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dimanche 4 novembre 2007

Haïti : Duvalier, la face cachée de Papa Doc Un nouveau livre sur la dictature sanglante de Duvalier

DUVALIER La face cachée de Papa Doc, tel est le titre du témoignage (avec une centaine de photos) qui paraît début novembre chez l’éditeur Mémoire d’encrier à Montréal, à l’occasion du centenaire de François DUVALIER (1907-2007) [1]. L’auteur de ce livre : Jean Florival. 77 ans, il connaît tout, ou presque du régime. Il vide sa mémoire, et livre un témoignage de toute importance sur François Duvalier, sur les principaux ténors de la dictature, et sur tout ce qu’il a vu, entendu et vécu.
Point de vue de l’éditeur et introduction de l’ouvrage
Soumis à AlterPresse le 2 novembre 2007
Spectateur et souffleur, Jean Florival est dans l’oeil du cyclone ; à l’intérieur du régime, sans un quelconque titre officiel. C’est en témoin privilégié qu’il plonge dans l’intimité du pouvoir, relate des faits jusque-là inconnus du grand public. Ce livre a le mérite d’exposer avec sérénité des événements tantôt tragiques, tantôt loufoques, dans le dessein de refuser l’oubli, et de mieux comprendre cette tyrannie qui a endeuillé les familles haïtiennes, afin de sortir du cercle de l’impunité et de la logique bourreau-victimes.
Découvrez les frasques d’un pouvoir qui fige depuis un demi-siècle l’histoire et l’imaginaire d’Haïti.
Selon le politologue Sauveur Pierre Etienne : « François Duvalier instaure en Haïti une dictature féroce, dont l’usage et l’ampleur de la violence font oublier tous les régimes autoritaires traditionnels et sanguinaires qui l’ont précédée. Jean Florival a réalisé le tour de force de présenter les multiples facettes de l’enfant terrible de l’occupation américaine et des classes moyennes. DUVALIER La face cachée de Papa Doc a le mérite de révéler des faits qu’un témoin privilégié se doit de partager avec ses concitoyens, afin de les aider à se ressaisir et à avoir le courage de se regarder objectivement, sans passion. »
Jean Florival, né en 1930 en Haïti, est journaliste. Il choisit l’exil en 1967 à New York et s’installe au Québec en 1973.
Introduction de l’ouvrage


DUVALIER La face cachée de Papa Doc
Le 22 septembre 1957, François Duvalier devient président de la République d’Haïti. Très peu d’observateurs, même avisés, peuvent prévoir que ce médecin et ethnologue instaurera dans le pays un régime politique dont la longévité – 29 ans – suscitera à la fois l’admiration de partisans zélés et la haine d’opposants farouches. L’expression quelque peu triste et affable de son visage de myope, le ton pathétique de ses discours de campagne pour dénoncer les injustices et les travers de la société haïtienne, laissent l’impression d’un leader austère et rigoureux animé des meilleures intentions en vue des changements nécessaires. Mais pour certains, François Duvalier demeure tout simplement le produit d’un contexte explosif qui donnera naissance à un pouvoir sans bornes.
À ce propos, écoutons-le, dans une envolée oratoire à l’adresse de ses miliciens rassemblés massivement dans la cour du Palais national le 6 avril 1964 :
Les miliciens doivent être ce qu’ils sont, c’est-à-dire toujours prêts à faire le coup de feu, parce que c’est ce qui me plaît. C’est peut-être un peu drôle d’entendre un homme qui a passé toute sa vie penché sur les travaux avec son frère Lorimer Denis, que ce soit dans le domaine de la médecine, de l’ethnologie, du folklore, mais l’homme a un autre aspect en lui, et à partir du jour où j’ai décidé d’accepter le diktat du peuple, l’homme est devenu un autre homme : il est aussi sauvage que vous, ayant la même flamme pour épauler le fusil quand il le faudra [
2].
Le professeur Daniel Fignolé, ancien président provisoire (25 mai-14 juin 1957), compagnon de lutte, ami et compère de François Duvalier, l’a bien connu. Après tout, il a fondé avec lui le Mouvement ouvrier paysan (MOP) à la chute du président Élie Lescot, le 11 janvier 1946. Donc, il ne saurait guère ignorer les penchants dictatoriaux et l’opportunisme politique du partenaire d’hier, qui claquera la porte du Parti pour accepter le portefeuille du Travail sous le gouvernement Estimé. On comprend que, durant la campagne électorale de 1957, Fignolé attaque Duvalier au vitriol, mettant le pays en garde contre le rival exécré. Il prévient quotidiennement en continu à la radio que si François Duvalier devait être élu, il utiliserait toute une panoplie d’artifices pour s’accrocher au pouvoir. A-t-il tort ?
Clément Barbot, autre ancien compagnon de lutte et confident de longue date de Duvalier, traité d’ailleurs en alter ego au début du règne de Papa Doc, partage l’opinion du professeur Fignolé. Cependant, contrairement à ce dernier, c’est lui qui aidera Duvalier à instaurer en Haïti l’ère terrifiante de la Pax duvalierista. Ils se complètent à cet égard. Sauf que, pour son malheur, Clément Barbot a surestimé sa toute-puissance, sous-estimé imprudemment la force de dissimulation de François Duvalier. Il le paiera de sa vie.
L’image de gravité et de timidité apparente que Duvalier offre se veut rassurante : taille moyenne, tenue sombre en toute saison, nœud papillon noir à la Louis Borno – ancien président d’Haïti sous l’occupation américaine, du 15 mai 1922 au 15 mai 1930 –, lunettes épaisses à monture d’écailles d’intellectuel (à l’époque), voix lente, nasillarde, regard hypnotiseur de charmeur de serpents. C’est ainsi qu’il entend entrer dans sa légende, qu’il se prépare à jouer le « rôle historique » qui l’appelle, qu’il veut bâtir le mythe de « défenseur des opprimés », qui lui vaudra d’exercer cette fascination indéniable sur tant de gens.
De ceci, Duvalier est sûr : coûte que coûte, il accédera au pouvoir. N’a-t-il pas plus tard, du balcon de son bureau, déclaré lors d’une démonstration de force au Champ de Mars et dans la cour du Palais national qu’il se savait voué à un destin exceptionnel ? Et il expliquera, le plus sérieusement du monde, que le Dr Louis Hyppolite, lisant un jour les lignes de sa main, lui a prédit qu’il serait président d’Haïti. « Et je le suis en effet, n’est-ce pas ? », a-t-il ajouté.
Alors il se fait connaître, s’organise méthodiquement. Fort de son passage à l’Institut d’ethnologie où il rencontre d’éminents professeurs – en particulier, le Dr Jean Price-Mars, auteur, entre autres, du livre culte Ainsi parla l’oncle –, il s’implique dans les milieux intellectuels, dits « indigénistes », publie des articles engagés dans la presse, rédige des ouvrages de la même veine. Celui traitant du problème des classes sociales à travers l’histoire d’Haïti, reçoit un certain écho. Il l’écrit de concert avec son ami Lorimer Denis, décédé peu après sa victoire électorale en septembre 1957. Il lui fera des funérailles nationales. Le Dr Louis Hyppolite, son ancien professeur à la Faculté de médecine, a eu droit au même hommage posthume à sa mort en 1970.
Il multiplie ses contacts au sein de l’intelligentsia noire, avide également de pouvoir. Il recrute dans les rangs intermédiaires de la hiérarchie militaire les officiers noirs négligés au profit de leurs frères d’armes mulâtres de même grade, ceux-ci jouissant, selon eux, de faveurs de toutes sortes des gouvernements de Lescot et de Magloire. Ils sont amers, actifs, décidés. Ils jureront allégeance à Duvalier, le moment venu. Il laisse le haut commandement mulâtre minoritaire à Louis Déjoie, la base désorganisée, malléable à merci, à Daniel Fignolé.
Ne devrais-je pas mentionner également la campagne d’éradication du pian ? Financée par le gouvernement américain dans les années 1940, la coordination du projet lui est confiée. Ce qui le conduit par monts et par vaux. La connaissance du milieu rural lui procurera un grand capital de sympathie. C’est d’ailleurs dans le cadre dudit projet qu’il rencontrera France Saint-Victor, qui jouera un rôle marquant dans sa vie, davantage que tous autres collaborateurs et collaboratrices, incluant Hervé Boyer, Luckner Cambronne, Clémard Joseph Charles, Gérard Daumec, Clovis Désinor.
Le gouvernement de Paul Eugène Magloire battant de l’aile dans ses manœuvres inconstitutionnelles pour garder le pouvoir au terme de son mandat de six ans, François Duvalier opte pour la clandestinité, laissant le candidat Louis Déjoie, sénateur de la République protégé par l’immunité parlementaire, continuer ouvertement le travail de sape en cours. Mais la fidélité des officiers de la police lui étant acquise, il est toujours averti à temps, toutes les fois que le gouvernement est informé de sa planque du moment. Aussi change-t-il de cachette à son gré. Auréolé, d’après lui, du prestige de maquisard, il se sent alors prêt à livrer l’assaut final.
Les publications abondent sur François Duvalier. Certains auteurs ont tout simplement versé dans la caricature, projetant de l’homme le profil ubuesque du souverain médiocre. D’autres, délibérément hostiles à bon droit, ne retiennent que l’horreur d’une dictature qui aurait fauché des proches. Je range évidemment dans cette catégorie celles et ceux qui, contraints à l’exil, ont traîné à l’étranger une existence de parias, faite de privations et d’humiliations. D’éminents compatriotes parmi eux font partie de mon panthéon, certains étaient aussi des amis. Très jeune, je me suis nourri de leur savoir, de leur expérience et de leur connaissance du milieu sociopolitique.
Nul, sans complaisance excessive, ne saurait l’occulter : la dictature de Duvalier est une dictature sanglante. Cela admis, il revient aux historiens, penseurs et politologues, d’aller au fond des choses, de questionner le pouvoir duvaliérien et d’en dresser le bilan. Pour l’heure, ce n’est point mon propos de me muer en historien, en juge ou en redresseur de torts. À la faveur de mes relations mondaines et politiques et, surtout, grâce à mon métier de journaliste à l’époque, j’ai été un spectateur, un témoin privilégié de scènes bouleversantes. J’en rends compte ici, espérant que cet ouvrage contribuera à faire la différence entre les rumeurs et la réalité.
Je n’écris pas non plus une œuvre littéraire. Je raconte en somme tout ce dont je me souviens en marge d’une période angoissante, avec l’impression aujourd’hui que les mêmes erreurs se répètent, que l’après-Duvalier n’est qu’un duvaliérisme sans Duvalier. Cela, sans glisser sous le tapis des faits auxquels, volontairement ou involontairement, j’aurais été mêlé. J’ai fait de la politique en dilettante. Des figures de marque du régime sont encore des amis intimes. Des opposants notoires ont eu droit à mon respect et à ma haute considération. À mes risques et périls, j’ai établi avec eux des liens étroits, insouciant du danger encouru.
La face cachée de Papa Doc relate mes premiers pas dans cette ville de Port-au-Prince. J’y fais également mention de l’Affaire de Martissant, lié par un engagement vis-à-vis du président Magloire. Pour des motifs divers, j’ai retardé mon témoignage. Ce silence me pesait. Maintenant en fin de parcours, et quasiment revenu de presque tout, je voudrais lever un pan du voile, révéler en quelque sorte une face insoupçonnée du personnage multiple que fut François Duvalier, de même que la version authentique d’épisodes dramatiques et les motivations tragi-comiques qui y ont entraîné Papa Doc, souvent plus agi qu’agissant.
Je nourris l’espoir que l’on saura tirer des leçons de mon témoignage, afin que l’histoire ne soit une constante marche arrière.
Jean Florival DUVALIER La face cachée de Papa Doc ISBN : 978-2-923153-82-7 Pages : 296 Montréal, Mémoire d’encrier Prix : 29.95
[1] François Duvalier, né en 1907, médecin et ethnologue, règne en président à vie d’Haïti du 22 octobre 1957 au 21 avril 1971, date de sa mort. Son fils Jean-Claude, alors âgé de 19 ans, lui succède comme président à vie jusqu’au 7 février 1986. Pendant 29 ans, Papa Doc et Baby Doc édifient dans la première république noire des Amériques un empire obscurantiste qui plonge le pays dans la plus grande terreur. DUVALIER La face cachée de Papa Doc lève le voile sur cette tranche d’histoire. Révélations, intrigues, liaisons amoureuses, scènes de vie et de mort, portraits, paysages insolites, humour et sarcasme.
[
2] François DUVALIER, Œuvres essentielles. La révolution au pouvoir (1962-1966), vol. lV, Port-au-Prince, Les Presses nationales d’Haïti, 1967, pp. 136-137.

Noël : Le nouveau bilan passe à 57 morts, 17 disparus et plus de 100 blessés

Les pertes humaines et matérielles s’alourdissent dans le Sud où diverses communes sont sérieusement touchées
samedi 3 novembre 2007,
Radio Kiskeya

Le passage de la tempête tropicale Noël a fait au moins 57 morts, 17 disparus et 104 blessés en Haïti, selon un nouveau bilan communiqué samedi soir à Radio Kiskeya par la directrice de la protection civile, Alta Jean-Baptiste.
Un précédent décompte faisait état de 48 morts, 15 disparus et 79 blessés.
Ces révisions à la hausse reflètent la gravité de la situation dans le Sud où au moins dix décès ont été confirmés à la mi-journée. Dans cette comptabilité macabre, le département méridional arrive désormais en deuxième position derrière l’Ouest qui compte 29 morts, mais loin devant l’Artibonite (nord) 5 et la Grand’Anse (sud-ouest) 4.
Mme Jean-Baptiste rapporte que les familles sinistrées se chiffrent désormais à 9.568 et les personnes évacuées à 18.379, dont 7.823 seulement dans le Sud. Dans cette même région, les communes les plus affectées par les inondations et glissements de terrain sont Les Cayes, Cavaillon, Camp Perrin, Chantal, Maniche, Saint-Louis du Sud et Torbeck.
Les dégâts matériels enregistrés se sont également accentués. 1.689 maisonnettes ont été détruites et 7.885 autres endommagées.
Le ravitaillement des déplacés est assuré par les agents de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) et les organisations non-gouvernementales OXFAM et CONCERN sous la direction de la protection civile.
Interrogé par Radio Kiskeya, le ministre de l’intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, s’est montré globalement satisfait de l’efficacité des nombreuses opérations de sauvetage réalisées et de l’accompagnement offert aux sinistrés. Reconnaissant des failles dans la distribution de l’aide d’urgence, il a toutefois démenti les allégations de certains sinistrés de Cité Soleil selon lesquelles des bandits seraient parmi les principaux bénéficiaires.
L’aide internationale commencçait à s’organiser en Haïti. Mais, les autorités n’étaient pas encore en mesure de s’exprimer sur son importance ni sur la gestion qui en sera faite. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4365

Noël : Le Canada envoie une aide de 500.000 dollars en Haïti et en République Dominicaine

Une assistance humanitaire d’urgence destinée aux sinistrés de la tempête
samedi 3 novembre 2007,
Radio Kiskeya

Le gouvernement canadien a annoncé vendredi une aide de 500.000 dollars (535.000 dollars américains) en faveur d’Haïti et de la République Dominicaine après le passage de la tempête tropicale Noël qui a fait plus de 120 morts et d’importants dégâts dans les deux pays.
"Le soutien permanent du Canada aux partenaires humanitaires internationaux permet à ceux-ci d’apporter une aide immédiate en Haïti et en République dominicaine", a déclaré la ministre de la coopération internationale, Beverley Oda, qui avait récemment effectué une visite à Port-au-Prince.
"Il permettra de répondre aux besoins des personnes les plus gravement touchées en aidant la Croix-Rouge à distribuer les secours d’urgence et en soutenant les efforts des partenaires locaux qui participent à l’intervention", a poursuivi la ministre.
Pour sa part, le ministre des affaires étrangères, Maxime Bernier, a rappelé que "la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), à laquelle le Canada apporte un soutien considérable et fournit du personnel, contribue aux évacuations et autres activités de secours".
Malgré la mobilisation des ressources internes et externes à travers le centre d’opérations d’urgence basé au ministère de l’intérieur, de nombreux sinistrés se plaignent d’avoir été abandonnés dans des centres d’hébergement où la distribution de l’aide d’urgence serait très mal gérée.
Après avoir balayé plusieurs îles de la Caraïbe, la tempête tropicale Noël s’est transformée vendredi en ouragan de catégorie 1 en s’approchant des côtes canadiennes. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4362

Plus d’une centaine de casques bleus sri-lankais sanctionnés pour abus sexuels en Haïti

Accusés d’avoir obtenu des faveurs sexuelles de prostituées dont des mineures contre de l’argent, les 111 soldats et officiers seront rapatriés samedi avant de subir les peines prévues à Colombo ; l’ONU sévit enfin contre des pratiques maintes fois dénoncées, mais longtemps tolérées
vendredi 2 novembre 2007,
Radio Kiskeya

111 casques bleus du bataillon sri-lankais (SriBat) déployés en Haïti au sein de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) vont être rapatriés immédiatement pour avoir commis des abus sexuels notamment sur des mineures, a annoncé vendredi à New York Michèle Montas, porte-parole du Secrétaire général, Ban Ki-moon.
"Suite à la réception du rapport préliminaire d’enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et en coopération avec les autorités du Sri-Lanka, tous les membres du SriBat accusés seront rapatriés le samedi 3 novembre 2007 dans le cadre d’une mesure disciplinaire", a précisé la porte-parole lors de son point de presse quotidien en reconnaissant que l’affaire était extrêmement grave. Répondant aux questions des journalistes, elle a affirmé que les soldats incriminés fréquentaient des prostituées y compris celles n’ayant pas encore atteint leur majorité (18 ans).
Joint par l’AFP, Nick Birnback, porte-parole du Département de maintien de la paix de l’ONU (DPKO), a indiqué que 111 soldats et trois officiers des 950 hommes que compte le bataillon sri-lankais devaient être rappelés contrairement aux déclarations de Mme Montas selon lesquelles la mesure concernait 108 militaires. Ces individus étaient en stationnement dans plusieurs régions d’Haïti.
"La MINUSTAH a immédiatement requis une enquête du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et le Sri-Lanka a dépêché de Colombo une équipe de haut niveau d’enquêteurs nationaux comprenant une responsable d’enquêtes", a expliqué la porte-parole.
Des consultations ont été engagées avec la mission permanente du Sri-Lanka à New York. L’ONU se déclare disposée à apporter toute l’assistance possible aux autorités de ce pays afin que les "mesures disciplinaires appropriées" soient prises à l’encontre des coupables. La porte-parole de Ban Ki-moon souligne que "les Nations Unies et le Sri-Lanka prennent cette affaire très au sérieux et réitèrent leur engagement commun aussi bien vis-à-vis de la politique du Secrétaire général de tolérance zéro en matière d’abus et d’exploitation sexuelle que vis-à-vis des bonnes pratiques en matière de maintien de la paix".
Selon Michèle Montas, l’ONU et le Sri-Lanka "regrettent profondément que ces abus sexuels et ces exploitations sexuelles aient eu lieu", en dépit d’efforts déployés en vue de garantir le "respect des normes les plus élevées dans les domaines de la conduite et de la discipline".
L’ONU soutient enfin que le Sri-Lanka a des "antécédents de services remarquables au sein des missions de maintien de la paix" auxquelles il fournit des troupes depuis longtemps.
En général, les casques bleus, aujourd’hui au nombre de 100.000 à travers le monde, ne relèvent pas sur le plan disciplinaire de l’administration onusienne et ne peuvent être sanctionnés que par la hiérarchie de leur pays d’origine.
Récemment, des scandales similaires avaient frappé les missions déployées en Côte d’Ivoire (ONUCI), en République Démocratique du Congo (MONUC) et au Libéria (MINUL). Ce n’est qu’en 2005 que les responsables de l’organisation mondiale ont mis en œuvre une politique de "tolérance zéro" après avoir longtemps fermé les yeux sur de graves écarts de conduite portant notamment sur des vices sexuels auxquels s’adonnaient des soldats de la paix durant leur mission.
Au cours du premier déploiement de l’ONU en Haïti (1995-2001), au moins un ressortissant haïtien avait en vain porté plainte contre des soldats pakistanais de la MINUHA qui, selon ses dires, l’avaient contraint à avoir des relations homosexuelles avec eux. Des membres du même contingent étaient soupçonnés d’avoir sodomisé des cabris appartenant à des éleveurs haïtiens.
Plus près de nous, des accusations d’abus sexuels sur mineures portées contre des soldats de la MINUSTAH, dont certaines documentées, étaient restées sans conséquences.
Par ailleurs, lors des interventions militaires américaines de 1994 et 2004, des victimes présumées avaient livré des témoignages accablants contre des GI’s qui auraient utilisé des vibromasseurs au cours de rapports sexuels monnayés avec de jeunes femmes haïtiennes en situation d’insécurité économique.
Placée sous commandement brésilien, la MINUSTAH se trouve sur le territoire haïtien depuis juin 2004. Elle compte actuellement quelque 7.054 militaires et 1.771 policiers internationaux issus d’une quarantaine de pays. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4361

Six membres d’une même famille meurent intoxiqués à Port-de-Paix


Un jeune homme hospitalisé dans un état grave à la suite de cette tragédie qui serait provoquée par une bonbonne de gaz propane laissée ouverte
jeudi 1er novembre 2007,
Radio Kiskeya

Six personnes d’une même famille ont été retrouvées mortes intoxiquées par des émanations nocives de gaz propane et une septième a été hospitalisée dans un état grave jeudi à Port-de-Paix (Nord-Ouest), selon des informations recueillies sur place par le correspondant régional de Radio Kiskeya.
Les corps ont été découverts dans la résidence familiale grâce à des voisins intrigués par le fait que toutes les portes étaient restées fermées jusqu’au début de la matinée. Les autorités judiciaires, accompagnées d’agents de la Police Nationale et de la Mission des Nations Unies (MINUSTAH), ont confirmé le décès du propriétaire de la maison, un armateur, de sa femme et de quatre autres personnes.
Seul rescapé de cette tragédie, un jeune homme se trouvait jeudi soir en soins intensifs à l’hôpital public de Port-de-Paix.
Une enquête a été ouverte sur cette affaire.
L’hypothèse privilégiée par les investigateurs sur la base d’informations concordantes recueillies auprès des riverains porte à croire qu’au moment d’aller se coucher, les victimes auraient par mégarde laissé ouverte la valve du réservoir d’une bonbonne de gaz propane. Elles seraient décédées en plein sommeil après avoir inhalé le produit toxique durant de longues minutes sans pouvoir réagir. Les représentants de la justice et de la police ont constaté à leur arrivée qu’une forte odeur de gaz s’était effectivement répandue dans toute la maison.
Des voisins interpellés ont été vite relâchés.
Ce grave événement a plongé la population de la métropole du Nord-Ouest dans l’émoi et n’a cessé d’alimenter les conversations depuis que la nouvelle a fait le tour de la ville. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4359