyen haïtien finit par comprendre qu’il est dans l’obligation de se faire justice lui-même. Cette obligation peut s’insérer carrément dans une attitude de légitime défense.
Ceci ne doit pas être interprété comme une incitation à ce type de violence. Loin de là. Il incombe une fois de plus aux autorités de démontrer par des attitudes et des gestes convaincants qu’elles ont le contrôle de la situation. Pour l’instant ce n’est pas le cas.
L’autorité est vue et assimilée à un complice de ce crime qui a déjà causé des dégâts considérables au sein de la famille haïtienne.
Paradoxalement, si davantages de bandits connus et avérés tombaient dans l des échanges de tirs avec les forces de l’ordre !