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mardi 12 février 2013

Coup de projecteurs sur Jacmel et Cap-Haitien

La première journée, dimanche, du carnaval national qui se déroule cette année dans la deuxième du pays, le Cap-Haïtien (Nord), a été une réussite, mais à moitié en termes d’animation musicale. Et, en terme de participation citoyenne elle a été un succès inédit, a observé sur place Haïti Press Network. Dimanche. De très tôt, le centre ville du Cap, toutes les rues (de la lettre A à L) sont remplies de monde : adolescents et mineurs (accompagnés de leur parent), jeunes et adultes, venus de partout. La circulation piétonne, les deux entrées principales : Barrière bouteille et Pont neuf, a été difficile. Elle l’a été encore plus pour les véhicules, les rues étant si étroites. Tout le long du parcours principal (rue 5A et 90) – retenu pour le défilé des groupes artistiques, bandes à pied et chars allégoriques et musicaux – des gens, qui sont déguisés à leur manière, circulent à cœur joie, chantant dansant au rythme des refrains les plus médiatisés. Dans l’intervalle, des ouvriers, dans certain cas, s’activaient encore à finaliser des travaux de construction de stand, mettre une couche de peinture indispensable… Sur la cour de l’Autorité portuaire national (APN), les chars des groupes musicaux se préparaient déjà à prendre place, par ordre alphabétique, sur le parcours. Le coup d’envoi des festivités… 16 heures (4 heures PM). À la rue 5 A et Boulevard, point de départ des activités carnavalesques, c’est déjà la grande foule. Le lancement a été fixé initialement à 15 heures (3 heures PM) par le comité organisateur. Des milliers de carnavaliers sont sur place pour assister au lancement ‘officiel’ des festivités, par des autorités étatiques, dont le chef de l’État Michel Joseph Martelly. 16 heures et des minutes. C’est fait. Le carnaval national, avec pour thème : « Yon ayisyen yon pye bwa. Kiltin se idantite n » est lancé, sans déclaration d’officiels. « Nous voulons vendre la culture capoise. C’est pourquoi le gouvernement a pris l’initiative d’organiser le carnaval national dans cette ville », a déclaré à un journaliste d’HPN la ministre de la culture, Josette Darguste, rencontrée sur le parcours. Pendant environ trois heures, une dizaine de groupes artistiques et folkloriques ont défilé sur une bonne partie du parcours (de la rue 5 boulevard à la rue 18 boulevard) offrant aux fêtards des chorégraphies, des show de danses, des scènes de rue qui mettent en exergue une bonne partie des mœurs, des coutumes des gens du nord, en particulier de ceux de la cité Christophienne. En dépit du défilé artistique, la couleur et le déguisement – suivant les attentes des viveurs – n’ont pas été au rendez-vous. Le constat est palpable. « Je ne vois pas assez de déguisement ni couleur comme ce fut la cas pour les autres carnaval national », a signalé un port-au-princien, entrain de savourer une chorégraphie. Le défilé artistique, qui ouvre la grande manifestation socio-culture et économique, a été l’occasion pour des institution gouvernement et organisme déconcentré de l’État de faire passer, à travers des affichettes, des messages de sensibilisation sur des sujets bien précis. « Bwè bonjan dlo trete pou konbat kolera (boire de l’eau traité pour combattre le choléra) », lit-on, entre autres, sur une affiche brandie par un membre de la protection civile. Aussi, le défilé a été l’occasion pour des entreprises commerciales privées, des institutions bancaires de faire de la publicité. L’animation musicale, au rendez-vous De ces milliers de gens qui visitent le Cap-Haitien pendant la période du carnaval, certains sont là pour découvrir le « charme », la valeur historique et touristique de cette ville. Disons, pour faire du tourisme local. D’autres, quant à eux, le font rien que pour assister la performance sur le béton des groupes musicaux, les ténors du carnaval, en tout cas. C’est plus qu’une évidence. Et, les attentes, en ce qui à trait au performance des formation musicale, ont été comblées. D’Anbyans jusqu’à Barikad Crew (BC) en passant par T-Micky, Tropicana, Boukman, T-Vice, Carimi, Koudjay, Mass Konpa, Zatrap, Septen, Djakout #1 l’ambiance a été au top. Sonorisation parfaite pour les groupes, à part quelques rares exceptions. Les fans des grands ténors, sous fond de polémique, ont supporté corps et âmes leur formation préférée. Des blessées ont été enregistrées (pas de chiffre officiel). Mais, les responsables sanitaires affirment, lundi, qu'aucun mort n'a été enregistré pour le premier jour gras. Toutefois, ils indiquent avoir enregistré 153 blessés légères, qui ont été soignées dans 8 centres d'urgence mis en place pour le carnaval. La police nationale, la protection civile, les secouristes, la Croix-Rouge ont tous mobilisés pour assurer la sécurité et donner le soin nécessaire (en cas de besoin) aux festivaliers. Sylvestre Fils Dorcilus, Cap-Haitien sylvestref.d@hpnhaiti.comCette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. Twitter : @hpnhaiti / @sfdorcilus http://hpnhaiti.com/site/index.php/societe/8669-haiti-carnaval-cap-haitien-la-premiere-journee-reussi-pas-a-100-reportage

Haïti-Carnaval : Cartons rouges pour le gouvernement dans le défilé au Cap-Haitien

De notre envoyé spécial, Emmanuel Bruno Cap-Haitien, 12 février 2013 [AlterPresse] --- Des militants de diverses organisations du Nord, formant une bande à pied, ont manifesté leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement, durant le défilé du deuxième jour du carnaval, le 11 février, au Cap-Haitien (deuxième ville, Nord), a constaté AlterPresse. Avec cartons rouges en main, les carnavaliers/manifestants ont défilé sur tout le parcours pour dénoncer ce qu’ils appellent un « carnaval importé et exclusiviste » imposé par l’administration du président Michel Martelly. Selon ces protestataires, les personnes-ressources capoises auraient été exclues de l’organisation des festivités « importées » et le chef de l’État affiche une « omniprésence autoritaire ». Les autorités locales auraient été mises à l’écart dans l’organisation du carnaval, dénoncent les protestataires.LE comité départemental qui, théoriquement reçoit le carnaval dit national en 2013, n’aurait aucun pouvoir de décision en réalité, explique un délégué de ville interrogé par AlterPresse. « On a fait venir des port-au-princiens au Cap pour organiser le carnaval en dehors de la participation des capoises et capois », s’insurge-t-il croyant que cette politique du pouvoir vaut un carton rouge. Les deux ténors du monde musical régional, Septentrional et Tropicana, auraient été sélectionnés à cause de leur renommée nationale et internationale, fait-il remarquer. Les accointances auraient joué en faveur de l’autre formation « Anbyans », selon ce qu’il ajoute. « On nous a imposé » des groupes qui n’ont « rien à voir avec la culture capoise. La culture régionale d’une population fait partie de son identité », avance-t-il. Les festivaliers/manifestants ont critiqué également la décision de Martelly d’exclure pour des « raisons politiques » certains groupes musicaux du défilé carnavalesque, comme Brother’s Posse (dont le chanteur vedette est Antonio Chéramy, dit Don Kato, originaire du département hôte du carnaval 2013). La méringue de Brother’s Posse, titré « A l’oral », énumère les promesses non tenues du président et dresse un sombre bilan de son administration. Exclu au départ, le groupe Voix des îles a réussi à trouver une place dans le défilé et a par moment repris le refrain « A l’oral » de Brother’s Posse. « Oh ! oh ! oh ! le peuple haïtien veut vivre », a scandé la foule surchauffée. Des craintes de manifestations, hostiles au gouvernement, étaient exprimées tout de suite après la décision de Martelly d’exclure certains groupes musicaux de la grande fête populaire. (http://www.alterpresse.org/spip.php...). [emb gp apr 12/02/2013 9 : 00]