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mercredi 13 décembre 2017

Haïti: «La corruption est un crime contre le développement» estime Jovenel Moïse

Le président haïtien effectue en ce moment sa première visite en Europe depuis son arrivée au pouvoir en février dernier. Ce mardi 12 décembre, il a participé au sommet sur le climat, organisé par la présidence française. En marge de cette rencontre d’une cinquantaine de chefs d’Etats et de gouvernements, RFI a pu s’entretenir avec Jovenel Moïse pour évoquer quelques-uns des grands thèmes qui agitent en ce moment la société haïtienne.

RFI : Un grand sujet agite en ce moment la société haïtienne : la corruption. Pour prendre un exemple : un rapport d’une commission d’enquête du Sénat pointe du doigt une quinzaine d’anciens ministres et deux ex-Premiers ministres pour la mauvaise gestion, voire le détournement des fonds du programme Petrocaribe. On parle de milliards de dollars initialement censés financer des projets économiques et sociaux en Haïti. Et vous, monsieur le président, vous affirmez être le seul à avoir la solution contre ce fléau qui empêche votre pays à se développer. Concrètement, quelle est cette solution ?

Jovenel Moïse : La corruption est un mal endémique dans mon pays. La lutte contre la corruption ne peut pas et ne doit pas être utilisée pour régler les comptes personnels ou pour faire la chasse aux sorcières contre des ennemis politiques. Pendant les vingt-cinq dernières années, Haïti a connu beaucoup de problèmes. De la surfacturation dans l’acquisition des biens de l’Etat, aux fonctionnaires qui reçoivent leur salaire mais ne sont nulle part. Parfois, ces fonctionnaires sont même à l’étranger. Des contractuels inactifs qui ne fournissent aucun service, et ce système dur depuis des générations. La corruption est devenue si endémique qu’elle infecte presque toutes les institutions du pays. C’est pourquoi je dis : la corruption est un crime contre le développement.

Il faut s’armer de courage, de volonté politique : si l’Etat et doté de feuilles de routes avec des objectifs précis, si à tous les échelons les dirigeants appliquent les lois, si les ressources sont utilisées pour fournir des services au peuple, si les routes sont bien construites et à des cours réels, si les fonctionnaires utilisent bien les ressources de l’Etat, Haïti changera d’avenir. Tout ceci requiert la volonté et le courage politiques, ainsi que la compétence administrative et technique.

Sous mon administration, la lutte contre la corruption ne peut pas être une posture pour tromper les gens. Elle est dans le vote et la publication des lois contre la corruption, le renforcement de la justice, la réforme de l’administration publique. Elle est dans la révision des procédures de passation de marché, dans l’établissement du système du prix de référence pour empêcher les situations de surfacturation. Depuis mon arrivée au pouvoir, le coup de travaux a été dans certains cas divisé par dix. J’entends poursuivre ce chemin pendant l’ensemble de mon quinquennat.

RFI : Quel est, selon vous, le rôle de la justice dans ce combat contre la corruption. Et comment expliquez-vous que jusqu’à présent aucun procès d’envergure pour des faits de corruption n’ait eu lieu en Haïti ?
 Jovenel Moïse : Je suis le garant de la bonne marche des institutions. L’Etat est composé de trois pouvoirs, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Je dois garantir le respect de l’indépendance de ces trois pouvoirs. Mais je m’engage à travailler pour que le pouvoir judiciaire soit au service du peuple. Je sais que le problème de la corruption est qu’il s’agit d’un système. Je dois combattre ce système. Et c’est pour cela que nous sommes en train de travailler aujourd’hui pour qu’il y ait des réformes réelles au niveau du pouvoir judiciaire.

RFI : Un ancien membre de votre gouvernement, le ministre des Affaires sociales, a dû quitter votre équipe gouvernementale au mois d’août en raison de soupçons de corruption, justement. Et aucune poursuite judiciaire n’a été engagée contre lui. Pourquoi ?
 Jovenel Moïse : La justice dans tous les pays du monde, comme en Haïti, c’est un processus long. C’est la raison pour laquelle, en tant que garant de la bonne marche des institutions, je suis en train de travailler pour qu’il y ait des décisions de justice plus justes, plus rapides et plus équitables. Et en ce qui concerne ce ministre, je dois vous dire que je sais qu’une enquête est ouverte.

RFI : Depuis quelques mois, des centaines de jeunes Haïtiens quittent quotidiennement leur pays natal, direction l’Amérique latine, et notamment le Brésil et le Chili. Il s’agit pour la plupart du temps de jeunes diplômés qui cherchent un meilleur avenir dans un autre pays. Pour Haïti ces départs représentent une perte considérable. Quelles mesures prenez-vous pour stopper cette véritable hémorragie ?

Jovenel Moïse : La meilleure politique contre la fuite des cerveaux est la poursuite sans relâche de la modernisation et du progrès. Figurez-vous que ce gouvernement est en train de prendre des dispositions pour que finalement la révolution industrielle arrive en Haïti.
La meilleure politique migratoire est la modernisation des institutions afin que l’Etat puisse jouer pleinement son rôle régulateur : fournir les services de base, créer des conditions pour attirer des investissements en proposant une formation de qualité, en améliorant le cadre des affaires pour créer des emplois, renforcer la classe moyenne et redonner de la confiance surtout aux jeunes. Pour que les jeunes ne soient plus orientés vers l’extérieur à la recherche d’éducation, de soins de santé, des emplois. C’est un processus long.

RFI : L’une de vos principales promesses de campagne était de l’électricité pour tous, dans l’ensemble du pays, 24h/24h. Dix mois après votre arrivée au pouvoir, où en êtes-vous de cette promesse ?
 Jovenel Moïse : Ce qui a manqué est une stratégie pour produire plus d’énergie à moindre coût, la distribuer et la commercialiser au mieux. Forte de ce constat, mon administration s’est armée de courage politique pour engager la nation dans la bonne direction sur ces trois points : construire un réseau électrique national, produire une quantité suffisante d’énergie à l’aide de sources propres et renouvelables. Je veux parler de l’éolienne, du solaire, de l’hydroélectrique, et de la biomasse. Cette approche est actuellement en cours dans diverses localités.

RFI : Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple concret ?
 Jovenel Moïse : Les Irois, c’est à la pointe de l’extrême sud-ouest d’Haïti. Nous sommes en train d’y construire une centrale mixte. Il s’agit d’un projet innovant, avec un système intégré, solaire, éolien, stockage, et diesel. Cela veut dire qu’il y a quatre matrices énergétiques sur une seule plateforme. Aujourd’hui, l’électricité est démocratisée en Haïti. Ce n’est pas comme avant quand l’EDH en avait le monopole.

Aujourd’hui ce monopole n’existe plus. N’importe quelle entreprise peut venir en Haïti. D’ailleurs il va y avoir un appel à la manifestation d’intérêt à partir de la fin de ce mois. Et cet appel va permettre à toutes les entreprises du monde entier de venir en Haïti dans une compétition transparente pour produire, distribuer et vendre de l’électricité.

RFI : Vous êtes venu à Paris pour participer au sommet sur le climat, organisé par la présidence française. Haïti fait partie de ces pays très affectés par les effets du changement climatique. Que demandez-vous au pays les plus pollueurs ?

Jovenel Moïse : C’est très simple : l’empreinte d’Haïti en matière de gaz à effet de serre est pratiquement nulle alors qu’Haïti est l’une des principales victimes des conséquences du changement climatique, notamment en termes de fréquence et violence des cyclones.
Par exemple, l’ouragan Matthew du 3 au 4 octobre 2016 a détruit les deux tiers de notre Produit Intérieur Brut en moins de 48 heures. Nous souhaitions le respect des engagements des pays développés pour alimenter le fonds vert climat - à hauteur de 100 milliards de dollars américains minimum à partir de 2020 - et le soutien technique et financier pour l’adaptation, la recherche, l’innovation, le transfert de technologies et le renforcement de nos capacités. Il faut agir de manière concertée et durable.

RFI : Pensez-vous pouvoir vous faire entendre ?

Jovenel Moïse : Si on ne veut pas m’entendre aujourd’hui, on va quand même m’entendre demain parce que nous sommes tous habitants d’une seule planète. Ce n’est pas Haïti seule, mais la planète entière qui est menacée.
http://www.rfi.fr/ameriques/20171212-haiti-interview-president-jovenel-moise-climat-corruption

Gremio empresarial lanza "manual práctico" para contratar trabajadores extranjeros Fuente: Emol.com - http://www.emol.com/noticias/Economia/2017/12/11/886828/Gremio-empresarial-lanza-Manual-Practico-para-contratar-trabajadores-extranjeros.html

SANTIAGO.- La participación laboral de inmigrantes en la agricultura aumentó de 6.898 en 2015 a 10.566 en 2017, lo que representa un incremento de 35%, según cifras del INE.
Ante este escenario, la Sociedad Nacional de Agricultura (SNA), con la cooperación técnica de la Organización Internacional del Trabajo (OIT) a través de su Oficina para Actividades de Empleadores, preparó el "Manual Práctico para Contratar Extranjeros", que da a conocer de manera fácil las diferentes alternativas de contratación que existen en el agro, según el tipo de documentación con que cuente cada inmigrante.
El documento explica "de forma clara y sencilla los requisitos, condiciones y obligaciones" que establece la legislación chilena para la celebración de los contratos laborales con trabajadores extranjeros.
 El presidente de la SNA, Ricardo Ariztía, señaló que "mejorar la calidad de vida de los extranjeros en Chile depende mucho de su acceso a seguridad social a través de trabajos en los que les ofrezcan contratos que se ajusten a la ley.
En ese sentido, estamos seguros de que este pequeño manual será de mucha ayuda tanto para empleadores como para empleados, ya que ofrece información de muy fácil comprensión sobre cómo contratar inmigrantes según su situación particular".
Por su parte, el director de la OIT para el Cono Sur, Fabio Bertranou, dijo que "la inmigración laboral en Chile es una realidad y está realizando una contribución importante al desarrollo productivo de Chile. Es por ello que destacamos el esfuerzo de los gremios empleadores, en particular la SNA, en promover las buenas prácticas y el cumplimiento de la legislación laboral en la contratación de trabajadores migrantes".
Encuesta SNA: Peruanos y haitianos se posicionan en el agro
A juicio del gremio agricultor, el manual cobra mayor importancia considerando los datos arrojados por una encuesta que la SNA aplicó a sus consejeros con el fin de conocer la realidad del trabajo inmigrante en el sector agrícola. Según los consultados, haitianos y peruanos representan el 58% y el 21%, respectivamente, de trabajadores extranjeros que se desempeñan en el agro. Además, reveló que los empleadores valoran la mano de obra extranjera, ya que un 47% planea contratar a más inmigrantes en la siguiente temporada. Mientras que un 63% reconoce que no sabe o le resulta difícil el trámite de formalización de empleados foráneos.
 Fuente: Emol.com - http://www.emol.com/noticias/Economia/2017/12/11/886828/Gremio-empresarial-lanza-Manual-Practico-para-contratar-trabajadores-extranjeros.html

Un ciudadano haitiano muere y otros cuatro quedan con riesgo vital tras choque en Pudahuel

Un ciudadano haitiano muere y otros cuatro quedan con riesgo vital tras choque en Pudahuel

El auto en que se movilizaban impactó de frente contra un camión. Los sobrevivientes fueron derivados a diversos recintos asistenciales.
12 de Diciembre de 2017 | 11:03 | Por Francisco Águila V., Emol 33
Emol SANTIAGO.-
Una persona muerta y otras cuatro en riesgo vital, todos de nacionalidad haitiana, es el resultado de un accidente automovilístico ocurrido esta mañana en la ruta G-182, en la comuna de Pudahuel.
El teniente Fabricio Briones de la Sección de Investigación de Accidentes del Tránsito (SIAT) de Carabineros, explicó que el hecho ocurrió a las 7:30 horas cuando por causas que investigan un auto marca Chevrolet modelo Corsa impactó de frente contra un camión.
A raíz del violento choque, en el lugar perdió la vida el conductor del vehículo menor, mientras que sus acompañantes quedaron con diversas fracturas y con riesgo vital.
 "Podríamos acreditar que hubo alta velocidad de los vehículos, por la proyección de éstos (la distancia entre uno y otro), la deformidad con que quedaron y las lesiones con que quedaron las personas" Fabricio Briones, teniente de la SIAT
El oficial añadió que si bien se investigan aún las causas del hecho, se estableció preliminarmente que el auto en el que iban los extranjeros es el que habría traspasado el eje de la calzada, chocando de frente con el vehículo de carga.
"Podríamos acreditar que hubo alta velocidad de los vehículos, por la proyección de éstos (la distancia entre uno y otro), la deformidad con que quedaron y las lesiones con que quedaron las personas", manifestó el teniente Briones.
En ese sentido, el funcionario policial agregó que "los cuatro sobrevivientes tienen sus pasaportes" y que fueron derivados a diferentes recintos asistenciales. "Ahora estamos periciando el cadáver de la persona fallecida con la finalidad de saber si tiene alguna cédula o pasaporte, para conocer su identidad.
Pero si no la encontramos lo hará el Servicio Médico Legal, cuando haga la autopsia", anunció. Hasta ahora se desconoce si es que los afectados iban o volvían de trabajar, aunque hasta ahora los efectivos policiales creen que el fallecido habría ido a buscar a sus compatriotas al aeropuerto de Santiago, situación que deberá ser esclarecida en las próximas horas.
Mientras que el conductor del camión quedó detenido por la responsabilidad que podría tener en el fatal accidente. Fuente: Emol.com -
http://www.emol.com/noticias/Nacional/2017/12/12/886982/Un-ciudadano-haitiano-muere-y-otros-cuatro-quedan-con-riesgo-vital-tras-accidente-de-transito-en-Pudahuel.html

MANNO CHARLEMAGNE, MORT D'UN TROUBADOUR HAÏTIEN

Par François-Xavier Gomez
— 12 décembre 2017 à 11:02
Chanteur engagé le plus célèbre de son pays, il avait été contraint à l'exil avant de devenir, à la chute de la dictature du clan Duvalier, maire de Port-au-Prince.
En 1986, le cinéaste américain Jonathan Demme fait plusieurs voyages en Haïti, où il est le témoin des convulsions de la fin de la dictature du clan Duvalier : le «déchoucage», soit la chasse aux «tontons macoutes» et autres éléments liés à l’ancien régime, les espoirs placés dans une nouvelle société, le poids des traditions héritées de l’Afrique… Il en tire en 1987 un documentaire, Haiti : Dreams of Democracy. Deux ans plus tard, le futur réalisateur de Philadelphia et du Silence des agneaux rassemble dans la compilation Konbit, Burning Rhythms of Haiti les sons qui ont accompagné la révolution. Ce disque sera pour beaucoup d’amateurs la porte d’entrée dans l’univers luxuriant des musiques de la Première République noire. Au milieu des cadences trépidantes du kompa (l’ancêtre du zouk), on y trouvait un morceau qui dans son dépouillement guitare-voix donnait la chair de poule: Ayiti pa Foré de Manno Charlemagne.
Dylan et Cuba
En cette ère pré-Internet, les renseignements étaient rares sur ce twoubadou à la voix fiévreuse, qui évoquait autant le protest-song anglophone de la génération Dylan que la nueva trova de la Cuba socialiste. Joseph Emmanuel Charlemagne est né en périphérie de Port-au-Prince en 1948. Père absent, mère expatriée en Floride, il est élevé par une tante. A 15 ans, il est arrêté et torturé par les tontons macoutes, la milice de la dictature qui terrorisait la population avec de prétendus pouvoirs magiques.
Après avoir fondé un mini-jazz (orchestre dansant), le jeune «Manno» rejoint le mouvement mizik angajé et compose ses premiers brûlots. A la fin des années 70, le duo contestataire qu’il forme avec Marco Jeanty se fait connaître sur les ondes de Radio Haïti Inter. Mais leur popularité grandissante dans les milieux étudiants les met en danger. Après un album enregistré en 1978, Charlemagne s’exile aux Etats-Unis, puis à Montréal où il vivra longtemps. De cette période date le Mal du Pays, une de ses rares chansons en français.
En mars 1986, dans les semaines qui suivent la fuite de Bébé Doc, le dernier tyran de la dynastie Duvalier, il rentre au pays où il est acclamé. Il fonde un chœur sous forme de konbit (coopérative): Koral Konbit Kalfou. Son disciple le plus célèbre, Beethova Obas, en est issu. Les structures démocratiques tentent de s’installer dans un environnement chaotique, où les règlements de comptes se multiplient. Manno Charlemagne sera lui-même grièvement blessé dans une fusillade lors d’un concert. Cette situation lui inspire Ayiti pa Foré, acide chronique de l’après-Duvalier : «Si Haïti n’est pas une jungle, pourquoi y trouve-t-on tant d’animaux ?»
Bouillonnement de chanteurs engagés dans la Caraïbe
La chanson appartient au 33 tours Oganizasyon Mondyal, ouvrage militant qui superpose à la grille d’accords folk une grille de lecture marxiste de l’histoire. Manno n’est pas un cas unique, depuis la décennie précédente, la Caraïbe est un bouillonnement de chanteurs engagés : Peter Tosh et Bob Marley en Jamaïque, Andrés Jimenez à Porto Rico, Luis Días dans le pays voisin de Haïti, la République Dominicaine, Guy Konkèt en Guadeloupe…
Et l’engagement de Charlemagne ne s’arrête pas aux textes des chansons. Il accompagne l’ascension de Jean-Bertrand Aristide, prêtre défroqué devenu le porte-parole des déshérités, et de son mouvement, Lavalas («l’avalanche»). «Titid» est réélu président en 1994 (son premier mandat avait été écourté par un coup d’Etat militaire) et son ami Manno devient en 1995 maire de Port-au-Prince, la capitale, pour un mandat de quatre ans. L’expérience lui laissera un goût amer. Echaudé, il retourne aux Etats-Unis, s’installe à Miami où il chante au restaurant Le Tap Tap, épicentre de la vie culturelle de Little Haïti. Il se produit aussi dans les universités et enregistre de nouveaux disques. Atteint d’un cancer du poumon, il désirait finir ses jours dans son pays. Dernière volonté qui n’a pu se réaliser: Manno Charlemagne est mort dimanche dans un hôpital de Miami Beach, à 74 ans. Quelques mois après son ami Jonathan Demme, qui lui offrit un petit rôle dans son film la Vérité sur Charlie.
François-Xavier Gomez
http://next.liberation.fr/musique/2017/12/12/manno-charlemagne-mort-d-un-troubadour-haitien_1615990